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-1- SIGERLy Conférence Feyzin, mercredi 12 décembre 2007 « Le Grenelle de l’Environnement » M. ABADIE, Président.- Bonjour à tous. M. le Maire, M. Yves Blein, ayant des obligations à remplir envers sa commune, dans la salle juste à côté de la nôtre, ne pourra pas être parmi nous ce soir. M. Michel Perret assurera sa représentation. De plus, je remercie M. Claude Pillonel d’être parmi nous ce soir. Nous aujourd’hui, collaboration à allons savoir : avec commencer « Le l’ALE Grenelle (Agence le de sujet qui nous réunit l’environnement », Locale de l’Énergie en de l’agglomération lyonnaise) et l’ONG les Amis de la Terre. Nous avons le plaisir de vous présenter ceux qui vont parler de ce Grenelle, un terme plus qu'à la mode puisque l'ensemble de nos élus ont travaillé sur ce sujet qui intéresse aujourd'hui l'ensemble de nos collectivités, de la France et de la planète. Je vais laisser la parole à M. Pillonel. Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 -2- M. PILLONEL.- Nos invités sont Mlle Cyrielle Den Hartigh, membre de l’association les Amis de la Terre, basée à Paris, et M. Sylvain Godinot, chargé de projet à l’ALE. Parce qu'elle est elle-même participante, Mlle Cyrielle Den Hartigh va vous donner un éclairage sous l'angle associatif du Grenelle de l’environnement. Il est donc intéressant d’avoir son point de vue puisque les groupes de travail étaient répartis en cinq collèges : l’État, les collectivités locales, les ONG, les employeurs et les salariés. Ensuite, vous pourrez poser des questions. M. ABADIE, Président.- Nous allons donc leur laisser la parole. M. GODINOT.- Je vais être très succinct. L'Agence Locale de l’Énergie du Grand Lyon (ALE), en partenariat avec le SIGERLy, organise régulièrement des conférences sur des thèmes relatifs à la maîtrise de l’énergie. Nous avons souhaité faire un point sur le Grenelle de l’environnement. Je pense que, comme la plupart des acteurs de la société française, vous souhaitez connaître les dispositions qui vont être prises, d’autant que l’on a entendu parler de résultats très ambitieux. Pour la première fois, les associations ont participé à cette démarche comme partie prenante pleinement reconnue. C'est une première. De plus, les résultats ont été reconnus par les associations de l'environnement à la hauteur d’enjeux environnementaux. L'ALE a souhaité faire intervenir une ONG, les Amis de la Terre, une association historique puisqu’elle a plus d’une trentaine d’années, dans la mesure où les ONG ne se positionnent pas forcément de la même manière que nous. Elles ont un point de vue différent. La participation d’une association de protection de Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 -3- l'environnement nous a donc semblé intéressante pour amener son point de vue sur les questions du Grenelle de l’environnement, l’ALE et le SIGERLy étant plus axés sur l’énergie au niveau des transports et des bâtiments. Nous aurions pu vous proposer de rester plus centrés sur la question des réseaux mais, lors du Grenelle de l’environnement, le sujet du bâtiment a été largement traité, nous souhaitions donc faire un point là-dessus. Je laisse la parole à Cyrielle. Mlle DEN HARTIGH.- Je vous propose une rapide présentation du système du Grenelle de l’environnement. La première phase était consacrée au dialogue et à l’élaboration des propositions au sein de six groupes. Un des groupes, intitulé « Lutter contre les changements climatiques et maîtriser la demande d’énergie », était surtout axé sur le transport, l’habitat et l’urbanisme, bien qu’il n’ait pas été forcément judicieux que l’urbanisme fasse partie de ce groupe. Je suis chargée de la campagne Changements climatiques aux Amis de la Terre. L'association effectue depuis plus d'un an une campagne sur le bâtiment, plus précisément sur la rénovation thermique dans le bâtiment ancien. Après avoir travaillé sur les changements climatiques, nous avons lancé une action d’alerte et de sensibilisation sur la maîtrise de l’énergie dans les logements, car le secteur du bâtiment résidentiel et tertiaire représente 43 % de la consommation énergétique, et un quart, soit 25 %, des émissions de CO2 (les GES, gaz à effet de serre). Voilà pourquoi l’association les Amis de la Terre a choisi de zoomer sur l’habitat, à l’intérieur du bâtiment, ce qui réduit encore le champ de la campagne, sachant qu’aujourd'hui, la réglementation thermique est prévue dans l'habitat. Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 -4- Deux cibles sont concernées par l’habitat. La première cible est le grand public. Un guide destiné au grand public vous a été distribué à l'entrée, guide intitulé « Rénovation thermique de mon logement ». N’hésitez pas, si vous en voulez d’autres, à contacter le siège des Amis de la Terre qui se fera un plaisir de vous en envoyer, si vous voulez en mettre à la disposition des habitants de votre commune. La deuxième cible, en termes de réglementation thermique, ce sont les décideurs, plus exactement le Gouvernement. Sur ce point, le Grenelle de l’environnement est arrivé à point nommé. Le processus du Grenelle a été accueilli assez favorablement. C'est la première fois qu'un tel système est mis en place, une véritable « machine à gaz », c'est le moins que l'on puisse dire, qui a réussi à fédérer une quantité phénoménale d'acteurs. Nous avons donc été associés à ce processus. À mon avis, le rassemblement des différents acteurs sollicités dans le cadre du Grenelle de l'environnement s’est fait parfois de façon aléatoire, tout simplement parce que le Grenelle s’est mis en place très rapidement dans un souci politique. En effet, avant les élections, M. Sarkozy a déclaré : « Nous allons faire le Grenelle de l’environnement ». De ce fait, il a voulu montrer l’exemple. Effectivement, il l’a fait, mais assez dans la précipitation, et je pèse mes mots ! L’association les Amis de la Terre s’est trouvée dans le Grenelle de l'environnement car c’est une association historique, même si aujourd’hui nous ne sommes pas aussi importants que Greenpeace ou WWF France, par exemple, également présentes. Nous nous sommes donc retrouvés dans le groupe bâtiment. Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 -5- Je vais vous faire une présentation rapide du Grenelle. Début juillet, le Gouvernement a présenté les grandes orientations du Grenelle de l’environnement Rapidement, des réunions de travail ont eu lieu en présence des cinq collèges. Comme vous avez eu un dépliant de présentation exposant les idées de ces cinq parties prenantes, je ne vais pas vous les citer. Les cinq collèges présents étaient l’État (les élus), les employeurs (les représentants du patronat), les salariés (les syndicalistes), les ONG (les défenseurs de l’environnement) et pour finir les collectivités territoriales (les représentants de réseau). Différents types d’associations étaient membres du groupe du travail, telles que l’Union sociale pour l’habitat (USH), l’Union des transports publics (UTP), les Immeubles de France des grandes et moyennes villes. Les Régions, les Départements et les collectivités territoriales étaient représentés au sein des différents collèges dans les groupes de travail traitant de la maîtrise de l’énergie, du bâtiment et du transport. Voilà pour le fonctionnement. Les cinq collèges, les parties prenantes, se