confederation generale du travail - E

Transcription

confederation generale du travail - E
CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL
REVUE DE PRESSE
Semaine 11 du 10 au 15 - 03 - 2014
PATRONAT
Les patrons de PME dans la bataille municipale
14 mars 2014 le parisien magazine
Ils mobilisent les citoyens pour aiguillonner le gouvernement
C'est une première. La Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME)
a invité ses adhérents à se porter candidats aux élections municipales. « Il nous faut agir là où se
prennent les décisions», martèle son président, Jean-François Roubaud. Lancé en novembre dernier, cet
appel répond au ras-le-bol fiscal des petits patrons. « Partout où se lèvent les impôts, des hommes et des
femmes d'entreprise doivent être présents demain pour stopper l'inflation fiscale qui nous grignote»,
poursuit Jean-François Roubaud.
La CGPME n'entend pas, pour autant, sortir de sa neutralité politique, mais pointe le manque de
représentativité des élus. «A l'Assemblée nationale, il y a moins de 5 % de chefs d'entreprise. » Un constat
que nuance le politologue Michel Offerlé: « Si l'on ajoute les cadres supérieurs, les ingénieurs, les avocats
d'affaires ... le monde de l'entreprise est plus présent parmi les députés que dans la population active. »
Quelque deux cents patrons ont répondu à l'appel. A Nuits-Saint-Georges, Didier Proriol, 45 ans,
restaurateur, secrétaire général de la CGPME Côte-d’Or, s'est lancé, sans étiquette.
« Je ne veux pas défendre d'idées politiques, mais renforcer l'attractivité de notre ville avec un projet
touristique fort. » C'est ce pragmatisme et cette capacité à se projeter que promeut la CGPME.
« Les chefs d'entreprise portent des valeurs de travail, d'effort et de partage qui peuvent être utiles à la
collectivité», conclut Jean-François Roubaud.
GOUVERNEMENT
Montebourg valide les feuilles de route de cinq plans industriels
le 14 mars UN
Les filières et les plans industriels commencent à rentrer dans le concret. Ce vendredi 14 mars, à
Matignon, le ministre du Redressement productif a validé la feuille de route de 5 des 34 plans prévus.
C’est l’une des filières déjà la plus organisée, celle du transport, qui initie le mouvement.
Les entreprises françaises sont-elles en train d’apprendre à jouer collectif ? Mises en place en 2010, les
filières industrielles commencent à se mettre en ordre de bataille. Le 13 mars, le conseil national de l’industrie
a présenté à Bercy la longue liste des 275 actions concrètes engagées par les quatorze comités stratégiques
de filières. Certes, la structuration des filières françaises est encore loin d’être achevée. Seules 10 % des 275
mesures sont réalisés. Mais c’est un premier pas.
Ce vendredi 14 mars, à Matignon, le comité de pilotage de la "Nouvelle France industrielle", conduit par
Arnaud Montebourg, a validé les feuilles de route de cinq des 34 plans industriels, majoritairement dans le
transport : le véhicule deux litres aux cent, l’avion et les satellites à propulsion électrique, l’autonomie
des batteries et les bornes de recharge.
JOUER COLLECTIF
1
D’ici l’été, le reste des 34 plans industriels devrait être adopté par vagues. La plupart des filières qui ont
validé leur feuille de route en premier avaient déjà des projets bien avancés dans leurs tiroirs. Mais "la
mobilisation de l’Etat nous a fait gagner trois ou quatre ans sur la concurrence", assure Jean-Yves Le Gall, le
patron du Cnes et chef de file du plan satellites, qui a obtenu 25 millions d’euros de financement public.
Les plans listent des projets d’investissements, des changements réglementaires à opérer, dans le cas de
l’avion électrique notamment, et des calendriers précis de mise sur le marché. Mais surtout, les industriels
ont appris à se coordonner. Pour la chef de file du plan autonomie des batteries, Florence Lambert : "c’est
la première fois que les industriels de la batterie et ceux de l’hydrogène se retrouvaient autour de la table".
Dans ce plan, les industriels de la pile à combustible ont aussi constitués un groupement pour construire une
fonderie et amorcer les premiers marchés. Le début, là aussi, d’un jeu collectif qui pourrait rapporter gros.
EMPLOI
L’économie française renoue avec les créations d'emplois
le 12-03-2014 AFP
Selon l'Insee, pour la première fois depuis début 2012, le secteur marchand a créé de l'emploi
Pour la première fois depuis le premier trimestre 2012, l'économie française a renoué avec les créations
d'emplois dans le secteur marchand au 4e trimestre 2013, essentiellement grâce à une hausse de l'intérim, a
confirmé mercredi l'Insee.
Un total de 15.100 créations nettes d'emplois ont été enregistrées sur les trois derniers mois de l'année dans
le secteur marchand non agricole, un chiffre légèrement supérieur à celui fourni par l'Insee dans une première
estimation mi-février (14.700). Aux deuxième et troisième trimestres, l'emploi était en baisse, avec
respectivement -39.000 et -9.600 postes.
La tendance sur un an reste toutefois négative avec 62.200 postes supprimés (-0,4%) dans le secteur
marchand, selon l'Insee.
L'intérim, un précurseur des évolutions du marché du travail
Cette amélioration au 4e trimestre est due essentiellement au regain de l'emploi dans l'intérim qui a beaucoup
augmenté: +24.100 postes (+4,6%) sur les trois derniers mois de 2013.
L'intérim, qui est considéré généralement comme un précurseur des évolutions à venir du marché du travail, a
gagné au total 33.600 postes sur un an.
Le secteur tertiaire dans son ensemble (intérim compris) enregistre une hausse de 0,3% au 4e trimestre par
rapport au trimestre précédent.
En revanche, les destructions d'emplois se sont poursuivies dans l'industrie au 4e trimestre (-9.700 postes).
Elles sont toutefois moins importantes qu'au troisième trimestre. Sur un an, l'industrie a perdu 52.900 postes
(-1,6%).
L'emploi dans la construction a également diminué au quatrième trimestre (-7.700 postes, soit -0,5%). Sur un
an, la construction a perdu 26.200 postes.
Au final, hors intérim, l'emploi dans le secteur marchand a continué à diminuer au 4e trimestre (-9.000 postes,
après -12.700 au troisième trimestre).
Vous pensez que les robots vont vous piquer votre boulot ? Vous avez raison le 15-032014 Nouvel Obs.
En annexe
ECONOMIE
2
Portrait-robot des exilés fiscaux
le 13.03.2014, Le Parisien
Impôts. Un rapport de Bercy livre des informations précieuses sur le profil des contribuables partis à
l'étranger. Ils sont plutôt jeunes, aisés, mariés, parents, et choisissent l'Amérique du Nord.
C'est ce qui ressort d'un rapport transmis par
Bercy à la commission des Finances de
l'Assemblée nationale. Réalisé à la demande de
parlementaires UMP, ce document, que nous
avons obtenu, estime à 35 077 le nombre de
contribuables ayant quitté la France en 2011. Un
chiffre à prendre avec des pincettes, car englobant
indifféremment les cadres allant travailler à
l'étranger et les riches rentiers cherchant à
échapper à la fiscalité française en s'installant près
du lac Léman. Un zoom sur les plus riches de ces
contribuables -- ceux qui auraient donc, a priori, le
plus intérêt à quitter la France pour des questions
fiscales -- permet d'y voir un peu plus clair. Ils sont
ainsi 2 024 à déclarer un revenu fiscal de
référence supérieur à 100 000 €. Et 251 d'entre
eux gagnent même plus de 300 000 € par an.
La Suisse toujours dans le trio de tête
Qui sont-ils ? La majorité de ces contribuables a
entre 30 et 50 ans. Ils sont parents d'un ou deux
enfants. Et plus de 80 % d'entre eux sont mariés
ou pacsés. Où vont-ils ? Dans l'ordre : Etats-Unis,
Royaume-Uni et Suisse. Des pays qui, pour les
deux premiers, sont plutôt favorables aux actifs.
