Son cœur balance entre Lima et Bellême
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Son cœur balance entre Lima et Bellême
dimanche Ouest-France 3 juillet 2011 familles Une vie d’expat’ 3 Son cœur balance entre Lima et Bellême Sylvie Dumans vit au Pérou et consacre toute son énergie à l’association Mano a Mano, qu’elle a créée pour aider les habitants d’un bidonville. Chaque été, elle vient se ressourcer dans sa maison du Perche. COLOMBIE ÉQUATEUR DR Avec l’association Mano a Mano, les enfants du bidonville sont pris en charge par des animateurs originaires, eux aussi, du quartier. En échange, ils bénéficient de bourses d’études. En haut à droite, Sylvie Dumans, qui dirige l’association. de Sylvie et du bidonville de La Ensenada. Engagée la semaine auprès de Médecins sans frontières, elle travaille le week-end à la création d’une pharmacie populaire. Bibliothèque, ludothèque, soutien scolaire, centre aéré, atelier artisanal, cantine populaire… Aujourd’hui, l’œuvre accomplie est impressionnante. Sylvie dirige désormais l’association qui emploie vingt salariés. DR Bientôt vingt ans qu’elle vit à Lima ! Vingt ans qu’elle dédie toute sa vie aux habitants d’un bidonville. Sylvie Dumans, infirmière ornaise de 47 ans, a un jour franchi l’Atlantique. Elle ne savait alors pas qu’elle deviendrait une Française expatriée au Pérou. Si elle revient chaque année dans le Perche, c’est là-bas, à dix mille kilomètres de ses racines, qu’elle a donné un sens à son existence. Elle devait partir à Mopti au Mali. Le projet tombé à l’eau, Sylvie s’est retrouvée dans la banlieue Sud de Lima. « Je ne parlais pas espagnol, se souvientelle, mais ce pays me faisait rêver. » Au cours du chantier auquel elle participe, elle découvre des Péruviens « investis dans leur avenir ». Elle est touchée et, à son retour en France, crée l’association Mano a Mano. En 1992, elle repart au Pérou pour deux ans. Commence alors l’histoire commune Sylvie, lors d’un festival gastronomique dans le bidonville. Parmi eux, Mairene et Julio. « Enfants, ils fréquentaient notre bibliothèque, explique-t-elle. Ensuite, l’association les a aidés à financer leurs études. Elle est aujourd’hui enseignante, lui est informaticien. » Donner aux habitants du bidonville les moyens de vivre plutôt que survivre, tel a toujours été l’objectif de Sylvie. Sa vie est donc faite de travail, avec des semaines qui excèdent 48 heures, la durée légale hebdomadaire au Pérou. Pas de vacances, pas de loisirs, tels qu’on les conçoit en France. Pour autant, Sylvie déclare « se sentir plus libre, vivre dans une certaine harmonie ». Une harmonie trouvée aussi aux côtés de Jorge, logisticien de l’association, qu’elle a épousé le mois dernier. Fabienne GÉRAULT. DR BOLIVI E 600 km DR Cuzco DR Lima BRÉSI L Ouest-France P É RO U Grâce à Mano a Mano, les femmes travaillent sur des chantiers proches de chez elles. L’ambassadrice de France (à droite) remet un chèque à l’association. Fabienne Gérault Une pause nature dans le Perche Dans le Perche, Sylvie apprécie de faire le plein de nature. Elle n’aurait pas imaginé couper les liens. Avec sa famille, ses amis… Sylvie a grandi et commencé sa vie d’infirmière dans le Perche. Elle revient donc au bercail avec plaisir. Depuis 2000, elle pose ses valises dans une petite maison qu’elle a achetée à Igé. « Là, dit-elle, je fais une pause. » Loin de la poussière et du bruit de Lima, elle jardine et randonne. « Je ne suis pas du tout citadine, continue Sylvie. J’apprécie de retrouver le contact avec la nature. Et de manger mes salades ou mes haricots », sourit-elle. Son potager l’attend ainsi chaque année, préparé par son père Michel. Au rendez-vous aussi, la forêt de Bellême, ses « arbres magnifiques » et les sentiers où elle aime se balader. Mais qu’on ne s’y trompe pas, Sylvie ne revient pas en France en vacances. Au programme de son séjour, de nombreuses démarches pour Mano a Mano. Des rendez-vous, réunions, rencontres… Et du 14 au 16 juillet, le festival Chauffer dans la noirceur, à Montmartin-sur-Mer dans la Manche. Mano a Mano y vendra des porte-gobelets fabriqués à Lima. Aller au Pérou avec Mano a Mano Un projet de voyage au Pérou ? Mano a Mano peut contribuer à lui donner une dimension sociale et solidaire. Dans ses locaux de Lima, elle accueille environ 200 touristes chaque année. Quelques chambres, un dortoir, une cuisine, une salle de séjour, l’accès à Internet… et au restaurant solidaire de l’association, ouvert depuis un an. Infos : 02 33 83 51 86 et sur www. manoamanoperou.org, ou sur le site de l’association partenaire, « Départs » : www.departs-voyages-solidaires.com.