Nouvelle Gazette - MR
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PA R T E N A RI AT O RI GI N A L À L’ É C O L E C OMMU N A L E D’AR QU E N N E S Q u a tr e fut ur s in s tit’ a n g l a i s à Arq u e n n e s Ils sont quatre. Ils sont Anglais. Dès septembre, ils seront des instituteurs outreManche. Pendant un mois, ces futurs « teachers » font un stage à l’école communale d’Arquennes dans le cadre d’un partenariat. Dans leurs bagages, une autre culture, une autre manière d’enseigner. Tout profit pour une école résolument tournée vers un projet langue en anglais (1h/semaine dès la 3e maternelle). « Ces Anglais nous apportent la V.O. (version originale) » résume Tony Palumbo, coordinateur de projets. Entre deux cours d’anglais, Tony Palumbo nous reçoit à l’école communale d’Arquennes. Dans ses attributions, l’Ecaussinnois a aussi la coordination du projet langues à Seneffe. Pas une mince affaire dans une commune où Philippe Busquin, alors Commissaire européen, et son épouse à l’époque, professeur de langues, ont mis les moyens pour stimuler les langues dès le plus jeune âge. Chaque semaine, les élèves ont droit à leur heure d’anglais. Depuis la troisième maternelle et jusqu’à la 4e primaire, soit avant que l’apprentissage d’une seconde langue soit au programme ! Dans les cinq écoles de l’entité seneffoise où Tony donne cours, les projets fourmillent. Un exemple, Tony Palumbo prépare un voyage de cinq jours, du 10 au 14 mars. D a ni el Ho w e d a n s l a c l a s s e d e 4 e d e M m e Ri s s e lin e t , e n in cr u s t e , a v e c C a r a , E v a e t L a w r e n c e . A R QU E N N E S I S… B E AU TI F U L ! Mais depuis trois semaines, plus que jamais, dirait-on, ça parle anglais à tous les coins de classe à Arquennes. Cara Elwood, Eva Ninaricovak, Daniel Howe et Lawrence Anderson, nos quatre futurs profs anglais, accompagnent les titulaires de classe. Après une semaine d’observation, place à la « vraie » vie d’instit ! C’est parti pour une leçon, en anglais, sur un aspect original de l’Angleterre. On enchaîne avec une leçon de mathématiques mais, en français cette fois, même si l’accent british de ces étudiants trahit bien logiquement leurs origines. La quatrième et dernière, les étudiants seront évalués. Stress en vue ! «Ce partenariat entre la Haute École de Nivelles Paul-Henri Spaak et l’Université de Chichester fonctionne à merveille. Nous recevons des stagiaires et, eux, nous accueillent. C’est du donnantdonnant», se plaît à souligner », Tony. «Chaque année le nombre d’étudiants varie mais nous sommes chaque fois agréablement surpris. Pour nos élèves et nos professeurs, il s’agit d’une ouverture à une culture différente. Amener un natif d’Angleterre entre nos murs, cela donne vraiment du sens à l’apprentissage. » Fabienne Risselin, institutrice de 4e primaire, acquiesse alors que Daniel Howe a pris le groupe en main. «La venue de ces Anglais nous enrichit : élèves comme professeurs. J’en profite pour corriger mon accent », nous dit-elle alors que les enfants prononcent déjà « beautiful » ou « bear » comme jamais le président français François Hollande ne les prononcera T HI B AU T WA C Q U E Z N O U V E L L E G A Z E T T E 2 0 F é vri er 2 0 1 4 L A B E L GI QU E E T L’ A N G L E T E R R E : D E U X P É DA G O GI E S BI E N DI F F É R E N T E S Particularité des 4 étudiants anglais présents à Arquennes, ils ont tous déjà un master dans leurs bagages. «J’ai étudié la sociologie de 1999 à 2003. Puis j’ai travaillé, 10 ans dans le secteur de la jeunesse avant de reprendre cette année à l’université de Chichester pour devenir instituteur », explique Daniel Howe (32 