[Ladakh] DE LIKIR A WANLA - Trekkings hors des sentiers battus
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[Ladakh] DE LIKIR A WANLA - Trekkings hors des sentiers battus
[Ladakh] DE LIKIR A WANLA Cet itinéraire parallèle à la large vallée de l’Indus explore les fonds de vallées au pied de la chaîne de montagnes du Ladakh. Jusqu’en 2010, on pouvait assimiler ce trek à une randonnée facile mais les flots de boue qui ont ravagé nombre de vallées de la région ont fragilisé de nombreux passages et ont surtout fait disparaître corps et bien des sentiers ancestraux. Cela implique pour le randonneur qu’il devra s’exposer à des traversées de torrents, à contourner des éboulements de terrain sur des traces très peu marquées dans des pentes d’éboulis, etc. Bref ! Ce ne sera pas de tout repos… Deux grands avantages de ce circuit. Il peut toujours être considéré comme un mini-trek d’acclimatation (on ne dépasse pas les 4000m avec de nombreuses montées et descentes) permettant d’envisager un trek plus engagé par la suite du genre De la Nubra à la Markha. Et puis c’est un trek culturel qui croise sur sa route de nombreux monastères et surtout la possibilité d’étudier le site du village de Yangthang qui présente tous les signes religieux autour desquels la vie de ce village s’est construite. Un livre ouvert à qui veut le lire ! Et pour terminer en beauté, on prévoira pour le retour sur Leh en voiture le passage par les incontournables de la région, à savoir les monastères de Lamayuru, Wanla, Mang Gyu, Alchi, Basgo et Phyang. Beau programme n’est-il pas ? LE TREK JOUR PAR JOUR Jour 1 : Leh – Likir gompa – Sumdo - Yangthang 1h30 de voiture + 3h10 / +400m / -470m. De Leh, on prend la route NH-1 en direction de l’W. On suit la vallée de l’Indus puis, après un col, on redescend sur le confluent avec la Tsarap qui vient du Zanskar. Peu après, on traverse le village-rue de Nyemo avant de poursuivre sur Basgo. Passés les quelques lacets de la route qui franchit un épaulement morainique, on tourne sur une petite route à D pour aller traverser le village verdoyant de Likir et au-delà arriver au pied du monastère perché sur son tertre que jouxte un bouddha monumental. Visite intéressante de l’ensemble monastique de l’ordre Gelukpa. Du parking du monastère à 3705m on laisse filer la route goudronnée pour emprunter une piste sableuse sur la D qui passe au-dessous des bâtiments. On semble se diriger vers le village en contrebas mais au niveau d’un groupe de chortens on incline la marche vers la D (15mn, 3615m). Sur le petit chemin qui est proposé et qui s’éloigne du lit de la rivière le terrain alentour devient aride fait de sable et de blocs de grès. On s’en va passer un premier col (10mn, 3580m) et on poursuit à flanc toujours au milieu des ensembles gréseux. On franchit un deuxième collet (15mn, 3600m). On se croirait au milieu du chaos de Tafraoute dans l’Anti-Atlas marocain à la seule différence que les roches sont jaune pale alors que le rouge domine au Maroc. On descend rapidement rejoindre une route goudronnée que l’on suit sur la D jusqu’à un large col, le Pobe La (ou Lhalung La, 15mn, 3550m). Le paysage que l’on découvre de l’autre côté est là aussi désertique avec de grandes pentes d’éboulis aux couleurs mélangées. Les roches ont subi des plissements suite à l’action de forces tectoniques qui modèlent encore la région, zone de confrontation des plaques indienne et asiatique, la première soulevant la seconde… On laisse la route pour descendre sur la gauche en lacets en direction du fond du thalweg. Un peu plus bas, on poursuit dans le thalweg en négligeant le sentier qui part à droite rejoindre le goudron. On traverse une gorge où les roches sont jaune vif. La vallée s’élargit et l’on part sur la D en quasi courbe de niveau rejoindre une piste qui s’en va franchir une épaule morainique et s’en vient un peu plus avant tutoyer le goudron (30mn, 3415m). On descend par un petit sentier rejoindre la nouvelle vallée, verdoyante celle-là, qui s’ouvre devant. On rejoint la route goudronnée à proximité d’un mur de manis et d’une tente parachute (soupe et thé seulement…) et l’on descend sur la G traverser la Saspol Togpo sur un pont de bois à Sumdo au pied du village de Saspotse (10mn, 3425m, possibilité pique-nique au bord de la rivière sous les arbres). Au-delà on monte