« Les Etats- Unis apparaissent comme le pays de
destination privilégié par ces foyers. Depuis 2009,
le poids des départs pour la Suisse se maintient à
un niveau relativement élevé », constatent les
fonctionnaires de Bercy. Reste à savoir pourquoi
ces contribuables quittent la France. Tous les
indicateurs montrent que les Français sont de plus
en plus nombreux (+ 52 % en 2011) à partir à
l'étranger. Peu importe la taille de leur portefeuille.
Auraient-ils, plus d'un an avant l'élection
présidentielle, anticipé l'arrivée d'un gouvernement
à la main plus lourde sur les impôts ? « Il est
difficile de tirer des conclusions. Il faudra voir si le
mouvement se poursuit sur les chiffres de l'année
2012. Pour l'instant, on n'explique pas ce
phénomène », relativise Gilles Carrez, président
UMP de la commission des Finances. Pas d'exil
fiscal massif détecté pour l'instant. Bernard
Cazeneuve, le ministre du Budget, devrait, au
printemps, présenter les chiffres de l'année 2012
Source : ministère de l’Economie et des Finances
Gérard Depardieu en Russie, Johnny Hallyday en
Suisse, Richard Virenque en Belgique... Ils sont
acteurs, chanteurs, anciens sportifs ou industriels.
Leurs départs pour des pays à la fiscalité réputée
plus alléchante ont marqué l'opinion. Pourtant, loin
des polémiques sur un éventuel exil fiscal des
élites françaises, le portrait-robot du contribuable
moyen partant à l'étranger serait plutôt celui d'un
quadra marié, parent de deux enfants, allant courir
l'aventure aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et,
moins fréquemment, en Suisse
INTERNATIONAL
3
Les grévistes au Kirghizistan risquent 15 ans d’emprisonnement 13.03.2014 IndustriALL
De nouveaux amendements au code pénal ont été présentés qui signifient que les directeurs et le personnel
des entreprises ayant une importance stratégique risquent jusqu’à 15 ans d’emprisonnement pour défaillance
ou arrêt de la production.
À la fin de février 2014, des projets d’amendement au code pénal présentés au Parlement de la République
du Kirghizistan, stipulent que "des actions ou des omissions de la direction ou d’autres membres du
personnel d’entreprises ayant importance stratégique, qui causeraient un arrêt de la production de l’usine ou
d’une subdivision structurelle, pourra être puni d’une peine d’emprisonnement de 8 à 12 ans. La même action
qui aurait causé des dégâts considérables ou qui serait la cause de dégâts irrémédiables à l’environnement
écologique dans le pays sera puni d’une peine d’emprisonnement de 10 à 15 ans".
En cas d’application, ce projet de loi touchera non seulement la direction, mais également les simples salariés
des entreprises qui feraient grève. Il en résulte que des travailleurs et travailleuses employés dans un grand
nombre d’entreprises déterminées par le gouvernement comme ayant une importance stratégique, se verront
privé du droit de faire grève en dernier recours pour protéger leurs droits syndicaux légitimes. Dès à présent,
les changements pourraient s’appliquer aux salariés d’une cinquantaine d’entreprises industrielles clés du
Kirghizistan, et la liste pourrait être potentiellement plus importante.
IndustriALL Global Union et son affilié, le syndicat des mineurs et des métallurgistes du Kirghizistan
(MMTUK), estiment qu’en cas d’adoption, ces amendements constitueraient une infraction flagrante aux
normes internationales et constitutionnelles qui accordent le droit de grève aux travailleurs et travailleuses.
En réponse, IndustriAll a écrit au président de la République du Kirghizistan et à plusieurs responsables de
haut rang, en exprimant ses préoccupations dans le cas où la présentation de ce projet de loi serait même
envisagée en vue d’un débat au Parlement d’un pays civilisé comme le Kirghizistan.
Dans sa lettre, IndustriALL s’exprime en ces termes: "Le projet de loi qui est présenté démontre une
incompétence et une irresponsabilité sociale de ses auteurs car il ferme le circuit juridique permettant une
solution aux problèmes rencontrés par les salariés sur le plan social et dans le travail. L’expérience
internationale montre que cela se traduit toujours par une tension sociale de plus en plus forte, qui finit par
provoquer un éclatement dépassant l’entreprise qui a adopté une attitude politique agressive. Les forces
politiques qui cherchent à renforcer leur influence et leur puissance par une déstabilisation de la situation se
servent toujours d’un sentiment d’insatisfaction grandissant qui n’est pas résolu. Cela est particulièrement
dangereux en République du Kirghizistan qui a connu deux révolutions ces dernières années".
Selon Eldar Tadzhibayev, président du MMTUK : "Le Kirghizistan a connu des bouleversements avec un
changement de président en 2005 et 2010. Les investisseurs continuent d’éprouver des craintes en raison
précisément de cette instabilité politique. Au niveau de l’entreprise, tout se passe normalement, mais
maintenant, le projet de loi présente un danger pour le dialogue social et pourrait bloquer les canaux légitimes
d’expression des plaintes et des litiges par les salariés, en raison de l’impossibilité d’utiliser la grève comme
méthode permettant d’exercer une pression économique en dernier recours. Ce projet de loi risque de
politiser les conflits du travail qui menacent l’ordre social beaucoup plus qu’une grève ou un arrêt de
production, même dans les grandes entreprises prises individuellement.”
IndustriALL continue de suivre la situation pour empêcher l’effondrement du cadre juridique de protection des
droits et des intérêts des travailleurs et travailleuses en République du Kirghizistan.
CORÉE DU SUD • La grève coûte cher aux salariés OhmyNews
La loi sud-coréenne autorise les entreprises à réclamer des sommes faramineuses aux
grévistes et aux syndicats à titre de dommages et intérêts. Des collectes de solidarité s’organisent.
Aujourd’hui encore, j’ai rencontré un syndicaliste qui avait démissionné”, déclare d’un air découragé Kim
Song-hun, responsable du syndicat chez KEC [fabricant de semi-conducteurs] à Gumi [centre du pays].
4
L’homme n’aurait pas tenu dans son combat contre l’employeur. Au début de l’année 2010, le syndicat dirigé
par M. Kim avait occupé l’usine pendant quatorze jours pour protester contre l’annonce d’une restructuration.
Depuis, la direction réclame 15,6 milliards de wons [environ 10,5 millions d’euros] de dommages et intérêts
aux syndicalistes. Une rumeur circule selon laquelle l’employeur propose à chacun d’eux de retirer sa plainte
s’il accepte de s’en aller de sa propre initiative.
Quelque 150 personnes ont ainsi quitté l’entreprise. M. Kim explique : “En nous réclamant une somme
exorbitante, la direction veut détruire le syndicat. Ceux qui résistent mènent une lutte désespérée, mais la
situation est très difficile pour nous.” Des intellectuels et des ONG se mobilisent pour mettre fin à cette
pratique. Une organisation a vu le jour le 26 février dernier. Elle s’appelle Sonjapgo, “Main dans la main”.
L’inauguration a eu lieu dans une salle de la mairie de Séoul en présence d’universitaires renommés, comme
l’historien Han Hong-gu ou le juriste Cho Guk, et de députés du Parti démocrate. “Depuis quelques années,
beaucoup de salariés et leurs familles subissent des saisies provisionnelles qui sont une forme de vengeance
des employeurs, soutenus par le gouvernement, a déclaré Cho Guk. Il y a même eu des suicides. Nous
sommes réunis pour combattre une telle situation, qui met la vie des salariés en péril.” La saisie provisionnelle
imposée aux membres des syndicats appartenant à la Confédération coréenne des syndicats (KCTU) s’élève
à 100 milliards de wons [environ 67,5 millions d’euros].
