Numéro de août 2013
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Numéro de août 2013
ENREGISTRÉ SOUS POSTE PUBLICATION N° 40065633 VOL. 30 I N° 4 I AOÛT 2013 I 7,95 $ MESSAGE DE MRA Courtier et administrateur du programme personnalisé de l’APCHQ Chez MRA, nous ne laissons rien au hasard quand il est question d’assurer les membres de l’APCHQ et nos efforts sont récompensés, car vous nous renouvelez constamment votre confiance. Résultat ? Aujourd’hui, le programme personnalisé de l’APCHQ est de loin le plus important programme privé d’assurance dans le domaine de la construction au Québec. Ce programme représente annuellement des primes de plus de 13 millions de dollars, rien de moins ! En y adhérant, vous récupérez une partie importante de vos coûts, car en l’absence du risque assuré, vous serez remboursé d’une partie ou de la totalité de vos primes en assurance salaire sous forme de boni supplémentaire à la retraite non imposable. En fait, le remboursement des primes représente plus de 17 000 dollars en moyenne par membre assuré, soit plus de 17 millions de dollars globalement. Et, à ce jour, plus de 4,9 millions de dollars ont déjà été remis aux membres. Historique des primes depuis les 11 dernières années Nous entendons à l’occasion que les primes augmentent régulièrement le 1er septembre. Afin de rétablir les faits, voici les résultats par garantie : Évolution des primes en 11 ans Assurance salaire de longue durée : (6,5 %) Assurance vie : 16 % (2 %) Assurance maladie complémentaire (hôpital, spécialistes de la santé, ass. voyage, etc.) Soins dentaires : 10 % Médicaments : 21,6 % Moyenne/an (0,59 %) 1,45 % (0,18 %) 1% 1,96 % Il s’agit ici de résultats exceptionnels et très largement inférieurs aux taux inflationnistes de tous les soins de la santé, dentaires et des médicaments (de 6 % à 14 % annuellement). Notons que les primes d’assurance salaire de longue durée et d’assurance-vie sont établies par tranches d’âges de 5 ans, et sont par conséquent plus économiques lorsque nous sommes plus jeunes et évidemment plus élevées avec le temps. Il s’agit ici du choix de plus de 80 % des membres assurés, mais saviez-vous que nous offrons également une prime fixe et garantie jusqu’à 65 ans ? Prime fixe et garantie en assurance salaire de longue durée : la plus compétitive Nous constatons régulièrement que certains compétiteurs tentent de remplacer les protections en vigueur des membres en utilisant l’argument de la prime fixe et garantie (et pire encore, avec une prime fixe non garantie) alors que nous offrons déjà cette option depuis de nombreuses années. Afin de clarifier une fois pour toutes l’importance des avantages du programme personnalisé de l’APCHQ, nous avons obtenu la garantie que la prime fixe et garantie de notre programme sera, à protections égales, au moins 10 % plus compétitives que celles des autres assureurs. C’est simple, avantageux et garanti. Partenaire des membres de l’APCHQ depuis plus de trois décennies, MRA a de nouveau le privilège d’être le président d’honneur du congrès annuel de l’Association. Toute l’équipe de MRA vous invite à cet incontournable rendez-vous d’affaires, qui se déroulera au Hilton Lac-Leamy de Gatineau, du 19 au 21 septembre prochains. Vous en ressortirez gagnants à tous points de vue ! Me Daniel Riopel Président 4 AOÛT 2013 VOL. 30 I N° 4 I AOÛT 2013 www.quebec-habitation.com À LIRE DANS CE NUMÉRO… L ’eau courante est un des éléments essentiels de toute habitation. Comme l’énergie et l’air. Son accès a grandement été facilité au cours du siècle dernier, à la faveur de l’urbanisation et de l’aménagement des grandes infrastructures d’aqueduc et d’égout. Tant et si bien qu’il est plutôt rare, de nos jours, que des habitations en soient dépourvues. L’utilisation quotidienne de cette ressource renouvelable abondante au Québec a toutefois contribué à développer chez les consommateurs un sentiment de confiance absolu dans sa distribution et son traitement. Au point de ne même plus y penser, comme si l’eau était inépuisable, inaltérable, universelle et… gratuite. Des épisodes ponctuels d’avis de contamination, de bris de conduites d’eau, de limitation d’arrosage rappellent que l’eau du robinet n’est pas le résultat d’une opération du Saint-Esprit. Sa disponibilité et sa qualité reposent sur des équipements et installations matérielles faillibles, d’une durée de vie limitée, qui nécessitent d’importants investissements d’entretien et de réhabilitation. Tout comme l’eau, les deniers publics à investir dans les réseaux d’infrastructures ne proviennent pas de sources inépuisables. En outre, l’eau coûte de plus en plus cher à fournir aux usagers et à traiter après usage, au point où il est question d’en contrôler la consommation par l’installation de compteurs et l’augmentation des taxes. Depuis quelques années, les consommateurs résidentiels québécois sont incités à faire leur part en réduisant leur consommation. Les résultats n’ont cependant pas encore commencé à se faire sentir, car nous affichons un des taux de consommation les plus élevés au Canada. Vraisemblablement, le gouvernement devra aller plus loin avec sa Stratégie de protection et de conservation des sources destinées à l’alimentation en eau potable et sa Stratégie d’économie d’eau potable. Les constructeurs seront aussi appelés à mettre l’épaule à la roue en appliquant de nouvelles exigences normatives dans les installations de plomberie de leurs nouvelles habitations, qui favorisent la réduction de la consommation d’eau. Ça prendra sans doute aussi la forme d’installation d’équipements de récupération de l’eau de pluie pour sa réutilisation dans certains usages domestiques. Comme en témoigne notre dossier thématique sur l’eau, l’heure n’est plus seulement à l’économie d’énergie, mais aussi à l’économie de l’eau. Bonne lecture ! Jean Garon, rédacteur en chef SOMMAIRE CRÉDIT PHOTO : iStock DOSSIER SPÉCIAL 10 Contributions exigées pour fins de parcs : l’APCHQ veut rappeler les municipalités à l’ordre DOSSIER THÉMATIQUE : L’EAU INFRASTRUCTURES Des investissements majeurs à faire dans la construction et la réhabilitation des réseaux d’aqueduc et d’égout ..........................................14 SYSTÈMES HORS RÉSEAU L’approvisionnement et le traitement de l’eau en mode autonome ..........................18 SYSTÈMES DE RÉCUPÉRATION Ce qu’il faut savoir sur la récupération d’eau pluviale et l’installation de systèmes de collecte domestiques ............................................22 CONSTRUIRE VERT 24 L’aménagement paysager durable s’intègre de plus en plus dans les projets de développements domiciliaires DOSSIER TECHNIQUE 26 La construction d’un patio dans les règles de l’art RÉNOVATION 28 Les stratégies à adopter pour la réfection du parement d’une toiture OUTILLAGE 34 Le point sur les scies à eau et leur usage ÉQUIPEMENT 36 Des remorques ouvertes fiables pour le transport d’équipement RUBRIQUES Les brèves 7 Les échos de l’industrie 9 Le pouls de l’industrie/ À l’agenda Droit au chantier/ Le conseil du beau-frère 30 Santé et sécurité au chantier 32 12 [email protected] ou [email protected] AOÛT 2013 5 INDEX Acceo Solution – acomba.com........................................13 Annexe M – apchq.com/travail ..........................................21 APCHQ Anti-chute – apchq.com/produits-antichute ........38 APCHQ congrès – apchq.com/congres ................................4 VOL. 30 I N° 4 I AOÛT 2013 Le magazine de la construction et de la rénovation Cabinet MRA – www.cabinetmra.com ............................17 CSST – csst.qc.ca ................................................................31 Directeur général des élections du Québec – electionsquebec.qc.ca..........................................................8 RÉDACTION : Éditeur : Jean-Paul Filion Rédacteur en chef : Jean Garon Collaborateurs: Me Marc Baillargeon, Benoit Bissonnette, Jacques Desjardins, André Dumont, Louise A. Legault, Roberpierre Monnier, Luc Séguin, Pierre Vaillancourt Dodge Ram – ramtruck.ca ..................................................39 Ford – Ford.com ....................................................................2 Goodfellow – goodfellowinc.com ......................................40 Permacon – permacon.ca ....................................................3 Québec habitation – quebec-habitation.com ......................9 SquareDecko – squaredecko.com ......................................11 PRODUCTION : Coordonnatrice : Sylvie Paquin Direction artistique : Service du marketing, des communications et de l’Internet de l’APCHQ Concepteur graphique et couverture: Joëlle Lavoie-Vivier Révision: Jean Garon et Sylvain Turner Traitement numérique : Solisco Impression : Solisco Préparation postale : CITÉ POSTE ADMINISTRATION, TIRAGE ET ABONNEMENTS: 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 228 QUOI DE NEUF SUR LE MARCHÉ? Faites-le savoir aux constructeurs et rénovateurs par Québec habitation, la voix du monde de l’habitation. RÉDACTION PUBLICITÉ : Équipe des ventes Québec habitation est publié par l’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ) afin de refléter l’actualité de l’industrie de l’habitation et faire valoir ses artisans et leur travail. TIRAGE: 42 508 exemplaires (moyenne de la circulation qualifiée, période se terminant en juin 2012). Publication bimestrielle (six fois/an). Québec habitation 5930, boul. Louis-H.-La Fontaine, Anjou (Québec) H1M 1S7 Téléphone : 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 356 • Télécopieur : 514 353-4825 www.quebec-habitation.com • [email protected] PUBLICITÉ Équipe des ventes Téléphone : 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 235 • Télécopieur : 514 353-4825 [email protected] ABONNEMENT PAYANT : 44,98 $ pour un an (taxes incluses) POUR MODIFIER VOTRE ABONNEMENT : [email protected] • 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 228 Les textes et illustrations ne peuvent être reproduits sans l’autorisation de l’éditeur. Les opinions exprimées dans Québec habitation ne reflètent pas nécessairement celles de l’APCHQ. Dépôt légal à la Bibliothèque nationale du Québec et à la Bibliothèque nationale du Canada ISSN 083 5-4995 Posté à Montréal, imprimé au Canada. CCAB inc. Membre du Canadian Business Press Recevez chez vous ! FORMULAIRE D’INSCRIPTION 5930, boul. Louis-H.-La Fontaine Anjou (Québec) H1M 1S7 Télécopieur : 514 353-4825 - Retournez-nous ce coupon par la poste ou par télécopieur Cochez une case Nom __________________________________________________ Prénom __________________________________________ Titre ____________________________________________________________________________________________________ Société ____________________________________________________________________________________________________________ L’UNITÉ 7,95 $* . . . . . . . . 1 AN 44,98 $* . . . . . . . . . 2 ANS 79,97 $* . . . . . . . . * Taxes incluses / TPS 5% R106733363 –TVQ 9,975% 1006116872 TQ0001 Adresse de l’employeur Adresse personnelle Oui, je veux recevoir Québec habitation Adresse________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ Ville __________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ 6 Province ______________________________________________________________________________________ Code postal ________________________________________________________________________ Tél. _________________________________________________ Poste ______________________________ Téléc.______________________________________________________________________________ Courriel ______________________________________________________________________________________ Site Internet ______________________________________________________________________ Date__________________________________________________________________________________________ Signature ______________________________________________________________________________________________________________ AOÛT 2013 Les brèves Par Jean Garon L’APCHQ demande des modifications au projet de loi no 49 L’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ) s’objecte à ce que la surveillance de certains travaux sur les chantiers de construction résidentielle soit confiée à des architectes et à des ingénieurs, comme le prévoit le projet de loi no 49. Pour elle, cette solution risque d’engendrer un dédoublement des pratiques de contrôle déjà assumées par la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) et des coûts supplémentaires menaçant encore un peu plus l’accessibilité financière au logement. Prêchant en faveur d’un système d’inspection efficace, l’APCHQ demande au ministre de la Justice Bertrand St-Arnaud de tenir compte des mécanismes de contrôle existants et d’exclure formellement de la loi les immeubles assujettis au Plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs, puisqu’ils relèvent de la RBQ. L’Association, qui entend bien faire valoir son point de vue en commission parlementaire, profitera de l’occasion pour réclamer de nouveau l’élaboration d’une politique d’habitation afin d’assurer des interventions réglementaires plus productives et mieux coordonnées. La CCQ lance le Carnet référence construction En mai dernier, la Commission de la construction du Québec annonçait le lancement de la bannière Carnet référence construction du Service de référence de l’industrie de la construction. Ce dernier regroupe l’information nécessaire aux nouvelles règles qui seront mises en place à compter du 9 septembre prochain et les nouveaux services en ligne dédiés au processus de référence et d’embauche de main-d’œuvre pour tous les acteurs de l’industrie. Le site carnet.ccq.org est déjà en ligne. Il succède au microsite nouvellesmesures.ccq.org, lancé le 1er février dernier pour informer les clientèles des mesures transitoires mises en oeuvre depuis le 4 février 2013. L’APCHQ – région de Québec aide la cause des enfants handicapés Grâce à la participation de près de 160 membres, partenaires et amis à un récent souper-bénéfice, l’APCHQ – région de Québec a remis un chèque de 3 000 $ à la Fondation Maurice Tanguay. Par ce geste, elle souhaite encourager l’organisme dans la poursuite de sa mission auprès des enfants handicapés et leur famille. Il s’agissait d’un dixième souper-bénéfice organisé au profit de cet organisme. Les gens intéressés à y contribuer peuvent se procurer un billet pour le tirage de la maison Tanguay 2013, jusqu’au 1er septembre prochain, sur le site sécurisé de la fondation, le fondationmauricetanguay.com. Des subventions pour la stabilisation des fondations à Montréal Les cotisations au fonds de garantie sont taxables Depuis le 1er juin 2013, les administrateurs du Plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs doivent percevoir les taxes (TVQ et TPS) sur le montant de cotisation de 300 $ destiné au financement d’un fonds de garantie. Rappelons que ce fonds vise à créer une réserve spéciale pouvant être utilisée dans les cas de sinistres majeurs exceptionnels ou imprévisibles ou dans le cas où un administrateur n’est plus en mesure, en raison de sa situation financière, d’assumer les obligations du plan de garantie. Pour de plus amples renseignements, les entrepreneurs sont priés de communiquer avec leur administrateur, soit la Garantie Abritat inc., au 514 354-6508 ou au 1 855 218-6038, et la Garantie habitation du Québec, au 514 354-7526 ou au 1 800 956-7526. Entrée en vigueur des exigences relatives aux tours de refroidissement La Régie du bâtiment du Québec (RBQ) annonce l’entrée en vigueur du règlement relatif aux tours de refroidissement à l’eau depuis le 12 mai 2013. Les nouvelles dispositions réglementaires visent notamment à minimiser le développement de bactéries dans les tours, dont celles du genre Legionella. Toutes les tours de refroidissement à l’eau du territoire québécois sont visées par ce règlement. Les propriétaires et les exploitants de bâtiments dotés de tels équipements sont dorénavant obligés de mettre en place un programme d’entretien de leurs équipements, de tenir un registre sur place et à jour en tout temps sur leur entretien, et de transmettre à la RBQ des renseignements sur leurs installations au moyen du formulaire de transmission disponible sur le site rbq.gouv.qc.ca/tours. Un document intitulé Guide explicatif sur l’entretien des tours de refroidissement à l’eau est également téléchargeable à partir de cette adresse. La Ville de Montréal a annoncé en mars la réouverture prochaine et la bonification du programme de subvention pour la stabilisation des fondations des immeubles résidentiels. Le programme Stabilisation de fondations offrira les mêmes types d’aide financière