Un dernier pour la route Sud-Ouest 11.03.14

Transcription

Un dernier pour la route Sud-Ouest 11.03.14
Sud-Ouest le 11.03.14
Une première très attendue
Au trapèze, en plein vol. Un des temps forts du spectacle, saisi lors d’une des dernières répétitions, sous chapiteau à la plaine de Lamoura.
© Photo Jean-Christophe Sounalet
«On n'a pas l'intention d'arrêter », assurent les artistes du Collectif AOC. Il ne faut pas prendre à la
lettre le titre de leur nouveau spectacle, « Un Dernier pour la route », dont les premières
représentations seront données du jeudi 13 au mercredi 19 mars à la plaine de Lamoura à Boulazac
(1). C'est une fiction, même si elle s'inspire largement de leur vie sur la piste.
« Les gens qui voient nos spectacles nous disent qu'on forme un groupe à l'identité forte, sur
laquelle on peut s'appuyer. On est partis de cette idée-là pour se lancer dans cette création. »
Très attendue dans le monde du cirque contemporain, tant par le public que par la profession, elle
constituera un événement, un des sommets de la saison de l'Agora. « Ce sera une des rares grandes
formes sous chapiteau créées actuellement », souligne Frédéric Durnerin, directeur de ce pôle
national des arts du cirque.
Un vrai village
Le spectacle s'inscrira dans un itinéraire marqué par le succès de pièces comme « La Syncope du sept
» et « Autochtone ». À la suite de quoi, la compagnie s'est implantée à Boulazac il y a deux ans. Elle a
fait des tournées à l'extérieur et maintenu le lien avec Boulazac à travers des « Vadrouilles » et
petites formes. L'idée du nouveau spectacle a pris corps à travers des laboratoires et résidences.
Puis, les artistes sont revenus au pays.
Le grand chapiteau orange a été monté en décembre. La compagnie est arrivée dans les premiers
jours de janvier. En fait, c'est un village de caravanes qui s'est installé à Lamoura, habité par une
vingtaine de personnes dont les enfants fréquentent l'école du bourg de Boulazac. Une ruche
tournée tout entière vers la création.
Elle réunira sur la piste dix acteurs et un musicien, en live. Aux côtés de Chloé Duvauchel, Gaëtan
Levêque, Marc Pareti, Marlène Rubinelli-Giordano, les fondateurs du collectif, on trouve Fabian
Wixe, déjà présent dans « Autochtone », et des nouveaux venus, issus de divers horizons.
Ils pratiquent différentes techniques : fil, mât chinois, trapèze, trampoline, acrobatie. La
chorégraphie a été confiée au metteur en scène belge Harold Henning.
Complicité et affrontements
« On soulève le couvercle de la boîte aux souvenirs. On montre des images de la vie du groupe »,
explique Chloé Duvauchel. Les rapports qui se tissent, se tendent, s'effritent. La complicité, les
affrontements, les rivalités.
S'il n'y a pas d'histoire à proprement parler, des fils conducteurs guident les spectateurs, avec
comme point de référence des individus autour d'une table. « Des gens qui se sentent bien
ensemble. Ils n'ont pas envie de se quitter, pourtant ils vont se séparer. »
L'expression, épurée, tire sa force de son énergie et de son dynamisme. Mais la prouesse n'est jamais
donnée pour elle-même. Elle s'inscrit dans une narration se déroulant sur plusieurs plans, un va-etvient entre présent et passé, réalité et réminiscence. On frissonne devant les prouesses aériennes.
On croise des fantômes, tous identiques, qui hantent la piste. Les acteurs portent un regard tendre et
ironique sur eux-mêmes.
Une tournée régionale
Répétitions et filages se sont succédé ces derniers jours. Il ne reste plus à la compagnie qu'à
rencontrer son public. On attend 3 000 personnes en tout à Boulazac.
L'Agora et l'Office artistique de la région Aquitaine (Oara) organisent une tournée dans le cadre de
l'opération « Cirque en cinq départements ». Elle comptera 28 représentations, avec des étapes
jusqu'en octobre à Saint-Médard-en-Jalles (33), Nérac (47), Biscarrosse (40), Libourne (33), Bayonne
(64) ou Villeneuve-sur-Lot (47). La route d'AOC sera encore longue.
(1) « Un Dernier pour la route », à la plaine de Lamoura à Boulazac, jeudi 13, vendredi 14, samedi 15,
mardi 18 et mercredi 19 mars à 20 h 30. Restauration possible sur place à partir de 19 heures.
Chantal Gibert