Le syndicat de KEC n’est pas le seul dans son cas, il y a aussi ceux de Ssangyong Motors (4,7 milliards de
wons, soit 3,2 millions d’euros), de Korea Railroad Corporation (Korail, 16,2 milliards de wons réclamés [soit
11 millions d’euros] et 11,6 milliards de wons de saisie provisionnelle [soit près de 8 millions d’euros]). Le
directeur du syndicat des cheminots de Korail, récemment libéré sous caution, dénonce : “La direction a
intenté un procès à chacun des syndicalistes. Quand la somme est fixée, leurs salaires et leurs biens sont
saisis et les familles entières se trouvent ruinées.” L’ONG Sonjapgo a décidé de mener une campagne en
faveur d’un changement de législation en la matière. “Nous avons connu deux gouvernements de gauche
[1998-2008], qui n’ont pas réussi à améliorer les choses, indique Cho Guk. Notre objectif est précis et concret
: il faut changer la loi et la jurisprudence.” En parallèle, l’organisation tente de venir en aide aux salariés en
difficulté à travers une campagne intitulée “Projet enveloppe jaune”, en collaboration avec la fondation
Arumdaun Chaedan [la Belle Fondation].
Il s’agissait d’abord d’inciter 100 000 citoyens à débourser chacun 47 000 wons [32 euros] pour réunir les 4,7
milliards de dommages et intérêts que doit verser le syndicat du constructeur automobile Ssangyong Motor.
La somme a été atteinte en quinze jours, grâce notamment à la participation de la chanteuse pop Lee Hyori,
qui a envoyé de l’argent ainsi qu’une lettre de soutien. L’ONG Sonjapgo a l’intention de poursuivre cette
campagne de sensibilisation avec des articles de presse, des films, des “flashmobs”, etc
EUROPE
Allemagne : Le patronat s’inquiète des effets de la retraite à 63 ans sur la pénurie de main
d’œuvre qualifiée le 12.03.2014 Planet Labor
Plusieurs grandes organisations patronales allemandes ont tiré la sonnette d’alarme : le projet de loi sur la
réforme des retraites du gouvernement, introduisant la retraite à 63 ans pour les salariés ayant cotisé 45 ans,
risque d’aggraver la pénurie croissante de main-d’œuvre qualifiée en Allemagne et d’anéantir les efforts
récents consentis par les entreprises pour maintenir leurs salariés âgés en activité le plus longtemps possible.
UE : L'agence de notation Moody's plus optimiste pour l'Union européenne AFP 14.03.14
Un bon point pour les finances de l'Union européenne (UE). L'agence de notation américaine Moody's a
confirmé dans la nuit de vendredi à samedi, sa note du triple A pour l'Union européenne, ce qui permet en
théorie d'emprunter à plus bas coût auprès des marchés. Pendant la crise, épaulée par le Fonds monétaire
international (FMI), l'Union européenne avait dû se porter au secours de plusieurs pays de la zone euro
(Grèce, Irlande, Portugal, Chypre) en les renflouant à coups de milliards d'euros de prêts entre 2010 et 2011
pour leur éviter la faillite.
Or, le fait d'avoir pu emprunter à des taux préférentiels a permis de ne pas accroître davantage le crise de la
dette dans la zone euro.
5
L'agence a donc relevé de «négative» à «stable» la perspective de l'UE. En clair, elle estime que les risques
sur l'état des finances de la zone euro sont en «diminution» avec la sortie à la mi-2013 de la période de
récession.
La France sous surveillance
Plusieurs signes sont positifs : l'agence invoque «une amélioration de la solvabilité» des principaux Etatsmembres de l'UE qui ont été mis à contribution lors des plans de sauvetage. L'agence a aussi déjà relevé de
«négative» à «stable» les perspectives de plusieurs pays européens jouissant du «triple A» comme
l'Allemagne et les Pays-Bas.
Par ailleurs, Moody's note que l'Irlande a été la première à s'affranchir de l'assistance financière internationale
en décembre et doit bientôt être rejointe par le Portugal. Selon l'agence, les risques que ces deux pays ne
parviennent pas à rembourser leurs prêts au fonds de secours de l'UE sont beaucoup moins importants. Cet
optimisme est aussi valable pour l'Espagne et l'Italie, qui ont bénéficié de plans de recapitalisation bancaire.
Toutefois, Moody's pointe l'existence de problèmes «persistants» qui menacent les vingt-huit. En particulier
pour la France que la Commission de Bruxelles vient de placer sous surveillance renforcée pour son manque
de compétitivité, le niveau de sa dette et ses déficits. Moody's confirme que la France, qui a la deuxième note
possible AA1, reste toujours sur une perspective négative. Or, l'agence prévient que la note de l'UE est
«particulièrement» sensible aux changements qui pourraient affecter les quatre pays premiers contributeurs,
dont la France.
Pologne : Les champions sont fatigués
polityka 14.03.14
En 1989, rompant avec son passé communiste, la Pologne se lance dans une aventure sans précédent : bâtir
le capitalisme à partir de rien. Une expérience usante
THÉRAPIE DE CHOC
Licenciement ou démission, peu importe, il n’y a plus rien à faire. Avant, ils retrouvaient toujours un emploi.
Aujourd’hui, ils envoient des CV qui restent sans réponse
La crise, normale dans une économie de marché, n’est pas seule responsable. Les vingt-cinq années de
capitalisme polonais poussent à s’interroger sur la nécessité d’en adopter une version aussi dure. Le
capitalisme est efficace économiquement et l’avancée du pays en témoigne, mais il est aussi très pesant pour
la santé mentale. Que l’on accepte des règles du jeu aussi sévères est étonnant. Jadis on disait : “Le
Polonais est capable” [slogan communiste du début des années 1970] ; aujourd’hui on a envie de dire : “Le
Polonais supporte tout.”
Le cabinet spécialisé dans les ressources humaines Kelly Services a enquêté sur ce que, dans une trentaine
de pays, les employés étaient capables d’accepter. En ce qui concerne la résistance, seuls la Thaïlande, la
Malaisie, l’Indonésie, la Chine et le Mexique arrivent avant la Pologne. Quelque 26 % des Polonais font des
heures supplémentaires, 23 % travaillent la nuit, les week-ends et plus de dix heures d’affilée, 20 % ont
plusieurs employeurs, 58 % veulent émigrer – sur ce point, la situation est aussi mauvaise qu’au Mexique.
Et, même sans aller jusqu’à quitter le pays, on se déplace pour aller travailler et ce trajet prend plus de deux
heures par jour à un Polonais sur trois, plus de trois heures à un sur cinq. Au travail, ils tiennent bon. Si 46 %
des employeurs s’expriment de manière vulgaire ou injurieuse, 41 % des salariés le tolèrent par peur de
perdre leur emploi. Seuls 2 % sont prêts à aller en justice, selon le Centre de prophylaxie des dépendances
de la région de Mazovie, à l’Ecole d’agriculture (SGGW). Le harcèlement moral est généralisé, surtout dans la
distribution et le BTP.
Les salariés supportent tout cela, tout en considérant que le manque de confiance de leur hiérarchie est
normal. Lorsqu’ils signent leur contrat de travail, ils signent aussi un chèque en blanc, au cas où ils
provoqueraient des pertes pour l’entreprise. On installe des programmes dans leur ordinateur pour savoir ce
qu’ils copient et impriment. Pour éviter l’espionnage. Selon la Commission européenne, 27 % des Polonais
travaillent à la tâche, avec un contrat “poubelle” [soumis au droit civil et non pas au droit du travail] – soit le
taux le plus élevé de toute l’Union avec la Roumanie –, contre par exemple 5 % des Suédois. Selon certains
experts, la flexibilité fait partie du monde moderne. Il n’empêche que, parmi les moins de 25 ans,
pratiquement personne ne dispose d’un CDI en Pologne.