ans) dans un français qui force le respect. Seuls 15 étudiants de sa classe (sur 150) ont été choisis pour venir faire un stage à l’étranger en raison de bonnes notions de langue. «Ma maman était Française », sourit celui qui est logé chez des parents d’élèves ce qui accroît l’intérêt de ces voyages. «Notre enseignement est fort différent. Je trouve les élèves d’Arquennes très disciplinés. Ils ont l’habitude de travailler seul ou par petits groupes, sans faire trop de bruit. En Angleterre, c’est caractéristique, on parle beaucoup pour apprendre. La pédagogie est différente. On travaille souvent par groupe de 4 ou de 6. Nous avons aussi plus d’élèves, 30 par classe. Ici, j’apprécie la bonne balance entre travail et vie active pour les instituteurs. En Angleterre, nos horaires sont plus longs. Nous sommes aussi payés aux résultats. En Angleterre, chaque élève a un niveau de 1 à 4 avec des degrés intermédiaires (A, B…). Tous les enfants doivent progresser. Ce qui nous oblige à faire un gros travail de différenciation. » Les salaires peuvent s’en ressentir… Sans compter qu’en Angleterre, on porte encore l’uniforme à l’école. Ce qui ne change pas, c’est que les Anglais gagnent toujours ! «J’ai été visité Waterloo et je vais le rappeler aux enfants ! » (rires). D È S L A 3 E MAT E R N E L L E , L’ A N G L AI S S E R T À P R É PA R E R U N E A C TI VI T É «Ils sont charmants ». Jean-Marie Hamaide est sous le charme des quatre futurs instituteurs anglais en visite dans son école communale d’Arquennes. «C’est intéressant et enrichissant de voir comment ils travaillent. Ils ont parfois d’autres approches pour enseigner », se félicite ce directeur toujours enthousiaste lorsqu’il s’agit d’ouvrir son école à d’autres horizons «À l’heure du choix entre l’anglais et le néerlandais, nous avons opté pour l’anglais car, dès qu’on quitte nos frontières, hormis les Pays-Bas, c’est l’anglais qui s’impose pour communiquer. » L’école d’Arquennes a fait le choix d’un projet langues. À distinguer de la véritable immersion comme elle se pratique, par exemple, à l’école de Familleureux. Ici, il s’agit d’une seule heure de langue par semaine. La titulaire de classe est accompagnée d’un prof de langues (Mme Mariti Pierotti et Joseph Cocchion Seul l’anglais est parlé. Les gestes viennent souvent au secours. Durant cette heure, qu’on veut ludique, le but est souvent de préparer une activité. Comme une visite à la ferme pour la 3e maternelle où on apprendra les noms des animaux en anglais. Cette heure « english » est le prélude à d’autres piqûres de rappel durant la semaine. Pour entretenir le vocabulaire tout en préparant une activité plus importante comme un carnaval, une Saint-Nicolas, l’instituteur rappelle quelques mots. Ce projet langues a demandé un véritable investissement au corps professoral. «Les titulaires, de la 3e maternelle à la 4e primaire, se sont fortement investis. Ils ont suivi des formations en anglais sur leur temps libre. Certains en cours du soir. Au départ, certains enseignants étaient réticents mais, aujourd’hui, ils se sont jetés dans le bain. L’important dans une langue, c’est d’y aller », rappelle à-propos le directeur Des instituteurs qui auront l’occasion aussi de mettre à profit leur anglais dans le cadre du projet Comenius auquel participe activement l’école. Un rassemblement de plusieurs profs venus de différents pays est encore prévu fin mars avec la participation au carnaval de La Hestre. L’occasion d’échanger sur un thème, cette année « l’art, la peinture et la sculpture » mais, aussi, de parler anglais et de s’ouvrir à l’Europe. « Very interesting isn’t it » ! T. W.