*DOSSIER : LA VILLE SE RECONSTRUIT SUR ELLE-MÊME

Transcription

*DOSSIER : LA VILLE SE RECONSTRUIT SUR ELLE-MÊME
M AI 2 0 1 3
*
STR UCT URE S
LE M AG A Z I N E DU G R O U P E OSMOS
* DOSSI ER : LA VILLE SE RECONST RUIT SU R ELLE-MÊME
6
La sécurité des structures
ACTU A LITÉS
15
EN T RET IENS
> LE BÂTIMENT CAPTEUR :
SÉCURISER LA VILLE EN
MUTATION
> RUDY RICCIOTTI,
L’ARCHITECTURE
DANS LA VILLE DE DEMAIN
> PARTENARIAT GAGNANT
AVEC SPIE BATIGNOLLES
POUR RFF
> ERIC ALAUZET,
DÉPUTÉ DU DOUBS
LA VILLE DURABLE
16
DOSSIER
> LA VILLE SE RECONSTRUIT
SUR ELLE-MÊME
24
F O CUS
> CHRISTOPHE PAGÈS,
DIRECTEUR DÉPARTEMENT
CONSTRUCTION RISQUES
TECHNIQUES & IMMOBILIER
CHEZ MARSH
> LE POINT COMMUN ENTRE
APPLE ET OSMOS ?
www.osmos-group.com
SOMMAIRE
ÉDITO
ÉDITO
> M. Bernard Hodac,
Président et fondateur du groupe OSMOS // P.3
LA VILLE,
UNE RÉVOLUTION PERMANENTE
6
ACTUALITÉS
> Tour du monde des projets // P.4
> Sur le terrain :
Tramway de Tours : Partenariat gagnant avec
Spie Batignolles pour RFF // P.8
> Dernière minute :
Effondrement aux USA // P.30
> Zoom :
Structurae.de // P.34
GROUPE
> Le Bâtiment Capteur : sécuriser la ville en mutation // P.6
> La Tour Europe // P.7
> La Tour Areva // P.10
> Protéger l’intégrité de votre bien immobilier // P.12
> Éolienne Enercon // P.21
> Musée des Plans-Reliefs // P.22
> Constructions avec OSMOS,
Constructions sans surprises // P.31
> Sélection de nos meilleurs moments // P.32
> Avant-première :
Le Détecteur de Désordres Structurels
et le module SMS // P.35
LE BÂTIMENT CAPTEUR :
SÉCURISER LA VILLE EN MUTATION
Jusqu’au XIXème siècle, les moyens techniques étant limités, les villes se sont construites
sur des principes pragmatiques. De nos jours, on admet que la Grande Bibliothèque avec
ses dizaines de millions d’ouvrages soit implantée en bord de Seine, très en-dessous du
niveau du fleuve, ou que le Ministère des Finances se termine par une arche plongeant
dans la Seine. Parallèlement, les techniques continuent à évoluer et sont poussées audelà des règlements et des expériences acquises. Ce progrès urbain reste maîtrisé grâce à
un accompagnement de projet et une connaissance qui continue à évoluer « hors-règlement ». La technologie OSMOS fait partie intégrante de cette démarche d’accompagnement et d’acquisition d’expérience. Ainsi, elle contribue autant à permettre les avancées
audacieuses du présent qu’à pérenniser les constructions du passé, ambitieuses dans le
contexte d’origine ou usées par le temps. Entre les deux, la masse infinie des constructions
aux audaces non-apparentes et des bâtiments courants confrontés à tous les imprévus,
doit être, elle aussi, maîtrisée au même titre.
16
ENTRETIENS
> Rudy Ricciotti - Architecte // P.15
> Eric Alauzet - Député du Doubs // P.20
> Bernard Gauducheau - Maire de Vanves // P.26
DOSSIER : LA VILLE SE RECONSTRUIT SUR ELLE-MÊME
DOSSIER
> La ville se reconstruit sur elle-même // P.16
FOCUS
> Métier :
Christophe Pagès, Directeur Département Construction
Risques Techniques & Immobilier chez Marsh // P.24
> Campus Evergreen,
l’assurance d’un chantier sans risque // P.25
> International :
Le point commun entre Apple et OSMOS ?
L’innovation... et le yacht de Steve Jobs // P.28
ENVIE D’EN SAVOIR +
ÇA CONTINUE SUR INTERNET
Avec les évènements de ces dernières semaines, de l’effondrement d’un immeuble à Reims
à celui du Bangladesh qui a occasionné plus d’un millier de victimes, la sécurité des structures dans la ville est plus que jamais au cœur du débat public. Les autorités se sont emparées du sujet, dans un contexte où l’urbain devient la norme et les ambitions architecturales
sont en pleine frénésie. Cette reconstruction de la ville sur elle-même est en effet porteuse
de risques mal estimés voire ignorés sur les structures qui font notre quotidien.
28
Avec ce nouveau numéro de STRUCTURES, nous avons souhaité mettre en valeur cette
ville, qui ne cesse de croître, porteuse d’avenir mais aussi de mutations et de risques
qui nous concernent tous. C’est pourquoi nous avons souhaité enrichir le débat par des
témoignages d’élus, d’architectes, d’acteurs de l’assurance, et par la vision de nos clients
et partenaires. Ville à risque, ville de demain, ville durable… autant de facettes de l’urbanisme décryptées par ces experts du domaine construit.
Nous les remercions tous chaleureusement pour leur contribution enthousiaste, qui montre
bien que la sécurité des structures est plus que jamais un enjeu partagé et une priorité pour
le bien-être de tous.
Bernard Hodac,
Président et fondateur du Groupe OSMOS.
FOCUS INTERNATIONAL:
LE POINT COMMUN ENTRE APPLE ET OSMOS ?
L’INNOVATION... ET LE YACHT DE STEVE JOBS
osmos-group.com/fr/telechargements/com-presse
Scanner ce QR Code pour avoir accès aux
dernières publications du groupe.
Rédactrice en Chef : Margaux Roux
[email protected]
Responsable de création : Hugo Fultot
[email protected]
S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE
STRUCTURES MAI 2013
REMERCIEMENTS
Rudy Ricciotti, Eric Alauzet, Bernard Gauducheau, Christophe Pagès,
Jean-François Goutorbe, Monique Chaponneaux, Pierre Garin,
Bram Jongepier, Olli-Pekka Aalto.
La sécurité des structures
synnov.org/synnov/nos-objectifs
Bernard Hodac est également président du Synnov
le syndicat de l’innovation technologique.
MAI 2013
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ACTUALITÉS
TOUR DU MONDE
VIADUC DE ZUIDPOORT
UNIVERSITÉ
D’ALCOBENDAS
ROOSENDAAL PAYS-BAS
SUIVI DU TRAFIC
MA DRID, ESPAGNE
SUIVI D’UN ÉTABLISSEMENT PUBLIC
Le viaduc de Zuidpoort, construit en béton précontraint, est actuellement soumis à de fortes charges notamment lors du passage de
poids lourds. Pour qu’il puisse continuer à être exploité, le pont a
fait l’objet d’une analyse précise. Des Cordes Optiques OSMOS, installées sur les structures, ont ainsi enregistré en continu les déformations de l’ouvrage, et un test de chargement a été réalisé par les
équipes d’OSMOS. Le système de monitoring a pu mettre en évidence une relation entre le passage de poids lourds et l’apparition
de déformations spécifiques, et ainsi permettre de prendre les mesures appropriées à la continuité du trafic routier en toute sécurité.
À Alcobendas, ville située au nord de la capitale espagnole, une nouvelle université est en construction. Depuis l’exécution de la structure,
l’apparition de fissures a été observée dans quelques éléments structurels. Ces fissures sont l’objet de sollicitations dues au bâtiment propre,
mais aussi aux conditions météorologiques. La structure de l’Université
risquant des écroulements, des inclinaisons et des déformations excessives, le groupe OSMOS a été chargé de confirmer l’intégrité structurelle et étudier l’évolution des déformations. Étant donné la fissuration précoce de la structure, plusieurs paramètres sont surveillés avec
attention pour assurer la sécurité des intervenants et des futurs étudiants.
GRAND PALAIS
PORT DE ZEEBRUGGE, BELGIQ UE
ACCOMPAGNEMENT DE TRAVAUX DE MAINTENANCE
PARIS, FRANCE
SURVEILLANCE DURANT LES TRAVAUX
Après la Nef, c’est la loggia Nord qui a été rénovée dans le cadre du
vaste programme de rénovation du Grand Palais. Particulièrement
remarquable par son sol en mosaïques de marbre dans lesquelles
s’inscrivent des dalles de verre, la loggia Nord est un espace destiné
aux visiteurs. Par principe de précaution, il a été fait appel à OSMOS
pour en vérifier l’exploitation en toute sécurité. Un test de chargement a été réalisé au mois de janvier dernier, avec pour critères de
mesure l’amplitude des déformations sur l’ensemble des points
instrumentés, et la détection précoce de tout phénomène anormal.
Grâce à la précision des Cordes Optiques, le test de chargement est
allé au-delà des prévisions, concluant positivement à une grande capacité de portance de la loggia : le plancher supporte 589.75 Kg / m²
et les dalles de verre 400 Kg / m². Tous les niveaux de la loggia sont
en capacité d’accueillir les visiteurs tout en assurant leur sécurité.
BIBLIOTHÈQUE DE
L’UNIVERSITÉ RYERSON
TO RONTO, CANADA
SUIVI DES EFFE TS SUR LA STRUCTURE MITOYENNE
Réalisée dans le prolongement de l’Université, la construction de la
nouvelle bibliothèque peut avoir des effets indésirables sur le bâtiment
existant. Son bon comportement est ainsi surveillé par Corde Optique,
assurant au constructeur, EllisDon, une poursuite du chantier sans
risques pour les usagers de l’Université et les ouvriers. La collaboration
avec OSMOS Canada lui donne également la possibilité d’éviter tout
litige en arrêtant les travaux avant l’apparition de dommage visible.
S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE
ÉCLUSE DE ZEEBRUGGE
IMMEUBLE DE BUREAU
BANQUE NATIXIS
PARIS, FRANCE
ESSAI DE CH ARGEMENT
4
OSMOS
DES PROJETS
La sécurité des structures
Un site de bureaux est en cours d’aménagement pour Natixis à
partir d’un bâtiment de huit étages et d’un parking de deux étages
avec une structure poteaux / poutres. Le constructeur avait prévu de
démolir certains éléments de la structure existante pendant les travaux, ce qui pouvait générer des problèmes de chargement pour le
bâtiment. Pour être sûr que ces démolitions n’aient pas d’impact, le
constructeur a fait appel aux Cordes Optiques OSMOS pour surveiller
en temps réel les travaux et assurer la sécurité des intervenants. Les
données récoltées montrent une bonne stabilité de la structure et une
bonne répartition des charges dans le bâtiment pendant la phase de
travaux. La technologie OSMOS permet de surveiller en temps réel
les déformations du bâtiment et d’assurer la sécurité des intervenants. Ainsi, le constructeur est en mesure de prendre les décisions
adéquates telles qu’une évacuation du site en cas de problème.
Le port de Zeebrugge, situé sur le littoral de la Mer du Nord en Belgique,
est l’un des plus importants d’Europe. Son accessibilité aux eaux profondes, sa proximité avec le Pas-de-Calais et l’Angleterre, ainsi que ses
connexions fluviales, ferroviaires et autoroutières l’ont rendu indispensable aux échanges commerciaux européens. Ce noyau économique
est relié à Bruges par des canaux équipés d’écluses permettant de les
rendre navigables. OSMOS Benelux a eu pour mission d’installer des
Cordes Optiques subaquatiques sur l’une d’elle afin de mesurer les déformations de ses parois pendant des travaux de dragage des sédiments.
HÔTEL DE VILLE - BAKOU
AZ ERBAÏDJAN
SURVEILLANCE DU DÉPLACEMENT
DE LA STRUCTURE
À Bakou, en Azerbaïdjan, le quartier historique est actuellement en rénovation complète. De nombreuses vieilles constructions ont été démolies
pour faire place à des bâtiments plus modernes. Cependant, quelques
constructions importantes ont été épargnées, dont l’ancien Hôtel de Ville.
Construit il y a un siècle, le bâtiment doit faire l’objet de travaux de rénovation et être déplacé. BIM Systems, sous-affilié d’OSMOS Benelux, a
été chargé de mesurer les déformations différentielles pour confirmer si
l’opération de déplacement est exécutée sans endommager le monument
historique. Les phases suivantes de restauration et de repositionnement
du bâtiment seront également surveillées par les capteurs OSMOS.
osmos-group.com/fr/services/references
Extraits des références des clients d’OSMOS.