Solidarnosc. Le problème est qu’à présent il y a aussi des CDI poubelles,
6
C’est difficile à croire, mais, dans le pays berceau du syndicat Solidarnosc, à peine 15 % des salariés sont
syndiqués, selon l’Indice de participation européen [élaboré par l’Institut syndical européen], contre 70 % en
Suède et en Finlande, et 28 % en Autriche et au Royaume-Uni. Selon les estimations, 14 % à 18 % des
salariés en CDI relèvent d’une convention collective, contre plus de 90 % en Scandinavie et 62 % en
Allemagne. Depuis 2006, la loi permet la création de comités d’entreprise. Environ 3 000 ont été enregistrés,
mais seuls 500 ont fonctionné au-delà du premier mandat. Ces trois dernières années, le nombre des
entreprises qui en ont un a été divisé par six, pour ne plus représenter que 1,6 % du total. Et, même quand il
y a un comité d’entreprise, l’employeur peut suivre une formation pour savoir comment saboter son
fonctionnement
Les grands groupes ont volontiers adopté un style paternaliste et autoritaire, enraciné chez nous depuis des
siècles. Le Polonais s’écrase d’autant plus devant un tel chef qu’il le méprise ; il essaie de satisfaire ses
attentes tout en cherchant un moyen de le tromper. En Pologne, il n’y a pas de workaholics [drogués du
travail] au sens classique. 8 % des salariés en CDI vivent dans la pauvreté, 12 % gagnent juste assez pour
payer la nourriture et les charges. En outre le workaholism [des dirigeants], réel ou simulé, est un bon moyen
de pression sur les salariés. Cependant, ces derniers ne sont pas dupes et savent qu’un bourreau de travail
est un malade qui envenime les relations professionnelles. Le chef omniscient et omniprésent qui souffre d’un
complexe de grandeur, très destructeur sur le plan psychologique, est apparu en Pologne aux débuts du
“turbo capitalisme”
La situation démographique contribue à la dégradation du climat : les pionniers, fatigués de la transformation,
vieillissent. Ils sont relativement nombreux et leur voix pèse dans les sondages. Alors que 80 % des jeunes
de moins de 30 ans se disent prêts à changer d’emploi pour gagner plus, la stabilité prend de l’importance
avec l’âge. “Je ne laisserai pas mon poste aux jeunes loups”, semblent dire les “vieux”, et c’est une source de
tensions dans de nombreuses entreprises. Les jeunes, soumis à une sorte de chantage moral à la réussite
par leurs parents, sont victimes d’une autre frustration, provoquée par le boom de l’éducation. La famille a
investi dans leurs études et prévu leur carrière. Ils bossent, font des heures supplémentaires, mais sans
conviction et sans but.
Burn-out. Parmi les clients de la psychologue Dominika Markowska, il y a désormais des jeunes de 30 ans
touchés par le burn-out. Ce qu’ils prennent pour une dépression n’est en fait qu’une inadaptation. Au
capitalisme ? Non. L’acceptation des règles du marché est généralisée. Mais, visiblement, ils ont trop goûté
au turbo capitalisme, à l’effort au-dessus de leurs forces. “Le capitalisme, oui, mais non à sa version
polonaise”,
Espagne : 9300€ pour griller la liste d'attente à l'hôpital
14.03.2014, Myeurope
C'est la somme versée par une sexagénaire à un hôpital catalan pour éviter la longue liste d'attente
qui retardait son opération. L'illustration d'un système de santé espagnol à double vitesse qui se
généralise
C'est une histoire assez ahurissante que relate aujourd'hui la presse espagnole. Celle d'une femme, Isabel
Navarro, qui s'est acquittée d'une facture de 9300 euros pour passer outre le long délai d'attente qui l'éloignait
de son opération à la hanche. Une intervention pourtant réalisée dans un hôpital public.
Vous êtes pressés? Payez!
Son cas n'est semble-t-il pas isolé. En Catalogne, sur les quelques 60 hôpitaux financés presque
intégralement par la Generalitat (des fonds publics, donc), plus de 50 ont opté pour la mise en place d'un
double parcours, privé-public, au sein de leur établissement. Objectif: renflouer leurs caisses vidées par les
coupes budgétaires publiques.
C'est le cas de l'hôpital du Vendrell, dans la province de Tarragone. Pour certaines opérations, telles que
l'implantation d'une prothèse de hanche, l'attente dépasse largement le délai maximum officiel de 6 mois.
Mais il y a une solution: passer, moyennant finance, par le parcours "privé".
Mêmes équipes -médecins, infirmiers-, mêmes locaux, seuls les tarifs diffèrent. Isabel Navarro a ainsi
déboursé plus de 9000 euros (dont 3000 euros d'honoraires et 2800 euros pour la prothèse) pour mettre fin,
sans plus de délai, à des souffrances qui devenaient insupportables.
"Je n'en pouvais plus"
Je n'en pouvais plus, parfois, je n'étais pas capable de sortir de mon lit, alors que j'ai toujours été très active:
j'aime marcher, faire du vélo....", raconte la sexagénaire au quotidien El País. Dans le même temps, les
délais donnés par l'hôpital public s'allongent: "Au début ils nous ont dit que la liste d'attente était d'un an, puis,
de 14 mois. Chaque fois la date de l'opération s'éloignait davantage..." rapporte sa fille. C'est elle qui a
7
contacté l'établissement de santé, pour voir s'il était possible, comme elle l'avait entendu dire, de passer outre
ces délais en payant.
Ils nous ont donné un budget, nous avons réuni les économies de mes frères et sœurs et de ma mère, et en
un mois, elle a été opérée".
L'intervention -un succès- a finalement eu lieu fin décembre. Soit cinq mois après l'inscription d'Isabel Navarro
sur la liste d'attente "publique", mais bien avant la date prévue si elle était restée dans le circuit public.
"J'ai payé toute ma vie"
J'ai payé toute ma vie pour la sécurité sociale, et quand j'ai eu un problème, on n'a pas pu me prendre en
charge correctement", regrette, amère, Isabel, dans les colonnes du quotidien espagnol. "J'ai eu de la
chance, mais je pense à toutes les personnes qui ne peuvent pas payer et qui souffrent".
Pour sa défense, la direction de l'hôpital affirme que l'intervention s'est faite via un circuit différent, autonome,
et qu'aucune intervention publique n'a été retardée pour opérer Mme Navarro. Elle a également mis en doute
le témoignage de la famille, en avançant que le temps d'attente moyen pour une opération de ce type était de
7,3 mois en 2013.
Privé-public, mélange des genres
La pratique est-elle légale? Oui et non, selon le département de santé de la Generalitat. Un hôpital financé
par des fonds publics a le droit de réaliser une activité de type privée. Pour autant, il est illégal qu'un patient
qui entre dans l'établissement par le parcours de soin public, soit finalement opéré dans le même centre, via
le parcours privé...Si Isabel Navarro dépose une réclamation, la Generalitat catalane a déclaré qu'elle
étudierait les éventuelles irrégularités.
Les listes d'attente sont un instrument pour pousser les patients à aller vers le secteur privé",
dénonce Angels Castells, porte-parole d'une plateforme de défense de la santé publique. Pour Carme
Borrell, docteur en Santé Publique et membre d'un centre d'investigation en épidémiologie et de santé
publique, "les médecins qui exercent dans le secteur public peuvent être en situation de conflits d'intérêts s'ils
facturent aussi dans le privé (...) Les établissements publics ne devraient pas réaliser de soins privés",
conclut-elle
JURISPRUDENCE
SOCIAL
Pacte de responsabilité : la CFDT ratifie l'accord après la CFTC et la CFE-CGC le
13.03.2014, AFP
Il ne manquait qu'un paraphe. La CFDT a apposé le sien ce jeudi sur l'accord entre partenaires sociaux sur le
pacte de responsabilité. Dans la foulée, la centrale syndicale de Laurent Berger a appelé le gouvernement à
faire connaître rapidement ses «intentions» sur les baisses de charges des entreprises et le «calendrier» de
la mise en œuvre du pacte.
Le Bureau national (direction) de la CFDT «vient de voter la signature du relevé de décisions sur le pacte de
responsabilité», a annoncé la centrale.
La CFDT souligne, dans un communiqué, que ce texte «reprend des points essentiels» qu'elle avait
revendiqués et «permet d'aller plus loin dans le dialogue social et économique». «Il s'agit maintenant pour le
gouvernement de faire connaître très rapidement ses intentions sur les baisses des prélèvements et de fixer
un calendrier de mise en œuvre du pacte», ajoute le communiqué.
L'accord ne prévoit pas d'engagement chiffré mais des négociations de branches
La CFDT prévient qu'elle «sera très vigilante à l'égard du patronat et du gouvernement sur la concrétisation
du pacte dans les branches et les entreprises». Elle sera aussi vigilante «sur le suivi de la trajectoire de
baisse des prélèvements dans le respect des engagements des entreprises via l'observatoire tripartite», dont
la création est prévue par le pacte. Deux autres syndicats réformistes, la CFTC et la CFE-CGC, ont
8
également signé l'accord sur le pacte, adopté le 5 mars avec les organisations patronales (Medef, UPA,
CGPME). La CGT et FO ont en revanche refusé de le parapher.
