Les Impressionnistes et la Musique
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Les Impressionnistes et la Musique
Les Éditions JADE présentent LES IMPRESSIONNISTES ET LA MUSIQUE S’il n’y a pas d’école musicale impressionniste se définissant comme telle, ce courant de peinture, est largement associé à un ensemble de compositeurs, dont les œuvres sont perçues comme une résonance de cette révolution picturale. Les musiciens concernés ont pu s’en défendre ; l’extension de ce terme à l’art d’Orphée n’en est pas moins légitime. Le principe qu’il existe une convergence des arts se vérifie amplement tout au long de la période concernée, qui au sens large va de 1860 jusqu’à l’aube de la première guerre mondiale, voire au-delà. Maintes œuvres, par la magie miroitante de leurs effets sonores, nous renvoient aux chefs-d’œuvre des Manet, Renoir, Monet, Sisley ou Pissarro… Ce coffret offre une palette de ces compositeurs et des pièces les plus significatives de cette veine : Debussy, archétype du musicien impressionniste, Liszt, pionnier du genre, Ravel, Fauré, Satie, Chabrier, Falla… mais aussi les plus inattendus : Ottorino Respighi, Frederick Delius ou Cyril Scott… Les interprétations sont toutes des références : Ansermet, Beecham, Monteux, Munch, Reiner, Cziffra, Casadesus, Ferber, Meyer, Heifetz, Poulenc. Un parcours musical, flamboyant, jaillissant, miroitant… Une anthologie capiteuse et fascinante. LISTE DES TITRES CD 1 – Miroitements du piano 1. Les jeux d’eau à la Villa d’Este – Franz Liszt George Cziffra (piano) 2. Jeux d’eau : très doux – Maurice Ravel Walter Gieseking (piano) 3. L’isle joyeuse – Claude Debussy Marcelle Meyer (piano) 4. Miroirs : Une barque sur l’océan : d’un rythme souple – Maurice Ravel Robert Casadesus (piano) 5. Estampes III : Un jardin sous la pluie – Claude Debussy Albert Ferber (piano) 6. Suite bergamasque III : Clair de Lune – Claude Debussy Albert Ferber (piano) 7. Préludes Livre II, XII : Feux d’artifice – Claude Debussy Albert Ferber (piano) 8. Pièces Pittoresques : Sous-bois – Emmanuel Chabrier Marcelle Meyer (piano) 9. Barcarolle n°1 en la mineur, op. 26 – Gabriel Fauré Germaine Thyssens-Valentin (piano) 10. Gymnopédie n°1 – Erik Satie Francis Poulenc (piano) 11. Gnossienne n°3 – Erik Satie Francis Poulenc (piano) 12. Lotus Land (arr. Kreisler) – Cyrill Scott Fritz Kreisler (violon) & Franz Rupp (piano) 13. Pièce en forme de Habanera – Maurice Ravel Jascha Heifetz (violon) & Milton Key (piano) 14. Sicilienne op. 78 – Gabriel Fauré Pierre Fournier (violoncelle) & Gérald Moore (piano) 15. Élégie – Gabriel Fauré Pierre Fournier (violoncelle) & Gérald Moore (piano) ! CD 2 – Couleurs orchestrales 1. Daphnis et Chloé : Lever du Jour – Maurice Ravel London Symphony Orchestra, Pierre Monteux / Chorus of the Royal Opera House 2. Prélude à l’après-midi d’un faune – Claude Debussy Philharmonia Orchestra, Igor Markevitch 3. L’amour sorcier : Danse rituelle du feu – Manuel de Falla Orchestra de la Suisse romande, Ernest Ansermet 4. In a Summer Garden – Frederick Delius London Philharmonic Orchestra, Sir Thomas Beecham LES FONTAINES DE ROME – Ottorino Respighi Orchestra symphonique de Chicago, Fritz Reiner 5. La Fontaine de la Vallée Giulia. À l’aube 6. La Fontaine du Triton. Au matin 7. La Fontaine de Trévi. À midi 8. La Fontaine de La Villa Médicis. Au Coucher du Soleil LA MER – Claude Debussy Boston Symphony Orchestra, Charles Munch 9. De l’aube à midi sur la mer 10. Jeux de vagues 11. Dialogues du vent et de la mer ! « S’il n’y a pas eu d’école musicale impressionniste se définissant comme telle, le terme inventé par le critique d’art Louis Leroy en 1874 pour qualifier un nouveau courant de peinture, a été largement associé dans le temps à un ensemble de compositeurs, dont les œuvres ont été perçues comme une résonance à la révolution picturale survenue. Les musiciens concernés ont pu s’en défendre ; l’extension de ce terme à l’art d’Orphée n’en est pas moins légitime. Le principe qu’il existe une convergence des arts se vérifie amplement tout au long de la période concernée, qui au sens large va de 1860 jusqu’à l’aube de la première guerre mondiale, voire au-delà. Maintes œuvres, par la magie miroitante de leurs effets sonores, nous renvoient aux représentations picturales devenues familières des Manet, Renoir, Monet, Sisley ou Pissarro, jusqu’à leur prolongement chez les pointillistes tels que Seurat, Signac, ou encore les nabis et les fauves. Usant d’une large palette, Claude Debussy, qui pourrait apparaître comme l’archétype du musicien impressionniste, reflétera subtilement en musique, en les mariant souvent, différents courants de l’époque tels que le japonisme (on en trouve trace chez Monet) et surtout le symbolisme, rejoignant ainsi les préoccupations d’un peintre tel que Whistler, pour un rendu au-delà du mouvement fugace de la nature ou d’une simple vision fugitive de la vie sociale ou domestique. Significatif de ce désir de conférer du sens à l’espace est le très emblématique Prélude à l’après-midi d’un faune, œuvre créée en 1894, considérée comme fondatrice de l’impressionnisme musical, et