MAI 2013
5
BÂTIMENT CAPTEUR : SÉCURISER
*
P
ARCE QUE LA VILLE SE RECONSTRUIT
SUR ELLE-MÊME, DES SOLUTIONS
DOIVENT ÊTRE DÉVELOPPÉES POUR
QUE CETTE RECONSTRUCTION PERPÉTUELLE
SE FASSE DE FAÇON HARMONIEUSE. OSMOS
PROPOSE UNE OPPORTUNITÉ DE SÉCURISER
CES ÉVOLUTIONS : LE BÂTIMENT CAPTEUR.
LA VILLE EN MUTATION
QU’EST CE QU’UN BÂTIMENT CAPTEUR ?
Lors de la construction d’un bâtiment, les préoccupations du maître d’ouvrage sont naturellement centrées
sur le bâtiment lui-même. Ainsi, toute anomalie qui apparaît fait l’objet d’une analyse éventuelle aboutissant
en général à la détermination des causes. Elles peuvent être internes (poids du bâtiment, surcharges, effets
liés à l’exploitation), externes (effets climatiques, sismiques, provenant du sol, de la surface, etc.) ou liées
aux évolutions propres du bâtiment (vieillissement, modifications liées à l’exploitation). Or, un bâtiment subit
à 90% des problèmes constatés viennent du sol, ce qui les rend difficiles à surveiller et donc à anticiper.
Seul un dispositif permettant une veille permanente de toutes les sollicitations permettrait de prémunir les
bâtiments des agressions extérieures.
CAPTER LES ANOMALIES AVANT L’HEURE
C’est en réponse à ce besoin que le concept de bâtiment capteur est
né. Il s’agit d’un bâtiment dont les structures porteuses sont équipées
de capteurs permettant de suivre les effets de l’environnement du bâtiment sur lui-même. Il suffit de 4 capteurs en moyenne, installés sur
les 4 éléments porteurs verticaux de la structure. Le concept s’applique
à des bâtiments à priori intègres, mais soumis à un environnement
potentiellement porteur de complications. Équipé d’un dispositif délivrant une information synthétisant toutes les origines de sollicitations,
le bâtiment capteur permet d’anticiper les anomalies potentielles. Cette
veille permanente constitue en quelque sorte le « carnet de santé »
du bâtiment.
OSMOS, LA SOLUTION PRÉCISE ET FIABLE
Dans l’état actuel du marché, il apparaît que seule la technologie OSMOS,
ayant été conçue et développée sur la durée, soit capable de proposer cette
solution. En effet, la sensibilité et la synchronisation des technologies
OSMOS permettent de transformer le bâtiment en capteur des
contraintes de son environnement et à travers ce concept original,
d’améliorer la maîtrise des risques affectant le bâtiment. Le dispositif
est sensible, précis, fiable, non-parasitable, durable à l’échelle pluridécennale et ne nécessite pas une instrumentation importante : un
échantillonnage réduit de lignes de détection permet de transformer le
bâtiment en capteur de son environnement.
OSMOS offre ainsi aujourd’hui une solution au prix attractif, à l’exploitation maîtrisée et pérenne, à l’entretien simple et peu coûteux et dont les
résultats sont accessibles à tous les niveaux de compétence, allant du
grand public à l’expertise.
6
S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE
La sécurité des structures
LA TOUR EUROPE : BÂTIMENT CAPTEUR
La Défense est un bon exemple de l’opportunité
du concept de bâtiment capteur. La Tour Europe,
la Tour Chartis, la Tour Areva ainsi que les Collines
de l’Arche sont équipées des technologies
OSMOS, permettant une veille à la fois des
structures, mais aussi de leur environnement. La
synthèse des informations propres à un bâtiment
croisée en temps réel avec celle des autres
structures surveillées permet de lier l’ensemble
des informations en un véritable « réseau ». Cette
veille partagée et complémentaire a pour effet
d’étendre la surveillance non plus à une structure
mais à un espace géographique, et de le prémunir
contre d’éventuelles anomalies ou incidents.
Concernant la Défense, la solution OSMOS
permet de s’assurer que le parvis supporte la
charge nécessaire à son exploitation, ou encore
d’anticiper des problèmes liés à la construction
d’une Tour ou d’un parking supplémentaires.
Le concept de bâtiment capteur permet donc
à un espace donné de vivre en harmonie, et de
protéger son propre écosystème des aléas de
son évolution.
Photographie : Bruno CUSA
MAI 2013
7
SUR LE TERRAIN
Travaux et tests de renforcement ou prévention
des risques
Partenariat gagnant avec Spie Batignolles
pour RFF
*
D
ANS LE CADRE DU PROJET DE
TRAMWAY A TOURS, OSMOS A
COLLABORÉ AVEC SPIE BATIGNOLLES
AFIN DE VÉRIFIER LA SOLIDITÉ D’UN PONT
SUR LA LIGNE EN CONSTRUCTION. LE
SUIVI DES TESTS PAR CORDES OPTIQUES
A PERMIS DE VALIDER L’EXPLOITATION
SÉCURISÉE DE L’OUVRAGE.
RFF ŒUVRE POUR « UN ACCÈS AUX TRAINS, AUX TERRITOIRES ET AUX VILLES
TOUJOURS PLUS SÛR, PERFORMANT, INNOVANT ET DURABLE. »
A l’occasion d’un vaste plan d’aménagement du territoire, la ville de Tours a lancé plusieurs projets d’envergure pour le bien-être de ses habitants, dont celui
de l’équipement de la ville d’une ligne de tramway.
des quartiers relevant de la politique de la ville. Ainsi,
le tramway de Tours sera mis en circulation à partir de
septembre 2013. La première ligne de l’agglomération
tourangelle est actuellement en construction, dont le
Visuel 3D - 2010 - crédit photo : Alstom Transport/SITCAT
TRAMWAY DE TOURS
Le pont a tout d’abord été renforcé par Spie Batignolles,
opérateur global du bâtiment et des travaux publics,
grâce à des câbles dits « de précontrainte », équipements spécialisés dans le renforcement des ouvrages
d’art en béton, greffés sur chacune des huit nervures du
pont. L’opérateur a alors fait appel au groupe OSMOS
en soutien à la réalisation des tests pour s’assurer de
la résistance de l’ouvrage et garantir la sécurité des futurs usagers. Le pont a été mis en situation extrême
d’exploitation pour en observer le comportement. Ont
été vérifiés notamment la conservation des propriétés
élastiques, la détection précoce de tout phénomène
anormal, et l’influence des conditions extérieures.
Mise en situation extrême : condition d’une
exploitation optimale
Les géomètres de Spie Batignolles et les équipes
d’OSMOS ont procédé à deux types de tests de chargement : des tests statiques et des tests dynamiques.
La technologie d’OSMOS permet de réaliser ces tests
de manière fiable avec peu d’équipement : deux Cordes
Optiques LIRIS de deux mètres ont été installées sur
les poutres de mi-travée du pont. Ces cordes sont des
capteurs permettant de surveiller en temps réel les effets de tout type de sollicitations affectant la structure
de façon précise et fiable. Une station de monitoring
et une sonde de température sont venues compléter le
dispositif.
Le test statique a mis à l’épreuve la structure par le stationnement simultané de deux camions de 26 tonnes
des deux côtés du pont. Les deux véhicules ont ensuite
circulé l’un après l’autre à 10 km/heure sur la structure.
Pendant toute la durée des épreuves, les capteurs optiques ont permis de mesurer la réaction des poutres
sous le « tablier » du pont, qui avait été renforcées
préalablement par les câbles de précontrainte.
Interview
JEAN-FRANÇOIS
GOUTORBE
Chef de chantier Spie Batignolles
Que vous a apporté la solution OSMOS dans le cadre
de cette opération ?
Notre collaboration avec OSMOS dans
le cadre du projet de Tramway de Tours s’est très bien
passée. Ça n’a pas été évident car nous avons dû travailler de nuit, dans des conditions difficiles, il faisait
très froid. Mais l’équipe a su s’adapter au chantier
rapidement pour des résultats très précis. Un travail
vraiment impeccable !
Quels sont les points forts que vous
avez pu noter au cours de votre collaboration avec OSMOS ?
L’équipe d’OSMOS chargée de l’instrumentation et
des mesures pendant les tests était compétente, et a
rapidement compris les enjeux du problème rencontré.
Tout s’est déroulé très rapidement, avec une précision
que nous n’aurions jamais eue autrement.
Seriez-vous prêt à utiliser les solutions
OSMOS sur d’autres projets ?
Oui, sans hésiter ! Je ne connaissais pas du tout la
technologie avant cette collaboration, et j’ai été assez
bluffé. Cela complète bien le travail des géomètres.
Même les personnes en charge du Tramway étaient
satisfaites, alors qu’elles sont pourtant plus éloignées
de la technique !
Cette intervention a eu lieu de nuit, entre 22h et 1h du
matin, afin d’impacter au minimum la circulation. Les
tests ont pu prouver que les passages de véhicules à
la charge importante n’entraînent pas de déformations
irréversibles, attestant du bon renforcement du pont.
Ainsi, OSMOS a permis une continuité des travaux de construction de la ligne en temps et
en heure.
OSMOS a participé à la faisabilité du projet, en assurant l’exploitation sécurisée d’un pont sur la ligne en
construction. Zoom sur un projet d’envergure.
Entre désenclavement et modernité, un projet
d’aménagement d’envergure
Face au besoin croissant de déplacements sur l’agglomération, la desserte en transports en commun notamment des principaux bassins de population, d’emplois
et de grands équipements, doit être améliorée. Aussi
la ville de Tours a choisi la construction d’une ligne de
tramway traversant la ville du nord au sud. Maîtresse
du réseau global décidé pour 2013 - puisque des
lignes de bus structurantes seront développées à partir
du tramway - cette ligne favorise le désenclavement
8
S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE
La sécurité des structures
trajet comptera 15 kilomètres et 29 stations, du lycée
Vaucanson au nord de Tours, au lycée Jean Monnet au
sud de Joué-lès-Tours. Les 135 futurs conducteurs ont
débuté leur formation en mars tandis que des essais de
circulation ont déjà été réalisés.
« L’action combinée de SPIE Batignolles
et OSMOS a permis de vérifier en une nuit
l’effet des travaux de renforcement du pont
RFF. OSMOS a pu apporter une qualité d’information sans équivalent et ainsi œuvrer
pour la sécurité des riverains lors de la future exploitation de ce pont par le nouveau
tramway de Tours.»
Le pont Gramont, trop fragile pour le passage
du tramway ?
Chef de projet OSMOS
CÉDRIC REMUSAN
Sur le trajet du tramway, un pont de 37 mètres en
béton armé, datant des années 30 et passant au-dessus des voies Réseau Ferré de France, a posé problème
lors du tracé de la ligne. Sa solidité remise en question,
des travaux de renforcement ont été initiés pour lui permettre de supporter le passage quotidien du tramway
doublé de la circulation classique.
MAI 2013
9
TOUR AREVA
SURVEILLANCE DES STRUCTURES
PRINCIPALES DE LA TOUR
Edifiée en 1974 sur les dessins de François Julien et Roger
Saublot, la Tour AREVA mesure 184 mètres de haut et
comprend 46 niveaux. La portance de l’édifice est assurée
par ses façades ainsi que des piliers de contreventement.
Trois projets de remaniement sont actuellement en
cours dans l’environnement proche de la Tour AREVA :
extension du CNIT, prolongement des infrastructures
souterraines, rénovation du Centre Commercial. OSMOS
a été sollicité pour assurer son suivi pendant la durée des
travaux et veiller à ce que la structure ne soit pas impactée
par son environnement en mutation. La mise en évidence
d’éventuels désordres et risques permettra d’apporter
une preuve concrète de l’implication des chantiers en cas
de litige et rendra possibles des actions correctives en
échappant aux contraintes de l’urgence.
*
Chaque bâtiment requiert un entretien régulier et préventif. De plus en plus de gestionnaires prennent
conscience de sollicitations nouvelles pouvant impacter
les bâtiments sains, notamment liées à l’environnement
mitoyen. La gestion du bâtiment ne peut plus être dissociée des risques liés à son écosystème. La Défense, environnement en perpétuelle mutation, en est le meilleur
exemple.