sont rencontrés au sein de six groupes de travail différents : - groupe n° 1 : « Lutter contre les changements climatiques et maîtriser la demande d’énergie », groupe auquel j’ai participé ; - groupe °2 : « Préserver la biodiversité et les ressources naturelles » ; - groupe°°3 : « Instaurer un environnement respectueux de la santé » ; - groupe °4 : « Adopter des modes de production et de consommation durables » ; Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 -6- - groupe °5 : « Construire - groupe °6 : « Promouvoir une démocratie écologique » ; développement écologiques favorables des à modes l’emploi et de à la compétitivité ». Chaque groupe de travail était ensuite divisé en ateliers, par exemple, pour le groupe 1 : - atelier n° 1 : Transport et déplacement ; - atelier n° 2 : Bâtiment et Urbanisme ; - atelier n° 3 : Énergie et stockage du carbone. Comme vous pouvez le constater, c’est une véritable « machine à gaz ». Ces cinq collèges se sont rencontrés deux fois en juillet et trois fois en septembre, avec une pause en août, sachant qu’au mois d’août, les collèges se sont rencontrés en coulisse. Nous avons beaucoup travaillé, alors que le mois d'août devait être une pause ; évidemment ce ne fut pas le cas car nous avons beaucoup travaillé pour préparer la rentrée de septembre. Toutes ces discussions étaient vraiment intéressantes. Sur la base des travaux issus des groupes et après la phase de consultation des différents publics, les documents et les résultats ont servi de documents de travail de base à la table ronde finale. La phase de négociation s’est déroulée les 24 et 25 octobre. Cette phase a bénéficié du zoom médiatique puisqu’elle a été largement relatée dans la presse, étant donné qu’elle avait rassemblé un large panel traitant de divers sujets liés à l'environnement, autant l’agriculture que l'énergie. Tout cela s’est déroulé sur deux jours. C'était assez impressionnant. Heureusement, Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 -7- le travail avait été dégrossi en groupes de travail auparavant. Cette phase de négociation est appelée « phase 2 ». Aujourd’hui, nous sommes dans la phase de décision, la phase 3, qui est finalement très silencieuse. Nous nous attendions au fait que les choses repartent de plus belle ; mais ; en fait, nous sommes dans une sorte de creux, contrairement à ce que prévoyait la citation de M. Jean-Louis Borloo dans le document que l’on vous a remis : « Le Grenelle n’est pas un point final, mais un point de départ ». Pour le moment, c’est plutôt un point final et nous sommes un peu en attente de ce qui va bien pouvoir arriver. C'est le silence total. Nous ne savons pas du tout ce qui va se passer. Théoriquement, à la mi-décembre, des comités opérationnels devaient être mis en place, comprenant tous les partenaires. Nous serons vraisemblablement sollicités pour y participer lorsqu’ils seront créés. Enfin, nous arriverons à une loi-cadre générale après les élections municipales. Au début, il était prévu que cette loi soit définie avant les élections ; mais évidemment et logiquement, cela n'aurait pas été possible. Pour entrer dans le vif du sujet, il y a eu des discussions au cours des cinq réunions des groupes de travail sur le climat et en particulier dans l’atelier bâtiment -le bâtiment et l’énergie étant traités dans la même salle. Nous étions donc en plénière pour tout remettre sur la table. Ont été abordés trois sujets : le bâtiment neuf (la construction), le bâtiment ancien (la rénovation) et l'urbanisme. Je peux essayer de vous dire quelques mots sur l'énergie, mais comme je n’ai pas participé à ce groupe de travail, j'aurai du mal à répondre à vos questions. Toutefois, je sais que ce point a provoqué beaucoup de débats. Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 -8- La contribution liée à l’Énergie et au Climat, autrement dit la dotation, a été discutée. Elle a pour but de réduire la consommation d’énergie et de générer une certaine quantité d'argent pour réinvestir dans des programmes d’efficacité énergétique. Sur les transports, le Gouvernement vient d’annoncer la mise en œuvre d’un système de bonus/malus pour les voitures en fonction de leur quantité d’émission de CO2 rejeté dans l’atmosphère, la limitation au maximum de l’étalement urbain et le fait de favoriser les transports collectifs dans les infrastructures. Concernant l'atelier bâtiment -celui auquel j'ai participé-, le collège ONG a été représenté par un groupe de travail comprenant trois personnes : Christian Garnier, de France Nature environnement (FNE) ; Thierry Salomon, de Negawatt -auteur du livre « La maison des [néga]watts »-, et moi-même, pour les Amis de la Terre. Nous avons donc essayé de défendre nos opinions dans ce cadre. Vous trouverez en PDF sur le site de l’ALE un recueil de documents consacrés à la position du collège des ONG, résumée en trois pages, et un tableau résumant de façon assez synthétique les propositions de loi en ce qui concerne le neuf et l'ancien. Christian Garnier a plus travaillé sur l'urbanisme. En ce qui concerne l'urbanisme, je peux essayer de vous en dire quelques mots, bien que je n’aie pas travaillé sur ce sujet. Les débats ont été vraiment intéressants car il y avait des membres d'associations de consommation, tels que l’Union nationale des associations familiales (UNAF), Consommation Logement et Cadre de Vie (CLCV). Ces discussions portaient sur le bien vivre en centre-ville et les problèmes sociaux existant dans des zones très peu denses, avec une carence des services et des transports en commun. Tout le monde était d’accord pour dire qu'il fallait lutter contre l'étalement urbain. Néanmoins, les débats n’ont Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 -9- abouti à aucune proposition concrète. D'un point de vue pratique, cela est dû au fait que l’urbanisme a été abordé en dernier et que le temps nous était compté pour approfondir le sujet. Je répète que les phases 1 et 2 du Grenelle de l’environnement ont été une véritable course contre la montre. Cela fait un mois que les discussions sont terminées et on commence tout juste à souffler. Malheureusement, l'urbanisme en a pâti puisque rien n’est sorti dans les documents finaux, sinon que les plans « Climaténergie » territoriaux devront être encouragés d’ici à la fin 2012, avec tout ce que peut vouloir dire « encourager ». Ce n’est donc pas très précis. Tout le monde était d'accord pour dire que l’étalement urbain doit être réduit au maximum : réduire la consommation d’espace (pavillons non collés), favoriser une nouvelle conception des quartiers dans leur fonctionnalité (logements, transports, commerces, loisirs, lieux de travail, etc.) pour les rendre agréables et plus économes en énergie. Les transports collectifs doivent être intégrés en amont de la planification globale de l'urbanisme ou de l'aménagement. Mais, cela, on peut toujours l'écrire. Vous trouverez également dans le recueil un document final regroupant les discussions des ateliers ainsi que les mesures concernant l’habitat neuf et ancien. À notre grande surprise, ces mesures ont été accueillies de façon extrêmement positive même si, concernant le neuf, les mesures étaient plus qu’ambitieuses. Pour la réhabilitation thermique du parc existant, la priorité est donnée à la rénovation des bâtiments les plus consommateurs. Pour le parc social, cette mesure s’inscrit dans le cadre des plans « Climat-énergie » territoriaux 2008/2012 du logement social. Ce programme de lutte doit permettre à la France de respecter Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 10 - les engagements qu’elle a pris au titre du Protocole de Kyoto, soit stabiliser ses émissions de gaz à effet de serre au niveau de celles de 1990, c’est-à-dire une réduction de plus de 15 % des rejets. En ce qui concerne les nouvelles constructions, en 2008, la loi d’orientation sur le « Bâtiment Basse Consommation » fixera les obligations de performance pour 2010. Elles devront respecter des consommation normes maximale de haute de performance 50 kWh/m²/an énergétique, -80 kWh/m²/an dans l’ancien-, contre 300 en moyenne aujourd’hui, d’ici à 2010, pour les logements produire privés. plus En 2020, d’énergie ces qu’elles constructions n’en devraient consomment, même appelées « logements à énergie passive ou positive ». M. ABADIE, Président.