Quels projets urbains pour une ville plus « inclusive
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Quels projets urbains pour une ville plus « inclusive
Quels projets urbains pour une ville plus « inclusive » ? 30 janvier 2014 Amphithéâtre de l’Institut d’ubanisme de Paris Les notions de « ville inclusive » et « d’inclusion » sont de plus en plus présentes dans le discours des praticiens comme dans celui des chercheurs. S’inspirant d’un concept anglo-saxon, s’opposant à l’idée d’exclusion et se substituant à la notion de cohésion sociale, la ville inclusive soustend notamment les discours et pratiques sur les éco-quartiers. Elle renvoie à une prise en compte des besoins, des désirs mais aussi de la solvabilité des habitants, actuels comme futurs. Nombreux sont les projets pour lesquels ces objectifs ne sont pas atteints. La conception urbaine, lorsqu’elle ne correspond pas à la demande sociale, génère des dysfonctionnements et des insatisfactions (difficultés d’appropriation, dégradation prématurée, perception négative des espaces, vie sociale atone au sein des quartiers neufs…). De plus la « greffe » ne prend pas toujours entre les ensembles neufs et les quartiers anciens, tant du point de vue de leur « fonctionnement urbain », que de celui des relations entre les populations de ces différents quartiers. Enfin la programmation des logements, leur commercialisation et/ou leur attribution, renforce la spécialisation sociale des quartiers. Certaines réalisations nouvelles ont tendance à exclure les populations modestes, notamment parce que les opérations s’avèrent trop onéreuses pour accueillir les ménages cherchant à se loger, tandis que d’autres semblent les concentrer, renforçant du même coup la ségrégation sociale. A cet écart entre la ville produite et la ville souhaitée s’ajoute le décalage important qui se manifeste entre les attentes des politiques territoriales et ce que génèrent finalement les projets urbains. Or, il semble que le problème se situe au sein même du processus de « fabrication » de la ville, notamment au niveau de la maîtrise d’ouvrage des projets. Dans ce contexte, l’usage de cette notion pourrait-il rendre compte de l’émergence d’une nouvelle conception des projets urbains, plus attentive aux pratiques de ceux qui habitent et circulent dans la ville, plus écologique, plus participative ? Intégrer ces dimensions changerait-il la manière de fabriquer la ville ? Ajouter une dimension inclusive au projet urbain signifierait que certaines fonctions qui favorisent un accès de tous à la ville et une diversité d’usages soient présentes et jouent leur rôle dans la conception. Comment permettre à toutes les couches de population de se loger et de vivre là où elles le souhaitent ? Comment concilier ces choix résidentiels avec l'intérêt général ? Comment les caractéristiques des opérations et des quartiers produits ou rénovés peuvent-elles apporter des réponses aux transformations de la société (vieillissement, isolement, recompositions familiales, précarité croissante, instabilité des ressources et des situations d’emploi, affirmation des solidarités familiales et de proximité, motorisation en recul, désir d’implication et de participation plus affirmé, etc.), tout en tenant compte de la diversité des habitants et usagers de la ville ? Comment les projets peuvent-ils s’articuler avec l’offre existante ? Dans quelle mesure la forme urbaine, la conception des bâtiments et des espaces publics peut-elle être davantage le support d’usages et de pratiques sociales, à la fois individuels, divers et collectifs et favoriser l’appropriation ? FORS et l’Institut d’Urbanisme proposent de faire dialoguer maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, étudiants et chercheurs en confrontant réflexions et projets autour de cette problématique. . PROGRAMME DE LA JOURNEE D’ETUDE A partir de 9h00 : Accueil 9h15 : Présentation de la journée d’étude : Garance Clément et François Valegeas (Lab’Urba / Institut d’urbanisme de Paris), animateurs de la journée 9h30- 10h45 : La « ville inclusive » : définition et enjeux Interventions de Christine Lelévrier, Jean-Didier Laforgue, Jean-Claude Driant et Didier Vanoni. Praticiens et chercheurs questionneront à leur manière le sens et les usages de cette notion de ville inclusive au regard des grands enjeux sociaux et urbains qu’elle peut recouvrir et des pratiques professionnelles. 10h45-12h30 : Concevoir le projet urbain autrement : à partir de la situation du Grand-Lyon Table ronde animée par Laurent Escobar (et Didier Vanoni), où le propos de Lionel Cayre (Bouygues) sera confronté aux attentes et à la démarche portée par Rémy Nouveau (Dir. de l'Habitat et du Développement Solidaire Urbain du Grand Lyon). Comment articulent-ils la commande politique et la demande sociale avec les contraintes techniques et financières ? Comment composent-ils avec les cultures professionnelles de la conception, de la construction et de l'aménagement ? DEJEUNER LIBRE 14h-15h30 : La maîtrise d’ouvrage en question Jean-Claude Driant sollicitera le témoignage de 4 « experts » ayant vécu ou analysé des situations où les intentions de départ ont été dévoyées : Bruno Depresle (EPA Sénart), Marion Unal (Ville de Bondy) et Alain Bourdin (Lab'Urba). Ces intervenants seront amenés à porter un regard réflexif sur leurs pratiques, en évoquant les conditions de la réussite de projets mais aussi les cas d’échec ou les difficultés rencontrées, afin de faire une « démonstration par l’exemple » des obstacles qui peuvent s’opposer, dans la conduite du projet urbain, à la réalisation d’un projet de territoire. 15h30-17h : La dimension inclusive en actions : « Les Ardoines » à Vitry-sur-Seine Séquence animée par J.-D. Laforgue, à partir de la démarche engagée par l’EPA Orly Rungis-Seine Amont. Des acteurs du projet (Jacques Touchefeu directeur général, Renée-Claire Glichtzman, adjointe au directeur général et Dominique Givois, directeur de l'aménagement) témoigneront des contraintes spécifiques à ce projet et feront part des moyens qu’ils mobilisent pour atténuer les décalages de traductions, de cultures et de positions entre des concepteurs et différents experts, d’une part, et entre les attendus du Grand Paris et ceux des élus locaux, d’autre part. 17h : Conclusion et perspectives : INTERVENANT A CONFIRMER Lieu : Amphithéâtre de l’Institut d’urbanisme de Paris (métro Créteil Université, sortie direction université, 1er bâtiment à gauche). Plan d’accès disponible : http://urbanisme.u-pec.fr/footer-2/plan-d-acces/ Inscriptions obligatoires par mail : [email protected] 2