Découvrez l`intervention de Clément Anicet Guiyama Massogo lors
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Congrès International Francophone Paris, Palais du Luxembourg, 8-9 Novembre 2010 Communication du Prof. Clément Anicet GUIYAMA-MASSOGO, Président de l’ANO de Centrafrique et de l’AFAO Titre : L’AVENIR DE L’OLYMPISME DANS L’ESPACE FRANCOPHONE Plan de présentation • • • • • Introduction Brève histoire du sport et de l’olympisme dans l’espace francophone africain Enjeux de la promotion de l’olympisme en Afrique francophone aujourd’hui L’AFAO et les perspectives de développement de la culture olympique en Afrique francophone Conclusion Introduction Sans doute que l’Afrique est plurielle comme l’espace francophone qui se caractérise par la diversité des cultures. Il existe cependant des similitudes à partir desquelles on peut valablement parler de l’expérience africaine en général, concernant les recherches olympiques en particulier. Peut-être même que cette expérience africaine n’est pas aussi singulière qu’on ne l’imagine par rapport à ce qui se fait ailleurs, notamment en Occident, l’intérêt d’un forum comme celui qui nous réunit aujourd’hui étant de favoriser une confrontation des diverses expériences en vue d’un enrichissement mutuel. L’histoire de l’olympisme en Afrique comme partout ailleurs étant inséparable de celle du sport, je partirai d’une brève histoire du sport dans l’espace francophone africain d’une part et d’autre part du constat du faible enracinement de cette tradition culturelle d’origine européenne pour analyser les enjeux de la promotion de l’olympisme en Afrique francophone. Cette analyse me permettra quant à elle de mettre l’accent sur les pistes d’action pouvant faciliter une telle promotion. I) Brève histoire du sport et de l’olympisme dans l’espace francophone africain En Afrique Noire, il est reconnu que les activités physiques et sportives n’étaient pas ignorées à l’époque précoloniale. L’histoire du sport sur ce continent cependant remonte à l’époque coloniale. Bernadette Deville-Danthu situe son introduction dans l’après 1e guerre mondiale et précisément à partir de 1923 avec les instructions du ministre des colonies Albert SARRAUT d’où il ressort que cette activité était étroitement liée à des préoccupations militaires et à la recherche d’un appui à la « mission civilisatrice de la France coloniale »1. Le fait est que l’histoire de l’Afrique en général est celle d’une exceptionnelle dépendance amorcée dès le XVIe siècle et qui s’est accrue au fil des siècles en contraste avec les brillantes civilisations qui y ont vu le jour auparavant, notamment dans les anciennes royautés comme celles des Mossi, des Ashanti, des Buganda, des Zoulou, des Yoruba, des Haussa entre autres. C’est cette dépendance aux conséquences désormais bien connues qui l’a fortement fragilisé et qui en a fait un sous continent arriéré sur tous les plans dans le processus de mondialisation en cours. Cette arriération en ce qui concerne le domaine du sport et des activités physiques est sans doute indéniable à l’échelle du continent malgré le fait évident que c’est ce continent qui représente le vivier du sport pour les autres parties du monde. Depuis leur introduction dans l’espace francophone, les activités sportives ont connu un développement relativement faible comparativement à d’autres pays du continent et à d’autres parties du monde. Malgré des moments éphémères de gloire dans certaines disciplines sportives2, les piètres performances des équipes africaines pendant les compétitions continentales et mondiales attestent éloquemment de cet état du sport dans ces pays. Selon les diagnostics qui en ont été faits, cette faiblesse s’explique essentiellement par plusieurs facteurs défavorisant qui sont notamment : • l’insuffisance des infrastructures • le manque de qualification du personnel d’encadrement • l’instabilité des structures de gestion • l’insuffisance des moyens matériels et financiers • l’inexistence d’écoles de formation • l’absence criante de petits et grands matériels • globalement, les difficultés liées au contexte socio, économique et politique Néanmoins, ces activités sont reconnues d’une grande importance pour le développement de ces pays comme en témoignent les efforts des différents gouvernements consistant à consentir des sacrifices pour que leur pays ne soit jamais absent des grandes manifestations internationales telles que les Jeux Olympiques ou la coupe du monde. Car, dans ces pays aussi, on reconnaît que l’éducation physique et le sport ont une grande contribution dans la santé physique, intellectuelle et morale des populations