- Je trouve les dates avancées ambitieuses. Le règlement de rénovation thermique établit un certain nombre de critères obligatoires. Quand bien même la procédure serait accélérée ou améliorée, je pense que cela ne se fera pas avant 2010 sachant que 2008, c’est demain. Mlle DEN HARTIGH.- Notre consommation passera à 50 kWh/m²/an en 2010, soit l’équivalent de moins 20 % par rapport à la réglementation thermique actuelle. C’est une haute performance énergétique assez impressionnante. Lors des débats, nous pensions que cette mesure n’allait pas être acceptée par les représentants du monde professionnel. Toutefois, cette mesure a été établie après avoir rencontré divers acteurs, mais surtout des professionnels, puisqu’ils représentaient un frein, non par manque de volonté, mais simplement parce que demain, il va être difficile de trouver les professionnels compétents pour construire autant de maisons avec une telle performance. De plus, pour le neuf, la réglementation énergétique fixera la consommation d’énergie directement à 50 kWh/m²/an à partir Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 11 - de 2015, cela concerne aussi bien l’énergie primaire que le chauffage et l’eau chaude, concernant le parc de logement de l’OPAC, par exemple. Par ailleurs, la loi de Programme d’Orientation Énergétique du 13 juillet 2005 (loi POPE) fixe un objectif ambitieux de division par quatre des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050, voire tout un système d’incitation pour que les constructeurs se mettent également à construire des bâtiments passifs, c’est-à-dire à énergie positive. Un bâtiment passif atteint un niveau zéro de besoin en énergie grâce à une isolation extrêmement performante. Voilà en ce qui concerne la construction des bâtiments. Dans le schéma administratif, ce n'est pas dans le neuf qu'il va y avoir beaucoup de changement car le système va rester identique. La loi d’orientation fixera simplement les réglementations et incitations à venir, donnant ainsi un signal fort aux citoyens et à tous les acteurs du bâtiment, afin de donner une visibilité sur le secteur du bâtiment pour les sept ans à venir. En revanche, en termes de réglementation thermique, il y aura beaucoup de changements positifs au niveau des bâtiments anciens, puisqu’une convention avec les opérateurs du parc HLM en vue d’une rénovation thermique accélérée doit être mise en place. Actuellement, seulement 1 % du parc est renouvelé chaque année. Dans les bâtiments neufs ou sains, il est prévu de réduire potentiellement les émissions de gaz à effet de serre. Tout ne peut pas être rasé demain pour reconstruire en haute performance énergétique. Beaucoup de bâtiments valent la peine d’être rénovés d'un point de vue économique et énergétique, toutefois il reste encore beaucoup à faire à ce niveau. Néanmoins, des solutions techniques existent, des expérimentations ont été menées par différents programmes publics. Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 12 - Désormais, les solutions techniques existent, il faut trouver des solutions sur le moyen terme car cela engendre une quantité massive de travaux, d’autant que des personnes vivent dans la plupart des bâtiments existants. Il faut donc trouver des solutions. Rigoureusement au sein du Grenelle, il a été proposé que soit rendu obligatoire un programme massif de rénovation thermique urbain pour chaque transaction immobilière. En effet, lors d’une transaction immobilière, le logement est vide, il est donc plus facile d’engager des travaux d'envergure. M. ABADIE, Président.- En termes de transactions immobilières, il s’agit de ventes ou de locations ? Mlle DEN HARTIGH.- Il s’agit des deux, les ventes et les locations. Il faut que les deux types de transactions soient pris en compte. En ce qui concerne la location, cela permet d'effectuer des rénovations thermiques dans les logements occupés par des personnes dont les finances ne sont pas très importantes et de les faire bénéficier d'une baisse de la facture énergétique. Durant le laps de temps où l’appartement est vide, des rénovations thermiques d'envergure peuvent être engagées, c'est-à-dire atteindre 80 kilowatts, incluant l’énergie primaire, le chauffage et l’eau chaude. Je le précise chaque fois car cela change beaucoup de choses, d’autant que l'énergie primaire consiste à considérer l'énergie au niveau de la production et non au niveau de son arrivée dans le logement. Cela permet de prendre en compte plus facilement le coût énergétique de l’énergie, c’est-à-dire la quantité d'énergie qu’il a fallu pour produire un kilowatt/heure. Il est important de quantifier l'énergie primaire car cela permet de prendre en compte les déperditions dans les réseaux, entraînant la valorisation des productions locales. Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 13 - M. GODINOT.- Pour l’ALE, plus dans le détail, cela pénalise très fortement la production électrique, puisqu’il faut multiplier la production primaire de l’eau ou de l’électricité par un coefficient de 2,58 afin de la transformer en énergie finale. Cette réglementation et ces propositions poussent à dire qu’il faut arrêter le chauffage par effet Joule. Il va falloir petit à petit avoir des pompes à chaleur pour rester dans le chauffage électrique, ou encore les bâtiments à énergie passive auront à justifier leurs faibles frais de consommation. Mlle DEN HARTIGH.- La rénovation thermique sera vraiment le cœur de notre proposition. Suite aux discussions, elle est inscrite dans les mesures finales du Grenelle de l’environnement, mais elle n’est pas rendue obligatoire, ce qui change tout. Parallèlement, nous avons beaucoup parlé des solutions financières. Il faut trouver des solutions financières rapidement parce que tout le monde n'a pas la capacité financière d’entreprendre les travaux, encore faut-il avoir la volonté de consacrer des fonds pour l'économie d'énergie, bien qu’il soit démontré par a + b que ces fonds sont amortis entre six et huit ans en fonction du type de travaux. Donc iI y a vraiment des solutions financières à trouver. Des banques commencent à y réfléchir. Le Crédit Foncier, par exemple, propose des prêts dont les mensualités de remboursement sont calculées sur les économies d’énergie effectuées. Les diagnostics de performance énergétique devraient s’étoffer, les crédits devraient donner la priorité à l’efficacité de l’enveloppe du bâtiment et à l’augmentation des subventions des collectivités locales et des agences publiques, telles que l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Environnement) ou ANAH (Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat). Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 14 - Les diagnostiqueurs thermiques pourraient avoir un rôle à jouer à ce niveau. Tout cela demande, à mon avis, des discussions entre les différentes personnes compétentes, notamment les banquiers et les diagnostiqueurs. Est-ce que cela vaut la peine de solliciter à chaque fois un prêt de 12 000 €uros pour ce type de travaux et pour quelle surface du logement ? Ce sont des calculs à faire à grande échelle, cela nécessite des études. En ce qui concerne la rénovation thermique, je préfère répondre à vos questions car il y a énormément de détails. Il y a notamment la formation professionnelle, la carence actuelle en professionnels du bâtiment. Je ne parle pas des architectes, ils ne sont pas concernés par la rénovation thermique des logements. Il s’agit vraiment d'artisans du bâtiment, une carence en bâtiment d'un point de vue global sur tous les secteurs, encore plus sur le thème de l'efficacité énergétique. Par rapport aux solutions financières, l'État doit aussi jouer son rôle, notamment par l'intermédiaire de l'ANAH. Il a été lancé des expérimentations à travers les Opérations Programmées d’Amélioration Thermique des Bâtiments (OPATB). Nous préférerions que soit pris en compte le critère d’efficacité énergétique dans les OPA, plutôt que ne soient allouées des finances publiques que si les travaux permettent une réduction d’énergie et une amélioration de l'efficacité. Certains critères sont à prendre en compte dans le cas de la précarité énergétique. M. ABADIE, Président.- Nous allons passer aux questions concernant le bâti ancien. Première problématique : il est difficile d’inciter le propriétaire à effectuer des travaux d’efficacité énergétique dans un logement qu’il n’habite pas, car seul le locataire bénéficiera des Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 15 - économies d’énergie, même si les travaux d’amélioration valorisent le bien immobilier. La deuxième problématique est la problématique technique avec l’évolution de nouveaux matériaux et leur mise en circulation. Il existe aussi une autre inquiétude, celle que j'appelle « la jachère des bâtiments ». Les propriétaires ne loueront plus leurs bâtiments parce que cela leur coûtera trop cher de rénover. Donc comment les inciter à faire ces travaux qui supposent un coût supplémentaire ? Enfin, est-ce que ces nouvelles normes énergétiques valent la peine ? Je pense que le taux de réduction de la consommation énergétique, qui peut aller jusqu’à 30 %, est un peu exagéré. Il se situera plutôt entre 15 et 17 %. Et, en ce qui concerne l’amortissement de l’investissement, je suis moins optimiste, vous prévoyez 6/8 ans ; pour ma part, je pense qu’il s’étalera sur 10/15 ans. De plus, la rénovation thermique va entraîner un autre phénomène. L’obligation ou l’incitation va engendrer la mise en œuvre d’énormément de chantiers. De ce fait, il y aura une pénurie de l’offre et de la main-d’œuvre qui va entraîner la flambée des prix. C’est un aspect à prendre en compte et à ne pas négliger. Y a-t-il des questions dans la salle ? M. DUMOULIN, Rilleux.- Je voudrais revenir sur les bâtiments publics. Comment les communes vont-elles pouvoir intervenir et sous quelle forme ? Mlle DEN HARTIGH.- L’amélioration de l’efficacité dans le bâti ancien ne se fera ressentir que dans la loi-cadre de 2008. M. ABADIE, Président.- 2008, c’est demain. Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 16 - Mlle DEN HARTIGH.- Un état des établissements sera défini par la loi-cadre, qui fixera les futures échéances. Les collectivités territoriales pourront demander une visibilité auprès des industriels producteurs de matériaux, des artisans du bâtiment, des assurances, des agences immobilières, etc. Les futures échéances s’effectueront en deux étapes : une sensibilisation par les collectivités locales des conseils syndicaux de copropriété afin qu’ils se réapproprient le fonctionnement, avec la mise en place d’un contrat d’objectifs et l’obligation de mettre en place une épargne commune pour l’efficacité énergétique, afin d’effectuer un diagnostic thermique de l’immeuble et un plan opérationnel de réduction des consommations énergétiques, c’est-à-dire la mise en place de tout un système pour la rénovation thermique. Un programme de mobilisation et d’apprentissage va lancer dans toutes les régions des programmes expérimentaux et démonstratifs « bâtiments apprentissage de la basse consommation » réglementation : permettant incitations un financières, communication et sensibilisation, structuration de la filière courte de matériaux locaux, particulier pour programmes leur rôle pour les d’exemplarité, bâtiments cela afin publics, d’inciter en très fortement tous les propriétaires de bâtiments publics, des communes aux régions, à effectuer des rénovations thermiques. Enfin, il est impératif de communiquer sur la rénovation thermique afin d’informer, de sensibiliser et de permettre aux particuliers et aux professionnels de mieux comprendre et donc d’accepter les contraintes des mesures proposées. En termes de consommation énergétique, ce ne sont pas les bâtiments publics qui consomment le plus d’énergie sur le territoire. En revanche, à titre d'exemple, des campagnes d’information et d’incitation peuvent être menées. Il est tout à fait Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 17 - possible de mettre un panneau à un endroit où il y a le plus de passage, en indiquant la consommation d’énergie avant et après les travaux, l’isolation d’une salle par la mise en place de fenêtres à double vitrage. M. ABADIE, Président.- Voilà combien cela va vous coûter en impôts ! Mlle DEN HARTIGH.- En fait, c’est tout le problème du Grenelle de l'environnement. Les choses ont été faites très rapidement et, bien souvent, beaucoup de mesures phares mises en avant lors des discours politiques n’ont pas été suivies le lendemain. Il y a eu énormément de mesures phares mais, pour l'instant, tout ce qui a été mis en œuvre n’a pas du tout été discuté. Au niveau du financement, aucune solution concrète n’a été proposée, sauf par la Caisse des Dépôts et Consignations, qui commence à réfléchir à un système de financement. M. ABADIE, Président.- La grosse difficulté de notre société est que l’État est en faillite. Soyons clairs, aujourd'hui, je ne vois pas comment l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine) va pouvoir engager les sommes annoncées. Elles sont d’ailleurs revues à la baisse car elle est dans l’incapacité de payer. La situation va être difficile pour les collectivités qui atteignent des seuils presque intolérables d’impôts au niveau de la Commune, du Département et de la Région. Nous sommes entièrement d'accord avec vous, nous affichons la même volonté de montrer l'exemple. Chambéry, notamment, a installé une centrale photovoltaïque et la population a suivi le mouvement. Dans les communes, par rapport au photovoltaïque, nous sommes bloqués par des problèmes financiers et autres. Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 18 - Mlle DEN HARTIGH.