et conditions d’admissibilité que lors de sa création en 2003, mais intégrera diverses bonifications pour permettre à un plus grand nombre de Montréalais de bénéficier d’une aide financière pour réaliser ce type de travaux. Les Montréalais peuvent obtenir des renseignements sur les programmes d’aide financière offerts par la Ville pour des projets d’habitation en consultant le site habitermontreal.qc.ca ou en composant le 514 872-4630. AOÛT 2013 7 Les brèves (suite) Par Jean Garon Une deuxième édition des Pages vertes En avril dernier, Écohabitation a publié la deuxième édition de ses Pages vertes à l’intention de ceux qui veulent se lancer dans la rénovation et la construction vertes au Québec. Les Pages vertes forment un guide pratique divisé en 23 chapitres qui résument les grands enjeux de l’habitation écologique et fournissent des trucs et astuces pour réaliser des économies d’énergie et réduire les impacts environnementaux, sans négliger les aspects qui touchent au confort et à la santé. Les Pages vertes constituent aussi un annuaire contenant quelque 1 500 références d’architectes, entrepreneurs, designers, fabricants et fournisseurs, en plus de 225 rubriques de produits et services verts. Cette deuxième édition des Pages vertes est offerte en version papier dans plusieurs points de vente à travers le Québec au prix moyen d’un magazine. Elle est également disponible en format électronique sur le site ecohabitation.com. Premier bâtiment LEED Platine au Québec Le Conseil du bâtiment durable du Canada a décerné la certification LEED Platine NC (Nouvelle construction) à la Maison du développement durable. Ce faisant, elle devient le premier bâtiment au Québec à atteindre le niveau Platine NC, soit la plus haute distinction dans le système de reconnaissance des bâtiments écologiques LEED. Alors que cette certification nécessite un minimum de 52 points sur un total de 70, la Maison a atteint son objectif en obtenant 59 points. Pour en savoir plus, visitez le site lamdd.org. 8 AOÛT 2013 Trois obstacles à l’acquisition d’une propriété pour la génération Y Avec les changements économiques survenus dans les dernières années au Québec, de nouveaux défis pointent à l’horizon pour la génération Y. Loin de partager les perspectives des baby-boomers, la prochaine génération qui voudra accéder à la propriété perçoit trois principaux obstacles selon une étude récente de TD Canada Trust : 1. Des prix immobiliers trop élevés pour les acheteurs d’une première maison (42 % des Y non propriétaires, comparativement à 17 % des baby-boomers propriétaires); 2. Des revenus insuffisants pour faire face aux mensualités hypothécaires (39 % des Y non propriétaires, comparativement à 17 % des baby-boomers propriétaires); 3. La difficulté à économiser pour faire une mise de fonds suffisante (38 % des Y non propriétaires, comparativement à 22 % des baby-boomers propriétaires). Pour en savoir davantage sur cette étude, consultez le site tdcanadatrust.com. Les brèves Par Jean Garon Les échos de l’industrie CONSTRUCTION VOYER CONSTRUIRA DES MAISONS « NETTE ZÉRO » Construction Voyer est l’une des cinq entreprises de construction d’habitations choisies par Owens Corning et Ressources naturelles Canada pour participer à l’Initiative écoÉNERGIE sur l’Innovation. Ce projet national prévoit la construction d’au moins 25 maisons à consommation d’énergie nette zéro au Québec, en NouvelleÉcosse, en Alberta et en Ontario. Construction Voyer est la seule entreprise choisie au Québec. Elle prévoit construire au moins cinq de ses unités à Laval d’ici 2016. ([email protected]) BONE STRUCTURE DIVERSIFIE SON OFFRE DE PRODUITS La compagnie BONE Structure de Laval vient de dévoiler son premier projet commercial écologique en collaborant avec la compagnie Brio inc. de Sherbrooke pour la conception architecturale et la réalisation d’un premier lave-auto intelligent à Magog. Ce projet permettra de recycler jusqu’à 95 % des 300 litres d’eau gaspillés par un lave-auto traditionnel. Ce projet utilise la même technologie brevetée d’assemblage en acier léger pour les habitations, en intégrant en plus les canalisations dans la structure. (BONEstructure.ca) GRANITE AU SOMMET OUVRE UNE NOUVELLE SALLE D’EXPOSITION En mars dernier, le centre de design et atelier d’usinage Granite au Sommet a ouvert une nouvelle salle d’exposition à Boisbriand, dix fois plus grande que l’ancienne. Plusieurs designers se sont joints à son équipe afin de conseiller les clients pour tous leurs projets de rénovation impliquant un large éventail de produits pour l’habitation. (graniteausommet.com) TAFISA EN LICE POUR UN PRESTIGIEUX PRIX D’ENVIRONNEMENT Le fabricant de panneaux de particules et de panneaux décoratifs Tafisa figure parmi les finalistes des prix Phénix de l’environnement décernés par le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, le ministère des Finances et de l’Économie, Éco Entreprises Québec et la Fondation québécoise en environnement. Tafisa a été retenue pour souligner le succès de son projet Rewood. L’entreprise a investi 5,4 millions de dollars pour optimiser sa technologie Rewood afin d’augmenter le contenu de bois recyclé postconsommation dans la fabrication de ses produits, permettant ainsi de recycler 244 000 tonnes de fibres de bois annuellement. (tafisa.ca) LA MAISON EN BOIS ROND PATRIOTE OBTIENT LA COTE ÉNERGUIDE La compagnie Patriote a été récemment accréditée par la Régie du bâtiment du Québec, ce qui en fait la première entreprise à offrir la construction de maisons et chalets en bois rond conforme aux nouvelles normes d’efficacité énergétique. Les tests réalisés par une firme d’experts sur ses maisons en bois rond usinées ont permis d’établir la cote Énerguide à 81, soit 3 points au-dessus de ce qu’exige le nouveau Code du bâtiment. En plus d’assurer un emboîtement impeccable des billots, l’entreprise ajoute une mousse isolante entre ceux-ci et un calfeutrant dans les coins, ce qui permet de sceller tous les joints et ainsi d’obtenir une excellente efficacité énergétique. (patriote.com) L’EFFICACITÉ DE LA TECHNOLOGIE DE CHAUFFAGE ECORAD DÉMONTRÉE Dans un rapport nouvellement publié, la firme d’ingénierie ECONOLER démontre l’efficacité de la technologie de chauffage ECORAD qui permet de réduire de 24 % la consommation d’énergie et d’économiser 30 % sur les coûts, en plus d’éviter l’émission de gaz à effet de serre de 48 tonnes équivalentes de CO2. ECORAD est le seul manufacturier au monde à se spécialiser en restauration de radiateurs en fonte et dans l’électrification de ceux-ci. L’entreprise a développé un dispositif électrique novateur améliorant et simplifiant la gestion des radiateurs. Chaque unité devient une fournaise indépendante et se contrôle par thermostats. (ecorad.ca) AOÛT 2013 9 Dossier spécial Contributions exigées pour fins de parcs Photo : Jean Garon L’APCHQ veut rappeler les municipalités à l’ordre L’APCHQ estime qu’il est important de baliser le niveau d’implication exigé de la part des constructeurs Les constructeurs d’habitations en ont assez du résidentiels en matière de contribution pour fins de parcs, en s’assurant que les municipalités respectent ce qui est explicitement prescrit dans la loi. marchandage des permis de construction contre des contributions arbitraires pour fins de parcs. Ceux-ci contestent Des pratiques variables et discrétionnaires les frais additionnels qui leur sont imposés depuis quelques Une étude commandée par l’APCHQ a relevé que 48 % des municipalités du Québec n’exigent pas la totalité de la contribution de 10 % permise par la loi en réussissant années par certaines municipalités pour l’aménagement à fournir une offre adéquate en espaces verts. En revanche, l’ensemble des grandes de parcs dans leurs projets de développement résidentiel. villes du Québec (plus de 25 000 habitants) exige le maximum, soit 10 % de la superficie et de la valeur des terrains développés. L’étude souligne, notamment, que certaines Cette pratique outrepasse la limite de contribution des municipalités de grande taille, dont les villes de Gatineau, Laval et Trois-Rivières, constructeurs pour fins de parcs prescrite dans la Loi sur ont commencé à contourner les règles établies par la loi en exigeant des frais addil’aménagement et l’urbanisme. Une situation qui pourrait tionnels pour l’aménagement des parcs. « Alors que la contribution pour fins de parcs permise par la loi est généralement bien mener à une contestation légale. intégrée au règlement sur le lotissement, est-il mentionné dans l’étude de l’APCHQ, Par Jean Garon L ’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ) est la première à tirer la sonnette d’alarme. Ses membres lui ont rapporté ce problème il y a deux ans, et souhaitent maintenant faire la lumière sur le sujet. Par-dessus tout, ils veulent rectifier le tir des municipalités qui pratiquent indûment cette ponction dans leurs poches. « Les entrepreneurs ne remettent pas en question leur rôle de partenaires dans la planification et la mise en place des espaces récréatifs complémentaires aux habitations qu’ils construisent, assure François Bernier, directeur du Service économique et affaires publiques à l’APCHQ. Ils veulent être traités équitablement dans les limites autorisées par la loi actuelle. » Le cadre législatif en vigueur L’article 117.1 de la loi circonscrit l’exigibilité d’une contribution pour fins de parcs aux projets issus d’une subdivision cadastrale, de redéveloppement ou de construction sur un lot formé à la suite de la rénovation cadastrale. Il précise également que la contribution a pour but de favoriser l’établissement, le maintien et l’amélioration de parcs et de terrains de jeux et la préservation d’espaces naturels. Par ailleurs, l’article 117.2 spécifie que la nature des contributions exigibles peut prendre la forme de terrains cédés ou d’une somme versée à la municipalité, ou une combinaison des deux. Il est même précisé à l’article 117.4 que la superficie du terrain devant être cédé et la somme versée ne doivent pas excéder 10 % de la superficie et de la valeur du site, respectivement. 10 AOÛT 2013 certaines villes utilisent en parallèle la mécanique des ententes relatives aux travaux municipaux pour exiger des déboursés additionnels de la part des constructeurs, ce qui fait en sorte que la contribution réelle pour fins de parcs dépasse largement le montant de 10 % prescrit dans la loi. Cette approche, qui pose de nombreuses questions sur le plan juridique, fait en sorte que certaines municipalités exigent la cession de 10 % de la superficie des projets pour fins de parcs, tout en faisant aménager ces parcs aux frais des constructeurs et, conséquemment, des nouveaux résidents. » « Il n’est pas normal, déplore François Bernier, que les entrepreneurs de certaines municipalités soient obligés de verser des frais supplémentaires pour pouvoir réaliser leur projet domiciliaire, au risque de voir l’émission de leur permis retardée ou même bloquée. » « Le cadre législatif est pourtant clair en ce qui concerne les contributions maximales exigibles des développeurs en matière de parcs et d’espaces verts, rappelle le porte-parole de l’APCHQ. En vertu de l’article 117.15 de la loi, les terrains cédés doivent obligatoirement être utilisés pour l’aménagement de parcs et les sommes versées à la municipalité doivent obligatoirement aller dans un fonds dédié à l’acquisition et l’aménagement des parcs et espaces verts. » Une situation dérangeante et préoccupante En l’absence de mécanismes de surveillance et de reddition de comptes quant à l’utilisation de ce fonds, les constructeurs se questionnent sur les pratiques actuelles. Selon l’APCHQ, non seulement les frais d’aménagement de parcs ne reflètent pas les coûts réels, mais les frais additionnels imposés contribuent à réduire l’accessibilité à la propriété. En outre, les différences des contributions exigées d’une ville à l’autre créent des iniquités au sein d’un même marché entre les constructeurs. Les constructeurs résidentiels œuvrant dans des secteurs où les municipalités sont plus exigeantes sont ainsi désavantagés par rapport à d’autres constructeurs établis dans des municipalités qui le sont moins. Les constructeurs pénalisés peuvent difficilement se plaindre auprès des instances municipales, si ce n’est au Tribunal administratif du Québec. François Bernier ne cache pas qu’une telle situation incite les constructeurs à envisager la possibilité d’une contestation légale, à défaut de modifications apportées éventuellement au cadre législatif concernant les contributions pour fins de parcs exigées pour les projets de développements résidentiels. L’APCHQ compte à tout le moins profiter de la révision de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, prévue pour l’automne prochain, afin d’exprimer ses attentes au ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault. « On veut manifester notre désaccord avec des mesures arbitraires, clame son porte-parole. On veut des normes claires. » De nouvelles orientations En tant qu’association regroupant la majorité des constructeurs d’habitations du Québec, l’APCHQ considère qu’elle est un acteur important en matière de développement urbain et un partenaire stratégique des municipalités en ce qui a trait au développement d’une offre adéquate de parcs et d’espaces verts. Elle estime cependant qu’il est important de baliser le niveau d’implication exigé de la part des constructeurs résidentiels en matière de contribution pour fins de parcs, en s’assurant que les municipalités respectent ce qui est explicitement prescrit dans la loi. Parmi ses attentes, l’APCHQ souhaite d’abord que l’industrie soit impliquée dans la mise en place du cadre réglementaire associé au développement urbain. L’APCHQ est engagée à poursuivre ce travail en continuant de collaborer avec les municipalités. Toutefois, considérant le caractère stratégique des travaux réalisés par les constructeurs résidentiels, il est essentiel que l’Association puisse participer directement au processus menant à la mise en place de nouveaux modes de financement municipal. En deuxième lieu, l’étude de l’APCHQ recommande au gouvernement de s’assurer que les municipalités respectent les prescriptions de la loi en matière de contribution pour fins de parcs. Cela implique plus particulièrement qu’elles cessent d’exiger le paiement des frais d’aménagement de parcs, et ce, jusqu’à ce que l’environnement juridique soit clarifié et que les modalités administratives d’encadrement soient modernisées. En troisième lieu, l’APCHQ souhaite l’établissement de mécanismes transparents, rigoureux et équitables en ce qui a trait à la répartition des coûts d’aménagement des parcs entre les citoyens. Comme les frais d’aménagement de parcs constituent des frais fixes qui se reflètent directement dans le prix des maisons neuves, l’association préconise plutôt l’imposition d’une taxe d’amélioration locale pour faire assumer le coût réel d’aménagement par les utilisateurs et non pas seulement par les nouveaux propriétaires. En dernier lieu, l’APCHQ estime qu’il serait opportun de mettre en place un mécanisme d’arbitrage capable de faire respecter les prescriptions de la Loi et permettant aux constructeurs d’habitations d’obtenir un remboursement des montants perçus en trop par les municipalités. À cette fin, elle suggère la mise sur pied d’un organisme indépendant s’inspirant de la Commission des affaires municipales de l’Ontario. Cet organisme permettrait aux constructeurs de contester directement les décisions prises par les municipalités en matière de planification urbaine, de zonage, de dérogation mineure, de frais de développement, de contributions pour fins de parcs, etc. AOÛT 2013 11 À L’AGENDA LE POULS DE L’INDUSTRIE Valeur des permis de bâtir pour le secteur résidentiel dans les RMR ** e 52 CONGRÈS ANNUEL DE L’APCHQ Du 19 au 21 septembre 2013 Hôtel Hilton Lac-Leamy, Gatineau (Québec) Tél. : 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 176 apchq.com /congres BATIRENO 2013 Du 21 au 29 septembre 2013 Namur Expo, Namur (Belgique) Tél. : 043 68 58 28 batireno.be ECOCITY, SOMMET MONDIAL DE LA VILLE DURABLE Du 25 au 27 septembre 2013 La Cité, Nantes Events Center, Nantes (France) Tél. : 418 644-4000 ecocity-2013.com CONGRÈS DE LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE DES MUNICIPALITÉS Du 25 au 28 septembre 2013 Centre des congrès de Québec, Québec (Québec) Tél. : 418 644-4000 fqm.ca SALON RÉNO & DÉCO Du 26 au 29 septembre 2013 Centre de Foires d’ExpoCité, Québec (Québec) Tél. : 418 681-9890 salon.renodeco.com EXPO TECHNOLOGIES DES BÂTIMENTS INTELLIGENTS Les 22 et 23 octobre 2013 Place Bonaventure, Montréal (Québec) Tél. : 514 686-3099 tbix.ca SALON INTERNATIONAL DE LA CONSTRUCTION BATIMAT Du 4 au 9 novembre 2013 Parc des expositions, Paris Nord Villepinte (France) Tél. : 33 01 40 68 22 22 batimat.com GRAND RENDEZ-VOUS SST Les 5 et 6 novembre 2013 Palais des congrès de Montréal, Montréal (Québec) Tél. : 418 687-9696 ou 1 888 925-2778 grandrendez-vous.com ÉVÉNEMENT BÂTIMENT CONTECH 2013 Le 7 novembre 2013 Palais des congrès de Montréal, Montréal (Québec) Tél. : 450 646-1833 ou 1 888 646-1833 contech.qc.ca GREENBUILD INTERNATIONAL EXPO 2013 Du 20 au 22 novembre 2013 Pennsylvania Convention Center, Philadelphie, PA (É.