POLITIQUE ET CULTURE DE LA CELEBRITE François

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POLITIQUE ET CULTURE DE LA CELEBRITE François
POLITIQUE ET CULTURE DE LA CELEBRITE François Hourmant Maitre de conférences en Science politique, Université d’Angers francois.hourmant@univ-­‐angers.fr Mireille Lalancette Professeure agrégée en communication sociale, Université du Québec à Trois rivières [email protected] Pierre Leroux Professeur en Sciences de l’information et de la de communication, Université Catholique de l’Ouest [email protected] Les révélations de Closer sur la liaison de François Hollande avec Julie Gayet et les photographies publiées du président de la République casqué, sortant à l’heure du laitier de chez sa maitresse, ont relancé les interrogations sur la « peopolisation de la vie politique contemporaine ». Au-­‐delà de cet épiphénomène, se multiplient les « révélations » ou « scandales » ayant trait à la vie privée des membres du personnel politique soumis à ces « tyrannies de l’intimité » (Richard Senett). Dans un contexte caractérisé par des mutations accélérées de l’espace public (circulation sans limite de l’information sous toutes ses formes avec internet, principe de publicité étendu à tous les acteurs publics – politiques compris), le « procès de personnalisation » (Gilles Lipovestsky l’Ere du vide), la montée en puissance de l’ego-­‐politique (Christian Le Bart) et de la question de la visibilité (Nathalie Heinich De la Visibilité. Excellence et singularité en régime médiatique) ont modifié les modalités du jeu politique et œuvré à l’assomption d’une démocratie d’opinion ou d’une « démocratie du public » (Bernard Manin), renouvelant les interrogations sur les anciennes catégories de jugement du personnel politique. Partant de ce constat, cet atelier se propose d’appréhender, en croisant les regards disciplinaires (politistes, historiques, sociologiques, linguistiques, sémiotiques, médiatiques…) et les aires géographiques, ce que la culture de la célébrité fait à la politique. Dévoiement de la politique pour les uns, appauvrissement du débat, disqualification du discours au profit des logiques émotionnelles, danger de démagogie par l’hypertrophie des affects, l’irruption de la « topique de la célébrité » (Antoine Lilti, Figures publiques. L’invention de la célébrité. 1750-­‐1850) peut aussi être considérée comme un outil de revitalisation de la politique à l’heure du désenchantement démocratique et de la crise de la représentation. Dresser un état de lieux de cette configuration relativement nouvelle invite à privilégier plusieurs points d’entrée : Les modes de productions afin d’identifier les acteurs et leurs mobiles, manifestes ou latents, et de rendre compte de l’assomption des acteurs politiques en people, de l’instrumentalisation de la célébrité à des fins de communication... L’économie générale afin d’en décoder les contenus idéologiques et les ressorts narratifs : logiques spectaculaires, scandalisation, rhétorique du récit (discursif et photographique), storytelling… Les enjeux et la réception afin d’évaluer l’impact de cette culture de la célébrité sur le mode de fonctionnement du jeu politique et sur la redéfinition des règles et du métier politique (« politique de la présence », exhibition des corps et des émotions…) sans négliger les logiques psycho-­‐affectives qui sous-­‐tendent cette dynamique. Intervenants pressentis Aicha Bourad, docteure en Science politique, Université de Toulouse François Hourmant, Maître de conférences en Science politique, Université d’Angers Mireille Lalancette, Professeure agrégée en communication sociale, Université du Québec à Trois Rivières Pierre Leroux, Professeur en Sciences de l’information et de la de communication, Université Catholique de l’Ouest Nicolas Mary, doctorant en Science politique, Université d’Angers