et notamment des jeunes. En outre, on reconnaît de plus en plus que l’éducation physique et le sport ont une grande contribution dans l’unité du peuple et l’édification d’une Nation pacifique. C’est cette conscience qui se manifeste dans les différentes politiques et actions de développement du sport et des activités physiques mises en œuvre dans ces pays. 1 Le sport en noir et blanc. Du sport colonial au sport africain dans les anciens territoires français d’Afrique occidentale (1920-1965) 2 Pour le pays de l’auteur notamment, c’était aux jeux africains de Brazzaville, à la coupe d’Afrique des Nations et aux jeux olympiques de Séoul en volley-ball, en handball et en basket-ball En ce qui concerne la culture qui est liée au sport et aux arts, si elle est désormais au centre de plusieurs préoccupations à cause de la place qui lui est reconnue dans le processus de développement national à l’ère de la diversité culturelle et du développement humain durable, il n’en a pas toujours été ainsi. Si on admet que la culture au sens anthropologique « fait référence au système des valeurs d’une société, à son idéologie et à ses modes de comportement; à ses techniques de production, à ses habitudes de consommation; à ses croyances religieuses; à ses mythes et à ses interdits; à sa structure sociale; à son système politique et à ses mécanismes de prise de décision »3, il s’ensuit que c’est en termes de désordres culturels qu’il faut parler de la culture africaine en général En effet, quand on cherche une rationalité historique dans l’évolution des rapports entre l’Afrique et l’Occident, on en arrive au double constat de la rupture dans le processus évolutif normal des pays africains, rupture consécutive à une déstabilisation des sociétés par l’économie marchande et de la désarticulation des cultures. C’est ce constat que faisait déjà amèrement le philosophe W.E Blyden (1832-1912) quand il observait que: « Toutes nos traditions et nos expériences sont liées à une race étrangère. Nous n’avons ni poésie ni philosophie autre que celles de nos maîtres... A notre grand désavantage, nous apprenions leurs préjugés, adoptions leurs passions et notre pensée était fixée sur leurs aspirations et puissance »4. La prise de conscience de cette situation d’aliénation culturelle a conduit les pouvoirs publics dans de nombreux pays africains à faire de la culture et de l’identité culturelle des sujets de grande préoccupation, surtout sous l’influence de la notion de développement humain élaborée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) dans l’après guerre suite à l’ébranlement des schémas culturels traditionnels d’un grand nombre de ces pays. C’est à partir de ce moment que s’est imposée la nécessité d’introduire des paramètres culturels dans les stratégies de développement jusqu’alors conçues selon des critères économiques. Depuis lors, il est apparu clairement que la culture est le fait premier puisque c’est elle qui façonne toutes nos réflexions, tous nos comportements; qu’elle est la source dynamique du changement, de la créativité et de la liberté. Dans cette vision, les activités sportives sont naturellement conçues comme des formes de manifestation de la culture dans chaque pays ou continent. Il s’en est suivi l’introduction de paramètres culturels dans les stratégies de développement de la plupart de ceux-ci. Parmi ces paramètres culturels, on peut compter la philosophie olympique ou l’éducation par le sport qui s’affirme de plus en plus comme une donnée culturelle universelle dont la jeunesse africaine ne devait plus rester dans l’ignorance à cause de sa force et de ses effets bénéfiques. D’ailleurs, des études récentes ont permis de retrouver dans les conceptions sousjacentes aux pratiques sportives traditionnelles mais aussi dans les notions contenues dans les aphorismes des contes et proverbes de l’Afrique Noire précoloniale les vestiges d’une culture morale qui s’apparente à celle de cette culture olympique d’origine grecque. D’où les enjeux de la promotion des idéaux olympiques en Afrique francophone et partant, de l’utilisation de la langue française comme vecteur de cette culture dans le monde. 