-U.) Tél. : 1 800 795-1747 greenbuildexpo.org INFRA 2013 Du 2 au 4 décembre 2013 Centre de congrès de Québec, Québec (Québec) Tél. : 514 848-9885 ceriu.qc.ca CONSTRUCT CANADA 2013 Du 4 au 6 décembre 2013 Metro Toronto Convention Centre, South Building, Toronto (Ontario) Tél. : 416 512-0203 constructcanada.com AVRIL 2012 55,2 708,8 133,0 41,4 33,4 21,6 863,7 538,1 Régions métropolitaines de recensement (RMR) RMR Gatineau RMR Montréal RMR Québec RMR Saguenay RMR Sherbrooke RMR Trois-Rivières TOTAL POUR LE QUÉBEC (résidentiel) TOTAL POUR LE QUÉBEC (non résidentiel) MARS 2013 34,6 482,2 116,0 24,7 42,7 30,8 628,8 412,9 ** Valeur en millions de dollars désaisonnalisés Logements mis en chantier dans les principaux centres urbains et RMR Centres urbains (CU) et régions métropolitaines de recensement (RMR) CU Drummondville CU Granby CU Saint-Hyacinthe CU Saint-Jean-sur-Richelieu CU Shawinigan RMR Gatineau RMR Montréal RMR Québec RMR Saguenay RMR Sherbrooke RMR Trois-Rivières TOTAL* Maisons ind. et jum. MAI 2012 2013 83 57 48 52 20 5 21 31 15 18 157 82 504 442 201 172 91 81 75 93 59 56 1 087 926 Logements collectifs MAI 2012 2013 8 13 20 43 21 8 14 13 5 4 235 161 1 276 928 289 172 40 51 47 88 44 65 1 931 1 465 Total ind. et coll. MAI 2012 2013 91 70 68 95 41 13 35 44 20 22 392 253 1 780 1 370 470 483 131 132 122 181 103 121 2 998 2 540 AOÛT 2013 Variation (%) MAI 2012/2013 -23,0 % -39,7 % -68,3 % 25,7 % -10,0 % -35,5 % -23,0 % 2,8 % 0,1 % 48,4 % 14,9 % -15,3 % * Estimation uniquement pour les six RMR du Québec mentionnées dans le tableau Logements achevés mais non écoulés dans les principaux centres urbains et RMR Centres urbains (CU) et régions métropolitaines de recensement (RMR) CU Drummondville CU Granby CU Saint-Hyacinthe CU Saint-Jean-sur-Richelieu CU Shawinigan RMR Gatineau RMR Montréal RMR Québec RMR Saguenay RMR Sherbrooke RMR Trois-Rivières TOTAL* Maisons ind. et jum. MAI 2012 2013 26 35 58 5 3 8 14 14 9 2 62 69 388 340 124 163 24 37 55 69 50 27 703 705 Logements collectifs MAI 2012 2013 25 2 2 6 20 34 59 779 1 020 131 220 4 6 14 24 14 978 1 327 Total ind. et coll. MAI 2012 2013 26 35 83 7 3 10 20 34 9 2 96 128 1 167 1 360 255 383 28 37 61 83 74 41 1 681 2 032 Variation (%) MAI 2012/2013 34,6 % (+ de 100 %) (+ de 100 %) 70,0 % (+ de 100 %) 33,3 % 16,5 % 50,2 % 24,3 % 36,1 % -44,6 % 20,9 % * Estimation uniquement pour les six RMR du Québec mentionnées dans le tableau Prix moyen des maisons individuelles et jumelées nouvellement achevées mais non écoulées dans les RMR Régions métropolitaines de recensement (RMR) RMR Gatineau RMR Montréal RMR Québec RMR Saguenay RMR Sherbrooke RMR Trois-Rivières MARS 2012 286 493 $ 335 668 $ 249 273 $ 171 609 $ 166 203 $ 193 009 $ AVRIL 2013 283 097 $ 366 234 $ 265 762 $ 192 070 $ 199 862 $ 189 143 $ 2012 281 512 $ 339 278 $ 249 530 $ 181 857 $ 163 212 $ 184 580 $ MAI 2013 285 253 $ 369 480 $ 266 101 $ 198 429 $ 199 754 $ 190 441 $ 2012 291 019 $ 344 575 $ 250 518 $ 179 235 $ 166 819 $ 183 536 $ 2013 281 243 $ 378 150 $ 258 281 $ 209 111 $ 190 557 $ 190 954 $ Indice des prix des logements neufs (maison et terrain) (1997 = 100) Régions métropolitaines de recensement (RMR) RMR Montréal RMR Ottawa-Gatineau RMR Québec CANADA MAI 2012 AVRIL 2013 MAI 2013 115,2 115,0 121,0 107,5 116,2 116,6 122,7 109,6 116,3 116,5 122,6 109,4 Variation (%) MAI 2012 / 2013 0,9 % 1,4 % 1,4 % 2,0 % Taux d’intérêt et hypothécaires Prêts hypothécaires ordinaires 1 an 3 ans 5 ans Taux d’escompte officiel Taux de base des prêts aux entreprises MAI 2012 3,20 % 3,95 % 5,34 % 1,25 % 3,00 % AVRIL 2013 3,00 % 3,55 % 5,14 % 1,25 % 3,00 % MAI 2013 3,00 % 3,55 % 5,14 % 1,25 % 3,00 % Autres indicateurs économiques Indicateurs Taux de chômage au Québec Indice des prix à la consommation au Québec (2002 = 100) Dollar canadien (CAD) MAI 2012 7,9 % AVRIL 2013 7,6 % MAI 2013 7,7 % 121,1 122,8 121,9 De 0,97 $ à 1,02 $ (US) De 0,97$ à 0,99$ (US) De 0,96$ à 1,00$ (US) Sources : SCHL, Statistique Canada, Institut de la statistique du Québec, Banque du Canada 12 Variation (%) AVRIL 2012 / 2013 2,9 % -21,7 % -8,5 % -21,0 % 88,0 % 34,7 % -7,7 % -11,4 % AVRIL 2013 56,8 555,1 121,7 32,7 62,8 29,1 797,0 476,9 AOÛT 2013 13 Infrastructures Le Québec possède l’une des plus importantes réserves d’eau douce au monde, soit environ 3 % de la réserve mondiale. Pour préserver cette abondante ressource renouvelable, la province a dû investir des milliards de dollars dans les infrastructures de traitement et de distribution depuis la fin des années 1970. Cependant, il reste encore beaucoup à faire compte tenu de la durée de vie limitée des infrastructures d’aqueduc et d’égout et des besoins de réhabilitation. Par Jean Garon S elon les données obtenues auprès du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (MAMROT), sur la base du cadre de gestion établi en 2008, la valeur des réseaux souterrains d’aqueduc et d’égout atteignait les 60 milliards de dollars. Ces réseaux s’étendaient sur plus de 81 500 kilomètres dans l’ensemble du territoire urbanisé du Québec, dont 38 467 kilomètres de conduites d’eau potable. Au tournant de l’an 2000, les eaux usées québécoises étaient traitées dans une proportion de 98 %, y inclus celles collectées par des systèmes autonomes. Quant au réseau d’eau potable, le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) estimait en 2010 qu’il y avait 1 195 postes de traitement d’eau potable installés dans 797 municipalités desservant quelque 6,46 millions de personnes, soit 82 % de la population totale du Québec. La valeur à neuf de ces équipements totaliserait environ 7 milliards de dollars. De l’exercice 2007-2008 à celui de 2011-2012, les principaux programmes du Plan québécois des infrastructures (FCCQ, PIQM, FSI, PRECO et TECQ) ont permis d’investir un peu plus de 2,3 milliards de dollars dans les réseaux souterrains d’eau potable et d’eaux usées. Pour la période s’étendant de 2012-2013 à 2022-2023, les investissements prévus totaliseront près de 4,2 milliards de dollars. La répartition de ces investissements entre les différents gouvernements figure dans le tableau ci-contre. 14 AOÛT 2013 Photo : Jean Garon Des investissements majeurs à faire dans la construction et la réhabilitation des réseaux d’aqueduc et d’égout Plusieurs milliards de dollars restent à investir dans la réhabilitation des réseaux d’aqueduc et d’égout de la province, et plus particulièrement à Montréal, qui accusent de nombreux bris. RÉPARTITION DES INVESTISSEMENTS (en millions de $) Quote-part Gouvernement du Canada Gouvernement du Québec Municipalités TOTAL 2007-2008 à 2011-2012 1 038,0 M$ 741,7 M$ 577,9 M$ 2 357,6 M$ 2012-2013 à 2022-2023 1 039,4 M$ 1 960,5 M$ 1 185,0 M$ 4 184,9 M$ Source : MAMROT Ces sommes demeurent bien en dessous des investissements nécessaires pour résorber le déficit en réseaux souterrains. En 2008, le MAMROT estimait ce déficit à 6,8 milliards de dollars, montant auquel il faudrait ajouter 600 millions de dollars par année pour assurer le maintien des réseaux qui ne sont pas en déficit. Sur un horizon de 15 ans s’étendant entre 2008 et 2023, cela signifie qu’il faudrait investir près de 16 milliards de dollars dans les réseaux d’aqueduc et d’égout de la province. Le MAMROT a toutefois prévu de revoir prochainement son cadre de gestion, ce qui pourrait amener des changements dans la planification des montants susceptibles d’être investis dans les infrastructures au cours des prochaines années. Les coûts de traitement et de distribution Il n’y a pas que la construction et la réhabilitation des réseaux d’aqueduc et d’égout qui nécessitent de gros investissements; l’approvisionnement, le traitement et la distribution de l’eau coûtent aussi très cher. Dans un rapport publié en juillet 2012 par le MAMROT sur les indicateurs de gestion municipaux de base, la médiane du coût pris en charge par les municipalités pour s’approvisionner et traiter l’eau potable a grimpé de 0,30 $ à 0,40 $ le mètre cube entre 2007 et 2010. La médiane du coût pour les services de distribution de l’eau potable, elle, est passée de 0,39 $ à 0,45 $ le mètre cube. À l’échelle du réseau, la médiane du coût de distribution de l’eau potable par kilomètre de conduite totalisait 6 898 $ le kilomètre en 2010 comparativement à 6 080 $ trois ans auparavant. Eau En ce qui concerne le traitement des eaux usées et les réseaux d’égout, le même rapport indique que la médiane du coût des activités liées au traitement des eaux usées est demeurée identique pour l’ensemble des municipalités durant la même période, soit 0,36 $ le mètre cube. Transposée à l’étendue des réseaux d’égout de la province, la médiane du coût des services rendus, en excluant les entrées de service, a augmenté de 548 $ le kilomètre de conduite, passant de 4 714 $ à 5 262 $. Si la majorité des conduites d’égout et des usines de traitement des eaux usées ont été construites au cours de trois dernières décennies, ce n’est pas le cas des conduites d’aqueduc, dont une bonne partie date de beaucoup plus longtemps. Il va sans dire que cela entraîne une augmentation des bris et des pertes d’eau traitée à grands frais. Encore récemment, la Ville de Montréal estimait à environ 40 % la proportion de l’eau potable échappée de ses conduites endommagées et vieillissantes. Ces pertes sur les réseaux représentaient 19,1 % du volume d’eau produit au Québec en 2006. D’où l’urgence d’investir autant de milliards de dollars dans la réhabilitation des réseaux de distribution d’eau potable. Une stratégie axée sur la protection et la conservation de l’eau Photo : Jean Garon C ompte tenu de l’ampleur des investissements qui restent à faire dans la réhabilitation des réseaux d’aqueduc et d’égout de la province et des coûts croissants associés au traitement et à la distribution de l’eau, il n’est pas étonnant que la pression se fasse de plus en plus sentir en faveur de la protection et de la conservation de l’eau. À ce propos, le gouvernement du Québec a donné suite aux engagements mis de l’avant dans la Politique nationale de l’eau adoptée en 2002, en publiant l’an dernier son projet de Stratégie de protection et de conservation des sources destinées à l’alimentation en eau potable. Selon le MDDEFP, cette stratégie vise autant la protection de la qualité de l’approvisionnement en eau potable que la conservation des quantités d’eau pour répondre aux besoins actuels et futurs de la population. Le ministère a déjà élaboré un projet de Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection, lequel a été publié pour consultation dans la Gazette officielle du Québec, le 29 mai dernier. En bref, « ce règlement exigera le développement de la connaissance de la vulnérabilité des sources pour les prélèvements d’eau municipaux alimentant plus de 500 personnes et il imposera des mesures minimales de protection des sources ». Par ailleurs, le gouvernement compte appliquer à l’échelle du Québec plusieurs des mesures mises de l’avant dans l’Entente sur les ressources en eaux durables du bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent. Une des obligations de l’Entente consiste à développer un programme de conservation et d’utilisation efficace de l’eau. Les grandes orientations du programme viseraient d’abord à agir pour pérenniser les approvisionnements en eau en considérant les écosystèmes et les usages de l’eau. Elles consisteraient aussi à adopter et mettre en œuvre une gestion des prélèvements d’eau qui tienne compte de l’impact anticipé des changements climatiques. Cette nouvelle approche de conservation à l’échelle provinciale agira de concert évidemment avec l’application de la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable proposée en 2011 par le gouvernement Charest. Celle-ci rend dorénavant conditionnelle l’attribution de toute aide financière à l’adoption de mesures d’économie d’eau potable et de réduction de fuites de la part des municipalités. Il semble bien que le gouvernement Marois n’ait d’autres choix que de poursuivre dans cette voie. La Stratégie québécoise d’économie d’eau potable rend dorénavant conditionnelle l’attribution de toute aide financière à l’adoption de mesures d’économie d’eau potable et de réduction de fuites de la part des municipalités. « La Stratégie comprend cinq mesures concernant les organismes municipaux et cinq engagements du gouvernement du Québec. Ces mesures et ces engagements visent essentiellement la gestion des infrastructures municipales d’eau potable et de cette ressource, les réglementations municipales et québécoises en matière d’usage de l’eau ainsi que l’attribution d’aide financière gouvernementale aux organismes municipaux pour leurs infrastructures d’eau sur la base de leur adhésion à la Stratégie. Afin de quantifier les volumes d’eau distribués, consommés et perdus, la Stratégie propose, dans un premier temps, la réalisation d’un état de la situation, d’un plan d’action, d’un bilan de l’usage de l’eau et l’adoption d’une règlementation municipale et provinciale interdisant le gaspillage de l’eau. La mise en place d’un programme de détection des fuites, l’installation de compteurs d’eau dans les immeubles non résidentiels et les immeubles mixtes et l’application d’une tarification adéquate devront graduellement être implantées en fonction des résultats du bilan de l’usage de l’eau et des objectifs à atteindre. » En bout de ligne, l’application des mesures proposées dans la Stratégie doit permettre d’atteindre une réduction d’au moins 20 % de la consommation moyenne d’eau par personne pour l’ensemble du Québec d’ici le 31 décembre 2016. Elle doit aussi mener à une réduction des pertes d’eau par fuites à au plus 20 % du volume total d’eau produit. AOÛT 2013 15 Le gouvernement a estimé qu’une réduction de 20 % de la consommation totale d’eau pourrait représenter une économie de deux milliards de dollars sur 20 ans, en incluant les coûts évités. Du reste, il fait le pari que la Stratégie « favorisera la mise en place de mesures pour réduire la consommation d’eau et sensibiliser les usagers à la valeur de l’eau ». Il s’agira là sans doute d’un premier pas pour abaisser la consommation des Québécois, l’une des plus élevées au pays en 2011 selon Statistique Canada, avec 364 litres par personne par jour, et ce, seulement pour le secteur résidentiel (voir tableau ci-dessous). Année de référence Consommation résidentielle au Québec Consommation résidentielle au Canada Volume total d’eau distribuée au Québec Volume total d’eau distribuée au Canada 2001 2004 2006 2009 2011 395 424 401 386 364 335 329 327 274 251 777 848 795 706 628 622 609 591 510 483 Le gouvernement a estimé qu’une réduction de 20 % de la consommation totale d’eau pourrait représenter une économie de deux milliards de dollars sur 20 ans, en incluant les coûts évités. Note : Les données des années 2001 à 2009 proviennent d’Environnement Canada et celle de 2011 de Statistiques Canada. Ces données sont forcément approximatives, vu l’absence de compteurs d’eau dans la majorité des municipalités québécoises. Le premier bilan de la Stratégie québécoise d’économie d'eau potable qui a été annoncé en mars 2011 a permis d’établir des indicateurs de performance. Comme le révèle le tableau ci-dessous, les résultats pour la quantité d'eau distribuée par personne (consommations résidentielles et non résidentielles, ainsi que les fuites) apparaissent positifs. Les prochains bilans permettront de vérifier si la tendance se maintient. Ces résultats semblent de bon augure selon ce bilan, mais ils démontrent surtout que l’optimisation des interventions passera par l’amélioration des connaissances des débits distribués. Il n’y a pas que les municipalités qui seront mises à contribution dans la poursuite des objectifs de la Stratégie, le secteur de la construction aussi. Le gouvernement s’est en effet engagé à réviser le Code de construction pour prescrire l’installation Indicateurs de performance de la Stratégie d’accessoires et d’équipements consommant moins d’eau dans les nouveaux bâtiments, notamment les toilettes, robinets, pommes de douches, urinoirs et broyeurs à déchets. Et ce n’est probablement que le début. Un autre dossier à suivre… Résultats avril 2012 Objectifs avril 2014 Objectifs avril 2017 Quantité d’eau distribuée par personne (litres par personne par jour) 623 700 622 Pertes d’eau potentielles (%) 27 20 20 Pertes d’eau potentielles (m3/(d-km)) 31 15 15 Source : MAMROT 16 Photo : Jean Garon ÉVOLUTION DE LA CONSOMMATION RÉSIDENTIELLE ET DE LA QUANTITÉ D’EAU DISTRIBUÉE PAR PERSONNE PAR jOUR (EN LITRES) AOÛT 2013 Systèmes hors réseau L’approvisionnement et le traitement de l’eau en mode autonome Par Roberpierre Monnier P our la construction d’une résidence qui n’est pas desservie par un réseau municipal d’aqueduc et d’égout, voici comment l’entrepreneur doit s’y prendre afin de bien évaluer un projet qui doit inclure les systèmes d’alimentation d’eau potable et de traitement des eaux usées. Ce n’est pas simple, puisque les exigences peuvent entraîner la modification même de l’implantation du projet, voire la réduction du nombre de chambres à coucher ou de salles de toilette si le terrain choisi n’offre pas toutes les conditions requises. Les coûts de ces systèmes peuvent alors varier du simple au triple. Un système courant de captage tubulaire installé à une profondeur moyenne de 45 m, incluant le forage, la pompe, la tuyauterie, le système intérieur de pressurisation peut coûter entre 3 000 et 6 000 $. Le coût d’un système de traitement des eaux, incluant l’installation, la fosse septique ainsi que l’élément épurateur, peut varier entre 10 000 et 20 000 $. Au total, il faut donc prévoir à la soumission du projet des coûts initiaux se situant entre 13 000 et 26 000 $. L’écart est grand. Les situations sont multiples et pleines d’incertitudes. Simulation idéalisée Dans tous les cas, il est important de localiser les installations voisines existantes pour s’assurer que le puits aménagé ou celui d’un voisin sera distant de 30 mètres du système de traitement des eaux usées. Les technologies récentes permettent de diminuer l’écart, mais il peut être nécessaire d’aménager une fosse ou un puits scellé. 