*DOSSIER : LA VILLE SE RECONSTRUIT SUR ELLE-MÊME
Transcription
*DOSSIER : LA VILLE SE RECONSTRUIT SUR ELLE-MÊME
M AI 2 0 1 3 * STR UCT URE S LE M AG A Z I N E DU G R O U P E OSMOS * DOSSI ER : LA VILLE SE RECONST RUIT SU R ELLE-MÊME 6 La sécurité des structures ACTU A LITÉS 15 EN T RET IENS > LE BÂTIMENT CAPTEUR : SÉCURISER LA VILLE EN MUTATION > RUDY RICCIOTTI, L’ARCHITECTURE DANS LA VILLE DE DEMAIN > PARTENARIAT GAGNANT AVEC SPIE BATIGNOLLES POUR RFF > ERIC ALAUZET, DÉPUTÉ DU DOUBS LA VILLE DURABLE 16 DOSSIER > LA VILLE SE RECONSTRUIT SUR ELLE-MÊME 24 F O CUS > CHRISTOPHE PAGÈS, DIRECTEUR DÉPARTEMENT CONSTRUCTION RISQUES TECHNIQUES & IMMOBILIER CHEZ MARSH > LE POINT COMMUN ENTRE APPLE ET OSMOS ? www.osmos-group.com SOMMAIRE ÉDITO ÉDITO > M. Bernard Hodac, Président et fondateur du groupe OSMOS // P.3 LA VILLE, UNE RÉVOLUTION PERMANENTE 6 ACTUALITÉS > Tour du monde des projets // P.4 > Sur le terrain : Tramway de Tours : Partenariat gagnant avec Spie Batignolles pour RFF // P.8 > Dernière minute : Effondrement aux USA // P.30 > Zoom : Structurae.de // P.34 GROUPE > Le Bâtiment Capteur : sécuriser la ville en mutation // P.6 > La Tour Europe // P.7 > La Tour Areva // P.10 > Protéger l’intégrité de votre bien immobilier // P.12 > Éolienne Enercon // P.21 > Musée des Plans-Reliefs // P.22 > Constructions avec OSMOS, Constructions sans surprises // P.31 > Sélection de nos meilleurs moments // P.32 > Avant-première : Le Détecteur de Désordres Structurels et le module SMS // P.35 LE BÂTIMENT CAPTEUR : SÉCURISER LA VILLE EN MUTATION Jusqu’au XIXème siècle, les moyens techniques étant limités, les villes se sont construites sur des principes pragmatiques. De nos jours, on admet que la Grande Bibliothèque avec ses dizaines de millions d’ouvrages soit implantée en bord de Seine, très en-dessous du niveau du fleuve, ou que le Ministère des Finances se termine par une arche plongeant dans la Seine. Parallèlement, les techniques continuent à évoluer et sont poussées audelà des règlements et des expériences acquises. Ce progrès urbain reste maîtrisé grâce à un accompagnement de projet et une connaissance qui continue à évoluer « hors-règlement ». La technologie OSMOS fait partie intégrante de cette démarche d’accompagnement et d’acquisition d’expérience. Ainsi, elle contribue autant à permettre les avancées audacieuses du présent qu’à pérenniser les constructions du passé, ambitieuses dans le contexte d’origine ou usées par le temps. Entre les deux, la masse infinie des constructions aux audaces non-apparentes et des bâtiments courants confrontés à tous les imprévus, doit être, elle aussi, maîtrisée au même titre. 16 ENTRETIENS > Rudy Ricciotti - Architecte // P.15 > Eric Alauzet - Député du Doubs // P.20 > Bernard Gauducheau - Maire de Vanves // P.26 DOSSIER : LA VILLE SE RECONSTRUIT SUR ELLE-MÊME DOSSIER > La ville se reconstruit sur elle-même // P.16 FOCUS > Métier : Christophe Pagès, Directeur Département Construction Risques Techniques & Immobilier chez Marsh // P.24 > Campus Evergreen, l’assurance d’un chantier sans risque // P.25 > International : Le point commun entre Apple et OSMOS ? L’innovation... et le yacht de Steve Jobs // P.28 ENVIE D’EN SAVOIR + ÇA CONTINUE SUR INTERNET Avec les évènements de ces dernières semaines, de l’effondrement d’un immeuble à Reims à celui du Bangladesh qui a occasionné plus d’un millier de victimes, la sécurité des structures dans la ville est plus que jamais au cœur du débat public. Les autorités se sont emparées du sujet, dans un contexte où l’urbain devient la norme et les ambitions architecturales sont en pleine frénésie. Cette reconstruction de la ville sur elle-même est en effet porteuse de risques mal estimés voire ignorés sur les structures qui font notre quotidien. 28 Avec ce nouveau numéro de STRUCTURES, nous avons souhaité mettre en valeur cette ville, qui ne cesse de croître, porteuse d’avenir mais aussi de mutations et de risques qui nous concernent tous. C’est pourquoi nous avons souhaité enrichir le débat par des témoignages d’élus, d’architectes, d’acteurs de l’assurance, et par la vision de nos clients et partenaires. Ville à risque, ville de demain, ville durable… autant de facettes de l’urbanisme décryptées par ces experts du domaine construit. Nous les remercions tous chaleureusement pour leur contribution enthousiaste, qui montre bien que la sécurité des structures est plus que jamais un enjeu partagé et une priorité pour le bien-être de tous. Bernard Hodac, Président et fondateur du Groupe OSMOS. FOCUS INTERNATIONAL: LE POINT COMMUN ENTRE APPLE ET OSMOS ? L’INNOVATION... ET LE YACHT DE STEVE JOBS osmos-group.com/fr/telechargements/com-presse Scanner ce QR Code pour avoir accès aux dernières publications du groupe. Rédactrice en Chef : Margaux Roux [email protected] Responsable de création : Hugo Fultot [email protected] S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE STRUCTURES MAI 2013 REMERCIEMENTS Rudy Ricciotti, Eric Alauzet, Bernard Gauducheau, Christophe Pagès, Jean-François Goutorbe, Monique Chaponneaux, Pierre Garin, Bram Jongepier, Olli-Pekka Aalto. La sécurité des structures synnov.org/synnov/nos-objectifs Bernard Hodac est également président du Synnov le syndicat de l’innovation technologique. MAI 2013 3 ACTUALITÉS TOUR DU MONDE VIADUC DE ZUIDPOORT UNIVERSITÉ D’ALCOBENDAS ROOSENDAAL PAYS-BAS SUIVI DU TRAFIC MA DRID, ESPAGNE SUIVI D’UN ÉTABLISSEMENT PUBLIC Le viaduc de Zuidpoort, construit en béton précontraint, est actuellement soumis à de fortes charges notamment lors du passage de poids lourds. Pour qu’il puisse continuer à être exploité, le pont a fait l’objet d’une analyse précise. Des Cordes Optiques OSMOS, installées sur les structures, ont ainsi enregistré en continu les déformations de l’ouvrage, et un test de chargement a été réalisé par les équipes d’OSMOS. Le système de monitoring a pu mettre en évidence une relation entre le passage de poids lourds et l’apparition de déformations spécifiques, et ainsi permettre de prendre les mesures appropriées à la continuité du trafic routier en toute sécurité. À Alcobendas, ville située au nord de la capitale espagnole, une nouvelle université est en construction. Depuis l’exécution de la structure, l’apparition de fissures a été observée dans quelques éléments structurels. Ces fissures sont l’objet de sollicitations dues au bâtiment propre, mais aussi aux conditions météorologiques. La structure de l’Université risquant des écroulements, des inclinaisons et des déformations excessives, le groupe OSMOS a été chargé de confirmer l’intégrité structurelle et étudier l’évolution des déformations. Étant donné la fissuration précoce de la structure, plusieurs paramètres sont surveillés avec attention pour assurer la sécurité des intervenants et des futurs étudiants. GRAND PALAIS PORT DE ZEEBRUGGE, BELGIQ UE ACCOMPAGNEMENT DE TRAVAUX DE MAINTENANCE PARIS, FRANCE SURVEILLANCE DURANT LES TRAVAUX Après la Nef, c’est la loggia Nord qui a été rénovée dans le cadre du vaste programme de rénovation du Grand Palais. Particulièrement remarquable par son sol en mosaïques de marbre dans lesquelles s’inscrivent des dalles de verre, la loggia Nord est un espace destiné aux visiteurs. Par principe de précaution, il a été fait appel à OSMOS pour en vérifier l’exploitation en toute sécurité. Un test de chargement a été réalisé au mois de janvier dernier, avec pour critères de mesure l’amplitude des déformations sur l’ensemble des points instrumentés, et la détection précoce de tout phénomène anormal. Grâce à la précision des Cordes Optiques, le test de chargement est allé au-delà des prévisions, concluant positivement à une grande capacité de portance de la loggia : le plancher supporte 589.75 Kg / m² et les dalles de verre 400 Kg / m². Tous les niveaux de la loggia sont en capacité d’accueillir les visiteurs tout en assurant leur sécurité. BIBLIOTHÈQUE DE L’UNIVERSITÉ RYERSON TO RONTO, CANADA SUIVI DES EFFE TS SUR LA STRUCTURE MITOYENNE Réalisée dans le prolongement de l’Université, la construction de la nouvelle bibliothèque peut avoir des effets indésirables sur le bâtiment existant. Son bon comportement est ainsi surveillé par Corde Optique, assurant au constructeur, EllisDon, une poursuite du chantier sans risques pour les usagers de l’Université et les ouvriers. La collaboration avec OSMOS Canada lui donne également la possibilité d’éviter tout litige en arrêtant les travaux avant l’apparition de dommage visible. S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE ÉCLUSE DE ZEEBRUGGE IMMEUBLE DE BUREAU BANQUE NATIXIS PARIS, FRANCE ESSAI DE CH ARGEMENT 4 OSMOS DES PROJETS La sécurité des structures Un site de bureaux est en cours d’aménagement pour Natixis à partir d’un bâtiment de huit étages et d’un parking de deux étages avec une structure poteaux / poutres. Le constructeur avait prévu de démolir certains éléments de la structure existante pendant les travaux, ce qui pouvait générer des problèmes de chargement pour le bâtiment. Pour être sûr que ces démolitions n’aient pas d’impact, le constructeur a fait appel aux Cordes Optiques OSMOS pour surveiller en temps réel les travaux et assurer la sécurité des intervenants. Les données récoltées montrent une bonne stabilité de la structure et une bonne répartition des charges dans le bâtiment pendant la phase de travaux. La technologie OSMOS permet de surveiller en temps réel les déformations du bâtiment et d’assurer la sécurité des intervenants. Ainsi, le constructeur est en mesure de prendre les décisions adéquates telles qu’une évacuation du site en cas de problème. Le port de Zeebrugge, situé sur le littoral de la Mer du Nord en Belgique, est l’un des plus importants d’Europe. Son accessibilité aux eaux profondes, sa proximité avec le Pas-de-Calais et l’Angleterre, ainsi que ses connexions fluviales, ferroviaires et autoroutières l’ont rendu indispensable aux échanges commerciaux européens. Ce noyau économique est relié à Bruges par des canaux équipés d’écluses permettant de les rendre navigables. OSMOS Benelux a eu pour mission d’installer des Cordes Optiques subaquatiques sur l’une d’elle afin de mesurer les déformations de ses parois pendant des travaux de dragage des sédiments. HÔTEL DE VILLE - BAKOU AZ ERBAÏDJAN SURVEILLANCE DU DÉPLACEMENT DE LA STRUCTURE À Bakou, en Azerbaïdjan, le quartier historique est actuellement en rénovation complète. De nombreuses vieilles constructions ont été démolies pour faire place à des bâtiments plus modernes. Cependant, quelques constructions importantes ont été épargnées, dont l’ancien Hôtel de Ville. Construit il y a un siècle, le bâtiment doit faire l’objet de travaux de rénovation et être déplacé. BIM Systems, sous-affilié d’OSMOS Benelux, a été chargé de mesurer les déformations différentielles pour confirmer si l’opération de déplacement est exécutée sans endommager le monument historique. Les phases suivantes de restauration et de repositionnement du bâtiment seront également surveillées par les capteurs OSMOS. osmos-group.com/fr/services/references Extraits des références des clients d’OSMOS. MAI 2013 5 BÂTIMENT CAPTEUR : SÉCURISER * P ARCE QUE LA VILLE SE RECONSTRUIT SUR ELLE-MÊME, DES SOLUTIONS DOIVENT ÊTRE DÉVELOPPÉES POUR QUE CETTE RECONSTRUCTION PERPÉTUELLE SE FASSE DE FAÇON HARMONIEUSE. OSMOS PROPOSE UNE OPPORTUNITÉ DE SÉCURISER CES ÉVOLUTIONS : LE BÂTIMENT CAPTEUR. LA VILLE EN MUTATION QU’EST CE QU’UN BÂTIMENT CAPTEUR ? Lors de la construction d’un bâtiment, les préoccupations du maître d’ouvrage sont naturellement centrées sur le bâtiment lui-même. Ainsi, toute anomalie qui apparaît fait l’objet d’une analyse éventuelle aboutissant en général à la détermination des causes. Elles peuvent être internes (poids du bâtiment, surcharges, effets liés à l’exploitation), externes (effets climatiques, sismiques, provenant du sol, de la surface, etc.) ou liées aux évolutions propres du bâtiment (vieillissement, modifications liées à l’exploitation). Or, un bâtiment subit à 90% des problèmes constatés viennent du sol, ce qui les rend difficiles à surveiller et donc à anticiper. Seul un dispositif permettant une veille permanente de toutes les sollicitations permettrait de prémunir les bâtiments des agressions extérieures. CAPTER LES ANOMALIES AVANT L’HEURE C’est en réponse à ce besoin que le concept de bâtiment capteur est né. Il s’agit d’un bâtiment dont les structures porteuses sont équipées de capteurs permettant de suivre les effets de l’environnement du bâtiment sur lui-même. Il suffit de 4 capteurs en moyenne, installés sur les 4 éléments porteurs verticaux de la structure. Le concept s’applique à des bâtiments à priori intègres, mais soumis à un environnement potentiellement porteur de complications. Équipé d’un dispositif délivrant une information synthétisant toutes les origines de sollicitations, le bâtiment capteur permet d’anticiper les anomalies potentielles. Cette veille permanente constitue en quelque sorte le « carnet de santé » du bâtiment. OSMOS, LA SOLUTION PRÉCISE ET FIABLE Dans l’état actuel du marché, il apparaît que seule la technologie OSMOS, ayant été conçue et développée sur la durée, soit capable de proposer cette solution. En effet, la sensibilité et la synchronisation des technologies OSMOS permettent de transformer le bâtiment en capteur des contraintes de son environnement et à travers ce concept original, d’améliorer la maîtrise des risques affectant le bâtiment. Le dispositif est sensible, précis, fiable, non-parasitable, durable à l’échelle pluridécennale et ne nécessite pas une instrumentation importante : un échantillonnage réduit de lignes de détection permet de transformer le bâtiment en capteur de son environnement. OSMOS offre ainsi aujourd’hui une solution au prix attractif, à l’exploitation maîtrisée et pérenne, à l’entretien simple et peu coûteux et dont les résultats sont accessibles à tous les niveaux de compétence, allant du grand public à l’expertise. 6 S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE La sécurité des structures LA TOUR EUROPE : BÂTIMENT CAPTEUR La Défense est un bon exemple de l’opportunité du concept de bâtiment capteur. La Tour Europe, la Tour Chartis, la Tour Areva ainsi que les Collines de l’Arche sont équipées des technologies OSMOS, permettant une veille à la fois des structures, mais aussi de leur environnement. La synthèse des informations propres à un bâtiment croisée en temps réel avec celle des autres structures surveillées permet de lier l’ensemble des informations en un véritable « réseau ». Cette veille partagée et complémentaire a pour effet d’étendre la surveillance non plus à une structure mais à un espace géographique, et de le prémunir contre d’éventuelles anomalies ou incidents. Concernant la Défense, la solution OSMOS permet de s’assurer que le parvis supporte la charge nécessaire à son exploitation, ou encore d’anticiper des problèmes liés à la construction d’une Tour ou d’un parking supplémentaires. Le concept de bâtiment capteur permet donc à un espace donné de vivre en harmonie, et de protéger son propre écosystème des aléas de son évolution. Photographie : Bruno CUSA MAI 2013 7 SUR LE TERRAIN Travaux et tests de renforcement ou prévention des risques Partenariat gagnant avec Spie Batignolles pour RFF * D ANS LE CADRE DU PROJET DE TRAMWAY A TOURS, OSMOS A COLLABORÉ AVEC SPIE BATIGNOLLES AFIN DE VÉRIFIER LA SOLIDITÉ D’UN PONT SUR LA LIGNE EN CONSTRUCTION. LE SUIVI DES TESTS PAR CORDES OPTIQUES A PERMIS DE VALIDER L’EXPLOITATION SÉCURISÉE DE L’OUVRAGE. RFF ŒUVRE POUR « UN ACCÈS AUX TRAINS, AUX TERRITOIRES ET AUX VILLES TOUJOURS PLUS SÛR, PERFORMANT, INNOVANT ET DURABLE. » A l’occasion d’un vaste plan d’aménagement du territoire, la ville de Tours a lancé plusieurs projets d’envergure pour le bien-être de ses habitants, dont celui de l’équipement de la ville d’une ligne de tramway. des quartiers relevant de la politique de la ville. Ainsi, le tramway de Tours sera mis en circulation à partir de septembre 2013. La première ligne de l’agglomération tourangelle est actuellement en construction, dont le Visuel 3D - 2010 - crédit photo : Alstom Transport/SITCAT TRAMWAY DE TOURS Le pont a tout d’abord été renforcé par Spie Batignolles, opérateur global du bâtiment et des travaux publics, grâce à des câbles dits « de précontrainte », équipements spécialisés dans le renforcement des ouvrages d’art en béton, greffés sur chacune des huit nervures du pont. L’opérateur a alors fait appel au groupe OSMOS en soutien à la réalisation des tests pour s’assurer de la résistance de l’ouvrage et garantir la sécurité des futurs usagers. Le pont a été mis en situation extrême d’exploitation pour en observer le comportement. Ont été vérifiés notamment la conservation des propriétés élastiques, la détection précoce de tout phénomène anormal, et l’influence des conditions extérieures. Mise en situation extrême : condition d’une exploitation optimale Les géomètres de Spie Batignolles et les équipes d’OSMOS ont procédé à deux types de tests de chargement : des tests statiques et des tests dynamiques. La technologie d’OSMOS permet de réaliser ces tests de manière fiable avec peu d’équipement : deux Cordes Optiques LIRIS de deux mètres ont été installées sur les poutres de mi-travée du pont. Ces cordes sont des capteurs permettant de surveiller en temps réel les effets de tout type de sollicitations affectant la structure de façon précise et fiable. Une station de monitoring et une sonde de température sont venues compléter le dispositif. Le test statique a mis à l’épreuve la structure par le stationnement simultané de deux camions de 26 tonnes des deux côtés du pont. Les deux véhicules ont ensuite circulé l’un après l’autre à 10 km/heure sur la structure. Pendant toute la durée des épreuves, les capteurs optiques ont permis de mesurer la réaction des poutres sous le « tablier » du pont, qui avait été renforcées préalablement par les câbles de précontrainte. Interview JEAN-FRANÇOIS GOUTORBE Chef de chantier Spie Batignolles Que vous a apporté la solution OSMOS dans le cadre de cette opération ? Notre collaboration avec OSMOS dans le cadre du projet de Tramway de Tours s’est très bien passée. Ça n’a pas été évident car nous avons dû travailler de nuit, dans des conditions difficiles, il faisait très froid. Mais l’équipe a su s’adapter au chantier rapidement pour des résultats très précis. Un travail vraiment impeccable ! Quels sont les points forts que vous avez pu noter au cours de votre collaboration avec OSMOS ? L’équipe d’OSMOS chargée de l’instrumentation et des mesures pendant les tests était compétente, et a rapidement compris les enjeux du problème rencontré. Tout s’est déroulé très rapidement, avec une précision que nous n’aurions jamais eue autrement. Seriez-vous prêt à utiliser les solutions OSMOS sur d’autres projets ? Oui, sans hésiter ! Je ne connaissais pas du tout la technologie avant cette collaboration, et j’ai été assez bluffé. Cela complète bien le travail des géomètres. Même les personnes en charge du Tramway étaient satisfaites, alors qu’elles sont pourtant plus éloignées de la technique ! Cette intervention a eu lieu de nuit, entre 22h et 1h du matin, afin d’impacter au minimum la circulation. Les tests ont pu prouver que les passages de véhicules à la charge importante n’entraînent pas de déformations irréversibles, attestant du bon renforcement du pont. Ainsi, OSMOS a permis une continuité des travaux de construction de la ligne en temps et en heure. OSMOS a participé à la faisabilité du projet, en assurant l’exploitation sécurisée d’un pont sur la ligne en construction. Zoom sur un projet d’envergure. Entre désenclavement et modernité, un projet d’aménagement d’envergure Face au besoin croissant de déplacements sur l’agglomération, la desserte en transports en commun notamment des principaux bassins de population, d’emplois et de grands équipements, doit être améliorée. Aussi la ville de Tours a choisi la construction d’une ligne de tramway traversant la ville du nord au sud. Maîtresse du réseau global décidé pour 2013 - puisque des lignes de bus structurantes seront développées à partir du tramway - cette ligne favorise le désenclavement 8 S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE La sécurité des structures trajet comptera 15 kilomètres et 29 stations, du lycée Vaucanson au nord de Tours, au lycée Jean Monnet au sud de Joué-lès-Tours. Les 135 futurs conducteurs ont débuté leur formation en mars tandis que des essais de circulation ont déjà été réalisés. « L’action combinée de SPIE Batignolles et OSMOS a permis de vérifier en une nuit l’effet des travaux de renforcement du pont RFF. OSMOS a pu apporter une qualité d’information sans équivalent et ainsi œuvrer pour la sécurité des riverains lors de la future exploitation de ce pont par le nouveau tramway de Tours.» Le pont Gramont, trop fragile pour le passage du tramway ? Chef de projet OSMOS CÉDRIC REMUSAN Sur le trajet du tramway, un pont de 37 mètres en béton armé, datant des années 30 et passant au-dessus des voies Réseau Ferré de France, a posé problème lors du tracé de la ligne. Sa solidité remise en question, des travaux de renforcement ont été initiés pour lui permettre de supporter le passage quotidien du tramway doublé de la circulation classique. MAI 2013 9 TOUR AREVA SURVEILLANCE DES STRUCTURES PRINCIPALES DE LA TOUR Edifiée en 1974 sur les dessins de François Julien et Roger Saublot, la Tour AREVA mesure 184 mètres de haut et comprend 46 niveaux. La portance de l’édifice est assurée par ses façades ainsi que des piliers de contreventement. Trois projets de remaniement sont actuellement en cours dans l’environnement proche de la Tour AREVA : extension du CNIT, prolongement des infrastructures souterraines, rénovation du Centre Commercial. OSMOS a été sollicité pour assurer son suivi pendant la durée des travaux et veiller à ce que la structure ne soit pas impactée par son environnement en mutation. La mise en évidence d’éventuels désordres et risques permettra d’apporter une preuve concrète de l’implication des chantiers en cas de litige et rendra possibles des actions correctives en échappant aux contraintes de l’urgence. * Chaque bâtiment requiert un entretien régulier et préventif. De plus en plus de gestionnaires prennent conscience de sollicitations nouvelles pouvant impacter les bâtiments sains, notamment liées à l’environnement mitoyen. La gestion du bâtiment ne peut plus être dissociée des risques liés à son écosystème. La Défense, environnement en perpétuelle mutation, en est le meilleur exemple. 