CASTELNAU DE MONTMIRAL
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CASTELNAU DE MONTMIRAL
1 CASTELNAU DE MONTMIRAL. Cité médiévale. Par J.R. CAGNIEUL-MONTFORT Juché sur un monticule, comme sur un piédestal, d'où la vue embrasse et domine le site d'alentour, tel apparaît le bourg de CASTELNAU DE MONTMIRAL aux yeux du voyageur qui descend de la forêt de la Grésigne, qui chemine sur les routes du Gaillacois ou qui monte des plaines de la Vère. Son nom primitif "CASTELLUM NOVUM MIRABILIS" indique bien l'aspect agréable de son emplacement, au sommet d'une montagne admirable (Montis mirabilis), encerclé par des vallons fertiles et des collines verdoyantes que parsèment la vigne, les prairies et les bois. Primitivement forteresse (Castellum novum), Castelnau de Montmiral est actuellement le siège d'une vaste commune, qui occupe une superficie de plus de 8.000 hectares, dans laquelle est englobée une grande partie de la forêt de la Grésigne. Appartenant au bassin de la Vère qui la traverse, la commune est limitée : Au Nord, par le canton de Vaour ; au Sud, par les communes de Saint Beauzile, Sainte Cécile du Cayrou, le Verdier et Montels. C'est probablement vers 1220, au lendemain des randonnées destructives de Simon de Montfort dans la région que, Raymond VII, Comte de Toulouse, fonda Castelnau de Montmiral, à peu près à l'époque de la création de CORDES. Mais, son nom n'apparaît qu'en 1249 dans un acte de serment de fidélité par les consuls de Castelnau de Montrniral, les sieurs d'Avelannes et de Rigailh, au Comte Alphonse de Poitiers et à Sa femme Jeanne de Toulouse, fille et héritière de Raymond VII. Les privilèges et franchises accordés très tôt aux habitants du bourg provoquèrent un accroissement rapide de la population et contribuèrent à l'extrême importance que prit, dès le début, le château seigneurial, édifié à l'extrémité du mamelon occidental qui surplombe la plaine de la Vère. Ce château, constitué par une imposante bâtisse carrée, fut remanié par le vicomte de TALARD et réparé, en 1466, par le Comte d'Armagnac. Au centre du quadrilatère formé par les bâtiments s'étendait une vaste 2 cour au milieu de laquelle était aménagée une citerne. La porte d'entrée faisait face à une des portes de la ville ; elle était percée d'une large tour élevée, à quatre étages voûtés et décorés de sculptures. La Salle de réception et d'audience, qui ouvrait et prenait jour à l'aspect du Nord, était magnifiquement décorée et pourvue d'une belle cheminée en pierre. Le château était entouré de fossés profonds qui le séparaient de toute habitation, mais renfermait, dit-on, des souterrains qui le reliaient à l'intérieur de la cité. Ce château était également appelé au 13e siècle, ainsi qu'en témoignent des actes de l'époque, "CASTRUNI de MONTE SPECULO", c'est à dire "Château du Mont du Guet" appellation qui laisse bien entendre qu'il avait aussi, en raison de sa position, comme une sentinelle avancée, la mission d'observer et de guetter l'approche de l'ennemi. Mal entretenu pendant de longues années, tombé en délabrement, il fut démoli en 1819. Sur son emplacement, fut édifiée, plus tard, une nouvelle construction, celle que l'on voit aujourd'hui et qui était la propriété du Dr LILLY. Au cours de la guerre des Albigeois, ce château ne joua pas un grand rôle, sa construction n'ayant été entreprise qu’aux alentours de 1222, c’est à dire après le commencement de l’invasion du Languedoc par les croisés de Simon de Montfort. Par contre, la Guerre de Cent ans fut à l'origine d'une source de malheurs pour Castelnau de Montmiral et son château. En 1345, les Anglais, commandés par le prince Noir, envahissent l'Albigeois et dévastent la plaine de la Vère. Prévenus par les consuls