- Différentes solutions financières sont proposées mais, pour l'instant, elles ne sont que de l’ordre de la proposition. Le système de Certificat d’Économie d’Énergie (CEE) est une mesure politique nationale qui permet d’encourager les économies d’énergie. Dans le contexte de l’application du Protocole de Kyoto, les CEE doivent uniformiser, réglementer et valider les économies d’énergie. En France, seuls les producteurs/distributeurs d’énergie, tels qu’EDF ou GDF, qui dépassent un certain seuil de ventes, sont contraints d'appliquer cette réglementation. Leurs interlocuteurs sont assez fréquemment les collectivités territoriales. Si une collectivité veut revoir son système d'éclairage public, elle va en profiter pour effectuer une réfection de l'éclairage public d'un point de vue esthétique en même temps, afin d'améliorer, de baisser, de diviser par trois la consommation énergétique de l'éclairage public, et elle propose à EDF de lui envoyer un Certificat d’Économie d’Énergie certifiant qu'EDF subventionne complètement le projet. En contrepartie des actions réalisées permettant des économies d’énergie, la collectivité envoie un certificat prouvant qu’EDF a contribué à la baisse de la consommation énergétique en France. Cela astreint à un certain nombre de CEE. D’autres sources de financement commencent à peine à se développer. Il y a aussi, par exemple, les subventions pour le lancement d’un plan de formation « efficacité énergétique dans le bâtiment » mis en place par la CAPEB (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment) et la FFB (Fédération Française du Bâtiment). Une source de financement peut donc arriver de ce côté. Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 19 - Mme DUBOS, Saint-Priest.- Concernant le logement, comment se positionne la population par rapport à ce qui est demandé ? On conçoit qu’il faille faire des économies, qu’il faille protéger la planète, etc., mais seuls les plus riches pourront se payer ce que vous proposez. De plus, ce sont eux qui achètent des maisons neuves qui à terme feront le moins de dépenses sur le chauffage. Les habitants, qui ont à peine les moyens d'entretenir leur logement (90 % à 95 %), ne feront pas les travaux. C’est le même constat au niveau des communes, seules les communes ayant les moyens vont investir dans la rénovation des bâtiments publics, parce que c'est entré dans les mœurs. S’il n'y a pas de subventions financières, seules les plus riches auront la possibilité d’arriver à cela. L’idée est bonne, on ne peut pas aller contre, mais comment faire si l'État n’intervient pas ? S’il ne nous aide pas, je ne vois pas comment nous pourrons y arriver ! Mlle DEN HARTIGH.- Je suis tout à fait d'accord en ce qui concerne les collectivités locales. Pour les habitants des logements sociaux, le système est complètement différent. Ils ont rarement leur mot à dire concernant les travaux. Mme DUBOS, Saint-Priest.- Il en est de même pour les logements sociaux : les organismes HLM récupéreront leurs investissements sur les loyers. Or, qui paie les loyers ? Ce sont les plus pauvres. Par n’importe quel angle, le problème est identique. Mlle DEN HARTIGH.- Pour le logement individuel, il y a d'abord les locataires et ensuite les propriétaires. En ce qui concerne les locataires, une proposition circule, prise en concertation avec des associations de consommateurs ou des associations de copropriétés, Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 20 - telle que l’UNAF ou l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI), par exemple. Ce n’est pas quelque chose que l'on sort de notre chapeau. Une réelle solution circule. La loi réglementaire, dès qu’elle sera adoptée, contraindra les propriétaires à effectuer une rénovation thermique de leur logement entre deux locations, c’est-à-dire pendant une mutation. Cela veut dire que le propriétaire prendra en charge le coût des travaux. Il est clair que ces travaux représentent un coût élevé pour le propriétaire, d’autant qu’il est également propriétaire du logement qu’il occupe. Après les travaux, les Amis de la Terre proposent d’envisager une augmentation du loyer d’une valeur équivalente à la moitié des économies d’énergie effectuées. Cela permet au locataire de conserver la moitié des économies d’énergie et au propriétaire d’amortir progressivement l’investissement des travaux. Pour cela, des produits financiers adaptés doivent être proposés par les banques. Par exemple, pour un loyer à 600 €uros, le coût de l'ensemble des énergies est de 100 €uros. Après travaux, l'économie d'énergie sur la facture énergétique mensuelle passe de 100 €uros à 50 €uros. On fait passer 50 %, soit 25 €uros, de l’économie d'énergie sur le loyer, le loyer passe donc à 625 €uros. Ainsi la facture énergétique sera payée et le propriétaire récupère l'autre moitié. Le propriétaire va donc amortir son investissement de travaux d'économies d’énergétiques. Ce peut être une des solutions, sachant qu’à la base, l’apport financier est couvert par un prêt énergétique. Concernant les propriétaires « pauvres », par l'intermédiaire d’une OPA, dans le rapport effectué par le président de l’ANAH, M. Pelletier, il est proposé de budgéter de nombreuses conventions chaque année. Cela permet de cibler beaucoup plus les propriétaires pauvres. Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 21 - M. ABADIE, Président.- On a vu que l'efficacité des OPA était tout de même réduite. Sur le budget de l’ANAH, le taux d'effort demandé au propriétaire est élevé. Lorsque l’on fait le calcul, le propriétaire dépasse la subvention accordée par l’ANAH. Or, lors de la signature de cette convention, le propriétaire s’engage à louer l’appartement pour une durée de 9 ans à un moindre loyer. Pour les propriétaires qui sont venus me voir, il est apparu que l’amortissement s’échelonnerait sur 10 ans. Dans ce cas de figure, le propriétaire préfère avoir le choix de son locataire. Aujourd'hui, en ajoutant la notion énergétique, le volume financier devra être plus important, il faudra que l’aide soit bien plus importante aussi. Restera le cas de ceux qui ne rénoveront pas. Ne seraitce qu’au niveau du Grand Lyon, dans certaines copropriétés, deux propriétaires occupants n'ont pas les mêmes moyens. M. DUMOULIN, Rilleux.- Rilleux est une commune comportant 57 % de logements sociaux. Je suis surpris de la démarche du Grenelle de l'environnement, car 40 000 habitations à loyer modéré sont vendues avant même que soient effectués les travaux de rénovation. Mlle DEN HARTIGH.- Cela n’est pas normal, c’est aussi l’avis de l’ONG. M. RODRIGUEZ, Neuville-sur-Saône.- Vous avez parlé du problème lié aux réseaux de distribution. Des études du réseau basse tension montrent l'impact que représentent les climatisations dans la mesure où elles consomment de l'énergie à profusion pour un résultat souvent mitigé. Aujourd'hui, les calculs du réseau basse tension montrent que l'on arrive à un seuil maximum de consommation en été. Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 22 - Je trouve cela vraiment dommage, d’autant que l'économie est nulle. De plus, ce phénomène n’arrêtera pas les installations climatiques que l’on voit fleurir de plus en plus dans de petits ou grands logements et surtout au niveau des commerces. Mlle DEN HARTIGH.