Actualités - Institution des Chartreux
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Actualités - Institution des Chartreux
n°36 . Mai 2007 58, rue Pierre Dupont 69283 Lyon Cedex 01 Tél : 04 72 00 75 50 Fax : 04 72 07 02 10 e-mail : [email protected] Pour plus d’informations, consultez notre site internet : www.leschartreux.com Les Chartreux Les Chartreux n°36 Actualités Sommaire p 6 >16 Culture • Gustave Thibon : le livre qui manquait • Paul Couturier (1881-1953), prophète de l’unité p 17 >19 Histoire • La chapelle des Chartreux, œuvre d’un homme, miroir d’un temps p 20 >21 Vie chrétienne • Benoît XVI nous adresse la parole p 22 >25 Association des anciens élèves • Entretien avec Guillaume Wehrlé, futur prêtre, s’il plaît à Dieu • Soirée à l’Assemblée nationale et à l’Hôtel de Lassay p 26 >27 Association des parents d’élèves • Internet… Manne ou plaie pour nos enfants ? p 28 >29 Carte blanche • L’Europe a 50 ans p 30 >66 Actualités 58, rue Pierre Dupont 69283 Lyon Cedex 01 Tél : 04 72 00 75 50 Fax : 04 72 07 02 10 e-mail : [email protected] Pour plus d’informations, consultez notre site internet : www.leschartreux.com Directeur de la publication : Jean-Bernard Plessy Rédacteur en chef : Patrice Moret Photographies : rédacteurs • Cérémonie de départ à la retraite de M. Jean-Paul Rollet • Frank Riboud, PDG du groupe Danone • De l’autre côté du bureau • Des anciens parmi nous • Internat des classes préparatoires : le fruit caché de l’étude • Palmarès 2006 des classes préparatoires économiques et commerciales • L’expertise comptable aux Chartreux, dans le cadre de la réforme LMD • Remise des diplômes aux étudiants de DPECF-DECF (session 2006) • L’internat des classes secondaires • Sortie au Château de Vizille • Pèlerinage à Ars • Des élèves de 6ème – 5ème inspirés… • A l’école : atelier « Petit art », autour du cacao, un voyage aux pays des jouets d’autrefois, solidarité – défense • Chartreux – Sainte Famille : à la rencontre d’Harpagon, un soir au théâtre, nos collégiens s’invitent à la radio • Association pour la restauration de la chapelle des Chartreux : appel de dons • Résultats obtenus au DESCF (session 2006) • Calendrier 2006-2007 et rentrée 2007 • Carnet Editorial Jean-Bernard Plessy, supérieur de l’Institution des Chartreux Amis lecteurs, élèves de l’Institution et leurs parents : dans les pages de notre revue, vous lirez, entre autres, l’interview que donne Guillaume Werhlé, promotion 1995, à Monsieur Voiron, Président de l’Association des Anciens élèves des Chartreux. Rodolphe Voiron conduit bien cette interview, qui permet à Guillaume d’aller à l’essentiel de ce qu’il a à dire. J’espère de tout cœur que les terminales de la promo 2007, « que nous sommes en train de fabriquer », liront ces deux pages. Eux d’abord, qui sont à l’heure du premier grand choix des études supérieures, première indication par laquelle on verra déjà un peu plus clair sur le deuxième grand choix, celui du sens qu’ils vont donner à leur vie. Je me souviens de Guillaume, sur la cour du lycée, en 1994, alors qu’il était en terminale. Je faisais moi-même ma rentrée comme nouveau professeur de philo. Je ne l’ai pas eu dans ma classe, mais il m’arrivait de le croiser, comme j’en croisais d’autres de ses deux cents camarades de promo. De son année de promotion, j’ai eu la joie et l’honneur de célébrer plusieurs mariages, quelquesuns encore à l’automne dernier. Le 24 juin prochain, ce sera une joie différente, encore plus forte sans aucun doute, celle d’aller imposer les mains sur la tête du futur prêtre, à la Primatiale SaintJean de Lyon. Dans son interview, Guillaume parle volontiers des prêtres de l’Institution qui l’ont marqué ; il se dit, à juste titre, de la génération « Babolat » et évoque l’importance pour lui de la place que tenait alors le père Jérôme Billioud, prêtre « des Chartreux », comme directeur spirituel. À bien l’entendre, Guillaume était de ces élèves qui comprenaient que le prêtre ne se définit pas tant par ce qu’il fait que d’abord par ce qu’il est. Un témoin actif, un témoignage massif, total, qu’une vie peut être donnée à Dieu et remplie par Lui. Dans un monde fortement préoccupé par le soin que chacun apporte à ordonner soi-même sa propre vie, à l’agencer selon des critères et une hiérarchie de valeurs souvent peu spirituelles, cette présence et ce témoignage dérangent. Dans une Institution scolaire qui s’attache à exiger le meilleur de ses élèves sur le plan intellectuel, qui les accompagne et les stimule à « produire » en fonction de leurs ambitions, ce témoignage et cette présence du prêtre, même s’il ne parle pas ou ne « dirige » pas, sont essentiels. Ils indiquent autre chose, un autre ordre ; ils font contrepoids à une logique de la rentabilité, à une vision souvent trop pragmatique de la réussite : de bonnes études secondaires, supérieures, une grande école, une première « situation ». Ce mot est terrible en un sens, si jamais il signifie ce qui suffit à celui qui y aspire. Les prêtres, surtout ceux d’aujourd’hui, ne sont pas ceux qui n’ont pas fait d’études, qui n’auraient pu prétendre à des « situations ». Ils ne sont guère ordonnés avant 30 ans, et, en même temps que, pour la plupart, ils ont poursuivi après le Bac, en médecine, en droit, en math sup ou en khâgne, voire en grande école, ils n’ont pas refusé mais tout au contraire pris à bras le corps, en chrétiens, la question du sens qu’ils pouvaient donner, ou mieux encore recevoir, pour la vie. Et parfois, cette question majeure prend la forme d’un appel à servir, d’une exigence à tout donner, à l’opposé d’une recherche de « situation », à l’opposé d’une tentative de toute façon illusoire, à bien y réfléchir, de vouloir « maîtriser » son devenir. Dès le lycée, parfois même avant, à l’école ou au collège, cette question fondamentale les préoccupe ; ils la portent souvent silencieusement, en en parlant rarement. L’époque ne les y aide pas. Mais ils ont certainement beaucoup de bonheur à sentir, au milieu de leur école, de leur collège ou de leur lycée, la présence d’un prêtre dont ils savent que lui aussi, avant eux, s’est posé cette même question qui est la leur. Plusieurs d’entre eux mais pas tous, ont un atout énorme : leurs parents, des parents équilibrés, unis et aimants, qui, dans leur ordre propre, portent semblablement cette question. Ils doivent alors s’en sentir encore plus forts, et réaliser que leur interrogation est pleine de sens, pleine de cohérence. Ils comprennent que le choix de se trouver dans un lycée catholique n’est pas aléatoire, et ils « profitent » à plein de tout ce que celui-ci peut leur apporter dans le domaine de la foi et de la recherche de Dieu ; tout ce que les programmes de l’Éducation nationale ne coefficientent pas, n’évaluent pas. Ces jeunes savent, encore une fois, que s’ils s’entretiennent auprès des prêtres, des Chartreux ou d’ailleurs, de cette merveilleuse perspective de le devenir à leur tour, ils s’entendront invariablement répondre avec beaucoup de respect et d’admiration que c’est précisément un merveilleux projet, mais qu’il faut le vérifier, l’éprouver durant le temps d’études supérieures poussées au point d’aboutir. Le vrai candidat au sacerdoce est celui qui doit renoncer à ce à quoi il aurait pu prétendre. « Et laissant là leurs filets, ils le suivirent » rapporte l’Évangile à propos des apôtres. Je sais bien, les prêtres des Chartreux savent bien qu’il y a au lycée, au post-bac, des jeunes hommes qui se posent ces questions. Toujours ils les reçoivent, les entendent et les accompagnent, rarement ils les provoquent à cette essentielle question. Le monde a plus besoin de témoins que de maîtres, disait le pape Paul VI. Au milieu des jeunes, le prêtre est d’abord réellement un témoin. Lorsque je reçois des parents d’élèves ou de futurs élèves qui me disent qu’ils aimeraient leur enfant aux Chartreux, pour qu’il fasse