HashMag - WordPress.com
Transcription
HashMag - WordPress.com
N°212 | Avril 2014 | 3,50 € LIBERTE • EGALITE QUEL TÉLÉCHARGEUR ÊTES-VOUS ? INTERVIEW DE DANIEL MARHELY, COFONDATEUR DE DEEZER TELECHARGEZ ! PORTRAITS QUEL TÉLÉCHARGEUR ÊTES Jérémie, 23 ans - VOUS ? # Votre Ipod réclame de la musique... Vous avez envie de regarder un film tranquillement à la maison... Pour tout ça, naturellement, vous vous installez devant votre ordinateur. Et vous téléchargez. De façon illégale ou de manière plus réglo... Des usages qui changent en fonction des générations. Tour d’horizon. 2 Pirater, c'est partager « Je télécharge probablement depuis qu’Internet me le permet » déclare Jérémie le sourire en coin. 23 ans, fier représentant de la « génération Y », il a grandi en même temps que le réseau. « J’ai eu la chance de connaître les débuts du net. A l’âge de 12 ans, je naviguais avec les « modems ». On échangeait alors en 56ko/s ». Ce n’est qu’en 2006 que les foyers voient arriver le haut débit et donc les premiers moyens de téléchargement. Les téléchargements illégaux, notamment. «Je me souviens de l’arrivée de l’ADSL chez moi... Je devais avoir 15ans et je commençais à comprendre toutes les potientalités d’Internet. C’était l’époque d’eMule et des premiers téléchargements en P2P… C’était une révolution de pouvoir télécharger si vite à l’époque » se souvient le jeune étudiant en communication des contenus numériques. Aujourd’hui, à l’heure du haut débit et de la fibre optique, il s’extasie devant la facilité d’utilisation : « quand j’ai commencé à télécharger, il fallait être curieux, très curieux pour comprendre comment ça fonctionnait. Aujourd’hui c’est à la portée de tout le monde, ou presque… ». Ils sont accessibles en quelques mots clés sur Google... Mais a t-on des scrupules à pirater des droits d’auteurs de la sorte ? Sa réponse est ferme et sans appel « Non ». « Les artistes grognent, c’est vrai. Mais en fait ceux qui se plaignent le plus, ce sont les maisons d’édition parce qu’on touche à leur gagne-pain : les disques. Les artistes retournent sur scène. ». La question de la juste rémunération des artistes ne se pose pas selon notre jeune « pirate ». S’il télécharge presque toutes ces musiques, il en achète certaines sur des stores. Et il a un vrai plaisir à aller aux concerts : « je télécharge beaucoup, mais je découvre aussi beaucoup ! Gratuitement, il est vrai ! Mais si je suis séduit, je n’hésite pas à dépenser 40 € une place de concert. Et évidemment, tous les ans, j’achète le CD des enfoirés… question de principe ! (rires) ». Ce téléchargement illégal est un moyen d’expression. L’accès à la culture devient de plus en plus élitiste : « c’est triste de voir que le cinéma atteint presque 10 € la place… Heureusement que le téléchargement illégal est là finalement pour permettre à tout le monde d’accéder à cette histoire collective qu’est la culture. Lorsque je suis face à des personnes qui sont complètement démunies face fonctionnement du téléchargement illégal, je prends plaisir à partager mes données via clé USB voire à expliquer les techniques que j’utilise… » commente Jérémie un brin provocateur. « Quand j’étais minot, chacun se faisait ses cassettes en enregistrant la radio et se les prêtait pour partager la musique... Aujourd’hui, on nous tape dessus simplement parce que ces échanges sont devenus mondiaux ». La solution ne seraitelle pas de faire en sorte que la culture soit plus accessible… ? >> 3 PORTRAITS PORTRAITS Entre légal et illégal Julie, 14 ans « Je télécharge énormément de musique et j’utilise des sites comme Papystreaming pour économiser des places de cinés» déclare Julie lorsqu’on lui demande si le téléchargement illégal fait partie de sa vie. Si la plupart du temps elle écoute de la musique chez elle via des sites d’écoute gratuite légale (streaming) comme Deezer, notre collégienne est également une adepte du téléchargement illégal. Elle explique que lorsqu’elle n’est pas chez elle et qu’elle n’a pas accès à une connexion internet digne de ce nom, l’écoute en streaming est impossible. Le mp3 prend alors le relais sur son baladeur… La musique qui y est stockée vient essentiellement du direct