jusqu’au stupa et négligeant l’évident sentier qui monte sur la D (c’est le chemin en impasse jusqu’à une maison), on s’engage dans les buissons à G le long d’un canal d’irrigation avant de descendre un peu sous les frondaisons. Et puis quel choc ! La végétation s’arrête net pour laisser place à un thalweg aride à dominante jaune écru que l’on remonte sur un sentier bien marqué. Au premier virage, le jaune laisse place à une myriade de coloris. Il fait (très) chaud dans ce « four ». On « prend » le vent à seulement 500m sous le col du Charatse La dans lequel on rejoint la route (50mn, 3725m). On traverse le goudron pour emprunter un sentier coupe-lacet sur la D et retrouver le goudron derrière la butte. On suit la route jusqu’à Yangthang (35mn, 3635m, nombreux home stays, campings, C au niveau du lhato). Nuit sous tente. Une fois le camp établi, il faut profiter du passage dans ce village pour tenter de décrypter tous les signes religieux autour desquels la vie du village s’est construite. Tout d’abord au N, ce monument blanc et rouge chapeauté de branches de genévriers, le lhato : il marque l’origine du canal d’irrigation qui dessert tous les champs du village et est sensé protéger les cultures et le village, assurer une bonne alimentation en eau, abondante et pure, c’est un « lord of place ». Les limites du territoire couvert sont marquées par une dizaine de lubangs, simples cubes de maçonnerie blancs érigés sur des tertres au-dessus des champs en limite de périmètre. On descend maintenant vers le village au S qui présente un ensemble compact avec l’avant-cour, la place centrale et enfin les maisons individuelles, derniers remparts avant la gorge. L’incontournable monument aux trois chortens Rigzum Gönpo trône à l’entrée N du village. Ses couleurs jaune, blanc et bleu-noir symbolisent soit 3 bouddhas protecteurs, soit les 3 éléments que sont la terre ( tsen), le ciel (lha) et l’eau ou le souterrain (lhu). Dans la ruelle qui pénètre dans le village, on peut voir de nombreux sago nangos accrochés sur les murs des maisons ; ces « daemon catchers » composés d’une tête de bélier ou de chien sur laquelle est attaché un losange (ou de multiples carrés imbriqués) de fils de couleur tressés sont sensés protéger les maisons des mauvais esprits. Encore plus forte est la présence de séries de points rouges et d’autres signes cabalistiques, de couleur rouge aussi, peints à mi-hauteur sur les murs des maisons qui sont souvent accompagnés de marques obliques de peinture rouge représentant des couteaux, les raldri, voire de quelques dessins plus « fouillés » de têtes de sorciers, les midangs : ils protègent des esprits souterrains, les lhu. Et enfin sur chaque huis de porte ainsi qu’aux quatre coins des maisons, on notera la présence, toujours en rouge, de dessins de flèches stylisées (les tsendos) qui complètent la protection. Dernier point fort de la visite du village avec la gompa, minuscule et tellement apaisante, au maximum 100m² avec de nombreuses peintures murales et des thangkas anciennes. Jour 2 : Yangthang – Rizong gompa - Hemis Shukpachen 5h20 / +1000m / -950m. Du camping sous le lhato, on descend le long du canal d’irrigation pour rejoindre l’entrée du village. Avant de prendre pied sur l’avant-place, on part sur la piste à G pour une centaine de mètres avant de bifurquer sur la D et passer juste avant la deuxième maison sous les frondaisons. Puis c’est une descente en zigzag pour rejoindre le canal d’irrigation et franchir un mur par une porte en bois. On poursuit vers le bas pour rejoindre le lit de la rivière et le suivre du mieux possible jusqu’au confluent avec l’Ulle Togpo (25mn, 3480m). On suit la rivière vers l’aval. La gorge qui autrefois était un important passage de négoce de bois a été massacrée par les inondations de l’été 2010. Des résidus de cheminement existent encore mais il ne faut plus compter sur des infrastructures comme des ponts ou des murets. Tout a été emporté et il est nécessaire de chausser des sandales pour effectuer les six traversées de rivière que l’on rencontrera lors de la descente de la gorge. La première traversée s’effectue 5mn après le confluent (3435m), la dernière 1h plus tard. Entre temps, on aura franchi quelques passages où le courant peut être assez fort et la profondeur quelque fois importante (de l’ordre de 60cm). Au