Saule, parce qu`on n`est pas de bois

Saule, parce qu'on n'est pas de bois
C
e type fait de la Saule music, et
son univers est ouvert aux quatre vents. Saule a la voix de ces
types chuchotant de la nouvelle
chanson française, vous savez, les
Delerm et les autres. Saulement,
Saule voit large, le grand large. Sa
musique, il la fait avec deux bouts
de bois et promet déjà pour l'avenir. Il signe son premier album,
figurez-vous, avec son groupe les
Pleureurs et sa voix en bémol, vous
allez dire : ouais, d'accord, on va
s'emmerder. Que non que non que
non. D'abord, ce type se prend
pour un arbre, ce qui n'est déjà pas
banal. Ensuite, sa musique swingue, danse et balance, se balade, et
même parfois la voix de Saule se
lâche, et là encore, ça promet pour
la suite. Une trompette avec la bouche, un vrai plaisir, Saule navigue
entre enfance bercée par les contes
et mec rebelle et blasé. Entre le
complexe de Peter Pan et la loi de
Murphy. Et puis, cet album a le
bonheur d'être varié de plage en
plage, passant d'une bluette sentimentale à un rock acoustique, une
espagnolade anti-patron ou un
groove minimaliste justement
bien nommé « Minimum » : « Cest
le propre de Vhomme que ce bon
vieux minimum ».
Le temps d'une dame pipi (les personnages de Saule sont tendres et
touchants, héros d'une vie timide),
et voilà une comptine faussement
naïve (« Ma tête est ailleurs sur une
autre planète ») et direction le
cynisme du « boss pour qui tu bosses ». Saule est un arbre, c'est sûr,
mais qui voit du pays en musique.
Une réussite qui promet encore
plus.
Saule, « Vous êtes ici »,
chez Ephélide/V2 music