Diapositive 1 - Opération Cétacés

Identification de la distribution spatiale des cétacés
autour de la Nouvelle Calédonie
Stage réalisé d’avril à juin 2010 - Association Opération Cétacés
Master Sciences de la Mer et du Littoral mention Expertise et Gestion de l’Environnement Littoral
Institut Universitaire Européen de la Mer
Morgan Poupon
[email protected]
Introduction
Matériel & méthodes
Troisième plus grande île du Pacifique, la Nouvelle-Calédonie est ceinturée par le plus vaste lagon du monde.
Bénéficiant d’une biodiversité exceptionnelle, ce sont 25 espèces de cétacés qui ont été recensées à ce jour.
L’association Opération Cétacés a pour objectifs l’observation et la compréhension des mammifères marins
peuplant les eaux de Nouvelle-Calédonie afin de pouvoir mieux les protéger et les conserver.
Le stage s’est déroulé au sein du Service de la Géomatique et de la Télédétection (SGT) de la Direction des
Technologies et des Services de l’Information (DTSI) du Gouvernement de Nouvelle-Calédonie.
Identifier la répartition spatiale des cétacés dans l’archipel néo-calédonien
● Expliquer la distribution des espèces les plus régulièrement rencontrées, les grands dauphins
de l’Indo-pacifique (Tursiops aduncus), les dauphins à long bec (Stenella longirostris) ainsi que les grands
cachalots (Physeter macrocephalus), à l’aide des paramètres physiques et environnementaux.
Objectifs
La distribution des cétacés a été étudiée à partir de 1165
observations collectées entre 1992 à 2009. Elles proviennent de
campagnes scientifiques maritimes et aériennes, mais également
d’observations opportunistes. La distribution de 16 espèces de
cétacés a ainsi été étudiée.
L’identification de la distribution des cétacés a nécessité la création
de cinq projections cartographiques via le logiciel ArcGis (ESRI,
2004).
Des analyses statistiques réalisées sous R (R, 2010) ont permis de
caractériser des zones d’habitats privilégiées pour 3 espèces de
cétacés.
Résultats et discussion
Identification de l’habitat
Distribution des cétacés autour de la Nouvelle-Calédonie
La projection cartographique des observations de cétacés met en évidence leur présence tout
autour de la Nouvelle-Calédonie. Le peuplement des eaux de l’archipel néo-calédonien est
représenté principalement par la famille de delphinidés, qui constitue plus de 75% de la totalité
des observations.
Les delphinidés du lagon
Les grands dauphins de l’Indo-Pacifique :
● forment de petits groupes (moyenne de 5 individus);
● fréquentent les zones proche de la côte ;
● privilégient des fonds relativement faibles (57% sur fonds <40m).
Les dauphins à long bec :
vivent en grands groupes (moyenne = 20 individus; max=70);
sont observés le long du récif barrière (69,6% à moins de 3 km);
fréquentent peu les zones côtières .
Un test de Kruskal-Wallis a permis de comparer les différentes populations
de delphinidés entre elles. Les deux espèces de delphinidés semblent
occuper des niches écologiques différentes:
● Relativement sédentaires, les grands dauphins de l’Indo-Pacifique
occupent un même espace lagonaire pour les activités de chasse, de repos…
Il semble y avoir une spécialisation des Tursiops en fonction des zones
géographiques;
● les dauphins à long bec utilisent le lagon pour se reposer en journée et se
déplacent vers l’océan ouvert la nuit pour se nourrir.
► Les grands cachalots
Distribution des delphinidés les plus fréquemment rencontrés
Ce qu’il faut retenir:
● la présence des cétacés est annuelle, saisonnière ou exceptionnelle, suivant les espèces, mais elle
témoigne d’une grande diversité spécifique;
● deux formes d’utilisation du milieu marin avec des espèces pélagiques (observées à l’extérieur du
récif barrière) et des espèces lagonaires;
● des espèces sont rencontrées régulièrement comme le grand dauphin de l’Indo-Pacifique, le
dauphin à long bec,… et d’autres plus rarement, voire une seule fois (la baleine bleue pygmée, le
cachalot nain, la baleine à bec de Blainville …);
● les rencontres avec les mammifères marins sont plus nombreuses le long de la côte Ouest et dans
le lagon Sud. Cela s’explique par un plus grand effort de recherche dans ces zones, mais cela peut
aussi être dû aux différences environnementales entre l’Est, côte exposée et l’Ouest plus abrité.
Suite aux projections cartographiques il apparaît que:
● les cachalots sont présents à l’année autour de la Nouvelle-Calédonie;
● les observations sont plus fréquentes en saison fraîche (61%);
● leur distribution s’établit le long du talus continental.
Les variables environnementales suivantes ont été associées aux données
d’observations: la profondeur, la pente, la température de surface, la
profondeur de l’isotherme 15 C et les courants océaniques.
Une analyse en composantes principales (ACP) a permis de mettre en
évidence l’habitat privilégié des grands cachalots. La préférence des grands
cachalots semble aller vers un habitat caractérisé par des fonds importants et
de fortes pentes le long du talus continental, ainsi que des courants
océaniques relativement faibles.
Conclusion
Cette étude qualitative prend en compte 20 années de collecte de données réalisées par l’association
Opération Cétacés. L’utilisation de la représentation cartographique se révèle être un outil précieux pour
dégager des tendances dans la répartition des espèces ainsi que des zones de fréquentations
privilégiées des cétacés.
Des analyses en modèles de niches écologiques pour toutes les espèces de cétacés seraient un
aboutissement à ce travail, et pourraient être un tremplin pour initier la création de zones prioritaires de
conservation en Nouvelle-Calédonie.
Maitre de stage
Dr. Claire Garrigue
Responsable scientifique
Association Opération Cétacés
Remerciements
 Les
 Les
 Les
 Les
membres de l’association Opérations Cétacés;
membres du SGT de la DTSI;
référents et responsables universitaires de l’IUEM;
chercheurs de l’IRD de Nouméa, Montpellier, Toulouse qui ont
contribué à cette étude;
 La Communauté urbaine de Brest Métropole Océane.
Tuteurs universitaire
Iwan Le Berre
Jacques Clavier
Responsable de la formation
Catherine Meur-Ferec