download, « les sites Dilandau, zippy, mediafire ou encore l’utilisation de Offliberty (qui convertit les vidéos de Youtube en mp3) sont à la portée de tout le monde » confie la jeune fille qui ne regrette pas l’époque de Kazaa ou Limewire et de ses virus. Quand on lui parle de la Loi, Julie ne semble même pas y avoir pensé et n’est pas inquiète… « Après tout certains téléchargent bien plus que moi, alors pourquoi m’attraperait-on, moi, pour quelques morceaux de musique ? ». Il va de soi que payer 1,29 € le morceau de musique ou débourser presque 10 € pour une place de cinéma paraît absurde quand on peut y accéder gratuitement. N'en déplaise à ses parents. 4 Conscient et coupable Luc, 33 ans Il avoue d’emblée : « Cela fait plus de 6 ans que je n'ai pas loué un film dans un vidéo club, ni même acheté un DVD...» Luc est plutôt à l’aise avec le code et le langage informatique. La pratique d’Internet est pour lui très naturelle. Et donc, télécharger est une évidence. « Pour les films, j'utilise essentiellement www.t411.me et www.thepiratebay.se. Personnellement, je télécharge jusqu'à 3 films par semaine sans compter les séries américaines que j’aime particulièrement...» Le jeune trentenaire voit dans les Torrents un moyen d’obtenir facilement de la culture... mais il voit surtout ça comme une source d’économie. « Je trouve le prix des tickets de cinéma trop chers. Cela fait toujours du bien de programmer des soirées films chez soi bien au chaud...» A la maison, il n’est plus le seul à truster l’ordinateur pour y faire ses «emplettes» culturelles : «j’ai partagé mon savoir-faire avec ma femme... Je lui ai montré deux ou trois fois. Maintenant, elle n'a plus besoin de mon aide. » Des scrupules en téléchargeant ? Ce jeune cadre en a quelques-uns. « Mon travail consiste à développer des logiciels pour une entreprise. Si je remplace les produits que vend mon entreprise par les films que les internautes préfèrent télécharger gratuitement, mon travail n'aura presque plus aucun avenir...» C’est l’histoire de la personne qui scie la branche sur laquelle il est assise. Mais à court terme, en fonction de son budget, c’est sa seule façon de consommer des biens culturels... C'est pas l'envie qui manque Christiane, 54 ans « Je suis complètement dépassée par l'aspect technique », déplore Christiane, esthéticienne de formation et reconvertie dans la parfumerie. Cette quinquagénaire, pourtant passionnée par la danse et la musique, regrette de ne pas pouvoir s'offrir gratuitement les morceaux dont elle rêve. Conflit générationnel ? Sûrement. Penchée sur un ordinateur portable qu'elle maîtrise à peine, elle ne sait pas comment s'y prendre pour télécharger une chanson. « J'ai à peine compris comment aller visualiser une vidéo sur Youtube, et encore parfois, je n'y parviens pas ». Torrent, pear to pear, ces mots n'ont strictement aucun sens pour elle. « Lorsque je souhaite faire quelque chose de simple sur mon ordinateur, je suis obligée de noter précisément toutes les étapes dictée par mon fils. Certaines de mes amies sont pourtant très au fait des nouvelles technologies, mais pour ma défense, je n'exerce pas un métier informatisé, et n'ai donc pas eu l'occasion de basculer dans le monde du numérique avec autant d'aisance. » En revanche, si elle parvenait un jour à réduire ce fossé technologique, elle n'aurait aucun scrupule à télécharger illégalement : « Rémunérer un artiste c'est important, mais aujourd'hui, avec la publicité, les concerts, les sponsors et autres sources de revenus, ils ne sont pas à plaindre. Tout le monde fait, et je ne vois pas où est le mal. » Faute de pouvoir télécharger, elle se rend tout de même quelquefois par mois à la FNAC ou chez Virgin pour acheter quelques CD. C'est has been, elle le sait, mais un trajet en voiture est beaucoup plus agréable avec un bon disque. # 5 6 RENCONTRE Daniel Marhely, cofondateur de Deezer, revient sur l’épopée d’une pépite français. Quelques jours après des évolutions de la plateforme de téléchargement de musique. Il jette un regard éclairé sur le secteur de la musique numérique. Rencontre. Deezer compte désormais 5 millions d'abonnés payants sur 11 millions