Le texte ne chiffre pas les créations d'emplois attendues des entreprises, en échange des 30 milliards de
baisses, sur 5 ans, d'impôts ou de charges, prévues par le pacte de responsabilité. Il prévoit l'ouverture de
«discussions au niveau des branches professionnelles en vue d'aboutir à un relevé de conclusions, ou des
négociations en vue d'aboutir à un accord précisant des objectifs quantitatifs et qualitatifs en termes
d'emplois».
Indemnités de départ : les « super-bonus » des salariés dans le viseur le 13.03.2014 les échos/le
Parisien
Les gros chèques touchés par les cadres lorsqu'ils négocient leur départ avec leur employeurs sont
dans le viseur de la CFDT et du Medef. Dans le cadre de la renégociation en cours de l'actuelle
convention Unedic sur l'assurance chômage, qui arrive a échéance le 31 mars, le patronat et le syndicat de
Laurent Berger veulent en effet encadrer beaucoup plus sévèrement les généreux chèques de départ perçues
par les salariés les mieux payés
Alors que le régime d'assurance chômage accuse un déficit de plus de 4 milliards d'euros et une dette de
près de 18 milliards d'euros, le divorce à l'amiable entre patron et salarié coûte cher à la collectivité. A michemin du licenciement et de la démission, cette formule de la rupture conventionnelle, créée en 2008,
permet aux salariés de toucher des indemnités de départ extra-légales et de bénéficier dans la foulée des
allocations chômage. En outre, les indemnités de départ inférieures à 75 096 € - deux fois le plafond annuel
de la Sécu - sont exonérées de cotisations sociales et échappent à l'impôt sous le seuil de 218 232 €, c'està-dire six fois le plafond de la Sécu.
Le Medef fait des propositions
Le Medef propose une indemnisation plus tardive de ceux ayant touché une prime supra légale de
licenciement.
Pour réaliser des économies chiffrées entre 250 et 400 millions d'euros par an, l'une des pistes envisagées
est d'allonger le délai maximum de perception des allocations chômage, actuellement plafonné à 75 jours,
pour les cadres bénéficiant des plus gros chèques de départ. Le Medef plaide pour un dispositif à deux
vitesses avec un délai plus court pour les «petites» indemnités et plus long pour les chèques plus importants.
«Cette proposition fait partie d'un ensemble de mesures que l'on a mis sur la table le 26 février, explique un
porte-parole du Medef. En contrepartie des droits rechargeables, il faut des mesures de redressement des
comptes de l'Unedic».
De son côté, la CFDT estime que «le système actuel est porteur de fortes inégalités. Ainsi, un chômeur dont
l'ancien salaire s'élevait à 1500 € bruts et ayant touché 4000 € d'indemnités extra-légales voit son premier
jour d'indemnisation décalé de 75 jours de la même façon qu'un demandeur d'emploi dont le salaire était de
5000 € bruts et ayant touché 100 000 € d'indemnités». La centrale réformiste propose de fixer à 12 000 € le
niveau des indemnités extra-légales au-delà duquel le délai de 75 jours serait allongé. En deçà de ce
montant, le délai serait réduit.
Souvent un licenciement déguisé
Aux yeux de la CFDT, ce nouveau mode de calcul serait un moyen de lutter contre «l'utilisation abusive
de ruptures de contrat avec de fortes indemnités, notamment à l'égard des seniors». De fait, la rupture
conventionnelle est, dans près d'un cas sur deux, un licenciement déguisé selon une étude récente du Centre
d'études de l'emploi. Pour lutter contre cette dérive, la CGT propose, elle, de taxer les indemnités extralégales.
Considéré par les employeurs comme un outil facile et rassurant sur le plan juridique de se
débarrasser de certaines catégories de salariés, comme les seniors, la rupture conventionnelle a aussi
été bien accueillie par de nombreux salariés. Au point que ce motif arrive en quatrième position des
inscriptions à Pôle emploi loin derrière les fins de CDD ou de mission d'intérim mais devant les
licenciements économique. La solution mises en avant par le Medef et la CFDT se heurtent à
l'hostilité de la CGT mais aussi de la CGC.
Les syndicats refusent toute baisse des droits des chômeurs
9
Confrontés à un chômage record (3,31 millions de demandeurs d'emploi sans activité fin janvier), patronats et
syndicats se sont donnés jusqu'au 20 mars pour se mettre d'accord sur une nouvelle convention d'assurance
chômage fixant notamment le montant et la durée des allocations touchées par 2,2 millions de demandeurs
d'emploi. A l'issue de la dernière séance de négociation, le 27 février, les syndicats ont refusé en bloc toute
baisse des droits des chômeurs tandis que le patronat plaide pour des mesures drastiques d'économies pour
réduire le déficit des comptes de l'Unedic.
« C'EST INACCEPTABLE. Une fois de plus, on stigmatise les cadres alors qu'ils ne sont pas responsables du
déficit de l'assurance chômage. Bien au contraire : ils versent 39 % des cotisations alors qu'ils ne perçoivent
que 18 % des allocations! » A la CFE-CGC, on ne mâchait pas ses mots hier face à la dernière
proposition choc du Medef pour tenter de réduire le déficit de l'Unedic (4,2 Mds€ attendus cette année) .
Que propose le patronat? Que les cadres qui sont licenciés de leur entreprise avec un gros chèque patientent
avant de pouvoir commencer réellement à percevoir leurs allocations chômage. Actuellement, quand un
salarié (qu'il soit cadre ou non) perçoit une indemnité dite supralégale - qu'elle soit minime ou très importante
-, Pôle emploi commence seulement à l'indemniser deux mois et demi, soit 7S jours après son inscription,
peu importe qu'il ait perçu Un pactole ou pas
A FO on juge la proposition « ridicule» : « S'attaquer à l'indemnisation des cadres, tout cela pour
économiser 250 M€, il fallait, oser », fustige Eric Peres.
Travailler jusqu'à 75 ans deviendra-t-il demain la norme ? latribune.fr
| 15/03/2014
Selon une étude de The Economist Intelligence Unit parrainée par le cabinet Towers Watson, les grandes
entreprises françaises sont moins bien préparées que leurs voisines européennes au vieillissement de la population
active.
"Is 75 the new 65 ?". C'est le titre d'une étude de The Economist Intelligence Unit parrainée par le cabinet
Towers Watson publiée cette semaine. Quatre cent quatre-vingts dirigeants d'entreprises de plus de 2000
salariés dans 30 pays européens (dont 33 dirigeants français) ont été interrogés sur leur perception des
enjeux du vieillissement sur le travail.
Face au vieillissement de la population active, le rapport étudie les enjeux pour les grandes entreprises d'ici
2020 et montre qu'une large majorité des grands groupes interrogés (77%) s'attend à voir augmenter la part
des seniors dans leurs effectifs.
En France, seulement 59% des 33 entreprises sondés croient à ce changement. La France semble donc
assez nettement en retard par rapport au reste de l'Europe sur la gestion de l'âge au travail : la réalité du
vieillissement de la population active fait l'objet d'une prise de conscience plus faible dans notre pays, l'un de
ceux où le taux d'emploi des seniors est d'ailleurs le plus faible.
L'étude bat pourtant en brèche les idées reçues: les seniors ne sont jugés ni moins productifs, ni moins
compétents, ni moins motivés que les jeunes !
Quand on observe comment les employeurs comptent faire évoluer leur gestion managériale afin de répondre
aux besoins futurs de leurs salariés, les réponses montrent que dans l'Hexagone, on reste en retrait sur
l'anticipation de ces évolutions. En effet, si un dirigeant européen sur deux place la « redéfinition de l'offre en
avantages sociaux » et « un choix plus vaste offert aux salariés» comme prioritaires, les employeurs français
sont plus réservés : seuls 39 % (contre 52% européens) anticipent de faire évoluer leur offre en avantages
sociaux et à peine 1 dirigeant sur 4 imagine offrir plus de choix dans cette offre à ses employés (27 % contre
50% européens).
