Les apprentis sorciers_V.Schmuck

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Les apprentis sorciers_V.Schmuck
FL -­‐ Schmuck Patrick Artus et Marie-­‐Paule Virard, Les apprentis sorciers. 40 ans d’échecs de la politique économique française, Edition Fayard, 2013 Introduction Plus de 3 millions de pers à Pôle emploi, selon les chiffres officiels 8 millions de pers vivent en dessous du seuil de pauvreté, désindustrialisation s’accélère Dégradation due à un refus de s’adapter aux mutations à problèmes structurels ont été ignorés. En 1973 et 1979 : pol de relance par la consommation mais années 80 : lutte contre l’inflation. Décennie 1990 : préoccupation sur la création de la monnaie unique ou la bataille des critères de Maastricht (horizon des 3% de déficit budgétaire) Années 2000 : déclin de l’industrie avec coûts de production exorbitants et dificit de créativité èrefus de mettre en place réformes nécessaires Améliorations : Fin 2012, rapport Gallois débouche sur mise en place d’un plan de sauvegarde pour les entreprises par Jean-­‐Marc Ayrault. (pacte de compétitivité avec entreprises et entrepreneurs) mais insuffisant. Chp1 : La préférence pour la relance par la consommation, une « maladie française » « Il y a du soleil sur la France » (optimisme des années 70) Contexte des années 70 et de la France de Pompidou Quête du bien-­‐être matériel, passage à une civilisation des loisirs. La croissance de l’économie française dépasse 6,5%. Projet de Pompidou de faire de la France une des premières puissances industrielles du monde. France des entrepreneurs, des grandes filières industrielles, des grandes infrastructures de transport… EN 1973, 70% des foyers sont motorisés. Plan social : salaire minimum, mensualisation, progression irrésistible du pouvoir d’achat. Le chômage touche moins de 2% de la pop active. L’inflation a un rythme annuel de 8%. Perspectives d’avenir radieux mais certaines prévisions moins positives avec l’avertissement planétaire sur les limites de la croissance d’Herman Kahn et l’ouvrage prémonitoire Quand la Chine s’éveillera… (1973) d’Alain Peyrefitte. Un grand « cygne noir déploie ses ailes sur l’économie mondiale Alors que l’automobile semble être le symbole de la prospérité et des modes de vie en France, la guerre du Kippour puis les effets de la révolution iranienne, de la guerre Irak-­‐Iran et du redémarrage de la demande mondiale entraine une véritable explosion du prix du pétrole, d’où impact sur modes et niveaux de vie. Récession de 1975 aussi due à une économie mondiale livrée à l’inflation et la surchauffe. Face à la crise de l’automne 1973, la réponse de Pompidou et de son gouvernement a été d’amortir le choc : refus d’un abaissement du niveau de vie, d’où des conséquences graves sur la croissance. Contre les « technocrates imbéciles », le tandem Giscard-­‐Chirac choisit la relance Même s’ils assurent qu’ils avaient conscience des effets du premier choc pétrolier, Giscard et Chirac n’en tirent pas les conséquences. Pour préparer les élections prochaines, ils cherchent surtout à préserver à court terme le pouvoir d’achat et l’emploi. Importance des idées keynésiennes à ce moment là, seulement critiquées par le monétarisme. Seulement à la fin des années 70 qu’on explore la question des « chocs d’offre » (qd activité et résultats des entreprises sont compromis par un choc extérieur). Plan de relance en 1975, mélange de réflexe keynésien et de calcul politique. à Niveau et mode de vie reste intacts mais déclin de l’appareil industriel (déclin endémique des profits d’où insuffisance croissante d’investissement, d’emploi, d’innovation puis délocalisation). De 1974 à 1979 le chômage passe de 500 000 à 1 400 000. Apogée du keynésianisme au moment où choc d’offre énorme à personne n’ose affronter l’impopularité d’une politique intelligemment centrée sur les entreprises et la compétitivité de l’appareil productif. Quand Pierre Mauroy ne voulait pas connaître le même sort que Harold Wilson Arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 et lancement d’une forte politique de relance. Le ministre des finances, J. Delors, ne réussit pas à convaincre du bien fondé de la rigueur, ses adversaires tels que Laurent Fabius. à même erreur d’analyse qu’en 1975. Pratiquer une politique de relance par la conso alors que l’appareil productif a subi un double choc d’offre et ne peut produire davantage entraine l’explosion du déficit extérieur et des prix. C’est l’Allemagne qui profite de la relance française. 1982 solde du commerce extérieur : déficit de 14,25 milliards d’euros et taux de couverture de 87%. à recours à un « protectionnisme déguisé ». Mai 1982 : préparation du plan de rigueur. Pierre Mauroy, premier ministre : « On ne tiendra pas l’inflation au moment où tout le monde fait de la déflation ». à Investissement dans l’équipement du pays et dans la modernisation des entreprises plutôt que dans la relance de la consommation. La lutte contre l’inflation devient aussi importante que la bataille contre le chômage. Elle impose la désindexation des salaires sur les prix. Seulement en 1983 et avec la menace d’une crise majeure qu’on assiste à un « tournant ». Thatcher-­‐Reagan ou la revanche de l’ « économie de l’offre » Royaume-­‐Uni : années 1970 échec de la pol libérale d’Edward Heath donc pol keynésienne qui engendre une inflation importante. Le premier ministre doit donc mettre en place une pol de contrôle