1- Une fois le puits creusé, l’eau sera pompée vers un système à pression contrôlée, installé à l’intérieur de la maison pour la distribution. Ensuite, l’eau devra obligatoirement être soumise à une analyse biochimique complète pour pouvoir y déceler toutes les anomalies et la traiter au besoin. 18 AOÛT 2013 Illustration : Une courtoisie de Premier Tech Selon l’Institut national de santé publique, plus de 18 % de la population québécoise n’est pas desservie par un réseau public d’aqueduc et d’égout. Au Québec, c’est la Loi sur la qualité de l’environnement qui réglemente tous les aspects liés à l’alimentation en eau potable et au traitement des eaux usées. Voici un aperçu de ce qu’il en est pour les résidences desservies en mode autonome. Le système Écoflo, de Premier Tech, est offert en un caisson de polyéthylène (plastique), de béton ou de fibre de verre contenant de la mousse de sphaigne (tourbe) bicouche mélangée à des copeaux de noix de coco, incluant un champ de polissage. 2- Sous la surveillance de l’autorité locale, les eaux usées devraient sortir par gravité vers une fosse septique et garantir une qualité conforme avant de se déverser finalement dans la nature. Tout scénario doit respecter l’ensemble des normes en vigueur. En bref, voici les options d’infrastructures requises pour les systèmes d’approvisionnement (puits) et de traitement (champs d’épuration) de projets résidentiels ou leur raccordement à des petits réseaux existants hybrides, collectifs, en copropriété et individuels (aqueduc, égout). S’il y a assez d’espace et que les conditions s’y prêtent, il est préférable d’opter pour l’installation de systèmes autonomes. Autrement, il reste l’option des systèmes collectifs. Ceux-ci devront toutefois faire l’objet d’une entente de copropriété pour tous les aspects, incluant l’entretien et les anomalies inévitables et difficilement retraçables causées par l’un des copropriétaires ou leurs locataires. Bien qu’exceptionnels, les systèmes hybrides existent aussi. En effet, des installations privées existantes peuvent être raccordées au système public au fil du temps, soit pour l’eau potable, soit pour les eaux usées. En plus d’avoir déjà payé pour leur système privé, les propriétaires devront payer un surcoût pour modifier leurs installations. De plus, un nouveau montant sera ajouté à leur compte de taxes. Les deux articles suivants présentent la situation typique d’une résidence de trois chambres à coucher, dans des conditions environnementales moyennes. Le premier article analyse les aspects concernant les lois, normes, règlements et technologies acceptables liés au captage et à l’approvisionnement en eau potable. Le deuxième décrit les mêmes éléments liés au traitement des eaux usées. e règlement sur le captage des eaux souterraines prescrit toutes les étapes requises à la protection de l’eau destinée à la consommation humaine et les responsabilités de chacun des maillons de cette chaîne, de la source d'eau jusqu’au robinet, incluant celles du consommateur lui-même. De plus, le règlement Q-2, R.40, portant sur l’approvisionnement, établit les normes de qualité pour tous les systèmes de distribution de l’eau potable, incluant les puits individuels. Il regroupe 77 normes de qualité et identifie 21 substances inorganiques et 50 substances organiques. En tout temps, l’eau doit être exempte de bactéries coliformes fécales ou Escherichia coli (E. coli). L’eau qui n’a pas subi de traitement est considérée comme de l’eau brute. L’eau potable est celle qui est destinée à être ingérée par l’être humain. La définition de l’eau potable varie d’un pays à l’autre, selon les tolérances et les habitudes culturelles de chacun. Au Canada, cette définition est consensuelle, mais de juridiction provinciale. La salubrité des approvisionnements est donc une responsabilité partagée entre le fédéral, le provincial et le municipal. L’eau potable est analysée selon trois paramètres : 1- Les paramètres microbiologiques Les risques les plus sérieux proviennent des organismes microscopiques tels que les bactéries pathogènes, les protozoaires et les virus qui peuvent affecter gravement la santé. 2- Les paramètres chimiques et radiologiques Certaines substances sont préoccupantes au-delà des niveaux recommandés lorsque des personnes y sont exposées pendant plusieurs années, ou pour d’autres, à court terme. Par exemple, le taux d’arsenic doit être inférieur à 10 µg/L, et celui des nitrites-nitrates inférieur à 10 mg-N/L. Cette détection devient obligatoire lorsque « L’eau qui n’a pas subi de traitement est considérée comme de l’eau brute. L’eau potable est celle qui est destinée à être ingérée par l’être humain. La définition de l’eau potable varie d’un pays à l’autre, selon les tolérances et les habitudes culturelles de chacun. » L L’évaluation des besoins d’une résidence Photo : Une courtoisie du Groupe Roch Bernier Eau L’eau potable fournie par le captage des eaux souterraines le bâtiment est assujetti au règlement Q2-R40 (de 20 personnes et plus ou reconnu comme bâtiment public). Il existe un dispositif très onéreux pour réduire le niveau d'arsenic. 3- Les paramètres esthétiques et opérationnels Le goût, l'odeur, la couleur, la turpitude, la clarté et d’autres facteurs sont aussi considérés. Le captage relève de la responsabilité des puisatiers, mais le maintien de la qualité de l’eau du captage de son puits relèvera du propriétaire. 6- Le volume d’eau utilisé en période de pointe équivalent à 250 L x 3, soit 750 L; 7- La durée de la période de pointe équivalent à 250 L x 3 ÷ par 11 L/min x 2, soit 750 L en 34 minutes. Le captage et les types d’infrastructures utilisées Pour répondre aux exigences liées à la consommation et à l’émission d’eau, toutes les installations se font en fonction du nombre de chambres à coucher. Voici les six éléments à considérer pour alimenter convenablement une résidence : Le captage relève de la responsabilité des puisatiers, mais le maintien de la qualité de l’eau du captage de son puits relèvera ultimement du propriétaire, qu’elle provienne d’un puits tubulaire ou de surface, d’une pointe filtrante ou d’une source. En voici les caractéristiques. 1- Le nombre de chambres; 2- Le nombre de salles de bains; 3- Le débit du puits (évalué lors du forage); 4- La durée des deux périodes de pointe (consommation maximale); 5- Le volume d’eau emmagasiné dans le puits (il est d’environ 19 L/m pour un tubage de 150 mm de diamètre, et de 32 L/m pour un tubage de 200 mm); 6- Le volume d’eau utilisé en période de pointe. Le puits tubulaire et le puits scellé Voici les sept éléments de base à considérer pour déterminer les besoins hypothétiques d’une résidence : 1- La consommation moyenne de 250 L/jour par personne; 2- Le débit d’eau au taux de 11 L/min; 3- L’utilisation d’une seule salle de bains à la fois; 4- La présence de deux personnes par chambre; 5- Les besoins d’un bâtiment comportant trois chambres et deux salles de bains; Un puits tubulaire est un ouvrage de captage de petit diamètre (152 mm), de grande profondeur (profondeur moyenne de 45 mètres) et aménagé avec une foreuse par un puisatier. Certains cas (moins de 30 mètres) nécessitent la pose d’un puits scellé (voir les trois types suivants). Le puits de surface Un puits de surface est un ouvrage de captage dont le diamètre intérieur est généralement supérieur à 60 cm et d’une profondeur d’au plus 9 m à partir de la surface du sol. La pointe filtrante Une pointe filtrante est un ouvrage de captage utilisant un tubage dont le diamètre intérieur est d’au plus 8 cm. Le captage de source Un captage de source est une installation qui capte l’eau faisant résurgence naturellement à la surface du sol. AOÛT 2013 19 Les systèmes de traitement des eaux usées pour les résidences isolées A Illustration : une courtoisie de Bio-Nest u Québec, c’est le règlement Q-2, R.8, amendé plusieurs fois, qui régit l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées. Une résidence isolée est une habitation unifamiliale ou multifamiliale comprenant six chambres à coucher ou moins et qui n'est pas raccordée à un système d'égout autorisé en vertu de l'article 32 de la Loi. Tout autre bâtiment qui rejette exclusivement des eaux usées et dont le débit total quotidien est d'au plus 3 240 L est assimilé à une résidence isolée. Les droits acquis n’existent pas Nul ne peut polluer au-delà de ce qui est prévu par règlement ou qui est susceptible de porter atteinte à la vie, à la santé, à la sécurité, au bien-être ou au confort de l’être humain, ou de porter préjudice à la qualité de l’environnement. Tous les produits, les installations et les façons de faire sont assujettis aux normes du Bureau de normalisation du Québec (BNQ). Les fosses Tout traitement doit se faire en fonction d’une accréditation continue du BNQ. Le système de traitement peut être de l’un des deux types suivants : a- traitement des eaux brunes et grises réunies (une fosse); b- traitement des eaux brunes et grises séparément (deux fosses, dont l’une de rétention et l’autre de diffusion). Les options de traitement Si les conditions du sol conviennent (surface, percolation, pente, proximité de l’eau souterraine, d’un milieu humide ou d’un cours d’eau, de la résidence, etc.), il sera possible d’installer un système de traitement secondaire, secondaire avancé ou tertiaire (déphosphatation) par A ou B : A- Des champs d’épuration conventionnels (il y en a plusieurs types). B- Un biofiltre ou bioréacteur dont plusieurs choix sont offerts, et constamment évalués. En voici quelques exemples. 1- Le système Écoflo, de Premier Tech, est offert en un caisson de polyéthylène (plastique), de béton ou de fibre de verre contenant de la mousse de sphaigne (tourbe) bicouche mélangée à des copeaux de noix de coco, incluant un champ de polissage. Vidange possible au bout de 10 à 12 ans. 2- L’Écophyltre (Roseau épurateur) de HG Environnement est le seul système de phytofiltration certifié au Québec. Cette technologie passive et naturelle reproduit de façon optimale l'épuration naturelle présente dans l’environnement : la fosse septique est suivie d’un marais filtrant et d’un champ d’infiltration (traitement secondaire avancé) ou d’un massif filtrant de désinfection (traitement tertiaire). 20 AOÛT 2013 Bio-Nest propose des unités préassemblées, modulaires, prêtes à livrer et qui s’adaptent à toutes les configurations de terrain. « Nul ne peut polluer au-delà de ce qui est prévu par règlement ou qui est susceptible de porter atteinte à la vie, à la santé, à la sécurité, au bien-être ou au confort de l’être humain, ou de porter préjudice à la qualité de l’environnement. » 3- L’ÉcoBox de HG Environnement est un système 100 % biologique certifié secondaire avancé par le BNQ. Installé à la suite de la fosse septique, ce réacteur intègre un bassin de régularisation par dosage. Une fois traitée, l’eau est fournie soit par infiltration dans le sol ou dans un cours d'eau permis. Le média filtrant, fabriqué à 100 % de plastique recyclé (PET), ne requiert aucun remplacement et est garanti à vie. 4- Bio-Nest propose au bout de la fosse septique une réduction de la superficie utilisée par le champ d’épuration, grâce à un réacteur biologique et par la capacité dépolluante de bactéries spécifiques. Il ne requiert donc aucun remplacement avec le temps. Ce sont des unités préassemblées, modulaires, prêtes à livrer et qui s’adaptent à toutes les configurations de terrain. 5- L’Enviroseptique de DBO Experts présente des conduits constitués de parois cylindriques, ondulées et perforées pour augmenter la surface d’échange, surmontées d’encoches obliques pour le passage de l’air nécessaire à la prolifération des bactéries spécifiques. Tous ces systèmes ont des durées de vie et un prix qui dépendent de leur installation d’origine, de leur utilisation, de leur traitement en aval et en amont, ainsi que du remplacement, le cas échéant. L’eau de pluie est probablement récupérée depuis l’apparition de l’Homme sur Terre. Mais après quelques décennies de relâchement, surtout dans les coins de la planète où la ressource semblait intarissable, l’heure est à l’économie. Par Jacques Desjardins P lusieurs raisons peuvent pousser un client à se faire installer un système de récupération d’eau de pluie. Ce peut être par simple préoccupation écologique ou pour ne pas avoir à subir les restrictions d’arrosage de la municipalité en période de sécheresse, ou encore en prévision d’une éventuelle installation de compteurs d’eau et de la facturation à l’utilisation. Il existe différents systèmes de récupération d’eau pluviale, allant du simple réservoir hors terre recueillant l’eau d’une descente pluviale, jusqu’au réservoir de stockage souterrain de grande capacité destiné à emmagasiner l’eau de pluie, soit pour une utilisation extérieure, soit pour une utilisation extérieure et intérieure. Cet article se penche uniquement sur les systèmes de réservoir souterrain nécessitant un savoir-faire et un équipement élaborés. Leur coût peut varier entre 2 500 et 5 000 $, avant l’installation. 