de Gaillac, les habitants de Montrniral organisent la défense. Les fossés et les remparts qui encerclent le village sont remis en état ; les murailles sont réparées ; des fossés, encore plus profonds, sont creusés jusqu'aux abords du cimetière. Et ce, avec l’autorisation de l'évêque d'Albi Craignant un échec, les Anglais n'osèrent pas attaquer Montmiral, mais, en revanche, les Compagnies de routiers ravagent et saccagent la campagne environnante. En novembre 1628, la peste fit son apparition dans la ville et causa la perte de nombreux citadins, la maladie aurait été apportée, dit-on, par le chirurgien de Montmiral qui l'avait contractée en soignant secrètement plusieurs pestiférés de la campagne environnante. 3 Le chirurgien et Sa famille furent aussi victimes du fléau. En 1630, la grande peste qui causa tant de ravages et de morts à Gaillac, Cordes, et ailleurs, n'atteignit pas heureusement les habitants de Montmiral. Les consuls de la ville, rendus prudents par l'épidémie précédente de Novembre 1628, avaient, en effet, fait défense absolue à leurs administrés, sous peine de quarantaine, de communiquer avec les habitants d'alentour et de les fréquenter. Si les habitants de Montrniral échappèrent à la peste 1630, ils ne purent malheureusement pas se soustraire à la famine qui lui succéda et atteignit toute la contrée. Cette famine fut si grande et si pitoyable que les populations furent contraintes, pour subsister, à se nourrir d'herbes et de racines sauvages. Fondée par le comte de Toulouse, Raymond VII, la seigneurie de Castelnau de Montrniral fit retour à la couronne en 1271, conformément au traité de Meaux de 1229, à la mort d'Alphonse de Poitiers et de sa femme Jeanne, fille de Raymond. Au 14ème siècle, le roi Philippe V le Long donna cette seigneurie à Arnaud de Trian vicomte de Talard, qui était le neveu du pape Jean XXII, le fondateur de notre collège de Gaillac. Arnaud de Trian épousa, en 1329, Constance de Narbonne. Son fils, Louis de Trian vicomte de Talard reçut, en 1352, comme seigneur de Montmiral, l'hommage et le serment de fidélité des habitants, auxquels il confirma, en 1365, leurs privilèges. A la fin du 14ème siècle, la seigneurie de Montmiral passe à Bernard VII d'ARMAGNAC, de la puissante famille de ce nom, époux de Bonne de BERRY. Le nouveau seigneur entretint dans son château de Castelnau comme le firent, d'ailleurs ses successeurs Bernard VIII d'Armagnac, Jean IV et Jean V d'Armagnac - un Juge régent, des capitaines, des écuyers, des chapelains. Le Parlement de Paris, par son arrêt en date du 4 Septembre 1470, saisit et confisqua, en faveur du roi de France, les biens du comte d'Armagnac, pour cause de rébellion et de lèse-majesté. Le 5 octobre de la même année, le roi Louis XI donna la Châtellenie de Montmiral à Georges de LATREMOUILLE, sire de CRAON, premier chambellan du comte. Latremouille la vendit, en 1479, à Louis d'AMBOISE, évêque d'Albi, qui ne la garda que peu de temps et la rendit au roi. 4 Charles VIII la restitua, en 1484, avec tous les biens de la famille d’Armagnac, à Charles d'ARMAGNAC, frère de Jean V d'Armagnac, lequel Charles, enfermé à la Bastille en 1469, venait d'en sortir après la mort de Louis XI. Jean V d’Armagnac, auquel Charles succéda comme seigneur de Montmiral après la restitution des biens familiaux, avait eu une fin tragique. Rebelle au roi Louis XI, assiégé dans sa ville de LECTOURE, dans le Gers, par les troupes royales commandées par le Cardinal JOUFFROY, évêque d’Albi. Jean V, en dépit de la trêve conclue par les soldats du roi Louis XI, sous les yeux de sa femme, la comtesse JEANNE, fille du comte de FOIX, Celle-ci, que Jean V avait épousée en 1468, fut dépouillée de ses bijoux et de ses