La Caverne des Brigands 8 mars 2015 12,5 km – 26 participants Le
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La Caverne des Brigands 8 mars 2015 12,5 km – 26 participants Le
La Caverne des Brigands 8 mars 2015 12,5 km – 26 participants Le compte rendu de Martine L. et Philippe B. et les photos de plusieurs photographes - T’as fait quoi dimanche ? - Un truc super, je suis allée à la Caverne des brigands… - Pfff, aller à Eurodisney par un beau temps pareil ! - Mais non ! C’est pas chez Mickey, c’est à Barbizon !!! La Caverne des brigands, le must des randonneurs, l’aventure en pleine nature, l’attraction phare de la forêt de Fontainebleau ! Une grotte mythique où l’on n’entre qu’accroupi, armé de sa lampe de poche à la lumière incertaine, un endroit mystérieux – un trésor y aurait été enfoui par une célèbre bande de voleurs menée par le cruel Thissier, sous le règne de Louis XV. En fait il n’en est rien. Pas de voleurs, pas de mystère et, avant 1845, pas de grotte non plus : l’arnaque complète !!! C’est vers 1840 que Claude-François Denecourt, ancien sergent de la Grande Armée en retraite à Fontainebleau après diverses péripéties, se mit à arpenter la forêt muni d’un pot de peinture bleue pour en baliser les sentiers existants, à en tracer de nouveaux et à aménager pour le tourisme alors balbutiant quelques sites pittoresques, s’attirant les foudres des carriers et des peintres, qui seuls alors fréquentaient le massif. C’est lui qui attribua à quelques rochers spectaculaires ou arbres vraiment majestueux des noms « folkloriques » et qui convainquit le tenancier d’une buvette de Barbizon de creuser cette pseudo caverne à laquelle il inventa un passé susceptible d’intriguer les foules attirées dans le secteur par la renommée des peintres qui venaient en forêt peindre « sur le motif », nouveauté pour l’époque. C’est encore lui qui établit la première carte vraiment fiable de la forêt et ses efforts finirent par être reconnus et récompensés, lui valant distinctions et reconnaissance de la ville de Fontainebleau. Cent soixante ans plus tard le succès du site ne s’est pas démenti, pour preuve la foule qui se pressait entre les rochers le dimanche 8 mars dernier, dont vingt-six Pataugas. Partie de la célèbre allée des vaches, d’ailleurs plus connue pour la présence de sangliers, la joyeuse troupe gravit des marches, en descendant d’autres, escalada des rochers, contournant, bifurquant, traquant les bandes bleues, saluant les cyclistes, admirant des chênes vénérables, se mirant dans les mares, croisant une multitude d’autres randonneurs, descendant sur les fesses les passages scabreux, se faufilant dans des passages resserrés, avec en point de mire le cabri du groupe, Marie-Fernande (quand j’y pense… !), toujours en tête et se jouant des difficultés avec une agilité déconcertante, tout en ayant gardé bonnet et veste malgré le temps magnifique ! La fameuse caverne nous attendait à l’arrivée, encombrée de gamins, de chiens, de parents, de grands-parents venus profiter de ce cadre agréable. Un grand merci donc à l’imposture de Denecourt. Quel bonheur de crapahuter ainsi en pleine nature !!! Pour dix-sept d’entre nous, il était temps de reprendre des forces en s’attablant au Chalet de la caverne des brigands, pour un repas dans la bonne humeur générale, au cours duquel la chanson des années soixante fut à l’honneur... (Pour les cinéphiles, une scène du film d’Henri Verneui Le Serpent, film d’espionnage de 1973 avec Yul Brynner, Henri Fonda, Philippe Noiret, Dirk Bogarde, Michel Bouquet, etc., est tournée devant ce chalet.)