RAPPORT DE FIN DE SÉJOUR - Région Rhône

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RAPPORT DE FIN DE SÉJOUR - Région Rhône
RAPPORT DE FIN DE SÉJOUR
J’ai 21 ans et j’ai vécu de Juin à Décembre à Sydney dans le cadre d’un stage pour études.
Vous trouverez dans ce rapport (ou plutôt guide) de fin séjour un recueil d’informations de
vie pratique. Bonne lecture !
Tout de suite, l’argent. Si la vie est chère en Australie, et en particulier Sydney, le montant
des loyers est loin d’y être étranger.
Se loger à Sydney peut relever du parcours du combattant si l’on n’est pas un minimum
organisé dans sa recherche de logement. L’offre est extrêmement riche mais les annonces
sur les sites de recherche (je suis personnellement passé par Gumtree, équivalent de
leboncoin.fr) ne restent jamais très longtemps en ligne, du fait de la grande demande. En
effet, des centaines d’étudiants/stagiaires/chinois/voyageurs arrivent chaque jour dans la
ville et se mettent à la recherche de logement, gonflant la demande et de ce fait les prix.
Les loyers à Sydney sont, dans un référentiel lyonnais, plutôt conséquents. Compter 250
dollars australien à la semaine, soit un peu plus de $1000 (650€) minimum par mois, pour
une place dans une collocation (de 3 à parfois 15 personnes) avec des étrangers. Et ceci en
partageant sa chambre, dans la grande majorité des cas. Car avoir une chambre seul n’est
pas seulement extrêmement difficile, mais coûteux.
Il faut savoir que le marché du logement (ou du moins de la location) à Sydney est assez
sauvage. Attention : les cautions se paient souvent en liquide (penser à demander un
justificatif), et il y a rarement d’états des lieux. Et encore moins de contrats de location !
Les cautions valent généralement 2 semaines à 1 mois de loyer.
Au niveau de l’utilisation de l’argent en Australie, l’ouverture d’un compte bancaire en
Australie est à mon avis conseillée, même si j’utilisais quand même beaucoup ma carte
française, utile grâce à son option internationale. Ouvrir un compte et obtenir une carte
bancaire est réalisable en 15 minutes à la Commonwealth Bank of Australia.
Le système bancaire australien, à l’image du système anglo-saxon, est extrêmement
développé. Les transactions en ligne ou même les dépôts de liquide sont immédiats, au
contraire du système français lourds et lent. L’utilisation de la carte bancaire est rapide et
facile (il n’est pas nécessaire d’entrer de code pour les transactions mineures), mais il faut
savoir que les australiens ont aussi une utilisation du liquide assez décomplexée.
Paradoxalement, quelques endroits n’acceptent toujours pas les cartes. Mais ce n’est pas un
problème puisqu’on trouve des distributeurs absolument partout, jusque dans les épiceries
de rue.
Je signalerais enfin qu’à part les logements dont le prix est exorbitant, seuls l’alcool, les
cigarettes (dont je ne suis pas consommateur) et les transports coûtent plus que de raison.
La solution la plus économique pour moi était d’utiliser la toute récente Opal Card, qui me
permettait de me rendre à mon travail en bus chaque jour pour la modique somme de… $36
par semaine ! (compter donc plus de 100€ par mois).
Quant à l’alimentation, certains produits dont les français sont friands (fromage, pain) sont
beaucoup plus cher, mais on apprend à s’en passer. La viande rouge, les légumes ou encore
les féculents ne coûtent pas vraiment plus cher qu’en Europe.
Je n’ai personnellement pas eu affaire au système de santé australien distiller quelques
conseils sur ce point. La couverture (Isic Assur) que j’avais grâce à mon école ne m’a donc
pas été utile sur ce point, même si j’ai connu des gens à qui elle avait rendue de grands
services !
L’accès aux soins et aux médicaments m’ont eu en tout cas l’air bien plus coûteux qu’en
France, mais là encore ce n’est pas mon expérience personnelle. Cette dernière se résume à
une pharmacie, où les « pharmaciens » s’apparentent d’avantages à des commerçants que
de réels professionnels de santé. La connaissance par la caissière des médicaments contre
les rhinites allergiques étaient tout du moins proche du néant.
Le système de télécommunication australien est proche du français, mais sensiblement plus
cher et plus en retard. Ma présence de 6 mois rendait impossible la prise d’un abonnement
demandant un engagement. J’ai donc opté pour les cartes prépayées d’Optus, après étude
de la concurrence. Pour $30 par mois (21€), j’avais accès à 500 Mo d’Internet, SMS et appels
illimités (et même quelques minutes pour l’étranger, bien utiles en cas de problème).
