04/04/2008

Transcription

04/04/2008
N85.
Amis 98,
Il existe entre Gap et La Mure (Isère), l’une des plus belle route de France. D’une parce que,
prise en sens inverse, elle me rapproche de ma douce ; deux parce qu’elle a été empruntée par un petit
empereur corse un certain 6 mars 1815 de retour d’exil et bien décidé à remonter sur Paris ; trois,
parce qu’elle traverse l’une des plus belle région de France . Voyez seulement :
Départ de Gap, montée du col Bayard, col mythique du Tour de France car l’un des premiers
emprunté (lors de l’édition de 1905). Succession de virages en épingle, belle route. Entrée dans le
Dévoluy puis longue descente jusqu’au lit de la Durance, bien belle rivière à descendre en rafting,
rivière que l’on suivera jusqu’à La Mure. Puis zigzags plus ou moins serrés jusqu’à Corps.
Corps, petite bourgade qui marque l’entrée en Isère. Ici, ce n’est déjà plus le sud. Corps au
carrefour de plusieurs routes. Si l’on part à droite, petite route, longue montée sur le sanctuaire de la
Salette, lieu de pèlerinage car lieu d’apparition de la vierge le 19 septembre 1846, belle rando à faire
au départ d’Entraigues par le col d’Hurtière puisque l’on passe dans des tunnels creusés dans la roche.
Avec mes parents, c’était, avec la messe de minuit, notre seul contact avec la religion catholique. Moi,
ce que j’aimais surtout dans cette rando, outre les magnifiques tunnels, c’était la dégustation de la
Salettinna, alcool ressemblant à la Chartreuse, à la sortie de la messe…
Dans Corps, à gauche, l’on descend vers le barrage du Sautet et de son lac artificiel, beau spot
de planche à voile des jours de vent du à l’effet Venturi du lieu. Juste sous le barrage, une via ferrata
facile mais superbe qui « enjambe » la Durance par une passerelle assez impressionnante.
Corps, au pied de l’Obiou, plus haut sommet du Dévoluy avec ses 2790m de monde minéral
ou j’ai bien failli mourir à 14 ans lors de la descente, écrasé par un éboulement de pierres tombées de
la face nord.
Après avoir réduit la vitesse à moins de 30 kilomètres heure pour la traversée du village,
prenons tout droit à la sortie de Corps pour finir cette route sur La Mure. Longue succession de virages
sur un asphalte plus mauvais que dans le département des Hautes Alpes, un peu comme si les hivers de
l’Isère étaient plus rigoureux et abîmaient plus les routes que ceux du département sudiste voisin. La
Mure, fin des réjouissances, c’est le retour parmi la civilisation et les routes encombrées.
En plus, pour ajouter à la beauté de cette route, je pense sincèrement que le petit ingénieur des
Travaux Publics qui l’a pondue dans son bureau d’étude était un pilote de rallye et qu’il a pris en
considération le plaisir du conducteur lors de sa création. C’était un effet l’une de ces rares routes ou
tu pouvais tenter un chrono. Avec une bonne bande son sur ton autoradio, tu pouvais donner libre
cours aux chevaux vapeurs de ta mécanique.
Tu pouvais… Ouais, j’emploie le passé, parce que depuis quelque temps le gouvernement de
Mr Sarko a décidé d’implanter un radar dans la descente du col Bayard. Fini le plaisir… Un peu
comme le jour de 1889 où, au Mans, les instances de la FISA (Fédération Internationale de Sport
Automobile) ont décidé de foutre 2 chicanes dans la ligne droite de Hunaudières. C’est gâcher la
légende, saloper la fable, détruire le plaisir. Quel monde de merde. Sarko, que je ne t’aime pas, que je
ne t’aime pas…
Heureusement qu’il nous reste encore la route du Haut Limousin…
Sur ce, je vous quitte, j’ai du vin sur la manche.
Votre d@hu, skieur lâcheur, préféré.
PS musical : Nathalie, mon amour des JMJ de Oldelaf et Monsieur D.

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