Branle-bas de combat pour le Parti Pirate

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Branle-bas de combat pour le Parti Pirate
STRASBOURG - PROJET DE LOI SUR LE RENSEIGNEMENT
Branle-bas de combat pour le Parti Pirate
La loi sur le renseignement, approuvée en première lecture à l’Assemblée nationale à 486 voix contre
86, cristallise les mécontentements. En Alsace, c’est la section régionale du Parti Pirate qui tente une
mobilisation. Récemment, une réunion était organisée au bar la Perestroïka à Strasbourg pour débattre
des actions à venir.
// PHOTO DNA - Clémence SIMON
Les pirates alsaciens passent à l’offensive. Au bar la Perestroïka, à Strasbourg, un débat animé par le Parti
Pirate rassemble opposants et curieux autour du projet de loi sur le renseignement. Les mots d’ordre :
mobilisation et résistance.
La discussion s’oriente rapidement autour de la nécessité d’agir. Parmi la petite vingtaine de personnes, on
cherche l’idée originale, l’action symbolique pour faire le buzz. Une dame s’irrite : « Il aurait fallu se bouger
avant. »
Informer et sensibiliser
« Certains ne savent même pas que cette loi existe», soutient un participant. Le manque de mobilisation est
pointé du doigt, le manque d’informations aussi. « Il faut interpeller les gens », assure Anne-Marie Victor,
candidate pour le Parti Pirate aux élections législatives en 2012. Une militante évoque l’idée d’un parcours
fléché à Strasbourg pour faire découvrir les caméras de vidéosurveillance, d’après une initiative qui avait eu
lieu il y a quelques années dans la ville.
« Il faut faire une action concrète et utile », propose quelqu’un d’autre. « Former les gens à la sécurité,
donner au citoyen lambda les moyens de se protéger face à cette loi ». Le Parti Pirate alsacien veut
sensibiliser les gens aux dangers qu’elle représente. « La majorité des Français sont d’accord avec cette loi,
car ils pensent qu’ils n’ont rien à se reprocher et qu’ils vont être protégés », affirme Nicolas Lebœuf,
enseignant. « Mais quand vous ouvrez votre boîte aux lettres, ça ne vous choquerait pas que toutes vos
enveloppes soient ouvertes ? »
Pour la plupart des opposants, cette loi n’empêchera pas le terrorisme. « Ceux qui ont commis les attentats
en janvier étaient fichés mais on n’avait pas les moyens de les suivre. Ficher plus de monde ne changera rien
», déclare Anne-Marie Victor, pour qui cette loi manque de bon sens. « C’est de l’espionnage de masse »,
avance Nicolas Petitdemange, coordinateur de la section Alsace du Parti Pirate. « Si l’État décide qu’il y a un
risque, tout le monde peut devenir suspect. Des associations comme Greenpeace pourraient être surveillées
».
«On ne doit pas tout accepter»
« Si un parti autoritaire arrive au pouvoir, il pourra faire ce qu’il veut de cette loi de manière légale. La France
pourrait se transformer en un pays antidémocratique et totalitaire », assure un opposant. Pour Max, c’est le
manque de consultation des citoyens avant le vote qui est contestable. « On ne doit pas tout accepter. Ce
sont des libertés que l’on a gagnées, il ne faut pas revenir en arrière. »
Le Parti Pirate alsacien est persuadé que la loi va passer mais ne désespère pas de toucher un public plus
large. Il salue la contestation qui grandit petit à petit, dans les syndicats de police et de la magistrature jusque
dans les rangs de l’Assemblée. « Seulement 5 députés étaient contre le projet de loi à ses débuts. 86 députés
ont voté contre à l’Assemblée mardi, c’est une belle avancée. »
Une manifestation contre la loi sur le renseignement aura lieu le samedi 16 mai entre 14 h et 18 h place
Kléber, à Strasbourg.

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