10
S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE
MAI 2013
11
PROTÉGER L’INTÉGRITÉ DE VOTRE BIEN IMMOBILIER
Interview
JEAN-PIERRE BOUL
Notaire à Argentan dans L’Orne (61)
« La ville se reconstruit sur
elle-même » : que cela vous
inspire-t-il ?
*
S
YSTÈME DE MAINTENANCE À FAIBLE
COÛT, LA CORDE OPTIQUE OSMOS
EST UNE SOLUTION OPTIMALE POUR
LES PROPRIÉTAIRES ET GESTIONNAIRES DE
BÂTIMENTS D’IMMOBILIER COURANT. SI
OSMOS TRAVAILLE AVEC DES ENTREPRISES
DU BTP OU GRANDES FONCIÈRES POUR
SURVEILLER LEURS CHANTIERS DE
CONSTRUCTION, IL EST ÉGALEMENT LE
CONSEILLER PRIVILÉGIÉ DE SYNDICS
DE COPROPRIÉTÉ OU DE PARTICULIERS.
AUSSI, LES CORDES OPTIQUES OSMOS
SURVEILLENT DÉJÀ DE NOMBREUX
IMMEUBLES ET RÉSIDENCES EN FRANCE,
PERMETTANT À LEURS GESTIONNAIRES
UNE EXPLOITATION ET UNE MAINTENANCE
SÉCURISÉE ET À FAIBLES COÛTS.
Dans le secteur de l’immobilier courant, la gestion et la
maintenance du bien représentent un poste de dépense
plus important que l’on ne pense. En effet, le coût de
construction d’un bâtiment ne représente que 20% de
son prix global ! Les 80% restant concernent les coûts
de rénovation, de réhabilitation, en bref, tous les coûts
d’exploitation et de maintenance associés.
IMMOBILIER COURANT : DES
COÛTS DIFFÉRÉS COLOSSAUX
La notion de « coûts différés » permet d’approcher
l’ensemble des coûts auxquels doivent faire face le
propriétaire ainsi que les utilisateurs du bâtiment tout
au long de sa vie. Ils concernent donc les coûts d’entretien courant et de maintenance préventive (visites de
contrôle, experts, prestataires extérieurs…), les coûts
de maintenance corrective (travaux), et les coûts de
gros entretien (ravalement de façade, changement de
menuiseries extérieures, réfection de toitures…) qui
s’apparentent à une obsolescence des matériaux. L’accumulation de l’ensemble de ces frais fait qu’en réalité,
l’investissement de départ est davantage celui de l’entretien du bien immobilier que celui de sa construction.
A ces frais s’ajoute une absence de tranquillité d’esprit
pour le propriétaire qui doit gérer la maintenance de son
bien au fil du temps. Dès lors, comment rester maître
du temps et de l’intégrité de son bien immobilier ?
LA CORDE OPTIQUE OSMOS POUR
UNE MAÎTRISE DE L’IMPRÉVU
La Corde Optique permet de surveiller avec précision
la santé d’un bien immobilier, et ainsi anticiper les
anomalies susceptibles d’entraîner des travaux lourds
à l’avenir. Comment ? Des Cordes Optiques, les LIRIS,
positionnées sur les structures et qui surveillent simultanément 18 critères différents de sollicitations – internes, externes, liées à la structure propre – avec la
précision et la fiabilité connue à la fibre optique. Ces
véritables « capteurs » anticipent la moindre déformation susceptible d’affecter la santé du bâtiment et
permet à son gestionnaire d’agir de manière préventive. Ainsi, les LIRIS garantissent à la fois sécurité des
usagers et gestion patrimoniale à moindre coût grâce
à des rapports réguliers de l’état de santé du bien
immobilier, et une alerte en cas d’anomalie critique.
Le système est utilisé par de grandes foncières comme
NEXITY ou COGEDIM, et de plus en plus par les
syndics de copropriété.
OSMOS GARANT D’ UNE « BELLE
VIE IMMOBILIÈRE »
POUR NEXITY…
En bon gestionnaires, les propriétaires souhaitent
aujourd’hui de plus en plus anticiper les dommages
structurels pouvant affecter leur bien. Pour exemple,
au début du mois d’avril, un syndic de copropriété d’un
immeuble situé avenue Charles de Gaulle à Neuillysur-Seine a eu recours à la surveillance par Corde
Optique. Construit dans les années 50, l’immeuble
présente une structure béton classique de six étages
habités et un sous-sol. Mais depuis 2003, des déS T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE
La sécurité des structures
Existe-t-il, selon vous, une lacune dans
la législation actuelle en matière de
sécurité des structures ?
En ce qui concerne la sécurité des structures, il existe
aujourd’hui des règles en matière de garantie de l’ouvrage. Est-il nécessaire d’en apporter des nouvelles ?
Cela serait envisageable du fait que des hommes de
l’art réalisent ou font réaliser des constructions en ne
prenant en compte qu’une partie des éléments, en oubliant que la structure peut céder à tout moment.
Dans le cadre de votre profession,
quelle importance peut avoir la levée de
doutes sur la structure d’un bâtiment ?
Acteur de référence de l’immobilier, NEXITY regroupe
l’ensemble des métiers de ce secteur : transaction, gestion, conception, promotion, aménagement, conseil et
tous les services associés. Le groupe a choisi OSMOS
pour surveiller ses chantiers et assurer à ses clients –
entreprises, particuliers et collectivités locales – une
sécurité totale. La collaboration avec OSMOS a démarré en 2010 autour de la construction d’un parking d’une
résidence dans le Val d’Oise. Il s’agissait de valider une
stabilité de l’ouvrage et ainsi garantir l’exploitation du
parking en toute sécurité. Depuis, la collaboration se
poursuit avec notamment la construction d’un écoquartier à Ermont en mars 2013, qui donnera le jour à
des commerces et des logements sociaux aux caractéristiques écologiques modernes.
… ET CONSEILLER PRIVILÉGIÉ DES
SYNDICS DE COPROPRIÉTÉ
12
sordres (rupture de ferraillage, apparition de fissures
sur dalle, sur voile et sur poteaux) sont apparus. La
copropriété, inquiète, souhaite suivre l’évolution des
désordres de manière précise afin de pouvoir définir
les mesures adaptées à la réalité structurelle de l’ouvrage. OSMOS a proposé un suivi préventif afin de
s’assurer de la stabilité d’ensemble de l’immeuble et
permettre aux propriétaires d’arbitrer pour une solution
fiable et économique.
Depuis la fin de la dernière guerre
mondiale, la France change de visage ; les villes se sont développées
au détriment des campagnes. Elles se transforment et
présentent, aujourd’hui, un autre visage. La volonté
politique des élus est de les rendre aux piétons, de
développer les transports en commun ce qui a pour
conséquence d’aménager les centres urbains, comme,
par exemple, à Caen, Montpellier, ou Paris. Le souci de
l’environnement est lui aussi réel, de nouvelles règles
d’urbanisme apparaissent.
Dans le cadre d’une mutation, le vendeur peut être
poursuivi en garantie des vices cachés, et le professionnel libéral pour défaut de devoir de conseil. C’est
ici que la difficulté peut survenir et que de ce fait la
réponse à la question précédente peut se trouver totalement modifiée. En effet, le professionnel libéral, si sa
responsabilité venait à être recherchée, regrettera peutêtre de n’avoir pas imposé au vendeur une expertise
préalable de la structure.
Pensez-vous que la technologie OSMOS
pourrait également faire partie du paysage juridique ?
« L’immobilier est un univers riche qui offre
un champ privilégié dans l’accompagnement
et le conseil de clients moins familiers
avec l’évolution des techniques. C’est une
vraie satisfaction de pouvoir apporter une
réponse à leurs besoins avec des solutions
simples, et de les accompagner au mieux
dans la gestion de leur bien. »
Il appartiendra au législateur de décider mais en pratique l’acquéreur d’un bâtiment, qu’il soit artisanal, industriel, agricole, qui a eu recours au crédit, donc des
charges, veut jouir librement de son bien.
Est-ce le cas, aujourd’hui, lorsque la structure d’un
bâtiment abritant un centre commercial vient à céder
sous le poids de la neige, tombée en abondance en
bord de mer, et met au chômage une grande partie du
personnel ?
ALEXIA LEBEN
Chargée d’affaires
Référente des projets d’immobilier courant
[email protected]
MAI 2013
13
ENTRETIEN
AVEC L’ARCHITECTE RUDY RICCIOTTI
A
lors que la Cité de l’architecture de Paris lui consacre une grande exposition, nous avons interrogé Rudy
Ricciotti sur sa vision de la ville qui se reconstruit sur elle-même. Né en Algérie en 1952, Rudy Ricciotti a été
le lauréat du Grand Prix national d’architecture en 2006. Il signe aujourd’hui plusieurs grands projets à venir :
le département des arts de l’Islam au musée du Louvre, le musée des Civilisations d’Europe et de Méditerranée
à Marseille, et le nouveau stade Jean-Bouin à Paris. Interview.
« Ce qui me préoccupe lorsque je travaille,
« La sécurité des structures est à l’évidence un bien commun
au plan patrimonial. »
c’est le bénéfice social et économique qui en résulte.
»
« Imaginez une façade : aujourd’hui, trois
mots suffisent à la décrire ; il y a trente
ans, il fallait cent mots. La disparition
des mots ne fait que précéder la disparition des métiers et des travailleurs. »
Bonjour Monsieur Ricciotti.
En tant qu’architecte, vous êtes un acteur de la ville en mutation. Comment
gérez-vous cette reconstruction de la
ville sur elle-même, et la cohabitation
entre modernité et héritage ?
Comprendre la continuité entre patrimoine et création, entre histoire et contemporanéité, c’est ne pas
oublier alors une clé de lecture du monde. Il n’y a
pas de rupture, il n’y a que dans la tête des modernes
amnésiques qu’il y a rupture. Je refuse d’inscrire
dans la rupture, je revendique la continuité sur la
perspective historique, bien évidemment. La modernité est un projet achevé. Il y a risque à constater que
les disciplines de l’art, du design et de l’architecture
deviennent avec la finance des vecteurs de la globalisation et ne produisent pas un héritage généreux.
Vous avez dit que la consécration pour
vous passe par le bénéfice social et
économique qui résulte de votre travail.
La sécurité des structures en fait-elle
partie ?
Non, vous confondez plusieurs questions. La reconnaissance d’un travail est une chose. Son contenu en
est une autre. L’essentiel est de comprendre que derrière la conception se profile des attitudes consuméristes. C’est ce point là qui doit faire débat. La sécurité
des structures est à l’évidence un bien commun au plan
patrimonial.
On a longtemps été dans une société
« du jetable », tendance qui tend à s’inverser aujourd’hui. Contre cette « obsolescence programmée » du bâtiment,
vous construisez durable.
Selon vous, l’innovation est-elle une opportunité pour optimiser la durabilité et
la sécurité des ouvrages ?
Retrouvez Rudy Ricciotti à la Cité
de l’architecture jusqu’au 8 septembre 2013.
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S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE
Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée
Maître d’oeuvre : Rudy Ricciotti, Architecte, Chef de projet : Tilman Reichert, Architecte.
Crédit photo : Lisa Ricciotti, Photographe
élancées. La présence de fibres dans le BFUP permet à
l’ouvrage de s’affranchir des aciers passifs et entraîne
donc l’élimination des épaisseurs d’enrobage et la
réduction des épaisseurs structurelles et des équarrissages… Il est ainsi possible de réaliser des tabliers de
passerelles de seulement 3 cm d’épaisseur. Grâce à la
réduction de la quantité de matériau à installer, le temps
de manutention et de mise en œuvre d’une résille par
exemple est également diminué. Par ailleurs, ce béton,
qui ne craint ni la corrosion ni l’encrassement, ne nécessite ni protection, ni entretien. Non poreux, le BFUP
résiste parfaitement bien aux agressions chimiques et
polluantes (ions chlorures, sulfates et carbonatation),
à l’écaillage, aux chocs, à l’usure et à l’abrasion. Dans
certains domaines des cibles HQE, il est plus performant que l’acier, dans d’autres, il est voisin. La durabilité c’est le temps associé à une main d’œuvre locale.
L’ingénierie est alors au cœur du débat environnemental dès l’instant où l’on refuse le jetable et le précaire.
Comment voyez-vous la ville
de demain ?
Il faut participer à la nécessaire densité urbaine, dessiner le visage de la verticalité, lutter pour quelques
matériaux nobles, croire au principe de beauté… La
ville de demain doit se nourrir des valeurs de la vieille
ville européenne.