de « bonnes études », pour qu’il ait « un bon niveau », pour qu’il puisse prétendre aux « meilleures prépas » (dont la nôtre ! je tiens à préciser !), pour qu’il se prépare « une bonne situation » (ah ! ce mot est décidément terrible !), la question me brûle parfois les lèvres, mais jamais elle ne les franchit, parce que ces préoccupations de parents sont en même temps tellement légitimes : « Et si votre fils décidait de devenir prêtre ! Et si votre fille entrait chez les missionnaires de la Charité (les sœurs de mère Térésa) ! » Parfois, je me plais à imaginer le silence qui s’en suivrait, la consternation visible ! Comme il est difficile de laisser ses filets ! Le 24 juin prochain, les prêtres des Chartreux quitteront la colline de la Croix-Rousse, et descendront à la cathédrale Saint-Jean, pour imposer les mains sur la tête de Guillaume, leur ancien élève qui, à l’appel du Nazaréen, a posé ses filets sur le sable, et qui alors deviendra prêtre. Ce jour-là plus qu’un autre, ils sauront plus clairement encore à quel point ils doivent rester debout malgré les vents contraires, pour continuer à être, aux Chartreux, les sentinelles de l’Invisible. Culture En décembre 2006 paraissait aux éditions du Rocher un livre posthume de Gustave Thibon, Aux ailes de la lettre, tiré des Cahiers dans lesquels le philosophe paysan de Saint-Marcel-d’Ardèche notait quotidiennement ses pensées. C’est dans ces Cahiers qu’il puisait pour en tirer les recueils d’aphorismes qui constituent une partie essentielle de son œuvre. Mais un grand nombre de ces textes restent inédits et Mme Françoise Chauvin a pu choisir, ordonner et introduire ceux qu’elle a donnés sous un titre emprunté à l’un de ces textes. Le Bulletin des Lettres devait - avait le devoir - faire toute sa place à ce livre. Dans sa longue histoire, il eut en effet Gustave Thibon comme collaborateur dans les années 50 du siècle dernier. Puis, son rédacteur en chef, Victor-Henry Debidour, ami de Thibon, présenta chacun de ses livres. A son tour, Bernard Plessy, héritier de cette double amitié, ne manqua pas de « suivre » l’œuvre de Thibon. Mais, pour ce dernier livre, lu, étudié, commenté en famille avant sa publication, il a pensé que le plus à même d’en exprimer le sens profond et la place dans l’œuvre était le Père JeanBernard Plessy, dans la mesure où, plutôt qu’un compte rendu, il se proposait d’en faire un témoignage. Double témoignage : témoignage personnel de sa relation à l’œuvre de Thibon et au souvenir de l’homme, témoignage ministériel de l’usage qu’il fait de ce livre dans ses cours de culture religieuse. L’article a paru dans le Bulletin des Lettres, en tête du numéro d’avril. C’est avec l’aimable autorisation de la revue qu’il est ici reproduit. Gustave Tibon : Le livre qui manquait par Jean-Bernard Plessy « De quoi ai-je le plus peur ? Du néant. Mais lequel ? Du néant absolu et anonyme qui m’engloutira tout entier, ou de la révélation de mon propre néant ? » (L’Illusion féconde) En 1995, Gustave Thibon publie L’Illusion féconde : on pense alors que ce recueil d’aphorismes, écrit au temps de l’extrême maturité, est son testament moral et spirituel. Pour moi, à l’âge où l’on attend encore tellement d’un homme aussi lumineux, ce fut un double choc : Thibon y évoquait trop le mystère de sa propre fin, l’approche de la mort et du silence définitif - « Toujours la vieillesse : plus assez de corps pour le plaisir, plus assez d’âme pour la joie… Mon consentement à la mort n’est pas celui du fruit mûr déjà détaché de l’arbre, mais celui du fruit vert gorgé de promesses qu’un destin absurde arrache à la branche… » - pour espérer qu’il pût encore enrichir son œuvre. Premier choc à l’idée que sans doute on ne le lirait plus. Deuxième choc, celui de ne plus reconnaître le « Thibon d’avant », celui de L’Echelle de Jacob (1942), celui de son essai sur l’amour humain, Ce que Dieu a uni (1945), ou encore celui de L’Equilibre et l’harmonie (1976), l’orateur enfin qu’étudiant, j’écoutais inlassablement sur des enregistrements cent fois repiqués, appelant de ses vœux, d’une voix ferme qui faisait chanter les accents de son Ardèche méridionale, le redressement d’une France chrétienne en laquelle il fallait continuer de croire. L’Illusion féconde manifestait toujours le même pessimisme, mais ce pessimisme n’était plus tonique : il était en proie au doute. Certes, il y avait bien eu les entretiens avec Danièle Masson, publiés deux ans avant (Au soir de ma vie), qui auraient pu nous préparer à ce qu’un premier regard analyse comme une rupture de ton, une sorte de discontinuité marquant la fin des certitudes et annonçant le temps des grandes questions laissées sans réponse. Que l’on songe au développement proprement admirable que Thibon opère par exemple dans Ce que Dieu a uni, à propos de ce qu’il appelle une métaphysique de la séparation dans laquelle il entrevoit celle du péché. « L’essence du péché originel réside dans le retranchement de l’homme en lui-même, dans la rupture avec Dieu. » Le drame de l’homme, c’est de se séparer. Et parce qu’il entend traiter de l’amour humain, contre cette métaphysique de la séparation, Thibon bâtit alors une métaphysique de l’unité, unité de l’homme avec lui-même, avec les autres, avec la nature, avec Dieu, s’appuyant sur Pascal : « Le secret de vivre gai et content, c’est de n’être en guerre, ni avec Dieu, ni avec la nature ». Et puis, 50 ans plus tard, dans L’Illusion féconde : « …Tout ce qui fut l’objet radieux de ma foi m’apparaît maintenant, non seulement irréel, mais dérisoire – comme une fumée dont les contours se dissipent au soleil monstrueux de l’évidence. Je ne sais, je ne crois plus rien. Et je crois encore, comme on agonise, comme on meurt. Foi nue, athéisme vécu jusqu’au fond de ma sensibilité et refusé par le centre insensible et insenti de mon être. Au nom de quoi ? De l’innommé. » À la fois bouleversant et terrible. Rien qui permette vraiment de comprendre comment le philosophe qui a passé sa vie à dénoncer la stérilité de l’illusion puisse, au terme, en vanter la fécondité. Rien, sinon à supposer, au travers de la lettre, l’activité incessante d’une pensée que le temps, l’exigence intellectuelle et l’expérience humaine, affinent, dépouillent, épurent jusqu’à l’extrême, jusqu’à l’aboutissement sublime qui n’est plus un postulat philosophique mais le fruit ultime de la sagesse. Thibon l’emprunte à Claudel : « L’illusion est le pressentiment de ce qui est à travers ce qui n’est pas. » Et il commente : « Et là réside sa fécondité, à condition de traverser ce qui n’est pas pour rejoindre ce qui est. Les inévitables désillusions de la vie terrestre agissent comme une meule qui, suivant la trempe de l’âme, émousse ce pressentiment jusqu’au néant, ou l’aiguise jusqu’à l’éternel ». Intuition géniale parce que non seulement pensée, mais certainement d’abord profondément vécue, et que, d’une certaine façon, il conviendrait de rapprocher de la pensée de Simone Weil : « Nous ne pouvons croire que dans le temps, nous ne pouvons penser que dans l’éternel. » Entre le Thibon des années 60 et le Thibon de L’Illusion féconde, il fallait se contenter de l’hypothèse d’une pensée en chemin, toujours active certes, mais que le temps délivrait de ses certitudes, que l’expérience humaine livrait au doute, que le mystère trop complexe de la condition humaine vouait au silence. Prêtre, je continuais d’inviter « tous mes fiancés » à lire Ce que Dieu a uni - et cela dure toujours - commentant page après page chacune des questions qu’invariablement le livre leur posait. « Tant que deux êtres ne sont liés l’un à l’autre que par le désir d’être heureux, ils ne s’aiment pas, ils sont séparés. Aimer ne consiste pas à mettre en commun deux joies, mais deux vies. » Grande question pour des fiancés ! Pourtant le propos est lumineux. Mais comme professeur de philosophie, en cours de