La qualité de la cyberadministration en Suisse - TEC-Lab
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La qualité de la cyberadministration en Suisse - TEC-Lab
La qualité de la cyberadministration en Suisse Rapport de consolidation 2005-2007 Septembre 2007 Davide Bolchini - TEC-Lab, Faculté des sciences de la Communication, Université de la Suisse Italienne En collaboration avec le groupe de travail “Studien und Rankings” Juri Weiss – Chancellerie d’Etat du Canton de Bâle-Ville Peter Bruggmann - Chancellerie d’Etat du Canton de Thurgovie Urs Fuchs - Chancellerie d’Etat du Canton de Zoug Luzia Gähwiler - Chancellerie d’Etat du Canton de Zürich Adrian Zurfluh - Chancellerie d’Etat du Canton d’Uri Roberto Keller, Daria Rodoni-Turati- Chancellerie d’Etat du Canton du Tessin Reinhard Riedl, Raphael Scherrer, Heide Brücher, Stefanie Binswanger – Kompetenzzentrum Public Management und E-Government der Berner Fachhochschule und UNISYS Javier Bargas-Avila, Marco de Vito, Klaus Opwis - Institut für Psychologie, Université de Bâle Kuno Schedler, Alexandra Collm - Institut für Öffentliche Dienstleistungen und Tourismus, Université de Saint-Gall Sommaire La cyberadministration est l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (ICT) pour la divulgation de contenus et de services de la part de l’administration publique pour les citoyens et les entreprises. Typiquement, les instruments fondamentaux à travers lesquels s‘effectue l’action de cyberadministration sont les sites web de l’administration publique. Sur commande du groupe de travail intercantonal “Studien und Rankings”, ce rapport est la consolidation des résultats de 4 études effectuées entre 2005 et 2007 avec l’objectif de photographier le niveau de qualité de la cyberadministration en Suisse en termes d’offre de services, de besoins et d’attentes de la population et de satisfaction globale de l’utilisation de ces services. Le présent document ne détaille pas tous les résultats (bien qu’ils soient importants) des études effectuées (pour lesquelles nous appelons le lecteur à approfondir chaque étude publiée), mais tente d’en offrir une vision synthétique et en même temps opérationnelle pour la planification future des stratégies de cyberadministration. Il émerge des études réalisées que les citoyens apparaissent de plus en plus enclins à utiliser des services online qui aillent au-delà de la pure offre d’informations (actuellement présente sur les sites web cantonaux) et qui permettent l’exécution de démarches administratives entièrement online (que l’on peut aujourd’hui effectuer de façon insuffisante ou seulement partielle à travers les sites web de l’instruction publique). Les citoyens entrevoient dans cette opportunité la possibilité d’effectuer les démarches administratives de façon plus pratique et plus flexible et avec un déploiement d’énergie moindre. De plus, les citoyens indiquent de façon récurrente le degré limité d’utilisabilité et d’accessibilité des informations des sites web des cantons comme le principal obstacle en vue d’un rapport pleinement satisfaisant avec les guichets électroniques de l’administration publique. Cependant, la satisfaction générale des citoyens envers les sites web cantonaux s’avère être – en moyenne – plus que suffisante. En ce qui concerne la connaissance des services de cyberadministration, il s’avère qu’une catégorie encore plutôt limitée (moins de la moitié) de citoyens faisant l’objet des études est à connaissance de l’existence du site web de son canton. Cependant, une partie minoritaire des échantillons interrogés (30%), utilise le site web du canton comme canal de communication important, en moyenne avec une fréquence hebdomadaire ou bihebdomadaire. De la part des administrations cantonales, la connaissance de la façon dont les citoyens utilisent effectivement les services de cyberadministration offerts est encore très limitée. La cyberadministration a donc un fort potentiel de croissance pour correspondre aux exigences de communication et de services de plus en plus sophistiqués de la population; cependant, avec une population âgée en forte croissance, il est raisonnable de penser qu’Internet restera un canal d’interaction “supplémentaire” (par rapport aux canaux traditionnels) pour l’interaction avec les citoyens. La comparaison entre la qualité de l’offre de la cyberadministration et la satisfaction des citoyens et des entreprises indique un résultat plutôt rassurant pour les administrations cantonales. En particulier, pour les entreprises, le portail cantonal est perçu par les entreprises comme étant la source prioritaire d’obtention d’informations et de services destinés au monde de l’entreprise. Cependant, sous différents aspects, comme l’innovation et l’utilisabilité du service, il y a encore de fortes marges d’améliorations. Etant donné ce scénario, on recommande certaines stratégies prioritaires sur lesquelles investir pour augmenter la qualité de la cyberadministration à moyen terme: □ Améliorer l’utilisabilité des sites web des cantons □ Connaître et contrôler les “utilisation effectives” des sites web publics □ Faire connaître de façon plus précise et constante les services de cyberadministration aux citoyens □ Augmenter la gamme des contenus à disposition des citoyens □ Dépasser le niveau purement informatif des sites web public et introduire de nouveaux services pilote qui permettent aux citoyens d’effectuer online certaines démarches administratives La Qualité de la cyberadministration en Suisse – Rapport de consolidation 2005-2006 2 Executive Summary eGovernment is the use of the Information and Communication Technologies (ICT) to support the delivery of government services towards citizens and organizations. The key tools for the realization of eGovernment are the websites of the public administration. On behalf of the intercantonal working group “Studien und Rankings”, this report crystallizes the key findings of 4 studies carried out from 2005 to 2007 aiming at capturing the status of the quality of eGovernment in Switzerland in terms of quality level of the offer, needs and expectations of the citizens and online service satisfaction. This report does not present all the results of the studies that have been carried out (for which the published studies can be