Guide d`achat : les capteurs de vision
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Guide d`achat : les capteurs de vision
G uide d’achat Les capteurs de vision A vec les capteurs, on a démocratisé le monde de la vision. » En quelques mots, Tony Champault, ingénieur commercial chez Cognex résume la position des capteurs sur le large marché des systèmes de vision industrielle. Ces instruments sont apparus il y a une dizaine d’années à la croisée du monde des capteurs et de celui de la vision. Au départ, ils avaient pour vocation de remplacer les cellules photoélectriques, des détecteurs basiques qui se contentent de se prononcer sur la présence ou l’absence d’un objet en face d’elles. Les capteurs de vision, toutefois, proL’essentiel mettaient mieux : imi A la croisée du monde tant leurs grandes des capteurs et de celui sœurs plus sophisti des caméras “intelligentes”, quées, les caméras inles capteurs de vision ont été telligentes, ils propoimaginés pour remplacer saient aussi d’effectuer les cellules photoélectriques des mesures simples, et effectuer des opérations de détecter différentes de contrôle simples. couleurs ou encore de Le fossé entre ces reconnaître des chaîdeux familles se réduit nes de texte et des d’années en années. logos. « Le fossé entre Comme toujours, c’est capteurs et caméras se rél’application qui commande : duit d’années en années », commencer par étudier ajouteTony Champault. les algorithmes disponibles, Les deux systèmes sont la résolution du capteur puis conçus sur le même sa cadence d’acquisition modèle : un capteur et de traitement. photoélectrique se 48 charge de l’acquisition d’images et les convertit en signaux électriques qui sont à leur tour traités par un processeur au sein de l’appareil. Mais entre le capteur basique et celui qui empiète sur le territoire des caméras intelligentes, on compte souvent plusieurs centaines d’euros. Pour faire le bon choix dans son achat de capteur, il convient de revenir à des notions de base, et dans le monde de la vision industrielle, tout commence avec l’acquisition de l’image… et donc avec le capteur en lui-même. On trouve deux technologies principales : CCD (ChargeCouple Device) ou CMOS (Complementary Metal Oxide Semiconductor). Les premiers sont apparus sur le marché en 1975, et les seconds sont venus les rejoindre dans les années 1990.Tous deux exploitent le même principe physique : l’effet photoélectrique. Les capteurs sont en effet des semi-conducteurs constitués d’éléments juxtaposés et photosensibles, les pixels. L’énergie des photons qui viennent taper sur ces pixels est transformée en charges électriques, ellesmêmes converties en tension. CCD et CMOS fonctionnent sur le même principe, certes, mais ils présentent tout de même quelques différences. La plus importante concerne cette étape de conversion en tension: pour les capteurs CDD, elle a lieu au niveau de la sortie commune où sont transférées toutes les charges, pixel par pixel. Les capteurs CMOS l’effectuent au contraire derrière cha- que pixel. Pour les capteurs CCD, les charges électriques sont transférées de pixel à pixel vers une sortie commune : c’est là qu’elles sont converties en tension. Les capteurs CMOS au contraire effectuent la conversion directement derrière chaque pixel. A cause de cela et malgré les grands progrès effectués ces dernières années sur la qualité des images, ils présentent encore des bruits en moyenne plus importants que les CCD. Par contre, leur procédé de fabrication est plus banalisé, car il s’apparente à celui des circuits intégrés, alors que la fabrication des CCD requiert une technique plus complexe : les CMOS sont donc moins onéreux. « Le CCD reste la technologie de référence, même si on sent un déport du marché vers le CMOS. Les capteurs sont l’objet d’une grosse bataille sur les prix », commente Florent Poitrine, chef