Terminale, je n’ouvrais qu’avec circonspection L’Illusion féconde. « On me parle de ma « vocation ». Mot aussi prétentieux qu’inexact. Je dirais plutôt : ma fatalité ». Difficile d’entendre cela à 17 ans ! Pour comprendre, pour ne pas en rester à l’hypothèse, il manquait ce lien nécessaire entre les deux périodes de la vie de Thibon évoquées à l’instant. Il manquait la trace concrète de cette pensée en mouvement permanent. Il manquait un livre, montrant l’intelligence à l’épreuve du temps, de la durée. En décidant courageusement, si l’on en croit la préface, de la publication de 50 années de cahiers remisés qui attendaient leur heure, Françoise Chauvin a établi le lien et la cohérence de l’œuvre de Gustave Thibon. Aux ailes de la lettre, paru en octobre 2006, offre, selon le double principe d’un classement chronologique en même temps que thématique, l’édition de 55 cahiers des pensées inédites de Thibon. Le lecteur est immédiatement averti par Thibon lui-même. Il faut lire aux ailes de la lettre, et non au pied, « tout mouvement intérieur porte en lui son dépassement et son contraire ». Rien d’une allusion au principe hégélien de la dialectique, simplement l’aveu humble et réaliste qu’aucun mouvement de l’esprit ne saurait prétendre à Culture l’achèvement dans la lettre, qu’aucune pensée ne mérite d’être figée, de façon dogmatique, au sens péjoratif du terme. L’évidence reconnue et répétée que la philosophie n’est pas un système clos, et que, pour reprendre le beau mot de Kant, on n’apprend pas la philosophie comme on apprendrait un savoir : on apprend à philosopher. Tout s’éclaire alors, par cet « involontaire » auto-portrait qui ouvre un livre de 360 pages. Après l’admirable préface de Françoise Chauvin – personne, à l’évidence, n’a mieux mesuré qu’elle la grandeur et la puissance de cet esprit -, le sentiment de ce que nous avions cru être une rupture de ton ou de pensée s’estompe presque immédiatement : « Je ne suis pas inconstant mais divisé. Je reste fidèle aux choses les plus opposées ». C’est le même homme, qui a consenti que le produit de sa pensée soit vérifié par le jugement du temps. Ce n’est pas une pensée qui se renie. Tel j’aurais été, tel je suis. Tel j’aurais pu penser, concédant à la naïveté, à l’optimisme, à l’utopie ou à l’illusion, tel je pense aujourd’hui. Certes non ; mais le temps a appris à la pensée la difficulté de son exercice. « O nihil incognitum » s’exclame Angèle de Foligno, que reprend Thibon. Sans doute celle-ci le dit-elle à propos de Dieu. Et d’aucuns l’ont compris comme le cri désespéré d’une mystique posant crûment la question de l’existence ou de l’inexistence de Dieu. Rien de cela. Thibon commente : « C’est une mourante qui parle… Or l’agonie, loin de permettre d’apercevoir l’au-delà, est l’instant du plus grand écart entre l’apparence et l’Etre, entre le temps et l’éternité. » Plus le temps a le temps d’éprouver l’âme et l’esprit conjointement, plus l’esprit dans son ordre, et l’âme dans le sien, consentent à n’être et à subsister que dans la transition, dans le passage. Dans ce double transit intellectuel et spirituel, tout ce qui est pensé et vécu est juste, sublime mais fragile, terriblement éphémère, comme l’éclair. « Les révélations profondes ressemblent aux éclairs. Une « vérité » vérifiable en tout temps et en tout lieu mérite à peine d’être connue » … Dans les deux ordres pascaliens de l’esprit et de la charité, l’intelligence du philosophe est d’une pureté profonde et authentique, qui par grâce plus encore que par principe, transforme tous principes en questions. « Gardons-nous d’épuiser les sujets : rien n’est plus infécond qu’une pensée systématisée, précisée, développée, explorée sous tous ses angles - épuisée, précisément – ce dernier mot est une merveille ! » Il y a huit chapitres dans ce livre qu’il faut mettre dans sa bibliothèque ou, mieux, ranger à portée de main, avec les Pensées de Pascal. Pour ma part, c’est du même ordre. Un manuel, manuel sans méthode, sinon son avertissement initial : que l’esprit accepte d’être fécondé, et fécondé sans fin, sans prétention d’achèvement, à propos de la foi, de la mort, de Dieu, de l’intelligence, de la spiritualité, de l’amour, de la nature humaine, et, comme une naturelle conclusion, de la sagesse. « Car il vient une heure dans la vie où il faut être assez fou pour conserver la raison, c’est-àdire pour croire à l’ordre contre l’évidence du chaos autour de nous, et en nous… » En refermant la première fois le livre bleu des Ailes de la lettre, j’ai doublement rendu grâces, en réponse au double choc du passé : j’avais retrouvé Thibon, et Thibon lui-même m’avait permis de le comprendre. Deux mots encore : dans sa préface, Françoise Chauvin cite Gustave Thibon à propos de ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont pu dénaturer sa pensée, soit qu’ils l’aient maladroitement utilisée, par exemple pour appuyer quelque volonté dogmatiste, ou, à l’inverse, pour « s’ingénier à le faire passer pour un autre » dans une tout autre intention. Gustave Thibon parle indirectement de ceux-là, citant Moréas : « Si je parle encore, c’est pour les morts – « Les morts m’écoutent seuls : j’habite les tombeaux » (Moréas)- mais peut-être serai-je entendu, demain, par ceux qui ne sont pas encore nés… » ( il écrit en 1968 !) Je « fais » un « amphi » hebdomadaire aux Chartreux à Lyon, devant 130 élèves de Terminale. Le rituel est invariable, depuis six mois. Il commence par la « proclamation » d’un aphorisme de Thibon, tiré des Ailes de la lettre, dans un silence où le philosophe est là, plus présent que jamais, devant des lycéens qui sont nés après 68. Pour vous Madame, qui avez eu cette crainte en même temps que ce courage de travailler à cette publication inespérée autant qu’attendue, et qui dites fort justement le risque possible – dans l’époque qui est la nôtre - que l’édition de ce Thibon posthume soit davantage reçue comme une communication que comme un appel à une communion, j’ajoute que dans cet « amphi » hebdomadaire, depuis quelques mois, je vois, alors que je me refuse à commenter les pensées des Ailes de la lettre, parce qu’il faut justement que ces jeunes intelligences de 18 ans y communient, je vois, au début du cours, sortir de leurs cartables, sans que je leur aie rien demandé, le livre bleu des pensée inédites. Gustave THIBON, Aux ailes de la lettre, 368 p., 22 €, Ed. du Rocher Note : Le Bulletin des Lettres est une revue de critique littéraire, fondée en 1930 par la librairie Lardanchet, à Lyon. Lorsque la librairie disparut, le Bulletin continua, au service de la même mission et de la même passion : porter sur l’actualité littéraire un jugement libre, inspiré par les attentes qui sont celles de l’honnête homme. Le numéro d’avril, qui compte 56 pages, est le n° 660, soit, à raison de dix numéros par an, 66 ans de publication. Le siège en est au 39 bis, rue de Marseille, 69007, Lyon. Sur simple demande, on peut obtenir un abonnement gratuit de trois numéros. Paul Couturier (1881-1953), prophète de l’unité François de Muizon, Professeur de philosophie Dans le cadre de l’exposition « Lyon 18001914 » qui se déroule jusqu’au 30 juin 2007, M. de Muizon a donné une conférence le 15 mars 2007 intitulée « L’abbé Paul Couturier, professeur aux Chartreux, et apôtre de l’unité des chrétiens ». « Les murs de la séparation ne montent pas jusqu’au Ciel » (Métropolite Platon de Kiev). Présenter la figure riche mais discrète du Père Couturier n’est pas chose aisée : prêtre modeste, effacé dira-t-on même, austère (c’est le moins qu’on puisse dire !), membre de la société des prêtres de Saint-Irénée, toute sa vie professeur ordinaire de science à l’institution des Chartreux. Que dire de lui ? écoutons plutôt ceux qui l’ont côtoyé : « Le plus humble des hommes » selon les mots du Pasteur Brémond, il est paradoxalement « le prêtre lyonnais du XXème siècle