joyaux, puis transférée et enfermée, bien qu'elle fut enceinte de sept mois dans le château de BUZET-SUR-TARN, devenu, pour la circonstance, prison d'Etat. Là, sur l'ordre de Louis XI, que les scrupules n’embarrassaient pas et qui cherchait, par surcroît, l'extinction de la Maison d'Armagnac, des apothicaires contraignirent la Comtesse à absorber un breuvage qui la fit avorter et mourir deux jours plus tard. Et bien longtemps après, en pratiquant des fouilles dans les ruines de l'ancien château qui avait été incendié pendant la Révolution, un tombeau, soigneusement fermé, fut découvert à l'intérieur et dans le creux d'un mur. Il renfermait les ossements du corps d'un tout petit enfant et le squelette d'une femme presque réduit en cendres : les restes, vraisemblablement, de la malheureuse comtesse JEANNE et ceux de son enfant. Rendu à la liberté par le roi Charles VIII, Charles d'Armagnac vint se retirer à Castelnau de Montmiral, où il mourut le 3 juin 1497. Sa dépouille fut inhumée dans la chapelle du château qui était située au Sud de la cour intérieure. Bien plus tard, la pierre tombale de Charles d'Armagnac fut transportée dans l'église du village; ce qui fit croire et dire qu'il avait été enterré dans le sanctuaire Notre-Dame de Montmiral. Signalons que les d'Armagnac enrichirent l'église de Montmiral des témoignages de leur munificence. De leurs nombreux dons, il ne reste aujourd'hui qu'une magnifique croix en vermeil dont il sera parlé plus loin. 5 En 1356, le roi JEAN le BON ayant été fait prisonnier à la bataille de Maupertuis près de Poitiers, les habitants de Montrniral participèrent au paiement d'une partie de Sa rançon. En 1361, les routiers firent une nouvelle incursion dans le pays ; mais, la vigilance des consuls réussit, cependant, à préserver la ville de leur présence. Ces malheurs, auxquels s'ajouta la peste, causèrent la perte d'un grand nombre d'habitants, à telle enseigne que lors du dénombrement de 1375, le nombre de feux avait diminué de moitié et ne s'élevait plus qu'à 45 au lieu de 90. Au début du 15ème siècle, Castelnau de Montmiral subit les conséquences du conflit qui opposa leur seigneur le Comte d'ARMAGNAC, allié aux ducs de BERRY et d'ORLEANS, au roi de France et au duc de BOURGOGNE. La garnison du château, que commandaient les capitaines du Comte, ravagea tous les environs, en dépit des forces royales qui occupaient la plupart des places fortes environnantes. Bien que le roi et le duc de Berry eussent conclu la paix, le 13 Juillet 1412, la lutte se poursuivit dans le Languedoc et la comtesse d'Armagnac, Dame Bonne de Berry, écrivit, le 27 de ce même mois, aux consuls et habitants de Montmiral pour les inviter à redoubler de vigilance. En dépit d'une trêve intervenue en Août 1412, les capitaines du comte continuèrent à parcourir le pays. Ce qui amena les consuls de Gaillac à demander à ceux de Montmiral d'intervenir auprès du comte d'Armagnac pour faire cesser les incursions de ses troupes et que soit respectée la trêve, leur offrant même, avec l'autorisation du Sénéchal de Toulouse, de leur renvoyer les hommes de Castelnau de Montrniral qui avaient été capturés lors de l'attaque du château de Penne et qui avaient été transférés à Gaillac. Bientôt après une nouvelle trêve intervint et la paix fut proclamée en Février 1413. Plus tard, en 1426, le chef des routiers, André de RIBES dit "Le Bâtard d'Armagnac" protégé du Comte d'Armagnac, promit aux habitants de Montmiral de s'abstenir de toutes vexations à leur égard. 