de produit chez Omron Electronics. Petite précision, comme pour les caméras, CDD et CMOS peuvent être monochromes ou couleurs. La grande majorité des applications se contenteront d’images en niveaux de gris : ainsi la détection de forme, la reconnaissance de texte ou a fortiori la détection présence/absence peuvent sauf exception être effectuées à partir de capteurs monochromes. Mais dans certaines situations, il peut être utile de faire appel à un capteur couleur : ce peut être pour le contrôle de maturation de fruits ou la détection de codes couleur, dans l’industrie pharmaceutique par exemple. En règle générale, ils sont plus chers que leurs confrères monochromes. Ils souffrent, de plus, de temps de calcul plus longs et demandent que soit portée une attention toute particulière à l’éclairage. Attention à ces points, donc, si l’utilisation que vous allez faire du capteur nécessite qu’il soit couleur. Une fois que vous connaîtrez la nature du capteur qui vous intéresse, penchez-vous sur sa résolution. C’est elle qui représente la pré- MESURES 823 - MARS 2010 - www.mesures.com Datalogic Petits frères des caméras intelligentes et autres systèmes de vision sophistiqués, les capteurs de vision ont conquis un large marché depuis quelques années. Imaginés pour remplacer les cellules photoélectriques et effectuer des détections et contrôles basiques, on leur demande d’être compacts, simples d’utilisation et peu onéreux. Ce qui n’empêche pourtant pas certains d’empiéter sur le marché des caméras intelligentes. Totalement autonomes, les capteurs de vision n’en sont pas moins communicants. Des sorties Ethernet, USB ou encore RS232 permettent d’envoyer les données issues du traitement vers un PC pour calculer des statistiques. Les capteurs de vision se situent, en termes de performances, entre les cellules photoélectriques et les caméras intelligentes. Les applications qui leur sont dédiées sont relativement simples : détection de présence, reconnaissance de forme, de couleurs ou encore lecture de codes. Wenglor Siemens Compacts, les capteurs de vision sont conçus pour des applications industrielles ou scientifiques. La plupart d’entre eux répondent ainsi aux exigences d’utilisation en milieu sévère, sous de forts taux d’humidité et sur une grande gamme de température. Leuze CON T R Ô L E I N D U S T R I E L cision de l’acquisition : plus la résolution est grande, plus les détails sont rendus fidèlement. Vous trouverez fréquemment le format VGA : 640x480 pixels, mais certains fabricants proposent aussi des résolutions moindres (jusqu’à 128x101) ou plus grandes, comme 752x480. La résolution d’un capteur ne doit pourtant pas constituer seule un critère de choix. Il peut en effet être intéressant de la mettre en relation avec la fréquence d’acquisition désirée, c’est-à-dire le nombre d’images que le capteur doit retenir par seconde. En effet, une faible résolution autorise des fréquences d’acquisition très élevées puisqu’elle se contente d’informations grossières. Le Checker 3G1 de Cognex, qui propose un capteur de 128x101 pixels, offre ainsi une fréquence d’acquisition pouvant aller jusqu’à 1 000 images par seconde pour les applications les plus simples. Pour les contrôles basiques, il peut donc être in- téressant de s’en tenir à des capteurs de faible résolution. Notons tout de même que la fréquence d’acquisition ne représente pas exactement le nombre d’images ou de codes que le capteur est capable de contrôler pendant une seconde. Car c’est bien beau d’enregistrer des milliers d’images par seconde si le processeur, à qui les informations sont envoyées, n’est pas capable de les traiter à la même cadence ! Il faut donc mettre en regard la fréquence d’acquisition et celle concernant le traitement. Or, cette dernière n’apparaît pas souvent en tant que telle sur les fiches techniques. Et pour cause : pour un même capteur, le temps de traitement des images varie considérablement d’un algorithme et donc d’une application à l’autre. Mieux vaut donc interroger le vendeur sur les performances de l’appareil dans la situation précise qui vous intéresse. Un autre point peut se révéler important dans MESURES 823 - MARS 2010 - www.mesures.com le choix d’un capteur : sa sensibilité. Elle dépend directement de la taille des pixels. Plus ils sont gros, plus ils reçoivent de lumière et donc plus ils sont sensibles. « Pour une taille de capteur donnée, plus la résolution est grande, plus la quantité de lumière que reçoit chacun est faible, et donc plus la sensibilité est basse », commente Olivier Bommart, directeur commercial et marketing pour Matrix Vision. Seule l’application détermine le meilleur compromis. Plusieurs critères d’éclairage Par ailleurs, l’acquisition de l’image est liée à une donnée cruciale dès qu’il s’agit de vision industrielle : l’éclairage. La majorité des capteurs de vision intègrent un éclairage annulaire autour de l’objectif. La puissance et le nombre des Del vont définir la distance au-delà de laquelle l’acquisition va devenir impossible. La lumière la plus utilisée est la lumière blanche, crée à partir de Del ➜ 49 Guide d’achat Guide d’achat , Aperçu de l’offre du marché Fabricant (distributeur) Modèle Type de capteur (N&B, couleur) Résolution Fréquence d’acquisition maximale Interfaces Applications Observations Balluff BVS CMOS 640x480 15 images/s TOR, Ethernet Contrôle luminosité, contour, position, comptage de bords, comparaison contraste, largeur, détection motif. Configuration sur PC, éclairage par réflexion (rouge), IP65. Banner iVu TG CMOS 752x480 100 images/s TOR, USB Comparaison géométrique, recherche de tâches, recherche de tâches en mouvement. Lumière rouge, bleu vert ou infrarouge, configurable sans PC, écran LCD 2,7’’ tactile, IP67. Baumer VeriSens IP69K CCD balayage progressif 656x494 50 images/s TOR, Ethernet Contrôle de conformité, de présence et de position. Vitre de protection en verre sécurit, connecteurs spéciaux et certification agro-alimentaire. VeriSens 1800 CCD balayage progressif 656x494 50 images/s Ethernet ou RS485 Lecture et contrôle de codes-barres, codes matriciels et OCR. Fonction OCR intégrée, IP65 (Ethernet), IP 64 (RS485) CHECKER 252 CMOS 376x240 plus de 26 pièces/s TOR, USB Présence (luminosité, contraste, forme), contour, inspection, mesures de dimensions. Trigger interne, configuration sur PC. CHECKER 272 CMOS 752x480 plus de 13 pièces/s TOR, USB Présence (luminosité, contraste, forme), contour, inspection, mesures de dimensions. Idem CHECKER 252. CHECKER 3G1 CMOS 128x101 Plus de 100 pièces/s TOR, USB Présence (luminosité, contraste, forme), contour, inspection, mesures de dimensions. Trigger interne, configuration via la console Sensorview ou sur PC. CHECKER 3G7 CMOS 752x480 plus de 13 pièces/s TOR, USB Présence (luminosité, contraste, forme), contour, inspection, mesures de dimensions. Idem CHECKER 3G1. SVS CMOS 640x480 60 images/s TOR, Ethernet Luminosité, contraste, position, largeur, comptage, reconnaissance de forme (sur 360° ou non), reconnaissance de contours, vérification optique de caractères (OCV). Paramétrage par console indépendante (modèle SVS1) ou par PC portable (modèle SVS2) ou pour les 2 par bouton d’apprentissage sur capteur. Objectifs 6, 8, 12 ou 16 mm au choix. Possibilité d’éclairage externe synchronisé. SCS1 CMOS 640x480 150 images/s TOR, RS232, RS485, Ethernet Détection de bord, mesure de largeur, mesure d’angle, mesure de position, reconnaissance de contour sur 360°, reconnaissance de forme. Paramétrage sur PC portable ou par boutons/afficheur sur capteur. Objectifs interchangeables. Possibilité d’éclairage externe synchronisé. Dalsa (Stemmer Imaging) DALSA BOA CCD (N&B ou couleur) 640x480 60 images/s