1-Cambodge : recherches sur la littérature d`expression orale et écrite

Transcription

1-Cambodge : recherches sur la littérature d`expression orale et écrite
Cambodge : recherches sur la littérature
d’expression orale et écrite
____________
Khing Hoc Dy
La littérature orale du Cambodge, très ancienne, est
bien antérieure à l’apparition de l’écriture, venue de l’Inde du
Sud, écriture qui a permis, dès le VIIe siècle, une fixation
parcellaire des textes. La forme écrite cependant, si elle devient
le support durable de la mémoire collective, en établit surtout
les formes jugées, à l’époque, nobles. La transmission orale
reste, pour la tradition la plus ancienne, peut-être la plus
authentique, le seul mode résistant aux pressions des pouvoirs
dynastiques et religieux. La fixation récente de cette littérature
orale, dans un but de sauvegarde du patrimoine khmer menacé,
est le souci majeur d’une équipe de chercheurs, oeuvrant au
rassemblement des textes, à leur analyse et à leur publication.
Ce travail de grande ampleur, soutenu par des organismes de
recherche français et cambodgiens, est d’une importance vitale
pour la renaissance de la culture nationale du Cambodge.
Jean Guiart
L’écriture cambodgienne, venue de l’Inde du Sud, a permis, dès
le VIIe siècle de notre ère, la fixation, du moins parcellaire, de la
très ancienne littérature orale du Cambodge. Cette forme écrite,
devenue le support de la mémoire collective, en a cependant fixé
surtout les formes jugées les plus nobles. Et la transmission
orale était restée, pour la tradition la plus ancienne – peut-être la
plus authentique – le seul mode d’expression résistant aux
pressions des pouvoirs monarchique et religieux. La fixation de
cette littérature orale, par le rassemblement des textes, leur
analyse et leur publication, dans un but ethnologique ou de
sauvegarde du patrimoine culturel khmer, est le souci majeur de
chercheurs khmers et français. Ce travail de grande ampleur,
soutenu par des organismes de recherche parisiens, est d’une
importance extrême pour la renaissance de la culture nationale
du Cambodge.
Le Cambodge possède, dès le VIIe siècle (611), sa propre
littérature écrite. On a pourtant lieu de penser qu’il en existait
une plus ancienne, tant en sanskrit qu’en vieux khmer : la vieille
civilisation cambodgienne a été en effet florissante en Asie du
Sud-est.
Les littératures cambodgiennes, d’expression orale ou
écrite, ont été jusqu’à présent très peu étudiées. Pour connaître
l’histoire très riche du Cambodge, on ne peut les négliger, en
particulier les épigraphies, les chroniques royales et les textes
littéraires proprement dits.
Il est difficile de définir ces ensembles littéraires selon
« les critères habituels de classifications des genres, délimités
par des époques, des écoles, des auteurs insérés
chronologiquement dans le déroulement
diachronique de
l’expression » (Solange Thierry). Ils ont été classés selon deux
tendances majeures. La première, celle des historiens et des
archéologues, définit cinq époques : pré-angkorienne (du IIIe au
VIIIe siècle), angkorienne (du IXe au XIIIe siècle), postangkorienne (du XIVe au XVIIIe siècle) ; époque dite du
Protectorat français, et, enfin, époque contemporaine.
Les linguistes et philologues ont distingué récemment
trois périodes, selon l’évolution de la langue : période ancienne
(celle du vieux khmer des inscriptions du Cambodge du VIIe au
XIVe siècle) ; période moyenne (celle du khmer moyen, le
cambodgien des inscriptions et des manuscrits, du XVe au milieu
du XIXe siècle) ; période moderne, celle du khmer moderne, le
cambodgien de notre époque.
Ces deux modes de classification de l’histoire littéraire
restent encore valables. Je me limiterai ici à quelques
témoignages et expériences de recherche sur la littérature
d’expression orale et écrite du Cambodge.
Le vieux khmer
À l’époque pré-angkorienne et angkorienne, le
Cambodge était florissant. Les lettrés, les savants, les écrivains
ont laissé des inscriptions sur pierre, dont, jusqu’à présent, 1 054
ont été répertoriées, écrites en vieux khmer ou en sanscrit,
langue de l’élite khmère de l’époque. Ces inscriptions se
42
rapportent à des généalogies de souverains, au rôle et à la
fonction des religions brahmaniques çivaïtes et vichnouïtes, à
l’organisation politique et administrative. Elles comptent
également des inventaires détaillés des matériels et des esclaves
affectés au service des temples. Les textes épigraphiques rédigés
par les prêtres brahmaniques et par les lettrés de cour
représentent les seuls témoignages écrits de l’histoire du
Cambodge de la période pré-angkorienne, car la littérature
populaire, gravée à l’époque sur des feuilles de palmier ou des
peaux de buffle, a disparu au cours des temps.