Merci Monsieur Ricciotti pour cette
interview. L’évidence s’impose pour
reconnaître la réussite absolue de votre
œuvre. Réussite de l’œuvre en tant
que telle et dans sa dimension d’intégration d’une ville, Marseille, qui est
avant tout le résultat d’une histoire.
Félicitations et remerciements.
Le groupe OSMOS
Je travaille beaucoup avec les bétons fibrés à ultrahautes performances (BFUP) qui sont des matériaux
incontournables pour réaliser grâce à des performances mécaniques élevées, des architectures fines et
MAI 2013
15
DOSSIER
LA VILLE SE RECONSTRUIT SUR ELLE-MÊME
*
«
LES VILLES PORTENT LES STIGMATES
DES PASSAGES DU TEMPS, ET OCCASIONNELLEMENT LES PROMESSES
D’ÉPOQUES FUTURES », DISAIT MARGUERITE
YOURCENAR. LES ÉDIFICES D’HIER SONT
EN GRANDE PARTIE CEUX D’AUJOURD’HUI,
MAIS AUSSI CEUX DE DEMAIN. AUSSI, SI LA
VILLE SE RECONSTRUIT SUR ELLE-MÊME DE
MANIÈRE PERMANENTE, LA SÉCURISATION,
LA MAINTENANCE ET LA PROLONGATION DE
LA VIE DU DOMAINE CONSTRUIT SONT DES
ENJEUX FONDAMENTAUX DE LA POLITIQUE
DE LA VILLE.
Entre construction, déconstruction, reconstruction
d’elle-même, la ville est en mouvement perpétuel. Au
fil des années, les repères urbains évoluent, et la ville
prend forme dans une silhouette nouvelle façonnée
par l’Homme. Toutefois, cette ville évolutive n’en demeure pas moins pleine de zones d’ombres que sont
les vestiges des constructions passées. Face cachée à
la fois de tout ce qui a été creusé sous terre, tunnels,
égouts, catacombes, caves, parkings… mais face cachée aussi de tout ce qui a été édifié, puis colmaté,
caché, remodelé, ou tout simplement détruit. La ville,
traversée de toute part par les époques, les ambitions
architecturales ou politiques d’aménagement du territoire et les aléas de la concentration démographique,
n’en demeure pas moins un ensemble homogène dont
il faut assurer la durabilité. À l’heure où le monde tend
vers l’urbain généralisé, il est plus que jamais nécessaire de s’interroger sur les défis et les enjeux que cette
évolution impose.
GENÈSE DE LA VILLE
Notre mot « ville » vient du latin « villa ». À l’époque,
ce terme désigne non pas ce que l’on appelle « villa »
aujourd’hui, mais plutôt une exploitation agricole, une
ferme, voire un ensemble d’habitations à la campagne.
À l’époque, c’est le mot « urbs » qui désigne la ville,
dont le sens évoque davantage un espace de décision
politique, siège du gouvernement et centre de spiritualité de l’Empire. Cette étymologie retranscrit précisément la ville davantage comme regroupement d’un certain nombre d’individus dans une structure physique
délimitée, que comme formation de l’Etat. Ainsi la ville
prend son sens dans la structure.
> La ville, creuset de la
civilisation
La ville est tout d’abord apparue de manière symbolique dans la Bible, à travers des mythes comme celui
de Babel, dans lequel l’homme construit la vie en communauté et pose les conditions de l’altérité grâce au
langage. Devenant en cela être civilisé en opposition
aux barbares, l’Homme fait de la ville le creuset de la
civilisation. C’est dans l’Antiquité qu’apparaissent les
premières villes, situées dans les grandes plaines de la
Mésopotamie, du Nil, du Fleuve Jaune et du Gange. La
ville se caractérise alors par une délimitation, des rites
de fondation, l’apparition d’un espace public et une population conséquente et sédentaire. Elle naît aussi et
surtout de la volonté des hommes qui se regroupent
autour d’un projet commun, celui de vivre en société,
et fait figure en cela de projet politique.
16
S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE
La sécurité des structures
> Plus d’un être humain sur deux
vit en ville
> Des catacombes au centre
Pompidou...
Cependant, si les villes se développent au fil des
époques, il faut attendre le XXe siècle pour connaître
une forte croissance de l’exode rural et des villes.
L’ONU et la Banque mondiale notent qu’en 2008, pour
la première fois dans l’histoire de l’humanité, la population urbaine a dépassé en nombre la population
des campagnes. Cette croissance exponentielle s’est
illustrée en l’espace d’un siècle par une transformation
quasi-totale du visage de la ville. Celle-ci s’est étendue
à la fois sur de vastes territoires, mais aussi transformée sur ses fondations, au point de devenir méconnaissable. Aujourd’hui, on compte un million d’urbains
supplémentaires chaque semaine dans le monde.
Ainsi, la ville est le fruit de strates historiques successives. Chaque ville a son propre visage et porte en
elle la trace d’une civilisation, d’une culture mais aussi
d’une Histoire bien définie. Que serait Paris sans ses
catacombes, sa cathédrale Notre-Dame, son SacréCœur, sa Tour Eiffel, ses immeubles Haussmanniens,
mais aussi son centre Georges Pompidou, son Musée
du Quai Branly ou encore sa Tour Montparnasse ? Ces
constructions aussi diverses dans leur style que dans
leur époque forgent le caractère de la ville Lumière et
lui donnent tout son attrait. De même cohabitent à Berlin héritage et modernité, savant mélange entre poids
historique d’un Reichstag, des Portes de Brandebourg,
d’un Mur dont certaines parties sont encore intactes,
mais aussi d’une Alexanderplatz entièrement rénovée.
La séparation de la capitale allemande à la fin du XXe
siècle a redessiné son paysage urbain, qui ne cesse
encore d’évoluer dans l’élan de modernisation dont
elle fait l’objet. De même à New York, avènement du
plan hippodamien, de Central Park ou encore de Time
Square sont l’héritage d’un XIXe siècle riche en évolutions, quand le XXe siècle a vu l’émergence de gratteciels à l’architecture de plus en plus ambitieuse, avec
pour effet de modifier du tout au tout le visage autrefois
néo-classique de la ville.
DES COUCHES SUCCESSIVES EN
JUXTAPOSITION
À partir du début du XXe siècle, l’essor de la ville
prend corps dans des politiques volontaristes de développement des centres ville. Il s’agit d’aménager la
concentration de la population, la cohabitation des
individus, leur bien-être à la fois sanitaire avec le traitement des problématiques d’hygiène, de la gestion de
l’eau, des centres de soin, mais aussi leur quotidien,
avec la nécessité de penser la mobilité des individus
ou encore leur insertion économique, familiale, culturelle. A partir de là, urbanisme et architecture n’auront
de cesse de participer à une redéfinition constante
de la ville, et l’architecture du XXe siècle va révolutionner les milieux urbains. A travers le monde, des
villes se transforment en mégapoles, dépassant toutes
les dimensions connues. Entre foisonnement sauvage
à Tokyo et rigueur haussmannienne à Paris, chaque
rue, chaque bâtiment, chaque espace vert n’existe que
comme partie d’un ensemble.
> La ville-éprouvette d’un
savant-fou ?
Cette évolution constante renvoie au concept de « renouvellement urbain » développé dans les années 90
par des urbanistes, architectes et politiques, évoquant
la transformation de la ville sur elle-même de façon
permanente. Ce renouvellement consiste à construire
en recyclant les ressources bâties et foncières déjà
existantes. Qu’il s’agisse de travaux de modernisation,
de requalification du quartier, d’une revalorisation de
quartiers défavorisés, ce renouvellement perpétuel
contribue au caractère évolutif de la ville et est souvent
d’initiative politique.
Palm Island, presqu’île artificielle en forme de palmier.
Les mutations de ces quatre villes dans une période
plus ou moins récente sont l’illustration du phénomène
d’accélération de la reconstruction permanente de la
ville sur elle-même.
> De l’urbanisme à la frénésie
architecturale
Il est intéressant de constater les raisons du foisonnement d’initiatives de renouvellement urbain dans chacune de ces villes. Le poids de l’Histoire, les incidents,
les hasards qui ont conduits aux choix d’aménagement
décidés par les politiques publiques successives sont
déterminantes. Les ambitions architecturales continuent encore et toujours de modeler ces villes, de
même qu’elles en érigent de nouvelles. Les dernières
décennies ont vu une accélération de l’urbanisation,
et dans le même temps de la construction, entre villes
nouvelles, projets architecturaux, naissance ou renaissance de quartiers entiers. Dubaï est la meilleure illustration de cette frénésie de la construction. Son émergence dans la deuxième moitié du XXe siècle lui a valu
une médiatisation sans pareille, du fait du gigantisme
de ses constructions touristiques, comme la célèbre
MAI 2013
17
« Autant d’étages souterrains, autant de travaux différents, autant d’exUNE VILLE HYBRIDE
EN PROIE AUX RISQUES
Mais construire ne se fait pas sans mal. Cette ambivalence entre ancien et nouveau, mais aussi cette évolutivité permanente posent la question de la durabilité
de la ville et de sa pérennité. L’actualité nous rappelle
constamment que les catastrophes naturelles, les accidents et les crises sont autant de réalités pouvant mettre
à mal la ville. L’effondrement du Terminal 2E à Roissy
Charles-de-Gaulle et le Tsunami en Indonésie en 2004,
l’ouragan Katrina en 2005 ou encore l’ouragan Sandy
qui a affecté New York en 2012… nombreux sont les
exemples d’aléas auxquelles la ville doit se préparer. Et
au-delà de ces évènements perturbateurs ponctuels, ce
sont aussi les risques entraînés par le vieillissement
des structures mais aussi l’évolution de leur écosystème qu’il faut savoir anticiper et gérer. Par exemple,
Paris est construit sur des carrières dont a été extraite
la pierre qui a servi à construire la superstructure, les
sols que l’on croit stabilisés sont par nature hétérogènes, et l’empilage de couches successives de bâtis
crée de problèmes géologiques. Ces paramètres peu
connu pourraient avoir des impacts sur la ville à mesure qu’elle évolue.
> Un « gruyère » d’affinage
séculaire
Ainsi, les politiques publiques mais aussi les entreprises privées du secteur de la construction doivent
se prémunir contre ces risques et les anticiper, pour
gérer mais aussi sécuriser la ville en tant qu’héritage
de constructions et de structures. Construire sur de
l’ancien, colmater, renforcer, repeindre, ou encore
construire du neuf sur un terrain soumis à des logiques
qui lui sont propres, sur un sol « gruyère », creusé de
métros, d’égouts, de parkings, de caves, sont autant
d’enjeux à ne pas laisser au hasard pour assurer à la
fois sécurité et durabilité de la ville.
VERS UNE VILLE DURABLE
Aussi, l’aménagement du territoire doit être une réponse
aux enjeux de demain. Croissance démographique,
ambitions architecturales, extension des systèmes de
transport, création d’espaces verts, mise en place de
nouvelles solutions de gestion des ressources naturelles… La ville actuelle doit se penser comme ville
d’avenir, et en ce sens, assurer sa pérennité, ou plutôt sa durabilité. Ainsi, le concept de « ville durable »
a été défini en lien avec le rapport Brundtland, publié
en 1987, qui définit le développement durable comme
« un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations
futures à répondre aux leurs ». Depuis, la commission
européenne, mais aussi les élus à tous les niveaux et
les entreprises privées se sont emparées du sujet pour
donner naissance au concept de « ville durable ». L’objectif partagé par tous : amorcer une réflexion sur la
manière de rendre durables les agglomérations et d’en
tirer des orientations au niveau local.
> Changer de perspective...
Aujourd’hui, 60% de la population urbaine globale
se concentre dans les petites et moyennes villes. Un
développement qu’il faut désormais accompagner et
organiser. Les initiatives fleurissent, et dans le cadre
de la politique de la ville, l’heure est à la maintenance,
à la prolongation de la vie du domaine construit. Les
édifices d’hier sont en grande partie ceux d’aujourd’hui,
mais aussi ceux de demain. Il s’agit d’assurer leur pérennité et la sécurité des usagers qui les occupent. La
bonne gestion du parc d’ouvrages de la ville doit donc
se nourrir d’arbitrages éclairés par des informations
permettant de conclure de la meilleure manière.