3 4 Ph. H. Coombs, La crise mondiale de l’éducation, p. 268 E.W Blyden, Christianity, Islam and the negro race, 1881 II) Les enjeux de la promotion de l’Olympisme en Afrique francophone Il est connu que l’éducation demeure un problème social crucial pour de nombreux pays d’Afrique au sud du Sahara dont celui de l’auteur de cette présentation. S’il en est ainsi, c’est parce que le système éducatif connaît des problèmes récurrents qui ont accentué sa dégradation et partant ont contribué à affaiblir son rendement. Ces problèmes sont aussi désormais bien connus pour qu’il soit nécessaire de s’y appesantir ici. Pour les besoins de mon exposé, je mentionnerai cependant brièvement les problèmes de la qualité de l’éducation faisant référence à la performance dans la transmission des savoirs de base et de son efficacité qui concerne l’amélioration des résultats dans le sens d’une meilleure aptitude à générer des connaissances, des compétences et des valeurs. C’est au regard de ces problèmes que l’éducation aux idéaux olympiques revêt une grande signification et semble se justifier pour le contexte particulier de ces pays. En effet, si l’instauration d’une paix durable dans nos pays d’Afrique ne peut être envisagée sans un rôle déterminant à l’éducation, la conception même de celle-ci ne saurait faire l’impasse sur les valeurs de la philosophie olympique. N’est-ce pas d’ailleurs que dans les traditions de l’Afrique en général, l’ordre moral jouait un rôle considérable en tant que contrepoids de la force brute ? Ainsi, on peut affirmer sans risque de se tromper que tous les peuples d’Afrique ont exprimé leur conception de la vie à travers les aphorismes contenus dans les contes et proverbes de la littérature orale mais sont aussi parvenus à éduquer leurs enfants à travers la sagesse des notions comprimées dans ces aphorismes pour en faire des individus aguerris dans la vie. Ce sont ces valeurs morales qui s’apparentent incontestablement aux idéaux olympiques. Mais à quoi fait-on référence en parlant de ces idéaux ? De toute évidence, l’olympisme est aujourd’hui une philosophie universelle. Il n’en demeure pas moins que cette philosophie est d’origine grecque. Ce sont en effet les grecs qui, sur le chemin de la quête de leur unité, ont élaboré la culture olympique en vue de célébrer le dieu Zeus olympien par des jeux et des chants. Si on en croit le poète Lysias, le nom d’Héraclès est intimement associé à la naissance de cette culture. Il explique : « Parmi tous les héros qu’il sied de célébrer, Héraclès, le premier, a droit à notre souvenir qui, par amour pour les grecs, les rassembla à cette fête. Jusqu’ici la Grèce était formée de cités divisées entre elles. Lui mit fin à la tyrannie, réprima la violence et créa une fête capable d’être un concours d’énergie, une émulation de richesse, un déploiement de l’esprit humain dans ce plus beau lieu de la Grèce ; les grecs, grâce à lui, se réunirent pour voir ou entendre des merveilles et le héros estima qu’un tel rapprochement ferait naître entre toutes les cités une affection mutuelle… » Cette notation, en même temps qu’elle situe sur l’origine de la culture olympique, donne de précieuses indications sur le but ou les finalités poursuivies à travers cette philosophie qui constituent aussi les enjeux d’une éducation à l’olympisme en Afrique francophone. Mais s’agissant des idéaux olympiques ou valeurs de la philosophie olympique proprement dites, on peut retenir entre autres : • • • • • • la joie dans l’effort ou le dépassement de soi la solidarité ou l’esprit de camaraderie la compréhension mutuelle l’esprit chevaleresque ou fair-play la tolérance le respect mutuel Ce sont ces valeurs qui sont résumées dans la devise du Comité International Olympique (Citius, Altius, Fortius) et qui font de la culture olympique une culture humaniste porteuse d’un concept de civilisation que la Grèce a légué à l’humanité toute entière. Dès lors, les raisons d’une éducation aux idéaux olympiques deviennent plus claires : le caractère essentiellement humaniste de ces valeurs, leur vertu pédagogique et leur visée pacifiste. Il convient d’ailleurs de noter que ce sont ces mêmes raisons qui ont guidé le baron Pierre de Coubertin dans le rétablissement des Jeux Olympiques à l’époque moderne. Il en dit ceci dans ses Mémoires : « Le Jeux Olympiques ne sont point de simples championnats mondiaux mais bien la fête de la jeunesse universelle, du « printemps humain », la fête des efforts passionnés, des ambitions multiples et de toutes formes d’activité juvénile de chaque génération apparaissant au seuil de la vie. Ce n’était point le hasard qui avait assemblé à Olympie jadis et groupé autour des sports antiques les écrivains et artistes et de cet assemblage incomparable était issu le prestige dont l’institution avait joui si longtemps. Ayant voulu rénover non la forme mais le principe de cette institution millénaire parce que j’y voyais pour mon pays et pour l’humanité une orientation pédagogique redevenue nécessaire, je devrais chercher à restituer les puissants contreforts qui l’avaient naguère épaulée : le contrefort intellectuel, le