J’ai trouvé mon stage depuis la France. Le statut de stagiaire est relativement récent en
Australie, peu d’entreprises recrutent donc réellement des stagiaires, si ce n’est des filiales
françaises ou des start-ups. Pour avoir rencontré quelques français sur place, il est aisé de
trouver un CDI bien payé dans un petit boulot (restauration ou même chantier paient très
bien par rapport à la France), mais il est en revanche très difficile de trouver des entreprises
habituée à avoir des stagiaires, et donc en voyant réellement le besoin.
Pour ce qui est de mon rythme de travail et plus généralement du rythme australien, les
journées sont relativement tranquilles et courtes. L’ensemble des bureaux de la filiale
française dans laquelle je travaillais prenait le service à 9h30, et quittait les lieux à 17h30
montre en main !
Je pense que le fonctionnement des relations de travail dans mon entreprise, à l’effectif
réduit, n’est pas forcément représentatif des relations dans toutes les entreprises en
Australie, mais il est fort possible qu’elle y ressemble quelque peu. J’ai trouvé l’atmosphère
très agréable et les relations entre salariés très amicales, même si là encore, le fait que nous
n’étions que 5 employés au bureau aidait sûrement à cette proximité.
La vie en Australie est saine et agréable. Une fois sorti du centre-ville de Sydney (6 millions
d’habitants pour la ville totale) qui ressemble d’avantage à New York ou Chicago, la vie
australienne ressemble à tous les stéréotypes que je pouvais avoir avant mon départ de
France.
Le climat est pour commencer doux. La chaleur n’est jamais écrasante en été, car la ville est
ouverte sur la baie et la mer, et se voit donc rafraichie par les vents. Le thermomètre peut
descendre jusqu’à 10 degrés en hiver, mais disons que cela ne dure jamais plus de 3 jours (le
seul « problème » est que les maisons ne sont pas équipés de systèmes de chauffage, et que
l’isolation des fenêtres laisse à désirer- il faut donc investir dans des chauffages d’appoint).
Le reste du temps, la température stagne entre 20 et 25, et le soleil est le plus souvent de la
partie.
Comme dit plus haut, le peuple australien est un peuple sain, sportif, qui profite des grands
espaces qui font la richesse du pays. Beaucoup d’australiens se lèvent tôt et font leur
jogging/gym/session de surf (j’ai opté pour la 3e solution) le matin avant d’aller au travail. La
mer, la baie ou les parcs ne sont jamais très loin : les australiens vivent donc dehors (les
nageurs trouveront ainsi une piscine semi-olympique à chaque plage pour nager en lire
accès), dans une atmosphère de bien-être étonnante. Un symbole est pour moi les étendues
d’herbes au bord des plages où les gens viennent se retrouver en famille ou entre amis
autour de barbecues en libre service.
Car le vol, la dégradation ou la fraude sont des mots absents du quotidien. Les abribus, les
bancs, les murs, et même les tables de ping-pong en libre accès ne sont jamais tagués ou
même dégradés ! La vie en Australie est douce et agréable, ce n’est pas un mythe. Je n’ai pas
senti l’insécurité une seule fois en 6 mois. Oui. Pas une fois. Sauf peut-être quand j’apprenais
parfois qu’un requin avait attaqué un surfeur à quelques kilomètres de la maison.
Je me suis parfois demandé si des amendes sur le modèle australien, c’est à dire fortement
dissuasives (250€ au moindre délit - consommation d’alcool ou de cigarette sur la plage /
feux de circulation non respecté) feraient disparaître toutes les incivilités en France, mais je
ne peux que croire que les mentalités et l’éducation ont un rôle dedans. L’exemple le plus
édifiant pour moi est le fait que les gens forment spontanément des files d’attentes aux
arrêts de bus, loin de la cohue régnant chez nous.
Bonne nouvelle pour les horaires d’ouvertures, les magasins sont ouverts le dimanche, et
jusqu’à minuit tous les jours de la semaine. Ça facilite vraiment la vie de pouvoir aller faire
ses courses à toute heure, et j’avoue être très favorable à l’application des mêmes mesures
en France.