Le khmer moyen (du XVe siècle au milieu du XIXe siècle)
Après la chute de l’empire d’Angkor, vers 1340, le pâli
se substitua progressivement au sanscrit, et devint la langue de
l’élite khmère : les textes littéraires khmers à cette époque ont
été rédigés en pâli et en « khmer moyen ». On peut les classer,
en se basant également sur la taxonomie populaire
cambodgienne, en deux tendances principales : les kamvi kambi (textes sacrés) et les lpaeng (textes de divertissement).
L’enseignement se faisait à la pagode par les moines
bouddhiques et au palais royal par les lettrés de cour. Dans les
villages, ce sont les acàry, lettrés laïcs et maîtres des cérémonies
religieuses et des rituels, qui s’en chargeaient.
Le rôle des bonzes à l’époque fut considérable, les vatt
(pagode ou école de pagode) étant des centres éducatifs et
spirituels, où tous les garçons devaient vivre au moins trois mois :
ils y apprenaient les prières bouddhiques, les textes gnomiques
et d’autres textes littéraires. Cet enseignement était formel et
non critique ; la lecture se faisait à voix haute, et chantée.
Le khmer pré-moderne
Henri Russier, chef du Service de l’Enseignement au
Cambodge, écrit dans son rapport de 1913 pour le Protectorat
français que « toute l’organisation scolaire se réduisait à
l’enseignement donné dans les écoles de pagode ; si imparfait et
si incomplet qu’il fût, cet enseignement avait du moins
l’immense avantage d’exister, et d’être en quelque sorte, par
suite d’une coutume vieille de plusieurs siècles, obligatoire pour
les Cambodgiens, sans distinction de fortune et de classe ». Cet
enseignement a survécu jusqu’en 1975, parallèlement avec
43
l’enseignement moderne de type français (nouvelle création de
l’administration française).
Durant la période du Protectorat (1863-1952),
l’évolution naturelle de la langue et de la littérature a été en
quelque sorte ralentie. Le français avait été imposé comme
véhicule officiel, au détriment de la langue nationale. Les
générations qui pratiquaient le français avaient négligé le
courant originel, et allaient jusqu’à répudier leur langue
maternelle.
En 1922, des bonzes lettrés khmers, inquiets de
constater la diminution de l’influence de la religion bouddhique
et de la tradition au profit de la civilisation française, ont fondé
l’École Supérieure de Pâli. En 1930, l’Institut Bouddhique a été
créé, pour collecter et conserver les textes écrits et oraux. L’on
faisait venir les manuscrits (sur feuilles de palmier, olles, et sur
papier) des bibliothèques de pagodes ; tous ces textes littéraires
khmers étaient ensuite copiés par les lettrés de l’Institut
Bouddhique, et les documents originaux rendus aux pagodes.
J’ai recensé 1 647 titres de manuscrits sur olles et sur papier
recueillis par l’Institut de Phnom-Penh jusqu’en 1967.
En 1929, une Commission du dictionnaire khmer fut
formée au sein de l’Institut Bouddhique ; et le premier
dictionnaire cambodgien, en deux volumes de 1 858 pages, fut
imprimé en 1938 par la Bibliothèque royale, résultat du travail
collectif de la commission des lettrés, bonzes et laïques.
En 1931 fut créée une commission pour la traduction du
Tripitaka pâli (textes sacrés bouddhiques). Cette traduction,
terminée en 1969, a été publiée par l’Institut Bouddhique en
édition bilingue (pâli-cambodgien) sous la forme de 110
volumes d’environ 400 pages chacun.
À partir de 1936, l’Institut Bouddhique a débuté des
collectes de littérature orale, en faisant venir des conteurs et des
bardes, dont les récits étaient notés par des lettrés. La
« Commission des Mœurs et Coutumes du Cambodge », fondée
en 1943 par l’Institut Bouddhique, en collaboration avec
l’orientaliste Évelyne Porée-Maspéro, s’est employée à
systématiser ces collectes. Des questionnaires furent envoyés
dans toutes les régions du Cambodge, aux instituteurs et
autorités provinciales, qui ont répondu par écrit en très grand
nombre. En 1970, la Commission avait recueilli plus de 9 000
manuscrits, en français ou, le plus souvent, en cambodgien.
