1 Territoire d`Ottignies-Louvain-la-Neuve Démarche prospective à l

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1 Territoire d`Ottignies-Louvain-la-Neuve Démarche prospective à l
Territoire d’Ottignies-Louvain-la-Neuve
Démarche prospective à l’horizon 2050
Que voulons-nous pour notre territoire et comment y arriver ?
Comité de Pilotage
Jean-Louis Dethier, Président
Nadine Fraselle, Hadelin de Beer, Michel Goffin et Julien Tigel-Pourtois
Avec le soutien de la Ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve
Contact: Permanence du Comité de Pilotage
Tara Mc CARTHY
Ville d'Ottignies – Louvain-la-Neuve
Avenue des Combattants, 35
1340 Ottignies Belgique
[email protected] www.olln2050.be
Octobre 2011/Document de travail/ COPil/OLLN2050-V8
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Vous pouvez porter les fruits d’une vision commune…
Imaginez que vous puissiez, aujourd’hui, vous adresser aux décideurs ottintois, publics et
privés, d’il y a 40 ans… et que vous puissiez influencer les décisions prises à l’époque pour
agir sur le présent… Que leur diriez-vous ? Auriez-vous des demandes à formuler ?
Imaginez que vous avez ce pouvoir, ici et maintenant, pour agir sur le futur d’OttigniesLouvain-la-Neuve, dans 40 ans…. Que vous soyez « acteur » du territoire (décideur,
entrepreneur, administrateur…) ou simple « utilisateur » (habitant, travailleur, navetteur), il
ne s’agit pas de dresser une liste d’utopies que d’autres n’auraient plus qu’à s’évertuer de
mettre en œuvre. Au contraire, nous vous avons invités à imaginer OLLN en 2050 : une
localité dans laquelle vous (ou vos descendants) habitez, travaillez, évoluez, en fonction des
contraintes actuelles mais également futures, que la Ville se doit de concilier…dès
maintenant. Nous vous avons demandé sur quelles valeurs vous aimeriez qu’elle se
développe. Vous avez le pouvoir de baliser le futur de notre localité et d’intégrer, dans vos
décisions et actes quotidiens, les réflexions suivantes : dans quel sens est-ce que j’influence
le développement du territoire ? Est-ce que je réponds aux enjeux majeurs qui s’adressent à
OLLN ? Dans quelle mesure mes successeurs auront encore la voie libre pour tendre vers
ce futur souhaité ?
Le dossier qui suit présente l’état d’avancement de la démarche prospective menée depuis
2009 par un groupe de citoyens d’Ottignies-Louvain-la-Neuve (commune du Brabant Wallon,
en Région Wallonne), avec le support de la Ville.
Cette démarche est née d’une préoccupation partagée : le monde change de plus en plus
vite, et ceux qui ne parviennent pas à s’adapter aux évolutions risquent de devenir victimes
de ces changements. Il est donc nécessaire de s’interroger sur ceux qui peuvent advenir, de
rendre chacun conscient des enjeux qu’ils représentent, et d’encourager des initiatives
individuelles ou collectives de nature à les préparer.
Plusieurs dizaines d’acteurs, de décideurs, de citoyens participent très activement à cette
réflexion, que nous avons structurée et encadrée en nous inspirant de la méthode de
prospective territoriale développée par l’Institut Destrée (www.institut-destrée.eu).
Au moment où sa première phase (prospective) est terminée, nous avons voulu en rendre
compte, et mettre un premier rapport à disposition de tous les citoyens, mais aussi les
entreprises et les institutions actives sur la commune.
Celui-ci résume et récapitule les acquis de notre réflexion collective en deux parties :
I. Le trajet déjà parcouru et les enjeux d’avenir
Pour nous projeter dans l’avenir, nous avons d’abord voulu analyser le présent et le passé :
d’où venons-nous, quelles ont été les grandes étapes de la construction de la collectivité
que forment aujourd’hui les habitants d’Ottignies-Louvain-la-Neuve, et comment peut-on
caractériser sa situation et sa dynamique actuelles ?
Nous avons ensuite, à l’aide d’experts, identifié les évolutions qui, de notre point de vue
actuel, vont influencer notre vie de façon importante d’ici 2050, et les avons exprimés sous
forme d’hypothèses de travail, de postulats concernant l’avenir sur lesquels nous appuyer
pour formuler les enjeux du développement d’Ottignies-Louvain-la-Neuve d’ici 2050.
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II. Le futur souhaité et les conditions de sa réussite : OLLN en 2050….
Pour faire réfléchir chacun à ces enjeux, pour sonder les cœurs et les esprits de notre
communauté, nous avons construit, avec une centaine d’acteurs et de citoyens de la ville,
une vision commune d’OLLN en 2050 : quelles structures, quels modes de vie imaginonsnous avoir mis en œuvre pour vivre heureux et en harmonie ? Comment nous serons-nous
adaptés à ces enjeux pour en arriver là ?
Pour partir de la réalité des citoyens et des acteurs communaux, nous leur avons proposé de
construire cette vision comme un sorte de fresque de la vie quotidienne à OLLN en 2050,
afin de traduire la manière dont ils imaginaient concrètement avoir ensemble fait face aux
changements exprimés dans la première partie de notre travail. Sans doute quelque peu
difficile à s’approprier pour ceux qui n’auront pas participé à sa construction, cette vision
traduit concrètement des désirs, des valeurs, mais ne constitue évidemment pas un objectif,
ni même un idéal à atteindre. Elle recèle par contre des informations importantes sur les
orientations que les citoyens présents ont souhaité voir prendre à leur vie et à son cadre,
que nous décodons et analysons pour en tirer des orientations à retenir.
En complément à ces comptes-rendus, nous vous invitons dans une troisième partie du
rapport à continuer la démarche avec nous en répondant à la question : « Comment
préparer et construire ensemble 2050 ? »
Sur la base très riche de ces travaux, nous allons en effet lancer une réflexion sur la manière
pour chacun d’en concrétiser les enseignements dès aujourd’hui dans des actions qui
contribueront à préparer et à construire ensemble un futur répondant aux attentes
exprimées.
Le lecteur trouvera enfin une présentation de la méthodologie et ses étapes, ainsi que des
informations complémentaires en annexe.
Nous tenons aussi à remercier l’ensemble des participants y ayant contribué :
- le Conseil communal de la Ville d’OLLN
- le Collège des Bourgmestre et Echevins de la Ville d’OLLN, pour son soutien
- le Comité d’Evaluation et de Suivi du Développement Durable de la Ville d’OLLN
- les représentants des services communaux de la Ville d’OLLN
- M Bruno Delvaux, Recteur de l’UC Louvain, pour son soutien
- les habitants du territoire, qui se sont investis dans la démarche, parfois sans
mesurer leur effort
- les experts qui ont apporté leur contribution en termes de connaissances, d’expertise
et de méthodologie (MM L.Possoz, A.Lambert, M.Wauthelet, Th.Eggerickx,
B.Ippersiel et M Benoît Macq, Prorecteur UCL, MM.Van Cutsem et Ph.Destatte de
l’Institut Jules Destrée)
- la Maison du Développement Durable, pour son appui logistique
- Mmes Hemeleers, Pire et Hagon, de l’administration de la Ville d’OLLN.
Comité de pilotage OLLN2050
(Julien Tigel-Pourtois, excusé)
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Sommaire
I. Le trajet déjà parcouru et les enjeux d’avenir
I.1. D’où venons-nous (diagnostic)
I.2. Postulats pour les 40 prochaines années
I.3. Les enjeux qui demandent une vision d’avenir pour 2050
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II. Le futur souhaité et les conditions de sa réussite : OLLN en 2050….
II.1.Vision commune
II.2 Analyse et décodage
III. Comment préparer et construire ensemble 2050 ?
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IV. Annexes
IV.1. Présentation de la méthodologie et ses étapes
IV.2. Vision commune OLLN2050 : idées supplémentaires
IV.3. Sources et contacts
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I. Le trajet déjà parcouru et les enjeux d’avenir
I.1. D’où venons-nous ?