...pour envisager la ville du futur
Le thème de la ville est donc plus que jamais d’actualité
et au cœur des politiques publiques. En France, développer la ville durable est devenu une des axes stratégiques de l’État à la suite du Grenelle de l’environnement. Celle-ci doit répondre à des objectifs globaux
(climat, biodiversité, empreinte écologique) et locaux
(resserrement urbain, qualité de vie, nouvelles formes
de mobilité, mixité sociale...).
18
S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE
La sécurité des structures
tractions diverses. Que sort-il de toutes ces fouilles profondes ? L’avenir » Victor Hugo
L’INNOVATION, UNE NÉCESSITÉ
Ainsi, à l’avenir, les villes vont devoir s’adapter et
se réinventer. Pour relever ce défi et aller au-delà
du concept fantasmé de ville durable pour le rendre
concret, la mobilisation de tous les acteurs - élus, citoyens, décideurs publics et privés, architectes, urbanistes, chercheurs et experts - est nécessaire. L’opportunité est grande au niveau local de créer des richesses
pour un meilleur cadre de vie. En ce sens, l’innovation
est un véritable vecteur de développement qui permettra la cohabitation de l’héritage, la vie et la sécurité.
Pour chacun des acteurs, l’innovation est la chance de
parvenir à des solutions durables pour la ville.
> Façonner au-delà des
expériences acquises...
« L’urbanisation ouvre des possibilités aussi riches
que complexes pour un avenir « durable » et partagé »
peut-on lire dans le Manifeste pour la ville de l’ONU
en 2012. Aujourd’hui, l’innovation doit se mettre au
service de l’urbanisation, permettant à la ville d’assurer
sa résilience en étant attractive, respectueuse de l’environnement, garante de la qualité de vie des citoyens et
parcimonieuse dans ses dépenses. Ce n’est que grâce
à ce savant mélange que la ville durable pourra voir
le jour. Aussi, l’État a réfléchi par le biais d’un groupe
de travail en 2012 à des idées novatrices à mettre en
place pour conditionner le changement, comme une
gestion urbaine prenant en compte les synergies entre
secteurs et l’efficacité globale du système, une gouvernance partagée (nouvelles formes de partenariat public
privé, public-public, implication des parties prenantes)
ou encore la nécessité d’innover face à l’évolution des
contextes climatique, économique, démographique, et
à l’évolution des besoins.
...pour répondre aux besoins de la
société
Ces pistes de réflexion montrent qu’un tel projet est
long et complexe à mettre en place en raison de la
multitude des acteurs à convaincre et parfois former.
Par ailleurs, encourager la ville durable suppose une
véritable volonté politique capable de faire converger
les intérêts. Dans les logiques actuelles, il s’agit également d’implémenter des actions à toutes les échelles
du territoire, qu’il soit national, régional, ou local et ce
de façon transversale. Tout cela nécessite d’associer au
débat les citoyens, afin qu’ils participent à l’évolution
de la ville moderne vers la ville durable, se l’approprient, et la fasse durer.
> Des avancées techniques
audacieuses...
Déjà, des initiatives fleurissent. On peut citer le projet
Lyon Confluence, projet urbain ayant étendu le centreville de Lyon en créant un nouveau quartier durable.
Ce projet en cours est né de la volonté d’offrir aux
Lyonnais un espace de respiration, mettant en valeur
les fleuves, et désenclavant le sud de la presqu’île. Le
projet parisien de reconstruction du Forum des Halles
est également une illustration de cet élan. Plus de 30
ans après son ouverture, le site est en pleine restructuration et modernisation du fait de sa forte fréquentation, du vieillissement de ses structures ainsi que
l’évolution des normes de sécurité. Le projet prévoit
d’apporter aux Halles un meilleur fonctionnement,
une meilleure insertion dans son environnement et de
rendre la structure plus lumineuse et plus moderne.
…maîtrisées par un savoir
qui évolue « hors règlements »
Ces structures, parmi bien d’autres en cours de
construction ou de réhabilitation, se voient « éco-équipées » pour réduire leur empreinte énergétique et offrir
un cadre et une qualité de vie sans équivalent à leurs
usagers. Les citoyens urbains sont également sensibilisés et formés aux éco-gestes que sont le tri sélectif,
l’utilisation de transports alternatifs mais aussi la préservation des ressources. Cette évolution de la nature
des bâtis et du mode de vie de leurs usagers convergent vers un objectif partagé de durabilité. Mais les
évolutions de la ville concernent aussi les problèmes
liés à sa densification : il s’agit aujourd’hui de contribuer au resserrement de la ville en construisant autrement, et surtout relativement en hauteur. C’est donc un
genre architectural nouveau que va connaître la ville,
fait d’audace et d’expériences « hors règlements » qui
devront être accompagnées par des techniques innovantes. Un projet de loi est d’ailleurs actuellement à
l’étude pour habiliter le gouvernement à accélérer ces
projets de construction. C’est donc bien l’innovation
sous toutes ses formes, initiée par les décideurs, qui
va dessiner la ville de demain, preuve que la ville
n’aura de cesse de se reconstruire sur elle-même dans
un mouvement positif de progrès urbain, sécuritaire,
social et sociétal.
Dans son célèbre essai Eupalinos, Paul Valery écrit à
propos de l’architecture : « l’âme réclame du beau, le
corps de l’utile et le reste du monde, du durable ». Ces
trois notions, résument, au-delà de l’architecture, tout
l’écosystème de la ville et ce qu’elle aspire à devenir :
un ensemble homogène et harmonieux, adapté aux
besoins et au mode de vie de ses habitants, tout en
assurant sécurité et durabilité.
EN SAVOIR +
À lire...
- La Possibilité d’une ville,
Jacques Ferrier, Editions Arléa
2013
- Les grandes questions sur la
ville et l’urbain, Jean-Marc Stébé
et Hervé Marchal, éd. Puf, 2001
- Urbanisme et architecture – le
XXe siècle, ouvrage collectif, éd.
Ullmann Publishing, 2010
- Rapport « Projets innovants
pour des villes durable », site
du Ministère de l’écologie, du
développement durable et de
l’énergie, consulté le 08/03/2013
- Paris Avant - Après - XIXe/XXIe
siècle, Charles Marville et Patrice
de Moncan, Les éditions du
Mécène 2011
MAI 2013
19
ENTRETIEN
AVEC ERIC ALAUZET, DÉPUTÉ DU DOUBS
Pour STRUCTURES, le député Eric Alauzet, représentant du parti Europe Écologie Les Verts à l’Assemblée Nationale
a accepté de livrer ses réflexions sur la « ville en mutation » et ses perspectives en terme de durabilité.
« Il faut faire en sorte qu’en fin de vie du bâtiment, la tombe
ne coûte pas trop cher, voire qu’il n’y ait pas de tombe »
É O L I E N N E
E N E R C O N
.
Paul Valery écrit à propos de l’architecture : « l’âme réclame du beau, le corps de
l’utile et le reste du monde, du durable ».
Avez-vous des exemples de structures
qui concilient ces trois notions ?
« Les innovations ont un rôle à jouer
dans la construction durable, et je pense
notamment à la technologie OSMOS »
C’est un vrai débat philosophique. La ville durable est
une ville où l’on a tout à proximité, on habite, on travaille, on a des activités sociales, des loisirs. Pourquoi
? Parce que le resserrement de la ville permet de limiter
les transports et les réseaux physiques. Moins cher et
écologique, cela suppose cependant une certaine densification et donc de construire relativement en hauteur.
Mais il y a un vrai un enjeu autour de la question : saiton faire de la densification belle, utile et durable ? Il y
a aujourd’hui des exemples réussis, d’autres moins. Je
cite souvent Fribourg, où on a su reconquérir des bâtiments anciens dans le secteur historique, mais aussi
construire un quartier moderne avec de l’habitat collectif et une dimension sociale très agréable à vivre. Les
mauvais exemples sont surtout les constructions des
années 60, réalisées rapidement pour sortir les gens
des quartiers insalubres des centres ville historiques.
Ces zones denses sont devenues invivables de par l’urbanisme, la médiocrité de la construction, et parfois la
disparition des services publics. Là il y a un vrai enjeu
de faire du beau, et malgré les initiatives, ces quartiers
sont pénalisés par la misère sociale qui reste présente
malgré l’urbanisme qui s’améliore.
Vivons-nous actuellement un « progrès
urbain » ou tout reste-t-il à faire ?
Il y a de belles initiatives mais tout est devant nous.
Les centres ville sont encore loin d’être réhabilités
malgré des projets de reconquête, et beaucoup de
choses restent à faire dans les quartiers périphériques.
A l’échelle mondiale, c’est colossal. Il y une prise de
conscience du problème, mais attention, il y a toujours
des tendances qui restent fortes comme la fascination
de nos concitoyens pour la maison individuelle. Il y a
un enjeu très fort de montrer l’utilité de projets urbains
denses et de la construction verticale de qualité. Pour
que cela fonctionne, il faut que les gens se sentent chez
eux. Il est indispensable de faire basculer progressivement l’opinion publique et qu’il y ait une aspiration
plus profonde pour le collectif. C’est un vrai enjeu de
la construction verticale, à condition que ce soit beau
et durable.
Il n’est pas évident de construire du durable sur de l’existant. Comment voyezvous cette reconstruction de la ville sur
elle-même ?
20
S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE
La sécurité des structures
Il y a beaucoup de contraintes. Certaines peuvent être
dépassées mais on rencontre des limites. Parfois, on
renonce à reconquérir l’ancien parce que c’est difficile, et alors la question de la démolition se pose. Il
faut trouver un équilibre. Il ne faut pas que tous les
bâtiments soient conçus comme ceux d’aujourd’hui,
parce que les anciens bâtiments ont d’autres attraits.
En revanche, il sera difficilement supportable d’avoir
des bâtiments très performants face à des bâtiments
qui accumulent toutes les tares. Les innovations ont un
rôle à jouer dans la construction durable, et je pense
notamment à la technologie OSMOS. C’est une pression positive sur les constructeurs puisque ça va les
obliger à anticiper la solidité des bâtiments en utilisant
de nouveaux procédés pour que le bâtiment résiste
dans le temps. Évidemment l’innovation a un coût
plus ou moins important, et toutes les normes imposées amènent une augmentation du coût du logement
et donc un problème d’accès égalitaire au foncier. On
est partagé entre les nécessaires évolutions et la complexité des normes. Mais toutes ces réglementations
permettent aussi une valorisation du bien, tandis qu’il
va y avoir une dévalorisation et une dépréciation des
bâtiments qui n’en tiennent pas compte et qui finiront
par être démolis parce qu’il n’y aura pas d’autre issue.
SURVEILLANCE D’ÉOLIENNES
E T PA N N E A U X P H OT O V O LTA Î Q U E S
Dans le contexte français, la loi Grenelle fixe un objectif de
23% d’énergies renouvelables en 2020, soit 10% de la production nationale d’électricité. Aussi, les champs d’éoliennes
et les panneaux photovoltaïques sont de plus en plus répandus. Cependant, les coûts d’exploitation de ces nouvelles
structures sont importants. Pour exemple, le coût d’entretien
et de maintenance d’une éolienne représente 3% par an du
coût d’investissement total. Parce que le risque 0 n’existe
pas, OSMOS est régulièrement sollicité pour surveiller l’intégrité d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques. Vents violents, tassements différentiels, incendies, travaux mitoyens,
foudre, corrosion, séismes, qualité des matériaux, des assemblages et de la réalisation… nombreux sont les facteurs
de risque qui nécessitent la plus grande attention, à la fois
en terme de sécurité mais aussi de réduction des coûts
d’exploitation.
Le groupe EELV a déposé un projet de
loi contre l’obsolescence programmée.
Selon vous la construction durable estelle un élément fondamental de ville de
demain ?
Oui. On a vécu trop longtemps dans une société du
jetable. Or, les matériaux comme les énergies fossiles
vont être de plus en plus rares et chers. Il va falloir
à la fois changer de culture et de façon de concevoir.
D’ailleurs, la maintenance est un critère important des
normes HQE, on construit mais on veille à ce que l’entretien du bâtiment soit le plus simple et le moins coûteux. Le prix d’acquisition d’un bâtiment ne représente
que 18% de son coût final, qui comprend l’entretien,
le fonctionnement, la fin de vie, etc. Il serait opportun
d’investir davantage au départ, pour qu’en valeur absolue le coût soit moins important parce qu’il y aura
moins de travaux de réhabilitation, d’entretien, ou de
destructions prématurées. C’est ça qu’il va falloir intégrer dans les modèles économiques. Il faut faire en
sorte qu’en fin de vie du bâtiment, la tombe ne coûte
pas trop cher, voire qu’il n’y ait pas de tombe. C’est ce
qu’on appelle l’économie circulaire. Je ne sais pas si ça
s’impose mais il va falloir se l’approprier.