44
En 1946, une Commission culturelle fut chargée par le
gouvernement cambodgien d’entreprendre une « mise à jour »
de la langue khmère, et de proposer des mots nouveaux, surtout
pour les terminologies administratives et techniques.
Le khmer moderne
Avec l’Indépendance, et conformément à l’article 2 de la
nouvelle Constitution du Royaume (17 juillet 1959), le khmer
est devenu seule langue officielle du Cambodge.
À partir de 1958, l’enseignement de la littérature khmère
a été inclus dans le programme de l’enseignement primaire et
secondaire national. Un Institut Pédagogique a été ouvert, en vue
de former des professeurs khmers capables de remplacer les
étrangers. Le khmer figurait parmi les disciplines en option, avec
l’espoir de former des spécialistes de la langue, de la littérature
et de la civilisation du pays.
La Faculté des Lettres et des Sciences Humaines a été
ouverte en 1959, divisée alors en six départements : Lettres
françaises, Lettres anglaises, Histoire, Géographie, Philosophie
(occidentale), Lettres et Civilisations khmères. Ce dernier
département, très recherché par les étudiants, fut à l’époque un
foyer politique et culturel très important. En 1960, le ministère
de l’Éducation nationale débuta la khmérisation de
l’enseignement primaire, puis celle du secondaire. L’École
supérieure de Pâli, fondée à l’époque coloniale, fut transformée
en Université Bouddhique.
Ce bref exposé historique montre à la fois la spécificité
de la culture, dont sa littérature, et les travaux entrepris par les
Cambodgiens pour édifier, perpétuer et promouvoir la langue et
la littérature khmères, tantôt en réaction contre les Français,
tantôt en collaboration avec eux.
Ma recherche personnelle est centrée principalement sur
la littérature khmère, depuis l’époque moyenne jusqu’à la
littérature moderne. En 1967, j’ai été nommé enseignantchercheur à la Faculté des Lettres de Phnom-Penh. Ma recherche
reposait entièrement sur le fonds khmer, très important, et
suffisamment exhaustif pour une étude de l’ensemble des textes
littéraires recueillis par l’Institut Bouddhique et par la
Commission des Mœurs et Coutumes du Cambodge.
J’ai partagé mon travail avec mes étudiants. Discipline
jeune et nouvelle, l’enseignement de la littérature khmère
45
demandait une longue recherche et une longue préparation. Pour
pouvoir parler, en cambodgien, de littérature, je me suis inspiré
de la méthodologie des manuels d’études littéraires françaises.
J’ai dû créer des mots nouveaux, qui n’existaient pas dans les
dictionnaires, en me fondant sur la structure de la formation des
mots khmers. Au début de mes recherches, j’ai été influencé par
la méthodologie d’analyse et de critique de la littérature
française, bien que j’aie été formé au départ par des bonzes
lettrés et des universitaires, européens, américains ou indiens :
j’étais convaincu que les méthodes de recherche sur la littérature
française étaient applicables à la littérature cambodgienne. Fin
1971, le ministère de l’Éducation nationale, grâce à des bourses
du gouvernement français, a pu envoyer pour la première fois en
France trois des jeunes professeurs cambodgiens formés à
l’Université khmère. J’en étais moi-même, pour préparer une
thèse sur la littérature populaire khmère, en compagnie d’un
historien de l’histoire coloniale et d’un philosophe qui s’était
lancé dans une thèse sur Auguste Comte. Le contact de
l’enseignement de l’ethnologie, à l’École des Hautes Études en
Sciences sociales et au musée de l’Homme, m’a alors donné un
autre regard sur ma propre culture ; et un certain recul d’avec ma
société m’a permis d’étendre mon optique de recherche. Par
exemple, je regroupe maintenant les textes littéraires khmers
selon la taxonomie cambodgienne, devenue le critère de base de
mes recherches : les critères cambodgiens étant ceux qui
s’adaptent le mieux à l’étude de cette littérature.
Des textes de tradition orale
J’ai principalement étudié la littérature de divertissement
populaire (du XVIIIe au XXe siècle) que je replace dans
l’ensemble de la littérature et de la société khmère. Cette étude
s’est révélée particulièrement difficile, du fait qu’une grande
majorité de ces textes nous est parvenue sans date, ni nom
d’auteur. J’ai tenté de dater ces textes par le coefficient rimique
et la stylistique, en me fondant sur les méthodes récentes de la
linguistique. J’ai essayé de définir ces textes selon les critères
khmers et j’en ai montré l’usage, la représentation et la
destination.