L’histoire : évolutions et ruptures sur 150 ans
Avant 1855 : Ottignies est un village agricole, dépendant de Mousty. L’ensemble du territoire
est rural, constitué principalement de fermes. La population agricole croît. Mais la vallée de
la Dyle est aussi ponctuée d’artisanats et de petites industries, liées à la transformation de la
production agricole ou à la confection de produits bruts (papier, fibre,..) – besoin en eau
important, utilisation comme force motrice.
De 1855 à 1920 : La création des deux lignes de chemins de
fer et d’une gare hors des centres urbains bouleverse
Ottignies, Limelette et Mousty : industrialisation de la vallée
(filature, limerie, brasserie,…), urbanisation progressive des
abords de la gare (Limelette et le centre d’Ottignies) avec la
construction à la fois de villas, de maisons de ville. La
population agricole décroît de presque 50%. Des cheminots
s’installent et les navettes liées au travail se développent (les
métiers du bâtiment vers Bruxelles, les ouvriers d’industrie vers Ottignies). La source
principale d’énergie est le charbon.
De 1920 à 1940 : L’accroissement de la population ouvrière d’abord, employée ensuite – des
agents de la fonction publique naissante, aussi – s’amorce. L’agglomération en fond de
vallée et à l’arrière de la gare s’intensifie, avec les premières maisons sociales et les
lotissements privés. Charbon et pétrole sont les sources principales d’énergie et de
production de chaleur. Le recours à l’électricité est en développement.
De 1945 à 1970 : La création des quartiers du Tiernat et du PetitRy donne son caractère de « mixité sociale » à la commune,
aussi au Buston et à Mousty. La population ouvrière et employée
(secteurs privé ou public) se développe dans un triple
mécanisme sur la période : d’abord travailler sur place ou se
rapprocher de Bruxelles (Charleroi, Namur, Luxembourg),
ensuite quitter Bruxelles. La population agricole ne représente
plus que 20% de ce qu’elle était à la fin du 19ème siècle. Se développe l’économie de
services et de commerce. Les bâtiments et infrastructures de transport sont conçus comme
si une quantité équivalente d’énergie allait être « indéfiniment » disponible pour les
alimenter. Le charbon disparaît peu à peu, pour être remplacé par le pétrole puis le gaz.
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De 1970 à 1990 : La fusion des communes puis le transfert de
l’UCL avec la création de LLN seront deux facteurs déterminants
de l’évolution de ce qui deviendra la Ville d’Ottignies-LLN,
comme l’avait été auparavant l’implantation de la gare. Mais on
constate aussi la diminution constante de la population agricole,
la fermeture des industries lourdes et l’accroissement du
chômage (fin de la période « ouvrière »), le développement du
tertiaire (la consommation), l’exode urbain vers la « campagne » (accentuation de la
migration de « familles d’employés ») et le zonage des activités sur le territoire. Au plan
urbanistique, c’est la période aussi du développement des lotissements avec villas « quatre
façades » hors LLN. L’accroissement du logement social (création du Bauloy et de la
Chapelle aux Sabots, extension au Buston et à Mousty, création au Biéreau, à l’Hocaille et
Lauzelle) fixe un équilibre autour de la règle de 10% du bâti, ce qui constitue une originalité
communale. Le développement de LLN accentue le côté « ville » d’une part et celui de
« village résidentiel » d’autre part. En-dehors des zonings, les terrains à vocation artisanale
ou industrielle s’amenuisent, donc la mixité des fonctions. Gaz, pétrole, et électricité sont les
sources principales d’énergie et de production de chaleur au plan local : il n’y a que peu de
conscience du défi énergétique qui s’était annoncé lors du 1er choc pétrolier.
De 1990 à 2010 : L’activité économique a basculé vers le tertiaire, avec 3
pôles attractifs : l’UCL (enseignement, recherche), la Clinique St-Pierre et
le Centre William Lennox (santé), le zoning (recherche appliquée et
production). Aujourd’hui (chiffres IBW), 4% de sièges d’exploitation sont
dans le secteur primaire (agricole), 15% dans le secondaire, 80% dans le
tertiaire. L’emploi industriel et de service public a fortement diminué pour
faire place à de l’emploi privé ou non marchand de qualification haute ou
moyenne, avec une partie d’emplois peu qualifiés et/ou peu rémunérés
dans le commerce, l’Horeca et les services aux personnes. L’attractivité
de la commune est renforcée également par l’accentuation des facilités
de navettes quotidiennes. La transformation de la population est évidente : forte extension
de la classe moyenne et des diplômés de l’enseignement supérieur, départ des enfants de
(voire des) familles moins qualifié(e)s et/ou en chômage avec concentration des familles
précarisées dans le logement social locatif, haut taux de ménages à un seul adulte
(célibataires, familles monoparentales, veufs/veuves), taux de jeunes encore important mais
solde migratoire positif par l’arrivée d’une population âgée aisée (centres de LLN et
d’Ottignies), pluri-culturalité de plus en plus diversifiée. L’habitat est en transformation
constante : extension et densification du bâti, rénovation et augmentation des volumes,
renchérissement de l’accès, diminution de la mixité sociale (la règle des 10% n’est plus
rencontrée) et fonctionnelle (utilisation des terrains libres pour l’habitat dans les zones à
densité élevée). Au plan environnemental apparaissent les premiers bâtiments moins
énergétivores mais la pensée quant à l’accès maîtrisé d’une énergie disponible à suffisance
perdure. Dernièrement se confirme l’axe d’un développement des infrastructures favorables
aux transports en commun (RER) et à la mobilité douce (vélo).
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Aujourd’hui
La préservation de l’espace rural, à l’ordre du jour depuis les années 80, est une question
toujours d’actualité dans les préoccupations. Mais l’espace bâti s’est accru et s’accroît
encore, également en dehors des centres. Aussi, la bio-capacité du territoire communal s’est
réduite. Depuis fort longtemps, la production agricole ne couvre qu’une faible part de nos
besoins en nourriture. Le prix des terres agricoles monte, le revenu à l’hectare ne suit pas le
mouvement : la production agricole vendue selon les standards mondiaux est peu rentable,
malgré les économies d’échelle. L’espace pour créer des cultures vivrières dans une logique
de proximité (potagers individuels, jardins collectifs, entreprises locales) fait défaut.
Le patrimoine environnemental (hors biodiversité) est constitué des ressources en eau, en
biomasse, en sol. La qualité des eaux souterraines s’est dégradée au cours de ces 40
dernières années, à cause des nitrates et pesticides. Certains captages ont dû être fermés.
Comme partout en Wallonie, la qualité des sols est menacée : tassement, érosion et perte
d’humus.
Plusieurs sites sont d’intérêt voire de grand intérêt biologique : comme Rofessart et le bois
de Lauzelle. Ces sites ont été rachetés par des autorités publiques et parapubliques. Le
diagnostic communal sur l’évolution de la biodiversité n’est cependant pas connu.
Plusieurs initiatives locales ont été prises en faveur de la préservation de la nature : un
réseau séparatif de collecte des eaux usées pour LLN (mais l’engorgement des collecteurs
dû à l’accroissement de la population et à l’imperméabilisation des sols reste à résoudre), un
Plan Communal de Développement de la Nature (qui a développé des axes de travail par
rapport aux captages d’eau, à la qualité des eaux de surface et souterraines, à l’épuration
des rivières), le Contrat de rivière Dyle-Gette, une gestion proactive des déchets ménagers
(soutien au compostage, collecte sélective des organiques ménagers),… Malgré ces actions,
l’empreinte écologique par habitant a continué de croître. Cette pression sur la nature
dépasse en grande partie le cadre d’action communal.