des salaires et des prix. Dégradation de la situation économique et explosion de l’inflation ramène les conservateurs au pouvoir en 1979 avec M. Thatcher. Elle met en place une politique monétariste (abandon de la pol des revenus), une pol de modernisation industrielle, législation antisyndicale, privatisations (un quart du secteur public devient privé). Au départ effondrement de la prod industrielle et envolée du chômage puis grandes améliorations. Etats-­‐Unis : jusqu’aux 60’s principe de l’arbitrage inflation/chômage (courbe de Phillips) et préférence pour faible chômage mais certains économistes, comme M. Friedman souligne capacité à anticiper poussées inflationnistes qui annulerait effet positif à Staglation. A la fin des années 70 inflation jusqu’à 12,5% et chômage de plus de 7%. Installation de R. Reagan avec nouvelle stratégie fondée sur les baisses d’impôts pour favoriser la croissance, « économie de l’offre » (en réaction avec l’économie de la demande de Keynes). Il s’inspire des travaux d’A. Laffer et réfléchit sur la pression fiscale et son impact sur la croissance. En 1981 vote de la loi fiscale, élément majeur de la « supply side economics ». Politique de réduction importante des dépenses publiques et soutien sans faille à la nouvelle politique monétaire pour lutter contre l’inflation de P. Volcker, patron de la FED (banque centrale américaine). Au début taux de chômage élevé (10%) puis retrait de la vague de chômage et de 1979 à 1983 passage du taux d’inflation de 11% à 3% à nouvel élan à l’épargne et l’investissement. Bilan contrasté de la Reaganomics : a renforcé l’économie américaine ou responsable du creusement des déficits (avis de Robert Solow) ? Martin Feldstein propose un bilan plus nuancé : la croissance réelle du PIB entre 1981 et 1985 a été de 10,9%, un peu plus de la moitié seulement que le projet initial. L’entêtement de l’économie de l’offre a alourdi le déficit budgétaire américain. Ainsi « sur le long terme, l’évolution du revenu réel d’une nation dépond de l’accumulation du capital physique et intellectuel et des efforts de productivité de la force de travail ». èEU et RU ont eu nouvelle approche de l’économie de l’offre et du rôle de l’Etat alors que préférence française pour la relance par la demande a provoqué des dégâts. « Fiscal dominance », une leçon des années 1980 toujours d’actualité Pour lutter contre les deux chocs pétroliers, mise en place d’une pol de soutien de la demande avec hausse du salaire minimum et des déficits publics. L’indexation des salaires a, d’après l’économiste Jeffrey Sachs, été un handicap. à Réponse inadaptée. Débat sur une relance de la croissance en France en 2012 : relance keynésienne serait inefficace car pb de la faiblesse de la croissance exponentielle et de la qualité de l’offre. Laxisme budgétaire des années 70 a débouché sr des taux d’intérêts réels négatifs en 1974-­‐75. Phénomène du « fiscal dominance » où pol monétaire est sous la tutelle de la pol budgétaire. Forte création monétaire et tx d’intérêts réels négatifs pour financer les déficits à flambée inflationniste. Conséquences : correction des dérives inflationnistes par policy mix (pol monétaire et budgétaire) restrictif entraine un perte durable de croissance. Inflation a dégradé la compétitivité française et son commerce extérieur, entrainé des dévaluations du franc. à Conséquences terribles. Depuis 2008 : pol monétaires très expansionnistes pour financer déficits publics et dettes, à nouveau «fiscal dominance ». Risque de bulles sur les prix d’actifs et conséquences sur croissance et emplois. èLa volonté politique doit être de revoir les priorités collectives et de dégager les moyens financiers nécessaires au financement de la modernisation. / Objectif de lutte contre l’inflation a anéanti toute réflexion sur la nécessité de soigner la croissance potentielle et l’emploi. Chp 2 : Maastricht ou les infortunes de la « vertu » Traité de Maastricht, ratifié le 7 février 1992 prévoie la mise en place d’une monnaie européenne unique dans le cadre du processus d’union monétaire. Présentée comme ce qui permettra à l’Europe de devenir 1ère puissance au monde mais a eu un impact négatif sur la compétitivité de l’économie française, l’emploi et le niveau de vie d’après ce qu’ont ensuite estimé les Français. Dans les années 90, la pol économique française fut totalement guidée par la volonté de faire la monnaie unique et de respecter les critères de Maastricht. Où le « petit chiffre anodin » se révèlera diabolique Union monétaire doit se faire dans un cadre de convergence des économies, d’où des « critères de convergence », dont celui d’un déficit budgétaire limité à 3% de PIB. Le chiffre de 3% est un « petit chiffre anodin », décidé car il fallait une règle facile sans effaroucher l’opinion avec le montant de la dette. Date butoiredu 1er janvier 1999 pour la création de la monnaie unique. La plupart des monnaies euro étaient liées dans le Système monétaire européen (SME), qui les contraignait à respecter des marges de fluctuation (+ ou – 2,5%) pour leurs taux de change. Or crise : économies soumises à des chocs comme l’effondrement de l’URSS et la réunification allemande. Dévaluations de nombreuses monnaies européennes mais en France décision politique de ne pas dévaluer. Devant l’absence de politique économique européenne, le SME décide l’élargissement des marges de fluctuation (passage à + ou – 15%). à montre