- Les systèmes de climatisation concernent surtout le secteur tertiaire. À ce niveau, un énorme travail d’information et de sensibilisation est à faire, d’autant que les climatiseurs ne sont pas les solutions les plus efficaces. En partant de l’idée d’avoir un système de climatisation chez soi et/ou dans son commerce, des Malheureusement, solutions existent, beaucoup de plus ou solutions moins en efficaces. circulation sont équivalentes au grille-pain ou au chauffage électrique. Néanmoins, il existe d’autres possibilités d’avoir de la fraîcheur. Thierry Salomon a écrit un livre, « Fraîcheur sans clim’ », dans lequel il expose quelques solutions. Il évoque un certain nombre de possibilités dans la conception même du bâtiment. De même, en rénovation, il est tout à fait possible de limiter au maximum les pôles de chaleur en été. Beaucoup de choses sont à trouver à ce niveau. Malheureusement, la climatisation n’a quasiment pas été abordée pendant le Grenelle de l'environnement. M. ABADIE, Président.- Aujourd’hui, au niveau du tertiaire et de l'habitat, il existe des solutions satisfaisantes pour limiter les coûts énergétiques et les risques pour l’environnement. C’est ce que l’on appelle « le confort d’été », avec une ventilation naturelle pour éviter l'utilisation des climatiseurs. Mlle DEN HARTIGH.- Cela fait partie de l'adaptation de la France aux futurs changements climatiques. Il faut prendre le problème en amont de la conception des bâtiments afin de minimiser la dépense énergétique excessive. Néanmoins, c'est un critère de réglementation thermique ne concernant que le neuf. Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 23 - Tenir compte de la localisation géographique, de la conception et du choix des matériaux d’un bâtiment peut lui permettre d’être confortable en hiver comme en été. M. ABADIE, Président.- Il suffit de revenir à ce que faisaient nos ancêtres. Autrefois, les maisons étaient orientées sud/nord avec de grandes ouvertures au sud, de petites au nord et des zones ombragées devant grâce à des plantations telles que les platanes, par exemple. Nous n’avons rien inventé, nous reprenons ce qu’ils faisaient. Mlle DEN HARTIGH.- Pour rebondir sur ce que vous venez de dire, nous retournons automatiquement à des problématiques d’urbanisme. Aujourd'hui, la densité est plus prise en compte qu’auparavant, les bâtiments sont orientés par rapport à la rue, simplement d’un point de vue esthétique ou de desserte de la route. L'épaisseur des murs côté nord pourrait résoudre le problème de chauffage durant l’hiver, par exemple. Or, nous sommes souvent confrontés aux plans urbains, mais il est toujours possible de résoudre certains problèmes. Il faut poser à plat tous les critères à prendre en compte et permettre leur mise en place : l’orientation par rapport au soleil ou aux vents dominants, les réseaux souterrains en place, etc. Il suffit d'y réfléchir. Jusqu'à peu de temps, on n’y réfléchissait pas ; aujourd’hui on a tous les outils nécessaires pour être capable de s’orienter. M. ABADIE, Président.- D’autres questions ? M. PERRET, Vénissieux.- Vénissieux est juste à côté de Feyzin, en particulier des Minguettes. Les logements construits dans les années 1970 aux Minguettes, notamment au sud, sont des bâtiments « passoires ». À l’époque, on a fait un réseau chaleur. Le chauffage est collectif. Parfois il n'y a même pas de radiateurs ; le chauffage est au sol ou au plafond. Il n’existe donc aucune possibilité Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 24 - de maîtriser les températures à l'intérieur des bâtiments. Même aujourd'hui, s’il fait 2 ou 3 degrés, on peut voir des fenêtres grandes ouvertes. Il se pose, là, un gros problème de régulation, l’énergie est gaspillée. À ce sujet, un travail a été mené sur le réseau de chaleur car avant, tout était du fuel, le pétrole ne coûtait rien. On a donc diversifié les énergies. Aujourd'hui, grâce à une chaudière bois, on arrive à maîtriser l'augmentation des coûts. Demain, j'ai une réunion avec l'ensemble des usagers du chauffage urbain et il s’avère que l'augmentation pour 2006 sera de zéro, c'est plutôt une bonne évolution. Au niveau du bâtiment, énormément de choses sont à faire. À Vénissieux, on ne pourra pas attendre qu'un locataire déménage pour entreprendre les travaux. Il faudra qu’ils soient effectués collectivement. La ville devra donc mettre la main au portefeuille, c’est-à-dire les contribuables. Vous avez participé, lors du Grenelle de l’environnement, à l’atelier sur le bâtiment. Je ne sais pas si l'État se rend compte que des économies considérables sont à faire en termes d'énergie, d’amélioration de la qualité de l'air, du respect de la planète. J’espère qu’il aidera fortement les OPATB. Mlle DEN HARTIGH.- Effectivement, nous sommes sur la même longueur d’onde. Le président de l’ANAH a d’ailleurs proposé d’augmenter les financements des OPATB, ce point a largement été appuyé dans les discussions concernant l'urbanisme. Le problème est que l’entité urbanisme a été le fourre-tout dans lequel ont été abordées toutes les questions que l’on n’avait pas pu aborder avant, faute de temps. Toutefois, le CLER (Comité de liaison des Énergies Renouvelables), composé de trois types d'acteurs (entreprises, Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 25 - associations et collectivités territoriales), a fortement défendu une augmentation des moyens d'action, notamment du point de vue financier, et aussi de la compétence des collectivités territoriales. De ce fait, les représentants des collectivités territoriales sont intervenus également, ce qui a entraîné des débats appuyant le fait qu’il fallait augmenter la capacité d’économies d'électricité au niveau territorial et, en particulier, au niveau local grâce aux OPA, mais pas comme cela se fait à chaque fois, c'est-àdire en transférant les compétences et non ce qui va avec. Je rappelle que, malheureusement, je ne ferai pas partie du comité opérationnel se rapportant à ce volet. En revanche, le CLER et les représentants des collectivités territoriales en feront partie, ils appuieront cette volonté. Le but est que les collectivités augmentent leurs efforts en matière de maîtrise énergétique parce qu'elles sont proches du terrain et que c’est plus pertinent à ce niveau. Évidemment, pour ce faire, les dotations globales devront être augmentées. Une autre proposition a été défendue par AMORCE, lors du Grenelle de l’environnement, afin de permettre aux collectivités territoriales de faire des économies. Il faut augmenter la dotation des fournisseurs énergétiques aux communes pour la maîtrise de l'énergie. En fait, EDF fait un transfert de fonds vers les collectivités locales dans le but d'effectuer des investissements de maîtrise de l'énergie. Il s’agit d’une petite dotation devant passer de 4 à 9 %, si je ne me trompe pas. Ce peut être une autre source de financement pour renflouer la capacité en matière d'investissement de maîtrise de l’énergie. Un certain nombre de solutions tournent ; mais, pour le moment, elles ne se font que tourner. Actuellement, nous sommes donc dans une phase silencieuse, alors que ce n’est pas ce qui avait été annoncé à la fin de Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 26 - la phase 2 du Grenelle de l’environnement, après la grand-messe finale du 25 octobre en présence des cinq collèges. Normalement, des comités opérationnels devraient rassembler différents acteurs pour rendre l’application de toutes les belles propositions faites pendant les discussions. Il