d'utilisateurs. Combien proviennent des accords avec les opérateurs télécoms ? Ces 5 millions d'abonnés proviennent de recrutements directs et par les opérateurs télécoms, mais nous ne communiquons pas sur la ventilation entre les deux. Mais, effectivement, le recrutement via les opérateurs représente une part importante. C'est d'ailleurs pour cela que nous proposons un client pour ordinateur : cela permettra d'augmenter le recrutement direct. RENCONTRE cher (moins de 2.000 dollars) et ça sonne bien à l’international. Quel est votre regard d’entrepreneur sur la France et sa fiscalité ? «YOUTUBE EST NOTRE PRINCIPAL CONCURRENT » Vous comptez désormais 250 salariés à travers le monde. Deezer est-il toujours une start-up malgré ce changement d'échelle ? En tout cas, je souhaite que Deezer en conserve l’esprit. Evidemment, on n’est plus 25. Parfois, je regrette qu’une certaine inertie ait pu se créer, mais c’est le jeu de la croissance. Après, même à 250, je pense qu’on peut garder une certaine souplesse. Par exemple, j’ai pu avoir la liberté de prendre une équipe commando de 4-5 personnes pour développer le logiciel Mac, comme je l’aurais fait au début de Deezer. Quel regard portez-vous sur l’évolution de Deezer ? Ces 6 ans, je ne les ai pas vus passer ! En 2006, nous lancions BlogMusik.net. On a vite grimpé à 250 salariés... C’est clair, nous avons bâti une belle boite, mais il reste tellement de choses à faire... Comme par exemple ? Conquérir le monde ! Nous avons prouvé que nous pouvions faire quelque chose de bien en France. Nous avons prouvé que le modèle est viable économiquement. Maintenant, à nous de répliquer cela à l’étranger. Mieux vaut ne pas me lancer là-dessus... Je ne reprendrais pas la formule de Xavier Niel sur le «paradis fiscal» français. Oui, fiscalement il peut être intéressant pour une entreprise d’être en France avec tout ce qui est GIE [groupement d’intérêt économique, NDLR], le crédit d’impôts recherche, etc. Mais, pour trouver des fonds d’investissement, ce n’est clairement pas avantageux. Après, la France dispose de bonnes ressources techniques, mais peu de talent en marketing. Etait-ce plus difficile en France de négocier avec les ayants droits de la musique ? Daniel Marhely, cofondateur de Deezer Crédits : Stéphane Grangier Pourquoi ce nom, Deezer ? Il n’y a pas vraiment d’histoire derrière... En 2006, nous avons lancé BlogMusik.net. Puis Xavier Niel est entré au capital. A la fin août 2007, il nous a appelé et dit : «Les gars, il faut signer la Sacem ce week-end parce que Neuf Telecom annonce une offre musicale lundi avec le catalogue Universal. On va les contrer en annonçant un deal Free-BlogMusik. Mais il faut que vous changiez de nom.» Nous avions un week-end pour trouver un nom. Nous nous sommes arrêtés sur «Deezer», ça ne veut pas dire grand-chose, mais c’est court, ça ne coûtait pas Historiquement, Deezer est le premier site à avoir signé des contrats de musique à la demande. Nous les avons inventés avec les maisons de disque. Et justement, nous avons réussi à les créer parce que nous étions en France. Il y a eu de fortes tensions - notamment notre procès avec Universal - et il a fallu se battre pour notre survie. Mais c’est de l’histoire ancienne. L’accès à la musique en streaming par abonnement s’est démocratisé. Ce n’est pas encore simple de signer un contrat avec une maison de disques, puisque chaque contrat est différent, et les négociations portent sur des minimums garantis, des avances, des coûts par stream, etc. Mais cela reste beaucoup plus facile qu’il y a six ans. Vous évoquez un «modèle économique viable». Mais l’est-il aussi pour les artistes qui critiquent de plus en plus le streaming ? Un abonné Deezer contribue autour de 120 euros par an à l’industrie musicale, soit l’équivalent d’un CD par mois. Je ne suis pas sûr qu’auparavant ce même utilisateur achetait autant de disques. Sur ces 10 euros mensuels, 60 à 70% sont attribués aux ayants droits. Après, comment se passe la répartition au sein de la maison de disques avec les artistes, cela ne nous regarde pas. C’est peut-être ce système qu’il faut interroger. L’avenir de la musique en ligne passera-t-il forcément par