qui combla au-delà de ses espérances son inspirateur, le poète Stéphane Mallarmé. Il y a en elle tout un frémissement de nature qui joue avec la lumière, mais son évocation se fait idéale, préfigurant les représentations de l’Age d’or, empreintes d’hédonisme. Tout est déjà luxe, calme et volupté. Alors que la célèbre Mer de 1905, en ses jeux de mouvements contient à peine voilée la menace de l’élément indomptable. Le début plus particulièrement, n’est pas sans suggérer l’art de l’estampe. Il est d’ailleurs symptomatique que la partition ait été initialement éditée avec une représentation de la vague d’Hokusai. Par là-même, nous voyons que la notion d’art impressionniste se fait diffuse parce que fondue en une alchimie complexe de courants. Aux sources de sa traduction musicale, il importe toutefois de citer les Jeux d’eaux à la villa d’Este (1877) du vieux Liszt, dont l’audition stupéfia Debussy. L’œuvre est un écho à l’émerveillement causé, en ce lieu chargé d’histoire, par l’eau des fontaines s’écoulant en abondance, où la lumière se réfracte comme à travers un prisme. La dernière touche de romantisme réside en une nostalgie crépusculaire mêlée de mysticisme, ne rendant que plus manifestes, par effet de contraste, les perspectives nouvelles. Cette page anticipe sur toutes les pièces d’eau à venir de Ravel à Respighi, auxquelles cette anthologie fait la part belle, dans la mesure où elles illustrent avec la force de l’évidence l’idée même d’impressionnisme. L’eau est l’élément idéal qui permet d’exprimer la quintessence de cet art. La mise en œuvre de son mouvement, accordé aux jeux de la lumière, offre des gammes d’abstractions infinies, source de pures jouissances sonores. L’auditeur ne pourra qu’être sensible à l’extrême diversité des nuances distillées ; entre la subtilité tranquille des Jeux d’eau de Ravel, la force rutilante de sa Barque sur l’océan, celle jubilatoire émanant des Fontaines de Rome de Respighi, la grandeur diffuse de la Mer de Debussy ou l’espièglerie cursive de son Jardin sous la pluie. Cette dernière œuvre suggère aussi le simple temps qui passe comme peut le laisser entendre, différemment, la Barcarolle n° 1 de Fauré en son balancement nostalgique, dont le sentiment rare trouve un prolongement dans l’ineffable Sicilienne (quel thème !) et l’Élégie. Inversement, le temps se fige à l’écoute des deux œuvres d’Erik Satie, qui créent, de manière envoûtante, une illusion de mouvement perpétuel, en contraste avec l’Isle joyeuse de Debussy, dont la grâce ductile se meut en exaltation, à la perspective du départ vers de mythiques horizons, tandis qu’en ses Sous-bois Emmanuel Chabrier évoque une balade insouciante. Le panorama serait incomplet sans atmosphères de paysages. Les musiciens ont su les décliner tout aussi subtilement que les peintres. Clair de lune de Debussy ressemble à une épure d’un parfait achèvement. Frédérik Delius, dans son Summer Garden, nous invite à une promenade capricieuse avec des instants de douce contemplation, alors que c’est une féérie luxuriante qui émane du Lotus Land de Cyrill Scott, rehaussé par le violon de Kreisler. Mais c’est Maurice Ravel qui nous convie à l’apothéose, avec son « lever du jour » dans Daphnis et Chloé, le plus beau du genre de toute l’histoire de la musique, véritable jaillissement de flamboyance sur fond d’Arcadie rêvée. Aujourd’hui, par-delà sa veine capiteuse, la modernité de l’œuvre est toujours aussi prégnante. Le jeune Pierre Monteux en assura la création en 1912, et c’est lui encore dont nous pouvons entendre un émouvant témoignage de 1959, au soir de sa vie. Les feux d’artifices de Debussy clôtureraient la fête en beauté. Encore serions-nous tentés de la faire durer avec la Danse du feu de Manuel de Falla, enivrés par son mouvement frénétique, en se reposant ensuite avec la Pièce en forme de Habanera de Ravel, dont les mélismes n’en offrent pas moins des contours « nettement » impressionnistes ; ces deux dernières pièces nous rappelant judicieusement la fascination qu’exerça l’Espagne sur les artistes français de l’époque. Au terme de ce parcours musical, à la question de savoir pourquoi l’art impressionnisme est aujourd’hui prisé d’un si large public nous répondrions que son succès réside dans l’impalpable promesse de l’Instant de bonheur qu’il véhicule. Des peintres tels que Monet ou Renoir et plus tardivement Bonnard en ont toujours poursuivi la quête, quels que furent les affres de leur vie et les troubles de leur époque. Cette anthologie en offre l’écho des compositeurs. » Crédit de couverture : Paris, musée d'Orsay. Photo © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) - © Hervé Lewandowski. Coquelicots, environs d'Argenteuil. Huile sur toile. Monet Claude (dit), Monet Claude-Oscar (1840-1926) peintre ! !"#"$%&'%(AVM : JAD0340! *+")#%","-./0"!"1232)4" 5678"98":;<7=8"!")'";>7;?<8")21&" " @;A76>7:"!"@;B8778"@/CDEFGH5F+""78B"!"2#"2I"%1"1$"')""J6=B!"K698LJ=B6AJM:=>NO<" P<6A>Q"RC*GH+0""78B"!"2#"2I"#1"1S"%%"J6=B!"OT6NB6M<8A7LU6A69;;NO<" V9=7=;A:"W698"""13"<M8"98"PB8M<M:""I&22#"-CGXY"""""08B"!"21"S&""S%""'2""2)"""P6Z"!"21"S&"S%")S"'I"