Consulter la fiche - UFC QUE CHOISIR de la région de Versailles
Transcription
Consulter la fiche - UFC QUE CHOISIR de la région de Versailles
Union Fédérale des Consommateurs de la région de Versailles LA LETTRE Fiche Pratique [email protected] 5 impasse des Gendarmes 78000 Versailles Tél.: 01 39 53 23 69 http://www.ufc78rdv.org N° 31 – 1er trimestre 2014 Le dég â t des ea ux Sommaire 1. Le principe ................................................. I 2. Les mesures d’urgence ............................ II 3. La déclaration du sinistre .............................. II 4. L’évaluation des dommages ......................... II Vous êtes victime ou responsable d’un dégât des eaux, ne paniquez pas ! Voici la marche à suivre. 1- Le principe L’assurance dégâts des eaux est aujourd’hui incluse dans la quasi-totalité des contrats multirisques d’habitation. Cette assurance est d’ailleurs obligatoire pour les locataires. Cependant, tous les risques dus à l’action de l’eau ne sont pas couverts. Vérifiez votre contrat pour connaitre l’étendue de la couverture de ce risque par votre assurance. 1.1. Les risques couverts L’assurance dégâts des eaux couvre classiquement les dommages causés aux biens de l’assuré (et des voisins), provenant des fuites des tuyaux et canalisations (en général non enterrées). Les débordements de baignoire, lavabos, sanitaires et appareils électroménagers, de chauffage ou encore l’engorgement ou les ruptures des gouttières et chéneaux, les infiltrations d’eau de pluie ou de grêle à travers la toiture sont systématiquement couverts, que vous soyez responsable ou non. Cette liste n’est pas limitative et peut être étendue, selon les compagnies et moyennant parfois une cotisation supplémentaire, à d’autres dommages comme les infiltrations de terrasse, les débordements ou I La LaLettre lettre – 1 erertrimestre trimestre2013 2014 5. L’indemnisation ........................... III renversements de récipients (ex : aquarium), occasionnées par la recherche des fuites etc. les dégradations En revanche, certains dégâts ne sont pas couverts par votre assurance. C’est souvent le cas de ceux qui sont dus à l’humidité ou à la condensation dans un logement, ceux suite à une fuite sur une canalisation souterraine, ceux résultant d’un défaut d’entretien etc. 1.2. Les dommages indemnisés Votre contrat d’assurance garantit les dommages subis par vos biens (mobilier, vêtements etc.) qui se trouvent dans les locaux assurés. Les dommages causés à l’immeuble (murs, toiture, parquet etc.) ainsi qu’aux embellissements (décoration, peintures, papiers peints, revêtements de sols, éléments de cuisines ou de salles de bains aménagées) seront également indemnisés. Si les dégâts rendent votre logement inhabitable, une indemnité généralement calculée sur la base du loyer annuel ou de la valeur locative du bien sinistré vous sera versée au prorata du temps nécessaire à sa réfection. Sachez que la surconsommation d’eau liée aux dégâts des eaux n’est pas remboursée. Vous pouvez toutefois, sous certaines conditions, bénéficier d’un plafonnement de votre facture d’eau. De même ne seront pas indemnisés les frais de réparation du bien à l’origine du dommage. L eo udrérgi ât ut rdee p s oeuaru xa n i m a u x N 2- Les mesures d’urgence Si un dégât des eaux se produit chez vous, ayez les bons réflexes ! Fermez l’alimentation en eau, aérez, séchez ; Prévenez les éventuels voisins qui pourraient être concernés par le dégât des eaux, le syndic ou le gardien en fonction de la provenance de la fuite ; les circonstances ; la cause du sinistre ; la nature des dommages ; les coordonnées des personnes éventuellement concernées par le dégât des eaux et celles de leur assurance. Ce document comporte plusieurs feuillets identiques à adresser : Prévenez également votre propriétaire ou l’agence immobilière en charge de la gestion du bien, si vous êtes locataire ; à votre assurance ; à l’assurance de la ou des partie(s) adverse(s) ; Faites réparer la fuite rapidement afin d’éviter une aggravation des dommages ; au propriétaire du logement ou du syndic de l’immeuble. Prenez les mesures nécessaires pour la sauvegarde de vos biens en les mettant hors de l’eau mais ne jetez aucun objet, même s’il est encombrant ou vous paraît définitivement dégradé, l’assureur et l’expert en auront besoin pour l’estimation des dommages. Prenez également des photos et recherchez vos factures d’achat. 3- La déclaration du sinistre Le délai de déclaration du sinistre est mentionné dans votre contrat. Il ne peut être inférieur à 5 jours ouvrés à compter du jour où vous avez eu connaissance du sinistre, sauf cas fortuit ou de force majeure vous empêchant d’effectuer votre déclaration1. Enfin, vous devez signer votre déclaration. Relisez bien vos réponses d’autant plus si vous êtes plusieurs à remplir le constat. À savoir : Vous pouvez compléter le constat même si vous êtes la seule victime du sinistre. Pour une bonne lisibilité des 2ème et 3ème feuillets du formulaire de constat amiable, utilisez de préférence un stylo bille. 