fragilité ontologique de la zone euro (abandon de la souveraineté monétaire semble être un handicap trop fort pour les économies fragiles). Irrésistibles vieux démons : plutôt le tour de vis fiscal que la baisse des dépenses publiques Pas de dévaluation + politique de réduction du déficit public par la hausse de la pression fiscale plutôt que par la réduction des dépenses publiques. à pas de choc favorable de compétitivité donc faiblesse de l’investissement productif et des gains de productivité. Ainsi avec déflation, il y a évaporation des recettes et en parallèle les transferts et subventions de l’Etat cherchent à compenser les pb liés au chômage. Cette pol économique restrictive empêche la reprise. Il aurait été essentiel d’assainir les finances publiques tout en augmentant la croissance potentielle. Ainsi le succès de Maastricht dépendait de la mise en place des ajustements structurels nécessaires pour permettre une consolidation budgétaire en fiscale, tout en préparant l’avenir. Dégradation des finances publiques par l’augmentation du poids des dépenses publiques, de l’endettement public (20% en 1975, 89,7% du PIB en 2012) et de la pression fiscale à cercle vicieux. La hausse des charges sociales est à mettre en parallèle avec faiblesse chronique du taux d’emploi (63,9% en 2011) et le déclin de l’accumulation du capital. 2011 : les seuls intérêts sur la dette versés par l’Etat ont atteint 53 milliard d’euros (= budget de l’enseignement scolaire). D’après Carmen M. Reinhart et Kenneth S. Rogoff, au delà d’un certain seuil de PIB (pour eux 90%), l’endettement public compromet gravement la croissance. La Suède, la Finlande, le Danemark et le Canada se sont attaqués aux déficits et à la dette dès les 90’s et ont su mettre en œuvre une policy mix macroéconomique efficace et une réorganisation de l’Etat (réduction du coût de fonctionnement). Le « nouveau » modèle suédois ou la force du consensus Modèle suédois est vu comme une « troisième voie », càd un capitalisme efficace et régulé. Pour Jenny Anderson, il représente une « sorte d’utopie dans l’histoire politique européenne ». Le « premier » modèle suédois : Etat providence superbe et généreux mais aux années 90, graves difficultés du secteur bancaire et récession économique (1993 : déficit public 12% et dette publique 80% du PIB). Crise : critique de l’Etat providence Le gouvernement Bildt met en place une pol monétaire expansionniste et dévaluation de la couronne + réorganisation en profondeur. Poursuite de la « modernisation par la social-­‐démocratie en 1994 (1er ministre Goran Persson) avec effort de maitrise du déficit public et gestion plus équilibré du budget. Pol de consolidation budgétaire : réduction des dépenses publiques tout en améliorant sa productivité et sa gouvernance. Réforme des institutions (simplification de l’organisation de l’Etat et décentralisation) et de la procédure budgétaire (plafond de dépense et budget global réparti). Mise en place d’un fonctionnement par agences avec séparation entre la conception et la mise en œuvre des pol publiques ; gestion décentralisée des ressources humaines avec réduction du nb d’emplois publics et rémunération individualisée. Années 90 ont été une période de turbulences et d’inquiétude pour la Suède mais les transformations, permises par des liens étroits entre partis politiques et syndicat, un taux de syndicalisation élevé et de faibles différences entre salariés, ont entrainé une adaptation à la mondialisation. Le taux de chômage a été divisé par deux et redressement des finances publiques. è Le « nouveau modèle suédois » montre qu’il est possible d’améliorer la productivité de l’Etat sans abîmer la qualité du service public. La réforme canadienne ou le triomphe de la volonté politique De 1970 à 1993 : 22 budgets déficitaires consécutifs, en 1993 : déficit de 9% du PIB et dette publique parmi les plus élevées de l’OCDE. Gouvernement de Jean Chrétien au pouvoir sur un prg d’assainissement des finances publiques. Réduction du nb des ministères, salaires des fonctionnaires gelés. But : ramener en deux ans le déficit fédéral de 6 à 3% du PIB par réduction des dépenses de 20% et sans augmentation d’impôts. Processus de décentralisation, privatisation, réforme de l’assurance chômage. Deux prg d’assistance temporaire de 3ans pour amortir le choix. Mais aussi limites du droit de grève dans la fonction publique, favorise flexibilité sur marché du travail. Projet de budget de 1995 : réduction des dépenses publiques au total, hors charges de la dette, de 20%, privatisation partielle, augmentation d’impôts sur les entreprises, accise sur l’essence et le tabac. En parallèle démarche de communication collective et programme d’éducation publique pour sensibiliser au pb de la dette publique. è Bilan : déficits ont disparu avec les années 1997-­‐98, croissance est repartie (de 3,6% en moyenne de 1994 à 2003) et la qualité du service publique n’a pas souffert. L’horizon indépassable du déficit budgétaire Suède, Canada, Finlande, Danemark et Italie ont montré qu’il était possible consolider les finances publiques dans la durée sans dégrader la qualité du service public. Croissance grâce à des politiques structurelles et un soutien dans l’effort d’innovation (depuis 15 ans dépenses dans R&D de la Suède >3,5% / France 2%) et dans l’éducation supérieure. Ce sont les pays qui ont le mieux résisté à la crise de 2008 car ils avaient réussi à assainir