read), but it offers a synthetic perspective and an operative vision on them, in order to inform the decision making of the future eGovernment strategies. An important result emerging from the study is that citizens are more and more oriented to use advanced online services that go beyond the browsing of information (today well covered by cantonal websites) and offer the opportunity to carry out full administrative tasks completely online (today scarcely or only partially covered by public administration websites). Citizens see in this opportunity the possibility to complete their duties with the authorities in a much more flexible and comfortable fashion. Furthermore, citizens indicate that the usability and accessibility of the information on the cantonal website is poor, and perceive that as a major obstacle for a satisfactory relationship with eGovernment. However, in spite of this shortcoming, the overall satisfaction for the offer of the cantonal websites is more than sufficient. As to the awareness of eGovernment services, the studies reveal that, on the one hand, a minor part of the citizens surveyed know the existence of the cantonal website and that, on the other hand, 30% of the surveyed sample use the cantonal websites with an average frequency of between once a week and once every two weeks. On behalf of the authorities, it is also worth noticing that the public administrations surveyed (at cantonal level) know nothing or very little about how the citizens use the eGovernment services and content on their websites. eGovernment has therefore much potential to grow in order to better meet the needs of the citizens; however, with the increasingly ageing population, it is reasonable to foresee that the electronic channel will remain an additional means of communication for the interaction with government services. The comparison between the offer and the satisfaction of the citizens (and companies) shows encouraging results for the cantonal administrations. In particular, the organizations surveyed indicate the cantonal website as the primary information source for retrieving useful information and services for the relation with the authorities. However, ample opportunities for improvements (in terms of service innovation and usability) are definitively visible. In this scenario, the following strategic recommendations are detailed to improve the quality of the eGovernment in the mid term: □ Improve usability and quality control on cantonal websites □ Improve awareness and education on usages □ Promote the website □ Consider new useful content □ Overcome the purely informative offer and put in place advanced “pilot” services supporting a set of administrative tasks La Qualité de la cyberadministration en Suisse – Rapport de consolidation 2005-2006 3 Index Sommaire .......................................................................................................................................................2 Executive Summary .........................................................................................................................................3 Index...............................................................................................................................................................4 1. Introduction ................................................................................................................................................5 2. Cyberadministration: situation et opportunités d’amélioration ....................................................................6 3. Une donnée globale: offre de cyberadministration et satisfaction des citoyens ..........................................11 4. Cyberadministration et entreprises ............................................................................................................12 5. Recommandations pour une cyberadministration de qualité......................................................................14 Bibliographie et Sources ................................................................................................................................18 Contacts .......................................................................................................................................................18 La Qualité de la cyberadministration en Suisse – Rapport de consolidation 2005-2006 4 1. Introduction Par cyberadministration on entend l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (ICT) afin de fournir des services de la part de l’administration publique pour les citoyens et les entreprises. Typiquement, les instruments fondamentaux à travers lesquels s’effectue l’action de la cyberadministration sont les sites web de l’administration publique. En 2004, la Commission Européenne, à travers l’initiative IDABC (Interoperable Delivery of European eGovernment Services to public Administrations, Business and Citizens)1 a défini 4 types d’interaction gouvernement-citoyens et gouvernement-entreprises qui déterminent les niveaux de complexité et d’avancement des services de cyberadministration: Niveau 1: Information: offrir des informations sur les services de l’administration publique Niveau 2: Interaction: offrir la possibilité de décharger des formulaires et de la documentation Niveau 3: Two-ways interaction: offrir un processus de lecture digitale et d’authentification des formulaires Niveau 4: Transaction: offrir un service complètement online, de la prise en charge du service jusqu’à son exécution (y compris un éventuel paiement) En Avril 2006, sur décision de la "Schweizerische Staatsschreiberkonferenz" le groupe de travail cantonal “Studien und Rankings” a été institué, il est composé des responsables de la cyberadministration des Chancelleries d’Etat des Cantons de Bâle-Ville (Juri Weiss), Thurgovie (Peter Bruggmann), Zoug (Urs Fuchs), Zürich (Luzia Gähwiler), Uri (Adrian Zurfluh) et Tessin (Roberto Keller). Ce groupe de travail cantonal a commandé aux centres de recherche des Universités de Saint-Gall, de Bâle, de la Suisse Italienne et de la Fachhochschule de Bern des études empiriques dont l’objectif est de déterminer l’état de la cyberadministration en Suisse en terme d’offre de service pour les citoyens et les entreprises, les besoins et les attentes de la population, et la satisfaction globale de l’utilisation de ces services. Les résultats de ce travail, synthétisés dans le présent rapport (coordonné par l’Université de la Suisse Italienne, laboratoire TECLab) sont détaillés dans 3 études: E-Government Trendbarometer - Nutzen und Trends aus Bürgersicht (Heide Brücher, Stefanie Binswanger, Sami Hamida, Berner Fachhochschule und UNISYS)2. ZeGO Zufriedenheit im eGovernment: Measuring user satisfaction with eGovernment portals of the 26 cantons in Switzerland (Javier Bargas-Avila, Marco de Vito, Klaus Opwis, Université de Bâle, Institut für Psychologie)3. 