La renaissance de Bronzino
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La renaissance de Bronzino
Date : 10/11/2010 Pays : FRANCE Page(s) : 33 Rubrique : culture vous Diffusion : 330432 Bronzino ARTS Florence rend hommage à l'un des plus grands artistes du cinquecento. Ses œuvres chantent la gloire des Médicis. Croce ÉRIC BIÉTRY-RIVIERRE SPÉCIAL ; - } ENVOYÉ portraits de la cour de Cosme Ier, en particulier, déclinent un faste envié par toute l'Europe encore renforcé par l'unique cycle de tapisserie des Médicis, conçu à partir de ses cartons, et qui vient d'être restauré. Lui est visible à l'étage du Palazzo Vecchio. Puisqu'on se trouve à Florence, quelques pas suffisent égale ment pour admirer les fresques et les grandes compositions « bronziniennes » ornant les églises environnantes San Lorenzo (Martyr de saint Laurent), Santa Ses A FLORENCE occasion ne s'était jamais produite et ne se renouvellera pas de sitôt. Cinquante -quatre des soixante -dix peintures connues de Bronzino, peintre majeur du cinque cento, sont réunies chez lui, à Florence. Elles viennent de Budapest, Vienne, Paris, Los Angeles et aussi des grands musées italiens pour une fois fédérés. Clamons le haut et fort : avec Monet au Grand Palais, c'est, cette saison, la plus belle exposition au monde. Agnolo di Cosimo di MarianoTori (1503-1572), alias Bronzino, était jusqu'alors trop simple ment considéré comme un des premiers promoteurs du maniérisme, un courant moins en cour aujourd'hui que l'art de ses aines Michel- Ange et Raphaël. L'in justice est désormais réparée. Voilà, avec ses toiles, mais aussi ses poèmes érudits et burlesques et ses sculptures, un artiste revenu au firmament de la Renaissance. (Christ des'cejidant des limbes), chapelle d'Eleonora de Tolède au Palazzo Vecchio, chapelles San Girolamo et délia Compania di San Luca de la basilica délia Santissima Annunziata. Au Palazzo Strozzi, comme le signalait Giorgio Vasari, son contemporain, les portraits sont « tellement naturels qu'ils semblent vivants ». Plus même lorsqu'on remarque, par exemple, les arabesques des broderies de la robe de l'épouse de Cosme 1". Elles ont des ombres Cela fait ! à la belle Eleonora comme une gaine de ferronnerie proprement surréaliste. Autre exemple un christ sous influence luthérienne, venu d'une église niçoise et récemment identifié comme un Bron zino. Dans sa niche en trompe l'oeil, il passe, toujours selon Vasari, comme un « cadavre réel cloué sur me croix » : . Porte-bonheur Plus loin, Morgante, le nain des Médicis, est un autre motif d'admiration et de sur prise. 11 a été représenté nu et recto verso de la toile. « Dans la querelle sur la pri mauté des arts, Bronzino défendait la pein ture contre réponse à la scuiprure. il propose ici une ceux qui prétendaient que seule statuaire pouvait présenter un sujet sous explique Antonio angles», Natali, commissaire de l'exposition avec Carlo Faleiani Morgante est en outre fi guré recto se préparant pour une chasse aux oiseaux. Et verso avec ses proies à la main. Preuve que la peinture est égale ment capable d'évoquer le temps... Une telle virtuosité n'est pas que conceptuelle. Bronzino excelle dans les Ici plusieurs et les visages, en jeunes femmes ou des enfants. Si on les a parfois jugés froids, c'est qu'ils sont avant tout majes tueux et que leur carnation d'ivoire les magnifiait alors. Mais comment ne pas les étoffes cuirasses, particulier ceux des être attendri par Giovanni, quatrième fils de Cosme et d'Eleonora ? Vêtu de pour pre, un rouge-gorge à la main et un co rail comme porte-bonheur, il nous sourit de toutes ses quenottes naissantes. Pour compléter le charme, l'œuvre de Bron zino est accroché avec celui de son maî tre Pontormo et celui de son élève favori, Alessandro Allori. Enfin, pour ceux qui redouteraient la peinture sacrée, signa lons l'abondance dans les salles de saty res et de nymphes. Les Suzanne au bain de Bronzino véhiculent une charge eroti que évidente, m Au Palais Strozzl, a Florence. Jusqu'au 23 Janvier. Catalogue, Mandragora, 357 p., 40 C. Tél. * 39 055 2 645 155, : La renaissance de www.palaz205trozzl.org Portrait d'Eleonora de Tolède avec son fils Giovanni, de Bronzino, 1545. GALLERIA DEGLI UFFIZI Tous droits de reproduction réservés (1/1) - DESK PRESSE