les finances. Cdts susceptibles de favoriser l’efficacité des pol de consolidation budgétaire et réforme de l’Etat : -­‐ options macroéconomiques : prg de consolidation fiscale par la baisse des dépenses publiques, si possible dans un environnement de pol monétaire expansionniste mais ajustement monétaire impossible en zone euro -­‐ réorganisation énergique de l’Etat avec accroissement de la productivité -­‐ effort d’explication et de concertation en direction de l’opinion publique et des acteurs de la réforme ; la prise de risque politique suppose un véritable effort de communication. En France, au contraire : refus d’un réajustement monétaire, pas de modernisation des relations sociales, augmentation de la pression fiscale. Le poids des dépenses publiques dans le PIB en France (56% en 2011) est le plus élevé d’Europe. Les consolidations réalisées par les hausses d’impôts sont pénalisantes, car coûts bcp plus élevé en terme de croissance et d’emploi que lorsque diminution des dépenses publiques. Bilan de l’épisode de consolidation budgétaire français : seulement baisse de 4,7% du déficit public, quasi stagnation du chômage. Lorsque consolidation par réduction des dépenses publiques, on observe un soutien de la consommation par les ménages et une remontée de l’investissement des entreprises. Le bilan des années 90 est inquiétant car pas de pol structurelles pour restaurer la compétitivité de l’appareil économique français, ni pour pol de croissance potentielle. à perte de parts de marché et désindustrialisation, d’où situation très fragile. Chp3 : comment la France a sacrifié sa compétitivité La France sans usines gagne chaque jour du terrain Entre 2007 et 2011, production automobile française a chuté de 24%, production de voitures particulières a été divisée par deux. Raisons : marché européen en berne et outils de production surdimensionné. Creusement des écarts de compétitivité du fait d’un manque de flexibilité et du coût de travail en France et aussi choix stratégique hasardeux (concentration sur le milieu de gamme). La Rentabilité des constructeurs français est passée à 1% en 2012 d’après Euler Hermes (7,5% pour l’Allemagne). Pas seulement automobile, toute l’industrie est touchée. 2012 : d’après l’Observatoire Trendeo : 266 fermetures, 42% de plus qu’en 2011. Les capacités de production en France ont progressé de 10% seulement depuis 1995 (35% en Allemagne). La valeur ajoutée nationale est de 12,5% en 2011 (15è place parmi les 17 pays de la zone euro). L’emploi industriel a perdu environ 2millions de postes en 30 ans. Prolifération de friches industrielles, déficit de l’industrie manufacturière. En 2012 : déficit de 67 milliards d’euros pour la balance commerciale française. Alors que l’excédent allemand est passe de 100 à 300 milliards entre 1995 et 2011. è Diminution de la part de marché de la France dans le commerce mondial. Disparition de secteurs industriels entiers. L’industrie a perdu 500 000 postes en 10 ans. Importance de l’industrie car activité structurante : nourrit développement du secteur des services aux entreprises + tire l’innovation + soutient le commerce extérieur. L’irruption des pays émergents : un choc de compétitivité sans précédent. Grand bouleversement. 1998 la Chine ne représente que 3,5% du commerce mondial, en 2013 : 15%. Avec Inde, Corée, Thaïlande et Brésil : « réémergence » des pays du Sud et de l’Est à bouleversement de la « hiérarchie des places » et d’après l’économiste Angus Maddison, cela annonce un « grand croisement » vers 2025. Les économies dites « émergentes » représentaient déjà l’essentiel du PIB mondial jusqu’au debut du XIXè. Véritable choc de compétitivité. « Grande illusion » des pays occidentaux, qui étaient censés se spécialiser aux deux extrémités du spectre de la valeur ajoutée, pdt que développement des produits industriels dans les pays émergents. Conséquences : malgré mouvement de réindustrialisation, baisse du niveau de qualification et de la qualité des emplois, chômage et baisse du pouvoir d’achat. La désindustrialisation implique un déficit extérieur commercial chronique, d’où augmentation endémique de l’endettement extérieur -­‐> risques de crises. Seule réponse possible : montée en gamme et différenciation des produits. Mais en France : abandon de terrains sur des secteurs de pointe comme l’électronique. Les produits français sont bien trop chers… Constat : amaigrissement des marges bénéficiaires, notamment dans l’industrie. Ainsi prix de la valeur ajouté dans le secteur manufacturier a décroché en 2002 et baisse de 8% en 10 ans. (augmentation de 13% en Allemagne). Facteurs : -­‐ coûts de production : rapport de Louis Gallois remis au gouvernement Ayrault montre que les coûts sont liées aux niveaux des coûts salariaux. Salaire horaire avec charges sociales et de 35,30 en 2011 (le plus élevé des grands pays européens) + prise en compte du niveau de gamme pour mesurer cet handicap -­‐ rigidité des coûts salariaux : salaire minimum élevé + pas d’ajustement des salaires réels en fonction de la situation économique, ni de celle du marché du travail. Alors que baisse des salaires dans les autres pays, le salaire réel par tête continue à augmenter en France. absence d’ajustement à pèse sur les profits des entreprises, donc sur la compétitivité du pays avec tunnel de sous investissements et de chômage. Salaire horaire hors charges sociales identique entre France et Allemagne