milieu de ces extrêmes, on passera par un village maintenant un peu plus isolé qu’il n’était autrefois dans lequel se trouve la nonnerie de Chuli Chen gompa (délicieux abricots tombés de l’arbre), on empruntera quelques déviations un peu touchy sur de l’éboulis pour contourner des zones effondrées… Bref ! On ne s’ennuiera pas durant ces deux heures de gymkhana sandales au pied. Enfin, la délivrance se présente par l’opportunité de grimper quelques lacets d’un raide sentier (1h30, 3300m) qui conduit à une piste… Et encore plus, ces 300m de piste aboutissent à une route goudronnée, rencontre assez incongrue alors que l’on se croyait à mille lieues de tout… Enfin ! On remonte sur le ruban d’asphalte pour atteindre l’entrée du domaine monastique de Rizong (20mn, 3370m) construit en amphithéâtre. Par le sentier qui part sur la G, on rejoint le haut du monastère pour la visite du site (10mn, 3415m, deux gompas à visiter et dans la salle haute, contemplation d’un mandala tridimensionnel). On sort du monastère par la gauche au niveau du parking des voitures. On descend la piste jusqu’au virage vers la droite pour s’engager dans le thalweg qui s’ouvre au N. Un peu plus avant dans la gorge, on suit un bon sentier cairné qui s’engage dans le thalweg de G. Puis on quitte le lit de la rivière à sec pour monter en lacets à G sur la crête d’une moraine détritique bien relevée au milieu d’une large vallée. Le paysage est splendide pour peu que l’on soit féru de plissements géologiques et de succession de strates colorées. Côté végétation, nenni ! On atteint un petit plat (1h30, 3850m) et on s’engage sur une traversée à flanc en direction du col que l’on devine caché derrière une épaule rocheuse. Dernier petit effort pour prendre pied sur la crête du Kui La (ou Khungi La, 20mn, 3950m). Descente pentue en zigzags serrés jusqu’au fond du thalweg qui présente une couleur dominante violette. Aux premiers arbres, laisser le lit du torrent et monter sur la G en direction des chortens (40mn, 3510m). Juste après, on descend sur la D vers une maison et trouver la piste que l’on suit vers la D pour s’en aller franchir l’Akheur Togpo sur un pont. Après c’est la longue remontée qui passe par le village de Shushut. On croise une source à 3630m juste avant de croiser un chorten derrière lequel on part sur la G en suivant le goudron. On atteint la base du vieux village d’Hemis Shukpachen (45mn, 3670m, nombreux campings et home stays, C, E). Nuit sous tente au camping Seeru. Créé par Pierre MARTIN 2 © Ce document est à usage privé. Toute utilisation à fins commerciales est strictement interdite. L’auteur décline toute responsabilité dans d’éventuels accidents qui pourraient survenir lors de l’exécution de tout ou partie du programme. Trekkings hors des sentiers battus www.martinpierre.fr Jour 3 : Hemis Shukpachen - Tingmosgang 2h40 / +400m / -800m. Depuis le camping Seeru, descendre de 30m et s’engager sur la piste en terre à D. On laisse le haut du village de Hemis Shukpachen sur la droite pour continuer sur la piste vers l’W en direction du tertre sacré planté de genévriers (Shukpachen = genévrier). On quitte la piste (15mn, 3755m) pour s’engager à G sur le sentier historique qui s’élève directement dans le large col. On passe un chorten puis juste derrière on débouche au Mebtak La (15mn, 3820m) marqué de taluchos flottant au vent. On descend côté D sur l’autre versant dans un thalweg avant de partir à mi-hauteur sur un sentier à flanc de montagne qui chemine en courbe de niveau et s’en va rejoindre la base du deuxième col de la journée (25mn, 3665m). Montée par deux ou trois larges lacets jusqu’au Lago La (20mn, 3820m). La descente côté W est peu pentue et suit le fond d’un thalweg. Le parcours est assez peu passionnant et surtout vers la fin où le creusement d’une piste bouscule un peu l’ambiance de wilderness. On arrive aux chortens qui marquent l’entrée du village de Ang Yogma (25mn, 3500m, tente parachute). On franchit le torrent sur une passerelle pour suivre la « route » vers l’aval. Là aussi, les stigmates de l’été 2010 sont encore présents… On reste RD de la vallée pour rejoindre dans le village de Tingmosgang (55mn, 3250m, nombreux home stays, campings, C, E). Nuit sous tente au pied de la gompa perchée tout là haut. Jour 4 : Tingmosgang – Skyin Ling – Khalatse (Khalsi) - Lamayuru 