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14/20 JUIN 12
Hebdomadaire Paris
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N° de page : 81
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Donc nous avons change de régime. Et chacun Fa bien noté - première règle de vie
du gouvernement A) rault - les ministres ne peuvent plus accepter de cadeau d'un
gouvernement étranger d'une valeur supérieure à 150 euros. Voilà l'indépendance
nationale garantie !
A peine bouclé ce premier conseil des ministres, sous les applaudissements des traqueurs
de conflits d'intérêts, un coup de téléphone allait permettre de tester la capacité de notre
rédaction à résister aux tentatives d'influence des puissances étrangères : l'attaché de
presse de Rolls-Royce nous propose d'essayer la nouvelle version de l'iconique Phantom,
sur les routes de la Ri\iera. L'intérêt éditorial était évident : notre numéro sur les grandes
fortunes se profilant, la conduite d'une limousine facturée 420 D O O euros (sans les
options) s'imposait. Le périple programme - les lacets de la Moyenne Corniche entre Nice
et Monte-Carlo - n'était certes pas une aventure automobile très originale, mais quel
meilleur mo) en de se mettre dans la tête des puissants, aux prises avec la question du
moment : compte tenu des nouilles taxations, vais-je m'arrêter à Menton, ou pousser
la balade jusqu'à Vintimille ?
Rien entendu, pour respecter les règles de bonne moralité, l'agence de voyages de la
rédaction avait pris le billet : 436,94 euros (la facture est à la disposition d'un prochain
comité d'éthique à créer). La somme surprendra les habitués de la ligne, qui règlent leur
Paris-Nice sur Easyjet autour de 100 euros, mais Air France ne doit pas être stigmatisée :
il faut bien que la compagnie, en décrochage financier, optimise sa recette passagers
sur le week-end le plus charge de l'année, celui du Festival de Cannes. Et c'est là que
les vraies difficultés ont commencé.
Car simultanément, une multinationale helvétique, sponsor du Festival depuis vingtdeux ans, nous a proposé une soirée sur la Croisette. Le billet d'avion étant déjà réglé,
restait à s'assurer que l'indépendance de la rédaction ne serait pas mise à mal par cette
autre tentative d'ingérence de l'étranger. Pas de problème pour la montée des marches
et la projection de Lawless, le film de l'Australien John Hillcoat : cette invitation, qui
« ne peut être vendue », est donc sans valeur marchande (document à disposition du futur
comité...). Pas davantage d'inquiétude avec le déplacement en Latitude, la limousine
haut de gamme de Renault (made in Korea)^ partenaire officiel du Festival : la course
Hôtel Martinez-Palais des Festivals ne dépasse pas les 6,50 euros en taxi. Le souper
à L'Oasis de La Napoule était un pur délice - sans prix, bien entendu, les puissances ont
de l'élégance - mais sur la base du menu dégustation relevé sur Internet (95 euros),
les ayatollahs du conflit d'intérêts devraient donner leur blanc-seing, sauf, peut-être,
sur les vins. Reste un pépin, le tarif du Martinez en plein festival : 980 euros + 1,30 euro
de taxe de frais de séjour. Là, le plafond saute. Mais il n'y avait plus de place au Formule I.
Vincent Beaufils
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OASIS
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Eléments de recherche : Toutes citations : - L'OASIS : restaurant à La Napoule (06) - STEPHANE ET FRANCOIS RAIMBAULT