Un corpus d’un nombre important de textes a pu être
daté. En partant de ce corpus, j’ai entrepris une étude
thématique, en cherchant des sources de composition, à la fois
46
dans les littératures indienne et chinoise et dans le fonds
autochtone. L’étude de la lexicologie, de la syntaxe, de la
versification, des procédés poétiques, littéraires et stylistiques a
été également abordée. En me fondant sur ces résultats, je pense
avoir pu constituer une grammaire narrative et stylistique
khmère des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Un groupe de
chercheurs, dont moi-même, a préparé une anthologie de la
littérature khmère, la première à être tentée dans le monde
scientifique. Seule une vue d’ensemble de la littérature khmère
permet de mener à bien ce travail.
En France, j’étudie depuis 1971 le fonds khmer, soit en
manuscrits, soit en imprimés, conservé en particulier à la
Bibliothèque Nationale de Paris, à l’École Française d’ExtrêmeOrient, à la bibliothèque des Missions Étrangères, et au musée
de l’Homme, soit plusieurs milliers de titres très représentatifs.
J’ai pu examiner l’ensemble des écrits khmers, ce qui représente
un nombre considérable de textes, depuis le VIIe siècle jusqu’à
aujourd’hui. La tâche est énorme, car ces textes littéraires, très
importants en nombre et variété, demandent à être étudiés par
plusieurs khmérisants, bien versés dans plusieurs langues.
L’étude de la littérature khmère nécessite la connaissance
notamment du sanskrit, du pâli et du thaï, et le nombre de ces
khmérisants est infime. C’est pourquoi j’ai fondé à Paris en
1978, avec mes amis khmers et khmérisants, un Centre de
Documentation et de Recherche sur la Civilisation khmère
(Cedoreck). Nous avons entrepris des collectes systématiques de
documents sur le Cambodge, notamment des textes littéraires,
tout en récoltant la tradition orale auprès de réfugiés en France.
J’ai assumé la direction de la revue scientifique annuelle
Seksa khmer (« Études khmères »), dont deux numéros doubles
ont obtenu le prix Bordin de l’Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres (1982). Nous avons publié également deux autres
revues culturelles de vulgarisation, en cambodgien et en
français, pour le public étranger et pour nos compatriotes. Nous
avons édité des textes en cambodgien, d’expression orale et
écrite. Une dizaine de livres ont paru, concernant la littérature
ancienne, classique et moderne, le mariage, la cuisine, la
musique, etc.
Dans notre Centre, nous avons donné chaque année des
cours hebdomadaires gratuits de langue et de civilisation
khmères, en regroupant les élèves en trois niveaux de
47
compétence. Cet enseignement a permis de relancer les études
khmères en France et à l’étranger, afin de renforcer notre
identité culturelle. Le Cedoreck a constitué en quelque sorte le
renouveau des Études khmères. Il représentait un trait d’union
entre les chercheurs khmers disséminés dans le monde, qui
étudiaient leur propre culture. Nous avons entretenu ainsi des
contacts permanents avec les institutions étrangères de recherche
sur le Cambodge. L’étroite collaboration entre chercheurs
cambodgiens et chercheurs étrangers s’est révélée bénéfique.
Cette complémentarité était nécessaire pour l’échange de points
de vue et la comparaison entre les méthodologies.
Depuis 1990, le Cedoreck a dû arrêter ses activités en
France, son président, M. Nouth Narang, étant retourné au
Cambodge pour participer à la vie politique de son pays (il a été
ainsi ministre de la Culture et des Beaux-Arts, et député de la
province de Kratié ; puis secrétaire d’État à l’aménagement du
territoire et à l’urbanisation). La revue Seksa khmer a repris sa
parution pour un numéro unique, en janvier 1999, sous la
responsabilité de M. Nouth Narang, et s’est éteinte depuis cette
date, son directeur de publication n’ayant plus le temps de
continuer ses recherches. Notre Centre a également réédité à
Phnom-Penh, entre 2001 et 2003, cinq ouvrages importants
concernant le Cambodge1.