La dynamique de tertiarisation de l’économie se poursuit. Les demandes continuent à affluer
dans le même sens et peu d’espaces sont réservés ou accessibles aux potentialités
d’activités artisanales, industrielles et/ou d’économie sociale. L’impact : un manque
d’emplois pour des profils manuels et techniques, voire une offre limitée aux seuls emplois
« atypiques ». Ceci s’observe depuis 1980 avec un taux de chômage non négligeable
(14%) : les catégories les plus touchées sont la main d’œuvre peu ou pas qualifiée. Si
Ottignies-LLN est un des deux pôles d’emploi du Bw, une part importante des travailleurs
vient d’ailleurs et beaucoup de ses habitants travaillent à l’extérieur (Brabant wallon,
Bruxelles). Il y a donc depuis longtemps un chassé-croisé et cette dynamique (avec le RER)
n’est pas prête de s’arrêter.
Du point de vue des commerces, l’évolution montre la disparition progressive des
commerces de proximité au profit de l’implantation de centres commerciaux, d’abord à
Wavre puis sur le territoire (Douaire). L’arrivée de l’Esplanade, en 2005, a changé la donne.
D’autres chaînes commerciales sont accessibles à moyenne proximité (Corbais, Wavre,
Court-St-Etienne). Les deux pôles commerciaux de l’entité se sont développés : ici aussi,
on constate un certain « chassé-croisé » des consommateurs. Le lien entre production locale
et consommation a quasiment disparu.
Au plan de l’habitat, l’attractivité immobilière s’accompagne d’un renchérissement des biens
tant à la vente qu’à la location. Le problème de l’accès (niveau de revenus) se traduit par
une modification sociodémographique, avec effet sur la mixité socioculturelle. La
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densification, déjà entamée, entraîne la transformation de l’entité, d’un modèle basé sur la
« résidence à la campagne » vers un modèle basé sur « la ville verte ».
Les énergies alternatives sont peu présentes : il s’agit d’infrastructures de particuliers
(panneaux photovoltaïques ou thermiques, poêles à bois,…). Du côté public, une
cogénération à l’huile de colza a été mise en place. Côté entreprises, quelques entreprises
ont été recensées comme actives dans le domaine (Dapesco, SunSwitch notamment).
L’ensemble de la production alternative ne semble pas dépasser un pourcent de production
par rapport à la consommation d’énergie.
I.2. Postulats pour les 40 prochaines années
Une énergie plus chère et moins abondante. A l’horizon 2050, nous observerons un niveau
de production de pétrole au niveau mondial bien moindre que le niveau de 2010. Avec la
croissance de la population, la disponibilité de pétrole réparti équitablement par tête sera
réduite de deux tiers (= - 66%). Il en va de même pour le gaz naturel tel qu’exploité
aujourd’hui (cette tendance reste semblable même si on tient compte du gaz de schiste).
Pour le charbon, le pic de production est plus éloigné, mais les autres impacts du charbon
sont si néfastes que sa production ne sera pas en hausse au point de compenser la perte de
production de pétrole et de gaz. Ceci entraînera une nette augmentation du coût des
énergies fossiles, donc aussi des produits dérivés (plastiques …).
Graphique extrait de la présentation de
Michel Wautelet, UMH, le 23 mars 2011 (conférence préparatoire :
« Pic de pétrole et disponibilités énergétiques à l’horizon 2050 »)
Bien qu’il reste des incertitudes, la production d’énergie renouvelable va augmenter mais ne
comblera pas le fossé entre le niveau actuel de consommation fossile et le niveau futur. En
particulier, comparativement à d’autres territoires, le territoire communal ne sera pas grand
producteur d’énergie renouvelable (parmi les énergies renouvelables, l’éolien de grande
dimension n’est pas présent, car peu adapté à la configuration du territoire et ne constitue
pas aujourd’hui une alternative crédible de grande ampleur).
Il est probable aussi que la nécessité de protéger le climat nous force à réduire davantage
l’utilisation de l’énergie fossile et/ou en tout cas augmente fortement son coût.
Par conséquent, on utilisera plus rationnellement l’énergie et chacun verra sa
consommation limitée, donc on verra une limitation du trafic des biens et des personnes.
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Modification des consommations et productions de nourriture, de biens et de transport. La
réduction du trafic (voir ci-dessus) aura comme impact un besoin dérivé d’avoir accès à des
productions alimentaires locales pour les produits frais. Le territoire communal au sens strict
restera insuffisant pour couvrir la demande en nourriture de leurs
habitants : il y aura forcément des échanges avec les territoires
administratifs voisins. Les produits utilisés auront une durée de vie plus
longue pour conserver l’énergie grise, ils seront réparés.
Les modes d’habiter seront différents. Le solde migratoire vers OLLN
(voir ci-après) entraînera une augmentation et une densification des
surfaces urbanisées. La raréfaction énergétique entraînera des
changements des habitations : au minimum mieux isolées, mais fort
probablement plus petites, plus concentrées autour des nœuds de communication
ferroviaires, plus denses. La densification de l’habitat occasionnera une demande de
davantage d’espaces verts pour compenser en qualité de vie.
Minimum 45.000 personnes, maximum ? On verra un accroissement de la population
locale. 400 ha de zones urbanisables non bâties peuvent accueillir au minimum 15.000
nouveaux habitants. Le RER rendra le territoire très attractif. Deux zones (Gares Ottignies et
LLN) sont prévues à court terme pour 10.000 habitants. On assistera à un vieillissement
croissant de cette population. LLN et le centre d’Ottignies sont très attractifs pour cette
population. Il y aura une force « naturelle » qui mènera à un écart croissant entre deux
tranches d’âges distantes (les 20-29 ans et les +65 ans, dont l’espérance de vie croît). Vu la
présence de l’UCL, il y aura une prédominance d’habitants avec un haut niveau de
formation. On assistera aussi à un accroissement du nombre de personnes de culte non
chrétien.
Graphiques extraits de la présentation d’André Lambert, Démographe, Adrass
(conférence préparatoire du 4 mai 2011)
à gauche : une hypothèse de projection de la population sur le territoire d’OLLN à 2030,
à droite, une projection, basée sur les mêmes hypothèses, à 2050
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La concurrence sur les terres sera très forte, leur qualité est menacée. La pression sur le prix
des terres agricoles restera très élevée. Il y aura une concurrence très forte entre les besoins
de nourriture et d’énergie, des espaces bâtis et des espaces verts récréatifs. Le
réchauffement climatique menacera encore davantage la biodiversité et la qualité des
espaces verts. Le maintien de sols productifs ne pourra se réaliser à méthodes agricoles
constantes.
Demande en travail plus importante et plus diversifiée. Vu l’accroissement de la population, il
y aura une demande plus importante de postes de travail (en volume, en répartition,) et vu la
diversité socio-économique minimale qu’il y aura sur le territoire, il y aura une demande de
type de travail diversifié (en qualification). La raréfaction des énergies fossiles (voir fiche
« énergie ») et des ressources vierges développera l’économie du recyclage et de
l’efficience. Cette rareté accentuera encore le développement des services (Economie de
l’Immatériel) marchands et non-marchands. Il y aura par conséquent une demande et en
formation de base et en formation continuée.
Rythme de vie et rapports sociaux influencés par la technologie. En 2050, nous vivrons dans
un monde conditionné par des technologies notamment de communication, avec comme
conséquence un accroissement de l’emploi dans ce secteur (robotique, programmation …)
et une automation du secteur des services (autonomie, aide aux personnes, soins de santé
…). Le monde sera aussi conditionné par des services de proximité et des formes de travail
flexibles, avec comme conséquence une diversification du travail, des horaires, et donc des
rapports sociaux usuels.
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I.3. Les Enjeux qui demandent une vision d'avenir pour 2050
1. Fédérer les principaux acteurs communaux autour d’un projet commun
L’avenir de la collectivité (acteurs, résidents permanents et de passage) sera profondément
déterminé par la qualité des relations entre les autorités communales et les autres acteurs,
en particulier l’université.
2. Gestion équitable et efficace du foncier
OLLN est la 3° commune du Brabant Wallon la plus de nsément peuplée. Ceci implique une
pression sur la demande de surface. La manière de gérer la demande orientera l’avenir.