22 AOÛT 2013 Utilisation de l’eau de pluie À l’heure actuelle, au Québec, l’eau de pluie récupérée peut servir à une utilisation extérieure, comme l’arrosage, le lavage de la voiture, le remplissage de la piscine ou du spa. Elle peut aussi être utilisée à l’intérieur de la maison pour alimenter les toilettes, le lave-linge et même le lave-vaisselle. Dans ce dernier cas, il faudra un lave-vaisselle conçu pour chauffer l’eau afin de la débarrasser de ses bactéries. La surface de captage pourra être divisée en sections pour la collecte et l’adduction de l’eau de pluie. Par exemple, dans le cas d’un toit à pignon, il y aura deux surfaces de captage et deux réseaux de gouttières et de descentes pluviales distincts. Les composants d’un système de récupération d’eau pluviale Les installations de collecte de l’eau de pluie sont composées : d’une surface de captage, généralement le toit du bâtiment; d’un réseau d’adduction acheminant l’eau à un réservoir de stockage; d’un filtre de traitement de l’eau; d’une pompe permettant la distribution de l’eau; d’une alimentation en eau d’appoint, dans le cas où l’eau de pluie alimente des appareils à l’intérieur du bâtiment; et d’un trop-plein pour éliminer les excédents d’eau. Le captage Dans le secteur résidentiel, la toiture représente la surface de captage principale de l’eau pluviale. Lorsqu’il pleut, les gouttières, les descentes pluviales et les canalisations souterraines composant le réseau d’adduction dirigent l’eau vers le réservoir de stockage. Dans le cas d’un toit plat, le drain pluvial sur le toit servira à récolter l’eau et à la diriger vers le réservoir. L’eau est acheminée jusqu’au réservoir tout simplement par gravité, sans avoir besoin de recourir à une pompe. Photos : Une courtoisie d’Éconeau Ce qu’il faut savoir sur la récupération d’eau pluviale et l’installation de systèmes de collecte domestiques Photo : Une courtoisie de HG Environnement Systèmes de récupération Éconeau offre des réservoirs en polyéthylène d’une capacité allant de 1 200 à 9 000 litres. L’entreprise recommande d’enfouir le réservoir à l’avant de la résidence après vérification auprès des fournisseurs de services publics. Photos : Une courtoise de HG Environnement Il existe différents types de réservoirs permettant d’emmagasiner l’eau, dans des formes et des matériaux variés et de capacités diverses. Chez Éconeau, par exemple, les réservoirs offerts sont en polyéthylène, d’une capacité allant de 1 200 litres à 9 000 litres. De son côté, l’entreprise HG Environnement propose un système composé de caissons de plastique à assembler et à disposer selon la forme désirée du réservoir, le tout enveloppé dans une toile imperméable. Trois capacités sont proposées : 3 000, 5 000 et 7 000 litres. La fibre de verre et le béton sont aussi des matériaux utilisés pour la fabrication de réservoirs. À cause de sa solidité, un réservoir en fibre de verre sera tout indiqué pour une installation à l’intérieur d’un bâtiment ou encore pour être enfoui sous un stationnement. L’emploi du béton sera considéré surtout pour les installations d’envergure dans les secteurs non résidentiels. Pour déterminer la capacité du réservoir à installer, il faut se baser sur deux facteurs, soit l’aire de captage et l’utilisation de l’eau de pluie. Pour calculer le volume d’eau qu’il est possible de recueillir, il faut multiplier la superficie de la surface de captage en mètres carrés par la moyenne annuelle de millimètres de pluie reçus de la région. Par exemple, pour une toiture de 80 mètres carrés, en supposant que la région concernée reçoit en moyenne 825 millimètres de pluie par année, 66 000 litres d’eau de pluie seront récupérés annuellement. En ce qui concerne l’utilisation, la firme Éconeau estime qu’une famille de quatre personnes, habitant une résidence située sur un terrain de 200 mètres carrés et utilisant l’eau de pluie pour l’extérieur de même que pour les toilettes et la machine à laver, devrait consommer environ 68 000 litres d’eau de pluie par année. Pour établir la capacité du réservoir, il faut multiplier cette prévision de consommation par 6 %, soit : 67 890 x 0,06 = 4 073 litres. Ainsi, selon ces calculs, il faudra un réservoir d’une capacité avoisinant les 4 000 litres. Quoi qu’il en soit, les fournisseurs de systèmes de récupération d’eau de pluie sont en mesure de conseiller l’installateur sur le type de réservoir adéquat et sa capacité. Pour une utilisation intérieure, il faut prévoir une alimentation d’appoint en eau, branchée sur le réseau d’aqueduc. En cas de pénurie d’eau de pluie, un système automatisé veillera à alimenter les appareils avec l’eau du réseau. L’utilisation de l’eau pluviale à l’intérieur implique nécessairement que la tuyauterie soit installée sous la ligne de gel. Et les installations de tuyauterie à l’intérieur de la maison devront évidemment être faites par un spécialiste en plomberie. Mais il n’y a pas que les pénuries de précipitations à prévoir, il faut aussi prendre des mesures pour éliminer les surplus. Un tuyau de trop-plein doit être installé à cet effet. Chez HG Environnement, on propose de diriger l’eau du trop-plein à la surface du terrain, alors que chez Éconeau, on recommande de diriger l’eau vers un puits d’infiltration, composé d’une fosse remplie de sable et de gravier, enveloppée d’une toile géotextile. Lors de l’installation, une fois le réservoir placé dans le sol, il faut le remplir à la moitié ou aux deux tiers de sa capacité. Le poids de l’eau lui fera prendre sa place et ce n’est qu’une fois cette étape réalisée que les canalisations seront raccordées et le réservoir enterré. Pour conclure, il appert qu’un système souterrain de récupération d’eau pluviale devrait idéalement être installé au moment de la construction de l’habitation, alors que l’équipement d’excavation est sur place et que l’aménagement paysager n’est pas encore réalisé. Actuellement le coût d’un tel système est susceptible de freiner les ardeurs, mais à moyen et long termes, les préoccupations écologiques devraient faire en sorte que davantage de propriétaires participent à l’économie de cette précieuse ressource qu’est l’eau. Installation Un filtre doit être placé sur la descente pluviale afin de filtrer l’eau et la débarrasser de tout débris avant qu’elle soit acheminée vers le réservoir. Comme l’eau circule par gravité jusqu’au réservoir, il faut donner une légère Eau Le réservoir de stockage pente descendante à la canalisation souterraine, qui sera installée à une profondeur variant entre 6 et 12 pouces. Quant au réservoir, il doit être situé à au moins 2 mètres des fondations, ceci afin d’éviter une infiltration d’eau au sous-sol du bâtiment si jamais une fuite survenait. Son installation doit respecter les normes du Code du bâtiment, qui sont similaires aux normes d’installation d’une fosse septique. Bien sûr, chaque fabricant a aussi des spécifications d’installation qu’il faut respecter. Claude Chevrette, directeur technique chez Éconeau, recommande d’enfouir le réservoir à l’avant de la résidence : ainsi, il n’y aura pas d’obstacle à l’installation éventuelle d’une piscine à l’arrière de la maison. Il faudra bien évidemment vérifier auprès des fournisseurs de services qu’aucune ligne électrique, de gaz ou d’eau ne passe à l’endroit choisi. L’installation du réservoir devra être exécutée par un excavateur professionnel ou un entrepreneur-paysagiste possédant une licence de la RBQ. Pour distribuer l’eau, le réservoir doit être muni d’une pompe. Comme le souligne Mathieu Lacroix de HG Environnement, il faut voir à se procurer une pompe adéquate en fonction de l’utilisation. Devoir projeter l’eau à une grande distance pour l’arrosage ou alimenter une résidence de trois étages exigera une pompe plus puissante que pour une utilisation extérieure normale. Et si jamais un sol rocheux empêche de creuser assez profondément pour positionner le fond du réservoir sous la ligne de gel, il sera nécessaire de retirer la pompe pendant la saison froide. HG Environnement propose un système composé de caissons de plastique à assembler et à disposer selon la forme désirée du réservoir d’une capacité de 3 000, 5 000 ou 7 000 litres, le tout enveloppé dans une toile imperméable. Le réservoir doit aussi être muni d’une pompe pour distribuer l’eau. AOÛT 2013 23 Construire vert Xéripaysagisme, évapotranspiration, îlot de chaleur, autant de nouveaux termes et de nouvelles notions à maîtriser dans l'économie verte. Des changements importants sont amorcés qui font la part belle aux architectes paysagistes, appelés à jouer un rôle de plus en plus crucial dans la réalisation de projets domiciliaires qui se veulent écologiques. Par Louise A. Legault Q uand il est question de plantes en aménagement paysager, l’attention est généralement portée à leur aspect esthétique. Or, les plantes jouent bien d'autres rôles. Elles peuvent servir au contrôle de l'érosion, à la rétention des eaux de pluie, à la filtration de l'eau et même à la restauration des sites. Elles contribuent aussi à réduire la vélocité du vent et donc du froid, les émissions de CO2 qui influent sur les changements climatiques, ainsi que l'effet d'îlot de chaleur qui réchauffe indûment les villes, en procurant tout simplement de l'ombre. L'emplacement d'un arbre peut en effet abaisser la température jusqu'à 12°C pendant l'été, réduisant d'autant le recours à la climatisation. Mieux encore s'il s'agit 24 AOÛT 2013 Illustration : Projet paysage L'aménagement paysager durable s’intègre de plus en plus dans les projets de développements domiciliaires d'un arbre à feuilles caduques qui perd ses feuilles à l'automne et laisse alors passer les rayons du soleil pendant les mois d'hiver, contribuant ainsi à réchauffer naturellement les pièces et à réduire les besoins de chauffage. Planter des végétaux bas sur le pourtour de la maison permet de retenir la chaleur (ou la fraîcheur) qui s'échappe de la maison. En faisant écran au vent, les arbres peuvent aussi servir à réduire l'accumulation de neige, et donc à offrir un meilleur drainage lors de la fonte, ce qui peut aider à prévenir l'érosion. Pas mal, pour de simples végétaux! Le paysagement durable propose de nouvelles pratiques de conception, d'installation et d'entretien plus respectueuses de l'environnement. Il minimise notamment l'utilisation d'eau, de pesticides et d’engrais ainsi que la production de déchets. Il suffit de penser à l'herbicyclage, qui permet de nourrir le gazon avec les tontes de gazon plutôt que d'avoir à en disposer, ou au compostage, qui détourne carrément les matières vertes de l'enfouissement. Les méthodes d'entretien traditionnelles ont tout à l'opposé grandement recours à l'eau, aux pesticides et aux carburants. L'importance du paysage est de plus en plus reconnue. Des études démontrent l'effet bénéfique des paysages naturels sur l'âme du citadin. Le ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) réfléchit à un nouveau statut de protection du territoire, celui de paysage humanisé, c’est-à-dire un paysage façonné par l'activité humaine en harmonie avec la nature et dont la protection est Pour le projet de Pointe-Nord à l'Île-des-Sœurs, tout est pensé pour inviter les résidents à profiter pleinement des activités extérieures, y compris du kayak. établie de concert avec la population. Il peut s'agir d'activités agricoles, forestières, récréatives, touristiques ou commerciales. Le concept de paysages humanisés de l'Estran et de l'Île-Bizard est déjà évoqué, quoique ce statut n'ait pas encore été attribué. Le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de Québec a pour sa part répertorié une quarantaine de paysages urbains d'intérêt appelés à être préservés. Plus que de simples plantes Le président de la Société québécoise de phytotechnologie et associé principal du Groupe Rousseau Lefebvre, Michel Rousseau, reconnaît qu'il y a un risque de dérive et « d'écoblanchiment » avec la prolifération des termes et des étiquettes. Le dernier colloque de la Société de phytotechnologie a fait salle comble, réunissant des gens de tous les horizons, ce qui démontre l'intérêt pour ces questions. Il considère cependant qu'il ne s'agit pas du tout d'une mode passagère et que « nous n'avons tout simplement plus le choix ». « L'adage veut que l'on choisisse la bonne plante au bon endroit; c'est encore plus vrai maintenant, affirme-til. Plutôt que d'imposer des végétaux non appropriés et de pallier les carences du sol par l'irrigation et les amendements, il faut respecter le sol et tenir compte de ses capacités dans l'aménagement. Le sol est en fait beaucoup plus qu'un simple support pour les végétaux. Rien n'empêche cependant de créer des zones La gestion de l'eau La gestion de l'eau compte aussi parmi les composantes importantes de la nouvelle architecture de paysage, question d'alléger le fardeau d'infrastructures municipales vieillissantes et aussi d'éviter la pollution des cours d'eau par les eaux de ruissellement contaminées des villes. Le Groupe IBI-DAA était à pied d'œuvre dès le démarrage du projet de la Cité verte à Québec, concevant la trame des rues, les espaces verts et les placettes, jusqu'aux cours semi-privées et privées, autant d'éléments qui contribuent à « l'image du projet », selon JeanFrançois Rolland du Groupe IBI-DAA. La gestion de l'eau occupait une part importante de la réflexion, le terrain déclinant du sud au nord vers la falaise où sera aménagé un corridor vert, soit le coteau Illustration : Projet paysage sur un même terrain afin d'augmenter la palette des végétaux sélectionnés, et partant, la biodiversité. » Il n’y a pas que l'aspect esthétique qui entre en ligne de compte. Il existe des plantes spécialisées à la fois belles et utiles, qui aiment les sols humides ou même salins, en bordure des trottoirs et des allées charretières. Certaines plantes stabilisent les sols, sur les rives ou les falaises et les fortes pentes. La structure des racines, leur densité, fait toute la différence. Michel Rousseau constate beaucoup de progrès depuis les cinq dernières années : « Les végétaux sont de plus en plus disponibles. Le public est mieux renseigné et les pépiniéristes répondent à ses demandes. » Sainte-Geneviève qui reliera le centre de Québec à l'arrondissement de Sainte-Foy. « Les fossés de rétention courent du nord au sud et ont été aménagés en escalier longitudinalement à la rue afin de retenir les eaux de ruissellement et de les filtrer avant qu'elles ne parviennent au bassin au bord de la falaise, explique l'architecte paysagiste. Un tel aménagement a permis d'éviter de devoir installer des conduites d'eau surdimensionnées. L'eau de pluie récupérée des toits des habitations servira quant à elle à laver les automobiles dans les garages souterrains. » Une grande partie de la superficie consiste en fait en une immense dalle qui recouvre les stationnements souterrains. Les concepteurs se sont inspirés de modèles européens, mais il n'est pas question ici d'un copier-coller. « Les endroits que nous avons visités ne reçoivent pas de neige, fait observer l’architecte-paysagiste. Ici, il pleut même en hiver, ce qui complique la gestion des eaux, car tout ce système ne fonctionne pas pendant une bonne partie de l'année. » En matière de sélection des végétaux, Jean-François Rolland parle plutôt de plantes adaptées. « Les plantes que nous utilisons sont des cultivars de plantes indigènes. La plupart des plantes indigènes proviennent de milieux forestiers alors que nous sommes dans une autre zone climatique et en milieu urbain. De plus, leur nombre est limité, de même que le nombre de producteurs. » Les mêmes principes d'aménagement seront appliqués dans les futurs écoquartiers de la Pointe-aux-Lièvres et de la Pointe-d'Estimauville, à Québec, mais la qualité écologique est poussée encore plus loin. « L'Île-des-Sœurs est constituée pour une large part de remblai, explique Christian Ducharme de Projet Paysage. Nous avons travaillé avec le ministère de l'Environnement à la restauration des berges en redonnant au terrain un profil plus naturel et en l'ensemençant de végétaux indigènes afin d'attirer la faune. Là où il y avait auparavant un précipice de 6 mètres qui rendait l'accès à l'eau impossible, nous avons une promenade riveraine et même une rampe de lancement pour la pratique du kayak. Tout est pensé en fait pour inviter les résidents à profiter pleinement des activités extérieures. » « Pointe-Nord représentait un défi, dans le sens où l'Île-des-Sœurs est généralement perçue comme un endroit champêtre, une banlieue-dortoir, reprend-il. Nous nous adressons ici à une clientèle plus jeune, plus dynamique et aussi plus exigeante ». Projet Paysage a aussi conçu le plan directeur des écoquartiers de la Pointe-aux-Lièvres et de la Pointed'Estimauville à Québec. Les mêmes principes gouvernent l'aménagement de ces futurs écoquartiers, mais la qualité écologique est poussée encore plus loin. Voilà une tendance qui n’a certainement pas fini de faire parler d’elle dans les futurs développements résidentiels. Photo : Groupe IBI-DAA L'histoire des lieux La gestion de l'eau occupait une part importante de la réflexion dès le démarrage du projet de la Cité verte à Québec. Les fossés de rétention courent du nord au sud et ont été aménagés en escalier longitudinalement à la rue afin de retenir les eaux de ruissellement et de les filtrer avant qu'elles ne parviennent au bassin au bord de la falaise. La Place des Naissances, à la Cité verte, rappelle l'histoire du lieu : les prénoms des enfants qui sont nés apparaissent sur un mur de ce qui s'appelait la « Crèche ». La firme d'architectes-paysagistes Projet Paysage s'est aussi inspirée de l'histoire pour réaliser le concept de la Pointe-Nord, à l'Île-des-Sœurs, un quartier mis en valeur selon les principes de développement durable LEED-ND. Le Parc de l'Esplanade et son chalet rappellent en effet le passé agricole de l'île, tandis que la présence autochtone et le commerce des fourrures seront soulignés dans l'aménagement du parc avoisinant Jacques LeBer par la Ville de Montréal. VERS UNE NORME DU PAYSAGISME ÉCOLOGIQUE L'American Society of Landscape