mais avec charges, de 15% plus élevé en France. Choix de pas d’ajustement nuit à la compétitivité éco du pays et donc aux niveaux de vie des citoyens. Idée d’un choc de compétitivité, càd d’un transfert de la charge du financement de la protection sociale des entreprises vers d’autres impôts. But : stimuler la croissance en améliorant la compétitivité des secteurs exposés à la concurrence étrangère. … et le Made In France insuffisamment innovant Restauration de la compétitivité française passe par un effort durable de recherche et développement, d’innovation, d’éducation et de créativité. à négligé par les gouvernements. Restauration des marges passe aussi par augmentation du prix de vente, or niveau de gamme de la production industrielle française est « médiocre » (milieu de gamme)à indicateur de l’élasticité-­‐prix des exportations montre que si augmentation des prix, les ventes de la France à l’étranger sont immédiatement fragilisées. Défendre les exportations nécessite donc de baisser les prix à on sacrifie les marges. En 2012, le profit représentaient 11% du PIB en Allemagne, 6% en France. Donc peu d’investissements d’avenir : PME asphyxiées ou rachetées par les grands groupes qd innovantes. è Pb du coût du travail + déficit d’innovation (//cercle vertueux de l’innovation) Sous investissement en R&D : budget à peine supérieur à 2% du PIB(50 milliards) et diminution du ratio en France dans les dix dernières années. Seulement 5 groupes français dans les cent plus gros investisseurs mondiaux en R&D. De plus l’effort d’innovation est concentré sur une poignée de filières donc ne permet pas de faire monter en gamme l’ensemble de l’industrie. Pr croissance, l’innovation doit être présente partout, or en France absente. Exemple de la petite tablette QOOQ made in France. Maintien d’une présence française dans le secteur stratégique de la tablette pr des raisons éco mais aussi pol et cult : l’exception culturelle française ne peut se maintenir si elle n’utilise pas les autres canaux de distribution. « La France ne produit plus de grandes entreprises innovantes depuis 40 ans ». Pas d’écosystème innovant (attractivité, recherche, matière grise, système éducatif, investisseurs, administrations) + absence d’une pol de long terme qui s’appuierait sur stabilité fiscale à incapacité à concevoir une approche ciblée. Et ratés du système de financement. Responsabilité des entreprises car ne prennent pas assez appui sur l’innovation pour imaginer nouveaux produits/services. Pas assez de progrès technique et d’innovation de rupture. A dépense de R&D presque équivalente, l’Allemagne dépose presque deux fois plus de brevets triadiques que la France. En France, le progrès technique est en panne sèche Difficile de mobiliser le « travail » (3 millions de chômeurs) et le « capital ». Seule solution : l’augmentation de la productivité globale des facteurs (PGF), càd progrès technique. Or pas de progression de la PGF depuis millieu années 2000. Le niveau de gamme de la prod française décroche et mitage du tissu industriel à défaillance liée à l’insuffisance de l’investissement et de l’accumulation du capital -­‐> ne stimule ne l’offre, ni la demande. « perte en qualité » du capital en France : la stagnation du PGF en France/augmentation de 1% par an en Allemagne est expliqué par la dotation de biens d’équipement complexes en Allemagne. Dégradation du système éducatif (enquête PISA de l’OCDE) : 22è rang pour compréhension de l’écrit et 26è pour culture scientifique, derrière le Japon, le Canada ou l’Allemagne. à Plombe la compétitivité, la France n’est plus dans le groupe des 20 nations les plus compétitives. Thèse de Robert Gordon en 2012 selon laquelle les trois révolutions industrielles auraient été des évènements extraordinaires. Ajd freins à la productivité future des Etats-­‐Unis : démographie moins nombreuse, niveau d’éducation, délocalisation, dette… « fantaisie provocatrice » ? à on voit que baisse tendancielle de la productivité depuis 40ans, plus difficile de repousser la frontière technologique. Comment faire dès lors que la productivité ne progresse plus ? Pertes dues à la dégradation de la compétitivité, au freinage des gains de productivité et à la stagnation de progrès technique en France. Réponse à cette question économique fut une réponse financière : le surendettement. Les pol monétaires, via le crédit, donne un coup de fouet artificiel à la croissance mondiale. Episode d’« inondation monétaire » pour soutenir la croissance -­‐> participation des banque centrale. Augmentation du crédit aux entreprises, liée à la bulle internet et à l’explosion des fusions-­‐acquisitions + Progression de 10 à 15% des crédits aux ménages, liée à la bulle immobilière. Conviction que pb éco peut être résolu par la mise à contribution du budget de l’Etat. Mais pol monétaire européenne ne règle aucun pb structurel. Ainsi l’augmentation de l’endettement des entreprises a dopé la croissance jusqu’en 2007. Les investisseurs sont sensibles aux effets favorables des pol monétaires expansionnistes mais savent que ne résout aucun pb structurel. Le redressement industriel des EU doit davantage à l’économie réelle qu’à la politique monétaire. L’ « inondation financière » impuissante à traiter les pb structurels de l’économie Exigences déraisonnables de rendement sur fonds propres ont incité les entreprises non financières à négliger les investissements sur long