3. Bericht zum Stand von E-Government in der Schweiz, Teil Kantone (Kuno Schedler, Lukas Summermatter, Universität St. Gallen, Institut für Öffentliche Dienstleistungen und Tourismus).4. Ces trois études ont étudié la qualité de la cyberadministration dans la perspective gouvernement-citoyen. Afin de compléter le tableau de la situation, on a également considéré le rapport Schlussbericht zur Studie Firmen und e-Government sur l’offre de la cyberadministration en relation avec les entreprises5 (publié en avril 2007), commandé par le Secrétaire d’Etat à l’Economie et par la Chancellerie Fédérale. 1 European Interoperability Framework for Pan-European eGovernment Services - http://ec.europa.eu/idabc/servlets/Doc?id=19528 | http://epractice.eu : EU eGovernment Practice portal 2 http://www.e-government.bfh.ch/index.php?nav=375 3 http://www.zego-study.ch/index_html?content=start&setlang=en 4 http://www.idt.unisg.ch/org/idt/ceegov.nsf/0/c8de8a70796b670bc12572aa004bb77d/$FILE/ATTZ2YRF/E-GovernmentBarometer_Teil%20Kantone.pdf 5 Schlussbericht zur Studie Firmen und e-Government, im Auftrag des SECO und der Bundeskanzlei (April 2007) http://www.news-service.admin.ch/NSBSubscriber/message/attachments/8171.pdf La Qualité de la cyberadministration en Suisse – Rapport de consolidation 2005-2006 5 2. Cyberadministration: situation et opportunités d’amélioration 2.1. Les citoyens apparaissent de plus en plus disposés à utiliser les services online La cyberadministration en Suisse est caractérisée par une couverture plus que satisfaisante des besoins informatifs des citoyens concernant les différentes démarches administratives. Cependant, il émerge des études effectuées une sophistication croissante des besoins de la population, qui se traduit en une demande de plus en plus insistante pour que l’administration publique de chaque canton offre des services online à part entière (c’est à dire de véritables transactions, comme il est indiqué par les niveaux 3 et 4) ainsi qu’une demande de fourniture d’informations et de contenus (niveaux 1 et 2). En particulier, les études confirment que les citoyens demandent une assistance online plus avancée (alors qu’aujourd’hui on peut seulement décharger des formulaires) pour une série de démarches administratives périodiques, comme par exemple la notification du changement de résidence, l’obtention du certificat de résidence, la modification des données du permis de conduire, l’enregistrement/désenregistrement des véhicules et le paiement des impôts. Il émerge en effet du rapport E-Government Trendbarometer, que sur 1000 personnes interrogées (distribuées dans différents cantons, zones linguistiques et âges), 78% expriment la nécessité de pouvoir notifier online à leur propre administration le changement de résidence, 76% de pouvoir obtenir online les modifications à leur permis de conduire et 70% de pouvoir voter online. Une confirmation de cette tendance de besoins vers une offre plus avancée de services est également donnée par le rapport ZeGO Zufriedenheit im eGovernment, qui atteste une propension élevée à l’utilisation de services considérés prioritaires pour un futur proche de la part des citoyens, comme (en plus des services déjà cités) la possibilité de demander et obtenir online des extraits d’actes relatifs à la situation personnelle ou familiale, demander (des modifications pour) le passeport ou la carte d’identité, demander online les primes pour la caisse maladie, faire des demandes de permis de construire et payer online les coûts des démarches administratives. Une donnée intéressante qui va dans cette direction est l’utilisation fréquente des formulaires déchargés par le site web du canton pour effectuer les démarches, ce qui confirme qu’il existe un potentiel d’utilisation pour les services qui sont effectués de façon plus complète à travers le canal électronique. L’étude E-Government Trendbarometer atteste en effet que 47% de l’échantillon interrogé (1000) utilise des formulaires déchargés du site web de l’administration cantonale. En revanche au niveau de l’offre actuelle des administrations publiques, le rapport Bericht zum Stand von EGovernment in der Schweiz montre (sur un échantillon de 21 sites web cantonaux analysés) que les sites des cantons ne parviennent pas à percevoir ce besoin de services online et se concentrent presque exclusivement sur la fourniture de contenus sur le fonctionnement de l’administration publique (100%), sur son personnel et sur les contacts (100 %), sur les lois et les règlements (100%), sur les communiqués de presse, sur les nouveautés et les événements (100%), ou bien sur les informations pratiques ou les formulaires pour l’exécution des procédures administratives à travers les canaux traditionnels (91%). De plus, d’après la même étude, la modalité de fourniture offerte par les services publics estimés les plus importants par les administrations cantonales est effectuée de façon prioritaire à travers l’offre d’informations online (33%), suivie par la fourniture du service à travers des canaux traditionnels (29%), par la possibilité de décharger des formulaires (23%), mais en moindre mesure à travers un service d’authentification des formulaires (11%) et de support à la transaction complète (5%). La Qualité de la cyberadministration en Suisse – Rapport de consolidation 2005-2006 6 Il y a certainement de nombreux facteurs (à caractère culturel, territorial, administratif et économique) à la base des choix de chaque administration publique cantonale dont le but de ce rapport n’est pas d’étudier. Cependant, il est possible d’affirmer que de la part des citoyens, il y a une orientation marquée vers