« De plus, si 46 % des employeurs interrogés en Europe prévoient d'ici 2020 de généraliser la remise à
niveau des compétences de leurs employés seniors, en France, ils ne sont que 36 % à se projeter dans cette
direction, confirmant ainsi que les employeurs français sont moins proactifs sur cette question centrale pour
l'avenir de leur entreprise », souligne Mourad Bentoumi, Directeur du département Retraite et Avantages
sociaux de Towers Watson France.
Ce qui est sûr, c'est que la hausse prévisible du nombre des seniors âgés de plus de 65 ans au travail
obligera les entreprises à anticiper et à investir pour offrir plus de flexibilité et de confort au travail, ainsi que
pour développer le télétravail et la formation. La demande de protection sociale sera aussi accrue. Sans
compter sans doute une plus grande difficulté à gérer les conflits de génération et à promouvoir les jeunes,
dont une récente étude de la CCI Paris Ile-de-France a montré que la tendance à partir à l'étranger
s'accélère.
Commentaire : (le danger est bien là avec cette étude. Ainsi le problème des retraites sera réglé, une
grande majorité de travailleurs n’aura plus l’occasion d’y être)
10
SANTE-SECURITE
DIVERS
Industrie
Atome
Caoutchouc
Chimie
Du fil d’araignée à la tonne le 12 mars 2014
Résistant comme l’acier, élastique comme le caoutchouc, le fil
d’araignée – une protéine – est une fibre naturelle qui pourrait surclasser nombre de fibres
synthétiques. Plusieurs start-up y croient et affirment être sur le point d’en produire des tonnes.
Voltaire accusait Marivaux de "peser des œufs de mouche dans des balances de toile d’araignée",
manifestant ainsi son peu de goût pour les subtilités de la langue et des intrigues du dramaturge. Mais la
formule en dit long, aussi, sur l’image de fragilité traditionnellement associée à la toile d’araignée. Image qui
sera peut-être bientôt dépassée.
Petit détour par l’écologie. L’araignée d’écorce de Darwin (Caerostris darwini voir photo), observée pour la
première fois à Madagascar en 2010, tisse des toiles de plusieurs mètres carrés, qui parfois franchissent des
rivières (voir photo plus bas). Un record permis par l’exceptionnelle résistance du fil : dix fois celle du Kevlar,
selon les chercheurs qui l’ont mesurée. Record peut-être temporaire, car sur les 41 000 espèces d’araignées
décrites, quelques dizaines de fils seulement ont été caractérisés
équipements de sport, fil médical… Rêve qui
semble en passe de se réaliser, puisque plusieurs
entreprises issues de laboratoires annoncent
qu’elles vont en fabriquer littéralement "à la tonne"
(voir un article paru dans Chemical & Engineering
News Voir en ANNEXE).
L’allemand Amsilk en vend déjà, mais sous forme
de poudres ou de gels, qui entrent dans la
formulation de cosmétiques. Une autre application
– le revêtement biocompatible d’implants — est au
stade préclinique. Les applications des fibres dans
des textiles sont annoncées pour 2016. Les
textiles sont la cible prioritaire de Kraig Biocraft
Laboratories (États-Unis), qui a passé en
octobre 2013 un accord de développement avec
un fabriquant de textiles de sécurité, Warwick.
Araknitek, autre américain, teste son fil d’araignée
pour une utilisation médicale en fil de suture.
Quant au japonais Spiber, il vient d’inaugurer une
unité de production d’une tonne par an, et veut
passer à 10 tonnes/an dès 2015.
EN FIL, EN POUDRE OU EN GEL
À vrai dire, cela fait longtemps que des chercheurs
ont repéré les propriétés des fils d’araignées —
une rare combinaison de résistance et d’élasticité
— et rêvent d’en produire en masse pour de
multiples applications : câbles, textiles techniques,
11
L’idée est donc de repérer les gènes qui
permettent aux insectes de produire le fil de
protéine, et de le transplanter dans des
organismes moins intraitables. Dans des vers à
soie, par exemple (Kraig Biocraft Laboratories), ou
dans des bactéries (Amsilk, Spiber). Ou encore
dans… des chèvres : c’est l’option la plus avancée
d’Araknitek, dont le troupeau transgénique produit
du lait contenant la fameuse protéine.
Tous les producteurs, avec les labos qui les
soutiennent, mettent en œuvre des techniques de
génie génétique. Mais c’est Spiber qui semble
avoir été le plus loin dans une démarche complète
de biologie de synthèse. À partir du décodage des
gènes de l’araignée, les Japonais, avec des
chercheurs coréens du KAIST, ont synthétisé des
gènes artificiels, puis les ont incorporés dans
l’ADN de bactéries. Le tout dans le but de
sélectionner des protéines dotées des propriétés
mécaniques visées, tout en se prêtant à la
production en quantités. Car le principal défi, sans
doute, est de mettre au point une technique de
filage. Là aussi, l’araignée fait des merveilles
difficiles à reproduire
Pour en arriver là, il a fallu des années de
recherches de pointe (ingénierie génétique,
biologie de synthèse, procédés de filage…). Et pas
mal de détours. Car il n’est pas question de mettre
des araignées en batteries, comme des vers à
soie, pour leur faire produire des quantités
industrielles : les petites bêtes ne supportent pas
la promiscuité, et défendent leur territoire par le
cannibalisme.
VERS, BACTERIES OU CHEVRES COMME
FILEUSES INDUSTRIELLES ?
Solvay veut séduire les électriciens avec une biomasse plus performante| 12/03 Les échos
Le chimiste se lance sur le marché de la biomasse torréfiée.
Solvay part à la conquête des électriciens de la planète. Le chimiste franco-belge a annoncé hier la création
d'une entreprise aux Etats-Unis spécialisée dans le domaine de la biomasse torréfiée. L'objectif ? Fournir aux
énergéticiens « une solution innovante » pour « réduire le coût d'utilisation de la biomasse dans leurs
usines ».
Asséchée, via un procédé de torréfaction, ce type de biomasse possède des propriétés similaires à celles du
charbon en termes de combustion, de stockage et de transport tout en offrant un rendement énergétique
supérieur de 35 % aux granulés de bois, estime Solvay.
Pour se lancer sur ce marché naissant du « charbon vert », Solvay s'est associé avec une start-up
américaine, New Biomass Energy (NBE). Cette société dispose d'une usine dans le Mississippi dans laquelle
Solvay va investir 22 millions de dollars afin de porter sa capacité de production de biomasse torréfiée de
80.000 à 250.000 tonnes par an d'ici à la fin 2014. Soit de quoi alimenter une petite centrale électrique de 65
mégawatts.
Japon, Europe, Chine
Pour vendre cette biomasse torréfiée, le chimiste franco-belge vise en premier lieu les pays engagés dans
des processus de transition énergétique comme le Japon ou l'Europe. La Chine, qui dispose de nombreuses
centrales au charbon, offre également un potentiel, estime Solvay.
Le chimiste n'est pas le seul à faire le pari de la biomasse torréfiée. Areva a développé un procédé de
torréfaction permettant de supprimer les propriétés indésirables des fibres tout en préservant leur potentiel
thermique. Sa filiale, Areva Bioénergies, évaluait le marché de la cogénération d'électricité au charbon à
environ 900 millions d'euros en 2011. Le groupe a trouvé l'an dernier ses deux premiers clients pour lancer à
l'échelle industrielle cette technologie. Areva prévoit une production en série cette année.
Calaire Chimie : nouveau recours
Les Echos | 13/03
12
Nord - Pas-de-Calais : Le tribunal administratif de Lille a mis en délibéré sa décision sur le recours contre
l'homologation du projet de licenciement économique collectif chez Calaire Chimie. Le groupe a été repris par
Synthexim et un plan social a entraîné le licenciement de 110 des 197 employés de la société, sans cellule de
reclassement.