3. Mixité sociale
OLLN se distingue par une mixité socioculturelle importante mais perçue comme menacée.
Des forces sociales poussent vers plus de ségrégation, d’autres vers plus de mixité.
4. Facteurs d’attractivité, leur diversification, leur « mixification »
Les facteurs d’attractivité de la commune s’expriment dans des registres différents : emploi,
qualité de vie, activités scientifiques, atouts culturels. Il existe un danger de figurer comme
une commune élitiste : on y viendrait parce qu’on en a les moyens financiers ou intellectuels.
Ceci au détriment d’un mélange d’activités sociales, artisanales et associatives plus
équilibré.
5. Identité d’OLLN et fédération de ses parties
L’enjeu est ici celui du dépassement ou non d’une vision de commune à deux pôles :
Louvain-la-Neuve d’un côté, Ottignies et les villages de l’autre.
6. Dynamique économique et scientifique spécifiques
Cette dynamique a été initiée par la proximité d’un pôle universitaire comme moteur principal
du développement socio-économique. Cette dépendance est aussi une fragilité à travailler.
7. Espaces de mobilité à long terme
Les espaces consacrés aux mobilités et à leurs à-côtés (parkings, services) sont très
importants à OLLN. Dans le cadre d’une mutation énergétique, faut-il prévoir de garder tant
de surface et si non, comment les transformer et les réaménager ?
8. Priorités énergétiques pour OLLN et ses leviers à court, moyen et long terme
Dans le contexte de raréfaction énergétique, comment assurer le chauffage du bâti (public et
privé) et des infrastructures ?
9. Ressources naturelles de et à OLLN
Suite à un constat d’urbanisation croissante du territoire et à son impact sur l’occupation et la
qualité des sols, sur la qualité de l’air, de l’eau, du paysage… les ambitions de la qualité
environnementale et de biodiversité à atteindre sont floues, comme les moyens à y
consacrer.
10. Positionnement et alliances entre OLLN et ses voisins
La commune doit-elle mener tous les combats identifiés seule, doit-elle rechercher des
partenariats avec les communes voisines ? Doit-elle s’affirmer comme capitale régionale de
la connaissance ? Doit-elle se positionner par rapport à la périphérie bruxelloise ?
Une nouvelle rupture ?
Il y a 40 ans, Ottignies vivait une rupture dans son histoire avec l’implantation de l’UCL et la
création de Louvain-la-Neuve. Faut-il envisager une deuxième rupture ? Des modifications
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de la façon d’enseigner qui changeraient le visage de l’UCL ? Des modifications mondiales
du paysage universitaires qui changeraient les centres de décisions ? D’autres ruptures ?
Comment s’y préparer ?
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II. Le futur souhaité et les conditions de sa réussite : OLLN en
2050….
II.1. Vision commune
La vision traduit un recueil d’images, de films, visant à montrer ce que ce sera OLLN en
2050. Il ne s’agit absolument pas d’une vérité scientifique, d’un recueil exhaustif de la
volonté de l’ensemble des citoyens. Il a pour vocation de dépeindre un futur souhaité et
d’initier une réflexion, une prise de conscience, sur la préparation de l’avenir du territoire.
Ndlr : Par souci de lisibilité, nous n’avons pas traduit l’ensemble des axes développés de manière
exhaustive dans le récit. Par contre, pour être complets, le lecteur trouvera, en annexe (page 24), des
idées supplémentaires recensées lors du forum citoyen du 14 mai 2011.
En ce 14 mai 2050, Bart descend du RER à Louvain-la-Neuve, en provenance de
Bruxelles. Aujourd'hui, il monte sur le vélo électrique à sa disposition via son abonnement
« TEC » pour ses déplacements de la gare au parc scientifique. Par ailleurs, il aurait pu
choisir de monter dans la navette électrique (disponible pour l’ensemble des employés de la
zone d'activités économiques) mais il la réserve aux jours de pluie, quand il n'a pas décidé
de rester télétravailler. Grâce aux moyens de communication actuels et aux habitudes de
travail, cette pratique est largement répandue et d’ailleurs fortement soutenue par les
employeurs puisqu’elle offre une grande flexibilité dans l'organisation du travail. Il faut dire
que dans le monde de la communication et de la créativité dans lequel nous vivons, travailler
chez soi ou au bureau revient presque du pareil au même. Bart a 50 ans: toute occasion
d'entretenir sa forme est bonne à prendre donc en route sans l'assistance électrique du vélo
! D'autres navetteurs l'accompagnent mais ils sont bien moins nombreux qu'il y a 40 ans. En
effet, au fil des années, de nombreux emplois ont été relocalisés au sein du pôle
d'excellence économique qu'est devenu Ottignies-Louvain-la-Neuve. Résultat de la proactivité et de la synergie entamée dans les années 2015 entre la commune et l’UCL et en
raison de l'attractivité de son territoire, on a vu naître une politique d'accueil et même de
recherche active d'entrepreneurs susceptibles d’attirer et de développer des entreprises qui
répondaient aux besoins du territoire. Autant les emplois sont essentiellement locaux, autant
la Ville accueille un patchwork de nationalités, réelle fierté au sein du Brabant Wallon voire
même du tout nouvel Etat Bruwal. Les relations internationales de l'UCL n'y sont bien sûr
pas étrangères. Les hautes technologies, un des domaines de prédilection historique de
l'université, et particulièrement en matière d'énergie (efficacité énergétique et
gestion/production à partir de sources renouvelables) et de communication sont une grande
source d'emplois de haute qualification et également de savoirs-faire (travaux manuels).
C'est ainsi que de nombreuses familles d’Asie et des Etats-Unis arrivent pour quelques
années (travail, recherche). Au vu de la qualité de vie, un grand nombre d’expatriés décident
d’y rester définitivement. Il aura ainsi fallu renoncer à des dizaines d’hectares de campagnes
pour construire suffisamment de logements, tout en densifiant les pôles d’habitats existants.
Depuis la mutation des formes d'enseignement grâce aux TIC et aux vidéo-conférences
notamment, la demande en logements estudiantins n'émane plus que de certaines
catégories d'étudiants: ceux en fin de cursus, en recherche d'interactions en "présentiel",
quand le décalage horaire ne permet pas d'alimenter les plates-formes de discussions avec
les professeurs en direct.
Par ailleurs, via ses passages fréquents dans un café citoyen, où il est rapidement devenu
RDJE (représentant des jeunes expatriés), Chang, un étudiant chinois arrivé il y a peu à
OLLN, a fait connaissance avec Hadelin, 82 ans, propriétaire d'un habitat kangourou à
Rofessart. Quand il avait 45 ans, il a tenté d'acheter une maison dans la ville universitaire
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mais les prix étaient bien trop élevés. Il s'est donc "exilé" dans un des villages. Sans enfants,
dans une maison finalement bien grande pour lui seul, il a ouvert certaines parties de sa
maison à la location pour des personnes qu’il choisit de profils et d'âges différents. En près
de 40 ans, que d'échanges d'expériences et de connaissances, que de bons moments
d'entraide et de rencontres !! Cette petite communauté a bien vite pris l'habitude que Chang
y vienne s’occuper du potager, qui constitue d’ailleurs l'essentiel de la superficie du jardin
d'Hadelin, à chaque printemps. La participation de Marianne, résidente elle aussi de
l'habitation multigénérationnelle, dans le potager, n'enlève rien à l'enthousiasme de Chang à
s'investir pour soulager le labeur d'une personne bien plus âgée que lui et surtout recevoir
ses conseils expérimentés ! Hadelin rémunère Chang avec "l'OLLN", monnaie locale,
apparue suite au crash boursier de 2023 et à l'effondrement du marché financier
international. Notez qu’après une période bien difficile pour tous, l'économie locale et les
services d'échanges locaux se sont vus nettement renforcés. Quand Hadelin s'est cassé la
jambe l'été dernier, il a pu compter sur le service aux personnes largement développé sur le
territoire pour suppléer à la difficulté d’avoir recours systématiquement aux spécialistes.