les besoins de fourniture de service plus sophistiqués (aujourd’hui pas complètement fournis), qui requièrent un effort majeur (en termes d’organisation et d’investissement) de la part des administrations cantonales et qui ouvrent de nouvelles opportunités de croissance pour la cyberadministration. En effet, pour confirmer le fait que la cyberadministration a un grand potentiel de croissance en mesure de répondre de façon appropriée au besoin de la population, l’étude E-Government Trendbarometer met à la lumière que parmi les causes d’insatisfaction les plus importantes vers les services fournis par l’administration publique du propre canton, il y a les horaires d’ouverture de guichets trop limités (34% de l‘échantillon interrogé), les longs temps d’attente (27%) et enfin le fait de devoir parler avec trop d’interlocuteurs avant d’effectuer une démarche (24%). Le canal électronique a le potentiel pour atténuer (sinon éliminer) ces causes d’insatisfaction, s’il est correctement accepté et intégré dans les démarches sociales. 2.2. Les citoyens demandent aux sites web des cantons des contenus plus riches et vastes concernant les thématiques qui ne sont pas strictement administratives Bien que l’offre informative des sites web cantonaux couvre de façon suffisamment complète le spectre des démarches administratives et du fonctionnement de l’administration publique, les études effectuées mettent en évidence le besoin de la part des citoyens d’accéder à des contenus qui ne soient pas exclusivement strictement administratifs, mais qui sont perçus comme partie de l’offre informative que le Canton devrait mettre à disposition. Il s’agit, par exemple, de contenus comme des cartes (de différents types, des cartes routières aux cartes géographiques, des villes ou des zones rurales), des informations juridiques, des offres de travail, des informations historiques (avec des textes et des photos) sur le Canton, ou des informations sur la politique du Canton. Bien que ces informations soient déjà en partie présentes sur les sites de certains cantons, il y a en général une demande d’approfondissement ultérieure et d’élargissement de ces contenus, que –aujourd’hui- l’on ne parvient probablement pas à trouver sur internet avec la précision et la compétence nécessaires. 2.3. Le degré d’utilisabilité et d’accessibilité limité des informations des sites web des cantons est l’obstacle principal à un rapport pleinement satisfaisant avec l’offre de la cyberadministration. Cependant, la satisfaction globale des citoyens concernant les sites web cantonaux s’avère être –en moyenne plus que suffisante. L’étude Bericht zum Stand von E-Government in der Schweiz montre qu’en moyenne les administrations cantonales s’engagent remarquablement en vue d’une amélioration continue de l’accessibilité des informations de leur site web. En effet, parmi les aspects du contrôle des qualités des services de la cyberadministration qui sont systématiquement monitorés grâce à des mesures spécifiques, la vérification de l’accessibilité et de la disponibilité des informations (86%) obtient la première place, suivie par l’évaluation de la durée des processus des services cantonaux (52%), et par l’évaluation de la satisfaction de l’utilisateur (33%). 14% de l’échantillon déclare ne pas avoir encore mis en place des mesures de contrôle de la qualité des services de la cyberadministration. La Qualité de la cyberadministration en Suisse – Rapport de consolidation 2005-2006 7 Bien que cette donnée semble rassurante, et sans aucun doute représente les administrations cantonales comme des institutions bien conscientes de l’importance de la qualité des services de cyberadministration offerts, l’utilisabilité des sites web telle qu’elle est perçue (et expérimentée) par les citoyens est encore plutôt limitée et a de fortes marges d’amélioration. L’accessibilité des contenus (le fait que les citoyens trouvent ce qu’ils cherchent sur les sites web cantonaux avec des temps et des efforts acceptables) est en effet l’obstacle le plus important rencontré par les études effectuées. Le rapport ZeGO Zufriedenheit im eGovernment montre que (sur un échantillon de 3713 personnes qui utilisent le site web de leur canton) le nombre le plus élevé de problèmes d’utilisabilité rencontrés typiquement par les utilisateurs concerne la difficulté dans l’utilisation et la faible efficacité du moteur de recherche interne au site (278), suivi par “informations non trouvées” (86), par la complexité et la difficulté d’utilisation de la navigation et de la structure du site (65), par l’organisation des pages de lecture difficile (35), par l’impossibilité de trouver les contacts du personnel administratif (27), par la difficulté de trouver des textes juridiques (24), et par la présence de contenus non mis à jour (15). Comme le montre le rapport Bericht zum Stand von E-Government in der Schweiz, les sites web cantonaux offrent les fonctionnalités prévues pour permettre l’obtention des informations et leur accessibilité (moteurs de recherche, plan du site, version imprimable des pages), mais ne sont cependant pas projetées de façon efficace et avec le soin requis par les citoyens interrogés. En plus de difficultés liées à la façon dont le site est projeté et conçu, les utilisateurs ont rencontré un bon nombre de problèmes techniques. Il émerge en effet de l’étude E-Government Trendbarometer, que pour 41% des personnes interrogées (sur un échantillon de 1000 personnes) l’obstacle le plus important dans la communication avec l’administration cantonale est constitué par les problèmes techniques rencontrés sur le site web (pages qui ne s’ouvrent pas ou liens “morts”). Les problèmes d’utilisabilité (de natures et typologies différentes) sont donc significatifs et représentent un obstacle à un accès et une utilisation efficaces des services de cyberadministration cantonaux. Cependant, dans l’ensemble de l’évaluation de l’expérience du citoyen, malgré ces problèmes d’utilisabilité, le rapport ZeGO Zufriedenheit im eGovernment montre que la satisfaction globale des citoyens concernant les sites web cantonaux s’avère – en moyenne – plus que suffisante, obtenant une note de 3.8, dans une échelle allant de 1 à 5, où 1 indique une insatisfaction totale et 5 une pleine satisfaction. 