10 S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE MAI 2013 11 PROTÉGER L’INTÉGRITÉ DE VOTRE BIEN IMMOBILIER Interview JEAN-PIERRE BOUL Notaire à Argentan dans L’Orne (61) « La ville se reconstruit sur elle-même » : que cela vous inspire-t-il ? * S YSTÈME DE MAINTENANCE À FAIBLE COÛT, LA CORDE OPTIQUE OSMOS EST UNE SOLUTION OPTIMALE POUR LES PROPRIÉTAIRES ET GESTIONNAIRES DE BÂTIMENTS D’IMMOBILIER COURANT. SI OSMOS TRAVAILLE AVEC DES ENTREPRISES DU BTP OU GRANDES FONCIÈRES POUR SURVEILLER LEURS CHANTIERS DE CONSTRUCTION, IL EST ÉGALEMENT LE CONSEILLER PRIVILÉGIÉ DE SYNDICS DE COPROPRIÉTÉ OU DE PARTICULIERS. AUSSI, LES CORDES OPTIQUES OSMOS SURVEILLENT DÉJÀ DE NOMBREUX IMMEUBLES ET RÉSIDENCES EN FRANCE, PERMETTANT À LEURS GESTIONNAIRES UNE EXPLOITATION ET UNE MAINTENANCE SÉCURISÉE ET À FAIBLES COÛTS. Dans le secteur de l’immobilier courant, la gestion et la maintenance du bien représentent un poste de dépense plus important que l’on ne pense. En effet, le coût de construction d’un bâtiment ne représente que 20% de son prix global ! Les 80% restant concernent les coûts de rénovation, de réhabilitation, en bref, tous les coûts d’exploitation et de maintenance associés. IMMOBILIER COURANT : DES COÛTS DIFFÉRÉS COLOSSAUX La notion de « coûts différés » permet d’approcher l’ensemble des coûts auxquels doivent faire face le propriétaire ainsi que les utilisateurs du bâtiment tout au long de sa vie. Ils concernent donc les coûts d’entretien courant et de maintenance préventive (visites de contrôle, experts, prestataires extérieurs…), les coûts de maintenance corrective (travaux), et les coûts de gros entretien (ravalement de façade, changement de menuiseries extérieures, réfection de toitures…) qui s’apparentent à une obsolescence des matériaux. L’accumulation de l’ensemble de ces frais fait qu’en réalité, l’investissement de départ est davantage celui de l’entretien du bien immobilier que celui de sa construction. A ces frais s’ajoute une absence de tranquillité d’esprit pour le propriétaire qui doit gérer la maintenance de son bien au fil du temps. Dès lors, comment rester maître du temps et de l’intégrité de son bien immobilier ? LA CORDE OPTIQUE OSMOS POUR UNE MAÎTRISE DE L’IMPRÉVU La Corde Optique permet de surveiller avec précision la santé d’un bien immobilier, et ainsi anticiper les anomalies susceptibles d’entraîner des travaux lourds à l’avenir. Comment ? Des Cordes Optiques, les LIRIS, positionnées sur les structures et qui surveillent simultanément 18 critères différents de sollicitations – internes, externes, liées à la structure propre – avec la précision et la fiabilité connue à la fibre optique. Ces véritables « capteurs » anticipent la moindre déformation susceptible d’affecter la santé du bâtiment et permet à son gestionnaire d’agir de manière préventive. Ainsi, les LIRIS garantissent à la fois sécurité des usagers et gestion patrimoniale à moindre coût grâce à des rapports réguliers de l’état de santé du bien immobilier, et une alerte en cas d’anomalie critique. Le système est utilisé par de grandes foncières comme NEXITY ou COGEDIM, et de plus en plus par les syndics de copropriété. OSMOS GARANT D’ UNE « BELLE VIE IMMOBILIÈRE » POUR NEXITY… En bon gestionnaires, les propriétaires souhaitent aujourd’hui de plus en plus anticiper les dommages structurels pouvant affecter leur bien. Pour exemple, au début du mois d’avril, un syndic de copropriété d’un immeuble situé avenue Charles de Gaulle à Neuillysur-Seine a eu recours à la surveillance par Corde Optique. Construit dans les années 50, l’immeuble présente une structure béton classique de six étages habités et un sous-sol. Mais depuis 2003, des déS T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE La sécurité des structures Existe-t-il, selon vous, une lacune dans la législation actuelle en matière de sécurité des structures ? En ce qui concerne la sécurité des structures, il existe aujourd’hui des règles en matière de garantie de l’ouvrage. Est-il nécessaire d’en apporter des nouvelles ? Cela serait envisageable du fait que des hommes de l’art réalisent ou font réaliser des constructions en ne prenant en compte qu’une partie des éléments, en oubliant que la structure peut céder à tout moment. Dans le cadre de votre profession, quelle importance peut avoir la levée de doutes sur la structure d’un bâtiment ? Acteur de référence de l’immobilier, NEXITY regroupe l’ensemble des métiers de ce secteur : transaction, gestion, conception, promotion, aménagement, conseil et tous les services associés. Le groupe a choisi OSMOS pour surveiller ses chantiers et assurer à ses clients – entreprises, particuliers et collectivités locales – une sécurité totale. La collaboration avec OSMOS a démarré en 2010 autour de la construction d’un parking d’une résidence dans le Val d’Oise. Il s’agissait de valider une stabilité de l’ouvrage et ainsi garantir l’exploitation du parking en toute sécurité. Depuis, la collaboration se poursuit avec notamment la construction d’un écoquartier à Ermont en mars 2013, qui donnera le jour à des commerces et des logements sociaux aux caractéristiques écologiques modernes. … ET CONSEILLER PRIVILÉGIÉ DES SYNDICS DE COPROPRIÉTÉ 12 sordres (rupture de ferraillage, apparition de fissures sur dalle, sur voile et sur poteaux) sont apparus. La copropriété, inquiète, souhaite suivre l’évolution des désordres de manière précise afin de pouvoir définir les mesures adaptées à la réalité structurelle de l’ouvrage. OSMOS a proposé un suivi préventif afin de s’assurer de la stabilité d’ensemble de l’immeuble et permettre aux propriétaires d’arbitrer pour une solution fiable et économique. Depuis la fin de la dernière guerre mondiale, la France change de visage ; les villes se sont développées au détriment des campagnes. Elles se transforment et présentent, aujourd’hui, un autre visage. La volonté politique des élus est de les rendre aux piétons, de développer les transports en commun ce qui a pour conséquence d’aménager les centres urbains, comme, par exemple, à Caen, Montpellier, ou Paris. Le souci de l’environnement est lui aussi réel, de nouvelles règles d’urbanisme apparaissent. Dans le cadre d’une mutation, le vendeur peut être poursuivi en garantie des vices cachés, et le professionnel libéral pour défaut de devoir de conseil. C’est ici que la difficulté peut survenir et que de ce fait la réponse à la question précédente peut se trouver totalement modifiée. En effet, le professionnel libéral, si sa responsabilité venait à être recherchée, regrettera peutêtre de n’avoir pas imposé au vendeur une expertise préalable de la structure. Pensez-vous que la technologie OSMOS pourrait également faire partie du paysage juridique ? « L’immobilier est un univers riche qui offre un champ privilégié dans l’accompagnement et le conseil de clients moins familiers avec l’évolution des techniques. C’est une vraie satisfaction de pouvoir apporter une réponse à leurs besoins avec des solutions simples, et de les accompagner au mieux dans la gestion de leur bien. » Il appartiendra au législateur de décider mais en pratique l’acquéreur d’un bâtiment, qu’il soit artisanal, industriel, agricole, qui a eu recours au crédit, donc des charges, veut jouir librement de son bien. Est-ce le cas, aujourd’hui, lorsque la structure d’un bâtiment abritant un centre commercial vient à céder sous le poids de la neige, tombée en abondance en bord de mer, et met au chômage une grande partie du personnel ? ALEXIA LEBEN Chargée d’affaires Référente des projets d’immobilier courant [email protected] MAI 2013 13 ENTRETIEN AVEC L’ARCHITECTE RUDY RICCIOTTI A lors que la Cité de l’architecture de Paris lui consacre une grande exposition, nous avons interrogé Rudy Ricciotti sur sa vision de la ville qui se reconstruit sur elle-même. Né en Algérie en 1952, Rudy Ricciotti a été le lauréat du Grand Prix national d’architecture en 2006. Il signe aujourd’hui plusieurs grands projets à venir : le département des arts de l’Islam au musée du Louvre, le musée des Civilisations d’Europe et de Méditerranée à Marseille, et le nouveau stade Jean-Bouin à Paris. Interview. « Ce qui me préoccupe lorsque je travaille, « La sécurité des structures est à l’évidence un bien commun au plan patrimonial. » c’est le bénéfice social et économique qui en résulte. » « Imaginez une façade : aujourd’hui, trois mots suffisent à la décrire ; il y a trente ans, il fallait cent mots. La disparition des mots ne fait que précéder la disparition des métiers et des travailleurs. » Bonjour Monsieur Ricciotti. En tant qu’architecte, vous êtes un acteur de la ville en mutation. Comment gérez-vous cette reconstruction de la ville sur elle-même, et la cohabitation entre modernité et héritage ? Comprendre la continuité entre patrimoine et création, entre histoire et contemporanéité, c’est ne pas oublier alors une clé de lecture du monde. Il n’y a pas de rupture, il n’y a que dans la tête des modernes amnésiques qu’il y a rupture. Je refuse d’inscrire dans la rupture, je revendique la continuité sur la perspective historique, bien évidemment. La modernité est un projet achevé. Il y a risque à constater que les disciplines de l’art, du design et de l’architecture deviennent avec la finance des vecteurs de la globalisation et ne produisent pas un héritage généreux. Vous avez dit que la consécration pour vous passe par le bénéfice social et économique qui résulte de votre travail. La sécurité des structures en fait-elle partie ? Non, vous confondez plusieurs questions. La reconnaissance d’un travail est une chose. Son contenu en est une autre. L’essentiel est de comprendre que derrière la conception se profile des attitudes consuméristes. C’est ce point là qui doit faire débat. La sécurité des structures est à l’évidence un bien commun au plan patrimonial. On a longtemps été dans une société « du jetable », tendance qui tend à s’inverser aujourd’hui. Contre cette « obsolescence programmée » du bâtiment, vous construisez durable. Selon vous, l’innovation est-elle une opportunité pour optimiser la durabilité et la sécurité des ouvrages ? Retrouvez Rudy Ricciotti à la Cité de l’architecture jusqu’au 8 septembre 2013. 14 S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée Maître d’oeuvre : Rudy Ricciotti, Architecte, Chef de projet : Tilman Reichert, Architecte. Crédit photo : Lisa Ricciotti, Photographe élancées. La présence de fibres dans le BFUP permet à l’ouvrage de s’affranchir des aciers passifs et entraîne donc l’élimination des épaisseurs d’enrobage et la réduction des épaisseurs structurelles et des équarrissages… Il est ainsi possible de réaliser des tabliers de passerelles de seulement 3 cm d’épaisseur. Grâce à la réduction de la quantité de matériau à installer, le temps de manutention et de mise en œuvre d’une résille par exemple est également diminué. Par ailleurs, ce béton, qui ne craint ni la corrosion ni l’encrassement, ne nécessite ni protection, ni entretien. Non poreux, le BFUP résiste parfaitement bien aux agressions chimiques et polluantes (ions chlorures, sulfates et carbonatation), à l’écaillage, aux chocs, à l’usure et à l’abrasion. Dans certains domaines des cibles HQE, il est plus performant que l’acier, dans d’autres, il est voisin. La durabilité c’est le temps associé à une main d’œuvre locale. L’ingénierie est alors au cœur du débat environnemental dès l’instant où l’on refuse le jetable et le précaire. Comment voyez-vous la ville de demain ? Il faut participer à la nécessaire densité urbaine, dessiner le visage de la verticalité, lutter pour quelques matériaux nobles, croire au principe de beauté… La ville de demain doit se nourrir des valeurs de la vieille ville européenne. Merci Monsieur Ricciotti pour cette interview. L’évidence s’impose pour reconnaître la réussite absolue de votre œuvre. Réussite de l’œuvre en tant que telle et dans sa dimension d’intégration d’une ville, Marseille, qui est avant tout le résultat d’une histoire. Félicitations et remerciements. Le groupe OSMOS Je travaille beaucoup avec les bétons fibrés à ultrahautes performances (BFUP) qui sont des matériaux incontournables pour réaliser grâce à des performances mécaniques élevées, des architectures fines et MAI 2013 15 DOSSIER LA VILLE SE RECONSTRUIT SUR ELLE-MÊME * « LES VILLES PORTENT LES STIGMATES DES PASSAGES DU TEMPS, ET OCCASIONNELLEMENT LES PROMESSES D’ÉPOQUES FUTURES », DISAIT MARGUERITE YOURCENAR. LES ÉDIFICES D’HIER SONT EN GRANDE PARTIE CEUX D’AUJOURD’HUI, MAIS AUSSI CEUX DE DEMAIN. AUSSI, SI LA VILLE SE RECONSTRUIT SUR ELLE-MÊME DE MANIÈRE PERMANENTE, LA SÉCURISATION, LA MAINTENANCE ET LA PROLONGATION DE LA VIE DU DOMAINE CONSTRUIT SONT DES ENJEUX FONDAMENTAUX DE LA POLITIQUE DE LA VILLE. Entre construction, déconstruction, reconstruction d’elle-même, la