Monsieur SEKODE NDEUGBAYI Chancel

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Monsieur SEKODE NDEUGBAYI Chancel
Monsieur SEKODE NDEUGBAYI Chancel
Association Justice Sans Frontières
31 rue Savary 29300
QUIMPERLE
FRANCE
Monsieur
Le Procureur de la République
4 boulevard du Palais
75055 PARIS CEDEX 01
France
Objet: Plainte contre Monsieur François BOZIZE et ses complices.
Je soussigné Monsieur SEKODE NDEUGBAYI Chancel, citoyen centrafricain demeurant
au 31 rue Savary 29300 QUIMPERLE, exerçant la profession d’Ecrivain,
Ai l'honneur de porter plainte entre vos mains contre :
Monsieur BOZIZE YANGOUVONDA François, ancien président de la République
Centrafricaine, demeurant actuellement à Paris en France,
en raison des faits suivants :
assassinats, arrestations, séquestrations et détentions arbitraires,
destruction et incendie des maisons d’habitation,
exécutions sommaires et toutes autres qualifications qui pourraient se révéler utiles.
En effet, dès sa prise de pouvoir en Mars 2003, monsieur François Bozizé Yangouvounda
s’est illustré par des assassinats ciblés restés impunis jusqu’à son renversement le 24 Mars
2013:
Le Capitaine KOYANGAO a été abattu au PK 12 à Bangui en 2004 ;
Le Lieutenant ASSOMBELE a été assassiné dans son bar à Bangui en 2005;
Le Lieutenant MAMADOU NGAÏSSONA Alfred, assassiné en 2005;
Le Lieutenant MARZANE Apollinaire a été assassiné, et son corps jeté dans la rivière
M’poko en 2006;
Le Sergent-chef SANZE qui s’était réfugié au Bureau des Nations Unies en Centrafrique
(BONUCA) suite à une rixe mortelle avec le Lieutenant YANGO KAPITA, a été livré à la
gendarmerie. Il sera torturé, puis exécuté dans les locaux de la Section de Recherches et
d’Investigation (SRI) de la Gendarmerie, et François Bozizé Yangouvounda lui-même
déclarera plus tard sur les ondes de la radio nationale «ce n’est que justice »;
Maître Ignace BANDASSA, Avocat, a trouvé la mort suite aux bastonnades des éléments de
la Sécurité Présidentielle le 12 Février 2006 à l’Aéroport Bangui-M’poko ;
Les commissaires de Police Daniel SAMA et Hervé SETHE TREPASSE ont été assassinés en
2009 ;
Charles MASSI, Colonel de l’armée et Ancien Ministre, en désaccord avec monsieur François
Bozizé Yangouvounda, a été arrêté au Tchad en 2009 et remis à celui-ci qui, sans autre forme
de procès, l’a fait exécuter en janvier 2010;
Le Lieutenant HASSAN ALKAL, l’Adjudant KAMIS et plus d’une dizaine de personnes ont
été froidement abattus par le lieutenant DOKABONA au cimetière de N’DRES le 23 Mars
2013 ;
Après l’incendie du magasin appartenant à son ami El AKRAS BASSAM, François Bozizé
Yangouvounda s’est personnellement déplacé sur les lieux du sinistre avant de passer par le
Parquet où il a ordonné le »charcutage » de Me Symphorien BALEMBY alors Bâtonnier en
exercice de l’Ordre des Avocats, et de Monsieur NDENGOU Jean Daniel, alors Premier Vice
Président du Conseil Economique et Social, dénoncés par le commerçant EL AKRAS
BASSAM, en l’absence de toute enquête judiciaire. Ces derniers étant contraints à l’exil, leurs
familles et leurs employés ont été pris en otage et emprisonnés pendant deux ans à la prison
militaire de BOSSEMBELE, sur instructions de François Bozizé Yangouvounda avant d’être
libérés par la Cour de Cassation ;
Une dizaine de douaniers et autres personnes étaient maintenus au Camp de Roux sur
instruction de François Bozizé Yangouvounda pendant plusieurs mois en dépit d’une décision
définitive de relaxe de la Chambre Correctionnelle de la Cour d’Appel de Bangui. Ces