2.4. Un groupe plutôt limité de citoyens est à connaissance de l’existence du site web de son canton Le fait que les citoyens connaissent l’existence du site web de leur canton n’est pas automatique. L’étude EGovernment Trendbarometer, signale en effet que sur l’ensemble de l’échantillon interrogé (1000 personnes), seulement 45% des personnes sont à connaissance du fait que l’administration publique de leur Canton possède un site web à disposition des citoyens. En d’autres termes, plus de la moitié de l’échantillon déclare ne pas connaître (et donc implicitement ne jamais avoir utilisé) le site web de son canton. Dans l’optique d’améliorer la qualité de la cyberadministration, cette donnée doit faire réfléchir. La connaissance des ressources de cyberadministration est en effet le facteur essentiel et primaire qui rend possible l’adoption de services et l’exploitation de contenus. A défaut de cela, d’excellentes solutions de cyberadministration risquent de rester dans l’ombre (et donc dernièrement inutiles) parce qu’elles ne sont pas connues de façon adéquate par les citoyens auxquels elles s’adressent. La Qualité de la cyberadministration en Suisse – Rapport de consolidation 2005-2006 8 2.5. Le site web du canton est un canal de communication important avec une partie significative de la population qui l’utilise en moyenne avec une fréquence hebdomadaire bihebdomadaire Bien qu’il y ait d’importantes marges de croissance dans la création de conscience des opportunités de cyberadministration pour les citoyens, il y a des données rassurantes en ce qui concerne la fréquence de l’utilisation des sites web cantonaux comme il a été déclaré par les citoyens. L’étude E-Government Trendbarometer relève que 30% de l’échantillon interrogé qui utilise normalement le site web cantonal, l’utilise avec une fréquence plutôt assidue, c’est à dire au moins une fois par semaine. Cette tendance est également confirmée par le ZeGO Zufriedenheit im eGovernment, qui fixe la fréquence déclarée d’utilisation du site web cantonal à une moyenne bihebdomadaire. Ainsi, bien qu’il y ait beaucoup de travail à effectuer pour faire connaître les services de cyberadministration offerts aux citoyens, il y a un public – même s’il est encore limité – de fréquenteurs assidus des sites web de l’administration publique. 2.6. La connaissance, de la part des administrations cantonales, de la façon dont les citoyens utilisent effectivement les services de cyberadministration offerts est encore très limitée Les opportunités en vue d’améliorer sensiblement la connaissance et l’awareness de la cyberadministration ne se rencontrent pas seulement dans la sphère d’intérêt du citoyen mais également dans le cadre de l’administration publique cantonale. Si, d’une part, il est bien que le citoyen soit à connaissance des opportunités concrètes offertes par la cyberadministration, d’autre part il ne faut pas oublier que l’administration qui offre ces services ne pourra les améliorer et les évaluer dans le temps de façon adéquate que s’il en connaît l’utilisation effective de la part des citoyens. L’analyse des “utilisations” des services de cyberadministration, qui concerne, par exemple, le nombre de visiteurs du site, les pages les plus visitées, les pics d’accès, les parcours des utilisateurs, la façon par laquelle ils sont arrivés au site, les caractéristiques des visiteurs (en termes de provenance géographique, d’équipement technologique) est une activité essentielle pour adopter des stratégies de projettation des services de cyberadministration qui répondent au mieux aux exigences des citoyens, qui témoignent leur intérêts pour ces services à travers leur comportement online. Selon ce point de vue, l’étude du rapport Bericht zum Stand von E-Government in der Schweiz indique que seul 53% des administrations cantonales faisant l’objet de l’enquête est à connaissance de la façon dont le site web est utilisé par les citoyens. La non-réalisation d’études sur l’utilisation du site (qui part de l’étude des file de log, c’est à dire des traces électroniques laissées nécessairement par les visiteurs du site à chaque ouverture de page web) pourrait ne pas dépendre nécessairement d’une non-connaissance des techniques d’analyse ou de la non-disponibilité des instruments techniques. L’analyse des utilisations est en effet une activité qui requiert du temps (et donc des ressources) et malheureusement on donne souvent la priorité à la publication de contenus et de services plus qu’à l’observation de savoir comment et – surtout - si ces ressources sont effectivement utilisées par les citoyens. 2.7. Avec une population âgée en forte croissance, il est raisonnable de prévoir qu’internet restera un canal d’interaction «supplémentaire» (par rapport aux canaux traditionnels) pour l’interaction avec les citoyens Le rapport E-Government Trendbarometer - Nutzen und Trends aus Bürgersicht, révèle une donnée intéressante sur le canal de communication préféré par les citoyens pour contacter les services de l’administration publique. La Qualité de la cyberadministration en Suisse – Rapport de consolidation 2005-2006 9 56% de l’échantillon interrogé préfère se rendre physiquement dans les bureaux administratifs. Cependant, cette préférence s’amenuise fortement à mesure que l’âge de l’échantillon diminue, révélant que les plus jeunes (d’âge compris entre 25 et 42 ans) préfèrent de très loin des canaux “indirects”, comme Internet (sites web ou email), la poste ou le téléphone. Au contraire, si la préférence moyenne pour le canal internet concerne 18% de l’échantillon, ce chiffre décroit drastiquement à mesure que l’âge augmente, en révélant que la tranche de population d’âge supérieure à 55 ans s’oriente de préférence sur les canaux non directs. Bien que cette donnée confirme une intuition de sens commun, il est intéressant de souligner qu’elle se situe dans un contexte de forte croissance de la population âgée en Suisse, qui vraisemblablement continuera au cours des prochaines années, comme l’attestent les données du Office Fédéral de la statistique6. D’une part, cela suggère que l’utilisation d’ Internet comme canal de contact avec l’administration publique ne sera pas en mesure de remplacer (au moins à moyen terme) les canaux traditionnels (visite auprès des bureaux, poste ou téléphone) mais s’affirmera comme canal supplémentaire. D’autre part, le canal Internet (à considérer donc parallèle aux autres) pourra voir son utilisation augmenter (même de la part de la population âgée en croissance) grâce à des interventions opportunes de diffusion et de promotion d’une culture de la cyberadministration. 