3h45 / +800m / -500m + 1h de voiture. On descend du camping par la route et tout de suite on quitte la vallée de la Dangdong Togpo pour entrer à D dans celle de la Phacha Togpo. On traverse l’autre partie du village de Tingmosgang aux maisons à plusieurs étages disposées au pied de l’épaule morainique qui supporte le vieux fort et la gompa. Là aussi, comme à Yangthang les points rouges et les tsendos protègent chaque demeure des esprits souterrains, les tsen. Après avoir négocié un grand virage autour des écoles, on suit la route du haut qui passe au-dessus de la petite gompa du village qui remonte la vallée à mi-hauteur. On passe Barlaks, village posé au milieu des champs et à peu de distance de la rivière. Après un cheminement à mi-hauteur, voici que l’on se retrouve au niveau de la rivière pour la franchir sur un pont routier (55mn, 3420m) au pied du village « de type provençal » de Sagra. On suit sur 50m la route du haut pour aussitôt s’échapper sur la G dans le premier lacet par un escalier en pierre. On remonte tout en haut du village jusqu’à un porche Rigzum Gönpo. Ici aussi, toutes les maisons sont ornées de signes chamaniques, tsendos ou « sorciers » midangs. On retrouve brièvement la piste pour s’en échapper rapidement en contournant comme il se doit par la gauche un monumental mur de manis (10mn, 3450m). Juste derrière on s’enfile sur la G dans un petit chemin caillouteux qui se dirige vers la gorge. On suit un petit sentier le long d’un canal d’irrigation qui traverse Tchachar et permet d’atteindre Katsa, dernier village de la vallée (45mn, 3560m). Là aussi de belles représentations chamaniques sur les murs des maisons et surtout un ensemble remarquable de midangs. On rejoint juste au-dessus du village la plateforme goudronnée qui marque la fin de la piste. On suit à distance le lit de la rivière. Les stigmates des inondations de l’été 2010 sont bien présents avec la vision de désolation des champs emportés par les flots. On s’engage au N dans un sentier-rivière avant de bifurquer légèrement à G pour rejoindre le confluent de deux vallons (30mn, 3640m). On traverse la rivière pour entrer dans le vallon de G bien que le sentier semble vouloir continuer pour entrer dans celui de droite… On contourne une épaule rocheuse par sa base sableuse et par une pente soutenue on atteint un col qui s’ouvre sur la D, le Temok La (30mn, 3900m). On découvre une large combe quasi désertique (il y a quand même une source au beau milieu…) fermée à l’E par le large passage du col convoité. On suit un sentier bien tracé en RD pour atteindre par une pente modérée le Cham La (25mn, 4030m). Ki ki So so Lha Gyalo ! Descente sur un sentier qui parcourt la RG d’une large dépression avant de pénétrer dans un thalweg aux rochers roses. A l’horizon, la montagne ressemble par ses plissements à la Roche de la Taillante dans le Queyras. A ses pieds, on devine le village de Skyin Ling. On rejoint le collet aux chortens qui domine le village perdu dans la végétation arbustive (35mn, 3600m). Descente sur la D puis immédiatement à G sur une trace en forte descente qui rejoint la route goudronnée (10mn, 3540m). Transfert en voiture jusqu’à Khalatse (Khalsi) à 10kms de Skyin Ling, village au bord de la grande route NH-1 (tous commerces, restaurants, T, C, E) puis direction Lamayuru à 20kms pour se poser dans l’un des campings au pied du monastère (3535m, C, E). Visite du superbe monastère perché sur son rocher qui domine la vallée. Nuit sous tente. Jour 5 : Lamayuru – Prinkti La – Wanla – Mang Gyu - Gera 2h40 / +320m / -520m + 3h de voiture. Descendre dans le lit de la rivière pour rejoindre le départ d’un large sentier en RD qui monte vers un groupe de chortens (15mn, 3415m). On entre dans une profonde vallée fermée par un ensemble montagneux aride. Une fois avoir suivi à mi-hauteur puis croisé le lit du ruisseau, on s’engage légèrement sur la G dans un étroit défilé rocheux de toute beauté (30mn, 3550m). On s’élève progressivement jusqu’à la sortie avant de bifurquer à G sur un sentier en zigzag qui s’élève sur une bosse morainique. Ensuite le sentier part à flanc de pierrier pour aboutir en très peu de temps au Prinkti La (20mn, 3730m). A l’arrière, on domine une belle et large combe aride hérissée de pics pointus. Descente au SE dans un goulet parcouru d’un excellent chemin