le plus connu dans le monde » à en croire l’historien Étienne Fouilloux. Le professeur orthodoxe Léon Zander disait de lui qu’ : « Il était un paradoxe vivant : catholique au fond de son cœur, prêtre dans l’essence même de sa nature, il était ami des protestants, des orthodoxes, des anglicans ». Le pasteur protestant Roland de Pury dira lors de ses obsèques : « Il nous laisse l’exemple d’une patience inlassable et d’une charité obstinée dans la poursuite de ce but si clair et si mystérieux tout à la fois : l’Unité de tous ceux qui ont pour seul Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. » Il est revendiqué par tous les Culture chrétiens : catholiques, protestants, anglicans, orthodoxes. C’est, au dire de son ami Maurice Villain le « seul prêtre au monde jouissant de ce privilège. » D’où lui vient alors cette notoriété qu’il n’a jamais cherchée et qui a été en partie inaperçue par ses collègues ? Vocation d’un prêtre et d’un professeur ordinaire Paul Couturier est né à Lyon en 1881. C’est le deuxième et dernier enfant d’une famille de la bourgeoisie moyenne profondément chrétienne. A douze ans, Paul entre au collège des Lazaristes. Il obtient son baccalauréat en 1900. Aux yeux de ses camarades de classe, il est « le pieux et le sage ». Il est vrai qu’il baigne dans un climat de foi : sa jeune tante est religieuse de la Congrégation de Nazareth et son grand-oncle est le chanoine Louis Planus de la Société des prêtres de SaintIrénée (dits aussi missionnaires Chartreux) et vicaire général d’Autun. Ses études secondaires terminées, il manifeste le désir de devenir prêtre et entre à 19 ans au noviciat des Chartreux. Il est ordonné prêtre de la Société Saint-Irénée le 9 juin 1906. Il célèbre sa première messe en l’église Saint Bruno des Chartreux. L’un des servants, devenu son ami, Alexandre Wottling, se rappelle qu’ « à l’élévation, le geste du nouveau prêtre, lent et profondément adorateur, aurait ému un incroyant invétéré ». Destiné à l’enseignement, il passe une licence de sciences physiques en 1909 et sera nommé professeur au collège des Chartreux, fonction qu’il assumera jusqu’en 1946. Mobilisé durant la Première Guerre Mondiale, il est infirmier au Service de Santé. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, il est arrêté par la Gestapo le 11 avril 1944, sans doute à cause de ses relations régulières avec l’Angleterre. Il est interné au fort Montluc ou il retrouve le pasteur Roland de Pury. Mis sous la surveillance de la Wehrmacht et non de la Gestapo, il ne sera ni torturé, ni maltraité comme nombre de ses concitoyens et 10 sera libéré quelques mois plus tard sans savoir la raison exacte de son arrestation. Le professeur discret, austère, sans brillot, a paradoxalement beaucoup impressionné par son rayonnement mystérieux. Certains de ses élèves discernaient en lui un sens extraordinaire de la dignité de l’homme, de la beauté de la création et de l’ouverture aux autres. Le dominicain lyonnais René Beaupaire, son élève entre 1937 et 1941, reconnaît lui devoir sa vocation œcuménique. Voici son témoignage : « Paul Couturier, je revois cet homme fluet, ce frêle professeur en soutane souvent recouverte d’une vaste pèlerine noire… Émanait de Paul Couturier une présence spirituelle qui rayonnait par moment sur son visage diaphane : une lumière, une chaleur que j’ai retrouvées plus tard sur certaines icônes. C’est cela qui, sans que nous en ayons été conscients, nous tenait en respect, nous subjuguait, nous fascinait parfois… Paul Couturier a donné une dimension œcuménique à ma vie. Il m’a ouvert d’autres horizons. Il m’a invité à franchir des barrières. Il m’a fait deviner le frère lointain. Lorsque j’étais en philo, je suivais sagement un cours d’apologétique fait par l’un de ses confrères : « Le catholicisme, seule vraie religion chrétienne. » Ce titre mis à part, j’ai tout oublié de ce cours, sauf que l’essentiel de l’argumen-tation permettant de proclamer le triomphe du catholicisme était l’affirmation massive que dans l’Église catholique seule, pouvaient fleurir des saints. De Paul Couturier, je ne me souviens pas, durant mon séjour aux Chartreux, de beaucoup d’assertions précises concernant l’unité des chrétiens. Mais je sais que, mystérieusement, par la force spirituelle qui émanait de lui ou plutôt de Dieu en lui, j’ai été conduit bien audelà des limites du catholicisme vivant, mais « classique » de ma famille et de mon collège, vers le large, vers la haute mer de la rencontre de l’autre, de la découverte du frère. Sans lui, ma vie aurait été autre. » Une vocation œcuménique exceptionnelle « L’abbé Couturier a été un serviteur magnifique de l’Eglise, celui que nous pleurons fut un précurseur et un exemple. » dira le Cardinal Gerlier le jour de son enterrement le 25 mars 1955, à Saint-Bruno. Professeur un peu terne, saint prêtre certes… Comment expliquer un tel rayonnement ? Le Père Couturier fut un instrument privilégié dont Dieu s’est servi pour une mission à caractère universel : il fut un grand précurseur de la prière et de l’action pour l’unité des chrétiens. Tout commence par une retraite ignatienne qui le conduisit à s’engager très activement auprès des réfugiés russes dès 1923. Ils seront bientôt dix mille à Lyon et l’abbé se dévoue auprès de ces malheureux : il écoute, conseille, soutient, rassure, dépanne financièrement à l’occasion car lui-même est un homme simple, d’une santé fragile, vivant dans un extrême dénuement. Pendant 12 ans, jusqu’en 1935, il va bien connaître les prêtres orthodoxes de la colonie russe lyonnaise. Puis, son séjour en 1932 au prieuré bénédictin d’Amay sur Meuse en Belgique (aujourd’hui Chevetogne) constitue une seconde étape importante. Il commence à constituer un réseau de plus de trois cents responsables d’églises (orthodoxes, anglicans, protestants…) avec lesquels il correspondait régulièrement. Il tissa aussi des liens profonds et personnels avec de nombreuses communautés contemplatives dans toute l’Europe, car pour lui l’œcuménisme (le mot apparaît dans les années 40) est d’abord une affaire de prière. Il joua un rôle décisif dans l’émergence de communautés nouvelles consacrées à la cause de l’unité des chrétiens, nées d’abord en terre protestante : Taizé (il rencontre le pasteur Roger Schultz en 1941, installé à Taizé depuis un an, et le confirme dans son appel particulier à fonder une communauté monastique œcuménique, avec des catholiques et des protestants), Grandchamps (communauté féminine suisse fondée à cette époque pour prier pour l’unité) et Chevetogne (abbaye bénédictine qui contribuera beaucoup au rapprochement de l’Église catholique avec l’orthodoxie). Le prêtre effacé des Chartreux joua un rôle de tout premier ordre dans l’orientation œcuménique de ces communautés naissantes. L’unité entre toutes les églises chrétiennes, il la désirait ardemment, non pas tant pour des raisons faciles, ou circonstancielles, dans un monde qui allait devenir de plus en plus sécularisé, mais parce qu’il avait la conviction que Dieu voulait réaliser cette unité et que la division des chrétiens était « l’effroyable scandale » qui discrédite gravement le message évangélique. Par-delà une grande discrétion, le Père Couturier était d’abord un révolté. Un révolté face à un scandale insupportable Pour le Père Couturier, il faut commencer par se mettre devant « l’effroyable scandale » de la division des chrétiens, jusqu’à en éprouver douloureusement le caractère insupportable. On sent le passionné et le visionnaire. C’était pour lui une question de vie ou de mort : « L’humanité en péril de mort s’arrête anxieuse devant les chrétiens divisés, offrant à ses regards incertains le spectacle d’un Christ apparemment brisé… La douleur du scandale donné au monde par la division de la chrétienté, nous autres catholiques, nous devrions plus que quiconque en ressentir le poids et marcher en tête