ville est en mouvement perpétuel. Au fil des années, les repères urbains évoluent, et la ville prend forme dans une silhouette nouvelle façonnée par l’Homme. Toutefois, cette ville évolutive n’en demeure pas moins pleine de zones d’ombres que sont les vestiges des constructions passées. Face cachée à la fois de tout ce qui a été creusé sous terre, tunnels, égouts, catacombes, caves, parkings… mais face cachée aussi de tout ce qui a été édifié, puis colmaté, caché, remodelé, ou tout simplement détruit. La ville, traversée de toute part par les époques, les ambitions architecturales ou politiques d’aménagement du territoire et les aléas de la concentration démographique, n’en demeure pas moins un ensemble homogène dont il faut assurer la durabilité. À l’heure où le monde tend vers l’urbain généralisé, il est plus que jamais nécessaire de s’interroger sur les défis et les enjeux que cette évolution impose. GENÈSE DE LA VILLE Notre mot « ville » vient du latin « villa ». À l’époque, ce terme désigne non pas ce que l’on appelle « villa » aujourd’hui, mais plutôt une exploitation agricole, une ferme, voire un ensemble d’habitations à la campagne. À l’époque, c’est le mot « urbs » qui désigne la ville, dont le sens évoque davantage un espace de décision politique, siège du gouvernement et centre de spiritualité de l’Empire. Cette étymologie retranscrit précisément la ville davantage comme regroupement d’un certain nombre d’individus dans une structure physique délimitée, que comme formation de l’Etat. Ainsi la ville prend son sens dans la structure. > La ville, creuset de la civilisation La ville est tout d’abord apparue de manière symbolique dans la Bible, à travers des mythes comme celui de Babel, dans lequel l’homme construit la vie en communauté et pose les conditions de l’altérité grâce au langage. Devenant en cela être civilisé en opposition aux barbares, l’Homme fait de la ville le creuset de la civilisation. C’est dans l’Antiquité qu’apparaissent les premières villes, situées dans les grandes plaines de la Mésopotamie, du Nil, du Fleuve Jaune et du Gange. La ville se caractérise alors par une délimitation, des rites de fondation, l’apparition d’un espace public et une population conséquente et sédentaire. Elle naît aussi et surtout de la volonté des hommes qui se regroupent autour d’un projet commun, celui de vivre en société, et fait figure en cela de projet politique. 16 S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE La sécurité des structures > Plus d’un être humain sur deux vit en ville > Des catacombes au centre Pompidou... Cependant, si les villes se développent au fil des époques, il faut attendre le XXe siècle pour connaître une forte croissance de l’exode rural et des villes. L’ONU et la Banque mondiale notent qu’en 2008, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la population urbaine a dépassé en nombre la population des campagnes. Cette croissance exponentielle s’est illustrée en l’espace d’un siècle par une transformation quasi-totale du visage de la ville. Celle-ci s’est étendue à la fois sur de vastes territoires, mais aussi transformée sur ses fondations, au point de devenir méconnaissable. Aujourd’hui, on compte un million d’urbains supplémentaires chaque semaine dans le monde. Ainsi, la ville est le fruit de strates historiques successives. Chaque ville a son propre visage et porte en elle la trace d’une civilisation, d’une culture mais aussi d’une Histoire bien définie. Que serait Paris sans ses catacombes, sa cathédrale Notre-Dame, son SacréCœur, sa Tour Eiffel, ses immeubles Haussmanniens, mais aussi son centre Georges Pompidou, son Musée du Quai Branly ou encore sa Tour Montparnasse ? Ces constructions aussi diverses dans leur style que dans leur époque forgent le caractère de la ville Lumière et lui donnent tout son attrait. De même cohabitent à Berlin héritage et modernité, savant mélange entre poids historique d’un Reichstag, des Portes de Brandebourg, d’un Mur dont certaines parties sont encore intactes, mais aussi d’une Alexanderplatz entièrement rénovée. La séparation de la capitale allemande à la fin du XXe siècle a redessiné son paysage urbain, qui ne cesse encore d’évoluer dans l’élan de modernisation dont elle fait l’objet. De même à New York, avènement du plan hippodamien, de Central Park ou encore de Time Square sont l’héritage d’un XIXe siècle riche en évolutions, quand le XXe siècle a vu l’émergence de gratteciels à l’architecture de plus en plus ambitieuse, avec pour effet de modifier du tout au tout le visage autrefois néo-classique de la ville. DES COUCHES SUCCESSIVES EN JUXTAPOSITION À partir du début du XXe siècle, l’essor de la ville prend corps dans des politiques volontaristes de développement des centres ville. Il s’agit d’aménager la concentration de la population, la cohabitation des individus, leur bien-être à la fois sanitaire avec le traitement des problématiques d’hygiène, de la gestion de l’eau, des centres de soin, mais aussi leur quotidien, avec la nécessité de penser la mobilité des individus ou encore leur insertion économique, familiale, culturelle. A partir de là, urbanisme et architecture n’auront de cesse de participer à une redéfinition constante de la ville, et l’architecture du XXe siècle va révolutionner les milieux urbains. A travers le monde, des villes se transforment en mégapoles, dépassant toutes les dimensions connues. Entre foisonnement sauvage à Tokyo et rigueur haussmannienne à Paris, chaque rue, chaque bâtiment, chaque espace vert n’existe que comme partie d’un ensemble. > La ville-éprouvette d’un savant-fou ? Cette évolution constante renvoie au concept de « renouvellement urbain » développé dans les années 90 par des urbanistes, architectes et politiques, évoquant la transformation de la ville sur elle-même de façon permanente. Ce renouvellement consiste à construire en recyclant les ressources bâties et foncières déjà existantes. Qu’il s’agisse de travaux de modernisation, de requalification du quartier, d’une revalorisation de quartiers défavorisés, ce renouvellement perpétuel contribue au caractère évolutif de la ville et est souvent d’initiative politique. Palm Island, presqu’île artificielle en forme de palmier. Les mutations de ces quatre villes dans une période plus ou moins récente sont l’illustration du phénomène d’accélération de la reconstruction permanente de la ville sur elle-même. > De l’urbanisme à la frénésie architecturale Il est intéressant de constater les raisons du foisonnement d’initiatives de renouvellement urbain dans chacune de ces villes. Le poids de l’Histoire, les incidents, les hasards qui ont conduits aux choix d’aménagement décidés par les politiques publiques successives sont déterminantes. Les ambitions architecturales continuent encore et toujours de modeler ces villes, de même qu’elles en érigent de nouvelles. Les dernières décennies ont vu une accélération de l’urbanisation, et dans le même temps de la construction, entre villes nouvelles, projets architecturaux, naissance ou renaissance de quartiers entiers. Dubaï est la meilleure illustration de cette frénésie de la construction. Son émergence dans la deuxième moitié du XXe siècle lui a valu une médiatisation sans pareille, du fait du gigantisme de ses constructions touristiques, comme la célèbre MAI 2013 17 « Autant d’étages souterrains, autant de travaux différents, autant d’exUNE VILLE HYBRIDE EN PROIE AUX RISQUES Mais construire ne se fait pas sans mal. Cette ambivalence entre ancien et nouveau, mais aussi cette évolutivité permanente posent la question de la durabilité de la ville et de sa pérennité. L’actualité nous rappelle constamment que les catastrophes naturelles, les accidents et les crises sont autant de réalités pouvant mettre à mal la ville. L’effondrement du Terminal 2E à Roissy Charles-de-Gaulle et le Tsunami en Indonésie en 2004, l’ouragan Katrina en 2005 ou encore l’ouragan Sandy qui a affecté New York en 2012… nombreux sont les exemples d’aléas auxquelles la ville doit se préparer. Et au-delà de ces évènements perturbateurs ponctuels, ce sont aussi les risques entraînés par le vieillissement des structures mais aussi l’évolution de leur écosystème qu’il faut savoir anticiper et gérer. Par exemple, Paris est construit sur des carrières dont a été extraite la pierre qui a servi à construire la superstructure, les sols que l’on croit stabilisés sont par nature hétérogènes, et l’empilage de couches successives de bâtis crée de problèmes géologiques. Ces paramètres peu connu pourraient avoir des impacts sur la ville à mesure qu’elle évolue. > Un « gruyère » d’affinage séculaire Ainsi, les politiques publiques mais aussi les entreprises privées du secteur de la construction doivent se prémunir contre ces risques et les anticiper, pour gérer mais aussi sécuriser la ville en tant qu’héritage de constructions et de structures. Construire sur de l’ancien, colmater, renforcer, repeindre, ou encore construire du neuf sur un terrain soumis à des logiques qui lui sont propres, sur un sol « gruyère », creusé de métros, d’égouts, de parkings, de caves, sont autant d’enjeux à ne pas laisser au hasard pour assurer à la fois sécurité et durabilité de la ville. VERS UNE VILLE DURABLE Aussi, l’aménagement du territoire doit être une réponse aux enjeux de demain. Croissance démographique, ambitions architecturales, extension des systèmes de transport, création d’espaces verts, mise en place de nouvelles solutions de gestion des ressources naturelles… La ville actuelle doit se penser comme ville d’avenir, et en ce sens, assurer sa pérennité, ou plutôt sa durabilité. Ainsi, le concept de « ville durable » a été défini en lien avec le rapport Brundtland, publié en 1987, qui définit le développement durable comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Depuis, la commission européenne, mais aussi les élus à tous les niveaux et les entreprises privées se sont emparées du sujet pour donner naissance au concept de « ville durable ». L’objectif partagé par tous : amorcer une réflexion sur la manière de rendre durables les agglomérations et d’en tirer des orientations au niveau local. > Changer de perspective... Aujourd’hui, 60% de la population urbaine globale se concentre dans les petites et moyennes villes. Un développement qu’il faut désormais accompagner et organiser. Les initiatives fleurissent, et dans le cadre de la politique de la ville, l’heure est à la maintenance, à la prolongation de la vie du domaine construit. Les édifices d’hier sont en grande partie ceux d’aujourd’hui, mais aussi ceux de demain. Il s’agit d’assurer leur pérennité et la sécurité des usagers qui les occupent. La bonne gestion du parc d’ouvrages de la ville doit donc se nourrir d’arbitrages éclairés par des informations permettant de conclure de la meilleure manière. ...pour envisager la ville du futur Le thème de la ville est donc plus que jamais d’actualité et au cœur des politiques publiques. En France, développer la ville durable est devenu une des axes stratégiques de l’État à la suite du Grenelle de l’environnement. Celle-ci doit répondre à des objectifs globaux (climat, biodiversité, empreinte écologique) et locaux (resserrement urbain, qualité de vie, nouvelles formes de mobilité, mixité sociale...). 