2. Les modalités d`indemnisation
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2. Les modalités d`indemnisation
4F 2. Les modalités d’indemnisation ➤ A. Le montant de l’indemnité L’indemnité perçue par le salarié est égale, pour chaque heure de travail perdue, à 75 % du salaire horaire pris en considération, multipliés par le nombre d’heures indemnisables. Il s’agit du nombre d’heures de travail perdues du fait des intempéries, sous déduction de l’heure de carence (voir ci-après). Ainsi, en cas de modulation de la durée du travail comportant une période haute et une période basse, le nombre d’heures indemnisables doit être calculé sur la base de l’horaire réellement pratiqué dans l’entreprise au cours de la période considérée et non pas en fonction d’un horaire théorique moyen. 1) Le salaire horaire pris en compte L’indemnité de chômage intempéries est calculée sur la base du salaire horaire perçu par le salarié à la veille de l’interruption du travail, dans la limite du plafond horaire de Sécurité sociale en vigueur, majoré de 20 %. Le salaire pris en considération est celui perçu par le salarié la veille de l’arrêt de travail. Il inclut, le cas échéant, les primes et accessoires de salaire, notamment les primes de rendement. En revanche, doivent être exclues les primes représentatives de remboursement de frais professionnels (indemnités de petits ou de grands déplacements, que celles-ci soient ou non intégrées dans l’assiette des cotisations sociales), les primes dites de « risque » ainsi que les majorations pour heures supplémentaires (C. trav., art. D. 5424-15). Notez-le : toute augmentation de salaire intervenant au cours d’une période d’intempéries ne peut être prise en considération, même si elle était envisagée par l’employeur avant la mise en intempéries du salarié. 2) Les caractéristiques de l’indemnité Pour le salarié, les indemnités de chômage intempéries constituent un revenu de remplacement : - soumis à l’impôt sur le revenu ; - assujetti pour 97 % de son montant à une CSG au taux de 6,2 % (dont 3,8 % déductible sur le plan fiscal) et à la CRDS (0,50 %). Notez-le : les titulaires d’allocations de chômage intempéries qui justifient de faibles revenus peuvent toutefois être redevables d’une CSG à taux réduit de 3,8 % (intégralement déductible) voire, sous certaines conditions, être totalement exonérés du paiement de ces 2 contributions (se reporter sur ce point au titre 1 du chapitre 11 B). Ces indemnités ne supportent, en revanche, aucune cotisation patronale de Sécurité sociale. Elles ne sont également pas assujetties à la cotisation congés payés recouverte par les caisses. RÉMUNÉRATION ET PAIE BÂTIMENT - © ÉDITIONS TISSOT - JUILLET 2008 4.605 W 4F 3) Le versement de l’indemnité Les indemnités de chômage intempéries doivent être payées au salarié dans les mêmes conditions de lieu et de temps que le salaire. Elles doivent ainsi être versées lors de chaque paie, et ce même si la période d’arrêt pour intempéries est en cours. Ces allocations doivent également faire l’objet d’une mention séparée sur les bulletins de paie. Si l’entreprise maintient un salaire complet pendant la période d’intempéries, elle doit ainsi faire apparaître distinctement le montant de l’indemnité légale et celui du complément de salaire qu’elle verse (voir bulletin de paie en annexe). Notez-le : l’indemnité de chômage intempéries ne peut se cumuler pendant la période d’arrêt avec aucune autre indemnité ou aucun autre salaire. Elle cesse notamment d’être due dans le cas où le travailleur exerce une autre activité salariée pendant la période d’arrêt de travail. ➤ B. La durée d’indemnisation Les heures chômées par suite d’intempéries ne doivent pas toutes donner lieu à indemnisation. Ces heures sont en effet réduites par un délai de carence et limitées par des plafonds journalier, hebdomadaire et annuel. 1) Le délai de carence Le délai de carence constitue un temps chômé non indemnisable qui doit être déduit par les entreprises sur leur déclaration d’arrêt de travail et leur demande de remboursement adressée à la caisse. Ce délai est fixé par les textes à un maximum de 1 heure au cours d’une même semaine civile. En cas d’arrêts successifs au cours d’une même semaine, seule la première heure entièrement chômée doit toutefois être prise en considération pour le délai de carence. A noter également que lorsqu’un même arrêt se poursuit sans interruption au-delà de la semaine, voire sur plusieurs semaines, le délai de carence ne doit être retenu qu’une fois au début de la période d’arrêt. Pour les salariés absents lors de la mise en intempéries (pour congés payés, maladie, accident du travail, maladie professionnelle ou absence autorisée) et qui reviennent en cours de période d’intempéries, le délai de carence à appliquer est le même que pour les autres salariés. 2) Les limites d’indemnisation ➩ Limites journalière et hebdomadaire d’indemnisation Les heures perdues pour cause d’intempéries sont indemnisables sur la base de l’horaire collectif de l’entreprise, dans la limite toutefois de 9 heures par jour et de 45 heures par semaine. Par conséquent, quelle que soit l’heure de la mise en intempéries, et sans considération du délai de carence, le droit à indemnité cesse dès la 9e heure de travail. De ce fait, si l’arrêt débute en fin de journée, le temps chômé au-delà de cette 9e heure peut être pris en compte pour constituer le délai de carence. 