6 Statistical Data on Switzerland 2007, Swiss Federal Statistical Office http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/en/index/infothek/publ.Document.97724.pdf La Qualité de la cyberadministration en Suisse – Rapport de consolidation 2005-2006 10 3. Une donnée globale: offre de cyberadministration et satisfaction des citoyens En croisant les résultats des études effectuées, il est possible d’extraire un indicateur global qui –canton par canton – souligne d’une part la qualité de l’offre (en termes de contenus et de services) et, d’autre part la satisfaction des citoyens faisant objet des sondages illustrés jusqu’à présent (Figure 1). Le résultat global est plutôt rassurant pour les cantons, bien qu’il y ait encore de fortes marges d’amélioration. Figure 1. Offre et satisfaction concernant la cyberadministration, canton par canton. . La Qualité de la cyberadministration en Suisse – Rapport de consolidation 2005-2006 11 4. Cyberadministration et entreprises En ce qui concerne le rapport entre cyberadministration et exigences des entreprises, l’étude Schlussbericht zur Studie Firmen und e-Government, commandée par le SECO et par la Chancellerie fédérale, indique que les entreprises faisant l’objet du sondage (1050) s’avèrent satisfaites par l’offre en termes de cyberadministration des administrations cantonales et fédérales, comme l’indique la figure 2. Figure 2. La satisfaction des entreprises concernant les services de cyberadministration à leur disposition. De plus, le portail cantonal est perçu par les entreprises comme étant la source prioritaire pour l’obtention d’informations et de services destinés au monde de l’entreprise, comme illustré en Figure 3. Figure 3. Le site du Canton est reconnu comme étant la première ressource de contenus et de services pour les entreprises. La Qualité de la cyberadministration en Suisse – Rapport de consolidation 2005-2006 12 En plus de ces deux données très significatives pour le rôle du portail cantonal dans le rapport avec les entreprises, il est intéressant de présenter 4 thèses finales résultant de l’étude, pour lesquelles nous renvoyons au rapport complet pour d’éventuels approfondissements et qui confirment en partie les données des études relatives au rapport administration-citoyen. □ □ □ □ L’utilisation et la satisfaction par rapport aux contenus et aux services pour les entreprises ont augmenté. Si l’offre de cyberadministration pour les entreprises s’avère adaptée aux exigences, cela pourrait mener, dans le futur, à un cercle vertueux qui pourra se développer de façon autonome, indépendamment des efforts communicatifs de promotion. Cela est surtout valable pour les petites et moyennes entreprises. Les petites entreprises sont jusqu’à présent peu concernées dans cette dynamique. Ainsi les inputs communicatifs restent toujours importants pour montrer les avantages des offres. Dans ce contexte, la simplicité d’utilisation des offres est une priorité absolue. Les demandes de contact téléphonique ou direct sont également en augmentation. Ainsi, s’il est vrai que l’utilisation du canal online se développe relativement rapidement, il faut s’attendre à ce que les autres canaux de communication vers les autorités ne soient supplantés par les canaux électroniques. La Qualité de la cyberadministration en Suisse – Rapport de consolidation 2005-2006 13 5. Recommandations pour une cyberadministration de qualité Sur la base des résultats obtenus jusqu’à présent, voici quelques recommandations clé (dans l’ordre suggéré en priorité pour l’administration publique) pour améliorer dans le temps la qualité des services de cyberadministration. Il s’agit de suggestions et de lignes directrices de haut niveau qui pourront ensuite être approfondies par des procédures et des méthodologies de travail plus détaillées. 5.1 Améliorer l’utilisabilité des sites web des cantons L’utilisabilité est le degré d’efficacité avec lequel les utilisateurs réussissent à exécuter leurs démarches (trouver les informations recherchées, effectuer des opérations) sur un site web. A partir des résultats qui se dégagent des rapports synthétisés dans cette étude, on peut souligner l’urgence de limiter les forts problèmes d’utilisabilité des sites web des administrations cantonales et donc de s’équiper pour en améliorer de façon significative la qualité en termes de: • • • • • structure des informations mécanismes de navigation instruments de recherche caractère exhaustif et mise à jour du contenu défauts techniques Pour améliorer de façon perceptible l’utilisabilité des sites web, il est conseillé d’affronter de façon systématique et avec des méthodologies de projettation et d’évaluation vérifiées tous ces aspects, non seulement una tantum, mais à travers un monitorage constant de l’utilisabilité dans le temps, de façon à garantir une expérience d’utilisation plus satisfaisante et un service de meilleure qualité. En effet, dans le domaine de la cyberadministration, la qualité du canal (l’utilisabilité du site, dans ce cas) fait partie intégrante de la qualité du service offert. Parmi les familles de méthodes plus adaptées pour améliorer l’utilisabilité de ce type d’application, il est conseillé de s’orienter vers des techniques d’”inspection de l’utilisabilité” – qui prévoient une analyse approfondie (et périodique) d’expert d’utilisabilité – et de “user testing”, qui prévoient l’implication directe des utilisateurs. La combinaison de ces pratiques d’évaluation, largement utilisées dans le secteur industriel, permet de déterminer une série de recommandations spécifiques et utiles pour augmenter le niveau l’utilisabilité. L’attention à l’utilisabilité devrait également inclure la considération de ces couches de population désavantagées (handicapés), qui ont besoin d’instruments particuliers (disque dur et logiciel) pour accéder aux ressources de l’administration publique. Dans ce sens, on doit se concentrer davantage sur la problématique