J’ai, pour ma part, continué mes travaux sur les
littératures du Cambodge ; et obtenu le doctorat d’État à
1
Lunet de Lajonquière, Inventaire descriptif des monuments du
Cambodge, tome I, Phnom-Penh, Cedoreck, 2001, 430 p. ; Paul
Collard, Cambodge et Cambodgiens, Phnom-Penh, Cedoreck, 2001,
312 p. ; Song Siv et al., Kpuon mahàdansà (« Traité d’astrologie »),
préfacé par Nouth Narang, Phnom-Penh, Cedoreck, 126 p. (en khmer) ;
George Groslier, Gamnùr khmaer dàmng 76 (« Soixante-seize
dessins »), préfacé par Nouth Narang, Phnom-Penh, 2003, 75 p. (en
khmer) ; Bernard Philippe Groslier, Dî krung doek angar jam-har
àryadharm khmaer (La cité hydraulique, fondement de la civilisation
khmère), avant-propos et traduction en khmer par Nouth Narang,
préface par M. Im Chhum Lim, ministre de l’aménagement du
territoire et de l’urbanisation, Phnom-Penh, 2003, 352 p. La flamme du
Cedoreck s’est éteinte en 2004, et son président a confié en 2006 sa
riche documentation et sa bibliothèque à l’Académie Royale du
Cambodge.
Une première version de ce texte a été publiée dans Objets et Mondes,
la revue du musée de l’Homme, 23, 3-4.
48
l’Université de Paris III en 1993 et une qualification comme
Professeur en 2000. À partir de 1994, j’ai effectué régulièrement
des missions de recherche au Cambodge, d’une durée d’un ou
deux mois (quinze missions du CNRS), et donné, à l’occasion de
chacun de mes séjours, des conférences à l’Université Royale de
Phnom-Penh, à l’Académie Royale du Cambodge et à l’Institut
Bouddhique. J’ai publié en tout dix-neuf ouvrages en khmer et
en français, en France et à Phnom-Penh. Le Gouvernement
Royal du Cambodge m’a nommé (21 mars 2002) membre
titulaire de l’Académie Royale du Cambodge, puis membre de
l’« Establisment of Cambodia Commission of Joint Research on
Culture with Thailand (CCRS) » (21 avril 2003). J’ai participé
aux travaux de cette Commission, en 2004 et 2005, au
Cambodge et en Thaïlande. Élu conseilleur scientifique de
l’Institut Bouddhique de Phnom-Penh depuis 2002, j’ai participé
à plusieurs congrès de cet établissement.
Références bibliographiques
Cœdès George, Inscriptions du Cambodge, 8 vol., Hanoï-Paris, ÉFEO,
1937-1966.
Dupaigne Bernard et Khing Hoc Dy, « Les plus anciennes peintures
datées du Cambodge : quatorze épisodes du Vessantara Jataka
(1877) », Arts Asiatiques, XXXVI, 1981, pp. 26-36.
49
Groslier Bernard-Pierre, Angkor et le Cambodge au XVIe siècle d’après
les sources portugaises et espagnoles, Paris, PUF, 1958, 194 p. +
cartes et plans.
Jacques Claude, « Supplément au tome VIII des Inscriptions du
Cambodge », BÉFEO, 1971, 58, pp. 177-195.
Khing Hoc Dy, L'œuvre littéraire de Nan, auteur cambodgien de la fin
du XVIIIe siècle et du début du XIXe, micro-édition de l'Institut
d'Ethnologie du Muséum national d'Histoire naturelle, Paris, 1985.
- Bhogakulakumàr, roman khmer en vers, du début du XIXe
siècle (traduction, notes et étude), Paris, Pierres d'Angkor, 1987, 372 p.
- Contes et légendes du pays khmer, Paris, Conseil International
de la Langue française, 1989, 169 p.
- Contribution à l'histoire de la littérature khmère, 1: L'époque
« classique » (XVe-XIXe siècles). 2 : Écrivains et expressions littéraires
du Cambodge au XXe siècle, Paris, L'Harmattan, 1991 et 1993, 273 et
275 p.
- Un épisode du Ràmàyana khmer, Ràma endormi par les
maléfices de Vaiy Ràbn, Paris, L'Harmattan, 1995, 213 p.
- Dàv Ek, Introduction, traduction annotée et textes khmers,
Phnom-Penh, éd. Angkor, 2005, 162 p.
Pou Saveros, Étude sur le Râmakerti, Publications ÉFEO, vol. C, 1977,
201 p.
Russier Henri, « L’enseignement élémentaire au Cambodge », Revue
Indochinoise, avril 1913, pp. 409-420.
Thierry Solange, « Manuscrits cambodgiens du Département d’Asie »,
Objets et Mondes, II, 1, 1962, pp. 13-24.
- Étude d’un corpus de contes cambodgiens traditionnels,
Paris, Honoré Champion, 1978, 553 p.
50

Documents pareils