bien aménagé en lacets. Ensuite, on marche entre les deux parois d’une gorge sableuse aux tons rose pâle. On s’échappe quelque peu du fond du thalweg sur une trace cairnée (30mn, 3475m). La fin de la descente est un peu moins passionnante. On retrouve une piste au niveau d’un groupe de chortens et de mâts supportant des darchoks (30mn, 3250m), piste que l’on suit sur la G pour rejoindre le village de Wanla pour un parcours le long d’une rivière (30mn, 3220m, home stays, campings, T, C, E). En début d’après-midi, montée à la gompa pour une intéressante visite (attention ! l’édifice n’est pas ouvert en permanence, nécessité de se renseigner au village avant d’y grimper…). Transfert en voiture jusqu’à Gera à 7kms en amont de Mang Gyu, village que l’on rejoint en franchissant l’Indus au pont d’Alchi et en suivant la route RG sur 6kms (pas de camping officiel mais possibilité d’établir le camp dans un champ sous les abricotiers et les pommiers, avec les vaches alentours, il y aurait comme un petit air de Normandie…). En toute fin d’après-midi, montée en voiture en suivant de somptueuses gorges encaissées jusqu’à Mang Gyu et au-delà jusqu’à la gompa (3kms de plus), ensemble religieux remarquable en cours de restauration à l’été 2012. Après la visite, redescente sur Gera. Nuit sous tente. Jour 6 : Gera – Alchi – Saspol - Basgo – Phyang - Leh 3h30 de voiture Route de retour sur Leh très culturelle avec la visite de sites bouddhistes de qualité exceptionnelle. Tout d’abord, dès potron-minet, nous voici à Alchi au moment de l’ouverture : le village est encore ensommeillé, les touristes venus de Leh sont encore sur la route et n’arriveront au mieux que dans deux heures, les « marchands du temple » qui colonisent les abords du chemin qui mène au complexe bouddhiste ne haranguent pas encore le chaland pour écouler leurs colifichets. Il règne une atmosphère de campagne et on respire la sérénité… La visite des 4 gompas se déroule tranquillement, sans bousculade. On prend son temps pour apprécier les merveilles présentes sur le site datant des XIIe et XIVe siècles. Et puis on remonte vers le parking automobile encore désert pour s’engager dans une ruelle qui part sur la G puis un peu plus loin encore à G et arriver au niveau d’un pont qui permet de franchir une petite rivière. En face, on grimpe les quelques lacets pour atteindre un bijou de l’art bouddhiste, à savoir la gompa de Satsapuri, restaurée il y a peu et qui recèle des peintures murales de toute beauté sur deux étages (et auxquels on a accès, pas comme à Alchi…). Retour au parking et transfert en voiture de l’autre côté de l’Indus jusqu’à Saspol. Là, ce sont des grottes sacrées auxquelles on peut rendre visite : elles sont situées à la gauche du fortin délabré qui trône sur la moraine détritique. On y accède à pieds en 15mn en remontant une ruelle dans le village vers le N puis en traversant au mieux les champs pour arriver sur une piste. On la suit sur la D pendant 200m avant de partir dans la pente sur un sentier en lacets. Là aussi, un grand moment de contemplation minimaliste car l’espace n’est pas grand. Les peintures murales ceinturent la grotte de 10m², vraiment prenant. En sortant de la cavité principale, on peut rejoindre en quelques pas une seconde cavité sur la D malheureusement ouverte à tous les vents et à la pluie et dont les peintures sont défraîchies. Sur la G de la grotte principale, on plus facilement aller visiter une troisième grotte intéressante elle aussi. Redescente à la route par le même itinéraire pour continuer en voiture jusqu’à Basgo. Là c’est le château qui mérite une visite. On l’atteint en 10mn par une petite route de montagne qui part de la NH-1 au pied des larges lacets qui descendent du col bien avant d’entrer dans le village proprement dit. Le site présente une alternance de ruines (la forteresse) et de belles gompas restaurées il y a peu. On peut visiter 3 chapelles qui se situent les unes en dessous des autres le long de la crête avant de descendre par un sentier bien aménagé jusqu’au village lové au pied des parois détritiques sur lesquelles le fortin a été édifié. On retrouve la voiture pour un transfert vers Phyang, profonde vallée verdoyante au milieu de laquelle trône un ensemble monastique perché sur un tertre. Visite passionnante également avec une particularité un