le streaming ? Il ne faut pas penser seulement à la diffusion en streaming, mais plutôt à l’abonnement. Il s’agit d’un modèle d’offre d’accès qui s’oppose à l’achat. Et je suis plus >> 7 RENCONTRE satisfait à payer 10 euros par mois pour accéder à un incroyable catalogue, plutôt qu’acheter ma musique titre par titre selon un modèle ancien façon iTunes. En ce sens, nous réfléchissons aussi à créer des offres proposant une qualité musicale supérieure. Pour l’instant, nous diffusons en qualité 320 kbps, mais il n’est pas exclu de passer au .Flac. Cela nous permettrait de proposer une grande qualité, comme le fait Qobuz, aux puristes qui investissent dans du matériel haut de gamme. Comment voyez-vous l’arrivée des géants comme Google et Microsoft sur le marché de la musique en streaming ? C’était attendu. Certains ont même tardé comme Apple qui n’a finalement lancé qu’un service de radio. Je ne suis pas inquiet d’un Google qui propose de la musique, mais aussi des e-mails, un navigateur, Android... Toute une tripotée de produits qu’il n’aura aucun problème à arrêter si jamais ils ne sont plus assez rentables. Ce qui fait vivre Google reste la publicité. Pour nous, faire évoluer et maintenir le produit est vital pour notre survie. On ne vit que pour ça. Aucun de ces géants n’a jamais essayé de vous racheter ? Pas pour l’instant, non. Mais je n’ai pas forcément envie de céder la boîte. Il faudrait que cela soit vraiment pertinent... En attendant, nous nous développons comme des grands. Nous avons levé de l’argent l’an dernier [100 millions d’euros, NDLR] pour financer notre développement. Et YouTube, prisé des plus jeunes pour écouter de la musique sur internet en 8 Daniel Marhely : "ne pas penser à la diffusion en streaming, mais plutôt à l'abonnement." # illimité, est-ce une menace ? On ne parle que de Spotify, mais notre véritable concurrent c’est YouTube ! Je suis hyper frustré de voir les maisons de disques tolérer ça parce qu’il s’agit d’un modèle gratuit et illimité. Google fait régulièrement des gros chèques pour que ça se tasse, mais le modèle n’est pas sain. Surtout qu’en termes d’expérience, ce n’est vraiment pas la meilleure... On ne se crée pas d’écosystème musical, c’est un usage ponctuel. Au final, l’intérêt réside dans le clip vidéo. Mais c’est de l’histoire ancienne. L’accès à la musique en streaming par abonnement s’est démocratisé. Ce n’est pas encore simple de signer un contrat avec une maison de disques, puisque chaque contrat est différent, et les négociations portent sur des minimums garantis, des avances, des coûts par stream, etc. Mais cela reste beaucoup plus facile qu’il y a six ans. vée des géants comme Google et Microsoft sur le marché de la musique en streaming ? C’était attendu. Certains ont même tardé comme Apple qui n’a finalement lancé qu’un service de radio. Je ne suis pas inquiet d’un Google qui propose de la musique, mais aussi des e-mails, un navigateur, Android... Toute une tripotée de produits qu’il n’aura aucun problème à arrêter si jamais ils ne sont plus assez rentables. Ce qui fait vivre Google reste la publicité. Pour nous, faire évoluer et maintenir le produit est vital pour notre survie. On ne vit que pour ça. # Interview réalisée par Boris Manenti. 9 10 INFO DÉCRYPTAGE Tour d'horizon du téléchargement La Hadopi : LOL ! A près le cuisant échec du label PUR (pour « promotion des usages responsables »), la Hadopi tente de sauver sa peau avec un nouveau projet d'ores et déjà baptisé « LOL ». Il s’agit d’une plate-forme portail, le « Label Offre Légale », référençant des sites offrant des contenus culturels , en téléchargement ou en streaming, musique, livres ou films. Le site à 8 000 euros de budget se veut contributif et pédagogique. Grâce à des options de recherches (type de contenu, paiement, streaming ou téléchargement...), l’internaute tombe sur des sites qu’il peut tester puis noter. Les sites bien notés remonteront dans le haut de la page, indépendamment du nombre de visites qu’ils enregistrent. Pas grand chose de neuf, c’est le problème. Pour la petite histoire, la Hadopi n’a pas pensé à acheter les noms de domaines similaires à « www.offrelegale.fr ». Des