4.606 U RÉMUNÉRATION ET PAIE BÂTIMENT - © ÉDITIONS TISSOT - JANVIER 2008 4F Enfin, précisons que les arrêts isolés inférieurs à 1 heure ne peuvent être ni indemnisés ni cumulés pour justifier une indemnisation. Il est cependant admis que les fractions d’heure résultant de l’horaire journalier (par exemple, 7 h 80 dans le cadre d’un horaire hebdomadaire de 39 heures), ainsi que les arrêts d’une durée supérieure à 1 heure (délai de carence déduit) et comprenant des fractions d’heure résultant de l’horaire journalier soient pris en compte. ➩ Limite annuelle d’indemnisation La limite d’indemnisation est fixée pour l’année à un maximum de 55 jours, soit de 440 à 495 heures indemnisables selon l’horaire hebdomadaire de travail de l’entreprise (C. trav., art. D. 5424-14). Attention : La vérification de ce quota maximum de 55 jours incombant à l’entreprise, il est indispensable pour cette dernière de contrôler que ce maximum n’a pas déjà été atteint avant d’indemniser un salarié. Pour les salariés engagés en cours d’année, cette vérification doit se faire sur présentation par les intéressés de leurs certificats de travail comportant la mention du nombre de jours chômés et indemnisés au titre du chômage-intempéries depuis le 1er janvier de l’année. ➤ C. Le remboursement des entreprises 1) Les formalités préalables Afin d’obtenir le remboursement des indemnités qu’elle a versées, l’entreprise doit adresser à sa caisse un formulaire de déclaration d’arrêt de travail et de demande de remboursement. Cette déclaration unique doit lui parvenir dans un délai de 30 jours suivant la fin de l’arrêt du travail (arrêté du 27 juin 2003, JO du 29 juin). Elle regroupe des informations relatives : - à l’arrêt de travail : ses circonstances, la nature des intempéries survenues ; - aux indemnités versées aux salariés. Notez-le : une déclaration doit être établie par arrêt et par chantier. Plusieurs arrêts successifs survenant sur un même chantier, au cours d’une même semaine, donnent toutefois lieu à l’établissement d’un seul feuillet. La déclaration d’arrêt et de demande de remboursement intempéries peut être établie et transmise à la caisse : - au moyen de l’imprimé de déclaration adressé aux entreprises sur demande ou, pour certaines caisses, téléchargeable en ligne sur le site de la caisse ; - directement sur le site de certaines caisses, dans l’espace « Adhérent », rubrique « Intempéries » ; - sur support magnétique. La convention TDI (transmission des déclarations d’arrêts pour chômage-intempéries) permet aux adhérents de certaines caisses de déclarer les arrêts par fichiers informatiques (cédérom...). RÉMUNÉRATION ET PAIE BÂTIMENT - © ÉDITIONS TISSOT - JUILLET 2010 4.607 AE 4F - en ligne, sur le site www.net-entreprises.fr, au moyen d’un formulaire électronique. La déclaration personnalisée « Net-intempéries BTP » est prérenseignée à partir des informations déjà fournies par l’entreprise : numéro Siret, raison sociale, adresse, etc. Téléchargez le formulaire de déclaration d’arrêt de travail et demande de remboursement intempéries sur www.editions-tissot.fr : - Intempéries : déclaration d’arrêt de travail et demande de remboursement intempéries (modèle) * 2) Les modalités de remboursement des indemnités par la caisse Dès que la caisse a connaissance de la totalité des salaires de l’exercice de l’entreprise, elle calcule le coefficient définitif de remboursement et procède au réajustement des remboursements déjà effectués, en prenant en compte les paramètres suivants : - I = indemnités de chômage-intempéries versées par l’entreprise à ses salariés ; - S = salaires de base des cotisations de chômage-intempéries (salaires plafonnés déclarés à la Sécurité sociale sur la période du 1er avril au 31 mars) ; - A = abattement (8.000 fois le SMIC) - fixé annuellement par arrêté ministériel ; - C = 85 % si S > A × 3, ou 90 % si S ≤ A × 3. Les modalités de remboursement suivantes sont appliquées suivant la nature des heures d’intempéries. a) L’indemnisation des 6 premières heures suivant la carence Les 6 premières heures d’intempéries indemnisées suivant l’heure de carence sont remboursées sur la base d’un coefficient réduit de 10 %, déterminé comme suit (C. trav., art. D. 5424-25) : salaires annuels déclarés sur la DADS - abattement × 0,10 salaires annuels b) L’indemnisation des heures suivantes Le montant de chaque indemnité versée est affecté d’un coefficient égal au rapport entre le montant des salaires servant de base à la cotisation et le montant de ces salaires avant déduction de l’abattement prévu au même article. Il est ainsi versé à l’employeur : - 85 % du montant visé ci-dessus, lorsque la masse salariale dépasse 3 fois le montant de l’abattement prévu au même article ; - 90 % de ce montant, lorsque la masse salariale est au plus égale à 3 fois le montant de ce même abattement (C. trav., art. D. 5424-26). 4.608 AE RÉMUNÉRATION ET PAIE BÂTIMENT - © ÉDITIONS TISSOT - JUILLET 2010