6 Ces mêmes habitants, invités, d'ailleurs, à le faire par leur seigneur, se refusèrent à participer au conflit que posa, pour la possession de l'évêché d'Albi, Bernard de CASILHAC à Bernard DAUPHIN, conflit qui donna lieu à des luttes sérieuses. Castelnau de Montmiral souffrit beaucoup des Guerres de Religions. Lorsque les Protestants s'emparèrent de Gaillac, en 1568, les habitants de Montmiral, qui étaient bons catholiques, se montrèrent particulièrement charitables envers leurs malheureux voisins, accueillant et hébergeant bon nombre de Gaillacois et les aidant à chasser les Huguenots. Le 30 Janvier 1586, les Protestants, prévenus par une famille de la ville qui leur était favorable, tentèrent de s'emparer de Castelnau de Montmiral. Leurs troupes, conduites par le sieur Peyrole de Bruniquel, fortes de 7 à 800 hommes, s'approchèrent, vers quatre heures du matin, tout à proximité de l'enceinte. Les consuls, avisés de L'imminence de l'attaque étaient sur leur garde. Les habitants se défendirent courageusement et obligèrent leurs adversaires à s'enfuir précipitamment Dans leur fuite, les protestants abandonnèrent leurs armes, ainsi que les outils qu'ils avaient utilisés près des portes de la ville. Dépités de leur échec, ils se vengèrent en mettant le feu à une ferme de la plaine et en tuant ses occupants. Quant à la famille qui avait voulu livrer la ville aux Huguenots, elle fut durement châtiée par ses compatriotes qui, en outre, pillèrent et saccagèrent sa maison. Le meurtre des frères de GUISE - Le duc et le cardinal - survenu en 1588 sur l'ordre du roi Henri III, fut à l'origine d'une grande agitation qui secoua toute la contrée. A telle enseigne que le Parlement de Toulouse prescrivit et ordonna une prestation de serment de vivre et de mourir dans la froide église catholique et romaine. A Castelnau de Montmiral, la prestation eût lieu dans l'église même, le serment étant prêté par les consuls, les gentilshommes et les notabilités de la ville. Castelnau de Montmiral eût l'honneur d'une visite royale. C’est, en effet, le vendredi 24 Juin 1622 que le roi Louis XIII, qui se rendait de Saint-Antonin à Toulouse, accompagné d'une suite nombreuse, s'arrêta à Montmiral. A cette occasion, la ville fut entièrement pavoisée et ses habitants reçurent le roi magnifiquement. Louis XIII logea dans la ville même, dans la maison du sieur de TONNAC, qu'occupe 7 aujourd'hui M.MAIGNIAL. Le roi ne séjourna que peu de temps dans la cité, puisque dès le lendemain, 25 juin, il poursuivit son voyage. Quelques jours plus tard, une Compagnie de soldats du roi arriva également à Montmiral où elle cantonna durant 21 jours. Les habitants n'eurent pas à se féliciter de ce séjour prolongé, car les soldats commirent de nombreuses dégradations et ruinèrent la ville. Par la suite et à de nombreuses reprises, d'autres Compagnies succédèrent à la première, leur hébergement et leur entretien coûtant très cher à la communauté. Pour comble de malheur, diverses maladies se déclarèrent après le départ des soldats, maladies qui causèrent la mort de plus de 300 habitants. A la mort de Charles d'Armagnac, dernier seigneur de ce nom, le partage de ses biens, que le roi, d’ailleurs, avait ordonné de faire saisir, donna lieu à un important procès qui n'était pas encore terminé à l’avènement de François 1er.Cependant, ce roi attribua les terres de la Maison d'Armagnac à Charles d'ALENCON, neveu du comte défunt, et à Marguerite d'ORLEANS son épouse. Le duc d'Alençon étant décédé en 1524, sans postérité, sa veuve épousa Henri d'ALBRET, épouse d'Antoine de BOURBON et mère d'Henri IV. C’est ainsi que la seigneurie de Castelnau de Montmiral revint de nouveau à la couronne de France. Donnée par Louis XIII à Louis de Cardaillac comte de BIOULE, puis revenue encore à la couronne, elle fut cédée par Louis XV au comte de BELLE-ISLE. Ce dernier, Jacques FOUQUET DE BELLE-ISLE - était le petit-fils de Nicolas FOUQUET, le surintendant