de l’accessibilité, entendue comme possibilité pour une personne handicapée (un utilisateur non voyant qui navigue sur Internet) d’accéder de façon appropriée et satisfaisante aux contenus et aux services à disposition sur le site web cantonal. Une première recommandation importante est celle de se conformer aux lignes directrices internationales en matière d’accessibilité (http://www.w3.org/WAI/intro/wcag20.php), qui sont la référence standard la plus significative dans le secteur et sont adoptées avec des législations nationales dans un nombre croissant de pays. Des recommandations spécifiques sur l’accessibilité, qui peuvent s’adapter aux exigences particulières de chaque site, peuvent ensuite être élaborées au cas par cas. La Qualité de la cyberadministration en Suisse – Rapport de consolidation 2005-2006 14 5.2 Connaître et contrôler les “utilisations effectives” des sites web publics Si l’attention à l’utilisabilité permet de projeter des sites web qui répondent mieux aux exigences des citoyens, il est cependant opportun de contrôler constamment la façon dont les contenus et les services sont effectivement utilisés. Il s’agit donc de vérifier l’impact effectif de l’utilisabilité des ressources online sur les citoyens. Combien et qui sont les visiteurs du site? Chaque mois, chaque jour, chaque année? D’où se connectent-ils? A quelle heure de la journée? Dans quelles périodes? Quelles pages visitent-ils? Par quelle page entrent-ils? Par quelles pages quittent-ils le site? Combien de temps s’arrêtent-ils sur le site et sur ses sections? A partir de quel site arrivent-ils au site du canton ? Avec quel mot clé arrivent-ils au site du canton à partir d’un moteur de recherche ? Les réponses à ces questions et à beaucoup d’autres questions sur l’utilisation du site web sont fondamentales pour comprendre le comportement effectif (et non supposé) des citoyens concernant l’utilisation des ressources de cyberadministration. Dépenser beaucoup d’énergie et de ressources pour produire des contenus et les publier sur le site web serait un effort vain (et dernièrement une perte) si ces activités n’étaient pas accompagnées par une étude périodique et systématique des utilisations d’informations et de services de la part du public. L’utilisation effective est le premier signal d’intérêt du citoyen, de confirmation du fait qu’un service est utile ou inutile, qu’il a un succès effectif auprès de la population, ou bien de confirmation du fait qu’un service est difficilement trouvable, ou bien peu ou absolument pas connu. A travers une analyse attentive et approfondie des fichiers de log, c’est à dire des traces électroniques laissées par les utilisateurs alors qu’ils visitent un site, il est possible de vérifier dans le temps la correspondance entre les contenus et les services offerts et l’accès effectif à ces ressources et de planifier des stratégies opportunes pour améliorer la relation avec le citoyen, en offrant des recommandations utiles pour reprojeter certaines sections du site, repenser le positionnement des informations, ajouter ou changer des contenus, souligner certaines parties ou mieux promouvoir le site ou certaines de ses pages sur les sites web alliés. 5.3 Promouvoir ou faire connaître aux citoyens les services de cyberadministration de façon plus complète et constante Les données qui émergent des rapports mettent en évidence que non seulement la qualité globale des services online doit être fortement améliorée mais que l’on doit faire connaître ces services et ces contenus à disposition des citoyens, sous peine d’un manque d’opportunités pour les citoyens d’obtenir des services utiles. Le fait que le portail cantonal existe et que la quantité des services et des contenus offerts soit également significative, n’implique en aucune façon le fait qu’il soit connu par la majorité des citoyens. On ne peut pas se contenter de publier online un nouveau contenu ou un nouveau service. Il est nécessaire de le faire connaître aux citoyens de façon proactive. La promotion précise et systématique des services de cyberadministration devient donc une priorité clé à poursuivre de la part de chaque administration. Il est opportun de créer une conscience plus accrue dans la population, des opportunités concrètes offertes par les portails cantonaux en mettant en évidence par des exemples compréhensibles et d’importance directe pour les exigences quotidiennes, les services et les informations utiles que l’on peut trouver sur ces sites. Par exemple, en considérant les résultats des rapports, à partir du moment où les facteurs adoptés le plus souvent par la population comme obstacle à un bon rapport avec l’administration publique sont les horaires de guichet trop limités, les longs temps d’attente et le fait de devoir parler avec trop d’interlocuteurs avant d’effectuer une démarche, il est conseillé de se concentrer sur ces problématiques pour développer une série de messages qui soulignent l’avantage et l’utilité de se fier aux services online. La Qualité de la cyberadministration en Suisse – Rapport de consolidation 2005-2006 15 Les modalités de promotion peuvent suivre différentes stratégies, des campagnes promotionnelles online (sur les moteurs de recherche, les groupes de discussion, les blogs, wiki, podcast, ou sut les sites alliés) à la diffusion de messages sur les canaux traditionnels (journaux, tv, affichage, rencontres informatives), afin que l’on sache que l’administration cantonale met à disposition des ressources de qualité hautement utiles pour les exigences pratiques des citoyens. La promotion pourra non seulement être adressée aux citoyens qui ne connaissent pas le portail cantonal, mais également à ceux qui le connaissent déjà et ont avec ce dernier une expérience limitée (ils l’ont visité superficiellement, ils ont utilisé peu de contenus ou ont eu une expérience peu satisfaisante) qui pourra être approfondie et étendue, en devenant un point de référence plus sûr et fiable pour l’exécution des démarches administratives. 