Pour le chimiste Kem One, les tensions sur le prix du gaz représentent un budget de
10 millions d'euros 13/03
Redressement judiciaire douloureux
En janvier, la situation s'est un peu améliorée,
mais la disparité énergétique avec les industriels
allemands, qui bénéficient d'une électricité
produite à partir de charbon nord-américain bon
marché, accentue la pression concurrentielle. «
Cette situation a un impact de 10 % sur nos
marges », renchérit Frédéric Chalmin. Repris en
décembre par l'industriel Alain de Krassny et le
fonds OpenGate Capital, le groupe est d'autant
plus sensible qu'il se remet à peine d'un
redressement judiciaire douloureux qui a vidé ses
caisses et fragilisé son organisation. Impossible
d'investir dans des approvisionnements alternatifs.
Ses usines consomment intensivement du gaz
dans leur process pour fournir l'énergie des fours
et fabriquer la vapeur d'eau nécessaire à certaines
réactions chimiques.
Cette tension devrait être physiquement réglée à
partir de 2018 avec la construction de nouveaux
pipelines reliant le Nord et le Sud. En attendant,
Kem One a rejoint l'Union des industries
chimiques pour réclamer la fusion des PEG Nord
et Sud (comme l'Allemagne l'a fait pour garantir à
son industrie la stabilité des prix en passant de 16
à 2 zones). «
Les
aides d'Etat
aux
consommateurs industriels gazo-intensifs que
nous sommes sont insuffisantes », reprend le
patron.
Pour Kem One, cette question relève de la
politique industrielle, qui veut que l'aménagement
du territoire ne désavantage pas un industriel par
rapport à sa situation géographique. « Si rien
n'est fait, il ne nous reste plus qu'à espérer un
scénario improbable pour détendre ce stress »,
estime Frédéric Chalmin. Autrement dit, une
décision d'exportation massive du gaz de schiste
nord-américain, une baisse des importations de
gaz chinois ou encore la reprise du nucléaire
japonais
Le site de Kem One à Fos sur Mer
Le producteur de PVC subit une perte de
compétitivité par rapport à ses concurrents situés
dans le nord de la France
Avec six implantations industrielles au sud de la
Loire, le fabricant de PVC Kem One paie un lourd
tribut
au
différentiel
de
prix
entre
l'approvisionnement en gaz provenant des
gazoducs d'Europe de l'Est et du Nord (Peg - point
d'échange de gaz - Nord) et sa forme liquéfiée
acheminée par bateau des pays du Maghreb et du
Golfe jusqu'à Fos-sur-Mer (Peg Sud). « L'arrêt de
la production nucléaire au Japon a créé un appel
d'air qui siphonne les réserves sahariennes et
gonfle les prix », constate son directeur général,
Frédéric Chalmin.
En décembre, le différentiel de coût a atteint son
paroxysme avec un tarif presque 60 % plus élevé
pour le gaz naturel liquéfié (GNL). L'impact est loin
d'être symbolique : « Cette hausse représente
pour nous 10 millions d'euros sur l'année, c'est-àdire la moitié de nos besoins en investissements
pour seulement maintenir en état notre outil
industriel », indique le patron.
.
L'UIC (Union des industries chimiques) a lancé vendredi un cri d'alarme, dénonçant l'écart de prix du gaz
entre le nord et le sud de la France. Celui-ci « menace à court terme d'arrêt de production » plusieurs sites
chimiques très gros consommateurs de gaz. En cause, le système d'enchères sur les capacités de transport
de gaz sur l'axe nord-sud, en cours depuis le 3 mars : celui-ci a, selon l'UIC, accéléré la distorsion nord-sud
au lieu de la réduire. Evoquant une « crise aiguë », l'UIC réclame au gouvernement des mesures d'urgence.
Air Liquide investit 100 millions d'euros dans l'innovation "made in France"
13
le 14 mars 2014
Le producteur français de gaz industriels Air Liquide, qui mise sur l'innovation pour nourrir son
développement, va investir 100 millions d'euros supplémentaires dans sa recherche en France, a
affirme ce vendredi 14 mars son PDG Benoît Potier.
"Nous avons décidé d'investir près de 100 millions d'euros de plus pour accélérer l'innovation dans
l'Hexagone", a déclaré le PDG d'Air Liquide, Benoît Potier, dans les colonnes du journal Le Figaro ce
vendredi 14 mars.
Environ la moitié de cette somme servira à "l'agrandissement et la rénovation complète à l'horizon 2017 de
notre centre de R&D aux Loges-en-Josas, près de Versailles, qui accueillera aussi un centre de
développement des packagings des gaz pour l'industrie et la santé", a détaillé le patron.
La création d'un "centre technique d'excellence cryogénie, c'est à dire la maîtrise des technologies de
production du froid" est prévue à Vitry-sur-Seine, également en région parisienne.
Cet investissement en faveur de l'innovation, "un des piliers de notre stratégie de croissance", "profitera à
l'ensemble du groupe", estime M. Potier. Air Liquide, qui vise une nouvelle progression de son résultat net
après avoir enregistré une hausse plus forte que prévu de ses bénéfices en 2013, emploie 1 000 chercheurs.
"Mais 6 000 personnes contribuent à l'innovation", selon M. Potier.
Fuite d'ammoniac sans gravité ni blessés près de Bordeaux 15/03 AFP
Une fuite d'ammoniac sous forme gazeuse rapidement colmatée s'est produite samedi matin sur le site de
l'usine Yara, à Ambès près de Bordeaux, classée Seveso 2, mais aucune pollution ni blessé n'est à déplorer,
a-t-on appris auprès de l'usine.
"Il y a eu un dégagement de panache d'ammoniac sous forme gazeuse lors d'une opération d'arrêt des
installations et la situation a été rapidement maîtrisée par notre équipe d'intervention" à l'aide de rideaux
d'eau, a-t-on indiqué au poste de commandement de l'usine.
Un communiqué de l'usine, spécialisée dans la fabrication d'acide nitrique et d'ammonitrate en granulés à
destination de l'agriculture ou d'applications industrielles, a précisé que cet incident est classé de niveau 1 sur
une échelle de 6.
A titre préventif, des mesures d'atmosphère faites en limite de propriété "n'ont pas fait apparaître de valeurs
anormales". Ainsi selon Yara "l'incident est sans conséquence pour le voisinage et l'environnement et ne
nécessite aucune mesure particulière".
Les pompiers de la Gironde n'ont pas été alertés et ne sont pas intervenus.
Cet incident s'est produit lors d'opérations d'arrêt de production "prévu pour trois jours pour effectuer des
travaux", a-t-on précisé.
Le site de l'usine Yara d'Ambès, sur le bec de la Gironde, se compose de deux unités de production: une
usine d'acide nitrique et une usine d'ammonitrate. L'ammoniac, principale matière première, est stocké à
pression atmosphérique et à basse température dans un réservoir de stockage à double paroi.
Pétrole
Pétrole : les compagnies dopent le rendement des gisements 10/03 |les échos/AFP
Le marché de la récupération assistée du pétrole est en plein boom.
14
Les compagnies pétrolières accélèrent sur la récupération assistée de l'or noir. Coup sur coup, deux
compagnies nationales, Petroleum Development Oman et Petroamazonas, d'Equateur, viennent d'annoncer
de vastes programmes dans ce domaine. Elles ne sont pas les seules. « Toutes les compagnies sont
devenues très volontaristes sur le sujet », indique Emmanuel Manceau, à IFP Energies Nouvelles.
Le marché est en plein boom. De près de 23 milliards de dollars en 2013, il devrait bondir à 34,4 milliards en
2018, avec un taux de croissance annuel moyen de près de 9 % sur les cinq prochaines années, selon une
étude récente du cabinet d'études BCC Research, basé à Wellesley (Massachusetts). « C'est l'un des
segments qui affichent la croissance la plus soutenue chez Schlumberger », témoigne Catherine MacGregor,
qui préside les opérations du groupe en Europe et en Afrique.
Les enjeux sont, il est vrai, considérables. « Le taux moyen de récupération des gisements de pétrole dans le
monde est aujourd'hui estimé à 35 %. Selon certains calculs, l'amélioration de ce taux d'un point équivaut à
un an et demi de consommation mondiale », souligne Catherine MacGregor. De quoi rivaliser largement avec
les milliards investis dans l'exploration pour trouver de nouvelles ressources.