contrefort moral et, dans une certaine mesure, le contrefort religieux. » D’où il ressort que l’olympisme est fortement ancré dans la culture et dans l’éducation. Comment alors peut-on en faire la promotion à l’échelle des pays de l’Afrique francophone ? III) L’AFAO et les perspectives de développement de l’olympisme dans l’espace francophone Lors de la session conjointe qu’elle a organisée en 2006, l’Académie Internationale Olympique a donné l’occasion aux ANO de faire le bilan des activités qu’elles ont réalisées dans leur pays respectif mais aussi d’engager une réflexion prospective sur l’éducation olympique dans le monde. En confrontant la lecture des exposés qui ont été présentés avec l’expérience de ce qu’on observe au quotidien, on est amené à faire deux constats contradictoires. Premièrement, les actes de violence, de dopage et de tricherie en général qui émaillent encore les activités sportives et qui témoignent d’une faiblesse de l’appropriation des valeurs olympiques à l’échelle de presque tous les pays du monde. Deuxièmement, le nombre de plus en plus croissant des ANO dans le monde et le travail extraordinaire qu’elles réalisent en faveur des idéaux olympiques dans leurs pays d’implantation, au niveau des régions mais aussi des continents. Si le premier constat - négatif - peut pencher à croire que l’éducation olympique est promue à un avenir sombre compte tenu du fait que la nature humaine restera toujours aussi sotte qu’elle a toujours été, il y a cependant de bonnes raisons d’espérer à un avenir plus radieux de l’olympisme en considérant le deuxième constat qui est positif. En effet, en récusant tout pessimisme et en ayant foi en la capacité de perfection de l’homme, on doit reconnaître que l’avenir de l’éducation olympique réside et résidera dans un travail plus accru en matière de recherche, de diffusion, de vulgarisation et de formation aux valeurs olympiques. Non seulement tout le monde s’est toujours accordé pour dire qu’il s’agit là d’un travail de longue haleine mais il y a des signes encourageants qui penchent à croire que les changements grâce à l’éducation olympique peuvent se faire à un rythme plus accéléré. Parmi ces signes, il y a la reconnaissance, y compris par le système des Nations Unies, de la puissance d’opérer les changements comportementaux qui est celle du sport et des valeurs qui lui sont sous-jacentes mais également la force des nouvelles technologies de l’information et de la communication qui vont permettre de réduire certaines disparités et favoriser une plus grande accessibilité aux personnes des coins les plus reculés. A cela, il faut évidemment ajouter la farouche volonté de défendre les idéaux olympiques de manière volontariste qui se manifeste chez des personnes de plus en plus nombreuses aux quatre coins du monde. Ces atouts - qui sont certainement le fruit de tout le travail qui a été entrepris jusqu’aujourd’hui par les comités nationaux olympiques et leurs académies - devraient être capitalisés dans l’avenir en ce sens qu’il faudra : 1- rechercher une plus grande reconnaissance du concept d’éducation olympique et du rôle qu’il joue dans la société contemporaine 2- maximiser l’utilisation des moyens techniques comme supports de l’éducation olympique 3- stimuler le volontariat au service des valeurs olympiques. 4- Renforcer les capacités de recherche sur l’olympisme et de sa pédagogie de diffusion 5- Soutenir les actions de l’AFAO en faveur de l’olympisme dans l’espace francophone Ces grandes orientations du travail futur dans le domaine de l’éducation olympique constituent des idées force qui pourront être retenues comme fondements des actions à amener à tous les niveaux et à l’échelle de tous les pays du monde, spécifiquement dans les pays francophones. Elles supposent une décision du Mouvement olympique en général, de son instance dirigeante qu’est le CIO en particulier d’inscrire résolument la promotion de l’éducation olympique au cœur de ses préoccupations sans pour autant sacrifier les grandes compétitions sportives et notamment les Jeux.Olympiques qui sont au fond un moment exceptionnel d’éducation par le sport. Et pour qu’une telle décision soit prise effectivement, il semble que sous l’égide de l’AFAO, une action forte des ANO francophones en direction du CIO mais aussi de l’OIF pourrait être envisagée sous la forme d’un plaidoyer pour l’accroissement de l’éducation olympique au sein du mouvement olympique et particulièrement dans les pays francophones. En tant que structure fédératrice des ANO, l’AFAO pourrait être impliquée directement dans la gestion des programmes d’éducation olympique financés