Congo Indépendant (RDC) Province de l`Equateur : Logique de

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Congo Indépendant (RDC) Province de l`Equateur : Logique de
Province de l’Equateur : Logique de guerre
Congo Indépendant (RDC)
Provinve de l'Equateur (RDC), 2009-12-07 (Congo
Indépendant (RDC)) - Untitled 2
Province de l’Equateur : Logique de guerre
Source: Congo Independant (RDC)
07 Décembre 2009
Six cent hommes appartenant au 321ème bataillon commando
congolais formé grâce à la coopération belge ont été déployés à
Gemena en appui aux éléments de la police et de l’armée. Mission :
reprendre le contrôle de la localité de Dongo.
”Rétablir l’autorité de l’Etat„
C’est la guerre ! Un mois après le déclenchement de la jacquerie de
Dongo, le ”raïs„ Joseph Kabila a décidé de sortir l’artillerie lourde
pour ”rétablir l’autorité de l’Etat„. La population congolaise a encore
frais en mémoire le bain de sang survenu au Bas-Congo au lendemain
de deux opérations policières dont le but était le rétablissement de
l’ordre. Selon une dépêche de l’AFP datée dimanche 6 décembre, un
bataillon de commandos fort de 600 hommes ”formés par des
instructeurs belges„ et normalement stationné à Kindu, dans la
province du Maniema (est), vient d’être déployé à Gemena. ”Cette
unité doit renforcer les quelque 1.000 hommes de la police nationale
congolaise et 500 soldats des Forces armées de la RDC„ déjà en place.
Officiellement, cette démonstration de force a pour but ”de mettre fin
aux violences„ qui secouent cette localité depuis le 29 octobre.
Tout a commencé, comme on le sait, par des affrontements entre les
membres des communautés Enyele (Lobala) et Monzaya. Selon des
sources proches des ”patriotes-résistants„, des policiers envoyés pour
rétablir l’ordre, ”ont commencé à tirer sur tout ce qui bouge„. Des
démobilisés vivant dans cette contrée ont, armes à la main, affronté les
agents de l’ordre. ”C’est ainsi qu’un mouvement spontané de légitime
défense est né pour protéger nos parents„. Celui qui parle s’appelle
Ambroise Lobala Mokobe, connu désormais comme étant le
porte-parole de ce ”mouvement spontané„ dénommé ”Les
patriotes-résistants de Dongo„. Lobala d’ajouter : ”Nos
patriotes-résistants ne donneront pas aux autorités de Kinshasa
l’occasion de rééditer à Dongo les atrocités commises par des policiers
dans la province du Bas-Congo à l’encontre des adeptes de Bundu dia
Kongo„. Depuis le déclenchement de ce conflit, plusieurs dizaines
d’individus ont perdu la vie. Les plus chanceux ont trouvé refuge à
Impfondo au Congo-Brazzaville. Selon des organisations
humanitaires, on y dénombrerait plus ou moins 100.000 citoyens
congolais. Des sources onusiennes avaient annoncé au lendemain de
ces événements le chiffre de 50 policiers tués. L’heure est sans doute à
la vengeance.
"Force d’intervention rapide"
La dépêche de l’AFP précise que les commandos envoyés dans la
province de l’Equateur ”ont été formés jusqu’à mi-octobre par une
soixantaine d’instructeurs belges dans le cadre d’un accord signé entre
la Belgique et l’ex-Zaïre (…).„. Citant une source ”militaire
occidentale„, l’Agence de préciser que ”l’envoi de cette unité a été
décidé récemment et son transfert à l’Equateur s’est fait par voie
aérienne. Aucun instructeur belge n’a été envoyé avec le bataillon.„
On comprend, dès lors, des rumeurs qui faisaient état de l’envoi
imminent des commandos belges sous la bannière onusienne. De son
côté, la Monuc se propose d’envoyer en ”stand by„ deux hélicoptères
de combat dans le district de l’Ituri, dans la Province Orientale.
Il convient d’ouvrir la parenthèse ici pour parler des troupes formées
par la coopération militaire belge. Une prise d’armes a clôturé le 17
octobre dernier la formation de cette unité. La cérémonie s’est
déroulée au camp Lwama située à une dizaine de kilomètres de Kindu,
le chef-lieu de la province du Maniema. L’ambassadeur de Belgique
en RD Congo, Dominique Struye De Swieland était présent. Il en est
de même du chef d’état-major général de l’armée belge, Charles
Delcour. Joseph Kabila y était représenté par chef d’état-major de la
force terrestre, le général Gabriel Amisi. Dans une brève allocution, ce
dernier exhortait les membres de cette force d’intervention rapide ”de
se comporter en dignes défenseurs de la nation, de la population et de
ses biens„. Le bataillon est commandé par le colonel Somwe Evariste.
Fermons la parenthèse.
Le ”flou total„
Vendredi 4 décembre, des sources proches des ”patriotes-résistants„,
annonçaient la prise de la ville Libenge et l’arraisonnement d’un
bateau bourré d’armes et de munitions. Les mêmes sources indiquaient
qu’un colonel des FARDC avait été tué. Lundi 7, aucune source
indépendante n’avait confirmé la chute de Libenge. C’est le flou total
tant du côté des ”assaillants„ que du gouvernement de Kinshasa. C’est
à croire, que chaque camp attend de prendre un avantage décisif sur
l’autre avant d’entonner le ”Cocorico„. Une chose paraît en revanche
sûre : la population a déserté la ville. Dans une dépêche datée samedi
5 décembre, l’AFP, citant la Monuc, rapporte que des éléments
gouvernementaux ont été attaqués près de Dongo. Se reportant à une
”source militaire diplomatique„, l’Agence indique qu’”un officier
aurait été tué„.
Au moment où nous bouclons ces lignes, un courriel tombe. Il émane
d’une source proche des ”patriotes-résistants„. On lit notamment ces
quelques mots : ”La ville de Libenge est, depuis vendredi matin,
encerclée par les patriotes. Personne ne peut entrer ou en sortir. Les
autorités de Kinshasa le savent mais n’osent pas avouer toute avancée
ou attaque des patriotes„. La source de conclure : ”Nous prenons la
population congolaise à témoin pour constater avec nous que l’homme
qui se fait appeler ”Joseph Kabila„ ne sort jamais l’artillerie lourde que
lorsqu’il s’agit de frapper dans la partie occidentale du Congo.
Pourquoi ne fait-il pas preuve de la même détermination pour rétablir
l’ordre républicain dans les deux Kivu et dans la Province Orientale?
Kabila a perpétré deux massacres au Bas-Congo. Il veut rééditer son
”exploit„ à l’Equateur. Cette fois, il risque de commettre une erreur
fatale...„