Architects (ASLA), le Lady Bird Johnson Wildflower Center de l'Université du Texas (Austin) et l'United States Botanic Garden ont mis au point un programme de certification baptisé Sustainable Sites Initiative (SITES). SITES accorde des points et attribue des étoiles selon les initiatives reliées à la sélection des sites, la restauration des sols, la conservation de l'eau, l'utilisation de plantes indigènes et de matériaux écologiques ainsi que les pratiques de construction et d'entretien durables. Une quinzaine de projets ont déjà reçu la certification. Le U.S. Green Building Council (USGBC) entend intégrer ces directives à la norme LEED. AOÛT 2013 25 Dossier technique La construction d’un patio dans les règles de l’art Par Jacques Desjardins Les matériaux omme tout projet d’envergure, la construction d’un patio doit être bien planifiée. Le client doit avoir réfléchi à ses besoins actuels et même futurs. Faire un plan à l’échelle pour y placer tous les éléments aidera ce dernier à déterminer la grandeur du patio. Une superficie de 10 x 12 pieds représente l’espace minimal pour permettre de placer l’ameublement de base et le barbecue. Il faut demander un permis à la municipalité avant d’entreprendre la construction d’un nouveau patio. Il faut aussi se conformer aux exigences particulières de la municipalité en question. Dans le cas où la municipalité n’a pas d’exigences spécifiques, les normes du Code de construction du Québec s’appliquent de même que les normes du Code civil pour ce qui concerne les droits de vue et l’emplacement du patio en fonction des limites du terrain. Pour la structure, le bois d’épinette traité est le plus couramment utilisé, mais il existe plusieurs options pour le platelage (le plancher). Le pin traité est un très bon choix. Le cèdre rouge de l’Ouest constitue aussi un excellent revêtement. Ce bois, de belle apparence, contient une huile naturelle qui le rend très résistant à la pourriture. Le bois torréfié est un autre produit esthétique qui offre une très bonne résistance à l’humidité et à la dégradation organique. Écologique, il ne contient aucun produit chimique. Tous ces matériaux demandent par contre un entretien régulier pour conserver leur belle apparence. Parmi les matériaux sans entretien et durables, il y a le bois composite, fabriqué avec un alliage de particules de bois dur et de plastique. Il y a aussi la planche d’aluminium. Ce matériau est par contre bruyant et, en été, le métal accumulera la chaleur. Enfin, le panneau de fibre de verre est aussi à considérer. Mais comme il a moins de cachet que les autres matériaux, il est davantage employé pour les balcons d’immeubles à logements multiples. Il peut être avantageux d’utiliser des matériaux différents selon leur usage. Par exemple, choisir du bois composite pour le platelage, soit la partie du patio la plus sujette à l’usure et demandant le plus d’entretien, et opter pour du bois traité pour les autres éléments du patio. Il s’agira, bien sûr, de bien agencer les couleurs des différents matériaux. C Le design La tendance actuelle est au style contemporain, aux lignes droites, aux formes rectangulaires et épurées, aux teintes de couleur terre et naturelles qui s’agencent bien à l’environnement. Les boîtes à fleurs n’ont plus la cote et sont remplacées par des pots qui peuvent être déplacés à volonté. Quant aux rampes, de nouveaux produits esthétiques et sans entretien, tels les barrotins d’aluminium et de verre, semblent promis à un bel avenir. 26 Photo : Jean Garon Plusieurs éléments doivent être considérés dans la construction d’un patio. Voici quelques notions pour que l’ouvrage soit réalisé dans les règles de l’art. AOÛT 2013 Les choix de designs et de dimensions sont nombreux. Il faut, avant toute chose, que le patio s’intègre bien à la maison et au terrain afin de composer un ensemble harmonieux. Les fondations Différentes options sont possibles pour les fondations d’un patio. La base pour terrasse (deck block) représente la solution la plus économique. Il s’agit de blocs de béton qu’il faut simplement déposer sur le sol et dont la forme permet d’accueillir une colonne ou une solive. Par contre, le Code de construction limite à 24 pouces (600 mm) la hauteur d’un patio construit sur ce type de fondation. Il y a aussi la vis de fondation et le pieu vissé. Pour un patio lourd et surtout si l’installation d’un spa est prévue, le pieu vissé, plus solide que la vis de fondation, est recommandé. Ces supports ont l’avantage d’avoir une tête réglable permettant d’ajuster la hauteur en un tour de vis. Toutefois, ces deux options sont déconseillées dans le cas d’un sol rocheux ou argileux. Enfin, la fameuse colonne de béton (de type Sonotube) est couramment utilisée. Pour prévenir le soulèvement en période de gel, elle doit être installée à la profondeur adéquate avec, idéalement, un évasement à la base. Peu importe le support utilisé, s’il est enfoui dans le sol, sa base devra être au moins à 4 pieds (1,2 m) de profondeur, sous la ligne de gel. Le patio est souvent fixé au bâtiment à l’aide d’une solive de rive. Il faut s’assurer de visser solidement cette solive dans les éléments structuraux de l’habitation en mettant deux ancrages à tous les 16 pouces. Des ancrages de type Tapcon sont recommandés pour fixer la solive de rive à une fondation de béton, et des tire-fond pour visser dans les solives du bâtiment. Martin Boissé, de Construction Maraju, recommande de mettre une mousse de polyéthylène entre la solive de rive et le béton pour prévenir la pourriture du bois. Les solives sont généralement placées aux 16 pouces et doivent être fixées à la solive de rive au moyen d’étriers. L’expert recommande aussi d’utiliser à la fois des vis no 10 et des clous vrillés galvanisés pour fixer les solives. Cela permet ainsi de combiner la résistance de la vis au décollement et la plus grande solidité du clou. Les poutres de soutien sont habituellement composées de deux madriers de 2 po x 8 po assemblés avec des vis no 10 ou des clous vrillés de 3 pouces, et ceci à tous les 12 pouces. Les poutres doivent être supportées par un poteau, minimalement à tous les 10 pieds. Le platelage et les garde-corps Les planches qui forment le plancher doivent être vissées et non clouées. Martin Boissé déconseille le vissage par le dessous, car à la longue, l’emprise des vis s’affaiblit. Il existe des systèmes efficaces permettant de visser la planche à travers son chant, de chaque côté, tout en créant un espace homogène entre les planches. Il convient aussi de visser sur le dessus des planches, mais pour une meilleure esthétique, il est recommandé de tirer des lignes afin de poser les vis à égales distances. Avec le vissage sur le dessus, il faut percer au préalable le bout des planches pour éviter le fendillement. Pour favoriser l’égouttement, le tablier du patio doit avoir une pente de 2 % (1/4 po au 4 pi). Dans le cas d’un patio fixé à la maison par une solive de rive, il faudra tirer un joint de calfeutrant à la jonction de la première planche et de l’habitation afin d’éviter les infiltrations d’eau. En ce qui concerne les garde-corps, il n’y a pas d’obligation d’en mettre sur un patio de moins de 24 pouces (600 mm) de hauteur. Mais sur les patios de plus de 24 pouces, le garde-corps est obligatoire. Il devra atteindre 36 pouces (900 mm) sur un patio de 72 pouces (1,8 m) ou moins de hauteur et 42 pouces (1 070 mm) sur un patio de plus de 72 pouces de hauteur. Si le patio mène à une piscine, le garde-corps « Pour ne pas qu’elle soit affectée par la rouille, toute la quincaillerie doit être en acier inoxydable ou en acier galvanisé. Et gare aux vis vertes, enrobées de céramique, appelées parfois vis à patios. Elles ne conviennent pas vraiment et vont rouiller rapidement. » La hauteur du patio se mesure à partir du niveau du sol jusqu’au-dessus du tablier. Si le terrain est en pente autour du patio, il faut prendre la mesure à partir du niveau le plus bas, et ceci, jusqu’à une distance de 4 pieds excédant les limites du pourtour du patio. Par exemple, si la hauteur est de 54 pouces vis-à-vis de l’extrémité du patio, mais que la mesure atteint plus de 72 pouces avec la pente du terrain en s’éloignant à 4 pieds des limites du patio, il faudra installer un garde-corps de 42 pouces. Enfin, pour ce qui concerne les escaliers, leur construction demande beaucoup de précautions, et il faut suivre scrupuleusement les normes prévues au Code de construction du Québec. Il faudra aussi installer une main courante sur un escalier de trois marches ou plus. Entretien du bois Selon Jocelyn Cousineau, de Patio Design, la règle est simple : pour éviter l’écaillement sur un bois traité, il faut choisir un protecteur à base d’eau, transparent ou semi-transparent. Par contre, pour le cèdre, un bois huileux, le choix doit plutôt se porter sur un produit à base d’huile. Malgré tout, un patio de cèdre devra être sablé et recevoir une nouvelle couche de protecteur tous les deux ans. Pour le bois traité, une fois le patio terminé, il est recommandé d’attendre environ un mois avant d’appliquer l’enduit protecteur, histoire de laisser sécher le Photos : Jean Garon La structure devra atteindre 48 pouces (1 200 mm), peu importe la hauteur du patio. Les garde-corps composés de barrotins de 1 ¼ x 1 ¼ po ne sont plus recommandés. Bien qu’ils soient encore utilisés et qu’ils représentent la méthode la moins coûteuse pour construire un garde-corps, ces derniers ont tendance à se tordre et à fendiller. Finalement, ils n’offrent plus la résistance prévue au Code du bâtiment. Pour moderniser les garde-corps, plusieurs choix intéressants sont possibles, mais il faut s’assurer qu’ils respectent les exigences de résistance aux charges prévues au Code. La distance entre les barrotins ne doit pas permettre le passage d’un objet sphérique de 4 pouces (100 mm) de diamètre. De plus, le gardecorps ne doit contenir aucun élément qui permettrait à un enfant de grimper. La base pour terrasse (deck block) représente la solution la plus économique. Il s’agit de blocs de béton qu’il faut simplement déposer sur le sol et dont la forme permet d’accueillir une colonne ou une solive. Pour favoriser l’égouttement, le tablier du patio doit avoir une pente de 2 % (1/4 po aux 4 pi). bois. Alors qu’un bois torréfié, déjà très sec, demandera à être traité dans les 48 heures afin de préserver sa teinte d’origine. Enfin, l’entretien le plus adéquat est certainement celui proposé par le fabricant. En résumé, il ne faut pas prendre à la légère la réalisation de cette structure qui, à première vue, peut paraître simple à construire. Du type de fondations, en passant par le choix des matériaux, des normes à respecter et même de la quincaillerie à utiliser, plusieurs éléments sont à considérer pour que le projet soit une réussite. AOÛT 2013 27 Rénovation Les stratégies à adopter pour la réfection du parement d’une toiture Le toit coule ou montre des signes d’usure prématurée? La durée de vie du revêtement arrive à son terme et risque de compromettre son efficacité à protéger l’habitation contre les intempéries? Il est sans doute temps de confier la réfection du parement de la toiture à des spécialistes. C’est très certainement le lot de bon nombre de résidences qui, chaque année, doivent subir une cure de rajeunissement de leur toiture. Voici quelques indications sur les stratégies à adopter pour la réfection du parement d’une toiture d’habitation de types inclinée ou plate. L a première chose à faire consiste à bien reconnaître les signes d’usure et d’affaiblissement du revêtement de la toiture. Sur les toits plats goudronnés, l’absence de gravier par endroit ou la présence de trous, de fentes, de plis importants, de bulles d’asphalte perforées, de flaques d’eau et de mousse végétale en quantité sont autant d’indices qu’il est temps de s’en occuper. Des ventilateurs métalliques, des cols de cygne et des solins rouillés ou perforés peuvent aussi laisser entrer l’eau dans le comble. Toutefois, ces signes n’indiquent pas nécessairement que la toiture n’est plus étanche, car ils sont souvent réutilisés d’une rénovation à l’autre et peuvent être plus âgés que la toiture elle-même. Sur les toits plats recouverts d’une membrane élastomère, des rongeurs l’ont peut-être grignotée pour faire leur nid sous la terrasse, par exemple. Le matériau de revêtement a peut-être mal réagi aux cycles de geldégel, ce qui expliquerait le fait que plusieurs attaches métalliques ou liens fusionnés ont cédé ou rétréci, ou qu’ils sont décollés. Sur une toiture en pente, les coins des pattes des bardeaux d’asphalte ont commencé à se retrousser et le revêtement montre ici et là des pustules et un effritement de la surface en gravier, deux signes évidents de sa détérioration. Le vent, la pluie, la neige et la glace ont pu causer des infiltrations d’eau et entraîner la 28 AOÛT 2013 pourriture de certaines parties de la structure du toit qui nécessiteront quelques correctifs. D’autres matériaux peuvent être utilisés sur les toitures en pente, comme la tôle, le bardeau de cèdre et l’ardoise, chacun d’eux possédant des caractéristiques d’usure qui leur sont propres et qu’il importe de reconnaître avant d’entreprendre les travaux. Un savoir-faire toujours plus complexe Le métier de couvreur a beaucoup changé depuis six ou sept ans, raconte Gaétan Lalonde, maintenant devenu estimateur chez Couvreur Leclair. La multiplication des règlements municipaux, les règles à respecter des associations professionnelles, les normes resserrées de sécurité et les nouvelles technologies avec lesquelles il faut composer, tous ces facteurs ont transformé un métier qui se pratiquait jusque-là de façon plutôt traditionnelle. En effet, les couvreurs doivent maintenant traiter avec des architectes, des ingénieurs, des spécialistes en sécurité et nombre d’autres professionnels. Ils doivent maîtriser de nouvelles techniques de travail, connaître l’interaction des enduits et colles avec la flamme et la chaleur, ainsi que les réactions des matériaux aux écarts de température. À mesure que le dégarnissage des parapets avance, les hommes installent des garde-corps pour prévenir les chutes. Sur les toits en pente de plus en plus à-pic et à multiples pignons, ils doivent porter et relier le Photos : Toitures Alto Par Pierre Vaillancourt La réfection du parement d’une toiture en pente suit la procédure habituelle du dégarnissement des vieux bardeaux, la réparation du tablier lorsque nécessaire, la pose des solins et de la membrane protectrice et la pose finale des nouveaux bardeaux. Photo : Pierre Vaillancourt Les équipes des plus grosses entreprises sont formées d’hommes qui ont leur propre spécialité, explique Bernard Côté, de l’entreprise A. Duplantis Couvreur. Les hommes commencent le dégarnissage sur un toit en rénovation, puis se déplacent vers un autre chantier pour installer des solins neufs. Ils reviendront plus tard au premier chantier pour y faire la pose des solins. Dans les plus petites entreprises, les meilleurs ouvriers apprentis et compagnons sont polyvalents et peuvent occuper tous les postes aux différentes étapes de travail du chantier, lequel commence et se termine bien souvent la même journée. En fonction de la taille du chantier, l’équipe de travail idéale se compose de cinq à huit hommes. Il est à noter, en passant, qu’il y avait encore peu de femmes chez les couvreurs en 2011, à peine 0,4 % selon la Commission de la construction du Québec (CCQ). Un homme prépare les matériaux à hisser sur le toit, un ou deux autres font l’aller-retour du toit à l’aire de préparation au sol. De leur côté, sur les toits recouverts de goudron et de gravier, les couvreurs auront d’abord enlevé le gravier et coupé la vieille membrane à l’aide d’une machine à découper le vieux revêtement d’asphalte, un engin particulièrement utile sur les toits des plus anciennes demeures, où plusieurs membranes peuvent avoir été installées les unes sur les autres. Les couvreurs utilisent toujours cette espèce de gâche pour soulever et arracher les vieux matériaux sans abimer le tablier de bois. Une chute à débris aura aussi été installée le temps du dégarnissage pour déverser les quantités importantes de vieux matériaux dans la benne d’un camion ou dans un conteneur. Les débris seront par la suite acheminés dans une décharge à rebuts de construction. Chacun connaît son rôle et exécute les tâches sans attendre. Il y aura beaucoup de va-et-vient entre le sol et le toit pendant qu’on aura installé le garde-corps et le mécanisme de rail motorisé ou la potence qui permettra le transport des outils et des matériaux pendant toute la journée. Après avoir corrigé les défauts du tablier, les pentes et l’aération, les couvreurs, répartis en deux équipes de deux hommes, auront recouvert le toit avec les Photo : Pierre Vaillancourt L’organisation du travail Photo : Une courtoisie de l’AMCQ Photo : Pierre Vaillancourt harnais de sécurité à un ancrage qui évitera les blessures en cas de chute. Il n’est donc pas surprenant que les couvreurs de métier préfèrent les toits plats, où la position de travail est plus naturelle et moins propice aux chutes. matériaux requis. Le toit goudronné aura reçu un panneau de carton fibre et cinq plis de papier goudronné enduit d’asphalte entre chaque couche pour constituer une nouvelle membrane multicouche traditionnelle. Elle sera recouverte de gravier gris de ¼ po, là où cette pratique est toujours permise, ou d’une pierre de carrière blanche plus poussiéreuse mais conforme aux nouvelles normes de toit blanc réfléchissant et moins susceptibles de contribuer à l’effet des îlots de chaleur. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui expliquent la popularité grandissante des toitures à membrane monocouche ou multicouche synthétique. Les avantages des nouvelles membranes sont nombreux. À l’installateur, elles demandent moins d’équipement, moins de main-d’œuvre et moins de temps. Elles allègent la charge imposée à la structure du bâtiment et les systèmes monocouches coûtent moins cher au propriétaire. Par contre, les toitures à membrane monocouche sont plus susceptibles d’être en cause s’il y a des infiltrations. Selon Bourboin Couvreur, elles n’offrent qu’une seule couche de protection et la soudure entre les lisières rectilignes se dégrade au bout de sept ou huit ans. Elles doivent donc être inspectées et réparées. Les lignes droites sont difficiles à conserver sur un toit en pente d’une vieille construction Après avoir corrigé les défauts du tablier, les pentes et l’aération, les couvreurs, répartis en deux équipes de deux hommes, auront recouvert le toit avec les matériaux requis. et obligent de plus nombreux raccords et des empiècements qui sont autant de portes d’entrée pour les infiltrations. Les systèmes multicouches protègent mieux, même en cas de perforation de la première couche. De plus, ils sont plus légers. Quand ils auront atteint le terme de leur durée de vie, il sera possible d’étaler une nouvelle couche de surface sans enlever l’ancienne et sans ajouter trop de poids supplémentaire. Les coûts de remise à niveau seront moins élevés qu’un remplacement complet, surtout si la toiture a été isolée par l’extérieur. En résumé, quels que soient le type de toiture et la nature du parement à remplacer, la meilleure productivité s’obtiendra par une bonne organisation du travail à effectuer, dans un environnement sécuritaire. La qualité de l’ouvrage, qui constitue la signature du couvreur compétent, repose sur la qualité des matériaux utilisés (qui est assurée par une bonne garantie) et sur le soin apporté à leur bonne installation (conformément aux recommandations des fabricants) ainsi qu’aux travaux de finition. C’est le meilleur gage de satisfaction du client et ce qui limitera le mieux les risques de réclamations. AOÛT 2013 29 Droit au chantier Le Code de procédure civile en voie de réforme Près de 20 ans après l’arrivée du nouveau Code civil du Québec, ce sera au tour du Code de procédure civile du Québec de subir une cure de rajeunissement afin de l’adapter aux nouvelles réalités du XXIe siècle. Par Me Jean-François Viens L e projet de loi 28 déposé à l’Assemblée nationale a pour objectifs « d’assurer l’accessibilité, la qualité et la célérité de la justice civile, l’application juste, simple, proportionnée et économique de la procédure, l’exercice des droits des parties dans un esprit de coopération et d’équilibre et le respect des personnes qui apportent leur concours à la justice ». Bien que le Code de procédure civile serve de livre d’instructions prioritairement aux intervenants œuvrant dans le domaine du droit ( juges, avocats, notaires, huissiers), il s’adresse aussi au grand public, qui y trouvera les renseignements nécessaires pour faire cheminer un dossier devant les différents tribunaux du Québec. Voici quelques-uns des changements les plus significatifs qu’il propose : •augmentation de la compétence de la Division des petites créances de la Cour du Québec pour entendre des causes dont le montant en litige est de 15 000 $ ou moins (maintenant 7 000 $); •augmentation de la compétence de la Chambre civile de la Cour du Québec pour entendre des causes dont le montant en litige est de 85 000 $ ou moins (maintenant 70 000 $); •augmentation de 10 à 15 jours du délai pour comparaître; •introduction de la notion d’un expert unique pour les deux parties et de la limitation d’un seul expert par discipline ou matière, sauf avec l’autorisation du juge; •possibilité de faire rejeter un rapport d’expert au motif de partialité; •limitation de la durée et du recours aux interrogatoires préalables selon le montant en litige. Comme l’indique l’un des objectifs précités, le projet de loi met l’accent sur la coopération entre les parties. Ainsi, on y trouve l’obligation de collaborer afin de préparer un protocole qui régira le déroulement de l’instance. Bien que cette notion d’entente pour la gestion de l’instance et la mise en place d’un échéancier existe déjà dans le Code actuel, cette notion est maintenant élargie pour inclure une obligation de coopérer avec le demandeur à la préparation du protocole accompagnant les procédures judiciaires, et ce, dès l’envoi de l’avis d’assignation au défendeur. La conférence de règlement à l’amiable, qui avait été introduite à titre de projet pilote dans le Code il y a quelques années, est maintenant consacrée dans le projet de loi. Alors que la plupart des autres lois adoptées de nos jours ont plutôt tendance à multiplier le nombre de leurs articles, le projet de loi 28 fait passer le nombre d’articles du Code de procédure civile actuel de 1 051 à 778, en excluant les articles des dispositions modificatives. Le gouvernement a donc atteint l’un de ses objectifs en simplifiant et modernisant cet important document. Il ne reste plus qu’à l’adopter et à le mettre en vigueur. À suivre… LE CONSEIL DU BEAU-FRÈRE Illustration : Joëlle Lavoie-Vivier Pas de remboursement de taxes pour une résidence secondaire 30 AOÛT 2013 Rémi est entrepreneur en construction. Il signe un contrat préliminaire avec un client pour la construction et la vente d’une résidence secondaire à la campagne. Le client lui demande de déduire du prix de vente le remboursement de taxes pour habitation neuve. Ignorant s’il peut agir ainsi, Rémi demande à son beau-frère ce qu’il en pense. Celui-ci lui dit qu’il n’a pas à se faire de souci et qu’il peut offrir à son client un crédit pour les taxes puisqu’il s’agit d’une maison neuve. Son beau-frère a-t-il raison ? Hélas non ! En effet, un entrepreneur ne peut accorder le remboursement de taxes dans une telle situation, car l’habitation vendue ne servira pas de lieu de résidence habituel pour le client ou l’un de ses proches. En matière de remboursement de TPS et TVQ pour habitation neuve, plusieurs critères doivent être considérés afin de s’assurer de l’admissibilité d’un client et il peut être difficile de s’y retrouver. Pour ces raisons, il est sage de se référer à un avocat ou à un notaire… plutôt qu’à son beau-frère. Par Me Luc Séguin Ce texte vous a plu ? Vous en trouverez plusieurs autres dans notre bibliothèque virtuelle sur le site apchq.com en cliquant sur votre région d’appartenance, puis sur l’onglet « SERVICES AUX MEMBRES ». Santé et sécurité au chantier SA-2815 SA-2816 Des ancrages pour travailler en toute sécurité sur un toit La preuve est maintenant établie : il est tout à fait sécuritaire de s'attacher aux fermes de toit. Il suffit d'utiliser les bons outils, de la bonne façon. Finie l'époque des mesures improvisées pour réduire les risques de chute! Par André Dumont B elœil, mai 2013. Sur un carré de maison érigé pour mener une série d'essais avec des ancrages de toiture, un mannequin normalisé de 100 kg et un poids en béton de masse équivalente sont projetés dans le vide à répétition. Chutes latérales, chutes verticales, chutes répétées, chutes simultanées, sans absorbeurs d'énergie. Peu importe le scénario, les ancrages et les fermes tiennent bon. Menés par l'Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ) avec l'aide d'ingénieurs et de l'entrepreneur Benoît Lévesque, ces essais ont démontré que les fermes de toit utilisées au Québec peuvent très bien encaisser les chutes des travailleurs qui s'y attachent. Les essais ont également validé la résistance des ancrages temporaires et permanents que propose l'APCHQ depuis bientôt quatre ans. « Nous avions les rapports d'ingénieurs américains, mais pour l'utilisation de ces ancrages au Québec, nous devions obtenir le sceau d'ingénieurs d'ici », explique Stéphane Desjardins, conseiller principal en prévention au Service de la santé et sécurité du travail de l'APCHQ. C'est maintenant chose faite, pour leur usage avec les modèles de fermes de toit utilisés dans environ 80 % des constructions résidentielles neuves d’ici. 32 AOÛT 2013 Les ancrages permanents de 17 po (SA-2816) ainsi que les ancrages de faîtière permanents de 13 po (SA-2815) s’installent facilement sous les revêtements de toiture sans nuire à leur imperméabilisation. Ce sont des fermes utilisées en Montérégie qui ont servi pour les essais. Les fermes destinées aux régions qui reçoivent plus de neige devraient être encore plus résistantes. Les ancrages ont été fixés à maints endroits, dont aux positions de faiblesse indiquées par le manufacturier. Les fermes étaient de 16 et 32 pieds de largeur, avec des pentes de 3/12 et 12/12. Les résultats sont donc valides pour toutes les fermes existantes dont la largeur et la pente s'insèrent entre ces valeurs. À chaque chute induite au mannequin et au poids en béton, les fermes sont demeurées intactes. La réglementation exige une résistance de 18 kg/newton au plus. « C'est la même résistance que si l’on suspendait un camion F 150 sous une ferme de toit », illustre Stéphane Desjardins. Pour un entrepreneur spécialisé en travaux de charpente comme Benoit Lévesque, ces essais se sont avérés très rassurants. « Avant, personne ne voulait prendre la responsabilité de nous dire à quel endroit et comment nous attacher aux fermes de toit. Maintenant, nous savons qu'une fois les fermes contreventées, on peut installer les barres d'ancrage et les sangles à n'importe quelle position. » C'est l'ensemble de l'industrie de la construction résidentielle qui a de quoi se rassurer. Les charpentiersmenuisiers qui travailleront avec des ancrages temporaires pourront laisser sur place des ancrages permanents pour que tous ceux qui suivent puissent aussi s'attacher : couvreurs, installateurs de gouttières, de revêtement extérieur ou de produits de chauffage et de ventilation, inspecteurs, etc. D'ici peu, l'APCHQ effectuera une campagne d'information sur les ancrages contre les chutes fixés à des fermes de toit, entre autres avec des vidéos tournées lors des essais. « Nous savons très bien que le plus difficile, c'est de changer les habitudes des travailleurs d'expérience qui n'ont jamais eu d'accident, reconnaît Stéphane Desjardins. Nous avons un gros travail à faire. » Voici un aperçu des outils et des méthodes proposés. Ancrages temporaires La barre d'ancrage pour trois fermes de toit (SA-2831), de couleur rouge, peut servir à attacher deux travailleurs, à condition que les trois fermes soient contreventées adéquatement, de façon temporaire ou permanente. L'APCHQ préconisera l'assemblage des trois premières fermes au sol. Une fois sur le toit, elles serviront de premier point d'attache pour les travailleurs. La barre d'ancrage pour deux fermes de toit (SA2831), de couleur bleue, sert essentiellement à l'installation des contreplaqués du pontage du toit. Deux travailleurs peuvent s'y attacher. Elle s’installe sur deux fermes, près de la faîtière. L'ancrage temporaire à penture (SASA-3006 3006) s'installe sur la faîtière d'une toiture d'une pente maximale de 21/12 ou sur une surface plate. Les essais ont démontré qu'en installant deux de ces ancrages, on peut y relier une ligne de vie horizontale. L'utilisation de clous à deux têtes les rend plus faciles à retirer. SA-6050 D travailleurs peuvent s'y attacher, à condition qu'ils demeurent chacun de leur côté du toit. L'ancrage permanent surélevé (SA-2830) s'installe près du faîte. Étant surélevé, il est plus facile à repérer et à utiliser que les autres ancrages permanents en hiver. Les entrepreneurs qui souhaitent installer des ancrages permanents peuvent transmettre à l'APCHQ le plan du toit. Dans un délai moyen de 48 heures, ils obtiendront les recommandations du manufacturier quant au nombre d'ancrages et à leur disposition idéale. Incontournables La sangle d'étranglement pour ancrage (SA-6050 D) s'installe à n'importe quel endroit sur une ferme, alors qu'elle est encore au sol, ou une fois en place. Ancrages permanents L'ancrage permanent de 7,5 po (SA-2813) s'installe visà-vis d’une ferme, notamment près de la corniche, pour faciliter la prévention des chutes des travailleurs qui installent les gouttières et le revêtement des murs extérieurs. Sa base doit se trouver sous les bardeaux. De conception semblable, l'ancrage permanent de 17 po (SA-2816) s'installe également vis-à-vis de n'importe quelle ferme. On peut aussi le fixer sur une surface verticale, tel un mur extérieur, à condition qu'il ne soit pas recouvert de brique. L'ancrage de faîtière permanent de 13 po (SA-2815) s'installe sous les derniers bardeaux du faîte. Deux L'impact visuel des ancrages permanents est minime, soutient Stéphane Desjardins. « Avec le temps, les anneaux ternissent et on ne les voit plus. » L'expérience aux États-Unis a aussi démontré qu’ils ne sont jamais la source d'infiltrations d'eau lorsqu’ils sont bien installés. L'installation d'ancrages permanents ne fait pas encore partie du Code du bâtiment. Pour le maître d'œuvre d'un chantier, ils pourraient quand même devenir un incontournable afin de prévenir les chutes des sous-traitants qui complètent le travail sur l'extérieur d'une maison, espère Stéphane Desjardins. Quant aux ancrages temporaires, leur usage avec des harnais deviendra aussi commun que le port du casque au chantier ou de la ceinture au volant, croit Benoit Lévesque. « En tant qu'entrepreneur, il est de ma responsabilité que mes travailleurs puissent s'attacher lorsqu’ils se trouvent en hauteur. Nous avons maintenant des outils simples à installer et faciles à utiliser, qui vont sauver des vies et éviter des blessures. » L'ancrage permanent surélevé (SA-2830) est plus facile à repérer en hiver. Il se recouvre d'un capuchon noir. Pour en savoir plus sur les produits antichute, il suffit d’appeler Isabelle Roberge à l’APCHQ, au 514 353-9960 ou, sans frais, au 1 800 361-2037, poste 330, ou de visiter le site Internet à l’adresse suivante : https://boutique.apchq.com/ produits-antichute. TOLÉRANCE ZÉRO « Les matériaux sont secs, nos bottines sont en bon état et on a l'habitude de travailler en hauteur sans harnais. Voilà autant d'éléments qui procurent un faux sentiment de sécurité », explique l'entrepreneur Benoît Lévesque. Pourtant, les chutes de hauteur sont fréquentes en construction résidentielle. Selon la CSST, 15 des 75 décès survenus en contexte de travail au Québec en 2012 sont attribuables à des chutes dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. De nombreuses autres chutes se sont soldées par des blessures, souligne le porte-parole Jacques Nadeau. Photo : André Dumont « Une chute de dix pieds peut provoquer autant de dommages qu'une chute de 30 ou 50 pieds », prévient Jacques Nadeau. Ce n'est pas un hasard si le danger de chute de hauteur est souvent le premier évoqué parmi les quatre types de danger à tolérance zéro à la CSST, ajoute-t-il. Cette barre d'ancrage (SA-2831) se fixe sur deux fermes et peut soutenir deux travailleurs. La première infraction est passible d'une amende minimale de 15 000 $. En cas de récidive, les amendes peuvent se compter en centaines de milliers de dollars. Le meilleur moyen d'éviter les amendes sur un chantier résidentiel, c'est encore de s'attacher. AOÛT 2013 33 Outillage Le point sur les scies à eau et leur usage Lorsqu'il s'agit de couper du carrelage de céramique, de la pierre, de la maçonnerie ou même du béton, un bon outillage assurera d'obtenir les résultats escomptés de façon sécuritaire. Dans cette catégorie d'outils, il existe une grande variété de produits allant de la mini-scie jusqu'aux découpeuses industrielles pour accomplir ce type de travaux. Voici un portrait global de toutes les solutions à la portée des entrepreneurs. Reconnu pour la qualité de ses scies à eau, le fabricant Stihl (stihl.ca) offre plusieurs produits différents, dont le modèle nº TS 800 qui possède une lame de 16 po de diamètre. Par Benoit Bissonnette E n apparence fort semblables à une scie circulaire traditionnelle, les modèles électriques portatifs sont habituellement équipés d’une lame au diamant de 5 po de diamètre ou moins. Ces outils sont conçus pour un usage ponctuel et ils excellent tout particulièrement lorsque l'espace est restreint ou lorsqu’il faut réaliser une coupe sinueuse ou arrondie, ce que leur autorise aisément leur lame de faible diamètre. Il est à noter qu’il y a très peu de modèles à batterie dans cette catégorie. Sauf exception, ils sont tous fabriqués par Makita (makita.ca). Ils sont livrés avec une lame au diamant de 3 3/8 po de diamètre et un petit réservoir d'eau fixé à l'outil. Les modèles électriques sont habituellement équipés d'un dispositif de distribution d'eau qu'il suffit de relier à un tuyau d'arrosage. Pour le reste, l'outil s'utilise essentiellement de la même façon qu'une scie circulaire traditionnelle. Le modèle nº DWC860W de DeWalt possède une lame de 4 3/8 po de diamètre et cette dernière tourne à 13 000 tr/min, une vitesse élevée et appropriée à la coupe de granit, de porcelaine, de béton, ou de tout autre type de pierre. Les modèles portatifs à essence Le fabricant Makita a été un véritable pionnier dans le domaine des scies à eau à batterie. Le modèle nº 4190DW, qui fonctionne avec la fameuse batterie longiligne de 9,6 volts, roule sa bosse depuis fort longtemps sur les chantiers et dans les centres de location d'outils. Deux autres modèles fonctionnant sur des plateformes plus récentes de batterie Li-ion complètent la gamme, soit le modèle nº 4191DWD (12 volts) et le modèle nº CC01 (12 volts MAX LXT). 