18 S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE La sécurité des structures tractions diverses. Que sort-il de toutes ces fouilles profondes ? L’avenir » Victor Hugo L’INNOVATION, UNE NÉCESSITÉ Ainsi, à l’avenir, les villes vont devoir s’adapter et se réinventer. Pour relever ce défi et aller au-delà du concept fantasmé de ville durable pour le rendre concret, la mobilisation de tous les acteurs - élus, citoyens, décideurs publics et privés, architectes, urbanistes, chercheurs et experts - est nécessaire. L’opportunité est grande au niveau local de créer des richesses pour un meilleur cadre de vie. En ce sens, l’innovation est un véritable vecteur de développement qui permettra la cohabitation de l’héritage, la vie et la sécurité. Pour chacun des acteurs, l’innovation est la chance de parvenir à des solutions durables pour la ville. > Façonner au-delà des expériences acquises... « L’urbanisation ouvre des possibilités aussi riches que complexes pour un avenir « durable » et partagé » peut-on lire dans le Manifeste pour la ville de l’ONU en 2012. Aujourd’hui, l’innovation doit se mettre au service de l’urbanisation, permettant à la ville d’assurer sa résilience en étant attractive, respectueuse de l’environnement, garante de la qualité de vie des citoyens et parcimonieuse dans ses dépenses. Ce n’est que grâce à ce savant mélange que la ville durable pourra voir le jour. Aussi, l’État a réfléchi par le biais d’un groupe de travail en 2012 à des idées novatrices à mettre en place pour conditionner le changement, comme une gestion urbaine prenant en compte les synergies entre secteurs et l’efficacité globale du système, une gouvernance partagée (nouvelles formes de partenariat public privé, public-public, implication des parties prenantes) ou encore la nécessité d’innover face à l’évolution des contextes climatique, économique, démographique, et à l’évolution des besoins. ...pour répondre aux besoins de la société Ces pistes de réflexion montrent qu’un tel projet est long et complexe à mettre en place en raison de la multitude des acteurs à convaincre et parfois former. Par ailleurs, encourager la ville durable suppose une véritable volonté politique capable de faire converger les intérêts. Dans les logiques actuelles, il s’agit également d’implémenter des actions à toutes les échelles du territoire, qu’il soit national, régional, ou local et ce de façon transversale. Tout cela nécessite d’associer au débat les citoyens, afin qu’ils participent à l’évolution de la ville moderne vers la ville durable, se l’approprient, et la fasse durer. > Des avancées techniques audacieuses... Déjà, des initiatives fleurissent. On peut citer le projet Lyon Confluence, projet urbain ayant étendu le centreville de Lyon en créant un nouveau quartier durable. Ce projet en cours est né de la volonté d’offrir aux Lyonnais un espace de respiration, mettant en valeur les fleuves, et désenclavant le sud de la presqu’île. Le projet parisien de reconstruction du Forum des Halles est également une illustration de cet élan. Plus de 30 ans après son ouverture, le site est en pleine restructuration et modernisation du fait de sa forte fréquentation, du vieillissement de ses structures ainsi que l’évolution des normes de sécurité. Le projet prévoit d’apporter aux Halles un meilleur fonctionnement, une meilleure insertion dans son environnement et de rendre la structure plus lumineuse et plus moderne. …maîtrisées par un savoir qui évolue « hors règlements » Ces structures, parmi bien d’autres en cours de construction ou de réhabilitation, se voient « éco-équipées » pour réduire leur empreinte énergétique et offrir un cadre et une qualité de vie sans équivalent à leurs usagers. Les citoyens urbains sont également sensibilisés et formés aux éco-gestes que sont le tri sélectif, l’utilisation de transports alternatifs mais aussi la préservation des ressources. Cette évolution de la nature des bâtis et du mode de vie de leurs usagers convergent vers un objectif partagé de durabilité. Mais les évolutions de la ville concernent aussi les problèmes liés à sa densification : il s’agit aujourd’hui de contribuer au resserrement de la ville en construisant autrement, et surtout relativement en hauteur. C’est donc un genre architectural nouveau que va connaître la ville, fait d’audace et d’expériences « hors règlements » qui devront être accompagnées par des techniques innovantes. Un projet de loi est d’ailleurs actuellement à l’étude pour habiliter le gouvernement à accélérer ces projets de construction. C’est donc bien l’innovation sous toutes ses formes, initiée par les décideurs, qui va dessiner la ville de demain, preuve que la ville n’aura de cesse de se reconstruire sur elle-même dans un mouvement positif de progrès urbain, sécuritaire, social et sociétal. Dans son célèbre essai Eupalinos, Paul Valery écrit à propos de l’architecture : « l’âme réclame du beau, le corps de l’utile et le reste du monde, du durable ». Ces trois notions, résument, au-delà de l’architecture, tout l’écosystème de la ville et ce qu’elle aspire à devenir : un ensemble homogène et harmonieux, adapté aux besoins et au mode de vie de ses habitants, tout en assurant sécurité et durabilité. EN SAVOIR + À lire... - La Possibilité d’une ville, Jacques Ferrier, Editions Arléa 2013 - Les grandes questions sur la ville et l’urbain, Jean-Marc Stébé et Hervé Marchal, éd. Puf, 2001 - Urbanisme et architecture – le XXe siècle, ouvrage collectif, éd. Ullmann Publishing, 2010 - Rapport « Projets innovants pour des villes durable », site du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, consulté le 08/03/2013 - Paris Avant - Après - XIXe/XXIe siècle, Charles Marville et Patrice de Moncan, Les éditions du Mécène 2011 MAI 2013 19 ENTRETIEN AVEC ERIC ALAUZET, DÉPUTÉ DU DOUBS Pour STRUCTURES, le député Eric Alauzet, représentant du parti Europe Écologie Les Verts à l’Assemblée Nationale a accepté de livrer ses réflexions sur la « ville en mutation » et ses perspectives en terme de durabilité. « Il faut faire en sorte qu’en fin de vie du bâtiment, la tombe ne coûte pas trop cher, voire qu’il n’y ait pas de tombe » É O L I E N N E E N E R C O N . Paul Valery écrit à propos de l’architecture : « l’âme réclame du beau, le corps de l’utile et le reste du monde, du durable ». Avez-vous des exemples de structures qui concilient ces trois notions ? « Les innovations ont un rôle à jouer dans la construction durable, et je pense notamment à la technologie OSMOS » C’est un vrai débat philosophique. La ville durable est une ville où l’on a tout à proximité, on habite, on travaille, on a des activités sociales, des loisirs. Pourquoi ? Parce que le resserrement de la ville permet de limiter les transports et les réseaux physiques. Moins cher et écologique, cela suppose cependant une certaine densification et donc de construire relativement en hauteur. Mais il y a un vrai un enjeu autour de la question : saiton faire de la densification belle, utile et durable ? Il y a aujourd’hui des exemples réussis, d’autres moins. Je cite souvent Fribourg, où on a su reconquérir des bâtiments anciens dans le secteur historique, mais aussi construire un quartier moderne avec de l’habitat collectif et une dimension sociale très agréable à vivre. Les mauvais exemples sont surtout les constructions des années 60, réalisées rapidement pour sortir les gens des quartiers insalubres des centres ville historiques. Ces zones denses sont devenues invivables de par l’urbanisme, la médiocrité de la construction, et parfois la disparition des services publics. Là il y a un vrai enjeu de faire du beau, et malgré les initiatives, ces quartiers sont pénalisés par la misère sociale qui reste présente malgré l’urbanisme qui s’améliore. Vivons-nous actuellement un « progrès urbain » ou tout reste-t-il à faire ? Il y a de belles initiatives mais tout est devant nous. Les centres ville sont encore loin d’être réhabilités malgré des projets de reconquête, et beaucoup de choses restent à faire dans les quartiers périphériques. A l’échelle mondiale, c’est colossal. Il y une prise de conscience du problème, mais attention, il y a toujours des tendances qui restent fortes comme la fascination de nos concitoyens pour la maison individuelle. Il y a un enjeu très fort de montrer l’utilité de projets urbains denses et de la construction verticale de qualité. Pour que cela fonctionne, il faut que les gens se sentent chez eux. Il est indispensable de faire basculer progressivement l’opinion publique et qu’il y ait une aspiration plus profonde pour le collectif. C’est un vrai enjeu de la construction verticale, à condition que ce soit beau et durable. Il n’est pas évident de construire du durable sur de l’existant. Comment voyezvous cette reconstruction de la ville sur elle-même ? 20 S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE La sécurité des structures Il y a beaucoup de contraintes. Certaines peuvent être dépassées mais on rencontre des limites. Parfois, on renonce à reconquérir l’ancien parce que c’est difficile, et alors la question de la démolition se pose. Il faut trouver un équilibre. Il ne faut pas que tous les bâtiments soient conçus comme ceux d’aujourd’hui, parce que les anciens bâtiments ont d’autres attraits. En revanche, il sera difficilement supportable d’avoir des bâtiments très performants face à des bâtiments qui accumulent toutes les tares. Les innovations ont un rôle à jouer dans la construction durable, et je pense notamment à la technologie OSMOS. C’est une pression positive sur les constructeurs puisque ça va les obliger à anticiper la solidité des bâtiments en utilisant de nouveaux procédés pour que le bâtiment résiste dans le temps. Évidemment l’innovation a un coût plus ou moins important, et toutes les normes imposées amènent une augmentation du coût du logement et donc un problème d’accès égalitaire au foncier. On est partagé entre les nécessaires évolutions et la complexité des normes. Mais toutes ces réglementations permettent aussi une valorisation du bien, tandis qu’il va y avoir une dévalorisation et une dépréciation des bâtiments qui n’en tiennent pas compte et qui finiront par être démolis parce qu’il n’y aura pas d’autre issue. SURVEILLANCE D’ÉOLIENNES E T PA N N E A U X P H OT O V O LTA Î Q U E S Dans le contexte français, la loi Grenelle fixe un objectif de 23% d’énergies renouvelables en 2020, soit 10% de la production nationale d’électricité. Aussi, les champs d’éoliennes et les panneaux photovoltaïques sont de plus en plus répandus. Cependant, les coûts d’exploitation de ces nouvelles structures sont importants. Pour exemple, le coût d’entretien et de maintenance d’une éolienne représente 3% par an du coût d’investissement total. Parce que le risque 0 n’existe pas, OSMOS est régulièrement sollicité pour surveiller l’intégrité d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques. Vents violents, tassements différentiels, incendies, travaux mitoyens, foudre, corrosion, séismes, qualité des matériaux, des assemblages et de la réalisation… nombreux sont les facteurs de risque qui nécessitent la plus grande attention, à la fois en terme de sécurité mais aussi de réduction des coûts d’exploitation. Le groupe EELV a déposé un projet de loi contre l’obsolescence programmée. Selon vous la construction durable estelle un élément fondamental de ville de demain ? Oui. On a vécu trop longtemps dans une société du jetable. Or, les matériaux comme les énergies fossiles vont être de plus en plus rares et chers. Il va falloir à la fois changer de culture et de façon de concevoir. D’ailleurs, la maintenance est un critère important des normes HQE, on construit mais on veille à ce que l’entretien du bâtiment soit le plus simple et le moins coûteux. Le prix d’acquisition d’un bâtiment ne représente que 18% de son coût final, qui comprend l’entretien, le fonctionnement, la fin de vie, etc. Il serait opportun d’investir davantage au départ, pour qu’en valeur absolue le coût soit moins important parce qu’il y aura moins de travaux de réhabilitation, d’entretien, ou de destructions prématurées. C’est ça qu’il va falloir intégrer dans les modèles économiques. Il faut faire en sorte qu’en fin de vie du bâtiment, la tombe ne coûte pas trop cher, voire qu’il n’y ait pas de tombe. C’est