sur le chemin de la charité compréhensive. » (1938) [les textes cités proviennent tous de l’unique compilation de ses textes, billets, conférences présentée par Maurice Villain : Paul Couturier, Œcuménisme spirituel, 1955]. Être sensible à la « cause de l’unité » ne va pas de soi. Il ne s’agit pas seulement d’un élan humaniste, un désir humain de supprimer les conflits, voire de préférer un syncrétisme mou. Il faut chercher la source de cette passion pour 11 Culture l’unité dans une vie spirituelle intense, dans une relation intime et vivante avec le Christ. Les divisions historiques de l’Église sont autant de blessures douloureuses qui affectent le Corps du Christ. Par suite, notre indifférence à l’égard de l’unité de l’Église n’a d’égal que notre tiédeur à aimer le Christ : « Aime-t-il le Christ, l’aime-t-il vraiment celui qui admet comme une situation normale, ou comme une situation à laquelle il faut se résigner, l’existence des chrétiens en groupes séparés qui s’opposent ? Le Christ est venu tout réconcilier par le sang de sa Croix. Les chrétiens peuvent-ils demeurer irréconciliés jusque dans leur pensée ? La brisure de Son Corps sur la Croix se continue dans l’histoire par la brisure du Corps visible de Son Église » (1944). En effet, cette division porte gravement atteinte à la crédibilité du message évangélique. « Comment pouvez-vous proclamer : « aimezvous les uns les autres », puisque vous vous disputez sur le Christ, objet de votre amour, puisque vos témoignages sur son Œuvre, l’Église, sont discordants ? - « Si tout cela était bien vrai, pense l’incrédule, ses disciples seraient d’accord ». Ainsi montent en clameurs bruyantes ou silencieuses devant les Églises les voix des chercheurs, des angoissés, des railleurs, des découragés, des déçus » (1942). Pire, nous avons exporté nos divisions. Que peuvent comprendre de l’amour universel du Christ, ceux qui, au hasard des colonisations, ont vu fleurir pour leur annoncer l’Évangile, des missions chrétiennes concurrentes : protestantes, catholiques, évangéliques… ? Les chrétiens portent donc une responsabilité particulière dans cet état de division qui ne favorise pas la paix du monde. Les chrétiens doivent réaliser « au fond de leur âme ce que comporte d’effrayant le scandale de leurs séparations aux regards des incroyants qui cherchent, des athées qui se moquent, des païens hésitants et déroutés en face des missionnaires souvent héroïques mais divisés jusqu’à l’opposition, du monde moderne 12 désemparé dont la vie exubérante et désordonnée appelle obscurément le message évangélique de l’Amour, seul capable de l’organiser dans l’harmonie et la paix » (1938). La division des chrétiens est une entrave grave à l’évangélisation. Ayant ouvert les yeux sur « l’effroyable scandale », et éprouvant jusque dans sa chair la douleur de la séparation, le chrétien est appelé à s’engager pour la cause de l’unité. De quelle unité s’agit-il ? L’intuition décisive : l’œcuménisme spirituel, la Prière du Christ pour l’unité Au début du XXème siècle, la vision catholique romaine de l’unité était alors celle du « retour au bercail » des frères séparés au sein de l’Église romaine. Cette conception de l’unité est appelée unionisme. La semaine annuelle de prière catholique, depuis 1908, avait pour objectif la conversion et le retour à l’Eglise romaine des frères séparés. Paul Couturier s’opposa à une telle conception de l’unité, qui faisait la part trop belle à l’Église catholique, et qui restait inacceptable pour les autres églises. Mais l’unité n’était pas non plus pour lui une simple « union au rabais » qui passerait par la négation des différences (« Faisons comme si les divisions n’existaient pas… »). Ce serait tricherie. L’unité ne peut être qu’une œuvre de l’Esprit. « La véritable solution du remembrement de la chrétienté est dans la lente maturation sous le souffle et la chaleur de l’Esprit, de tous les groupes chrétiens, y compris l’Eglise romaine ». Cela exige de prendre conscience des grandes fractures historiques de l’Église de Dieu, et « d’éprouver la souffrance de la séparation », d’éprouver les sentiments de Jésus lui-même devant la désunion de ceux qui se réclament de lui. « Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus » (Ph 2, 5). L’inspiration décisive de Paul Couturier fut de transformer la semaine catholique de prière pour l’unité en une « Semaine de prière universelle pour l’unité ». Cette prière pour l’unité « telle que le Christ la veut, par les moyens qu’Il voudra » fit rapidement l’unanimité parmi toutes les confessions chrétiennes. C’est en 1935, dans la chapelle de la rue Henri IV (actuellement tenue par la Communauté à vocation œcuménique du Chemin Neuf) qu’il lança cette première semaine d’un genre radicalement neuf. Dans un article sur « l’universelle prière des chrétiens pour l’unité chrétienne », il jette les bases de l’œcuménisme spirituel dont la théologie est développée à la même époque par le Père Congar. L’abbé en précise l’intention en disant : « nous comprenons cette Octave comme une convergence de prières de chaque confession chrétienne en pleine liberté et indépendance vers le Christ que nous aimons, adorons et prêchons ». Il est persuadé que la prière est la seule forme d’union possible. Le grand génie Paul Couturier fut de lier la prière pour l’unité qu’il qualifiait déjà en 1935 d’une « œuvre imprévisible de l’Esprit, telle que le Christ la veut » à la prière du Christ lui-même pour l’unité que l’on trouve dans l’Évangile de Jean, au chapitre 17, 21 : « Père, qu’ils soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé ». Le Christ prie en permanence pour cette unité que seul Dieu peut donner, et que l’homme ne saurait faire advenir par lui-même. D’où la formule célèbre qu’il utilisera quelques années après : « Qu’arrive l’unité visible du Royaume de Dieu telle que le Christ la veut, par les moyens qu’il voudra ». Il était convaincu que, comme l’avait écrit le métropolite Platon de Kiev, « Les murs de la séparation ne montent pas jusqu’au ciel ». S’engager à travailler pour l’unité des chrétiens ne peut être qu’un appel de l’Esprit. Que nous le voulions ou non, l’œcuménisme est, selon les mots de Jean-Paul II, un « mouvement irréversible ». Nous pouvons le freiner, mais non pas l’arrêter. La raison en est simple : le Christ lui-même a prié son Père « pour que tous soient un » (Jn 17). Ce que la foi nous assure, c’est que la prière du Fils sera exaucée par le Père. « Cette prière est l’expression de son Désir envers son Père… Jusqu’à la fin des temps, le Christ est dans son état de priant pour l’unité, l’état de l’Agneau devant le trône du Père dans l’Amour de l’Esprit. Mais le Christ nous veut en lui dans cette Prière, car nous sommes de sa Vie, nous tous les chrétiens. Et il ne peut pas plus, parce qu’Il l’a voulu, faire l’Unité chrétienne sans nous qu’Il ne peut, parce qu’il l’a voulu, nous sauver sans nous » (Testament œcuménique, 1953). Il nous est donc seulement demandé de ne pas freiner ce mouvement, de ne pas faire obstacle à la volonté du Père : « Nous l’avons entendu prier son Père pour que nous soyons Un, consommés dans l’unité. Mais nous n’avons pas encore permis que le Père exauçât la prière du Fils. Nous avons fait obstacle ; nous continuons de faire obstacle au Don suprême de l’unité. Pas un seul d’entre nous qui puisse jurer qu’il est innocent du péché collectif de la chrétienté ». Il ne s’agit donc pas d’un simple désir humain, mais de la volonté même de Dieu qu’Il ne manquera pas d’accomplir s’il trouve assez de priants, entrant dans le mouvement même de la prière de son Fils. Il avait l’intuition d’un immense réseau de prière, le « monastère invisible » qui ferait advenir l’unité par une prière ardente, par l’esprit de repentance, par la conversion au Christ. Il ne saurait être question d’une organisation, d’une sorte de