TOR, Ethernet, RS232 Tâches d’inspection, identification, mesure, détection de défaut, position. Logiciel intégré, pamétrable avec n’importe quel navigateur web sans logiciel supplémentaire, IP67. IFM Electronic Efector PMD 3D Photonic Mixer 3D 3 072 10 images/s E/S TOR, analogique, Ethernet Mesure et contrôle de volume, distance, niveau. Ecran de visualisation, IP67 Efector Dualis CMOS 640x480 20 images/s E/S TOR, Ethernet Reconnaissance de forme, d’objet. Paramétrage en moins de 10 minutes, afficheur, IP67. Efector Multicode Reader CMOS 640x480 21 images/s E/S TOR, Ethernet, RS232 Lecture et reconnaissance de codes 1D et 2D. Paramétrage/apprentissage par software pour PC sous windows, IP67. IPF Electonic Opti Check CCD 640x480 20 images/s TOR, RS232, USB Comparaison de forme, comptage de pixels, définition de niveaux de gris et contrastes Paramétrage/apprentissage sur PC, IP65. Leuze LSIS400 CMOS 752x480 60 images/s TOR, ethernet, RS232 Présence/absence, contrôle de forme, contrôle dimensionnel, contrôle de caractère. Paramétrage par Web serveur, autofocus breveté, éclairage breveté, IP65. Matrix Vision BlueLynx CMOS ou CCD (N&B et couleur) 640x480 à 1 600x1 200 16 images/s TOR, USB OCR, OCV,mesures en 2 et 3D, reconnaissance de forme, Datamatrix, lecture de codes, reconnaissance de couleurs. Couvre applications, caméras intelligentes et capteurs de vision. Programmable en C/C++. Panasonic (ex Matsutisha Electric Works) LightPix AE20 CMOS couleur 352x288 plus de 16 contrôles/s (plus de 30 contrôles/s extraction) TOR, USB, RS232C Reconnaissance ou extraction de couleurs, bords. Configuration sur PC avec logiciel gratuit, IP67. Omron Electronics ZFV CCD matriciel (N&B ou couleur) 468x432 200 images/s TOR, RS232C Reconnaissance de forme, luminosité, surface, largeur, position, comptage, inspection couleur. Ecran LCD couleur, configuration d’une routine d’inspection en quelques étapes. ZFX CCD matriciel (N&B ou couleur) 659x494 96 images/s TOR, RS232C, RS422, Ethernet Reconnaissance forme, taille, bords, brillance et couleur... Ecran tectile, guidage intuitif de l’utilisateur. Rockwell automation 48MS MultiSight CCD 640x480 20 contrôles/s (luminosité et contraste) TOR, Ethernet, OUT2 (position), OUT3 (illumination), OUT4 (ready) Reconnaissance de forme, luminosité, contraste. Configurable sur PC, 6 Del blanches, 2 rouges en standard, IP67. Schunk SRV CMOS 720x480 60 images/s USB 2.0, RS232, E/S digitales Position, reconnaissance de forme, niveaux de gris. Apprentissage direct sur capteur par boutons, configurable sur PC, IP67. SensoPart FA45 CCD 640x480 100 contrôles/s TOR, Ethernet, RS422 Reconnaissance d’objet ou lecture de code ou reconnaissance de couleurs. IP65/67. Siemens MV420 CMOS 752x480 70 codes/s TCPIP Profibus Profinet RS232 I/O intégrées Lecture de codes 1D, 2D. Configurable sur PC sans installation de logiciel, mode auto trigger, IP67. MV440 CCD 1024x768 80 codes/s TCPIP Profibus Profinet RS232 I/O intégrées Lecture de codes 1D,2D. Configurable sur PC sans installation de logiciel, mode auto trigger, IP68. Inspector I10 CMOS 384x384 100 contrôles/s TOR, Ethernet Présence, contour, niveaux de gris. Configuration sur PC, émulateur, version éclairage dôme intégré, sauvegarde 30 images détectées non conformes, IP67. Inspector I20 CMOS 384x384 100 contrôles/s TOR, Ethernet Présence, contour, niveaux de gris. Idem I10 + Objectif interchangeable, extension E/S par boîtier externe. Inspector I40 CMOS 640x480 250 contrôles/s TOR, Ethernet Présence, contour, niveaux de gris. Idem I20 + Communication Ethernet IP, sauvegarde images sur serveur FTP. Vision Components France VisiCube CCD (N&B ou couleur) 640x480 32 images/s TOR, Ethernet, RS422 Au choix (programmable par l’utilisateur). IP 65/67, p rogrammable (environnement VCRT de type Linux). Wenglor BS40C0W20 CMOS (couleur) 640x480 100 images/s