personnes n’ont recouvré la liberté qu’à la faveur du renversement du régime de François
Bozizé Yangouvounda ;
Le capitaine David NGAÏTOUA son pilote d’hélicoptère était devenu son prisonnier
personnel depuis le 14 Mai 2012, sans aucune inculpation;
Sous le fallacieux prétexte d’atteinte à la sureté de l’Etat certains expatriés ont été arrêtés,
dépouillés de leurs biens, avant d’être expulsés manu militari à l’exemple de M.COHEN de
nationalité française;
Les douaniers BESSARANGAÏ Gilbert, HOPO GRENGBO Elie, BANDATIA Alain et
autres ont été arrêtés à Bouar et déportés à Bossembélé sans aucune procédure par le
Commandant Aimé Vincent BOZIZE alias Papy ;
Des prisons spéciales ont été instituées au Camp militaire le Roux à Bangui et à la garnison
militaire de Bossembélé, ville située à 155 kms de Bangui dans l’illégalité totale. Elles
dépendent directement et uniquement de l’autorité de François Bozizé Yangouvonda qui y
exerçait des exactions extra judiciaires;
C’est dans cette prison de BOSSEMBELE qu’avait été détenu Serge MAGNAN, ancien
collaborateur de l’un des acolytes de François Bozizé Yangouvounda qu’il a élevé au rang de
ministre d’Etat aux finances, Sylvain NDOUTINGAÏ. Ce dernier avait été enlevé et séquestré
pendant plusieurs mois sans que ses proches aient des nouvelles de lui au point que son
épouse Anita Fernande Nelly née Ndamo étudiante au Sénégal, soit morte de soucis en
laissant orphelin un bébé de 5 mois ; Des citoyens Centrafricains, Serge BIANGA, Crépin
MOUSSA, Hassan OUSMAN, Abdel Kani DJIME, Brice Quentin GOUHOUTOU,
Abdoulaye SENTENE, Nouhtou, Yaya Idriss, Amadou Tidjiane, Abdoulaye Hamat, Dido
Hamat, Chaïbou Abraham, Théophile Malembo, Marcel Nzelou, Onun Egibe, Arthur Humé,
Goni Mandja, Junior Ogrembé, Tano Max, étaient détenus dans cette sinistre prison destinée à
recevoir les prisonniers personnels de BOZIZE et de sa famille, kidnappés par les militaires à
la solde du clan Bozizé, sans aucun motif connu de la justice centrafricaine ;
Aimé Vincent Bozize alias papy, Joseph François Bozize alias Jojo, Rodrigue Bozize et le
capitaine GBANGOUMA arrêtaient, torturaient et séquestraient impunément des dizaines
d’innocents à Bangui et en provinces où ils régnaient en maîtres absolus;
Son fils Joseph François BOZIZE avait procédé à l’érection du Centre National de Basket-ball
en un lieu de détention où il incarcérait les personnes qui le contrariaient ;
Monsieur Joseph BENDOUNGA, Président d’un parti politique centrafricain de l’opposition
le MDREC et actuel ministre centrafricain de l’élevage, fut passé à tabac sur ordre de M.
François Bozizé Yangouvounda, après qu’il eut donné l’ordre à sa garde de l’expulser manu
militari de la salle où se trouvaient également des diplomates. Il fut grièvement blessé à la
tête;
DEDE SOMBO a été enlevé et torturé au cimetière de N’DRES par Teddy BOZIZE.
- Depuis décembre 2005, les forces de François Bozizé Yangouvounda, en particulier la
Garde Personnelle, ont été pratiquement les seules responsables de l’incendie de plus de
10.000 habitations dans le nord-ouest de la CENTRAFRIQUE. Des centaines de villages ont
été détruits à travers de vastes étendues du nord-ouest du pays. Les troupes arrivent dans les
villages et tirent au hasard sur la population civile, forçant les habitants à fuir avant de réduire
en cendres leurs maisons, les pillant parfois au préalable. En décembre 2005, les éléments de
la Garde Personnelle ont incendié de 500 à 900 maisons dans la région de MARKOUNDA.
