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www.union-sainte-cecile.org
Caecilia 5/2009 : L’invité
© Sainte Cécile - Strasbourg
Wayne MARSHALL
Chef d'orchestre,
pianiste et organiste
Marc BAUMANN
A Strasbourg, en juin dernier,Wayne
Marshall a dirigé, depuis le piano,
l'orchestre Philharmonique de Strasbourg
lors d'un concert inoubliable. Parallèlement
à sa carrière de chef d'orchestre, il est aussi
un remarquable pianiste et organiste.
Toutes ces disciplines pratiquées en interaction permanente font de lui un musicien
complet. Pour la revue Caecilia, il a
accepté de répondre à quelques questions.
Marc Baumann : Wayne, votre premier instrument est le piano. Mais quelle place
occupe l'orgue dans votre vie ?
Wayne Marshall : J'ai commencé à jouer de l'orgue à 11 ans et ce par «accident». Et, comme
nous le disons au Royaume-Uni, la suite de tout
cela, c'est l'histoire... Actuellement, je joue davantage de récitals d'orgue que de piano tout simplement parce que mon répertoire est plus important
et plus varié. J'ai aussi cette chance de parcourir
le monde et de découvrir à chaque fois que l'occasion se présente de nouveaux instruments. Je dois
avouer mon faible pour les orgues d'esthétique
romantique et particulièrement le répertoire français de cette époque.
M.B. : Considérez-vous l'orgue comme une
sorte de laboratoire dans votre travail de
chef d'orchestre ?
W.M. : Avant toute chose, l'orgue est pour moi un
instrument orchestre. Comme chaque orchestre,
l'orgue possède, en fonction du pays ou du continent, ses caractéristiques propres. Certains
orgues ont des timbres très différents et c'est
d'une certaine manière comparable à ce que l'on
peut entendre face à un orchestre. Diriger un
orchestre symphonique est semblable au fait de
jouer un grand instrument. Les sons qui émanent
des différentes familles de l'orchestre s'assimilent
très bien aux strates de la construction sonore
d'un orgue, un peu comme si des couches ou des
vagues de timbres se superposent.
M.B. : Comment êtes-vous devenu chef
d'orchestre ?
W.M. : Un peu par hasard ! J'ai joué du violon, du
violoncelle, de la contrebasse et des percussions.
Je me suis intéressé très tôt au répertoire d'orchestre. D'une certaine manière, jouer de l'orgue
est comme avoir face à soi tous les musiciens
d'un orchestre. L'occasion de diriger un orchestre
symphonique de jeunes à Londres a sans doute
été un élément déclencheur dans ma carrière.
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M.B. : Comment définir "un bon chef d'orchestre" ?
tiellement composé de jeunes musiciens.
Incroyable !
W.M. : Il doit tout d'abord posséder toutes les qualités d'un excellent musicien et savoir communiquer ses idées. La direction d'orchestre, c'est 70%
de psychologie et 30% de musique. Il est essentiel
de savoir ce vers quoi l'on veut mener les musiciens d'un orchestre pour arriver au meilleur résultat. En résumé, un bon communicateur fait la qualité d'un chef d'orchestre.
M.B. : Vos impressions à propos de l'orgue
de la Cathédrale de Strasbourg ?
M.B. : Quel est votre compositeur préféré ?
W.M. : Je n'en ai pas vraiment ; tous me sont proches et il me serait difficile d'en choisir un.
M.B. : Un concert vous a-t-il davantage
marqué ?
W.M. : J'ai dirigé de nombreux concerts et c'est
chaque fois très différent. Pourtant, j'ai un souvenir particulier lors d'une représentation l'an passé
de Porgy and Bess à l'Opéra Comique. C'était à la
tête du New World Symphony Orchestra essen-
W.M. : C'est un instrument fabuleux ; les timbres
sont riches et le toucher très agréable.
L'emplacement (en nid d'hirondelle) me semble
idéal ; et puis passer par les toits pour y accéder,
fait que cet instrument possède quelque chose
d'unique. Le seul complément pourrait être un
combinateur. Cela augmenterait encore les possibilités d'utilisation de l'instrument.
M.B. : Vous partez sur une île déserte ;
qu'emportez-vous comme musique avec
vous ?
W.M. : Il y a tant de musique que faire la seule
sélection de… 10 CD sur les 1000 que je possède serait pour moi quasiment impossible. Il me
faudrait toute une existence pour faire ce choix. Il
est donc très difficile de répondre à cette question.
Wayne Marshall au Grand-orgue de la cathédrale de Strasbourg en juin 2009.
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