petits malins ont déjà acheté et détourné l’adresse « www.loffrelegale.fr » A priori, on peut considérer comme louable la volonté de la Hadopi de ne pas endosser un rôle uniquement punitif et de promouvoir l’offre légale. C’est aussi son rôle et, face à l’échec du tout-répressif, c’était la direction pointée par le rapport Lescure publié cette année. Sauf que, comme pour le label PUR, les bonnes intentions ne suffisent ni à modifier le On line # En novembre 2013, on dénombrait 35,4 millions de vidéonautes. Ils ont regardé près de 2,4 milliards de vidéos sur Internet. En moyenne, chaque vidéonaute a ainsi regardé 69 vidéos par mois. La présence d’enfants dans le foyer stimule la pratique de la vidéo. En effet, les individus appartenant à un foyer composé d’au moins un enfant regardent 82 vidéos par personne. Ils visionnent ainsi 58,7 % des vidéos vues totales. Lorsqu’il n’y a pas d’enfant dans le foyer, les personnes regardent quant à elles en moyenne 57 vidéos par personne. comportement des internautes, ni créer des offres légales solides là où il n’y en a pas. Le premier constat qui s’impose est que le moteur de recherche fait simplement un tri entre les sites selon les contenus, modes de paiement, etc. Pas de comparateur d’offres ou de recherche par œuvre, simplement la possibilité de découvrir une plate-forme ou vérifier que celle où l’on a ses habitudes est légale. Pas question donc de taper le nom d’un morceau, album, jeu vidéo ou film et de trouver les sites qui le proposent dans leur catalogue et à quel prix. Or, c’est ainsi que les internautes ont appris à chercher, et c’est ainsi qu’ils continueront à faire. La Hadopi se targue de référencer 335 sites. Mais seuls 62 sont véritablement labellisés, c’est-à-dire sûrs à 100% au regard des droits d’auteurs et des règles de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique). Et les 273 autres ? Un bandeau nous informe que « ce site recense les offres culturelles labellisées Hadopi ou pouvant être regardées comme étant légale ». Pardon ? C’est quoi une offre pouvant être regardée comme étant légale ? Il faut aller farfouiller dans la méthodologie pour comprendre : la Hadopi a délégué cette expertise de vérification à d’autres organismes comme le CNC. # Le téléchargement a différents visages. Il est parfois légal. D'autres fois, clairement illégal. Certains sites exploitent les faiblesses du système entre légalité et illégalité. Hashmag vous dresse une liste non exhaustive des plus sites de téléchargement. Site de téléchargement légal Site de téléchargement illégal Ni légal, ni vraiment illégal... # des 15-24 ans utilise son téléphone portable pour écouter ou visionner des contenus téléchargés illégalement, comme des fichiers MP3, des films ou des séries. 1 sur 2 des personnes qui téléchargent illégalement vont en général se fournir sur les mêmes sites Internet, et 25 à 35% de ces derniers visitent 74% Chiffres aussi un site légal comme Allociné pour trouver des idées de contenus à télécharger. Des oeuvres téléchargées illégalement sont des séries récentes de moins de 6 mois. Pour 69% ce sont des musiques récentes, et pour 60% des films. Les contenus récents sont donc plébiscités. 71% 11 ? Pear to pear J’ai installé uTorrent sur mon PC, est-ce illégal ? Bonjour, Excellente question ! L’utilisation à proprement parler d’un logiciel de P2P (partage de pair à pair) comme uTorrent, Bit Torrent ou encore Transmission (sur Mac) est légal. Tu as donc le droit d’installer ce type de logiciels sur ton ordinateur et de l’utiliser sous certaines conditions. Son utilisation en revanche un peu délicate… La loi stipule que nous avons le droit d’échanger des données avec des personnes que nous connaissons. Le partage qui est pratiqué avec uTorrent ne rentre pas (la plupart du temps) dans cette catégorie. Cependant, il est très compliqué de prouver que ton utilisation de uTorrent est illégal. Donc nous dirons que c’est borderline… Q&A Mon fils me parle de P2P, mais qu'est-ce que c'est ? Bonjour, On ne le précise pas assez il est vrai… le P2P signifie Peer to Peer en anglais traduit par Pair à Pair en français. Il s’agit d’une pratique de partage de données