Envoi de Janvier 2011 - Reseau

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« Tout ce qui est officiel est faux…
…même lorsque c’est vrai ! »
Au jour le jour…
J a n v i e r 2 0 11
Lire l’introduction : 1G01
EN HOMMA GE À JACQUELINE DE ROMIL LY
« La vie de Jacqueline de Romilly, disparue
à l'âge de 97 ans, est une sorte de palmarès
des victoires de la femme dans le monde
culturel de la seconde moitié du 20ème
siècle.», écrivait Jean d'Ormesson en guise
d'oraison funèbre.
Il y a un contraste étonnant entre la carrière éblouissante de cette universitaire et
sa vie, qu'elle-même soulignait : « Avoir été
juive sous l'occupation, finir seule, presque
aveugle, sans enfants et sans famille, est-ce
vraiment sensationnel ? Mais ma vie de
professeur a été, d'un bout à l'autre, celle
que je souhaitais ».
Arrêtons-nous un instant sur son cheminement spirituel, sur lequel elle est restée
discrète.
D'origine juive par son père, elle se fait
baptiser en 1940 ; la même année, elle
épouse Michel Worms de Romilly, d'origine
juive aussi, mais catholique. Elle divorce en
1973, l'année de son entrée au Collège de
France. Elle se convertit pleinement au catholicisme, à 85 ans : nous donnons de
cette conversion le témoignage émouvant
du Père Mansour Labaky.
Elle se définit d'abord comme professeur.
Pour avoir suivi ses cours à la Sorbonne en
1966 et 1967 – j'y étais agrégative – je
peux témoigner qu'à sa passion toute rigoureuse pour le grec elle alliait le désir, la
volonté et l'art de transmettre, d'être médiatrice, d'être passeur.
Et c'est pourquoi, à tous les titres qui lui
valent l'éloge de Jean d'Ormesson – première
femme élue à l'Académie des Inscriptions
et Belles Lettres en 1975, deuxième femme,
après Marguerite Yourcenar, à entrer à
l'Académie Française, etc. – elle préfère
cette fonction de professeur, qui l'a poussée,
jusqu'à sa mort, à défendre l'enseignement
(en témoigne son livre L'enseignement en
détresse, en 1984) et les humanités menacées, particulièrement le grec – elle fut honorée de la nationalité grecque en 1995 et
nommée « ambassadrice de l'hellénisme »
en 2000.
Nous avons choisi de publier deux textes
qui nous semblent la résumer :
- Un entretien qu'elle nous avait accordé en
1992 sur la Sauvegarde des Études Littéraires :
Le latin, le grec et les études littéraires
- Une étude de son livre :
La Grèce antique contre la violence
Ce sera notre hommage à celle dont
nous gardons un dernier souvenir : celui
d'une conférence à Aix en Provence sur la
douceur dans la littérature grecque, faite
par une Jacqueline de Romilly presque aveugle, mais qui n'avait rien perdu de sa virtuosité et de son énergie.
Danièle Masson
Témoignage du Père Mansour Labaky
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Réf. : 1G2011-01a
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01/ 2011