ce qu’on appelle l’économie circulaire. Je ne sais pas si ça s’impose mais il va falloir se l’approprier. Merci Monsieur le député pour cette interview. MAI 2013 21 MUSÉE DES PLANS-RELIEFS SÉCURITÉ D’UN BÂTIMENT HISTORIQUE LORS DE TRAVAUX DE REPRISE EN SOUS-ŒUVRE Alors que les Cordes Optiques OSMOS surveillent déjà l’Église du Dôme des Invalides et la crypte autour du tombeau de Napoléon depuis 2005, année du bicentenaire de la victoire d’Austerlitz, la Direction Générale des Affaires Culturelles d’Ile-de-France a sollicité OSMOS pour suivre le comportement des vitrines du Musée des Plans-Reliefs. En effet, l’institution conserve dans ses archives un grand nombre de documents classés Patrimoine Historique de France. Afin d’assurer la conservation de ces documents, la stabilité et la solidité des vitrines suspendues doivent être irréprochables. Or, la technologie OSMOS s’adapte parfaitement à leur complexité. Les points de fixation étant situés dans les combles, la Corde Optique permet de suivre les déformations statiques et dynamiques des cornières supportant les vitrines. *MONIQUE CHAPONNEAUX Ingénieur des services culturels et des patrimoines Service Maîtrise d’œuvre rattaché au Ministère de la Culture « L’obélisque de la Concorde était déjà surveillée par Cordes Optiques et nous avons perpétué la collaboration. Aussi, lorsque nous avons supposé un mouvement au niveau des vitrines du Musée des Plans-Reliefs, cette solution technologique nous a semblé convenir : les vitrines sont surveillées. Nous avons des rapports réguliers qui sont rassurants étant donné la valeur des pièces que les vitrines abritent. La technologie est vraiment appropriée et sa très grande fiabilité est indispensable. La réactivité et la responsabilité dont fait preuve l’entreprise sont également des qualités appréciées ; le suivi est vraiment sérieux, et opéré par des équipes rigoureuses, très professionnelles et sympathiques. » 22 S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE MAI 2013 23 FOCUS Campus Evergreen l’assurance d’un chantier sans risque MÉTIER LE LEADER DE L’ASSURANCE CONSTRUCTION CHRISTOPHE PAGÈS Directeur département Construction Risques Techniques & Immobilier du groupe Marsh Comment définissez-vous votre groupe dans la conjoncture actuelle de la construction ? « Une solution innovante permettant d’informer en temps réel le maître d’ouvrage ou le propriétaire d’un risque potentiel ou avéré sera de nature à d’une part réduire les coûts de visite, les coûts d’assurances souvent refacturés dans les charges du locataire, et d’autre part limiter les conséquences financières du dommage » Fort de sa présence dans 100 pays avec plus de 400 bureaux et d’une expertise reconnue en Assurance Construction, le groupe Marsh a su développer un portefeuille fantastique constitué de Maîtres d’Ouvrage et d’intervenants à l’acte de construire. Nos implantations de longues dates dans les pays d’Asie-Pacifique, du Moyen-Orient et d’Amérique latine nous ont permis d’accélérer notre croissance organique globale de 4 % au premier trimestre. Si la conjoncture de la construction est difficile en Europe, les investissements en infrastructures restent soutenus dans les autres zones et Marsh en bénéficie à plein. En France, notre forte expertise d’analyse, de placement et de gestion des risques dans les domaines du logement, des immeubles tertiaires et des ouvrages d’infrastructure ainsi que notre capacité à conseiller nos constructeurs nous permettent de bien résister à la conjoncture actuelle et de consolider notre place de leader du courtage français en Assurance Construction. L’adoption de solutions innovantes en matière de gestion des risques permetelle de mettre en œuvre le principe de précaution ? Le marché de l’assurance en général et celui de l’assurance Construction en particulier a toujours été très favorable aux solutions en matière de gestion de risques dans le cadre d’un principe de prévention plus que de précaution. La maîtrise et l’anticipation des risques restent les bases de bonnes conditions économiques d’un transfert de risques réussi entre un vendeur de risques (l’assuré) et l’acheteur de risques (l’assureur). En cette matière, les solutions innovantes en matière de gestion des risques, pour autant qu’elles soient éprouvées, sont de nature à optimiser les coûts de ce transfert. Quel intérêt revêtirait selon vous un lien permanent du maître d’ouvrage avec la réalité physique des bâtiments tout au long de leur vie ? Les patrimoines immobiliers ou d’infrastructure doivent nécessairement faire l’objet de vérifications et de contrôles réguliers au cours de leur exploitation compte tenu de leur dégradation et vétusté inéluctables, voir de 24 S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE La sécurité des structures dommages non programmés. Ces contrôles réguliers sont souvent imposés par les assureurs afin d’anticiper un éventuel sinistre ou le minimiser en prenant rapidement les mesures conservatoires appropriées. Mais la fréquence de ces visites reste aléatoire. Une solution innovante permettant d’informer en temps réel le maître d’ouvrage ou le propriétaire d’un risque potentiel ou avéré sera de nature à d’une part réduire les coûts de visite, les coûts d’assurances souvent refacturés dans les charges du locataire, et d’autre part limiter les conséquences financières du dommage. E n construction dans le centre-ville de Montrouge, le nouveau siège social du Crédit Agricole doit permettre d’accueillir à terme 9 000 collaborateurs. Pour l’heure, plus de 40 000 m² de locaux ont déjà été bâtis sur un parc de 3 hectares, pour atteindre 8 hectares à la fin de l’année 2014. Les objectifs du projet sont ambitieux : faciliter les échanges entre les différentes entités et favoriser le bien-être des salariés tout en réduisant les coûts. OSMOS a été sollicité par Bouygues Construction, maître d’oeuvre du projet, pour sécuriser les travaux et ainsi prévenir tout incident pouvant avoir à la fois des conséquences néfastes sur l’avancée du chantier mais aussi la sécurité des intervenants. Ainsi, la technologie OSMOS permet de veiller aux anomalies potentielles de type glissement, tassement ou basculement sur les structures mitoyennes au chantier et les parois moulées. Au total, 17 Cordes Optiques et une station de monitoring ont été installées sur la structure du bâtiment, permettant de détecter, de façon précoce, les désordres et même des phénomènes peu prévisibles. Le système a été doté d’une alarme avertissant le client en temps réel des dépassements de seuils. Quelles sont les actions que vous mettez en œuvre pour pallier le manque de préparation aux risques des collectivités locales souligné par l’étude menée par Marsh et Primo en 2013, lié aux bâtiments en particulier ? Le groupe Marsh et en particulier son département Services Publics accompagnent les collectivités locales et les aident à anticiper et gérer leurs risques. Cet accompagnement se caractérise en un premier temps par une forte communication sur la nécessité de la mise en place d’un risk management transverse aux seins des entités publiques locales et sur les méthodologies nécessaires et optimales pour analyser et gérer l’ensemble des risques auxquels elles sont exposées. Plus concrètement, Marsh réalise pour ses clients publics des missions permettant d’améliorer la gestion des risques. Ces missions vont de la cartographie globale des risques à la mise en place de plans spécifiques comme les Plans Communaux de Sauvegarde. Notre groupe a également collaboré étroitement avec le pôle de compétitivité des risques naturels basé à Aix-en-Provence pour mettre en place un label de gestion des risques publics locaux. Il s’agit, grâce à un audit détaillé de labelliser une collectivité locale en fonction de sa capacité à bien gérer ses risques. Plus spécifiquement concernant les risques liés aux bâtiments, Marsh réalise des audits techniques des systèmes de prévention des risques incendie ainsi que des systèmes anti-intrusion. Enfin d’un point de vue assurantiel nous accompagnons les collectivités à décrire leurs risques au sein de leur cahier des charges afin que les assureurs soient en mesure de proposer des cotations à la hauteur des risques relatifs aux patrimoines de la collectivité. Merci Monsieur Pagès pour cette interview. *« C’est vraiment une bonne collaboration, qui fait qu’il y a aujourd’hui une continuité d’un chantier à l’autre » PIERRE GARIN Responsable projet LUMEN, Responsable GO Clos et Couvert EOLE pour Bouygues Bâtiment Ile-de-France « Ce sont des confrères qui m’ont conseillé OSMOS. J’ai donc fait appel à la fiabilité des capteurs optiques lors de la première partie du projet du Campus Evergreen afin de faire un suivi de paroi. J’ai été très satisfait du résultat et ai conseillé à mes équipes de reconduire notre collaboration pour la deuxième tranche du bâtiment. Il s’agit pour cette seconde phase de surveiller que nos travaux n’impactent pas les structures mitoyennes, mais aussi de faire en sorte que la construction du bâtiment s’effectue sans risque pour les intervenants mais aussi pour les futurs usagers. Nous creusons à 15 mètres de profondeur, il est donc important de surveiller les sollicitations sur la paroi. D’ici à ce que l’on remonte les planchers, nous allons avoir besoin des capteurs OSMOS pour encore au moins un an voire un an et demi. Le fait de pouvoir compter sur une technologie aussi fiable a vraiment rassuré le maître d’œuvre, Builders & Partners, très sensible au suivi vibration- nel et déformationnel, notamment vis-à-vis des bâtiments avoisinants. A la fois pour lui et pour nous, constructeur du bâtiment, c’est un vrai avantage de pouvoir compter sur un tel suivi en temps réel. C’est un complément du travail de notre géomètre et une vraie assurance contre les risques. Au-delà de l’efficacité de la technologie, je suis vraiment satisfait du partenariat que nous avons avec OSMOS. Notre contact commercial, Alexia Fleury, a réalisé un bon suivi. Les équipes d’OSMOS vérifient régulièrement si tout fonctionne bien, et prennent des initiatives pour que l’instrumentation et la surveillance réalisée sur site soit optimale et conforme à nos besoins. C’est vraiment une bonne collaboration, qui fait qu’il y a aujourd’hui une continuité d’un chantier à l’autre. » MAI 2013 25 VILLE DE VANVES « VILLE DYNAMIQUE DU FUTUR GRAND PA RIS EX PRESS La sécurité des structures est une priorité pour la municipalité ! » Bonjour Monsieur le Maire. Vanves est l’une des villes françaises les plus densément peuplées. Depuis 2001, quelles actions d’aménagement du territoire menez-vous au sein de la ville ? Bonjour. Tous les aménagements majeurs à Vanves ont pour ambition de faire d’une ville densément peuplée une ville avec une grande qualité de vie. Nous avons donc rénové la ville avec de grands projets structurants dans cet esprit de bien vivre pour les Vanvéennes et les Vanvéens. B ERNARD GAUDUCHEAU, MAIRE DE VANVES, CONSEILLER RÉGIONAL D’ILE-DE-FRANCE. L’aménagement de la ville s’est traduit par la création de nouveaux espaces de vie chaleureux comme la réhabilitation de la Place de la République en 2007, suivi en parallèle par l’ouverture de nombreux commerces de proximité. Les axes majeurs ont aussi été modernisés, telle que la rue Jean Bleuzen en 2007 ou la rue Fratacci où l’on a créé une nouvelle voie de bus. L’Espace Cabourg, inauguré en 2011, a entraîné le réaménagement d’un ilot urbain majeur. La transformation en 2012 du Mail Sadi Carnot en zone de rencontre à 20 km/h est également une illustration de la possible cohabitation des piétons, vélos, et voitures. Pour l’avenir, l’innovant Contrat de Développement Territorial (CDT), articulé autour du projet du Grand Paris Express et véritable plan stratégique de développement territorial, donne une nouvelle impulsion à l’aménagement du territoire de l’Agglomération Grand Paris Seine Ouest (GPSO) dont fait partie Vanves. 