par le CIO ou l’OIF ainsi que dans leur évaluation. Elle pourra également rechercher d’autres ressources additionnelles auprès des mécènes pour financer des programmes soumis par les ANO les plus défavorisées. Quant aux ANO, il faut prévoir que leur nombre va augmenter sous l’action des organisations continentales à qui des moyens devraient être consentis par le CIO pour leur permettre de se structurer et de créer partout sur leur continent des ANO. Celles-ci à leur tour seraient encouragées à collaborer de manière harmonieuse avec leur CNO, à prendre des initiatives et notamment à élaborer des programmes d’activités dans la durée qui pourraient être soutenus par l’AIO ou l’AFAO. Enfin, l’AFAO pourrait penser à mettre en place, grâce au soutien de la Solidarité .Olympique ou de l’OIF, un grand programme de dotation en outils informatique au bénéfice des ANO afin de réduire la fracture numérique d’une part et d’autre part d’intensifier les publications scientifiques dans l’espace francophone. Sur ce dernier volet, l’expérience déjà menée en Afrique francophone de la recherche d’une plus grande complémentarité entre les pédagogies de l’olympisme d’origine grecque et de la tradition africaine constitue une des pistes d’intérêt scientifique à investiguer. Car, si on veut que la culture olympique s’enracine efficacement en terre africaine, on doit admettre que la question de la spécificité de la culture olympique dans cette partie du monde est incontournable et partant celle d’une pédagogie de sa diffusion qui soit en adéquation avec les réalités propres de ce continent. C’est d’ailleurs ce que permet aujourd’hui l’acceptation de la diversité des cultures rappelée ci-dessus. En outre, un nouvel élan à la langue française peut être envisagé dès aujourd’hui à travers une action vigoureuse d’éducation olympique en Afrique. D’autant plus que « la francophonie sans l’Afrique, c’est une francophonie sans avenir » comme l’affirmait encore récemment M.Abdou DIOUF, Secrétaire Général de l’OIF. Conclusion A l’instar de nombreux pays d’Afrique au sud du Sahara, les pays de l’espace francophone sont toujours à la quête du développement de leurs capacités dans le domaine du sport et de l’éducation par le sport 50 ans après leur indépendance. Si les facteurs qui freinent les activités sportives sont désormais bien connus suite à tous les fora qui ont été organisés sur la problématique du sport dans ces pays, tel n’est pas le cas pour ceux de l’éducation par le sport. Pourtant étroitement liée au sport à cause de ses effets sociaux bénéfiques, l’éducation par le sport ou la pédagogie de l’éducation physique et sportive ne connaît pas encore une grande reconnaissance malgré quelques monographies qui lui ont été consacrées il y a quelques décennies5. Dans le contexte international d’aujourd’hui dominé par la reconnaissance de l’importance de l’éducation par le sport sur laquelle le baron Pierre de Coubertin a édifié l’olympisme moderne et en même temps caractérisé par l’acceptation de la diversité des cultures, il était devenu nécessaire et urgent de se pencher sur les enjeux de la promotion de l’olympisme en Afrique francophone au moment justement où au plan mondial une réflexion prospective est désormais engagée sur l’éducation olympique qui est en réalité au centre de la mission du Mouvement Olympique6. Au regard de ces enjeux, les actions futures de l’AFAO dont les grandes lignes sont déjà tracées, surtout dans le domaine de la recherche et des publications scientifiques, apparaissent d’une grande importance. En y intégrant les spécificités de l’Afrique francophone, il est certain qu’on aboutira très rapidement à des résultats étonnants. Très modestement, je pense que c’est dans cette direction qu’on peut imager aujourd’hui un avenir plus brillant aux actions d’éducation olympique dans l’espace francophone global, en Afrique francophone singulièrement dont l’évolution intègre une forte demande d’hommes vertueux à laquelle le Mouvement Olympique peut répondre valablement. De ce point de vue, la création de l’AFAO apparaît de toute évidence comme une grande opportunité que tous les pays francophones réunis au sein de l’OIF doivent saisir pour en tirer la meilleure partie possible. Je vous remercie. 5 Thèses de doctorat de BELEGOE et de ELEGAMANDJI respectivement en 1985 et 1986 aux Universités de Paris VII et de Paris V 6 Une telle réflexion a été amorcée à Olympie en mai 2006 à l’issue de la session commune pour dirigeants des CNOs et des ANOs qui était justement consacrée au bilan des activités réalisées jusque là par les ANos dans leur pays respectif et aux perspectives d’avenir.