Ainsi, Chang l'a rapidement conduit à la Clinique St Pierre avec son vélo bi-place électrique
mais il a aussi pu bénéficier pour sa convalescence des massages divins de Marianne,
gratuitement, via le SEL. Quelques bouteilles du vin produit et embouteillé sur site lui ont été
offertes en remerciement (réchauffement climatique oblige, la pratique s’est largement
répandue auprès des résidents propriétaires qui ont la chance de disposer de quelques
ares). Vieillir ici est vraiment un réel plaisir, pour autant qu’on sache s’ouvrir aux autres et
activer toute une série de trucs et ficelles.
L'été, les tâches relatives à la production alimentaire nous occupent largement. C’est
également le moment privilégié de rencontrer toute une série de « jeunes », aux bagages
professionnels et culturels tellement diversifiés, qui nous proposent leurs services contre
rémunération ou paiement en produits maraîchers. Plutôt que de cultiver seuls nos lopins de
terre, c'est bien plus agréable et efficient de fonctionner à plusieurs, un peu dans un mode
coopératif, au sens des anciennes coopératives agricoles. D'ailleurs, ce sont maintenant de
nombreuses entreprises agricoles auto-gérées et employant de la main d’oeuvre locale qui
occupent chaque espace disponible entre les éco-quartiers. Essentiellement à CérouxMousty, zone dédiée principalement à l'agriculture paysanne, au même titre que la moitié
des 250 hectares du plateau de LLN. La Ville, commune pilote pour toute une série de
projets, tradition historique, a d'ailleurs affecté l'autre moitié de cette surface en zone de
maillage écologique Natura 2050. Elle se voit complétée par l'initiative de nombreux
particuliers d'affecter une partie de leur propriété (en général celle qui n'est pas consacrée
au potager), en zone naturelle. Les productions agricoles locales alimentent notamment les
marchés, dont le marché couvert de l'Esplanade et celui du Douaire, où l'OLLN est la
monnaie de référence. Hadelin et une de ses voisines, Ida, 65 ans, n'hésitent d'ailleurs pas à
y passer régulièrement. Ils ne trouvent en effet pas toujours ce qui leur faut dans la zone
multiservices. Celle de leur quartier héberge notamment une épicerie coopérative
coordonnée par Elise, mère de famille. Ses enfants passent la journée juste à côté, dans la
garderie-école. Elise s’est associé avec une entreprise d'économie sociale qui assure un
service de livraison de marchandises. En fin de journée, après avoir récupéré ses enfants,
sur le chemin du retour, ils s'arrêtent souvent au point café-librairie pour y retrouver des
riverains, y échanger des informations, gérer la vie de l’éco-quartier, discuter de l'affectation
de zones d'espaces publics, pendant que les enfants se plongent dans des livres ou jouent
avec l’un ou l’autre de leurs amis. Aujourd'hui, on prépare la prochaine réunion de la régie
foncière publique: on y votera la réaffectation d'un des anciens parkings souterrains de LLN.
Comme les "parkings" voisins sont déjà occupés par des ateliers de réparation de matériel
électro-ménager et de vélos, il est question d'y installer un espace multiculturel. Reste à
savoir quelles activités y organiser. Grâce au droit de préemption instauré il y a quelques
années, ce ne sont pas les moyens financiers qui manquent, c'est déjà une épine hors du
pied. En tout cas, d'après les discussions, la proposition d'en faire un hall de culture de
chicons a peu de chances de l'emporter cette fois. Quoiqu’il en soit, ce sera une réunion bien
Octobre 2011/Document de travail/ COPil/OLLN2050-V8
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chargée ! L'autre point à l'ordre du jour est l'implication de la régie dans le financement d'une
nouvelle entreprise qui souhaite s'installer dans le parc solaire. Certes, son projet répond aux
critères de la charte d'accès au site mais comment déterminer la part d'investissement
citoyenne et publique ? Il manque encore l'une ou l'autre zone de stockage d'énergie pour
couvrir la totalité des besoins d'approvisionnement pour le territoire. Ne vaudrait-il pas mieux
d'abord investir pour s'assurer que l'ensemble de l'énergie produite par le parc éolien, les
parcs solaires (thermiques et photovoltaïques) et la centrale de biométhanisation (alimentée
notamment par les litières des toilettes sèches des éco-quartiers) soit parfaitement
« maîtrisée » (production, transport, distribution) ? Il semble également qu’un plan de
financement énergétique pour les moins favorisés serait le bienvenu… Heureusement, deux
représentants d'ENERNOC, centre de dispatch et de gestion des flux énergétiques sur le
territoire de la commune, seront présents pour aider à faire un état des lieux.
Il n’existe quasi plus de voitures individuelles. Seules les voitures partagées ou à utilité
sociale constituent le parc automobile sur le territoire. Bart, qui a de bons souvenirs de la
configuration d'il y a 30, 40 ans, pourrait témoigner ici du renversement en matière de
transport ! Petit à petit, depuis le pic de pétrole en 2013, l'offre de transports publics
alternatifs (du vélobus au tram funiculaire en passant par les navettes électriques et le RER)
a augmenté, en développant des tarifs privilégiant les utilisateurs locaux et réguliers. Il en a
été de même pour ce qu'ils appelaient la mobilité douce en son temps, drôle de concept
inventé par des intellectuels à la recherche du temps perdu ? Quoi qu'il en soit, bien que des
voitures électriques circulent de nos jours, elles se font discrètes. Peu de personnes peuvent
se permettre d'en avoir pour leur seul usage individuel, vu les prix des combustibles…
L'automne et l'hiver, le territoire ralentit l'allure. Les jours froids et gris sont propices à vivre à
l'échelle de son quartier. Nous restons fort en contacts avec nos amis et voisins qu’ils soient
loin ou proches via l'internet gratuit et les caméras 3D portatives. Les cafés citoyens des
zones multiservices ne désemplissent plus ! Nous y préparons les projets du printemps
suivant et ils sont aussi le terreau de débats et de discussions sur comment vivre ensemble
en 2100, un nouveau projet qui sort des cartons du nouvel Etat autonome BRUWAL, qui se
conforme ainsi aux directives de la Fédération européenne.
Bienvenue à Ottignies-Louvain-la-Neuve en 2050!
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II.2. Analyse et décodage
La vision commune a été construite sur base des travaux d'un groupe de 120 citoyens. Nous
les avons réunis une journée, le 14 mai 2011. Les enjeux d'importance pour l'avenir du
territoire leur ont été soumis. Ils ont pris des options pour la majorité d'entre eux. Vous en
découvrirez d’abord une courte synthèse, un focus. Ensuite, nous présentons les options
retenues. Enfin, il reste des questions en suspens, des orientations, pour lesquelles des
souhaits n'ont pas été émis. Ce sont ces questions qui sont traitées dans la dernière partie
de l’analyse.
1/ Synthèse des idées majeures
De la trame de la vision commune se dégagent 5 idées, ou valeurs, phares :
COLLECTIVITE de vie : le désir de former une communauté, de vivre ensemble
ECHANGE de contributions : se centrer sur l’échelon local et faire corps face aux
difficultés attendues sont les conditions pour pouvoir vivre positivement les
restrictions liées à la crise énergétique pressentie (rapport au temps, moins de
mobilité)
MIXITE fonctionnelle : l’envie de mixité des fonctions résidentielle, de commerce,
d’accueil des jeunes
L’envie de proximité avec la NATURE
L’importance d’un projet commun qui fédère la VILLE et l’UCL autour de priorités
pour la gestion du territoire.
2/ Enjeux abordés
Vivre ensemble
De la vision commune, il ressort :
L’envie d’avoir recours à des réseaux de services décentralisés (zones multiservices)
La préférence pour un tissu mixte de logements et d'activités commerciales
La nécessité d’une régie foncière d’importance pour le marché immobilier
L’acceptation et le fait d’assumer que le territoire aura une attractivité renforcée
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Les citoyens réunis le 14 mai évoquent des éco-quartiers qu’ils définissent comme suit:
quartiers alliant mixité générationnelle et mixité de fonctions (résidentiel dans les parcs
scientifiques par exemple et activités artisanales au sein de zones d’habitat), denses,
alimentés en énergie via la biomasse (apports de biomasse notamment par les toilettes
sèches), comportant des habitats kangourous fréquents (co-location entre personnes de
générations différentes), utilisant des énergies renouvelables locales, connectés par un
réseau cyclable.