terme. Politique de dividendes : arbitrage entre actionnaires et investissements au profit des actionnaires. Entre 2000 et 2007, pour le CAC 40 les profits après dividendes n’ont augmenté que de 10% et investissements en baisse de 23%. Elles ont aussi incité toutes les entreprises à s’endetter, à privilégier la croissance externe (expériences de fusion-­‐acquisition), plutôt qu’une croissance organique plus solide à long terme à faible croissance potentielle par insuffisance de l’offre et de la demande. Les politiques monétaires qui inondent le marché de liquidités organisent l’instabilité financière : risque de nourrir la création de bulles ou des phénomènes de fuite devant la monnaie (chute du taux de change, retrait des dépôts…). à Dangereux pour la solidité et la résistance du tissu social. Dégradation de la situation sociale : explosion des inégalités, progression de la précarité… L’Allemagne de Schröder à contre-­‐courant Allemagne de G. Schröder a dopé la compétitivité de son économie en élevant son niveau de gamme, en desserrant l’étau des cotisations sociales et les transférant sur d’autres impôts et en baissant le salaire dans les services. Or l’industrie consomme bcp de services, d’où un creusement des coûts de production entre la France et l’Allemagne, en plus du recours à l’outsourcing vers les pays émergents qui permet de réduire le prix des composants importés. à avantage de compétitivité-­‐coût pour l’Allemagne. Exemple de la construction automobile : entre 2005 et 2011prod automobile allemande a progressé de 17% /diminution de 35% en France. Balance commerciale française du secteur déficitaire de 5 milliards d’euros en 2011/excédentaire de 100 milliards pour l’Allemagne. All : 19,5% du marché en 2010, premier exportateur mondial de l’industrie économique / France le 6ème. Raisons : -­‐ Stratégie de montée en gamme de l’Allemagne dès le début des années 90. Ainsi positionnement en milieu de gamme mais l’All fait la différence sur le haut de gamme. -­‐ Progression plus contenue du coût du travail (culture et système de cogestion) : flexibilité de la durée du travail + politiques salariales pour faire face à la baisse de production (déréglementation du marché du traval, comme avec les lois Hartz). -­‐ Politiques d’externalisation de la production (Rep Tchèque et Pologne) permettant une pol de qualité et d’imge avec des coûts de production plus ajustés. / En France externalisation de la totalité de la production de certains modèles vers Europe de l’Est< ; Simultanéité dette élevée + taux de croissance potentielle faible -­‐> piège car la réduction des déficits publics et la stabilisation des dettes publiques est difficile du fait de la faiblesse de la croissance potentielle + nouveau recul de l’investissement et de la croissance potentielle : « debt overhang ». Pb structurels de la compétitivité de l’économie française n’ont pas été résolu par les pol macroéconomiques. Modestes tentatives de la Révision générale des politiques publiques. Chp4 : En finir avec la malédiction française La France creuse l’écart, mais dans le mauvais sens En 2013 en France : croissance en berne, progression du chômage, balance commerciale déficitaire, dette publique proche de 100% du PIB. Pourtant niveau des taux d’intérêt sur la dette de l’Etat français reste particulièrement modeste. Car même si dégradation lente de l’éco française, inquiétude des investisseurs est focalisée sur la crise italienne et espagnole. Pb structurels en France persistent alors qu’ils sont traités dans le reste de l’Europe. Mise en œuvre en Espagne de réformes structurelles : modernisation du syst financier, loi de « transparence » sur la gestion des administrations publiques, réforme du secteur de l’énergie, réforme des retraites… En 2012, gvt Rajoy met en place une réforme du marché du travail pour lutter contre l’explosion du chômage (fin 2011 : 22,85 de la pop active). En Italie : réforme du marché du travail pour soutenir la productivité, la croissance et l’emploi (recours à l’apprentissage, favorisation de l’emploi stable) et réforme des retraites pour économies de la Sécu et coupes dans les dépenses publiques. Depuis 1998 en France le coût salarial unitaire a augmenté de 33%, profits des entreprises sont tombés à 7% (11% en All), faibles gains de productivité et désindustrialisation. Chômage structurel : une exception française peu enviable Depuis 1970 : envolée du chômage structurel, càd du chômage que la stimulation de la demande ne peut pas réduire, avec une augmentation de 6 points. Il est lié à : -­‐
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l’augmentation de la pression fiscale (augmente le coût du travail) freinage des gains de productivité (baisse de l’offre) hausse du salaire minimum ou des revenus de remplacement (réduit la demande de travail) Quand le vieux fond paléo-­‐étatiste français fait des ravages dans le lycée Si croissance future faible : seul un faible niveau d’endettement supportable, difficultés pour financer effets du vieillissement, délocalisation de l’épargne (donc recul des capacités de production). Reconquérir la compétitivité = mettre en place une politique de l’offre. à politiquement difficile car mauvaise image des entreprises dans l’opinion. L’Institut de recherche économique et fiscale a montré la faiblesse de la place réservée à l’économie de marché, l’entreprise et l’entrepreneur dans les manuels d’économie du lycée. Les