4- L’évaluation des dommages, avec ou sans expertise ? Au vu de votre déclaration et des pièces justificatives fournies, votre assureur peut vous faire une proposition d’indemnisation, soit : En outre, si votre assureur prévoit une déchéance de garantie (perte du droit à indemnisation) en cas de déclaration tardive, il ne pourra en faire application que si cette possibilité est mentionnée dans votre contrat et s’il démontre que ce retard lui a causé un préjudice, comme par exemple une aggravation des dommages. Le remboursement proposé doit en principe être fondé sur le montant des fournitures et un forfait pour la main d’œuvre. Dans cette hypothèse, pour éviter toute difficulté au moment de réaliser les travaux, demandez des devis à des entreprises. Une fois votre déclaration de sinistre effectuée, vous devez constituer un dossier d’indemnisation qui doit comprendre toutes sortes de justificatifs permettant à l’assureur de se faire une idée précise de l’état dans lequel se trouvait votre logement avant le dégât des eaux. La plupart des assureurs mettent à votre disposition un formulaire, le constat amiable dégât des eaux, pour faciliter vos démarches et accélérer votre indemnisation. Ce document permet en effet de rassembler tous les éléments descriptifs de votre sinistre, à savoir : le lieu ; II LaLaLettre lettre –– 11er trimestre 2013 2014 Directement, c’est souvent le cas lorsque le montant des dommages est peu élevé et qu’un seul responsable est impliqué. On parle alors d’évaluation de « gré à gré » entre vous et l’assureur. Si vous décidez de réaliser vous-même les travaux, soyez particulièrement vigilant et réfléchissez bien car en cas de mauvaise réalisation, cela pourrait être préjudiciable à plusieurs titres. Après la visite d’un expert chez vous qui aura pour rôle de déterminer la cause du sinistre et les éventuelles responsabilités. Il est également chargé d’évaluer le montant des dommages à indemniser. L eo udrérgi ât ut rdee p s oeuaru xa n i m a u x N Cette expertise peut avoir lieu plusieurs semaines après le sinistre pour permettre une meilleure appréciation de l’ampleur des dégâts. Pendant ce délai, évitez de réaliser toute réparation qui ne serait pas strictement nécessaire à la préservation de vos biens ou de votre santé. Préparez-vous dès que possible à cette expertise en établissant un état des pertes, en consignant les justificatifs des frais engagés, des photos etc. Enfin, lors de cette expertise, soyez présent pour faire valoir votre point de vue. avant le sinistre ; la valeur à neuf égale à la valeur d’usage majorée de la vétusté, si celle-ci ne dépasse pas un certain seuil (25% en général) ; la valeur de rééquipement à neuf, laquelle correspond au coût de remplacement pour un bien neuf équivalent, sans abattement dû à la vétusté. D’une manière générale, le calcul de la vétusté tient compte de la durée de vie moyenne et des caractéristiques techniques de chaque bien, ainsi que la de façon dont vous l’avez entretenu. 5- L’indemnisation 5.2. Tiers responsable du sinistre La proposition de l’assureur doit vous permettre une remise en état des lieux tels qu’ils étaient qu’avant le dégât des eaux. Elle va souvent tenir compte de la vétusté. La personne responsable de votre sinistre (voisin, copropriété etc.) doit vous indemniser. Il est alors difficile d’établir les différentes responsabilités. 5.1. Aucun tiers n’est responsable de votre sinistre Cependant, en pratique, des conventions signées entre les compagnies d’assurances réduisent les délais d’indemnisation et votre assureur pourra être amené à vous indemniser ou bien l’assureur de l’immeuble. Dans cette hypothèse, votre assureur va déduire de son offre d’indemnisation le montant de la franchise « dommages » de votre contrat. Pour les biens détériorés, l’indemnisation a toujours lieu dans la limite des capitaux mobiliers garantis (par exemple un maximum de 7 000 euros, pour un studio). Les mobiliers courants et les embellissements (peintures, revêtements de sol etc.) seront indemnisés soit en valeur d’usage, soit à neuf ou en valeur de rééquipement à neuf, selon les modalités de votre contrat. Pour les immeubles, l’indemnisation a lieu en valeur de reconstruction à neuf (vétusté déduite + un pourcentage précisé dans le contrat, en général pas plus de 25% de la valeur de reconstruction), à condition que votre logement soit reconstruit à l’identique dans les deux ans après le sinistre. A savoir : Quel que soit le sinistre (dégât des eaux, vol …), l’indemnisation des biens mobiliers peut avoir lieu selon : la valeur d’usage, laquelle est égale au coût de remplacement du bien tel qu’il était au jour du sinistre, vétusté (due à son utilisation et/ou sa dépréciation) déduite ; le coefficient de vétusté ne s’applique pas pour les objets de valeur dont le prix a été estimé III La lettre – 1er trimestre 2013 Quelles sont ces conventions ? Il s’agit des conventions CIDRE (Convention d’indemnisation directe et de recours) et CIDE COP (Convention d’indemnisation dégâts des eaux dans la copropriété). Ces conventions permettent de raccourcir les délais de règlement des sinistres consécutifs à un dégât des eaux au profit des assurés en ne recherchant pas les responsabilités et de simplifier les relations entre les assurés. En effet, la convention CIDRE supprime les recours entre les assureurs, tandis que la convention CIDE COP fixe celui contre lequel un recours doit être exercé. À noter qu’en cas de litige sérieux et persistant entre les assureurs sur l’application de ces conventions, il est prévu le recours à une commission d’arbitrage, ce qui vous dispense de vous en soucier. Ces conventions ne s’appliquent qu’aux assureurs signataires. La convention CIDRE a été signée par la quasi-totalité des assureurs du marché et s’applique aux dégâts des eaux entrainant pour la personne lésée des dommages matériels allant jusqu’à 1 600 euros H.T et des L eo udrérgi ât ut rdee p s oeuaru xa n i m a u x N dommages immatériels (pertes financières, troubles de jouissance etc.) jusqu’à 800 euros H.T. La convention CIDE COP couvre les dégâts des eaux dans les copropriétés n’entrant pas dans le cadre de la convention CIDRE, soit essentiellement ceux ayant provoqué des dommages matériels supérieurs à 1 600 euros H.T et des dommages immatériels supérieurs à 800 euros H.T. A savoir : En cas de dégât des eaux répété, et même si vous n’êtes pas responsable, les assureurs ont malheureusement, de plus en plus tendance à vous faire supporter une franchise, voire à résilier votre contrat. Pour éviter d’être dans cette situation, il peut être prudent de demander une indemnisation hors Convention Cidre. 5.3. Le règlement de l’indemnité Le plus souvent, votre assureur va vous envoyer un courrier recommandé en indiquant le montant de l’indemnité proposée. Une fois que vous avez accepté la proposition d’indemnisation, votre assureur doit la régler dans les délais prévus au contrat (généralement un mois). En cas de retard, n’hésitez pas à le relancer en lui rappelant ses engagements contractuels. Vous pourrez en principe disposer librement de cette somme. Sauf rares exceptions, rien ne vous oblige à l’affecter aux travaux. Que faire cependant si l’indemnité proposée par votre assureur ne vous convient pas ? Tâchez de comprendre pourquoi l’assureur a fait une proposition de ce montant. En effet, les désaccords portent généralement sur les aménagements (peinture, remise en état du plancher etc.) et non sur celle des biens mobiliers, dont le remplacement par des biens neufs est souvent proposé par les assureurs. Pour ce faire, n’hésitez pas à demander par écrit (de préférence par lettre recommandée avec AR) la communication du rapport d’expertise. Sachez toutefois qu’aucun texte juridique ne contraint l’assureur à vous le communiquer. Cependant, dans un avis rendu par le Comité consultatif du secteur financier le 23 novembre 2005, les professionnels se sont engagés à communiquer le rapport d’expertise sur demande de l’assuré. IV La lettre – 1er trimestre 2013 Ensuite, devis d’artisans en main, commencez par envoyer à votre assureur une lettre de contestation en recommandé avec accusé de réception. S’il ne vous répond pas ou reste sur sa position initiale, faîtes procéder à une expertise contradictoire (contre-expertise) qui peut être effectuée par un expert ne figurant pas sur la liste de votre assureur. Elle sera alors à vos frais, sauf si votre contrat en prévoit une prise en charge partielle (garantie « honoraires d’experts »). Pour faire jouer cette garantie, vous devez envoyer de nouveau un courrier recommandé avec accusé de réception à votre assureur. Que faire si vous ne parvenez à aucun accord à votre assureur ? Si aucun accord sur le montant des dommages n’est trouvé par les deux experts, sollicitez le service clientèle, puis le cas échéant le médiateur de votre société d’assurances ou de sa famille d’assurances (FFSA ou GEMA). Effectuez toujours ces démarches par lettre recommandée avec accusé de réception, elles permettent d’interrompre le délai de 2 ans2, au-delà duquel aucune action judiciaire n’est possible. Vous pouvez enfin saisir le président du tribunal de grande instance de votre lieu de résidence pour qu’il désigne un troisième expert (le juge décidera à qui en incombent les frais). Le président statuera alors au regard de cette expertise judiciaire, sur le montant des réparations que vous devez percevoir. Justine GARNIER NOTES 1- Article L113-2 du Code des assurances 2- Article L114-2 du Code des assurances