peu « acrobatique » pour rejoindre la gompa supérieure. Et puis pour finir en beauté, pourquoi ne pas poursuivre quelques centaines de mètres vers le fond de la vallée pour rendre visite à la toute petite gompa de Guru Lha Khang, un bijou oublié de tous mais qui mérite assurément un détour. Retour sur Leh. Nuit en guest-house. Créé par Pierre MARTIN 3 © Ce document est à usage privé. Toute utilisation à fins commerciales est strictement interdite. L’auteur décline toute responsabilité dans d’éventuels accidents qui pourraient survenir lors de l’exécution de tout ou partie du programme. Trekkings hors des sentiers battus www.martinpierre.fr PREPARATIFS Documentation et cartographie Côté guides papier : - Pour la région spécifique du Ladakh, quelques ouvrages en français mais surtout en anglais : on peut recommander la publication locale Insight Ladakh de P.Kumar Das et T. Phunchok (ed. Ratna Voyages Publications). - Plus large est le domaine couvert par le très célèbre Trekking in the Indian Himalaya (ed. Lonely Planet) mais bien pauvre en renseignements fournis, Trekking and climbing in the Indian Himalaya de H. Kapadia (ed. Globetrotter) avec quelques circuits réalisés au Ladakh (Tsokar, Tsomoriri, Grande Traversée du Zanskar Nubra, etc.) et surtout le plus recommandable Trekking guide to the Western Himalayas de D. Chaudhry (ed. Collins). Côté cartes topographiques : - L’éditeur suisse Olizane a publié une série de 3 cartes au 1/150000e couvrant la totalité du Ladakh et du Zanskar et 1 carte au 1/300000e résumant les précédentes. Elles sont réellement fiables et disposent des courbes de niveaux avec une équidistance égale à 100m. On les trouve en France dans la librairie du célèbre magasin dont le nom commence par Vieux et finit par Campeur… Compter 15€ par carte. Pour ce trek, seules les cartes Nord et Centre sont utiles. - L’éditeur anglais Leoman a publié une série de 9 cartes au 1/200000e qui recensent la majorité des sentiers empruntés (références 1, 2, 3 & 9 pour le Jammu & Kashmir et 4, 5 & 6 pour l’Himachal Pradesh). On les trouve sur place à Rs200 pièce (pour ce trek, seules les cartes 2 et 3 sont utiles). En complément pour vous aider à vous y retrouver à Delhi et connaître les bons plans, glissez donc le guide du Routard Inde du Nord dans votre poche : bien que parfois laxiste sur les mises à jour des adresses qu'il conseille, il reste quand même une aide précieuse sur cette destination. Ordonnancement Ce trek a été monté en juillet 2012 en collaboration avec l’agence ladakhie Adventure Travel Mark (contact Sonam Dawa). Très impliqué dans la création de circuits originaux, il pourra vous organiser tout ce qui vous passe par la tête… Pour cela il peut s’appuyer sur une équipe de guides, de cuisiniers et d’assistants de route d’excellente facture. Pour mémoire sur ce trek, Minup était le guide, Mutup le cuisinier et Rintsen l’assistant. Le transport des bagages et de toute l’intendance s’effectuait par camion. Equipement Côté équipement, privilégiez les systèmes trois couches (possibilité d’écarts de températures importants d’une journée à l’autre). Il est conseillé de se munir de bonnes chaussures de rando bien que l’on puisse réaliser l’intégralité du trek en chaussures à tige basse. Il est aussi recommandé de se munir de sandales pour traverser les torrents, les inondations de l’été 2010 ayant causé de nombreux dégâts dans les vallées encaissées, faisant entre autres disparaître ponts et parfois portions de sentiers. Les bâtons vous aideront à sécuriser la marche sur quelques descentes de cols à la viabilité parfois incertaine et dans le passage à gué de nombreux torrents. Prudence est mère de sûreté ! Prévoir un sac à dos de 30 à 40 litres pour vos affaires de la journée, plusieurs gourdes d'eau (il faut beaucoup s'hydrater en altitude). Ne pas oublier de toujours avoir à portée de main le trio « chaleur garantie » comprenant gants, bonnets (ou encore mieux cagoule enveloppant le visage et le cou) et chaussettes : protéger les extrémités, c'est empêcher le refroidissement de s'opérer et la sanction immédiate du mal de tête de se déclencher. Même si dans la majorité des cas, il restera au fond de votre sac. Dans un sac type marin si possible étanche (pas de valise), vous aurez disposé le reste de vos affaires pour passer une bonne nuit, entre