des Finances sous Louis XIV qui le fit interner dans la forteresse de Pignerol où il mourut en 1680. Jacques Fouquet de Belle-Isle, né à Villefranche (Aveyron) en 1684, décédé en 1761 fut Maréchal de France et Ministre de la Guerre en 1758. Le comte de Belle-Isle vendit sa seigneurie, le 3 février 1752, à GALABERTDAUMON. La fille et héritière de ce dernier, épouse du sieur Henri du Puget Président à mortier au Parlement de Toulouse, la revendit, le 9 septembre 1779, un Caillacois, le comte d'Huteau, qui fut le dernier seigneur de Montmiral, la Révolution de 1789 ayant aboli les privilèges de la noblesse. 8 Les habitants de Montmiral eurent Parfois des démêlés avec leur seigneur. Parmi ceux-ci, il faut citer le conflit qui les opposa au vicomte de Talard au sujet du four banal, Ce seigneur avait obligé ses vassaux à aller cuire à son four et à payer un droit de cuisson plus élevé que celui qui était habituellement pratiqué. Les habitants de la ville se plaignirent au roi, qui leur donna raison une première fois. Puis une deuxième fois, en 1387, lorsque le seigneur eût renouvelé ses prétentions. Ces mêmes habitants étaient tenus à effectuer les réparations au château du seigneur. Ils devaient, également, lui remettre " une jambe des porcs et la langue des bœufs " qui se vendaient en boucherie. Ils jouissaient néanmoins, de franchises et de libertés semblables à celles dont bénéficiaient les habitants de Gaillac et Cordes. Ces privilèges et jouissances, qui leur avaient été accordés par le comte de Toulouse, fondateur du château, furent confirmés, en 1306, par Philippe le Bel, et, en 1534, par le roi de Navarre. Antérieurement à la Révolution, la seigneurie de Montmiral, qui englobait neuf paroisses, consistait en haute et moyenne Justice, greffe, censives, leudes, péages, garennes, forges, pacages, ventes, etc. A la fin du 15ème siècle, cette seigneurie donnait 300 livres de revenu. Au 18 ème siècle, ce revenu s'élevait à 1.000 livres, 100 setiers de blé et 80 setiers d'avoine, le setier dans le Gaillacois égalant 1 hectolitre 37 litres. Le seigneur avait tous les droits de Justice. Il nommait par lui même ou par son Juge les quatre consuls pris sur une liste de huit candidats présentés par les magistrats sortants. Ces consuls jouissaient d'un grand pouvoir ; ils exerçaient la Justice criminelle, la police rurale, la surveillance et l’entretien des chemins, taxaient le pain et les denrées, etc. La Justice se montrait moins clémente que celle d'aujourd'hui. Elle était plus sévère, à en juger par une condamnation infligée en 1606, à une femme coupable d’adultère et de vol : La sentence des consuls ayant été confirmée par le sénéchal de Toulouse, son exécution eût lieu à Montmiral même, le 7 février de cette année 1606 9 La condamnée, presque nue, les mains attachées derrière le dos, fut promenée successivement devant la Maison Communale, devant le château et dans tous les carrefours. A chaque station, l'exécuteur fouettait jusqu'au sang la malheureuse femme qui fut, enfin, conduite à la Porte des Garrics. Là, on la fit agenouiller, demander pardon à Dieu, au roi et à la Justice ; puis, on la chassa de la ville, avec défense de rentrer dans la commune avant dix ans, sous peine de mort. Les habitants de Montmiral jouissaient de nombreux privilèges. Ils avaient le droit de chasse et de pêche ils pouvaient prendre dans la forêt de Grésigne le bois nécessaire à leur chauffage et à leurs constructions ; ils étaient, en outre, exempts du droit de "pesade". La paroisse de Montmiral et ses annexes appartenaient, au 16 ème siècle, à l’évêque d'Albi qui en prenait les dîmes. Auparavant en 1387, l'église de la ville avait été donnée au Chapitre de Sainte-Cécile d'Albi.