Cérémonie de voeux et passation de commandement du

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Cérémonie de voeux et passation de commandement du
Allocution prononcée par Monsieur Denis MATHEN,
Gouverneur de la province de Namur
Cérémonie de vœux et passation de commandement du Commandant
militaire de la Province
Palais provincial de Namur – mercredi 25 janvier 2012
Mesdames et Messieurs, en vos titres, grades et qualités,
Je parlais ici-même la semaine dernière, à l’occasion des vœux aux forces vives de la
province, de notre prise de conscience face à la relativité de l’espace, de celle du temps et de
nos perceptions en la matière, et ce au travers du prisme de 3 évènements à peine effleurés
par les canaux médiatiques, tels que la naissance d’une île en Mer Rouge, la décision
administrative de supprimer le 30 décembre du calendrier 2011 samoan et la découverte
scientifique d’un système d’invisibilité temporelle.
La cérémonie de ce soir m’inspire à nouveau cette réflexion sur la relativité du temps et de
ce que nous en percevons ; cher Colonel RENARD, 3 ans et 4 mois se sont déjà écoulés
depuis que vous avez laissé les fuselages rutilants des F-16 et les odeurs d’hydrazine
florennoises pour intégrer la banlieue namuroise en tant que Commandant militaire de
province.
Au-delà de vos missions d’appui aux unités alliées sur le territoire de la province, de la
coordination des manœuvres militaires dans nos communes, de vos prestations au profit de
tiers tels la mise à disposition d’installations sportives militaires ou la participation à
certaines manifestations socioculturelles et caritatives (et c’est d’ailleurs avec grand plaisir
que j’ai pu remettre il y a deux ans, grâce à l’organisation sous votre égide d’un concert au
Théâtre de Namur, un chèque au profit de l’Albatros à Couvin, Foyer d’accueil pour adultes
handicapés mentaux) ; au-delà de ces missions disais-je, nos collaborations se sont toujours
opérées de manière efficace sans pour autant être dépourvue de convivialité.
Je pense bien entendu à toutes les manifestations protocolaires et patriotiques dont quelques
tristes esprits seraient parfois tentés de se débarrasser dans des greniers de brocanteurs parce
qu’ils ne perçoivent pas toute leur force symbolique qui les érigent, au contraire, en trésor
d’une collection inestimable.
C’est toujours avec le même plaisir renouvelé et dans un souci de parfaite coordination que
par exemple, nous joignons nos énergies à l’organisation des cérémonies du 15 novembre,
Fête de ce Roi dont nous sommes tous deux les fidèles messagers civils et militaires.
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Je pense aussi à « l’aide à la Nation », mission ancestrale dévolue au corps militaire et qui
trouve tout son sens dans les matières qui sont chères aux gouverneurs de province. Vous
aurez tout de suite compris que c’est de la planification d’urgence, de la gestion de crise et
de la coordination des secours dont je veux parler.
Nous avons en effet connu diverses fortunes ces deux dernières années, avec les caprices
d’Eole principalement en Condroz un jour de Fête nationale française et l’hiver dernier,
avec la colère du royaume d’Asgard qui s’est abattue sur nos routes et autoroutes.
Si l’intervention de l’armée s’est déclinée de manières différentes au cours de ces
évènements, si cette intervention est sans doute amenée à évoluer ainsi que les procédures
en corollaire, il est en tout cas un trait caractéristique des contacts que j’ai pu, ainsi que mes
services, avoir avec le Commandant militaire ; c’est la confiance. Confiance mutuelle qui
nous permet de partager les mêmes objectifs, et confiance en nos moyens qui nous
permettent de les atteindre.
Je voudrais d’ailleurs à cet égard saluer votre travail dans la mise sur pied d’un exercice
neige monodisciplinaire « Défense » au centre de crise provincial, mais aussi de votre
investissement personnel dans la réalisation d’un exercice neige -multidisciplinaire cette
fois-, qui a permis l’année passée au comité de crise d’en retirer un bénéfice qui n’a pas
encore fini être valorisé.
Dire que vous êtes un Officier supérieur de haut vol pourrait passer pour un piètre jeu de
mots, s’agissant du premier pilote de la 1ère Escadrille de Chasseurs-bombardiers de Bierset
à avoir été opérationnel sur un F-16 en 1988 et en ayant rempli de nombreuses missions
internationales comme les opérations menées au Kosovo en 1999.
Ma passion pour le 7ème art, vous le savez, aurait pu légitimement m’amener à accommoder
mon discours d’anecdotes tirées de « Top Gun » ou des « Chevaliers du ciel »…Ce n’est
effectivement pas « l’Etoffe d’un héros »1 qui vous manque, tels ces pilotes chevronnés dans
ce classique du cinéma américain, mais je me dirigerai plutôt vers la philosophie antique et
la théorie des quatre éléments d’Empédocle afin d’assurer une transition idéale à la
cérémonie d’aujourd’hui ; en effet, si depuis le 24 septembre 2008 nous avons pu compter
sur la maestria de la « composante Air » de la Défense, le passage de flambeau (le feu étant
lui-même un des quatre éléments) nous conduisant vers la « composante Terre » et son
digne représentant qu’est le Colonel breveté d’état-major Dominique VINDEVOGEL. Pour
cet erpentois, traverser le pont au-dessus de la Meuse (nous voici au quatrième élément,
l’eau) afin de rejoindre le Quartier de la plaine à Belgrade, devrait s’opérer sans les
encombres qu’avaient rencontrées en le général Montgomery en allant… un « Pont trop
loin »2
1
2
L’Etoffe des Héros, film américain de Ph. Kaufmann sur les pilotes d’essai en 1983
Un Pont trop loin, film américano-britannique sur la deuxième guerre mondiale de R.Attenborough en 1977.
2
Je suis d’ores et déjà certain que son expérience non seulement en Belgique, à l’Ecole
d’Infanterie et à l’Institut Royal Supérieur de Défense, mais également à l’étranger dans le
cadre de son cursus en Droit International Humanitaire en Italie et au Canada ainsi qu’en
opérations de commandement dans les Balkans, cette expérience disais-je sera hautement
profitable à la province de Namur, et à votre serviteur en particulier en tant que premier
conseiller militaire.
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Cher Colonel RENARD, c’est donc déjà avec un peu de nostalgie que je vous souhaite
bonne route…ou plutôt bon vent pour toutes les activités que je suis sûr vous aurez encore à
cœur de réaliser
Cher Colonel VINDEVOGEL, encore une fois bienvenue à tête du Commandement
militaire de la province de Namur. Je suis heureux de pouvoir à l’avenir travailler avec vous,
en espérant qu’au moment de passer à votre tour le relais, vous serez envahi par la même
émotion que celle que nous connaissons aujourd’hui, témoignant ainsi du plaisir que vous
aurez eu à assumer cette fonction.
Bon vent à tous deux pour votre nouvelle vie.
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