autres un duvet sarcophage -10°C et des vêtements type Damart pour le haut et le bas. Le drap en soie fait gagner 3 à 4°C. En option pour les frileux invétérés une couverture supplémentaire en polaire à glisser dans le sac de couchage mais les températures nocturnes sont de loin beaucoup moins basses qu’au Népal à la même altitude… Pas de possibilité quotidienne de rechargement des équipements électroniques. J’ai inscrit dans le texte du topo le sigle E(lectricité) pour vous informer des emplacements où il était éventuellement possible de disposer d’une prise électrique 220v (je ne garantis quand même pas que cela sera opérationnel au moment où vous en aurez besoin…). Si vous avez besoin de recharger des batteries (appareil photo, caméra, laptop, etc.), il vous faudra emporter un panneau solaire et une batterie tampon multi connecteurs. Quant à utiliser votre mobile GSM, oubliez ! Toute la zone est militarisée : vous perdrez le roaming en quittant l’aéroport de Delhi, vous ne le retrouverez qu’en revenant à Delhi, pas avant… Difficile, car administrativement long, d’acquérir une carte SIM à Leh pour l’insérer dans votre mobile (si celui-ci n’est pas bloqué par votre opérateur). Toujours les militaires… J’ai quand même indiqué les couvertures GSM d’un C (qui veut dire Cellulaire) possible avec la carte SIM locale valable dans la province du J&K. Et ne parlons pas de téléphone portatif satellite : totalement interdit d’importation au Ladakh ! Quelques téléphones fixes sont installés avec parcimonie dans les villages que vous traverserez. Quand partir ? Le régime de moussons auquel l’Inde est soumise ne touche pas le Ladakh, le Zanskar et la partie N de l’Himachal Pradesh car ces régions sont protégées par une première barrière montagneuse. Par contre, la saison estivale est la seule possible pour randonner (mi-mai à fin septembre) mais les habitués de cette région commencent à constater un dérèglement du climat avec des périodes de pluie imprévisibles (les tendances barométriques ne semblent pas donner d’indications fiables…). SUR PLACE Comment y aller ? Air India propose depuis 2009 au départ de Paris-CDG terminal 2F un vol de nuit sur Delhi trois à cinq fois par semaine. On arrive vers 9h du matin à Delhi, ce qui laisse une grande partie de la journée pour explorer quelques coins de la mégapole. Sur place, à l'arrivée à l’Indira Gandhi International Airport (IGIA terminal T3), vous pourrez prendre le métro, construit en 2010 à l’occasion des Jeux du Commonwealth. Il vous déposera quelques dizaines de minutes plus tard en plein centre de Delhi où vous trouverez aisément un hôtel, par exemple dans le quartier de la gare centrale (Pahar Ganj). Pour se rendre à Leh, vous pouvez réserver sur internet votre vol DEL – IXL (prévoyez une journée de battement sur Delhi en cas de retard de votre vol de Paris) dont le prix s’inscrit entre 90 et 200€ l’aller simple pour des départs obligés entre 5h30 et 7h du matin (comme vous allez atterrir sur une des pistes commerciales les plus hautes du Monde à 3300m, l’Airbus A320 nécessite un peu d’air frais pour la portance, ce qui lui évitera de s’écraser au sol comme un fer à repasser et lui permettra de s’envoler en passant au-dessus du monastère de Spituk situé dans l’axe de la piste et non pas en traversant la pièce où les moines sont rassemblés pour la prière ; ça fait désordre…). Deux compagnies opèrent sur la destination : Air India et Jet Airways. KingFisher Airlines a déposé son bilan au printemps 2012. Les vols partent tous du terminal T3 (aéroport international). A Leh, taxi pour remonter du fond de la vallée vers la ville perchée 250m plus haut. Pour la journée d’acclimatation et de visite de monastères situés le long de l’Indus, prévoir la location groupée d’un 4x4 avec chauffeur ou minibus 6 ou 9 places. Vous pouvez vous inscrire dans n’importe quelle agence de treks dans la ville. Logement et nourriture A Delhi : Pas besoin de réserver à l’avance, il y a pléthore d’établissements et vous vous rendrez bien vite compte que les prix présentés sur internet sont 2 à 3 fois plus élevés que la réalité du terrain. Ca négocie sec ! A Leh : La nourriture proposée dans les restaurants est souvent de bonne qualité et saine. La viande doit quand même être bien cuite ; si vous en doutez, allez donc faire un petit tour sur les