34 AOÛT 2013 Pour la coupe d'éléments de maçonnerie, de pavage de béton, ou encore pour la coupe d'une ouverture dans un mur de fondation, il sera préférable de s'en remettre à une scie à eau portative équipée d'un moteur à essence. L'outil ressemble à une scie à chaîne conventionnelle, mais il possède une lame circulaire au diamant de grand diamètre. La puissance de ce type d’outil se mesure selon la cylindrée du moteur qui variera habituellement entre 65 cm³ et 100 cm³. Quant aux lames, leur diamètre varie généralement entre 12 po et 16 po, selon les modèles sélectionnés, et elles ont une capacité de coupe de 3 3/4 po et 5 3/4 po respectivement. Exemple d'ingéniosité, la scie Husqvarna nº K 970 Ring possède une lame circulaire unique en son genre, puisqu'elle n'a pas d'arbre. Cette conception originale double ainsi sa capacité de coupe pour atteindre pas moins de 10,5 po (260 mm) de profondeur. Les modèles stationnaires Les modèles dits stationnaires se déclinent en plusieurs versions différentes, certaines étant plus faciles à transporter et ne nécessitant qu'une table sur laquelle les poser. À l'autre extrémité du spectre se trouvent de robustes machines électriques ou à essence posées sur leur propre base mobile. Dans un cas comme dans l'autre, ces machines comportent un plateau coulissant ou fixe muni d’un guide pour réaliser des coupes précises. L'une des caractéristiques des plus petits modèles, c'est qu'ils ressemblent à une scie sur table dotée d'un guide à refendre et d'un plateau fixe. Ce type de configuration répond bien aux besoins ponctuels d'un entrepreneur en pose de carreaux de céramique qui œuvre sur de très petits projets. En effet, leur manque de puissance chronique les confine habituellement à des travaux très légers. Pour obtenir une meilleure productivité et des résultats professionnels, la scie à eau avec plateau coulissant demeure la seule option logique. Ces machines sont équipées d'un système d'alimentation en eau fraîche et possèdent une structure rigide qui garantit des coupes nettes et précises. La configuration de ces appareils se distingue aussi par la position de la scie et du moteur au-dessus du plateau coulissant. Avec un diamètre de lame variant entre 7 po et 10 po, la capacité de coupe maximale variera entre 2 1/4 po et 3 3/4 po respectivement. De plus, certains modèles plus haut de gamme offriront une molette pour ajuster la vitesse de la lame afin de mieux s'adapter au matériau à couper. Lorsque les pièces à couper sont vraiment trop grosses, notamment dans le cas d'éléments de pavage ou de gros blocs de béton, il est préférable de se tourner vers une machine équipée d'un moteur à essence afin d'aller chercher davantage de puissance que ce qu'un moteur électrique peut offrir sur un circuit standard de 120 volts ou de 240 volts. Dans cette catégorie, les modèles sont équipés de moteurs de 9 ch et plus. Il n'est pas rare d'y retrouver des lames de 20 po de diamètre ou plus, ce qui autorise une capacité de coupe d'environ 8 po, une configuration idéale pour les blocs de béton et autres éléments de maçonnerie. Certains modèles industriels sont également équipés d'un système d'aspiration de la poussière à même la scie. Toutefois, avec un poids dépassant souvent les 250 lb, ces machines devront être transportées avec de l'équipement spécialisé. En version intermédiaire, comme cette scie Ridgid modèle nº 4090, il existe des appareils beaucoup plus robustes, montés sur une base mobile pliante. L'alimentation en eau courante est habituellement standard et le plateau se déplace pour des coupes beaucoup plus douces et précises. Dans cette catégorie, le diamètre des lames varie entre 7 po et 10 po. L'utilisation d'eau durant la coupe de matériau offre trois avantages importants. Tout d'abord, l'eau sert évidemment de lubrifiant, mais contribue surtout à refroidir la lame afin d'en prolonger la durée et d'éviter de brûler le matériau à couper. Son avantage le plus significatif demeure toutefois sa capacité à neutraliser la formation de nuages de poussière. Dans le cas du béton et de la maçonnerie, cette poussière contient de la silice cristalline (quartz), qui est nocive pour la santé si elle est inhalée. La découpeuse Husqvarna (husqvarna.com/ca/fr) Gas Guardmatic TS 510 G est alimentée par un moteur Honda de 9 ou 11 ch, selon le modèle. Elle convient parfaitement à la coupe de briques, de granit, de blocs de béton, de marbre, de tuiles ou de tout autre matériau abrasif. Outils de coupe sans eau Le modèle de scie à eau Ridgid nº R4020 possède une lame de 7 po de diamètre et un moteur de 7,5 ampères. Son format réduit et son poids de 29 lb lui confèrent une très grande maniabilité. Bien que l'utilisation d'eau avec une scie conçue à cet effet demeure le meilleur moyen de contenir la surchauffe et le dégagement de poussière, il existe aussi des solutions où le recours à l'eau n'est pas nécessaire. Le fabricant Exakt (exakt.biz) propose notamment trois modèles de mini-scies destinées à la coupe d'une très grande variété de matériaux, incluant la céramique et la pierre. Ces mini-scies peuvent être équipées de plusieurs types de lames différentes, dont, entre autres, une lame au diamant pour la pierre ou la céramique. Elles possèdent aussi un protège-lame qui englobe complètement la lame, si bien que cette dernière ne sort que lorsque l'outil est posé à plat et que l'utilisateur appuie sur l'outil. La mini-scie nº EC330 possède une capacité de coupe maximale de 9/16 po (14 mm), alors que le modèle Deep Cut Saw (nº DC280) peut atteindre une profondeur de 1 po (26 mm). L'outil s'utilise d'une seule main et peut être relié à un aspirateur. Il existe finalement une scie unique en son genre qui permet de couper des panneaux de fibrociment tout en aspirant la plus grande partie de la poussière. Il s'agit de la scie circulaire Fuego modèle nº R3400 de Ridgid. Lorsqu'elle est équipée de la bonne lame, il est aussi possible de s'en servir pour couper de la céramique, du granit, du marbre et de la tuile. La scie circulaire Fuego est équipée d'un moteur de 8 ampères et d'une lame de 5 po qui tourne à 9 250 tr/min. Elle n'est pas conçue pour être utilisée avec de l'eau, mais son système d'aspiration de la poussière intégré AirGuard peut capturer jusqu'à 90 % de la poussière lors de la coupe de Hardie Board et jusqu'à 95 % celle des autres matériaux. CONSEILS PRATIQUES Bien qu'il soit fort tentant pour les ouvriers d'équiper à l'occasion une scie circulaire traditionnelle d'une lame au diamant, cette pratique est néanmoins à proscrire complètement. Les scies circulaires pour le bois ne sont pas conçues pour couper de la pierre ou du béton, et encore moins en présence d'eau. Non seulement il y a des risques d'endommager l'outil en raison de la fine poussière qui risque de s'infiltrer et de bloquer les engrenages et les dispositifs de protection de l'outil, mais la sécurité du travailleur est également compromise en raison de la présence d'eau à proximité d'un outil électrique qui n'a pas été conçu pour être utilisé dans de telles conditions. AOÛT 2013 35 Équipement Dans les numéros précédents de QUÉBEC HABITATION, il a été abondamment question des remorques fermées qui peuvent être aménagées selon les besoins de diverses spécialités. Le présent article s’intéresse plus spécifiquement aux remorques ouvertes les plus vendues, à leurs caractéristiques de construction et aux normes que doivent respecter aussi bien les remorques standards que les remorques sur mesure. Par Pierre Vaillancourt R emorques Sylmar, de Boisbriand, est spécialisée dans la fabrication de remorque de 1 000 à 45 000 livres de capacité. « Depuis 35 ans, explique le propriétaire de l’entreprise, Mario Marseille, nous fabriquons des remorques sur mesure adaptées aux besoins des acheteurs, qui respectent les normes de Transport Canada. » Pour pouvoir bien conseiller leurs clients, les spécialistes des remorques ont besoin de savoir précisément le travail qu’ils comptent faire avec la remorque et le type d’environnement où elle sera utilisée : lignes à haute tension, herbes longues, sol inégal et rocailleux ou route asphaltée, etc. Être précis et honnête dans la description des besoins permet de choisir le bon outil pour effectuer le travail. La bonne remorque respectera les normes du ministère des Transports sur la masse nominale brute du véhicule (GVWR ou PNVB). Elle pourra être dotée d’une suspension à ressorts, à torsion ou à air. La boule d’accouplement de 2 5/16 po montée sur le pare-choc arrière est le système d’attache le plus populaire et le plus économique. La boule dans la boîte de camion est permise pour la remorque de moins de 48 pieds. La sellette d’attelage doit être conçue pour le véhicule de travail. Il ne faut pas utiliser une sellette prévue pour remorquer un véhicule récréatif. La remorque col de cygne de chantier peut escalader une chaîne de trottoir 90 fois par jour ! Photo : Une courtoisie de Sylmar Des remorques ouvertes fiables pour le transport d’équipement Parmi les sellettes les plus courantes, la Binkley possède un plateau de 12 po, tandis que la Holland (FW 6000) en a un de 21 ½ po de support. En situation de virage avec une remorque instable, l’une peut tordre alors que l’autre absorbera l’impact vu sa plus grande surface. Une boule dans une boîte de camion coûtera entre 800 et 1 000 $ à installer. L’installation de la sellette d’attelage Holland, elle, coûtera entre 1 800 et 4 000 $. L’ensemble comprend des rails amovibles et une boîte réglable pour boulonner la sellette. « La bonne remorque respectera les normes du ministère des Transports sur la masse nominale brute du véhicule (GVWR ou PNVB). Elle pourra être dotée d’une suspension à ressorts, à torsion ou à air. » Remorque standard ou sur mesure Photo : Une courtoisie de Laroche Pour une remorque sur mesure, il faudra débourser au moins 3 500 $ et jusqu’à 18 000 $, selon le modèle et les options. La remorque faite sur mesure peut être surbaissée, équipée pour recevoir des outils pour rétrocaveuse ou mini-excavatrice, une nacelle ou autre. Elle pourra même être adaptée pour recevoir un compresseur ou être suffisamment longue pour recevoir un chargement supplémentaire, ce qui procurera des économies de transport suffisantes pour compenser le coût de la fabrication sur mesure. Le fabricant Raymond Laroche affirme que ses remorques sont vendues dans toutes les régions du Québec chez 24 dépositaires dont fait partie Remorques Sylmar. Elles se retrouvent aussi chez United Rentals 36 AOÛT 2013 Photo : Une courtoisie de Sylmar davantage les produits importés, surtout américains, qui sont autorisés sur les routes du Québec. Raymond Laroche estime que son produit est construit pour une durée de vie de 20 ans et pour 10 ou 15 ans d’utilisation intense. La garantie des produits est Photo : Une courtoisie de Laroche qui utilise abondamment le modèle basculant Tilt pour le transport d’équipement. Il dessert aussi les grandes entreprises de construction commerciale comme Pomerleau, de Saint-Georges-de-Beauce, qui en utilise plus de deux cents. Les remorques d’aujourd’hui transportent des charges plus lourdes, explique-t-il, car les camions tracteurs sont plus puissants. Le tableau présenté plus loin indique les spécifications de plusieurs modèles de remorques standards Laroche adaptées au transport d’équipement de construction et de matériaux. Le Québec offre une concurrence variée. De nombreux autres fabricants de renom se disputent le marché avec des produits compétitifs tout aussi bien conçus. Comme Mario Marseille, Raymond Laroche prêche pour sa paroisse et recommande l’acquisition d’un produit québécois fabriqué pour les quatre saisons. Compte tenu des méfaits du calcium et des températures extrêmes, ils déplorent que les autorités ne surveillent pas donc très importante. Remorques Laroche garantit le filage et les lumières scellées pendant 5 ans et la peinture d’uréthane appliquée sur ses remorques pour trois ans. Des options peuvent être ajoutées aux remorques standards. Le commerçant garagiste pourra adapter des panneaux grillagés, des pneus plus gros, des essieux haute capacité, une suspension à glissoire, un acier galvanisé plutôt que peint. Des normes à respecter Voici quelques éléments que devraient connaître les propriétaires de remorques. Vous ne devriez pas craindre de passer une inspection du service des transports. Votre ensemble véhicule tracteur et remorque doit être adapté aux services que vous exigez d’eux, même si l’un ou l’autre n’est pratiqué qu’occasionnellement. À 13 pi 1 po, il n’est pas nécessaire d’immatriculer la remorque au nombre d’essieux additionnels. Un compresseur, par exemple, est considéré comme véhicule outil. La masse nette du véhicule remorqueur de moins 4 500 kg exige un permis de conducteur de classe 5, le plus courant. Au-delà de cette masse, il faut posséder un permis de classe 3 et, dans certains cas, un permis de classe 1. En réduisant la taille du camion qui tire, il est possible de respecter le PNBV. Plus de chauffeurs seront ainsi aptes à le conduire! Un véhicule à remorques jumelées ou train routier de plus de 19 m de longueur doit avoir des freins sur toutes les roues qui touchent au sol. Les feux réflecteurs, selon l’endroit et l’angle d’installation, doivent être certifiés visibles de tous les côtés (P2PC). Il y a de quoi s’y perdre un peu avec les nouvelles normes instaurées pour résoudre des problèmes de sécurité et d’entretien des routes. Selon Mario Marseille, elles sont justes et nécessaires; elles ne visent pas à embêter les entrepreneurs et les transporteurs. Le détaillant de remorques vous apprendra sans doute qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des essieux supplémentaires sur la plaque d’immatriculation du véhicule remorqueur si celui-ci n’est pas considéré comme un véhicule lourd. S’il s’agit de transporter un véhicule lui-même immatriculé pour usage routier, il n’a pas besoin d’être immatriculé avec essieux supplémentaires. Par contre, si la même remorque transporte parfois des matériaux, parfois des équipements, il faudra s’assurer qu’il y a le nombre d’essieux requis par la loi dans toutes les circonstances et que la plaque l’exprime clairement. Les normes sont fixées par le gouvernement fédéral. Les provinces peuvent préciser certaines règles particulières additionnelles. Le ministère des Transports n’a pas toujours le temps d’évaluer tous les modèles introduits massivement sur le marché. Il est donc important de vérifier les normes officielles auprès d’un détaillant pour s’assurer de la conformité d’une remorque compte tenu de l’usage auquel elle est destinée. AOÛT 2013 37