L'éco-quartier est pourvoyeur d'emplois: ouvriers agricoles travaillant dans l'entreprise
agricole auto-gérée, artisanat de récupération et réparation, services aux personnes à
domicile ou décentralisés par quartier (centres de jour pour personnes âgées,
handicapées,…). Les hôpitaux, cliniques, maisons de repos et de soins sont à la pointe
technologique et de l’intervention psychosociale : nous y allons quand les autres services ne
suffisent plus.
Par contre, la mixité sociale n'est pas clairement identifiée : est-ce uniquement un brassage
de nationalités ou cela va-t-il jusqu’à la mixité socio-économique ? Pour l’augmentation du
bâti, les catégories de maîtres d'ouvrages ne sont pas spécifiées (promoteurs privés et/ou
publics ?). Les pourcentages de logements moyens et ceux adressés aux publics précarisés
n'ont pas été proposés, sachant néanmoins que ces types de logements seront répartis dans
le tissu d’habitations (pas de zones affectées exclusivement à un type ou un autre de
logement).
Un des experts ayant participé à la démarche (B. Ippersiel, ICEDD) attire l'attention sur la
nécessité de concilier: l'éco-mobilité dans les zones densifiées, l'accessibilité des zones
paysagères et naturelles, la végétalisation urbaine et des espaces publics de qualité.
Le groupe du 14 mai s'est projeté en identifiant une régie foncière constituée des services
publics locaux et de représentants de citoyens. Les habitants énoncent une collaboration
fructueuse entre la commune et l'UCL qui aura permis de dépasser les tensions liées aux
besoins d'urbanisation du sol et les problèmes de congestion.
Dernier point: les finances communales. En 2050, le groupe affecte une partie des finances
communales à la politique de sécurisation du territoire, rendue indispensable suite à
l'augmentation de la taille de la population et l'attractivité du territoire. Nous n’avons pas
encore de vision concernant l’échelle de l’augmentation de la population.
Economie, services, travail et formation
De la vision commune, il ressort :
Un retour des métiers d'artisanat
Une économie locale renforcée
Des modalités variées de transport des marchandises
Des services aux personnes renforcés (en connexion avec les professionnels
d'institutions majeures existantes ou à créer)
Une grande présence de l’UC Louvain mais le flux d'étudiants serait nettement réduit
via l'enseignement à distance
Les citoyens réunis le 14 mai optent pour une économie locale renforcée. Elle s'appuierait
notamment sur les services aux personnes, la production agricole de matériaux de
construction, d'isolation, d'habillement et leur transformation. Les soins de santé via le
recours aux biotechnologies auront également une part conséquente dans le redéploiement
de l’économie locale. L'économie sociale y aura aussi une grande place (livraison de
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marchandises, ateliers de réparation, ressourceries, production d'énergies renouvelables
etc…) pour autant que les caisses publiques permettent encore de les soutenir
financièrement, ce dont certains citoyens doutent. Par ailleurs, la culture du réemploi, de la
réparation, la halte à l'obsolescence programmée auront fait réapparaître une série de
métiers d'artisanats. L'influence de l'UC Louvain est vue comme motrice du développement
d’entreprises technologiques dans les domaines de la santé et des énergies.
En ce sens, dans la vision, des pôles locaux de compétitivité auront vu le jour sur le territoire.
OLLN sera devenu un pôle d'excellence économique alimentant de fortes relations aux
échelles régionale et internationale. Le territoire, grâce à l'UC Louvain, pourrait se
positionner sur les thématiques suivantes:
- TIC et durabilité
- Technologies et médecine
- Vieillissement sain, lien entre l'alimentation et la vie
- Intelligence collective et e-democracy (Intelligence Valley).
L'UC Louvain est devenue, en 2050, un espace de travail intelligent pour capitaliser les
connaissances à l'échelle internationale avec une nette augmentation du nombre de spin off
créées.
Il est réaliste d'envisager que des entreprises des secteurs de la recherche nucléaire, de
l'éolien, du photovoltaïque et de la biomasse soient toujours bien implantées à OLLN en
2050.
Y serait adjoint un pôle d'excellence en efficience énergétique formé par l'UCL en forte
synergie avec ses spin-off et les entreprises.
Ressources énergétiques et déplacements
De la vision, il ressort :
Le développement du tissu (ferré) local ("omnibus, navettes"), en connexion avec le
RER
Moins de voitures globalement, et proportionnellement plus de voitures électriques
Les moyens de locomotion (personnes et marchandises) alternatifs à la voiture
(marche, vélo, bus, tram, train) sont prédominants
Une réaffectation de l'espace public à l’artisanat, l’économie sociale, la culture, la
production alimentaire, alors anciennement affecté à l'utilisation de la voiture
(parking)
Une diminution des besoins de déplacement grâce aux technologies de la
communication
Les nouvelles habitations seront performantes au niveau énergétique, et une
rénovation lourde du parc existant aura été entreprise, y compris pour les bâitments
administratifs de l’UC Louvain
Territoire, patrimoine
De la vision, il ressort :
Une production maraîchère locale: potagers individuels et collectifs, agriculture
paysanne et importations extra-communales
Un accroissement de LLN, densément urbanisée (Lauzelle urbanisé à 100%)
Céroux-Mousty conserve une vocation agricole
Un maillage d'entreprises
Un tissu mixte : habitat/commerce/artisanat/horticulture maraîchère
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Il est à noter que le groupe du 14 mai a accordé une grande place au recours à des formules
alternatives de déplacement des personnes et des marchandises (vélo individuel, points
vélos à usage gratuit, vélobus, voitures partagées, bus, tram, RER régional, intercommunal
et local, le tout sur des chaussées plus étroites). La vision commune décrit des usagers du
territoire d'OLLN qui se déplacent avec parcimonie. Nous relevons également une
suggestion visant à aménager l’actuelle Nationale 4 en boulevard urbain, à tout le moins sur
le tronçon parcourant OLLN (voire de Wavre à Walhain).
Une valeur forte qui transparaît de l'élaboration commune du futur souhaité est le concept de
"local". C'est ainsi que l'échelle locale de production alimentaire prend une très grande place.
Néanmoins, OLLN est une entité s'étant approprié une identité locale tout en étant ouverte et
en forte connexion avec les entités voisines, le territoire régional, le monde. A nouveau,
OLLN ne vit pas en autarcie alimentaire mais répond à une partie de ses besoins (potagers
individuels, potagers collectifs, entreprises agricoles). Les citoyens voient également OLLN
en partenariat de nécessité avec les communes voisines.
Les citoyens voient des entreprises s’implanter hors des parcs scientifiques de LLN parce
qu’ils auront été saturés. Ils ne voient donc pas d’extension massive de ces types de zones.
Par contre, ils souhaitent la coexistence de regroupement d’entreprises sur certaines
portions du territoire et la « dissémination » de réseaux d’entreprises, notamment dans les
quartiers d’habitations, en identifiant des zones multifonctionnelles. Ils voient les entreprises
systématiquement en connexion avec leurs voisines pour la mutualisation de services
(gestion des déchets, de l’énergie etc). La recherche systématique de la minimisation de
l’emprise au sol de chaque entreprise sera la règle. Le service aux entreprises consistera
donc, entre autres, à avoir recours aux technologies de communication (vidéo-conférences)
pour diminuer les déplacements professionnels. Il s’agira aussi de mutualiser les besoins par
exemple en proposant des salles de réunion à la location, de manière à ne pas immobiliser
de l’espace inutilement.
Dans la vision, le développement des entreprises est pensé en intégrant le recours au
transport ferroviaire pour assurer les déplacements des personnes et des biens.