marchés… Pas mal d’épiceries et de magasins de produits locaux (miel, confiture d’abricot, jus de pommes délicieux, etc.). Nombreuses bakeries qui concoctent d’excellents gâteaux. Par contre vous aurez beaucoup de difficultés à dégoter de la bière, serait-ce en rapport avec la forte concentration de militaires sur place ? N'hésitez pas non plus à aller goûter les repas composés dans de petits restaurants de Créé par Pierre MARTIN 4 © Ce document est à usage privé. Toute utilisation à fins commerciales est strictement interdite. L’auteur décline toute responsabilité dans d’éventuels accidents qui pourraient survenir lors de l’exécution de tout ou partie du programme. Trekkings hors des sentiers battus www.martinpierre.fr quartier, mais ceci dit, comme vous allez décliner toute la panoplie de la cuisine indienne pendant pendant les 6 jours du trek (légumes, légumes et parfois aussi légumes…), ne vous empêchez pas de manger de bons plats à des prix très abordables pendant que vous êtes en ville. Tiens, essayez donc le restaurant « Zambhala » situé dans le quartier de Chanspa, vous m'en direz des nouvelles de leurs canellonis aux épinards frais cueillis du jardin et à la ricotta… Certes, il faut compter 3/4h d’attente, mais « ça le fait… » ! Ce n’était qu’un exemple parmi beaucoup d’autres et à des prix minis, minis. Côté guest-houses, il y en a partout, pour tous les goûts et toutes les bourses aussi. Quelques adresses qui ont toutes comme caractéristique de proposer des lits fermes comme une planche de bois. Certes, il y a bien entendu aussi des hôtels un peu plus sélects pour les personnes désireuses de disposer d’une couche douillette… Il n’est pas rare que la fourniture d’électricité soit suspendue une heure ou deux, voire un jour entier. Si vous avez impérativement besoin de recharger des appareils électroniques, guettez et sautez sur l’occasion. Ou alors retour à la proposition de disposer d’un panneau solaire et de la batterie tampon exposé dans la sous-rubrique Préparatifs. En trek : La pension complète est assurée. Les cuisiniers sont rompus à accompagner les groupes de trekkeurs occidentaux et savent parfaitement accommoder les repas aux exigences ou désirs des clients. Avant le trek, discutez avec votre sirdar pour mieux cadrer vos besoins. Si vous ne supportez pas la confiture Mixed Fruits ou le Ketchup vert fluo, dites-le lui avant qu'il ne se les procure. Comme il ne s'approvisionne que dans la capitale, il est encore temps... Pareil pour le thé : les cooks ont tendance à ne vous proposer que des sachets de miettes de thé (ça fait occidental...) : c'est immonde ! Préférez-leur du thé en vrac (type Nilgiri ou autres) que vous trouverez (en cherchant un peu) dans les quelques tea-shops de Leh et demandez juste une bouilloire d’eau chaude. Aucun problème pour en faire de même dans les guest-houses… On trouve parfois quelques « boutiques » à proximité des terrains de camping. On peut y trouver tout ou rien (mais plutôt rien…) : thé, Coca Cola ou Pepsi, Fanta, parfois bière GodFather ou KingFisher, des sachets de noodle soups, etc. Dernier conseil à suivre à quelque endroit où vous vous trouviez : n'oubliez pas vos pastilles purifiantes pour traiter l'eau que vous allez boire (Aquatabs ou Hydroclonazone). Points d'intérêt C’est un trek à l’engagement sportif très modéré. S’inscrivant sur une période d’une semaine, il est varié en termes de paysages : des champs en terrasses (le village de Yangthang en est l’archétype), des moraines et des cols arides à la végétation plus que rare, une gorge profonde parcourue par une rivière parfois tumultueuse. On croise beaucoup de villageois tout au long du parcours et les rencontres sont enrichissantes. Découverte intéressante de cette région d’inde du Nord, on peut considérer ce trek comme initiatique avec en plus l’aspect culturel associé sous la forme des visites de nombreux monastères bouddhistes. Il est certain que ce périple saura combler les amateurs curieux, érudits et avides de découverte. Créé par Pierre MARTIN 5 © Ce document est à usage privé. Toute utilisation à fins commerciales est strictement interdite. L’auteur décline toute responsabilité dans d’éventuels accidents qui pourraient survenir lors de l’exécution de tout ou partie du programme. Trekkings hors des sentiers battus www.martinpierre.fr