Tiers-Ordre. Il s’agit d’un vocation vraiment personnelle qui aura besoin d’être soutenue et nourrie par des rencontres et des échanges spirituels. « Si chaque jeudi soir, commémoration du Grand Jeudi, une multitude toujours plus grande de chrétiens de toute confession formaient comme un immense réseau enserrant la terre, comme un vaste « monastère invisible », où tous seraient absorbés en la Prière du Christ pour l’Unité, ne serait-ce pas l’aube de l’Unité chrétienne qui se lèverait sur le monde ? N’est-ce pas cette attitude 13 Culture « d’émulation spirituelle » sincère, profonde, ardente, que le Père attend pour réaliser l’Unité visible du corps de l’Église ?” (1944). Sans prétendre à aucune exclusivité, la communauté du Chemin Neuf y a vu une expression de sa vocation à travailler pour l’unité visible du Corps du Christ. Chaque jeudi soir, dans la Communauté du Chemin Neuf, partout où elle est implantée dans le monde, et notamment dans la chapelle Paul Couturier rue Henri IV, a lieu un office de prière pour l’unité des chrétiens. Le réseau de prière « Net for God », développé depuis 2000, en est un fruit récent, déjà répandu dans une soixantaine de pays. L’unité entre les chrétiens n’est donc pas à inventer, mais à recevoir par une prière ardente, continue, à la mesure de notre foi, de notre confiance éperdue en Dieu. « C’est le propre de l’amour de produire une éperdue confiance en celui qu’on aime. Ma confiance en Toi est sans limite, et à juste titre puisque tu es le ToutPuissant. Elle me jette dans ton cœur où je trouve ta prière : « Père, qu’ils soient un afin que le monde connaisse que tu m’as envoyé. Père, qu’ils soient consommés dans l’unité ». Ma prière de pécheur, c’est ta prière à Toi, et Ta prière est mon unique apaisement. Quand se fera l’unité ? Quels sont les obstacles à vaincre ? C’est ton affaire ; ma foi ne peut rien commander de plus que de prier avec Toi, en Toi, pour qu’arrive Ton Unité, celle que Tu n’as cessé de vouloir, celle que Tu poursuis, que Tu prépares, celle que Tu aurais réalisée depuis longtemps si tous, tous et moi, avaient été de cristal entre ce qui de la Création par le Chrétien veut monter vers Toi, et ce qui de Toi, par lui encore veut descendre au monde » (1937). Assurément Paul Couturier était un homme de prière, et même un grand priant, un mystique, un visionnaire. C’est ce qui a impressionné son entourage dans une claire unanimité : « L’abbé vivait intensément en Dieu », écrit son biographe Maurice Villain. « Son rayonnement dans le monde chrétien tient fondamentalement 14 à la qualité de sa prière et à sa dimension de pauvreté », écrira quant à lui le Père Michalon. Pour le mystique, tout se tient : l’unité de l’Église a sa source en Dieu lui-même, dans l’unité entre les Trois : « Nous paraissons oublier que la désunion est un mal et le plus grand de tous les maux, parce que le Dieu Un en trois personnes n’est pas et ne peut pas être adoré dans une Unité visible par tout le corps du Christ. Et pourtant, c’est uniquement pour cette œuvre d’adoration, par laquelle seule on peut atteindre la vraie dignité humaine, que ce Corps a été créé » (1940). Ainsi était né « l’œcuménisme spirituel ». La véritable mystique n’est pas fuite du monde. L’homme de prière est aussi et inséparablement un homme d’action, à l’audace impressionnante. Si discuter, polémiquer est chose aisée, obtenir l’accord des esprits est le plus souvent impossible à l’homme. La question est alors de laisser Dieu agir : « Il y a des siècles que l’on fait de la controverse ; d’excellents esprits, des savants, des génies même comme Leibniz et Bossuet s’y sont engagés, y ont dépensé leurs énergies intellectuelles, et toujours on s’est heurté à l’humainement impossible. Il faudrait enfin commencer par le commencement. Dieu seul est le maître de l’impossible. Il faut donc que la masse chrétienne tout entière soit secouée par l’Universelle Prière des Chrétiens jusqu’au tréfonds de sa profondeur, qu’elle en éprouve un ébranlement surnaturel qui fasse craquer tous les préjugés, se rectifier les points de vue raccourcis et faux, se compénétrer les cœurs, et, à la fin, s’unifier les esprits dans la lumière éternelle de l’Unique Christ. Ce sera comme une seconde Pentecôte descendant sur la chrétienté unanime dans sa prière » (1938). « L’œcuménisme spirituel » dans l’esprit du Père Couturier allait recevoir une consécration officielle lors du Concile Vatican II (lequel fut convoqué par un pape, Jean XXIII, qui lui aussi appelait de ses vœux une nouvelle Pentecôte sur l’Église !), quelques années plus tard, dans le décret sur l’œcuménisme, § 8 : « Cette conversion du cœur et cette sainteté de vie, unies aux prières publiques et privées pour l’unité des Chrétiens, doivent être regardées comme l’âme de tout l’œcuménisme et appelées à bon droit « œcuménisme spirituel ». C’est un usage reçu chez les catholiques de se réunir souvent pour renouveler la prière demandant l’unité de l’Église, celle que le Sauveur lui-même, la veille de sa mort, a élevée de façon suppliante vers son Père : « Qu’ils soient un » (Jn 17, 21). L’Église catholique toute entière, réunie en Concile, discernera dans l’intuition de l’obscur abbé lyonnais le cœur de tout œcuménisme authentique. Bien loin d’oublier l’indispensable travail théologique, l’incontournable chemin institutionnel et la non moins nécessaire collaboration sur le plan de la charité sociale, « l’œcuménisme spirituel » constituera l’âme, et le sens le plus profond de l’œcuménisme. Un travail théologique novateur : « une théologie ruisselante de prière » En 1935, Couturier lit sous forme de polycopiés distribués « sous le manteau », le Milieu divin, ouvrage du célèbre jésuite, paléontologue et théologien, Pierre Teilhard de Chardin. Sa conception de l’unité s’enrichit d’une large vision cosmique. Stimulé par ces lectures, il est convaincu que l’indispensable travail théologique n’avancera qu’en constituant un groupe interconfessionnel de théologiens. Pour que le travail théologique soit fructueux, il faut commencer par demander l’Esprit-Saint, car le premier fruit de l’Esprit, c’est l’amour de charité et l’amour seul conduit à la vérité toute entière : « On va de l’Amour à la vérité. Essayer de faire l’inverse, c’est vouloir planter un arbre à l’envers. On cueille… la vérité sur l’arbre de la charité. … Le même amour du Christ amènera une même pensée. L’unité existera complète, dogmatique. Elle n’aura plus qu’à se déclarer. Peut-être sera-ce dans un vaste concile de la chrétienté tout entière. Image d’un visionnaire : le « Concile œcuménique » convoqué par Jean XXIII rassemblera seulement la catholicité, mais furent invités en tant qu’« observateurs » des membres de toutes les églises chrétiennes. En 1936, il organise à Erlenbach en Suisse la première rencontre spirituelle interconfessionnelle (catholiques et protestants). En 1937, démarrait à la Trappe Notre-Dame des Dombes, un groupe de travail théologique inter-confessionnel de haut niveau, qui allait devenir le célèbre Groupe des Dombes. Un groupe fraternel de théologiens catholiques et protestants français se réunissant pour confronter les positions de leurs Eglises respectives sur les grands points faisant encore obstacle à l’unité. Leurs travaux ont eu au fil des années un grand retentissement dans les Eglises et aboutirent à des textes validés par le Conseil œcuménique. Ces travaux sont édités sous le titre Pour la communion des Églises (1937-1987), puis Pour la conversion des Églises (1991), Marie (1997-1998) et Un seul Maître (2005) sur l’autorité doctrinale dans l’Église. Ces contributions constituent une référence originale et solide pour le travail théologique au service de l’unité des églises. À une théologie abstraite qui risque facilement de se réduire à un stérile débat d’idées source de bien des divisions, ou a des compromis œcuméniques insatisfaisants qui ressembleraient à des trahisons, Paul Couturier préférait une « théologie ruisselante de prière ». La méthode mise en œuvre progressivement par le Groupe est significative : 1) D’abord une longue évaluation historique depuis les Pères de l’Eglise ancienne jusqu’aux époques moderne et contemporaine : relire l’histoire afin de purifier nos mémoires. 