TOR, USB Reconnaissance de forme, couleurs, présence, comparaison de pixels, comparaison à une image de référence Autofocus, lumière blanche, configurable par PC, entrées et sorties TOR programmables, boîtier inox IP69K optionnel. BS40M0I20 CMOS 640x480 100 images/s TOR, USB Reconnaissance de forme, contrôle de présence, comparaison de pixels, comparaison à une image de référence. Autofocus, lumière infrarouge,configurable par PC, entrées et sorties TOR programmables, boîtier inox IP69K optionnel. BS40M0R20 CMOS 640x480 100 images/s TOR, USB Forme, couleurs, contrôle de présence, comparaison de pixels, comparaison à une image de référence. Autofocus, lumière rouge,configurable par PC, entrées et sorties TOR programmables, boîtier inox IP69K optionnel. BR40M1W10 CMOS 752x480 100 images/s TOR, USB, RS232 Lecture/reconnaissance de caractères, symboles, logo. Autofocus, lumière blanche, configurable par PC, entrées et sorties TOR programmables, boîtier inox IP69K optionnel. Cognex Datalogic Sick Liste non exhaustive 50 MESURES 823 - MARS 2010 - www.mesures.com MESURES 823 - MARS 2010 - www.mesures.com 51 Guide d’achat Schunk Sick Guide d’achat L’éclairage est une composante essentielle de la vision industrielle. Sauf exception, les capteurs de vision possèdent un éclairage annulaire consitué de DEL, que l’on peut toujours compléter avec des éclairages déportés. La résolution, qui définit la précision du capteur et la fréquence d’acquisition, qui détermine sa rapidité, sont deux données cruciales dans le choix d’un tel instrument. Banner ➜ bleus, rouges et vertes qui s’allument simultanément ou de Del translucides : dans bien des applications, c’est la lumière blanche qui autorise l’obtention des meilleurs contrastes. Certaines nécessitent pourtant des éclairages plus particuliers. La lumière rouge, par exemple, fait ressortir des tons sur tons. Prenons pour exemple une ligne de contrôle de fromages moulés. Pour vérifier que le fromage a bien la forme voulue, et qu’une grosse bulle d’air ne s’est pas formée contre la paroi pendant le moulage, il peut être judicieux d’éclairer la ligne avec une lumière rouge. « L’éclairage par lumière blanche d’un fromage lui-même blanc ne permettrait pas de faire ressortir ces creux dans la matière. La lumière rouge, elle, crée des ombres qui les mettent en évidence », explique Olivier Milon directeur commercial chez Wenglor. Certaines détections nécessitent carrément de la lumière infrarouge. Plus énergétique, elle a pour but d’augmenter la distance entre le capteur et les produits à vérifier. Elle peut aussi aider au contrôle d’objets qui réfléchissent trop la lumière blanche. Pour les logos fluorescents par contre, un éclairage en ultraviolet s’imposera. Cette “lumière” est aussi très utilisée dans l’industrie du bois car de nombreuses colles contiennent des pigments fluorescents. Certains fabricants proposent donc des modèles avec éclairage en lumière rouge ou infrarouge, voire UV, intégré, en plus du classique modèle avec lumière blanche. Définir la nature des algorithmes disponibles On peut noter qu’il est parfois intéressant de pouvoir gérer l’éclairage intégré au capteur, et ainsi n’allumer qu’une partie des Del. Mais l’éclairage interne n’est pas tout. Pour bien des applications, il est en effet nécessaire d’installer un éclairage externe. C’est par exemple le cas lorsque l’on contrôle un objet en “backlight”, c’est-à-dire en l’éclairant par l’arrière pour le voir en ombres chinoises. Cette méthode convient particulièrement bien aux contrôles effectués sur des objets très réfléchissants et met en évidence avec beaucoup de contraste les contours d’une pièce. « On peut aussi avoir besoin d’effectuer un éclaiLes capteurs savent se plier aux exigences de l’utilisation en conditions industrielles et de nombreux modèles répondent aux critères d’étanchéité des