utilisée dans le téléchargement illégal notamment (entre 2 voire plus utilisateurs si tu veux) via Internet. Pour faire simple, un site « tracker » est un lieu d’échange de fichier. Chacun peut partager des fichiers qui lui appartiennent et également profiter des fichiers qui y sont déposés. C’est une plateforme qui fait le lien entre les différents ordinateurs (des pairs) et qui permet le téléchargement en P2P ! # # FAQ J’ai un film en .avi et je voudrais le partager avec d’autres. Comment dois-je m’y prendre ? Bonjour ! Vive le partage ! Pour cela, il te faut déposer ton fichier sur un « tracker » (voir ci-contre) de type Pirate Bay, Bt Junkie ou encore T411. Des tutoriels t’accompagneront sur ces sites pour déposer. Le tracker se charge de créer un .torrent. Une fois déposé, il te faudra laisser tourner ton logiciel de torrent (utorrent, transmission…). En effet, le .torrent que tu viens de générer est une sorte de passeport pour les autres utilisateurs pour avoir accès à ton fichier sur ton ordinateur. Le logiciel de torrent sert de lien entre les différentes personnes qui viennent télécharger ton fichier. Tant que tu es le seul à avoir le fichier en entier, il faudra que tu laisses ton logiciel ouvert. Une fois que d’autres auront le fichier en entier, ils assureront eux aussi le partage. Bon partage ! # Je regarde des films en streaming… ai-je le droit ? Streaming Oui… Ce qui flirte avec la légalité, c’est le fait que ces sites (cacaoweb, papystreaming…) hébergent des vidéos sans en avoir vraiment le droit et les distribuent gratuitement à tout le monde. A l’image de mégaupload les pratiques de ces sites sont parfois plus que limites… Cependant, profiter de ces sites n’est pas risqué. Ce n’est pas toi qui enfreint la loi !! Plutôt une bonne nouvelle, non ? Bon visionnage. ? #Trackers Bonjour HashMag. Mon fils me parle de site « trackers»… Qu’en est-il ? Est-ce dangereux ? Le « tracker » n’est en aucun cas un site espion ou autres logiciels qui récupèrent des données sur votre ordinateur. Il ne s’agit pas de site qui vous traque tel un trappeur après son élan. Pas du tout ! ? Direct Download Vous avez des questions ? Vous souhaitez une précision ? Hashmag vous répond ? 12 Q&A Est-il possible de télécharger autrement qu’avec les Torrent ? Bien sûr ! Pour la musique par exemple, nous te proposons d’utiliser « Dilandau», « Zippy » ou encore « Mediafire » qui sont des sites qui hébergent des fichiers audios disponibles en direct download (tu cliques, ça télécharge). Il est aussi possible de récupérer des vidéos sur Youtube en utilisant « iLivid », encore faut-il que la vidéo soit sur Youtube. Deuxième chose, si tu veux récupérer le son d’une vidéo sur Youtube, il te suffit de rentrer l’URL de la vidéo dans un site comme « Offliberty » ou « Video2mp3 » pour ensuite récupérer un .mp3 en direct download également. Bonne découverte ! # Le direct download est-il illégal ? A l’image du streaming, le direct download est plus à la charge du site qui héberge qu’à la tienne. Tu peux donc télécharger sereinement. Cependant, si ton beau-frère fait partie de la brigade de police numérique, pense à avoir un bon alibi s’il découvre tes 20 gigas de musique sur ton ordinateur. Par exemple : « c’est un pote fan de musique qui me les as passés, mais il télécharge légalement sur des plateformes payantes ! » Du coup, tu risques rien… ça serait trop compliqué de chercher une faille… 13
Documents pareils
Antidotes anti-Hadopi. By
Avantage : Catalogue important, méthode imparable. Les sites de téléchargement direct échappent complètement à la surveillance car les adresses IP des internautes qui s'y connectent ne peuvent pa...
Plus en détailPage 1/2
Alicia Keys, Benabar ou encore Julien Doré. Le service de musique en ligne Deezer vient de signer son premier accord d'envergure avec une maison de disques : Sony BMG l'autorise à diffuser via sa p...
Plus en détailConditions Générales d`Utilisation Service DEEZER Premium +
Le Service Deezer Premium + est un service proposé et exploité par DEEZER permettant, en souscrivant une offre, d’accéder aux fonctionnalités principales suivantes sur le Site et l’Application : - ...
Plus en détail