De nouveaux horizons
Si la récupération assistée du pétrole (« enhanced oil recovery », ou EOR, dans le jargon des pétroliers)
existe de longue date, elle connaît depuis trois ans un vif regain d'intérêt auprès des compagnies. D'abord, le
prix élevé du pétrole, qui se maintient au-dessus de 100 dollars le baril depuis 2011, rentabilise des procédés
qui, selon la complexité du projet et la taille des champs, peuvent coûter entre 10 et 80 dollars par baril. Le
déclin inéluctable des champs traditionnels, qui atteint de 4 % à 5 % par an, conduit aussi les pétroliers à
orienter leurs investissements vers l'EOR. Notamment les compagnies nationales, qui n'ont que peu de
possibilités de lancer des campagnes d'exploration à l'international. « C'est devenu crucial pour certaines
compagnies d'Amérique latine, mais aussi pour les pays du Moyen-Orient », souligne Emmanuel Manceau.
Enfin, les progrès technologiques ont ouvert de nouveaux horizons. Aux procédés classiques d'injection d'eau
ou de gaz (notamment de CO2), eux-mêmes en amélioration permanente, s'ajoute aujourd'hui l'injection de
produits chimiques. « On ajoute des polymères et des tensioactifs à l'eau injectée, de sorte à la rendre plus
visqueuse et à décoller l'huile de la roche, un peu comme du liquide vaisselle », explique Emmanuel
Manceau. « Mais chaque champ a sa recette : les compétences en géosciences et en chimie doivent être
réunies. »
Pour cela, l'IFP EN, Solvay, et Beicip-Franlab ont créé l'Alliance EOR en 2010. Les progrès des simulateurs
ou de la sismique jouent aussi un grand rôle. « Pour la modélisation des réservoirs, le saut technologique est
comparable à celui entre le rayon X et l'échographie 3D », indique Catherine MacGregor. A terme, les
industriels espèrent faire grimper le taux mondial à 50 %. En Norvège, il atteint déjà plus de 45 %.
L'Amérique de l'énergie veut tirer profit de la crise ukrainienne 11/03 Les échos
Les groupes pétroliers américains veulent exporter du gaz vers l'Europe.
Cela constituerait un formidable débouché pour le secteur
La Russie est le premier exportateur de gaz au monde. Mais les Etats-Unis, portés par la révolution du gaz de
schiste, viennent de lui ravir la place de premier producteur. La crise ukrainienne, qui a révélé la grande
15
dépendance de l'Europe au gaz russe, constitue pour Washington une occasion inespérée de ravir des parts
de marché à Moscou. Les ambassadeurs de la République tchèque, de Pologne, de Hongrie et de Slovaquie
ont envoyé des courriers aux leaders du Congrès américain pour les exhorter à accélérer les exportations
vers l'Europe de l'Est. Ces pays achètent de 70 % à 100 % de leur gaz à la Russie et ne seraient pas
mécontents de réduire leur dépendance. A ce stade, les Etats-Unis n'exportent aucun gaz vers l'Europe. Le
Congrès américain n'a d'ailleurs pas voix au chapitre : hautement stratégique, la question de savoir que faire
de la production américaine est le domaine exclusif de l'administration Obama.
Malmenés par la faiblesse des prix du gaz, les producteurs d'énergie comme ExxonMobil sont impatients de
trouver des relais de croissance à l'exportation. Ils n'hésitent pas à brandir l'argument diplomatique, à savoir
la nécessité de limiter le pouvoir russe en réduisant son influence énergétique. Les groupes pétroliers ont de
puissants relais au Congrès. Les républicains de la commission de l'Energie espèrent faire voter une
proposition de loi aujourd'hui qui mettrait la pression sur le département de l'Energie pour approuver 24
projets de terminaux à l'exportation. Il y a toutefois peu de chances qu'elle soit adoptée.
« Enjeux domestiques »
Tiraillés par des forces opposées, Barack Obama et le camp démocrate refusent de se précipiter : les
industriels nationaux, notamment les géants de la chimie, craignent que le prix de l'énergie locale n'augmente
sous la pression des marchés étrangers. Les exportations pourraient également relever d'un quart la facture
des Américains, un risque que Barack Obama n'a certainement pas envie de prendre à quelques mois des
élections de mi-mandat. « Le débat a toujours été centré sur des enjeux domestiques. Mais la crise
ukrainienne pourrait changer la donne et imposer au premier plan les questions géopolitiques », pense
Edward Chow, expert au Center for Strategic and International Studies. A ce stade, l'administration Obama
n'a validé que le quart des projets de terminaux à l'exportation qui lui ont été soumis, soit 5 au total.
L'argument diplomatique est contestable, en tout cas à court terme. De fait, les Américains n'ont aucun
moyen d'aider leurs alliés européens à court terme. Ils ne pourront pas exporter de gaz vers l'Europe avant
plusieurs années. Le premier terminal américain ne sortira pas de terre avant la fin 2015, en Louisiane. Et les
autres ne sont pas prévus avant 2017. « Oncle Sam ne peut pas voler au secours des Européens car cela
prend énormément de temps de construire des terminaux à l'exportation », résume Daniel Weiss, expert au
Center for American Progress.
Shell réduit ses investissements de 20 % aux Etats-Unis 14/03 AFP
Shell va diminuer ses investissements dans l'exploration-production aux Etats-Unis de 20 % cette année,
alors qu'il y perd de l'argent dans la zone. Le pétrolier a dû passer l'an dernier de lourdes dépréciations liées à
ses actifs dans le gaz de schiste aux Etats-Unis, qui ont fait plonger sa division nord-américaine dans le
rouge. Le bénéfice net du groupe s'est effondré de 39 % en 2013, à 16,3 milliards de dollars. Shell entend
céder 15 milliards de dollars d'actifs d'ici à 2015.
Plasturgie
Trois millions d'euros pour agrandir l'usine Axilone Plastique de Guidel
le 12 mars 2014 UN
Le site Axilone Plastique de Guidel (Morbihan) est spécialisé dans la fabrication de pièces pour la
cosmétique. Il ajoute à ses compétences initiales le laquage et la métallisation.
Axilone Plastique France dispose de deux usines situées dans le département du Morbihan, à Auray et à
Guidel, où un investissement d'un montant de 3 millions d'euros vient d'être réalisé pour l'extension de ce site
sur une surface complémentaire de 2 000 mètres carrés afin de le porter à un total de 5 000 mètres carrés.
Les travaux effectués permettent à cette usine de fabrication de pièces en plastiques en injection .
Textile-Cuirs et Peaux
Verre
Owens Corning pérennise son site de Laudun-l’Ardoise en investissant 50 millions d’euros
16
le 11 mars 2014 UN
Leader mondial de la production de fibre de verre, le groupe américain
Owens Corning va investir 26 millions d’euros en 2014 pour reconstruire l’un des deux fours verriers
de son site gardois de Laudun-l’Ardoise. Déjà, 22 millions d'euros avaient été engagés fin 2013 dans
la reconstruction d’un premier four, qui a redémarré début 2014. Un total de 50 millions d'euros qui
pérennise pour dix ans l’activité et les 256 emplois du site.
C’est la totalité des deux fours de son site gardois de Laudun-l’Ardoise que le groupe américain Owens
Corning a choisi de renouveler. Il vient en effet d’annoncer la mobilisation de 26 millions d’euros pour la
reconstruction (à capacité identique) du four 1 en 2014. Fin 2013, l’autre four (le 2) avait connu sa propre
opération de déconstruction-reconstruction sur place, pour 22 millions d’euros. Le chantier, démarré en
novembre, a duré deux mois et le four a redémarré début 2014. Le second four devrait sans doute être arrêté
pour reconstruction durant l’été 2014.
PERENNITE DU SITE
La durée de vie d’un four verrier est de 10 ans, explique une porte-parole d’Owens Corning. À chaque fin de
vie, l’industriel doit décider s’il le reconstruit au même endroit… ou ailleurs. L’approbation de la maison-mère
sur ces investissements est nécessaire.
Réalisée par Michel DECAYEUX pour le compte de la FEDECHIMIE CGTFO
17

Documents pareils