normes IP67, 68 voire 69K. 52 rage rasant,pour relever les défauts d’une surface plane par exemple, ou encore une lumière polarisée, qui peut par exemple faire ressortir les traces sur un CD », explique Hervé Lecoq, responsable produits Vision chez Sick. Bon nombre de fabricants proposent d’ailleurs, aux côtés de leurs capteurs, toute une gamme d’éclairage déportés… Et certains ont tenu compte de ces nécessités dans les fonctionnalités de leurs capteurs. Keyence propose ainsi des appareils qui gèrent seize éclairages externes simultanément. « Mais ces gammes d’instruments sont plus que des capteurs de vision à proprement parler, nous les appelons d’ailleurs automates de vision. En plus de la gestion des éclairages externes, les capteurs CCD de nos appareils sont stabilisés par différents systèmes pour gérer l’éblouissement. Et nous avons intégré une série d’algorithmes grâce auxquels il est possible de réellement scanner l’objet, et non pas d’effectuer des mesures imprécises de forme », observe Alexandre Bony, responsable Vision chez Keyence. Cette remarque est le signe d’un problème récurrent lorsque l’on se penche sur les capteurs de vision : pas toujours facile de faire la différence entre eux et les caméras dites “intelligentes”! (cf. encadré). Sans compter les fabricants qui ne se sont pas tous mis d’accord sur les termes utilisés… La seconde étape du choix concerne l’unité de traitement des signaux électriques des algorithmes employés. Les capteurs intègrent souvent un circuit DSP (“digital signal processor”). Il s’agit d’un microprocesseur optimisé pour les calculs, en particulier en temps réel. Les CPU (“central processing unit”), que l’on retrouve dans certains ordinateurs portables, sont en général réservés à des instruments plus sophistiqués. Côté traitement, donc, la première chose à considérer pour choisir son capteur est la nature des algorithmes disponibles. Ce sont eux qui vont réellement définir les applications auxquelles le capteur peut se frotter : détection de présence ou de position, reconnaissance de caractères, mesures de formes, luminosité, contraste, couleurs, comptage… Sur les plus complexes des capteurs, on a accès à une logique combinatoire : le capteur va par exemple désigner une briquette de jus d’orange comme bonne parce qu’elle a une paille sur le côté ET un logo sur le dessus, et la même briquette comme mauvaise parce que l’une OU l’autre de ces conditions n’est pas remplie. Un capteur à proprement parler n’est en général pas programmable. On trouve tout de même sur le marché des appareils qui s’apparentent plus aux caméras intelligentes mais qui sont – presque – aussi compacts que les capteurs de vision et autonomes comme eux. Certains proposent ainsi MESURES 823 - MARS 2010 - www.mesures.com à l’utilisateur de développer lui-même les algorithmes qui l’intéressent, ce qui étend très largement les applications possibles. « Ces instruments s’adressent à des gens qui maîtrisent bien les outils de vision et qui savent programmer », Elodie Rigaudière, ingénieur application Vision chez Techway, distributeur de Matrox Imaging qui dispose de caméras de ce type. Les capteurs de leur côté enregistrent un certain nombre de configurations différentes. Pour les campagnes multiproduit, l’utilisateur gagnera à opter pour un instrument proposant de retenir en mémoire plusieurs configurations simultanées et de s’intéresser au nombre d’opérations disponibles pour chacune de ces configurations. Ces dernières se paramètrent sur console ou sur PC. La console peut être un bon choix pour ceux qui n’ont pas de PC au bout de chaque ligne de production, mais attention : elle est souvent vendue séparément. Par habitude ou par souci de gain de place, d’autres préféreront utiliser un PC plutôt qu’une console. La plupart des fabricants fournissent des logiciels conviviaux et