Merci Monsieur le député
pour cette interview.
MAI 2013
21
MUSÉE
DES PLANS-RELIEFS
SÉCURITÉ D’UN BÂTIMENT HISTORIQUE LORS DE TRAVAUX
DE REPRISE EN SOUS-ŒUVRE
Alors que les Cordes Optiques OSMOS surveillent
déjà l’Église du Dôme des Invalides et la crypte autour du tombeau de Napoléon depuis 2005, année du
bicentenaire de la victoire d’Austerlitz, la Direction
Générale des Affaires Culturelles d’Ile-de-France a
sollicité OSMOS pour suivre le comportement des vitrines du Musée des Plans-Reliefs. En effet, l’institution conserve dans ses archives un grand nombre de
documents classés Patrimoine Historique de France.
Afin d’assurer la conservation de ces documents, la
stabilité et la solidité des vitrines suspendues doivent être irréprochables. Or, la technologie OSMOS
s’adapte parfaitement à leur complexité. Les points
de fixation étant situés dans les combles, la Corde
Optique permet de suivre les déformations statiques
et dynamiques des cornières supportant les vitrines.
*MONIQUE CHAPONNEAUX
Ingénieur des services culturels et des patrimoines
Service Maîtrise d’œuvre rattaché au Ministère de la
Culture
«
L’obélisque de la Concorde était déjà surveillée par Cordes Optiques et nous avons
perpétué la collaboration. Aussi, lorsque nous
avons supposé un mouvement au niveau des
vitrines du Musée des Plans-Reliefs, cette solution technologique nous a semblé convenir :
les vitrines sont surveillées. Nous avons des rapports réguliers qui sont rassurants étant donné
la valeur des pièces que les vitrines abritent. La
technologie est vraiment appropriée et sa très
grande fiabilité est indispensable. La réactivité
et la responsabilité dont fait preuve l’entreprise
sont également des qualités appréciées ; le suivi
est vraiment sérieux, et opéré par des équipes
rigoureuses, très professionnelles et sympathiques.
»
22
S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE
MAI 2013
23
FOCUS
Campus Evergreen
l’assurance d’un chantier sans risque
MÉTIER
LE LEADER DE L’ASSURANCE CONSTRUCTION
CHRISTOPHE PAGÈS
Directeur département Construction Risques Techniques & Immobilier du groupe Marsh
Comment définissez-vous votre groupe
dans la conjoncture actuelle de la
construction ?
« Une solution innovante permettant
d’informer en temps réel le maître d’ouvrage ou le propriétaire d’un risque potentiel ou avéré sera de nature à d’une
part réduire les coûts de visite, les coûts
d’assurances souvent refacturés dans
les charges du locataire, et d’autre part
limiter les conséquences financières du
dommage »
Fort de sa présence dans 100 pays avec plus de 400
bureaux et d’une expertise reconnue en Assurance
Construction, le groupe Marsh a su développer un
portefeuille fantastique constitué de Maîtres d’Ouvrage
et d’intervenants à l’acte de construire. Nos implantations de longues dates dans les pays d’Asie-Pacifique,
du Moyen-Orient et d’Amérique latine nous ont permis
d’accélérer notre croissance organique globale de 4 %
au premier trimestre. Si la conjoncture de la construction est difficile en Europe, les investissements en
infrastructures restent soutenus dans les autres zones
et Marsh en bénéficie à plein. En France, notre forte
expertise d’analyse, de placement et de gestion des
risques dans les domaines du logement, des immeubles tertiaires et des ouvrages d’infrastructure ainsi
que notre capacité à conseiller nos constructeurs nous
permettent de bien résister à la conjoncture actuelle et
de consolider notre place de leader du courtage français en Assurance Construction.
L’adoption de solutions innovantes en
matière de gestion des risques permetelle de mettre en œuvre le principe de
précaution ?
Le marché de l’assurance en général et celui de l’assurance Construction en particulier a toujours été très favorable aux solutions en matière de gestion de risques
dans le cadre d’un principe de prévention plus que de
précaution. La maîtrise et l’anticipation des risques
restent les bases de bonnes conditions économiques
d’un transfert de risques réussi entre un vendeur de
risques (l’assuré) et l’acheteur de risques (l’assureur).
En cette matière, les solutions innovantes en matière
de gestion des risques, pour autant qu’elles soient
éprouvées, sont de nature à optimiser les coûts de ce
transfert.
Quel intérêt revêtirait selon vous un lien
permanent du maître d’ouvrage avec la
réalité physique des bâtiments tout au
long de leur vie ?
Les patrimoines immobiliers ou d’infrastructure doivent nécessairement faire l’objet de vérifications et de
contrôles réguliers au cours de leur exploitation compte
tenu de leur dégradation et vétusté inéluctables, voir de
24
S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE
La sécurité des structures
dommages non programmés. Ces contrôles réguliers
sont souvent imposés par les assureurs afin d’anticiper
un éventuel sinistre ou le minimiser en prenant rapidement les mesures conservatoires appropriées. Mais la
fréquence de ces visites reste aléatoire. Une solution
innovante permettant d’informer en temps réel le maître
d’ouvrage ou le propriétaire d’un risque potentiel ou
avéré sera de nature à d’une part réduire les coûts de
visite, les coûts d’assurances souvent refacturés dans
les charges du locataire, et d’autre part limiter les
conséquences financières du dommage.
E
n construction dans le centre-ville de Montrouge,
le nouveau siège social du Crédit Agricole doit
permettre d’accueillir à terme 9 000 collaborateurs. Pour l’heure, plus de 40 000 m² de locaux ont
déjà été bâtis sur un parc de 3 hectares, pour atteindre
8 hectares à la fin de l’année 2014. Les objectifs du
projet sont ambitieux : faciliter les échanges entre les
différentes entités et favoriser le bien-être des salariés
tout en réduisant les coûts. OSMOS a été sollicité par
Bouygues Construction, maître d’oeuvre du projet,
pour sécuriser les travaux et ainsi prévenir tout incident pouvant avoir à la fois des conséquences néfastes
sur l’avancée du chantier mais aussi la sécurité des
intervenants. Ainsi, la technologie OSMOS permet
de veiller aux anomalies potentielles de type glissement, tassement ou basculement sur les structures
mitoyennes au chantier et les parois moulées. Au total,
17 Cordes Optiques et une station de monitoring ont
été installées sur la structure du bâtiment, permettant
de détecter, de façon précoce, les désordres et même
des phénomènes peu prévisibles. Le système a été
doté d’une alarme avertissant le client en temps réel
des dépassements de seuils.
Quelles sont les actions que vous mettez en œuvre pour pallier le manque de
préparation aux risques des collectivités locales souligné par l’étude menée
par Marsh et Primo en 2013, lié aux bâtiments en particulier ?
Le groupe Marsh et en particulier son département
Services Publics accompagnent les collectivités locales et les aident à anticiper et gérer leurs risques.
Cet accompagnement se caractérise en un premier
temps par une forte communication sur la nécessité
de la mise en place d’un risk management transverse
aux seins des entités publiques locales et sur les méthodologies nécessaires et optimales pour analyser
et gérer l’ensemble des risques auxquels elles sont
exposées. Plus concrètement, Marsh réalise pour ses
clients publics des missions permettant d’améliorer la
gestion des risques. Ces missions vont de la cartographie globale des risques à la mise en place de plans
spécifiques comme les Plans Communaux de Sauvegarde. Notre groupe a également collaboré étroitement
avec le pôle de compétitivité des risques naturels basé
à Aix-en-Provence pour mettre en place un label de
gestion des risques publics locaux. Il s’agit, grâce à
un audit détaillé de labelliser une collectivité locale
en fonction de sa capacité à bien gérer ses risques.
Plus spécifiquement concernant les risques liés aux
bâtiments, Marsh réalise des audits techniques des
systèmes de prévention des risques incendie ainsi que
des systèmes anti-intrusion. Enfin d’un point de vue
assurantiel nous accompagnons les collectivités à décrire leurs risques au sein de leur cahier des charges
afin que les assureurs soient en mesure de proposer
des cotations à la hauteur des risques relatifs aux
patrimoines de la collectivité.
Merci Monsieur Pagès pour cette
interview.
*« C’est vraiment une bonne collaboration, qui fait qu’il y a aujourd’hui une continuité
d’un chantier à l’autre
»
PIERRE GARIN
Responsable projet LUMEN, Responsable GO Clos et Couvert EOLE pour Bouygues Bâtiment Ile-de-France
« Ce sont des confrères qui m’ont conseillé
OSMOS. J’ai donc fait appel à la fiabilité des
capteurs optiques lors de la première partie du
projet du Campus Evergreen afin de faire un
suivi de paroi. J’ai été très satisfait du résultat
et ai conseillé à mes équipes de reconduire
notre collaboration pour la deuxième tranche
du bâtiment. Il s’agit pour cette seconde phase
de surveiller que nos travaux n’impactent pas
les structures mitoyennes, mais aussi de faire
en sorte que la construction du bâtiment s’effectue sans risque pour les intervenants mais
aussi pour les futurs usagers. Nous creusons à
15 mètres de profondeur, il est donc important
de surveiller les sollicitations sur la paroi. D’ici à
ce que l’on remonte les planchers, nous allons
avoir besoin des capteurs OSMOS pour encore
au moins un an voire un an et demi. Le fait de
pouvoir compter sur une technologie aussi
fiable a vraiment rassuré le maître d’œuvre, Builders & Partners, très sensible au suivi vibration-
nel et déformationnel, notamment vis-à-vis des
bâtiments avoisinants. A la fois pour lui et pour
nous, constructeur du bâtiment, c’est un vrai
avantage de pouvoir compter sur un tel suivi en
temps réel. C’est un complément du travail de
notre géomètre et une vraie assurance contre
les risques.
Au-delà de l’efficacité de la technologie, je
suis vraiment satisfait du partenariat que nous
avons avec OSMOS. Notre contact commercial,
Alexia Fleury, a réalisé un bon suivi. Les équipes
d’OSMOS vérifient régulièrement si tout fonctionne bien, et prennent des initiatives pour que
l’instrumentation et la surveillance réalisée sur
site soit optimale et conforme à nos besoins.
C’est vraiment une bonne collaboration, qui fait
qu’il y a aujourd’hui une continuité d’un chantier
à l’autre. »
MAI 2013
25
VILLE DE VANVES
«
VILLE DYNAMIQUE DU FUTUR GRAND PA RIS EX PRESS
La sécurité des structures
est une priorité pour la municipalité ! »
Bonjour Monsieur le Maire. Vanves est
l’une des villes françaises les plus densément peuplées. Depuis 2001, quelles
actions d’aménagement du territoire
menez-vous au sein de la ville ?
Bonjour. Tous les aménagements majeurs à Vanves ont
pour ambition de faire d’une ville densément peuplée
une ville avec une grande qualité de vie. Nous avons
donc rénové la ville avec de grands projets structurants
dans cet esprit de bien vivre pour les Vanvéennes et
les Vanvéens.
B
ERNARD GAUDUCHEAU,
MAIRE DE VANVES,
CONSEILLER RÉGIONAL
D’ILE-DE-FRANCE.
L’aménagement de la ville s’est traduit par la création
de nouveaux espaces de vie chaleureux comme la
réhabilitation de la Place de la République en 2007,
suivi en parallèle par l’ouverture de nombreux commerces de proximité. Les axes majeurs ont aussi été
modernisés, telle que la rue Jean Bleuzen en 2007 ou
la rue Fratacci où l’on a créé une nouvelle voie de bus.
L’Espace Cabourg, inauguré en 2011, a entraîné le réaménagement d’un ilot urbain majeur. La transformation
en 2012 du Mail Sadi Carnot en zone de rencontre à
20 km/h est également une illustration de la possible
cohabitation des piétons, vélos, et voitures.
Pour l’avenir, l’innovant Contrat de Développement
Territorial (CDT), articulé autour du projet du Grand
Paris Express et véritable plan stratégique de développement territorial, donne une nouvelle impulsion à
l’aménagement du territoire de l’Agglomération Grand
Paris Seine Ouest (GPSO) dont fait partie Vanves. 43
projets de développement, sur la Ville numérique, la
Ville durable, et la Ville créative seront mis en œuvre.
Vanves réalisera par exemple fin 2014 un Conservatoire HQE.