Gouvernance territoriale
Subsidiairement, les participants ont énoncé une série de points en la matière mais ils ne les
ont pas développés, à savoir :
Le pouvoir communal est toujours bien en place
La Ville aura clairement opté pour le soutien de projets-pilotes (certains parlent même
d’une optique entrepreneuriale qui sera devenue la coopération et le service,
valorisée par la reconnaissance)
Des synergies, dont certaines sont institutionnalisées, se sont développées entre les
citoyens et le pouvoir communal : régie foncière par exemple, culture du débat
La Ville et l’UC Louvain collaborent de manière fructueuse et auront dépassé des
tensions liées aux besoins d'urbanisation du sol et les problèmes de congestion.
Cadre sociétal
Les participants ont intégré dans leur vision de 2050 des éléments qui ne concernent pas
uniquement leur territoire mais bien la société en général, à travers le monde.
Ndlr : Nous les intégrons dans le document pour informer le lecteur de cette part de la vision
prospective. Elle traduit des souhaits de citoyens d'aujourd'hui, conscients que les acteurs
ottintois n'auront qu'une prise légère sur ce cadre vu l'échelle considérée.
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Notre société en 2050 est perçue comme basée sur:
la réutilisation,
le recyclage,
la durabilité des biens et matériaux (via les normes de produits notamment),
la sobriété y compris énergétique,
la disparition de l'obsolescence programmée,
l'économie de la fonctionnalité et du temps.
Les entreprises de haute technologie, présentes sur le territoire ottintois notamment,
consommeront peu d’énergie pour leur processus de production et axeront leurs stratégies
sur la fabrication de produits utiles (halte au superflu et à la création de besoins).
L'avion a moins de place pour les déplacements internationaux, le train ayant pris une part
de marché nettement supérieure à l'actuelle (exemple: trans-sibérien).
Nous fonctionnerons dans un monde de la communication et de la créativité. Ceci offrira de
nombreuses opportunités d'actions pour des individus ou des d'associations de personnes,
via les réseaux sociaux et les technologies informatiques de communication plus largement.
Reste une interpellation majeure, de la part des citoyens investis dans la démarche
prospective: comment rendre ces technologies accessibles à tous, pour ne pas encore
accentuer une fracture sociale ? Une Europe édictant des règlements moins contraignants
est perçue comme une condition nécessaire pour atteindre cette expansion de créativité.
3/ Questions en suspens
Les participants n’ont pas pu répondre à une série d’enjeux d’importance pour l’avenir du
territoire. Nous les identifions ci-dessous. Des micro-scenarii, élaborés par des groupes
d’acteurs du territoire, dans une phase de travail antérieure, permettent d’identifier une série
de réponses potentielles. Le lecteur en trouvera une version complète en suivant le lien
www.olln2050.be ou sur demande auprès du Comité de Pilotage OLLN2050.
Vivre ensemble
Quels pourcentages de logement moyen et de logement social ?
Quelle mixité de logement ?
Quel mode de coopération entre la Ville et l’UCL ?
Economie, services, travail et formation
Le groupe du 14 mai n'a pas précisé si OLLN rassemblerait les quatre pôles de compétitivité
pré-cités ou si le territoire en hébergerait un, "laissant" les autres aux localités avoisinantes
de l'actuel Brabant wallon voire à d'autres cités universitaires. Les implications en matière
d'attractivité du territoire aussi bien pour le logement que pour les entreprises sont bien
différentes pour chacune des options. Or, la question n'est pas anodine dans une
perspective d'affectation du sol, notamment.
Quelles stratégies de l’UC Louvain ?
Quelle répartition des pôles de compétitivité économique sur le territoire d’OLLN
et des communes voisines ?
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Territoire, patrimoine
Affectation quantitative des usages du territoire: quelle répartition ?
Quel positionnement en matière de maintien et de développement de la biodiversité
sur le territoire ? Dans quelle(s) perspective(s) ?
Quels moyens affecter pour quelle qualité de patrimoine naturel ?
III. Comment préparer et construire ensemble 2050 ?
Il s’agit, pour le Comité de Pilotage OLLN2050 de débattre, avec vous, de votre souhait à
contribuer à la réalisation de la vision que vous venez de découvrir. En effet, une série de
balises nous sont adressées. En les intégrant dans vos réflexions et, surtout, vos décisions,
vous êtes en mesure d’aller vers la vision commune du territoire en 2050 ou, à tout le moins,
de ne pas l’entraver.
Passer de la phase de prospective à la phase de planification ! C’est-à-dire désigner les
axes stratégiques et en désigner les actions concrètes de mise en œuvre.
En quoi vos plans et visions stratégiques contribuent-ils à répondre aux enjeux de 2050 ?
Quelles actions concrètes peuvent être lancées dès aujourd’hui ?
Par qui, avec l’appui de qui, de quelles structures ?
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IV. Annexes
IV.1. Présentation de la méthodologie et de ses étapes
Eté 2011
Nous passons de la troisième à la quatrième étape, soit de la phase de prospective à la
phase de planification.
Phase de prospective (0 – 1 – 2 – 3) : de 2009 à août 2011
Phase de planification (4 – 5 – 6 – 7) : de septembre 2011 à 2017 …
Antécédents (depuis 2009)
1. Processus de Développement durable de la Ville (Plan Communal de DD, Charte de
DD, Comité d’Evaluation et de Suivi du Développement Durable)
2. Maturation et préparation
3. Conseil communal du 30 septembre 2009 : OLLN2050 est initiée
4. CESDD 23 novembre 2009 : mandaté pour guider la démarche OLLN2050,
désignation d’un comité de pilotage
5. CESDD 25 mars 2010 : étape 1 ; « Identification et diagnostic prospectif » :
Quatre groupes de travail réunis 3 fois (citoyens et acteurs du territoire, 32 personnes), ont
répondu à trois questions :
Quels ont été les changements sur le territoire depuis 40 ans ?
Qui en ont été les acteurs ?
Quelles sont les tendances dans un avenir proche ?
Production de quatre thèmes majeurs : population, patrimoine, services et
gouvernance.
6. CESDD 28 septembre 2010 : étape 2 ; « Définition des enjeux à long terme »
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Quatre groupes, réunis une fois, (citoyens et acteurs du territoire, 73 participants), ont
dégagé des futurs possibles pour OLLN en 2050 (sur base de postulats), des tendances
structurantes ainsi que les acteurs majeurs pour les 40 ans à venir.
Production de dix enjeux à long terme.
7. CESDD 19 janvier 2011 : lancement de l’élaboration de la vision commune
Quatre conférences thématiques préparatoires et une journée de construction de la vision
(14 mai 2011)
IV.2. Vision commune OLLN 2050 : idées supplémentaires
Politique d’accueil d’étudiants étrangers :
Chang (étudiant chinois) est arrivé chez nous il y a peu. Une cellule d'accueil, aux Halles
universitaires, lui a permis de rapidement identifier tous les points d'intérêt pour ses usages
quotidiens: points vélos, compte énergie intelligent, cours de cuisine des produits locaux,
cafés citoyens, la zone multiservices de son quartier, le système de monnaie locale, SEL,...
Seul bémol, Chang aurait souhaité s'installer dans une habitation multigénérationnelle,
pensant que l'UCL avait développé ce type de logements. Mais la déception n'est pas très
grande, l'UCL lui a réservé un homekot dans un de ses nombreux bâtiments ultra
confortables. Ces logements ont été entièrement rénovés dans le cadre du grand chantier
d'amélioration des performances énergétiques du parc immobilier de l'Université, mis en
œuvre suite à une démarche citoyenne baptisée "OLLN 2050", il y a près de 40 ans…
Depuis, ses parents ont également rejoint la Belgique et ont dû développer des activités pour
pouvoir y vivre relativement confortablement.