ergonomiques, souvent en libre téléchargement. « Les demandes des clients vont de plus en plus dans ce sens : il faut qu’un technicien, quelle que soit sa formation, puisse prendre en main l’instrument en un minimum de temps » commente Florent Poitrine (Omron Electronics SAS). Un trigger intégré dans certains modèles La possibilité d’afficher les images acquises en temps réel sur un écran LCD ou sur un PC peut aussi s’avérer très utile : outre l’effet psychologique rassurant qu’il provoque, il peut aider à comprendre ce qui se passe en cas de mauvaise décision du capteur et ainsi affiner les critères de contrôle. Capteur de vision ou caméra “intelligente” ? Dans la famille des instruments de vision industrielle, les capteurs de vision sont coincés entre les cellules photoélectriques et les caméras intelligentes. Mais au fait, qu’est ce qu’une caméra intelligente ? C’’est une caméra qui se charge non seulement de l’acquisition des données mais aussi du traitement des informations. Un peu comme les capteurs, finalement… C’est à se demander en quoi les unes diffèrent des autres. C’est bien là que le bât blesse : la distinction est parfois difficile à faire. On peut toutefois s’appuyer sur plusieurs indices pour tenter de les ranger dans leurs familles respectives. La taille, d’abord, entre en ligne de compte : un capteur est réellement compact, il tient dans une main, alors qu’une caméra peut être légèrement plus grande. Mais c’est surtout sous le boîtier que se cachent les vraies différences entre les uns et les autres. Les caméras “intelligentes” sont censées être plus performantes que les capteurs, proposer des algorithmes plus complexes et en plus grand nombre et donc s’adapter à des applications plus exigeantes. Elles ont aussi pour vocation de communiquer avec un bras robot ou un automate qui pourra effectuer diverses actions comme la mise à l’écart d’une pièce ou son repositionnement. Les capteurs, eux, donnent souvent en sortie des indications plus simples et communiquent avec l’extérieur sous forme de signaux “tout ou rien”. Mais la frontière entre les deux types d’instruments est de plus en plus floue. Certains fabricants de capteurs sont issus du monde de la vision, et ont donc acquis une expérience certaine dans les caméras “intelligentes”, alors que d’autres sont des spécialistes de la détection qui se sont lancés dans le monde de la vision sans souhaiter s’aventurer sur le secteur des systèmes de vision plus complexes. C’est à la croisée de ces deux mondes que sont apparus les capteurs, ce qui explique ce chevauchement et le léger flottement rencontré sur la dénomination des appareils et les performances associées à chacun. Pratiques aussi, ces systèmes de déclenchement intégré (“auto trigger”) qui équipent certains modèles. Cet outil indique au capteur l’instant où il doit lancer l’acquisition d’image. En général, il s’agit d’une cellule photoélectrique externe. Avec un trigger intégré à l’appareil, le décalage, entre le moment où la première pièce passe devant la cellule et celui où elle atteint le capteur, est aboli. Dans les campagnes impliquant le contrôle de différents produits, cela évite de caler le signal de début d’acquisition à plusieurs reprises. Restent enfin les critères intimement liés aux MESURES 823 - MARS 2010 - www.mesures.com conditions d’utilisation des capteurs. Comme pour tout instrument industriel, il peut être judicieux de s’intéresser à l’indice d’étanchéité (IP) du capteur qui représente son niveau de protection aux intrusions de corps liquides et solides. L’étanchéité sera par exemple appréciée dans les lignes de contrôle de l’industrie agroalimentaire. Certains capteurs respectent aussi la norme ATEX pour fonctionner dans des ambiances potentiellement explosives ou résistent à des températures extrêmes. A vous de voir ce dont vous avez besoin. Anne Orliac 53