Ces projets participent à un mouvement perpétuel de reconstruction de
la ville sur elle-même. Comment percevez-vous cette cohabitation entre patrimoine et modernité ?
Le patrimoine et la modernité sont intimement liés à
Vanves. Pour une meilleure qualité de vie, la ville se
réinvente en permanence en associant le dynamisme
d’une ville moderne et la préservation du patrimoine.
D’un côté, Vanves la moderne accueille de grandes entreprises, telle Hachette Livres, qui réalise actuellement
le chantier de son futur siège avec le cabinet Jacques
Ferrier Architectes. Et d’un autre côté, Vanves réhabilite son patrimoine tel que la Chapelle Larmeroux,
26
S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE
La sécurité des structures
récemment rénovée, et le Prieuré Sainte-Bathilde, tous
deux labellisés en 2012 patrimoine du XXème siècle
par l’État.
La future gare du Grand Paris Express est aussi dans
cette logique de développement harmonieux. Souterraine comme la ligne du Métro, elle sera parfaitement
intégrée dans un secteur où l’habitat pavillonnaire est
dominant. L’ensemble des installations et bâtiments
publics font l’objet d’un diagnostic puis progressivement d’une modernisation pour optimiser les services
rendus au public et améliorer leur performance énergétique. Enfin, les propriétaires bénéficient de plusieurs
opérations visant à améliorer l’habitat ancien. Entre
2007 et 2010, l’Opération Programmée d’Amélioration
de l’Habitat a permis de lancer 239 chantiers de rénovation d’immeubles. Depuis 2010, l’Opération Qualité
Habitat accorde une aide financière et technique pour
des travaux sur des immeubles sur l’ensemble du territoire de l’Agglomération Grand Paris Seine Ouest à
laquelle appartient Vanves.
Quelle place accordez-vous à la sécurité des structures ? Pensez-vous que
l’innovation puisse assurer à la fois sécurité et durabilité ?
La sécurité des structures est bien entendu une priorité
pour la municipalité parce que tous les jours des milliers de nos concitoyens utilisent les installations de la
Commune. La sécurité des structures, c’est la sécurité
des usagers. Pour ce faire, tout est mis en œuvre pour
contrôler et remettre en état le domaine public.
Vous êtes également conseiller régional
d’Ile-de-France, une région au centre de
vastes projets d’aménagement du territoire. Quel sera le visage de la région
Ile-de-France de demain ?
Le visage de l’Ile-de-France de demain sera celui qu’on
décidera aujourd’hui car elle est à un tournant de son
histoire. Région riche mais qui stagne, soyons plus
ambitieux, donnons maintenant l’impulsion nécessaire
pour son futur développement. Dans notre contexte de
crise, le Grand Paris Express donnera ce nécessaire
élan à la Région Capitale. Mais il faudra tout mettre en
œuvre pour le concrétiser parce qu’au-delà de créer un
nouveau réseau de transport en commun, partout où il
désenclavera de nouveaux pôles d’activité, il redynamisera l’activité économique, réduisant ainsi les inégalités au sein de son territoire. Ce grand projet de développement devra donc éviter les pièges de l’incertitude
sur le financement et la complexité de la gouvernance
francilienne entre communes, départements, région,
et maintenant Métropole. Le SDRIF, Schéma Directeur
de la Région Ile-de-France, aura également son rôle
à jouer à l’horizon 2030. Si la Région parvient à dépasser ses contradictions, je pense en définitive qu’elle
a toutes les cartes pour rester une région majeure au
plan européen et mondial.
Merci Monsieur le Maire
pour cette interview.
MAI 2013
27
FOCUS
INTERNATIONAL
LES TESTS DE FONCTIONNEMENT
AVANT MISE À L’EAU !
OSMOS Benelux a été chargé de réaliser les tests statiques et dynamiques avant la livraison du yacht à la famille de Steve Jobs pour vérifier les tensions exercées
sur différentes parties du bâtiment, qu’il soit amarré
ou en navigation. Pour réaliser ces tests, 7 Cordes
Optiques, une station de monitoring et un extensomètre ont été installés sur les structures aux mois de
novembre et décembre 2012. Les tensions, déformations et mouvements ont été mesurés de manière très
précise à la fois au niveau du pont et des structures de
base. Les résultats se sont avérés concluants, puisqu’ils
correspondaient aux calculs initiaux du bureau
d’études, validant ainsi le bon état de marche du yacht.
Le point commun entre Apple et OSMOS ?
L’innovation et... le yacht de Steve Jobs !
*
cabine de navigation. Le yacht comporte également
un large pont et un jaccuzi intégré. Avec Steve Jobs,
« l’iBoat » est devenu réalité. Construit sur le chantier
du Néerlandais De Vries, il a été acheminé au mois de
décembre dernier vers les Etats-Unis à bord d’un cargo.
E
NTRE INNOVATION ET ORIGINALITÉ,
ANTI-CONFORMISME ET FUTURISME,
LE GÉNIE DE STEVE JOBS A TOUJOURS
DÉPASSÉ CE QU’ON POUVAIT IMAGINER. IL
Y A QUELQUES MOIS, LA MAGIE D’APPLE
A ENCORE FRAPPÉ, MAIS SUR LA MER
CETTE FOIS-CI. LE YACHT IMAGINÉ PAR
STEVE JOBS, MERVEILLE DE DESIGN ET
D’INNOVATION, A ÉTÉ MIS À FLOT EN
DÉCEMBRE DERNIER, APRÈS QU’OSMOS AIT
ÉTÉ SOLLICITÉ POUR VÉRIFIER SON BON
FONCTIONNEMENT. ZOOM SUR UN PROJET
COLOSSAL…
UN PROJET CHER AU GÉNIE
D’APPLE
Dans sa biographie consacrée à Steve Jobs, Walter
Isaacson évoque le gigantisme de son projet de yacht :
« Après le café, nous sommes retournés chez lui et il
m’a montré tous les modèles et dessins d’architecture.
Comme prévu, le yacht était épuré et minimaliste. Les
ponts en teck étaient parfaitement plats et dénués de
toute fantaisie. Comme dans un Apple Store, les fenêtres des cabines étaient larges, quasiment du sol au
plafond, et la pièce de vie principale était conçue pour
accueillir des murs en verre de 12 mètres de long et
3 mètres de hauteur. Il avait débauché l’ingénieur en
chef des Apple Stores pour concevoir un verre spécial
pouvant servir de structure porteuse. (…) ».
Baptisé « Venus », l’impressionnant yacht imaginé par
l’ancien patron d’Apple en collaboration avec le designer français Philippe Starck a été dévoilé le dimanche
28 octobre 2012 aux Pays-Bas, au port d’Aalsmeer
près d’Amsterdam. Après six années de construction,
le yacht est une vraie prouesse architecturale et technologique. Sa coque en aluminium de 70 mètres de
long le rend très léger et son design épuré, caractérisé
par de grandes baies vitrées, lui donne un air de ressemblance avec la gamme Apple. L’analogie ne s’arrête
d’ailleurs pas là, puisque la navigation est contrôlée
à l’aide de sept ordinateurs iMac 27 pouces dernière
génération alignés les uns à côté des autres dans la
28
S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE
La sécurité des structures
LE YACHT, UN BÂTIMENT COMME
LES AUTRES
Chaque type de structure nécessite deux types de tests
de bon fonctionnement : des tests statiques et dynamiques. Pour un bâtiment de type immeuble, les tests
statiques sont effectués par l’usage de piscines ou de
bâches d’eau sur le plancher, et les tests dynamiques
par la circulation de plusieurs personnes simultanément sur une surface donnée. On vérifie ainsi la solidité des étages, et l’absence de phénomènes impactant
la structure. La solidité d’un pont est testée de façon
analogue : les tests statiques consistent à faire circuler à diverses vitesses des camions sur le pont afin de
vérifier la charge supportée et toute absence de risque
en cas d’embouteillage. Les tests dynamiques quant à
eux permettent d’évaluer la résistance de l’ouvrage aux
sollicitations brusques et de courtes durées. Ils se font
au moyen de camions roulant à vitesse plus ou moins
rapide sur le tablier. Si la constitution d’un bateau est
différente, les vérifications sont les mêmes : les tests
statiques permettent de suivre le comportement de la
structure du bateau lors des remplissages et vidanges
de ballasts, tandis que les tests dynamiques valident
le bon fonctionnement du yacht lors de manœuvres en
haute mer. À chaque test et peu importe la structure, les
capteurs à base de fibre optique sont positionnés sur
les différents niveaux de la structure (plancher, pont,
niveaux…) pour enregistrer les effets induits lors des
tests.
*« Le système nous a donné l’opportunité unique de comparer théorie et réalité »
BRAM JONGEPIER
Chargé de l’Ingénierie des Connaissances chez Feadship De Voogt,
Entreprise chargée de la construction du yacht
« Les mesures de déformations ont été réalisées avec la technologie OSMOS. Le système nous a
donné l’opportunité unique de comparer théorie et réalité. Les données de mesure ont confirmé
l’ingénierie du yacht et seront utilisées pour optimiser de futures constructions de yachts. La possibilité
de mesurer à haute fréquence nous a donné l’opportunité de mieux comprendre le comportement de
la structure du yacht en fonctionnement. Cela n’aurait pas été possible avec une autre technologie
de mesure. »
MAI 2013
29
DERNIÈRE MINUTE
CONSTRUCTIONS AVEC OSMOS,
CONSTRUCTIONS SANS SURPRISES
24/05 À 19H00
EFFONDREMENT AUX USA
PONT CHAMPLAIN (CANADA)
AFP / Stephen Brashear
*
Porte-parole de la Société des ponts Jacques Cartier et Champlain
«
PRÈS DE 100 000 PONTS PORTEURS DE RISQUES AUX ÉTATS-UNIS
KING / Tiffany Riley Matson
surveillés de près. Le pont Skagit Valley qui s’est effondré était classé comme étant « fonctionnellement
obsolète », un niveau au-dessus de « structurellement
déficient ».
J
eudi 24 mai, le pont Skagit Valley situé sur l’axe
Vancouver-Seattle s’est effondré sur une longueur
d’environ 150 mètres dans l’État de Washington
aux États-Unis. Deux véhicules sont tombés à l’eau
avec trois occupants à bord sans faire de victimes. Si
la raison de la rupture du pont est inconnue, son effondrement met en lumière la faiblesse des infrastructures aux États-Unis, a rappelé le Times. Un constat
alarmant, dont les conséquences auraient pu être dramatiques : le pont Skagit Valley est emprunté par plus
de 70 000 véhicules par jour.
Selon un rapport réalisé en 2011 par Transportation
for America, près de 100 000 ponts américains sont
considérés comme « structurellement déficients ».
Cela signifie qu’un ou plus de leurs composants essentiels – le tablier qui supporte la chaussée ; les
appuis qui supportent le tablier ; les fondations qui
permettent à l’ouvrage de reposer sur le sol et de lui
transmettre les charges qu’il reçoit – ont reçu une note
inférieure à 4 de la Federal Highway Administration,
sur une échelle de 0 à 9. Ces ponts nécessitent d’être
30
S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE
La sécurité des structures
JEAN-VINCENT LACROIX
2 Cordes Optiques
perpendiculaires mesurant les
contraintes de cisaillement
Le système qui est sur le pont Champlain est aussi sur la
Tour Eiffel en ce moment. C’est donc une structure qu’on veut
conserver à long terme, voir venir, et où il faut faire des renforts.
La fibre optique, c’est ce qui nous permet de calculer au micron
près la grosseur d’une bactérie, le niveau d’oscillation de la poutre.
Une poutre c’est comme un cœur, il y a une vibration qui s’effectue
et nous, on suit 24 heures sur 24 cette oscillation de la poutre.
»
Source : Le journal de Montréal
FATALITÉ ?
Tout ouvrage contient une part de risque parce qu’il
s’agit d’une œuvre humaine : de l’immeuble courant à
la navette Challenger. Aucune structure n’est à priori
fiable à 100%. Tout le monde l’admet, mais peut-on
faire mieux ? La seule manière d’arriver à 100% est
de gérer « activement » la part d’incertitudes nécessairement laissée par toute « gestion passive » aussi
sécuritaire soit-elle. OSMOS est l’outil d’information et d’alerte conçu et dédié pour maîtriser activement et par anticipation cette part de risque.
Cette capacité anticipatrice reconnue des systèmes
d’information OSMOS permet au maître d’ouvrage d’atteindre ce niveau idéal de 100%.