43 projets de développement, sur la Ville numérique, la Ville durable, et la Ville créative seront mis en œuvre. Vanves réalisera par exemple fin 2014 un Conservatoire HQE. Ces projets participent à un mouvement perpétuel de reconstruction de la ville sur elle-même. Comment percevez-vous cette cohabitation entre patrimoine et modernité ? Le patrimoine et la modernité sont intimement liés à Vanves. Pour une meilleure qualité de vie, la ville se réinvente en permanence en associant le dynamisme d’une ville moderne et la préservation du patrimoine. D’un côté, Vanves la moderne accueille de grandes entreprises, telle Hachette Livres, qui réalise actuellement le chantier de son futur siège avec le cabinet Jacques Ferrier Architectes. Et d’un autre côté, Vanves réhabilite son patrimoine tel que la Chapelle Larmeroux, 26 S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE La sécurité des structures récemment rénovée, et le Prieuré Sainte-Bathilde, tous deux labellisés en 2012 patrimoine du XXème siècle par l’État. La future gare du Grand Paris Express est aussi dans cette logique de développement harmonieux. Souterraine comme la ligne du Métro, elle sera parfaitement intégrée dans un secteur où l’habitat pavillonnaire est dominant. L’ensemble des installations et bâtiments publics font l’objet d’un diagnostic puis progressivement d’une modernisation pour optimiser les services rendus au public et améliorer leur performance énergétique. Enfin, les propriétaires bénéficient de plusieurs opérations visant à améliorer l’habitat ancien. Entre 2007 et 2010, l’Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat a permis de lancer 239 chantiers de rénovation d’immeubles. Depuis 2010, l’Opération Qualité Habitat accorde une aide financière et technique pour des travaux sur des immeubles sur l’ensemble du territoire de l’Agglomération Grand Paris Seine Ouest à laquelle appartient Vanves. Quelle place accordez-vous à la sécurité des structures ? Pensez-vous que l’innovation puisse assurer à la fois sécurité et durabilité ? La sécurité des structures est bien entendu une priorité pour la municipalité parce que tous les jours des milliers de nos concitoyens utilisent les installations de la Commune. La sécurité des structures, c’est la sécurité des usagers. Pour ce faire, tout est mis en œuvre pour contrôler et remettre en état le domaine public. Vous êtes également conseiller régional d’Ile-de-France, une région au centre de vastes projets d’aménagement du territoire. Quel sera le visage de la région Ile-de-France de demain ? Le visage de l’Ile-de-France de demain sera celui qu’on décidera aujourd’hui car elle est à un tournant de son histoire. Région riche mais qui stagne, soyons plus ambitieux, donnons maintenant l’impulsion nécessaire pour son futur développement. Dans notre contexte de crise, le Grand Paris Express donnera ce nécessaire élan à la Région Capitale. Mais il faudra tout mettre en œuvre pour le concrétiser parce qu’au-delà de créer un nouveau réseau de transport en commun, partout où il désenclavera de nouveaux pôles d’activité, il redynamisera l’activité économique, réduisant ainsi les inégalités au sein de son territoire. Ce grand projet de développement devra donc éviter les pièges de l’incertitude sur le financement et la complexité de la gouvernance francilienne entre communes, départements, région, et maintenant Métropole. Le SDRIF, Schéma Directeur de la Région Ile-de-France, aura également son rôle à jouer à l’horizon 2030. Si la Région parvient à dépasser ses contradictions, je pense en définitive qu’elle a toutes les cartes pour rester une région majeure au plan européen et mondial. Merci Monsieur le Maire pour cette interview. MAI 2013 27 FOCUS INTERNATIONAL LES TESTS DE FONCTIONNEMENT AVANT MISE À L’EAU ! OSMOS Benelux a été chargé de réaliser les tests statiques et dynamiques avant la livraison du yacht à la famille de Steve Jobs pour vérifier les tensions exercées sur différentes parties du bâtiment, qu’il soit amarré ou en navigation. Pour réaliser ces tests, 7 Cordes Optiques, une station de monitoring et un extensomètre ont été installés sur les structures aux mois de novembre et décembre 2012. Les tensions, déformations et mouvements ont été mesurés de manière très précise à la fois au niveau du pont et des structures de base. Les résultats se sont avérés concluants, puisqu’ils correspondaient aux calculs initiaux du bureau d’études, validant ainsi le bon état de marche du yacht. Le point commun entre Apple et OSMOS ? L’innovation et... le yacht de Steve Jobs ! * cabine de navigation. Le yacht comporte également un large pont et un jaccuzi intégré. Avec Steve Jobs, « l’iBoat » est devenu réalité. Construit sur le chantier du Néerlandais De Vries, il a été acheminé au mois de décembre dernier vers les Etats-Unis à bord d’un cargo. E NTRE INNOVATION ET ORIGINALITÉ, ANTI-CONFORMISME ET FUTURISME, LE GÉNIE DE STEVE JOBS A TOUJOURS DÉPASSÉ CE QU’ON POUVAIT IMAGINER. IL Y A QUELQUES MOIS, LA MAGIE D’APPLE A ENCORE FRAPPÉ, MAIS SUR LA MER CETTE FOIS-CI. LE YACHT IMAGINÉ PAR STEVE JOBS, MERVEILLE DE DESIGN ET D’INNOVATION, A ÉTÉ MIS À FLOT EN DÉCEMBRE DERNIER, APRÈS QU’OSMOS AIT ÉTÉ SOLLICITÉ POUR VÉRIFIER SON BON FONCTIONNEMENT. ZOOM SUR UN PROJET COLOSSAL… UN PROJET CHER AU GÉNIE D’APPLE Dans sa biographie consacrée à Steve Jobs, Walter Isaacson évoque le gigantisme de son projet de yacht : « Après le café, nous sommes retournés chez lui et il m’a montré tous les modèles et dessins d’architecture. Comme prévu, le yacht était épuré et minimaliste. Les ponts en teck étaient parfaitement plats et dénués de toute fantaisie. Comme dans un Apple Store, les fenêtres des cabines étaient larges, quasiment du sol au plafond, et la pièce de vie principale était conçue pour accueillir des murs en verre de 12 mètres de long et 3 mètres de hauteur. Il avait débauché l’ingénieur en chef des Apple Stores pour concevoir un verre spécial pouvant servir de structure porteuse. (…) ». Baptisé « Venus », l’impressionnant yacht imaginé par l’ancien patron d’Apple en collaboration avec le designer français Philippe Starck a été dévoilé le dimanche 28 octobre 2012 aux Pays-Bas, au port d’Aalsmeer près d’Amsterdam. Après six années de construction, le yacht est une vraie prouesse architecturale et technologique. Sa coque en aluminium de 70 mètres de long le rend très léger et son design épuré, caractérisé par de grandes baies vitrées, lui donne un air de ressemblance avec la gamme Apple. L’analogie ne s’arrête d’ailleurs pas là, puisque la navigation est contrôlée à l’aide de sept ordinateurs iMac 27 pouces dernière génération alignés les uns à côté des autres dans la 28 S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE La sécurité des structures LE YACHT, UN BÂTIMENT COMME LES AUTRES Chaque type de structure nécessite deux types de tests de bon fonctionnement : des tests statiques et dynamiques. Pour un bâtiment de type immeuble, les tests statiques sont effectués par l’usage de piscines ou de bâches d’eau sur le plancher, et les tests dynamiques par la circulation de plusieurs personnes simultanément sur une surface donnée. On vérifie ainsi la solidité des étages, et l’absence de phénomènes impactant la structure. La solidité d’un pont est testée de façon analogue : les tests statiques consistent à faire circuler à diverses vitesses des camions sur le pont afin de vérifier la charge supportée et toute absence de risque en cas d’embouteillage. Les tests dynamiques quant à eux permettent d’évaluer la résistance de l’ouvrage aux sollicitations brusques et de courtes durées. Ils se font au moyen de camions roulant à vitesse plus ou moins rapide sur le tablier. Si la constitution d’un bateau est différente, les vérifications sont les mêmes : les tests statiques permettent de suivre le comportement de la structure du bateau lors des remplissages et vidanges de ballasts, tandis que les tests dynamiques valident le bon fonctionnement du yacht lors de manœuvres en haute mer. À chaque test et peu importe la structure, les capteurs à base de fibre optique sont positionnés sur les différents niveaux de la structure (plancher, pont, niveaux…) pour enregistrer les effets induits lors des tests. *« Le système nous a donné l’opportunité unique de comparer théorie et réalité » BRAM JONGEPIER Chargé de l’Ingénierie des Connaissances chez Feadship De Voogt, Entreprise chargée de la construction du yacht « Les mesures de déformations ont été réalisées avec la technologie OSMOS. Le système nous a donné l’opportunité unique de comparer théorie et réalité. Les données de mesure ont confirmé l’ingénierie du yacht et seront utilisées pour optimiser de futures constructions de yachts. La possibilité de mesurer à haute fréquence nous a donné l’opportunité de mieux comprendre le comportement de la structure du yacht en fonctionnement. Cela n’aurait pas été possible avec une autre technologie de mesure. » MAI 2013 29 DERNIÈRE MINUTE CONSTRUCTIONS AVEC OSMOS, CONSTRUCTIONS SANS SURPRISES 24/05 À 19H00 EFFONDREMENT AUX USA PONT CHAMPLAIN (CANADA) AFP / Stephen Brashear * Porte-parole de la Société des ponts Jacques Cartier et Champlain « PRÈS DE 100 000 PONTS PORTEURS DE RISQUES AUX ÉTATS-UNIS KING / Tiffany Riley Matson surveillés de près. Le pont Skagit Valley qui s’est effondré était classé comme étant « fonctionnellement obsolète », un niveau au-dessus de « structurellement déficient ». J eudi 24 mai, le pont Skagit Valley situé sur l’axe Vancouver-Seattle s’est effondré sur une longueur d’environ 150 mètres dans l’État de Washington aux États-Unis. Deux véhicules sont tombés à l’eau avec trois occupants à bord sans faire de victimes. Si la raison de la rupture du pont est inconnue, son effondrement met en lumière la faiblesse des infrastructures aux États-Unis, a rappelé le Times. Un constat alarmant, dont les conséquences auraient pu être dramatiques : le pont Skagit Valley est emprunté par plus de 70 000 véhicules par jour. Selon un rapport réalisé en 2011 par Transportation for America, près de 100 000 ponts américains sont considérés comme « structurellement déficients ». Cela signifie qu’un ou plus de leurs composants essentiels – le tablier qui supporte la chaussée ; les appuis qui supportent le tablier ; les fondations qui permettent à l’ouvrage de reposer sur le sol et de lui transmettre les charges qu’il reçoit – ont reçu une note inférieure à 4 de la Federal Highway Administration, sur une échelle de 0 à 9. Ces ponts nécessitent d’être 30 S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE La sécurité des structures JEAN-VINCENT LACROIX 2 Cordes Optiques perpendiculaires mesurant les contraintes de cisaillement Le système qui est sur le pont Champlain est aussi sur la Tour Eiffel en ce moment. C’est donc une structure qu’on veut conserver à long terme, voir venir, et où il faut faire des renforts. La fibre optique, c’est ce qui nous permet de calculer au micron près la grosseur d’une bactérie, le niveau d’oscillation de la poutre. Une poutre c’est comme un cœur, il y a une vibration qui s’effectue et nous, on suit 24 heures sur 24 cette oscillation de la poutre. » Source : Le journal de Montréal FATALITÉ ? Tout ouvrage contient une part de risque parce qu’il s’agit d’une œuvre humaine : de l’immeuble courant à la navette Challenger. Aucune structure n’est à priori fiable à 100%. Tout le monde l’admet, mais peut-on faire mieux ? La seule manière d’arriver à 100% est de gérer « activement » la part d’incertitudes nécessairement laissée par toute « gestion passive » aussi sécuritaire soit-elle. OSMOS est l’outil d’information et d’alerte conçu