devrait y avoir environ 30 comités opérationnels. L’un des comités concernera la rénovation du logement social, un autre, la rénovation dans le privé pour les propriétaires occupants ainsi que les propriétaires bailleurs. Tous ces comités devront discuter dans le détail toutes les modalités d'application, sauf que pour le moment, nous ne sommes au courant de rien. Qui doit participer aux comités opérationnels ? Nous savons déjà que les ONG n’en feront pas partie, mais très probablement des associations de consommateurs, comme l’UNPI ou l’UNAF. Pour le moment, nous ne savons pas exactement qui représentera le logement privé concernant la rénovation thermique, mais ce sera vraisemblablement l'Assemblée générale de l’urbanisme, de l'habitat et de la construction. Ce comité devrait plutôt être public. Ensuite, la loi-cadre devrait définir les modalités d’application des différentes mesures. Pour le moment, le processus du Grenelle échappe à la société. Actuellement, il revient un peu dans le giron de l'État, il y a beaucoup de discussions sur le sujet. Néanmoins, je répète que cinq réunions pour parler de ce vaste sujet, c'est évidemment trop peu. Nous n’avons pas eu le temps de gérer tous les détails, le temps nous a manqué. M. ABADIE, Président.- Un arbitrage devra être fait. M. PERRET, Vénissieux.- Le Président a dit -mais je n’emploierai pas le même terme- que l’État était en faillite. Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 27 - Il me paraît normal de travailler sur ces points, en particulier à Vénissieux. En termes de rénovation thermique, le montant des charges locatives peut très bien être répercuté sur les loyers, cela permet de rembourser les emprunts liés à la réhabilitation. Les locataires le comprennent d'autant mieux lorsqu’ils sont aidés par l’allocation logement de la CAF, l'aide portant sur le loyer et non sur les charges. D’une certaine façon, ils y trouvent leur intérêt. Il en est de même pour le neuf, les charges diminuent considérablement. Concernant les bâtiments « passoires » dont je vous ai parlé, c’est plus compliqué. Mlle DEN HARTIGH.- C'est le pire exemple. M. PERRET, Vénissieux.- Souvent je me demande s'il ne vaut pas mieux tout démolir pour reconstruire. Mlle DEN HARTIGH.- Si on ne prend en compte que les critères techniques, d'un point de vue énergétique et économique, en excluant complètement les critères patrimoniaux et culturels, dans un certain nombre de cas, effectivement, il vaut mieux détruire. Sauf qu’au-delà du critère énergétique, il y a le coût financier. Dans les années cinquante, c’était terrible. On prenait beaucoup moins de pincettes pour le logement social. M. PERRET, Vénissieux.- Outre le problème énergétique, il se pose d’autres problèmes, sonores, etc. Tout va ensemble. M. ABADIE, Président.- Je me souviens qu’à une époque, les vide-ordures étaient dans les appartements, on ne pratiquait pas le tri sélectif. Au-delà du désagrément des odeurs, il y avait le désagrément sonore, certains jetant leurs ordures en pleine nuit. Aujourd’hui, ce n’est plus d'actualité, les modes de vie changent. Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 28 - De plus, parfois, il vaut mieux détruire et reconstruire. D'ailleurs ce phénomène se produit dans nos communes, compte tenu de la loi SRU. J’ai vu qu’une villa avait été détruite. À la place, trois villas sont apparues. Le prix du foncier ayant augmenté, cela entraîne un phénomène à la hausse. Cependant, ce phénomène est dû aussi à d’autres problèmes. Compte tenu de la présence d’amiante dans les maisons, par exemple, aujourd'hui, les promoteurs trouvent plus rentable de démolir une maison pour reconstruire à la même place. M. BORDAIRON, entendu que vous avez Fontaines-sur-Saône.- beaucoup parlé, J'ai beaucoup bien réfléchi. Maintenant, que va-t-il être fait, quand, et quels moyens vont être mis en place pour rendre tout cela applicable ? Dans combien de temps allez-vous nous préparer quelque chose de concret ? Mlle DEN HARTIGH.- Pouvez-vous préciser la question ? M. BORDAIRON, Fontaines-sur-Saône.- Lors du Grenelle, vous avez beaucoup parlé, beaucoup réfléchi, fait des propositions. Aujourd’hui, comment vont-elles être mises en application ? Qui va les mettre en application ? Comment et avec quels moyens ? À ce jour, personne ne répond à ces questions essentielles. Mlle DEN HARTIGH.- Cela dépend beaucoup, d’un groupe de travail à l'autre, d'un thème à l'autre. Cela dépend aussi s’il s’agit de bâtiments privés ou publics. Concrètement, pour le moment, les solutions ne sont pas sorties. A priori, les comités opérationnels seront mixtes, composés de membres du Gouvernement, de membres d'agences publiques, des personnes de l'environnement, de représentants du monde privé, de représentants de collectivités territoriales, c’est-à-dire Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 29 - les acteurs directement concernés. Ce sont les comités opérationnels -qui seront de petits comités-, qui devront définir les modalités d'application des propositions faites lors de la phase de négociations. Ensuite, l’ensemble des cinq collèges du Grenelle de l'environnement devront les peaufiner. Malheureusement, il y a tellement de choses qui se jouent au niveau du détail, des choses importantes, qu’il est dommage que tout le monde ne soit pas intégré aux comités opérationnels. M. BORDAIRON, Fontaines-sur-Saône.- D'après vous, dans combien temps des mesures concrètes vont-elles être prises ? Quels sont les objectifs ? Mlle DEN HARTIGH.- En termes d’objectifs assignés, la loi-cadre a été repoussée après les élections municipales. Le Gouvernement la prévoit pour le mois d’avril, mais je pense que cela ne se fera pas avant le mois de juin. La loi-cadre générale donnera toutes les orientations. Concernant la rénovation thermique dans le bâtiment ancien, a priori, ce chapitre devrait poser les échéances entre 2008 et 2012. En même temps devrait être lancé un plan d’efficacité énergétique pour les bâtiments publics pour l'exemple, avec une revalorisation de toutes les incitations fiscales (réévaluation des critères d'attribution des crédits d'impôt), pour arriver en 2015, avec la réglementation thermique concernant la rénovation dans le neuf. Voilà ce que nous espérons voir sortir de cette loi-cadre, mais tant que la loi ne sera pas sortie, nous ne savons rien. M. ABADIE, Président.- L’application de cette loi se fera-t-elle dès sa parution ? Mlle DEN HARTIGH.- C'est vraiment très ambitieux, mais c’est ce que voudrait le groupe professionnel. Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 30 - Voilà pour la chronologie mais, pour le moment, nous ne sommes mis au courant de rien. Nous en sommes au stade où la loicadre est prévue pour janvier 2008. M. GODINOT.- Je suis déçu de ressentir autant de scepticisme dans la salle. Des propositions ont été faites ; reste à attendre la publication des décrets qui obligera leur application. Vous avez sûrement entendu parler de l'obligation de mise en conformité avec un objectif global de performance énergétique au 1 er janvier pour les bâtiments de plus de 1 000 m². Heureusement pour tout le monde, les décrets ne sont pas sortis un mois après, obligeant l’application de la loi, car nombre d’entre vous seraient hors la loi. M. BORDAIRON, Fontaines-sur-Saône.- Il faut des moyens pour l’application ! M. GODINOT.