En 2007, un drame similaire, l’effondrement du pont
I-35W au-dessus du Mississipi, s’était produit dans
l’État du Minnesota, faisant 13 morts. L’accident avait
conduit les autorités à missionner une équipe de chercheurs de l’Université du Minnesota à identifier une
technologie efficace capable de surveiller l’ensemble
des ponts de l’État. Après avoir passé en revue et étudié
différentes technologies, les chercheurs ont conclu que
la technologie OSMOS est le meilleur système de monitoring des ponts. « Les capteurs OSMOS fournissent
une solution novatrice et vraiment appropriée pour le
contrôle de la santé structurelle globale de ponts »
a assuré Arturo E. Schultz, Docteur en génie civil de
l’Université du Minnesota.
Une opportunité pour les Etats-Unis de faire face à un
risque accru d’accidents similaires à celui de l’effondrement du pont Skagit Valley.
SURVEILLANCE DU PONT DE VANAJA - FINLANDE
Les données enregistrées par les Cordes Optiques (déformations structurelles ; comptage, classification et horodatage du trafic routier) et la
webcam (images du trafic en temps réel) sont consultables via connexion
Internet et mot de passe sécurisés.
*OLLI-PEKKA AALTO
Ingénieur au Centre du Développement économique,
des Transports et de l’Environnement de Finlande
«
Le système OSMOS installé sur le pont de Vanaja par la société
Inspecta nous a été très utile. Il a défini des critères précis (amplitudes
dynamiques, réversibilité, emplacement de l’axe neutre, pour les plus
révélateurs) pouvant être monitorés automatiquement. L’évolution de
ces critères est la base de notre programme de surveillance. Le système OSMOS nous a donné une vision novatrice de l’évaluation de la
santé structurelle de notre ouvrage.
»
MAI 2013
31
19- 20- 21 NO VEM BRE 2013
ÉVÈNEMENTS
9 AV R I L 2 0 1 3
SÉLECTION DE NOS MEILLEURS MOMENTS
LOUIS CRÉPEAU
PRÉSIDENT D’OSMOS
CANADA
*
2 6 AV RIL 2 0 1 3
Louis Crépeau, Directeur d’OSMOS Canada, a partagé
avec l’ensemble des participants son expertise sur le
monitoring des structures et les concepts d’instrumentation. Ce colloque, organisé par le Centre
du Recherche interuniversitaire sur les Infrastructures en Béton (CRIB), a permis un véritable partage
d’expérience entre des chercheurs, des représentants
d’entreprises privées ainsi que des acteurs du service public autour de la surveillance des ouvrages.
*
32
1 6 AV R I L 2 0 1 3
Colloque CRIB à Sherbrooke,
Canada sur le thème :
« Surveillance des ouvrages :
problématiques et solutions
technologiques ».
Participation du groupe OSMOS
à la présentation du livre de Navi
Radjou « Jugaad : redevenons
ingénieux » à l’Ecole des Mines.
*
HCFDC
Participation d’OSMOS à la
restitution de la mission
RETEX Ouragan Sandy
organisée à New York début
mars par le HCDFC.
Bernard Hodac, PDG du groupe OSMOS et membre du
HCFDC, a répondu à l’invitation de Monsieur Sommade,
Délégué Général du HCFDC pour participer à une conférence sur les transpositions possibles de la gestion de
crise « Ouragan Sandy » en Ile-de-France. OSMOS, acteur
de gestion de crises, serait un acteur de premier plan si un
évènement tel qu’une crue de la Seine survenait en France.
Il s’agirait alors de surveiller l’état des structures impactées pour assurer la sécurité des habitants et usagers.
S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE
SYNNOV
« Jugaad : redevenons
ingénieux »
La sécurité des structures
Photos / Marc Picornel
A l’occasion de la sortie du livre
« L’innovation Jugaad : redevenons ingénieux ! », le SYNNOV,
Syndicat de l’innovation - dont
Bernard Hodac, le PDG d’OSMOS
est le Fondateur et Président - et la
maison d’édition Diateino ont eu le
plaisir d’organiser une grande soirée à l’École des Mines de Paris regroupant plus de 200 personnes.
Cette soirée
a eu lieu en
présence de
Navi Radjou, l’un des trois co-auteurs de ce livre.
Jugaad est un mot hindi populaire qui signifie
« savoir trouver des solutions dans des conditions
hostiles ». Le concept, devenu méthode d’innovation qualifiée par Carlos Ghosn de « frugale »,
se développe aujourd’hui de plus en plus dans
les entreprises occidentales en recherche de croissance alors que les
ressources financières et énergétiques se restreignent et que les process de R&D de l’après-guerre deviennent insuffisants. Après avoir
présenté les principes de l’innovation Jugaad comme « faire plus avec
moins », Navi Radjou a expliqué la manière de les intégrer dans une
organisation, à l’aide de nombreux exemples dont quelques entreprises
françaises : Accenture, Alcatel, Renault-Nissan, L’Oréal, Lafarge, Air
Liquide, Saatchi & Saatchi, la SNCF.
Après cette présentation, Olivier Provost, ex-rédacteur en chef de La
Tribune, a animé une table ronde réunissant François Darchis, Directeur et membre du Comité Exécutif Air Liquide ; Stéphanie Dommange,
Directrice des Cadres et Cadres Sup., SNCF ; et Christophe de Maistre,
Président de Siemens France.
En conclusion, Gilles Babinet, Digital Champion auprès de la Commission Européenne et ancien Président du Conseil National du Numérique,
a livré son point de vue sur la nécessité de créer une dynamique d’innovation en changeant notamment la façon dont nous apprenons pour
« apprendre à apprendre ».
A VENIR :
OSMOS AU SALON DES MAIRES
ET DES COLLECTIVITÉS LOCALES 2013
19-20-21 NOVEMBRE 2013
Retrouvez le stand OSMOS
a l’emplacement B18 dans le Hall
2.2 du parc des expositions,
Porte de Versailles
UNE MISSION D’UTILITÉ PUBLIQUE
POUR OSMOS
*
Événement incontournable du secteur des Collectivités Locales, le Salon des Maires et des Collectivités
Locales réunit chaque année à Paris tous les acteurs
du marché de la commande publique. A l’occasion de
la 18e édition de la manifestation, le groupe OSMOS a
souhaité être présent pour proposer aux collectivités
ses solutions innovantes de prévention des risques
liés aux infrastructures. Cette démarche s’inscrit dans
une volonté de participer à la concrétisation de la ville
durable, la durabilité des structures et la sécurité des
usagers qui les occupent.
LA PRÉVENTION, ASSURANCE
D’ÉCHAPPER AUX RISQUES
Quelques évènements récents montrent la nécessité de
surveiller les structures de façon anticipée : au mois
d’avril, 3 personnes ont été tuées et 14 blessées dans
l’effondrement d’un immeuble à Reims, alors que 1127
personnes ont péri au Bangladesh dans l’effondrement
d’un bâtiment abritant des ateliers de confection. L’enchaînement de ces évènements est la preuve que, quel
que soit l’endroit, le risque est réel, et que l’investissement dans la prévention est aujourd’hui plus que nécessaire. Au Bangladesh, le gouvernement a annoncé
la mise en place d’une nouvelle commission d’enquête
devant inspecter les 4 500 usines textiles du pays à la
recherche d’éventuels défauts de construction, tandis
que Benetton, Zara, Marks & Spencer ou encore H&M
ont signé un accord pour améliorer la sécurité des bâtiment abritant les ateliers de confection. Après le drame
de Reims, les autorités françaises ont aussi réagi avec
notamment la prise en main du dossier par Cécile
Duflot, Ministre de l’égalité des Territoires et du Logement. Or, OSMOS détient la technologie permettant
d’anticiper de tels incidents. Pour exemple, son système de capteur à base de fibre optique a permis d’anticiper l’effondrement d’un parking 3 jours avant qu’il ne
s’écroule à Heerlen aux Pays-Bas il y a quelques mois.
L’alerte a entraîné une évacuation en dehors de toute
urgence et permis d’éviter tout dommage corporel.
Leader mondial de la sécurité des structures, la PME
est la seule entreprise à proposer un tel système de
prévention des risques. Ses technologies, conçues et
produites en France dans la région rennaise, permettent une veille sensible, précise et fiable des anomalies
potentielles. C’est une réelle opportunité de prévention
des risques pour les collectivités locales : écoles, mairies, ponts, parkings, égouts, infrastructures de transport… nombreuses sont les structures d’usage public
qui nécessitent une surveillance attentive. Par ailleurs,
au-delà de prévenir tout incident, les technologies
OSMOS s’inscrivent dans la préservation de tout un
écosystème. En effet, tout incident contient un potentiel
« effet domino » sur son environnement, d’autant plus
que 90% des problèmes liés aux structures prennent
leur origine dans le sol (glissement de terrain, tassement, conséquences de travaux, effets climatiques ou
sismiques, etc.). Les capteurs à base de fibre optique,
installés sur plusieurs structures d’un même environnement, présentent l’avantage de se synchroniser de façon
instantanée et permanente offrant ainsi une synthèse
claire et fiable de l’état de santé de l’espace surveillé.
A LA RENCONTRE DES ACTEURS
DE LA VILLE
Le Salon des Maires présente une opportunité de faire
connaître ces solutions aux acteurs de la ville à l’échelle
nationale, et ainsi contribuer à l’émergence d’une prise
de conscience collective autour des risques liés aux
infrastructures et leur environnement. L’enjeu est de
taille : assurer la pérennité des bâtis et la sécurité des
usagers qui les occupent. La bonne gestion du parc
d’ouvrages de la ville doit donc se nourrir d’arbitrages
éclairés, auxquels OSMOS ambitionne de participer.
A VOS
CALENDRIERS !
LES PROCHAINS ÉVÉNEMENTS AUXQUELS
PARTICIPERONT LES ÉQUIPES D’OSMOS
Le 11 juin 2013 : Conférence du SYNNOV sur le
thème : Talents de France, réveillez-vous ! Exprimezvous !
Le 26 septembre 2013 : Intervention de Bernard Hodac,
PDG du groupe OSMOS, au module de formation du
HCFDC « Risques naturels et technologiques - vieillissement des infrastructures »
MAI 2013
33
ZOOM
AVANT-PREMIÈRE
ET VOUS, AVEZ-VOUS VOTRE D.D.S
( Détecteur de Désordres Structurels )
www.structurae.de
Retrouvez OSMOS dans la base de
données pour le génie civil !
Structurae offre des informations techniques, architecturales,
historiques et sociales pour plus de 60.000 ouvrages d’art
et œuvres du génie civil ainsi que plus de 160.000 photos. Vous y retrouverez bien sûr la Tour Eiffel, aussi bien
que des ponts et viaducs, tunnels, barrages, gratteciel ou tours du monde entier. La base de données
Structurae référence également les individus et entreprises ayant participé à ces projets, des études
de cas et des descriptions de produits utilisés
dans leur conception et réalisation. Aussi,
vous y retrouverez tous les ouvrages instrumentés par le groupe OSMOS, leader
de la surveillance des structures. Le
site est disponible en français, anglais et allemand.
structurae_osmo.indd 3
34
S T R U C T U R E S - LE MA GAZINE DU GROUPE
22.03.2013 11:48:27
La sécurité des structures
?
Le DDS (Corde Optique + Alerte SMS)
vous avertit lorsqu’un danger structurel
est imminent où que vous soyez !
A
la manière d’une alerte
incendie, le Module Alarme
émet un avertissement en
cas de danger structurel. Dès que
le module détecte un dépassement
du seuil préalablement fixé dans le
logiciel LIRIS User, une alarme et un
signal lumineux se déclenche sur
place, tandis qu’un SMS est envoyé
simultanément au gestionnaire
du bâtiment. Grâce à cette alerte,
vous pouvez, selon les cas, faire
évacuer le bâtiment pour éviter tout
dommage corporel ou simplement
prendre les mesures nécessaires
afin de renforcer la structure.
DATE - HEURE
ALARME 1
PROJET 1
EMPLACEMENT 1
MAI 2013
35
Crédits Photo : OSMOS SA - Publication : OSMOS SA
TOUJOURS UNE MESURE D’AVANCE
POUR VOTRE TRANQUILLITÉ D’ESPRIT
La sécurité des structures
OSMOS, Société Anonyme au capital de 2 169 336 € / RCS Nanterre 438 288 458
41 - 45 rue du Moulin des Bruyères 92400 Courbevoie +33(1) 47 69 69 10
[email protected] - www.osmos-group.com

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