prg scolaires nourrissent l’idée que l’Etat est l’acteur central de l’économie à il faut « corriger ce lourd handicap culturel » et mettre en place une politique de redressement économique. Situation catastrophique car les perspectives se dégradent au niveau mondial. Toute politique de l’offre (déformation du partage des revenus en faveur des profits, d’une fiscalité favorable aux entreprises ou d’une réduction des obstacles au licenciement) affecte dans un premier temps négativement la demande et alimente le chômage car baisse des dépenses et de l’emploi public. Il faut attendre 3 à 5 ans avant que cette politique ne donne des résultats sur l’investissement, l’emploi, l’accumulation des capacités de production et sur les parts de marché. à réticence des H pol à sacrifier leur avenir électoral. Comme une hirondelle, un Gallois ne fait pas le printemps… 2012 : rapport Gallois -­‐> mesures pour restaurer des cdts de financement des entreprises favorables à l’investissement et pour promouvoir la montée en gamme de la production. Allègement de la fiscalité des entreprises par un « crédit d’impôt » (financé par hausse de la TVA et création d’une taxe environnementale et réduction des dépenses des administrations publiques). Desserrement de la contrainte financière est une cdt nécessaire mais pas suffisante : recul de l’investissement peut se poursuivre donc perspectives d’emploi floues. Limites : projet de réduire la taxation des profits des entreprises en fonction de leur masse salariale. Certes pol de l’offre mais risques : -­‐ ne devrait pas aider modernisation de l’industrie française, pas forcément interpréter comme une baisse du coût salarial donc pas de répercutions positive sur l’emploi. -­‐ Effort modeste : 4,4 milliards d’euros pour l’industrie, alors que 40 à 50milliards minimum nécessaires. -­‐ Autres pb structurels ne sont pas résolus, tel que la défaillance du système éducatif et les règlementations dissuadant l’investissement. Nécessité d’un changement culturel profond car contexte pol et social rétif à un « tournant ». Mise en valeurs d’ « atouts » qui peuvent au final apparaître comme des handicaps à long terme : -­‐ comme la résistance de la consommation française mais reflet de retard français en matière de consolidation budgétaire et d’évolution du partage des revenus, ainsi que de la rigidité du marché du travail -­‐ faible niveau d’endettement des entreprises mais ne reflète pas un niveau élevé d’autofinancement. Les élites françaises ont toujours préféré Keynes à Schumpeter En France la défense du consommateur prime sur celle des producteurs. Nécessité d’une pol de défense du consommateur lorsque profitabilité des entreprises est inutilement élevée et ne finance pas de nvx investissements/nécessité d’une pol de l’offre lorsque la compétitivité et la profitabilité des entreprises se dégradent. à dépasser vision du court terme. L’ex allemand illustre que le soutien de l’offre à long terme stimule les salaires, l’emploi, l’investissement, les exportations et donc la demande et la croissance (même si à court terme affaibli la croissance et l’emploi). « Exception française » qui consiste à compter sur politique macroéco, plutôt que s’intéresser à éco réelle. Or inefficacité des pol monétaires pour trois raisons : -­‐ peu d’effet sur le crédit si pol de désendettement. -­‐ « zone euro » : si tx d’intérêt baissaient, les pays insolvables le resteraient. -­‐ Ne traite pas les pb structurels de l’éco réelle. Pol monétaire expansionniste a été utilisée dans les années 70, puis de 1995 à 2007, engendre catastrophes : inflation, crises financières et fuite devant la monnaie. Il n’y a pas de potion magique macroéconomique pour sortir de la crise Pas de solution miracle dans la réduction des déficits, politique mise en œuvre dans les critères de Maastrict ou en 2011 avec le « 6-­‐pack » (renforcit et élargit possibilité de sanctions qd dépassement d’un plafond de dépenses publiques). à Nécessaire mais pas suffisant. Les pol macroéconomiques discrétionnaires se sont révélées désastreuses. Années 1990 : forte hausse de la pression fiscale a entrainé faiblesse de l’investissement des entreprises et des gains de productivité. Pb de la réduction des déficits sans création de croissance potentielle. Nécessité d’une hiérarchisation des objectifs : ajustement budgétaire doit être étalé dans le temps et préserver les dépenses pour capital humain et innovation. Exemple espagnol : amélioration des déficits seulement due au recul des importations, dégradation des cdts de l’offre. à Aurait été préférable de mener d’abord une pol de l’offre, puis un pol de correction des déficits, pas les deux en même tps. Pol de correction rapide et simultanée des déficits -­‐> coup brutal à l’activité -­‐> pas de réduction des déficits. Situation de la zone euro (déficit public global modéré et excédent global d’épargne) et si mutualisation du risque -­‐> possible d’assumer déficit public à son niveau actuel, tout en préservant des taux d’intérêt faibles. Difficultés à prendre en compte les obj de long terme et d’engager des réformes structurelles pr moderniser l’Etat et créer les cdts de la croissance. La réforme du marché du travail, symbole du retour au réel Question du marché du travail. Dans les pays de l’OCDE : excès d’épargne des entreprises avec des profits très élevés et non investis et recul des salaires réels. Or au contraire en France aucune réaction