Dans la région de BATANGAFO-KABO-OUANDAGO-KAGA BANDORO, il a été recensé
2923 habitations incendiées, dont plus de 1000, rien que dans la circonscription de
OUANDAGO. A certains endroits, toutes les maisons de chaque village avaient été
incendiées, sans exception.
- De même, des destructions à grande échelle peuvent être constatées tout autour de la ville de
PAOUA, sur toute la route vers l’est menant à NANA BARYA soit des centaines de
kilomètres de villages détruits par les forces de sécurité de M. François Bozizé
Yangouvounda.
- Les forces de François Bozizé Yangouvounda ont commis des violations graves des droits
humains, notamment des incendies d’habitations, lorsqu’elles ont repris le contrôle de villes et
de villages fin 2006, ce qui s’est répété en mars 2007.
Dans un conflit de l’Eglise Protestante de Kina où François Bozizé Yangouvounda a pris fait
et cause pour son frère TOUANGAYE en faisant arrêter par les éléments de sa Garde
Personnelle des diacres de cette Eglise et en ordonnant l’incendie de leurs maisons en guise de
vengeance ;
Par ailleurs, Cent dix neuf (119) exécutions sommaires sont imputables aux éléments de la
garde personnelle de François Bozizé Yangouvounda dans le nord-ouest et le nord-est dont
cinquante une (51) au moins commises depuis fin 2005 par une seule et même unité militaire,
l’unité dite de la GP (Garde Personnelle) basée à Bossangoa et commandée à l’époque par le
lieutenant Eugène NGAIKOISSE alias « le boucher de Paoua », assisté du Lieutenant Eric
Danboy, et du soldat NGANAWARA, tireur d’armes lourdes qui s’est illustré par des
meurtres de femmes et d’enfants abattus à la mitrailleuse sur l’axe Nana-Barya et Bémal en
2005 et 2006. On estime que les décès sur lesquels des informations ont été recueillies ne
représentent qu’une infime partie des crimes imputables à cette unité ;
Des squelettes humains ont été découverts dans une fosse à la résidence privée de François
Bozizé Yangouvounda à Sassara, après sa fuite le 24 mars 2013.
Je tiens à rappeler qu’un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui en mai dernier par
les Gouvernement centrafricain.
Aussi, je tiens à signaler que Monsieur François BOZIZE YANGOUVONDA vient de quitter
le Cameroun pour la France où il séjourne depuis quelques jours en compagnie de certains de
ses nombreux complices, précisément en région parisienne.
Vous trouverez ci-joint une première liste des villages brûlés par la garde présidentielle.
En vous priant de donner à cette affaire la suite légale qu'elle comporte,
Veuillez agréer, Monsieur le Procureur de la République, l'expression de ma considération
distinguée.
Fait à Quimperlé, le 13/08/2013
Première liste: 21 villages brûlés en 2009
1 villages brulés depuis 2009 :
- Villages Ngarba (Pka 15) et Ngarba (Pk 10) - brulés
- Villages Boulkina 1,Boulkina 2, Boulkina 3 - brulés
- Villages Dill 1 et Dill 2 - brulés
- Village Doum - brulé
- Village Ambassana - brulé
- Village Koursourbac - brulé
- Villages Koudé 1 et Koudé 2 - brulés
- Village Diboul Tinga - brulé
- Village Zoukoumba - 21 personnes assassinées sans sommation alors qu'elles participaient à
une veillée mortuaire (accusées d'être des rebelles - village brulé - demander confirmation à
l'ambassadeur des Etats-Unis en République centrafricaine qui s'est lui même rendu surplace).
- Villages Zoukoutou nyda 1 et Zoukoutou nyda 2 - brulés et villageois déplacés
- Villages Gadaye 1 et Gadaye 2 - brulés & villageois déplacés
- Village Gouzbeida - brulé
-Village Kouroubou – village incendié
-Village Alyo – village brûlé
-Village Mbambalé 1 et Mbambalé 2 - brulés
- Village Dimi - brulé
- Village Tiri – brûlé et villageois déplacés
D’autres listes et pièces à convictions vous seront prochainement versées au dossier.