et dédié pour maîtriser activement et par anticipation cette part de risque. Cette capacité anticipatrice reconnue des systèmes d’information OSMOS permet au maître d’ouvrage d’atteindre ce niveau idéal de 100%. En 2007, un drame similaire, l’effondrement du pont I-35W au-dessus du Mississipi, s’était produit dans l’État du Minnesota, faisant 13 morts. L’accident avait conduit les autorités à missionner une équipe de chercheurs de l’Université du Minnesota à identifier une technologie efficace capable de surveiller l’ensemble des ponts de l’État. Après avoir passé en revue et étudié différentes technologies, les chercheurs ont conclu que la technologie OSMOS est le meilleur système de monitoring des ponts. « Les capteurs OSMOS fournissent une solution novatrice et vraiment appropriée pour le contrôle de la santé structurelle globale de ponts » a assuré Arturo E. Schultz, Docteur en génie civil de l’Université du Minnesota. Une opportunité pour les Etats-Unis de faire face à un risque accru d’accidents similaires à celui de l’effondrement du pont Skagit Valley. SURVEILLANCE DU PONT DE VANAJA - FINLANDE Les données enregistrées par les Cordes Optiques (déformations structurelles ; comptage, classification et horodatage du trafic routier) et la webcam (images du trafic en temps réel) sont consultables via connexion Internet et mot de passe sécurisés. *OLLI-PEKKA AALTO Ingénieur au Centre du Développement économique, des Transports et de l’Environnement de Finlande « Le système OSMOS installé sur le pont de Vanaja par la société Inspecta nous a été très utile. Il a défini des critères précis (amplitudes dynamiques, réversibilité, emplacement de l’axe neutre, pour les plus révélateurs) pouvant être monitorés automatiquement. L’évolution de ces critères est la base de notre programme de surveillance. Le système OSMOS nous a donné une vision novatrice de l’évaluation de la santé structurelle de notre ouvrage. » MAI 2013 31 19- 20- 21 NO VEM BRE 2013 ÉVÈNEMENTS 9 AV R I L 2 0 1 3 SÉLECTION DE NOS MEILLEURS MOMENTS LOUIS CRÉPEAU PRÉSIDENT D’OSMOS CANADA * 2 6 AV RIL 2 0 1 3 Louis Crépeau, Directeur d’OSMOS Canada, a partagé avec l’ensemble des participants son expertise sur le monitoring des structures et les concepts d’instrumentation. Ce colloque, organisé par le Centre du Recherche interuniversitaire sur les Infrastructures en Béton (CRIB), a permis un véritable partage d’expérience entre des chercheurs, des représentants d’entreprises privées ainsi que des acteurs du service public autour de la surveillance des ouvrages. * 32 1 6 AV R I L 2 0 1 3 Colloque CRIB à Sherbrooke, Canada sur le thème : « Surveillance des ouvrages : problématiques et solutions technologiques ». Participation du groupe OSMOS à la présentation du livre de Navi Radjou « Jugaad : redevenons ingénieux » à l’Ecole des Mines. * HCFDC Participation d’OSMOS à la restitution de la mission RETEX Ouragan Sandy organisée à New York début mars par le HCDFC. Bernard Hodac, PDG du groupe OSMOS et membre du HCFDC, a répondu à l’invitation de Monsieur Sommade, Délégué Général du HCFDC pour participer à une conférence sur les transpositions possibles de la gestion de crise « Ouragan Sandy » en Ile-de-France. OSMOS, acteur de gestion de crises, serait un acteur de premier plan si un évènement tel qu’une crue de la Seine survenait en France. Il s’agirait alors de surveiller l’état des structures impactées pour assurer la sécurité des habitants et usagers. S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE SYNNOV « Jugaad : redevenons ingénieux » La sécurité des structures Photos / Marc Picornel A l’occasion de la sortie du livre « L’innovation Jugaad : redevenons ingénieux ! », le SYNNOV, Syndicat de l’innovation - dont Bernard Hodac, le PDG d’OSMOS est le Fondateur et Président - et la maison d’édition Diateino ont eu le plaisir d’organiser une grande soirée à l’École des Mines de Paris regroupant plus de 200 personnes. Cette soirée a eu lieu en présence de Navi Radjou, l’un des trois co-auteurs de ce livre. Jugaad est un mot hindi populaire qui signifie « savoir trouver des solutions dans des conditions hostiles ». Le concept, devenu méthode d’innovation qualifiée par Carlos Ghosn de « frugale », se développe aujourd’hui de plus en plus dans les entreprises occidentales en recherche de croissance alors que les ressources financières et énergétiques se restreignent et que les process de R&D de l’après-guerre deviennent insuffisants. Après avoir présenté les principes de l’innovation Jugaad comme « faire plus avec moins », Navi Radjou a expliqué la manière de les intégrer dans une organisation, à l’aide de nombreux exemples dont quelques entreprises françaises : Accenture, Alcatel, Renault-Nissan, L’Oréal, Lafarge, Air Liquide, Saatchi & Saatchi, la SNCF. Après cette présentation, Olivier Provost, ex-rédacteur en chef de La Tribune, a animé une table ronde réunissant François Darchis, Directeur et membre du Comité Exécutif Air Liquide ; Stéphanie Dommange, Directrice des Cadres et Cadres Sup., SNCF ; et Christophe de Maistre, Président de Siemens France. En conclusion, Gilles Babinet, Digital Champion auprès de la Commission Européenne et ancien Président du Conseil National du Numérique, a livré son point de vue sur la nécessité de créer une dynamique d’innovation en changeant notamment la façon dont nous apprenons pour « apprendre à apprendre ». A VENIR : OSMOS AU SALON DES MAIRES ET DES COLLECTIVITÉS LOCALES 2013 19-20-21 NOVEMBRE 2013 Retrouvez le stand OSMOS a l’emplacement B18 dans le Hall 2.2 du parc des expositions, Porte de Versailles UNE MISSION D’UTILITÉ PUBLIQUE POUR OSMOS * Événement incontournable du secteur des Collectivités Locales, le Salon des Maires et des Collectivités Locales réunit chaque année à Paris tous les acteurs du marché de la commande publique. A l’occasion de la 18e édition de la manifestation, le groupe OSMOS a souhaité être présent pour proposer aux collectivités ses solutions innovantes de prévention des risques liés aux infrastructures. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de participer à la concrétisation de la ville durable, la durabilité des structures et la sécurité des usagers qui les occupent. LA PRÉVENTION, ASSURANCE D’ÉCHAPPER AUX RISQUES Quelques évènements récents montrent la nécessité de surveiller les structures de façon anticipée : au mois d’avril, 3 personnes ont été tuées et 14 blessées dans l’effondrement d’un immeuble à Reims, alors que 1127 personnes ont péri au Bangladesh dans l’effondrement d’un bâtiment abritant des ateliers de confection. L’enchaînement de ces évènements est la preuve que, quel que soit l’endroit, le risque est réel, et que l’investissement dans la prévention est aujourd’hui plus que nécessaire. Au Bangladesh, le gouvernement a annoncé la mise en place d’une nouvelle commission d’enquête devant inspecter les 4 500 usines textiles du pays à la recherche d’éventuels défauts de construction, tandis que Benetton, Zara, Marks & Spencer ou encore H&M ont signé un accord pour améliorer la sécurité des bâtiment abritant les ateliers de confection. Après le drame de Reims, les autorités françaises ont aussi réagi avec notamment la prise en main du dossier par Cécile Duflot, Ministre de l’égalité des Territoires et du Logement. Or, OSMOS détient la technologie permettant d’anticiper de tels incidents. Pour exemple, son système de capteur à base de fibre optique a permis d’anticiper l’effondrement d’un parking 3 jours avant qu’il ne s’écroule à Heerlen aux Pays-Bas il y a quelques mois. L’alerte a entraîné une évacuation en dehors de toute urgence et permis d’éviter tout dommage corporel. Leader mondial de la sécurité des structures, la PME est la seule entreprise à proposer un tel système de prévention des risques. Ses technologies, conçues et produites en France dans la région rennaise, permettent une veille sensible, précise et fiable des anomalies potentielles. C’est une réelle opportunité de prévention des risques pour les collectivités locales : écoles, mairies, ponts, parkings, égouts, infrastructures de transport… nombreuses sont les structures d’usage public qui nécessitent une surveillance attentive. Par ailleurs, au-delà de prévenir tout incident, les technologies OSMOS s’inscrivent dans la préservation de tout un écosystème. En effet, tout incident contient un potentiel « effet domino » sur son environnement, d’autant plus que 90% des problèmes liés aux structures prennent leur origine dans le sol (glissement de terrain, tassement, conséquences de travaux, effets climatiques ou sismiques, etc.). Les capteurs à base de fibre optique, installés sur plusieurs structures d’un même environnement, présentent l’avantage de se synchroniser de façon instantanée et permanente offrant ainsi une synthèse claire et fiable de l’état de santé de l’espace surveillé. A LA RENCONTRE DES ACTEURS DE LA VILLE Le Salon des Maires présente une opportunité de faire connaître ces solutions aux acteurs de la ville à l’échelle nationale, et ainsi contribuer à l’émergence d’une prise de conscience collective autour des risques liés aux infrastructures et leur environnement. L’enjeu est de taille : assurer la pérennité des bâtis et la sécurité des usagers qui les occupent. La bonne gestion du parc d’ouvrages de la ville doit donc se nourrir d’arbitrages éclairés, auxquels OSMOS ambitionne de participer. A VOS CALENDRIERS ! LES PROCHAINS ÉVÉNEMENTS AUXQUELS PARTICIPERONT LES ÉQUIPES D’OSMOS Le 11 juin 2013 : Conférence du SYNNOV sur le thème : Talents de France, réveillez-vous ! Exprimezvous ! Le 26 septembre 2013 : Intervention de Bernard Hodac, PDG du groupe OSMOS, au module de formation du HCFDC « Risques naturels et technologiques - vieillissement des infrastructures » MAI 2013 33 ZOOM AVANT-PREMIÈRE ET VOUS, AVEZ-VOUS VOTRE D.D.S ( Détecteur de Désordres Structurels ) www.structurae.de Retrouvez OSMOS dans la base de données pour le génie civil ! Structurae offre des informations techniques, architecturales, historiques et sociales pour plus de 60.000 ouvrages d’art et œuvres du génie civil ainsi que plus de 160.000 photos. Vous y retrouverez bien sûr la Tour Eiffel, aussi bien que des ponts et viaducs, tunnels, barrages, gratteciel ou tours du monde entier. La base de données Structurae référence également les individus et entreprises ayant participé à ces projets, des études de cas et des descriptions de produits utilisés dans leur conception et réalisation. Aussi, vous y retrouverez tous les ouvrages instrumentés par le groupe OSMOS, leader de la surveillance des structures. Le site est disponible en français, anglais et allemand. structurae_osmo.indd 3 34 S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE 22.03.2013 11:48:27 La sécurité des structures ? Le DDS (Corde Optique + Alerte SMS) vous avertit lorsqu’un danger structurel est imminent où que vous soyez ! A la manière d’une alerte incendie, le Module Alarme émet un avertissement en cas de danger structurel. Dès que le module détecte un dépassement du seuil préalablement fixé dans le logiciel LIRIS User, une alarme et un signal lumineux se déclenche sur place, tandis qu’un SMS est envoyé simultanément au gestionnaire du bâtiment. Grâce à cette alerte, vous pouvez, selon les cas, faire évacuer le bâtiment pour éviter tout dommage corporel ou simplement prendre les mesures nécessaires afin de renforcer la structure. DATE - HEURE ALARME 1 PROJET 1 EMPLACEMENT 1 MAI 2013 35 Crédits Photo : OSMOS SA - Publication : OSMOS SA TOUJOURS UNE MESURE D’AVANCE POUR VOTRE TRANQUILLITÉ D’ESPRIT La sécurité des structures OSMOS, Société Anonyme au capital de 2 169 336 € / RCS Nanterre 438 288 458 41 - 45 rue du Moulin des Bruyères 92400 Courbevoie +33(1) 47 69 69 10 [email protected] - www.osmos-group.com