- Ils seront définis. Mlle DEN HARTIGH.- Sans vraiment cracher dans la soupe, le Grenelle de l’environnement a bénéficié d’un gros coup médiatique. Cela nous a permis de nous exprimer, mais surtout de nous rencontrer, d’être en confrontation directe avec de nombreux acteurs que nous n’aurions pas pu rencontrer autrement que dans ce cadre pour discuter d’une quantité phénoménale de sujets. Maintenant que le coup des projecteurs médiatiques est passé, cela traîne mais ce n’est pas grave. Le Gouvernement peut freiner le processus pendant quatre ans. C'est ce que l’on commence à ressentir. On n'entend plus rien. Cela vient aussi du fait que la fenêtre médiatique est passée. Nous avons beau gesticuler, les projecteurs ne sont plus là. M. ABADIE, Président.- Des questions ? Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 31 - M. RAY, Saint-Cyr-au-Mont d’Or.- Nous avons parlé des immeubles construits dans les années 1970, appelés les bâtiments « passoires », mais il n’y a pas que ces bâtiments. Dans nos campagnes, des maisons construites au début du XX e siècle ne peuvent même pas être qualifiées de passoires. La plupart des maisons ne sont pas isolées, avec d'immenses fenêtres. Cela se vérifie aussi sur le patrimoine. Une rénovation complète doit être envisagée aussi bien au niveau thermique qu’au niveau phonique. Cette rénovation aura un coût réel pour les propriétaires, mais également pour les locataires. M. GODINOT.- Une chose importante : il existe un consensus sur la nécessité de rénover l'habitat. La critique est une solution facile. Il revient à tout le monde de réfléchir sérieusement sur le problème pour voir quels sont les moyens à mettre en place. Nous avons parlé de la contribution Énergie et Climat, cette taxe est un peu là pour cela. Toutefois, c'est dans les logements anciens, très mal isolés, que les travaux sont rentables. L’enjeu est énorme puisque l’économie d'énergie se fera sur cinq ans. Nous allons devoir faire des travaux pour limiter la dépendance des facteurs énergétiques de la France, ce qui entraînera une économie de 50 milliards d’€uros par an. Je crois qu’il ne faut pas non plus faire une montagne des questions d'investissement. Il faut arriver à mettre en place les prêts bancaires afin de faire des économies. Même si, à petite échelle, cela n’est pas significatif, à échelle massive, c'est un autre enjeu. Nous avons des exemples de rénovation correcte sur le Grand Lyon, etc. Aujourd'hui, Nous devons être performants sur le neuf et nous travaillons sur la mise en place de dispositifs dans l'ancien. Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 32 - Cela me désole de ressentir un certain scepticisme dans la salle, il serait tellement plus beau de changer nos habitudes. M. ABADIE, Président.- Je crois que tous les élus ont cette difficulté pour volonté. M. BOURGUIGNON.- La question, c'est de dire ce qui est sorti de ces formidables débats : les propositions, les constats, les obligations… Puisque vous avez participé à ce Grenelle, avez-vous abordé la question relative à la loi sur l’air ? Y a-t-il des raisons d'aller plus loin sur cette question ? Il s’agissait de la rénovation de 20 % du parc des véhicules de transports en commun. C'était une proposition formidable, mais elle n’a pas été suivie dans les faits. Concernant le Grenelle de l’environnement, y a-t-il des raisons, plus qu'avant, d'être optimiste sur la suite à donner ? Mlle DEN HARTIGH.- J'ose espérer que oui. J'en suis même certaine. J’ai dit « j'ose espérer » car je n’ai pas assez de recul sur la question, vu que je n’étais pas présente au moment de la loi sur l'air. Ce dont je suis certaine, c’est que nous sommes dans un foisonnement, il se passe quelque chose. Le Grenelle de l’environnement a réuni énormément de personnes : des membres d'entreprises (EDF/GDF), de l'État, de la DGEMP (Direction Générale de l’Énergie et des Matières Premières). Maintenant, il reste à mettre les choses en place. Concernant le bâtiment, il existe des solutions ultraavant-gardistes sur la rénovation. Des échanges ont eu lieu entre EDF et la FFB pour mettre en place des formations. Les solutions foisonnent ! Les actions foisonnent ! Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 33 - Même si la démarche manque de coordination, il faut attendre la loi-cadre. Nous espérons simplement qu'elle sera à la hauteur des résultats attendus du Grenelle de l’environnement. C'est la promesse faite lors de la réunion des cinq collèges aux collectivités territoriales, aux entreprises, aux syndicats. Il a été promis à tout le monde que le Grenelle de l’environnement serait une négociation, que les discussions allaient déboucher sur des solutions qui allaient être appliquées, sous réserve de faisabilité et de comptabilité européenne. Mme AUZOU.- Je souhaiterais rappeler les dispositifs en vigueur pour venir en aide aux communes adhérentes du SIGERLy, comme les Certificats d'Économie d'Énergie (CEE), concernant la réglementation thermique sur les bâtiments existants de plus de 1 000 m², sur lesquels il est prévu d’effectuer des rénovations importantes, d'augmenter l'efficacité. Nous avons déjà de nombreux dispositifs actuellement à mettre à place. Nous avons donc du travail à accomplir avant que la loi-cadre et les futurs décrets sortent. Si vous avez des questions sur ces dispositifs, vous pouvez venir au SIGERLy. Nous vous donnerons plus de détails et de l’aide pour les mettre en place. L’objectif est d’aider les communes, en leur attribuant des étiquettes énergétiques : elles font ensuite les travaux de rénovation et gagnent quelques classes en passant de la lettre G à la lettre C, par exemple. Dans ce cas, l’aide financière est plus importante. Quelques dispositifs sont déjà à votre disposition. M. PILLONEL.- Tout ce qui a été dit montre que le Grenelle de l’environnement est l'événement qui va nous aider à accroître la potentialité de chacun. Dans nos communes, on a pu constater que les architectes pensaient de plus en plus aux bâtiments énergie passive, c’est une des qualités architecturales qui n’était pas connue. Voici encore quelques années, les techniques de performance étaient peu appliquées, le double vitrage par exemple. Aujourd’hui, c’est systématique. Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007 - 34 - Ce soir, je dois rencontrer des décideurs du milieu automobile, RVI et Irisbus, des firmes italiennes, car eux aussi doivent être réactifs au Grenelle de l’environnement. Je crois qu’ils sont d’accord pour renouveler leurs études, aller dans le sens de l'économie. Grenelle de C'est la potentialisation qui sort du l’environnement et même si cela inclut des coûts, quoi qu’il en soit, c'est inéluctable. Il est vraisemblable que le Gouvernement orientera sa politique vers l’économie d’énergie. Il faut soutenir cette démarche grâce à notre propre expérience, travailler ensemble au sein des communes et même sur notre patrimoine. M. ABADIE, Président.- Pour vous rassurer sur la problématique, je pense que le thème majeur développé dans les campagnes électorales sera le développement durable. Nous ne nous faisons pas d’illusions, des thématiques devront porter sur ce sujet dans nos communes. Je pense que le syndicat a pris la bonne voie en aidant les communes. Merci à tous. (Applaudissements). Conférence : « Le Grenelle de l Environnement » Feyzin, le mercredi 12 décembre 2007