J’ai été étonnement surpris par la richesse et la variété culinaire en Australie. L’influence
asiatique se fait sentir de par l’omniprésence de restaurants japonais, thais, chinois,
vietnamiens, indiens… Et contribuent sans doute à maintenir les prix globalement assez bas
dans la restauration. On peut tout à fait manger un bon repas pour moins de 12$, ce qui
n’est pas donné pour la même somme dans notre pays. Mais cela vient sûrement du fait que
les australiens cuisinent très peu, et mangent très fréquemment au restaurant. Pour le reste,
fromages et autres spécialités françaises manqueront aux plus grincheux, mais traverse t’on
vraiment le monde pour continuer à manger les mêmes aliments ?
L’absence d’un véritable métro est à souligner à Sydney. On parlera d’avantage d’un train
qui se rapprocherait du RER parisien, et qui rend de grands services sur certains trajets. Pour
le reste, le réseau de bus est le plus développé et est donc à privilégier pour 90% des
distances, à cela près qu’il nécessite une période d’apprivoisement, les arrêts n’étant pas
affichés dans le bus. Les bus ne sont pas mal fréquentés (leur coût étant sûrement prohibitif)
et la fraude n’existe pas. Sydney est une ville gigantesque ou 6 millions d’habitants s’étalent
sur 50km du Nord au Sud, entre collines et baie. L’arrivée et la sortie du centre-ville aux
heures de pointes est donc difficile voire impossible avec sa propre voiture, et la plupart des
Sydneysiders privilégient donc les couloirs de bus et plus généralement les transports en
commun, parmi lesquels il faut ajouter le ferry, aussi très prisé quoique un peu plus cher
(mais souvent beaucoup plus direct).
Je garde de mon séjour un souvenir formidable, et j’avoue sombrer dans la nostalgie à la
rédaction de ce rapport, près d’un mois après mon retour et alors que l’hiver fait rage. La vie
en Australie est facile. C’est le premier mot qui me vient à l’esprit. Le respect des règles,
l’entraide, l’absence d’insécurité et le climat général de bien-être sont d’autres choses qui
me viennent spontanément à l’esprit.
Une difficulté qu’un français lambda peut rencontrer sur place est le respect de la règle.
Fraude, infraction ou vol (pas de portiques dans les magasins) n’existent pas. L’expérience
du bus, où les gens rentrent en file d’attente puis valident tous leurs tickets en montant dans
un bus où il n’y aucune dégradation est pour moi un des symboles les plus frappants quant
au respect de la règle. Un chauffeur refuserait de démarrer à Sydney si vous n’avez pas
validé votre ticket, tandis que cela fait bien longtemps que nos chauffeurs ont appris à se
faire petit. Le respect des règles peut sembler contraignant en me lisant, mais il facilite de
fait la vie. Les plages et parcs sont non fumeurs, la consommation d’alcool à moins de 30m
de zones d’arrêts de bus est bannie, autant de règles qui rendent la vie de tous les jours
agréable.
Mon projet professionnel et personnel n’a pas forcément évolué au cours de cette
expérience, qui m’a au contraire renforcé dans mon rêve de rejoindre définitivement à un
moment de ma vie la Californie ou l’Australie, terres où l’on peut vivre à l’extérieur, où l’on
trouve des gens ouverts et accueillants, et pour autant efficaces.
Je n’ai pas été orienté avant mon départ car je ne le souhaitais pas. Je n’aime pas me faire
une idée à l’avance en lisant des guides ou essayant de reproduire des expériences d’autrui.
Je pense que chacun a sa perception et ses besoins bien à lui, et je préfère de ce fait monter
mon propre parcours tout en me faisant ma propre opinion.
J’avais en revanche demandé quelques conseils au niveau du Visa, des transports et de la
téléphonie, ce qui peut toujours aider à se faire une idée sur les sommes à prévoir avant de
partir.
Pour avoir vécu au Brésil pendant 6 ans étant plus jeune, j’ai essayé de ne pas reproduire
certaines erreurs, parmi lesquelles ne pas réussir à couper le cordon avec la France, et ainsi
toujours se ramener à comparer. C’est à mon avis le plus grand mal que l’on peut faire.
Voyager, c’est accepter de découvrir un nouveau mode de fonctionnement, et s’y adapter !
Pour le reste, je crois qu’on apprend véritablement de ses erreurs et je ne saurais que
conseiller à mes lecteurs d’en faire à leur tour !
J’ai dans tous les cas vécu une expérience magique, et je remercie en tout premier plan la
Région Rhône-Alpes, pour son aide ayant rendu mon rêve réalité.
Merci pour votre attention, et n’hésitez pas à me contacter pour tout conseil ou
renseignements !