Approvisionnement local en biens :
Stéphane, coopérateur fondateur d'une des nombreuses coopératives en technobioconstruction, a largement participé aux chantiers de rénovation pour l'UCL. Comme il
pouvait s'approvisionner auprès des coopératives agricoles locales en matériaux de
construction et d'isolation, il a pu proposer des prix vraiment compétitifs. A l'époque du
montage de la coopérative, cet argument-là avait été déterminant pour le gestionnaire de
dossier de la banque coopérative locale Roland, du nom d'un ancien bourgmestre. En son
temps, les pouvoirs publics locaux avaient déterminé les pourcentages de sol réservés aux
différents usages. C'est suite à la naissance d'un plan (de structure) d’occupation du sol que
le développement de filières courtes de produits alimentaires (céréales, maraîchage
essentiellement) et de matériaux liés à la construction (bois, chanvre, lin) a vraiment pris son
essor vers 2016, à ce que l'on dit. Il avait fallu renoncer à l’autonomie alimentaire du
territoire, alors que la qualité du sol aurait pu laisser penser que l’on opterait pour le
contraire…
Des groupes d'achats collectifs sont généralisés, ils se fournissent également via les filières
locales de l'agriculture paysanne, tout comme les services publics des environs, via des
centrales d'achats, comme ils le font d'ailleurs également pour l'énergie. Les marchés et les
commerces des zones multiservices sont approvisionnés via clarcks électriques, calèches ou
encore par vélos cargos. Le père de Chang, dans le temps qu'il affecte à la vie sociale,
propose d'ailleurs ses services de transports aux personnes plus âgées. Hadelin et sa
voisine Ida en ont déjà bien profité. C'est très pratique notamment quand ils s'arrêtent à la
Ressourcerie et reviennent bien chargés. Ou encore quand ils rendent visite à la mère de
Chang qui, grâce à une allocation universelle, a choisi d'étudier les huiles essentielles en lien
avec les maladies orphelines. Ida fait partie de ces hommes et femmes socioentrepreneurs,
qui bénéficient également d'une allocation pour transmettre leurs connaissances. Ida a 65
ans et compte encore travailler 5 bonnes années.
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Ottignies-Louvain-la-Neuve, territoire interconnecté
La table d'hôtes qu'Hadelin ouvre deux fois par semaine chez lui pour y prodiguer ses cours
de "saveurs retrouvées" est une activité phare de Rofessart. Il y a aussi le cinéma de
Louvain-la-Neuve et le centre culturel d'Ottignies qui restent des lieux de culturalité
incontournables sur le territoire et d'ouverture sur le monde. Et puis avec le « RER » et les
navettes écoélectriques, les autres pôles de la ville ne sont pas bien loin: à peine quelques
minutes pour atteindre les éco-quartiers de Céroux ou de Limelette, quelques minutes de
plus pour atteindre le plateau de Lauzelle, partagé entre les sites d'entreprises d'artisanat, de
production primaire et de recyclage, d’incubation technologique et … les logements.
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IV.3. Sources et contacts
Comité de Pilotage OLLN2050 :
Président
Jean-Louis
Dethier
Membres
Nadine Fraselle
Hadelin de Beer
Michel Goffin
Julien TigelPourtois
Permanence
Tara Mc Carthy
Directeur, Perspective
Consulting SA
Gestionnaire de
recherche à l’UCL
Conseiller communal
Président du conseil
consultatif "Affaires
sociales, famille, santé"
et Professeur à l'Institut
Cardijn
00.32.497.515.264
[email protected]
Avenue Bois Becquet, 16
1300 Wavre
[email protected]
Voie du Vieux Quartier, 1
1348 LLN
Rue de la Baraque 124c
1348 Louvain-la-Neuve
00.32.10.45.49.63
[email protected]
00.32.473/56.07.34
[email protected]
00.32.494/822.116
[email protected]
Avenue Franklin Roosevelt 4a
1340 Ottignies
[email protected]
Hôtel de Ville d’OLLN
35 avenue des Combattants
1340 Ottignies – Belgique
Octobre 2011/Document de travail/ COPil/OLLN2050-V8
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Site web : www.olln2050.be
Sources
Texte écrit par Joseph Desmedt (ancien président du Cercle d'histoire d'Ottignies) en juillet
2010 dans le cadre de l'exposition consacrée à Armand Bontemps, Bourgmestre d’Ottignies
de 1939 à 1958.
"Réalités populaires en Brabant wallon : Documents relatifs à l'histoire des travailleurs de
1830 à 1980".ouvrage collectif publié par la Cellule Mémoire populaire du Brabant wallon en
1982.
Article rédigé par Yves Hanin, Espace-Vie n°
« Le Monde en 2025 » – Commission européenne 2009,
« Gouvernement 2020 : l’engagement pour une collaboration permanente » - IBM Global
Business Services
« Les tendances par les spécialistes des nouvelles technologies » - PEW Research Center –
Washington
« Le monde en 2020 selon la CIA » - www.globeco.fr/CIA.htm
« Global trends : A Transformed World » - National Intelligence Council/NIC Etats-Uni
« Le monde en 2035 : une vision inquiétante du futur » - Article The Guardian – Rapport de
la cellule prospective du ministère de la Défense britannique
« Notre capital santé en 2030 : les cinq tendances à retenir » - Magazine Place Publique 07
08 2010.
SPF Economie – Statistiques 2009 – Publié par La Libre Belgique 07 04 2010
Bureau du Plan, SPF Economie, Comité d’étude sur le vieillissement (CEV), in « LLB »
8/03/2010
SPF Economie (Direction générale de la statistique) et Registre national
Cytise Web,
Expertise locale (Commune – Quartiers)
UCL-Dégéap, 2006,
D. Henry – IWEPS, INS-RN,
R. Cherenti, « Mesure anthropométrique de l’homme le plus pauvre de la Wallonie », UVCWFédération des CPAS, 2010.
Conférences préparatoires
Impact économique local d’un monde technologique à l’horizon 2050 (14 mars 2011) :
Benoît Macq, Prorecteur, UCLouvain
1. 2010 State of the Future (J. C. Glenn, T. J. Gordon, E. Florescu, Projet Millenium de
l’ONU) (Recommandé par Ph. Destatte de l’Institut Jules Destrée)
2. http://www.futuretimeline.net (very U.K.)
3. The World in 2030 (Ray Hammond - Editions Yago)
4. http://citevegetale.net/index.html
5. Free! Entrez dans l’économie du gratuit (Chris Anderson – Editions Pearson)
6. 9 Milliards le Futur Maintenant! (Laurent Minguet – Editions Luc Pire)
Pic de pétrole et disponibilités énergétiques à l’horizon 2050 (23 mars 2011):
MM Michel Wautelet, UMH et Louis Possoz, ORMEE
1. ORMEE (www.quelfutur.org )
2. Planetary Boundaries, Johan Rockström et al., Nature 2009
3. Effondrement, Jared Diamond, Gallimard 2006
4. Énergies à volonté, Dossier Pour la Science n°69 - 9/2010
5. Une écologie du bonheur, Éric Lambin, Le Pommier 2009
6. Limits to Growth. The 30-Year Update, Meadows et al. 2004
7. Prospérité sans croissance, Tim Jackson, Etopia-De Boek 2010
8. Les Guerres du climat, Harald Welzer, Gallimard 2009
Octobre 2011/Document de travail/ COPil/OLLN2050-V8
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Evolution de la population d’OLLN à l’horizon 2050 (31 mars 2011): André Lambert,
démographe, ADRASS et Thierry Eggerickx, Professeur, UCLouvain
www.adrass.net
OLLN et son patrimoine territorial en 2050 (5 avril 2011) : Bertrand Ippersiel, ICEDD
1. Statistique cadastrale du fichier des bâtiments au 1er janvier 2010 et au 1er janvier
2001
2. Extrait du Plan de secteur
3. Carte de qualité des sols
4. Carte du réseau urbain central
5. Carte Vandermaelen
6. Carte de mitoyenneté
Crédits photographiques
Marie-Claire Dufrêne, Attachée de Presse, Ville d’OLLN
Xavier Attout, journaliste
Tara Mc Carthy, permanente pour OLLN2050
Inforville
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