des salaires réels au cycle économique ou à l’évolution du chômage + incapacité des administrations publiques à réaliser des gains de productivité (d’où fortes dépenses publiques/pression fiscale confiscatoire/qualité de services moyenne). à Nécessité d’une réforme du marché du travail, où lien entre évolution des salaires, taux de chômage et profits : souplesse et sécurité. Alors que dans tous grands pays occidentaux, chute du taux de profit est compensé par baisse du salaire réel, les facteurs probables de cette absence de flexibilité des salaires en France sont : -­‐ puissance syndicale ? mais taux de syndicalisation plus faible en France qu’au RU -­‐ comportement syndical : syndicats d’insiders (ne s’interessent qu’aux revenus des salariés ayant un emploi). Denis Olivennes met en évidence en 1994 la « préférence collective pour le chômage ». -­‐ salaire minimum élevé, d’où ajustement sur les salariés les plus précaires à Négociations qui portent à la fois sur le salaire et sur l’emploi sont les plus efficaces. Cas de l’Allemagne : multiplication des accords de flexibilité, grâce au système de cogestion (comité d’entreprise/salariés). Négociation sociale grâce à la puissance et la représentativité de syndicats -­‐> limite les dégâts sur le chômage mais maintien d’emplois précaires et de minijobs. En Allemagne la construction automobile semble faire office de laboratoire de la flexibilité : en 2012 accord sur la flexibilité du travail entre la direction de BMW et son comité d’entreprise avec usage des « comptes de tps de travail » (permet chute des ventes sans licenciement, ni pertes). En France : contrats de ce type au niveau mais proposition de Renault va plus loin. Son « pacte social » porte sur le coût du travail, la flexibilité, l’emploi et les avantages sociaux + accord de flexibilité pour ajuster travail et salaires à la conjecture en contrepartie du maintien de l’emploi + proprosition de mutualiser le back-­‐office de ses fonctions (plus de mobilité mais aussi préserve empliis et compétences). è Urgence de la situation de l’emploi en France impose de rompre avec le modèle social corporatiste et étatiste. Yann Algan et Pierre Cahuc ont souligné que ce modèle décourage l’embauche et nuit à l’esprit de solidarité et de confiance mutuelle -­‐> fragilise à long terme les intérêts des salariés. Conclusion Economie française = de moins en moins de croissance, de plus en plus de chômage et de déclassement, des biens de moins en moins différenciés donc exposés à la concurrence -­‐> sacrifice des prix et des marges, donc privés de moyens de moderniser. De plus pression fiscale liée à la hausse des dépenses publiques et aussi à l’absence de gains de productivité dans l’Etat. Appauvrissement de la France : réalité durable ou temporaire ? Exemple d’autres pays (Suède, Finlande, Canada, Allemagne) montre qu’il est possible de réformer et de s’adapter à la mondialisation. Réinvention des modèles nationaux : moderniser les structures économiques et sociales et faire évoluer la culture collective. Proposition de mesures : -­‐ modifier le mode de formation des salaires pour que leur évolution réagisse à la situation. (rigidité des salaires+bas niveau de gamme = dégradation du niveau de profit des entreprises et copacité d’investissement/modernisation) -­‐ mettre en place une pol d’amélioration de l’efficacité de l’Etat -­‐> moyen de mettre en place une réforme fiscale favorable à l’investissement et à l’emploi -­‐ réformer le système éducatif pour améliorer l’employabilité des jeunes et réduire leur précarisation. Baisse de niveau général, or tx de chômage inversement proportionnel au niveau d’éducation. -­‐ Cibler les obstacles au développement des entreprises et mettre un place un écosystème plus « business-­‐friendly » (en incitant à investir dans le capital des PME, en évitant que les PME les plus dynamiques soient rachetées par de grands groupes car lassitude face aux charges et à la bureaucratie) -­‐ Mettre en valeur une culture de l’innovation, de la science et des techniques (recherche fondamentale en sciences dures est touchée par un déclin de l’intérêt des élèves pour les sciences). Pièges à éviter : -­‐ il faut en finir avec le paléo-­‐keynésianisme. Seule la reprise de l’investissement, conquête de parts de marché, création d’emplois et réindustrialisation permet de favoriser durablement demande et pouvoir d’achat -­‐ Il n’y a pas de preuves macroéconomiques d’un pb de financement des entreprises françaises par les banques (recul de la distribution de crédit est du à la baisse de la demande de crédit) -­‐ Il ne faut pas se focaliser sur l’approfondissement général supposé des inégalités de revenus, mais s’intéresser au développement des inégalités entre « jeunes » et « seniors ». -­‐ Il ne faut pas débattre des risques liés au progrès scientifique et aux innovations technologiques en fonction de tabous et de peur mais sur la base d’expérimentations scientifiques. La France doit renouer un pacte entre les gouvernants et les citoyens pour le redressement et la modernisation ; réinventer un modèle français performant. A. Peyrefitte invente en 1995 la « société de confiance ». Or « éthos de confiance » favorise l’innovation, la mobilité, la compétition, l’initiative rationnelle et responsable à favoriserait passage du mode corporatiste et étatiste à un mode coopératif. La croissance ne peut renaitre qu’avec la mobilisation de tous.