5.4 Augmenter la gamme de contenus online à disposition des citoyens Les résultats des études effectuées suggèrent également d’améliorer l’offre de cyberadministration en termes de qualité et de richesse des contenus. Il est recommandé d’étendre la gamme de contenus actuellement offerts par les sites web cantonaux en incluant des informations qui ne soient pas purement administratives mais que le citoyen s’attend tout de même à trouver dans l’offre informative de son canton. Il s’agit par exemple d’informations concernant l’histoire du canton et du territoire, ou bien de matériaux visuels comme des cartes, des routes, des sentiers et des galeries photographiques. Bien que ces contenus puissent figurer partiellement (et non à des fins de services publics) sur d’autres sites web, les études révèlent que le citoyen attribue à l’administration publique l’autorité et la compétence pour offrir ces contenus mis à jour et dans la qualité nécessaire. Cette richesse de contenus permettrait également d’élargir l’audience du site et de communiquer de façon plus complète avec les écoles (étudiants et enseignants) et avec les universités, en offrant ce matériau comme support à des activités de recherche. En ce qui concerne l’offre informative pour les entreprises, on signale l’opportunité de considérer de façon plus marquée des contenus plus spécifiques destinés aux entreprises, comme par exemple les réseaux professionnels ou les associations d’entreprises, les petites annonces professionnelles, les collaborations et le support du monde de l’entreprise. 5.5 Dépasser le niveau purement “informatif” et introduire de nouveaux services pilotes en mesure de supporter des tâches simples mais d’intérêt potentiel pour les citoyens La propension croissante des citoyens à utiliser des services online suggère d’orienter les efforts de développement de la cyberadministration vers l’introduction graduelle et l’expérimentation de services qui vont au delà de la pure offre d’informations et d’explication de démarches administratives (niveau 1) et de la possibilité de décharger des formulaires (niveau 2), mais qui peuvent réellement assister le citoyen dans l’exécution complètement online (et donc beaucoup plus flexible) de ses nécessités bureaucratiques (niveaux 3 et 4). Il est recommandé de développer des projets pilotes qui introduisent graduellement des services expérimentaux pour quelques tâches administratives, simples et ciblées, à caractère pratique et quotidien pour le citoyen. On peut par exemple distinguer à partir des études effectuées, un intérêt croissant pour la possibilité d’effectuer online des démarches comme la notification du changement de résidence, l’obtention du certificat de résidence, la modification des données du permis de conduire, l’enregistrement/désenregistreement des véhicules et le paiement des impôts. Bien que cela ne soit pas des tâches de nécessité quotidienne, il est pourtant vrai que ces pratiques doivent être effectuées avec une certaine périodicité par une grande partie de la population. Il s’agit donc de choisir un ou deux services La Qualité de la cyberadministration en Suisse – Rapport de consolidation 2005-2006 16 expérimentaux qui produisent des résultats visibles à moyen terme et que les citoyens, guidés et informés de façon adéquate, et sur évaluation pilote, peuvent commencer à utiliser. L’approche pour les services “pilotes” permet d’activer une phase d’essai avec quelques citoyens, d’en évaluer les résultats, d’apporter les modifications nécessaires et les améliorations au service et, éventuellement, de rendre disponible online le service au public (avec un support technique et administratif adéquat) comme accompagnement au service traditionnel. Dans cette perspective, il faut bien sur évaluer les ressources à disposition aussi bien en termes financier (il s’agit certainement d’une augmentation des coûts du service et donc d’un investissement) qu’en termes de re-projettation du flux administratif comme support du service online. Bien que les études effectuées jusqu’à présent n’aient pas déterminé de façon nette que les citoyens “veulent” que ces services soient diffusés online, il est pourtant clair qu’il existe une conscience croissante que ces services peuvent être effectués à travers le canal électronique et donc que les administrations publiques peuvent en évaluer sérieusement l’introduction. L’innovation (surtout dans le domaine des technologies de la communication) ne naît souvent pas de la capacité à répondre à une demande ou à un besoin explicite, mais d’une série de facteurs de nature variée (comme la volonté d’innover ou les opportunités offertes par la technologie) à partir de laquelle naît une offre de services nouvelle et intelligente, qui ensuite –si elle est communiquée de façon adéquate – peut amener à solliciter, stimuler, reconnaître ou faire émerger un besoin (auparavant non explicite ou conscient) et à faire de telle sorte que les citoyens trouvent une correspondance inattendue entre l’innovation survenue et la propre nécessité. La Qualité de la cyberadministration en Suisse – Rapport de consolidation 2005-2006 17 Bibliographie et Sources □ □ □ □ □ □ □ □ □ □ □ E-Government Trendbarometer - Nutzen und Trends aus Bürgersicht (Heide Brücher, Stefanie Binswanger, Sami Hamida, Kompetenzzentrum Public Management und E-Government der Berner Fachhochschule & UNISYS), http://www.e-government.bfh.ch/index.php?nav=375 ZeGO Zufriedenheit im eGovernment: Measuring user satisfaction with eGovernment portals of the 26 cantons in Switzerland (Javier Bargas-Avila, Marco de Vito, Klaus Opwis, Université de Bâle, Institut für Psychologie), http://www.zego-study.ch/index_html?content=start&setlang=en 3. Bericht zum Stand von E-Government in der Schweiz, Teil Kantone (Kuno Schedler, Lukas Summermatter) Universität St. Gallen, Institut für Öffentliche Dienstleistungen und Tourismus). http://www.idt.unisg.ch/org/idt/ceegov.nsf/0/c8de8a70796b670bc12572aa004bb77d/$FILE/ATTZ2YRF/EGovernment-Barometer_Teil%20Kantone.pdf. 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Dr. Davide Bolchini Fachstelle e-Government TEC-Lab, Faculty of Communication Sciences Staatskanzlei des Kantons Basel-Stadt University of Lugano Marktplatz 9 via G. Buffi,13 CH-4051 Basel CH-6900 Lugano Tel. 0041 (0)61 267 85 61 Tel. 0041 (0)58 666 4713 Fax 0041 (0)61 267 85 72 Fax 0041 (0)58 666 4647 [email protected] [email protected] www.bs.ch | www.e-gov.bs.ch [email protected] La Qualité de la cyberadministration en Suisse – Rapport de consolidation 2005-2006 18