2) Ensuite un approfondissement biblique : la partie biblique vient en second pour éviter des « réflexes confessionnels » de lecture de la Bible. 15 Culture 3) Puis vient l’établissement d’un diagnostic sur ce qui fait encore problème et la formulation de propositions théologiques susceptibles de surmonter les difficultés examinées. 4) Enfin des appels spécifiques à la conversion sont formulés pour chaque église, car chacune est invitée à se convertir sur des points précis. Dans la fidélité à cette intuition, à l’abbaye Notre-Dame des Dombes, est né un Institut œcuménique de théologie en partenariat avec la Faculté catholique de théologie, sous la responsabilité de la Communauté du Chemin Neuf. Toute sa vie, Paul Couturier a cherché à faire des ponts entre les traditions chrétiennes différentes, notamment par le travail théologique. C’est bien à juste titre qu’en 2003 (année du cinquantenaire), la passerelle Saint-Georges fut rebaptisée passerelle « Paul Couturier, pionnier de l’unité ». « Ce qu’il y a de faible dans le monde… » Enfin, il est un point important sur lequel le Père Couturier peut nous enseigner particulièrement, à une époque où la réussite sociale ou intellectuelle à tout prix est devenue une obsession : la vanité du succès apparent et immédiat, et la paradoxale fécondité de la pauvreté. « L’abbé Couturier voyait les choses dans leur simplicité nue et en jugeait de même. Il était le contraire des opportunistes qui misent sur le succès momentané et qui étant toujours de l’opinion régnante, seraient étonnés de leurs contradictions successives s’ils s’en apercevaient. C’est pourquoi, fidèle à lui-même et en avance sur son temps, ses propos faisaient figure de paradoxes et d’utopies », écrira un de ses anciens élèves Jean Escoffier. Le Père Couturier ne perdait pas son temps à être reconnu, à soigner la vitrine, à être un professeur bien vu de ses supérieurs ou de ses élèves. « Dans le professorat comme partout et toujours, il vécut pauvrement, d’une dignité sacerdotale souveraine, fort audessus de tout vulgaire souci de retour sur soi 16 et de profit personnel », constatait un de ses confrères professeur. Il avait bien conscience de ses lacunes pédagogiques, de ses fragilités, mais loin de le décourager, elles l’ont conduit à s’en remettre totalement à l’Esprit, à vivre une dépendance libératrice à l’Esprit Saint, aussi imprévisible fût-il. Il répondait à l’appel de Dieu, qui s’est servi de lui, dans sa faiblesse même. « Ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre ce qui est fort » (1 Co 1, 27). Au fond, il n’avait plus peur de sa faiblesse, et dès lors, il n’avait plus besoin de briller. Il demeure une interpellation très forte pour chacun de nous. Est-ce que je cherche à briller ? Est-ce que je mets ma confiance dans les signes extérieurs de réussite ? Suis-je un opportuniste ? Suis-je fidèle à l’intuition profonde que l’Esprit m’intime au plus secret de mon être ? Suis-je au service de l’unité que le Christ veut ? Il nous rappelle que Dieu n’a pas besoin de gens « parfaits », voire d’institution extérieurement « parfaite ». Le terme même d’« excellence » appellerait bien des précisions, exigerait bien des purifications pour être vraiment pertinent. En revanche, le monde a besoin de témoins qui vont vraiment au bout de leur vocation, librement, avec une confiance éperdue en Dieu. Pour aller plus loin : Pierre Michalon, Prier 15 jours avec l’abbé Paul Couturier, apôtre de l’unité des chrétiens, Nouvelle Cité, 2003. Histoire La chapelle des Chartreux, œuvre d’un homme, miroir d’un temps Bruno Martin, Supérieur de la Maison des Chartreux Dans le cadre de la grande rétrospective organisée par la Ville de Lyon intitulée : « L’esprit d’un siècle : Lyon au 19ème (1800-1914) », la bibliothèque des missionnaires abrite jusqu’au 30 juin une exposition évoquant les Chartreux au XIX° siècle, et en particulier la figure du P. Hyvrier, constructeur de la chapelle. Les lignes qui suivent sont un extrait du texte écrit par le P. Martin pour le catalogue général de l’exposition. François Hyvrier (1809-1892) La sacristie de la chapelle de l’Institution des Chartreux abrite un grand portrait du P. Hyvrier, peint en 1891 par Paul-Hippolyte Flandrin1. La toile n’est pas indigne du nom de Flandrin, des œuvres de son père Hippolyte ou des portraits de son oncle Paul. Elle fixe les traits d’un grand vieillard dont l’âge ne semble avoir entamé en rien la détermination ; derrière lui se devine, sur un tableau, l’œuvre la plus symbolique de sa vie, la chapelle de l’Institution des Chartreux. A cette date-là, même si le Conseil de la Maison lui avait imposé, depuis 1890, l’abbé Jérôme Déchelette comme successeur, l’abbé Hyvrier, qui n’avait plus qu’un an à vivre restait la figure tutélaire en laquelle s’identifiait les Chartreux. « L’abbé Hyvrier – lit-on sur une note de sa main, de 1886 – a pris l’établissement comme supérieur au 9 février 1836 avec 32 élèves. Par suite de constructions très importantes élevées sous sa direction en 1847 et 1862, pour des sommes énormes et sans aucun secours de l’archevêché, l’établissement compte depuis plus de vingt-cinq ans de 210 à 220 élèves, tous internes, son maximum possible. Le personnel enseignant compte 29 prêtres, pour la plupart pourvus de grades universitaires élevés. L’Institution des Chartreux n’a cessé de donner une instruction large et libérale à ses nombreux élèves ; c’est là l’opinion publique. Elle s’est toujours efforcé d’être, non la rivale, mais l’émule de l’Université, avec laquelle son supérieur a toujours gardé les plus excellents rapports, comme pourrait l’attester au besoin M. le recteur de l’Académie de Lyon2 ». Bilan significatif au terme d’une existence, qui souligne deux éléments de l’œuvre : l’esprit de la maison, « une instruction large et libérale », et son cadre : « des constructions très importantes ». La première campagne eût lieu de 1847 à 1849, sous la direction de l’architecte Desjardins3, qui devait construire également la chapelle. Pour la construction de ce qui devait rester comme le bâtiment principal de l’Institution, Tony Desjardins s’adossa à une construction existante, dont le soubassement n’était autre que l’ancien cellier des moines, remontant à la fin du XVI° siècle. Le bâtiment central fût surélevé, agrémenté d’un fronton, et flanqué de deux vastes ailes qui délimitent une petite cour à portique, dite « cour d’honneur ». L’ensemble est encore néo-classique, hormis la statue de la Vierge du fronton qui porte dans ses mains la maquette des bâtiments, première manifestation d’esprit « médiéval ». D’autres aspects étaient plus audacieux : pour pouvoir construire une vaste salle de récréation au rez-de-chaussée4, Desjardins fit suspendre par des tirants métalliques, depuis les poutres maîtresses du toit, tous les plafonds et les planchers des étages au-dessus. La première pierre fût posée le 23 février 1847 par le cardinal de Bonald – on a conservé la truelle d’argent, Paul-Hippolyte Flandrin (1856-1921), fils d’Hippolyte Flandrin, et lui-même peintre spécialisé dans les sujets religieux. Cf. le catalogue Hippolyte, Auguste et Paul Flandrin, Paris 1984, p.222 2 Odin, op. cit., p.91 3 Antoine dit Tony Desjardins (1814-1882), élève d’Antoine Chenavard, architecte des édifices diocésains de Lyon de 1849 à sa mort, architecte en chef de la Ville de Lyon entre 1854 et 1870, période pendant quelle il supervisa la restauration de l’hôtel de ville. Cf. Dufieux (P.), Le mythe de la primatie des Gaules, Pierre Bossan et l’architecture religieuse en Lyonnais au XIX° siècle, Presses universitaires de Lyon, 2004, pp. 74-75 4 Aujourd’hui salle de conférence, elle porte le nom de François Hyvrier. 