Congrès de la Fédération wallonne des Secrétaires de CPAS le 26

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Congrès de la Fédération wallonne des Secrétaires de CPAS le 26
Allocution de Monsieur Denis MATHEN, Gouverneur de la province de Namur
Congrès de la Fédération wallonne des Secrétaires de CPAS – Anhée le 26/04/2012
Monsieur le Bourgmestre, Monsieur le Président de CPAS
Messieurs les Présidents régional et provincial,
Madame la Secrétaire,
Mesdames, Messieurs les secrétaires,
Merci Monsieur le Président de me donner l’occasion d’ouvrir ce congrès annuel des
Secrétaires de CPAS wallons, et me permettre aujourd’hui de m’adresser à vous,
avec notamment en ligne de mire la réforme du fonctionnement des pouvoirs locaux
et du rôle des grades légaux.
Merci également Monsieur le Bourgmestre de nous recevoir dans cette belle
commune de Anhée, qui à n’en pas douter constitue un des fleurons du tourisme en
province de Namur et qui reflète à l’envi les caractéristiques de cette dernière, axée
sur le tourisme vert ou d’affaires au Pays des Vallées, la mise en valeur du
patrimoine et du bâti, l’artisanat ou encore la gastronomie.
Venant des quatre coins de Wallonie, vous aurez pu constater par vous-même qu’il
ne s’agit ni de flagornerie, ni d’outrecuidance de ma part en évoquant ce territoire
géographiquement central qu’est ma belle province de Namur, dans un axe que
j’aime à rappeler « lotharingien », et auquel nous accordons aujourd’hui avec mes
collègues du Brabant wallon et du Luxembourg, ainsi que les présidents des
Collèges provinciaux, toutes nos attentions.
C’est un enjeu pour nous mais aussi, nous en avons la conviction, pour le
redéploiement wallon tout entier.
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Mesdames, Messieurs les Secrétaires,
Vous plus que quiconque savez que l'autorité locale constitue le tout premier maillon
de la grande chaîne du secteur public ; celui de la proximité et du contact permanent
avec le citoyen, en phase avec ses aspirations, ses souhaits, ses difficultés
quotidiennes aussi…
Symptôme plus que symbole d'une société en mutation, ce rapport au citoyen n'a
jamais cessé de faire évoluer l'indispensable management communal dont vous êtes
les principaux détenteurs, et dont la réforme, en cours depuis plusieurs années,
devrait certainement être effective dès après les échéances électorales de 2012, à
moins qu’elle n’aboutisse avant. L’adoption récente de nombreux textes en première
lecture du Gouvernement wallon pourrait le laisser penser.
Au risque de verser dans un propos stérile, je n’ai nullement ici l’intention de faire
l’apologie ou la dénégation de cette réforme ; nombre d’entre vous, notamment via la
voix des présidents de fédérations, ainsi que d’autres acteurs institutionnels (ou non)
ont pu s’exprimer pleinement à ce sujet.
Au-delà de la modernisation du statut, du changement de dénomination, des
revalorisations barémiques, de la promotion des fonctions managériales et des
contrats d’objectifs ; au-delà des nouvelles procédures de recrutement, de formation
et d’évaluation, avec pour cette dernière la crainte particulière mais légitime du
rapport aux organes politiques, -et c’est un ancien échevin des finances de la
capitale wallonne qui ose le dire, l'heure est me semble-t-il, plus que jamais, à la
recherche d'évidents et nécessaires partenariats entre toutes les autorités publiques.
Particulièrement avec les provinces et les gouverneurs, dans l'optique de
l’implémentation d’un nouveau schéma organisationnel tant des administrations
locales que provinciales qu’il nous faudra appréhender.
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Dans ce cadre, j'ai à cœur de maintenir plusieurs démarches et forums vis-à-vis des
« pouvoirs locaux », même si je préfère parler de « forces vives » au niveau local et
pour lesquelles j’avais d’ailleurs réservé un important chapitre dans ma mercuriale au
Conseil provincial du 17 février dernier.
Les Conférences des bourgmestres (élargie parfois à l’ensemble des collèges
communaux, et donc auxquelles participent aussi les présidents de CPAS) que
j’organise au minimum deux fois par an, participent de cette volonté de créer du lien,
mais aussi de la cohérence entre les niveaux de pouvoir. Il faut y voir de véritables
espaces privilégiés de réflexion et d'information, catalyseurs de démarches par une
approche transversale des thèmes abordés.
Plus que jamais au carrefour des institutions et donc des différents niveaux de
pouvoir, je me dois en tant que Gouverneur, et nous nous devons avec mes quatre
collègues wallons, au-delà de nos missions légales en matière de tutelle sur les
zones de police et CPAS (tutelle sur les CPAS qui représente le « plat de
résistance » de nos compétences régionales), ou en matière de planification
d’urgence locale, nous nous devons disais-je, d’accorder une écoute particulière aux
sensibilités locales et d’en être à maints égards une véritable courroie de
transmission.
Je m’en voudrais à ce stade de ne pas évoquer un type de grades légaux avec qui
les gouverneurs ont un lien organique et hiérarchique direct et étroit, que sont les
receveurs régionaux. D’aucuns auraient peut-être souhaité voir cette catégorie
sacrifiée sur l’autel de la soi-disant modernisation et de la gouvernance.
Je pense pourtant qu’il est important de pouvoir maintenir un corps de receveurs
sous l’autorité des gouverneurs, compte tenu de la concomitance de recettes
émargeant à plusieurs autorités (communes, zones de police, CPAS) dans le chef
d’un même receveur, de la souplesse dans leur gestion, mais aussi de la garantie de
l’indépendance de la ligne hiérarchique.
Cette ambivalence de fonction, à la fois de contrôle et de conseil, voire de relais, doit
être à mon sens mise à profit dans un rapport de ce que les plus ardents défenseurs
de la langue française appellent le « gagnant-gagnant ».
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C’est déjà dans cette optique que j’avais entamé, dès l’année passée, et dans la
foulée de mes visites aux 38 communes de la province, un « tour » des zones de
police locale. Elle est dans sa dernière ligne droite
Et voilà poindre le « scoop » de mon allocution d’aujourd’hui, si tant est qu’un
gouverneur puisse faire un scoop et si vous ne l’aviez déjà pressenti ; j’ai l’intention
en effet d’effectuer une visite de tous les CPAS en province de Namur dès après
l’installation de leurs conseils en 2013. Je sais que certains de mes collègues en font
autant, notamment dans le Luxembourg
Ce tour sera pour moi l’occasion de rencontrer les différents acteurs qui font vivre les
CPAS, de me rendre compte des réalités de terrain auxquelles vous êtes confrontés,
qu’il s’agisse de dossiers ou de projets d’action sociale à proprement parler, ou de
questions administratives et de gouvernance inhérentes à vos fonctions.
Ce sera certainement l’occasion également de constater in situ les premiers effets de
la réforme pour les désormais directeurs généraux des centres publics d’action
sociale.
Les enjeux et les défis futurs ne sont pas minces pour ces fonctions que vous
occupez, qui se voudront encore optimisées et toujours plus orientées vers la
performance, les nouvelles techniques de management ou la gestion sans cesse
améliorée et renouvelée des ressources humaines.
« Ressources » et « humaines », voilà bien un substantif et un adjectif qui vous
siéent à merveille quand on connaît toutes les dimensions que recouvrent vos
champs d’actions, les valeurs véhiculées et les contacts de proximité que vous
pouvez avoir.
Le sociologue et anthropologue Gustave Le Bon disait : « La compétence sans
autorité est aussi impuissante que l’autorité sans compétence. »
Je crois comme lui que c’est de la convergence des talents et de la compréhension
mutuelle, mais aussi de la flexibilité et de la confiance partagée, que naissent les
plus belles réponses aux enjeux sociétaux.
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Je vous souhaite donc un Congrès riche et passionnant, et pour ceux qui la
connaissent moins…bonne découverte de ma province.
Merci de votre attention.
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