1 17 Histoire 18 aux armes de Son Eminence, qui servit pour l’occasion. Les dépenses dépassèrent tout ce que l’on pouvait attendre ; il fallut emprunter pour plus de 300.000 F, et la Société des prêtres décida d’affecter à l’extinction de cette dette les 135.486 F. auxquels se montait l’indemnité accordée par la ville pour les terrains expropriés lors du percement du cours des Chartreux. Tout montre que le P. Hyvrier suivait de très près, et à tous les points de vue, ces constructions nouvelles. Si les archives gardent des traces, sous forme de multiples reconnaissances de dettes, des besoins de financement permanents, de nombreux ouvrages de la bibliothèque témoignent de l’intérêt porté par les prêtres des Chartreux aux questions artistiques : L’art monumental de Batissier, les fameuses Annales archéologiques de Didron – et même une édition de 1846 du Glossary of ecclesiastical ornament de l’architecte anglais A. Welby Pugin, ouvrage qui a sans doute joué un rôle dans les choix esthétiques d’Hyvrier au moment de la construction de la chapelle. L’installation dans ces nouveaux murs permit à l’Institution d’atteindre les effectifs cités par le P. Hyvrier dans sa note, 220 élèves environ, tous internes. Une photographie des années 1876-1877 en montre 138, sagement rangés en pyramide devant le bâtiment en question. Hyvrier, assis au milieu des élèves, porte à la boutonnière de sa soutane le ruban de la légion d’honneur, reçue des mains mêmes de Napoléon III (et sur le quai de la gare de Perrache !), lors du passage de l’empereur à Lyon en 1865. Il semble que le P. Hyvrier ait eu l’idée – bien digne d’un héritier spirituel du cardinal Fesch – de constituer aux Chartreux une galerie d’art, destinée autant à former le goût des élèves qu’à constituer un fond de placement pour faire face aux multiples dettes de la maison. Il y avait un peu de naïveté à ce dernier point. La vente, faite en hâte à la mort du P. Hyvrier, ne produisit évidement pas ce que l’on en attendait. Quelques photos et descriptions font cependant encore rêver : « un buste marbre italien, de l’école de Canova, « le cardinal Fesch » ; « calice du XVI° siècle » ; « bas-relief gothique » ; « partie centrale d’un triptyque, peinture primitive « la Vierge et l’Enfant ». Il n’est pas sans intérêt de noter qu’à l’époque même où Napoléon III faisait racheter pour les musées nationaux les collections du marquis Campana, un éducateur lyonnais mettait un primitif sous les yeux de ses élèves … 5 Par comparaison l’église de l’Immaculée Conception, commencée vers 1850, coûta (inachevée) 700.000 F, et le devis d’origine de Fourvière de 1.270.000 F . Cf. Dufieux, op. cit., pp. 64-65 6 Alors que le gendre de Desjardin, Sainte-Marie Perrin, réalisera en 1870 la façade de Saint Bruno dans un beau pastiche classique. La « Sainte Chapelle des Chartreux » Beaucoup de persuasion fut sans doute nécessaire au P. Hyvrier pour faire admettre à ses confrères qu’il fallait se lancer dans une nouvelle aventure avec la construction d’une chapelle spécifique pour l’Institution. Le cardinal de Bonald ayant approuvé la décision prise, les terrassements commencèrent en mars 1860, et la première pierre fut posée le 30 juillet. La construction prit quatre ans, et un ancien confrère de la Maison, devenu archevêque de Bordeaux et cardinal, Ferdinand Donnet, revint pour la consécration de la chapelle, le 11 juin 1864. La facture était cette fois de plus de 500.000 francsor5. Avec la caution du cardinal de Bonald on souscrivit cette fois un emprunt auprès du Crédit Foncier qui eut des conséquences bénéfiques inattendues : au moment de la loi de Séparation, les Chartreux furent maintenus dans les lieux, à titre précaire, jusqu’à l’achèvement du remboursement. L’emprunt, souscrit pour cinquante ans, arriva à expiration en août 1914 ; la guerre prolongea le statu quo, jusqu’à ce qu’une société immobilière composée d’anciens élèves ne rachète le domaine à la ville, en 1922. L’architecte Tony Desjardins fut une nouvelle fois le maître d’ouvrage d’une construction dont le P. Hyvrier restait, au sens fort, le maître d’œuvre. On ne sait qui des deux prit la décision de laisser le style classique pour un néogothique résolu6. Desjardins avait fait un stage en 1837 dans l’atelier parisien de Duban, qui devait restaurer la Sainte-Chapelle entre 1841 et 1850. Sans qu’il y ait liaison directe, la Sainte- Chapelle – et peut-être aussi la chapelle royale de Vincennes – fit partie des sources d’inspiration de l’architecte, mais avec un objectif différent. Alors que la Sainte-Chapelle est un reliquaire, destiné à abriter la Couronne d’épines du Christ, la chapelle des Chartreux est un chœur : il n’y a pas de séparation entre l’autel et l’assemblée, ni chaire ni barrière de communion, et les stalles destinées aux prêtres enseignants enveloppent les bancs des élèves, avec lesquels ils ne forment qu’un seul espace. Il y a certainement dans ce parti pris architectural un reflet des conceptions éducatives de l’abbé Hyvrier, pour qui élèves et enseignants ne formaient qu’une seule famille. Le reste du décor obéissait aux mêmes préoccupations esthétiques et didactiques. Hyvrier fit appel à des artistes religieux locaux, mais de grande réputation. Antoine Sublet signa les stations du chemin de la Croix et les deux toiles marouflées au dessus des autels latéraux, l’Enfant Jésus au milieu des docteurs et Saint Irénée et ses disciples, toiles complétées par des lunettes peintes par Gabriel Tyr. L’atelier de Fabisch exécuta l’ensemble de la statuaire, à l’exception du tympan qui ne fut réalisé qu’en 1897 par Girardet. Les archives livrent les noms du tailleur de pierre Amic, du ferronnier Traverse, et surtout du décorateur Denuelle, qui avait déjà travaillé pour l’architecte Duban. L’effort décoratif principal se porta sur les vitraux, réalisées par les maîtres verriers parisiens Steinheil et Coffetier, et, pour quelques éléments complémentaires, par le lyonnais Bégule. Les verrières latérales font alterner vies de saints, scènes d’ancien testament et évocation des dons du Saint-Esprit dans un parallélisme subtil ; dans le sanctuaire, des scènes de la Passion du Christ et de la Vie de la Vierge alternent avec des copies des vitraux de la cathédrale de Bourges, la Nouvelle Alliance, l’Apocalypse, le Jugement Dernier. La grande rose de la façade (qui a été en grande partie refaite à l’identique suite à un incendie) reproduit un thème présent à la Primatiale Saint-Jean, celui des deux Eves et des deux Adam. Fidèle aux principes décoratifs du Glossary of ecclesiastical ornament and costume, le P. Hyvrier fit appel en complément aux orfèvres et aux fabricants qui avaient intégré la nouvelle esthétique. La sacristie de la chapelle conserve toujours un riche ensemble d’orfèvrerie, sortant essentiellement des ateliers du lyonnais Armand-Caillat. En 1884, pour les noces d’or sacerdotales de l’abbé Hyvrier, les élèves lui offrirent un ornement, toujours conservé et porté dans les grandes occasions. Il s’agit d’une chasuble de forme gothique – ce qui représentait encore, à l’époque, un choix audacieux ; le tissu est une soierie brochée d’or, sur laquelle sont rebrodés dans un pastiche d’opus anglicanum médiéval les symboles des évangélistes et les saints lyonnais. Cette pièce dont la richesse et l’originalité mériterait à elle seule l’exposition en est aussi un bon concentré : offerte par les élèves qui furent sa raison de vivre, elle témoigne par son esthétique des goûts en sympathie avec son siècle et aussi de l’indépendance d’esprit de celui à qui elle était destinée 19 Vie chrétienne Benoît XVI nous adresse la parole. La question mérite d’être posée de savoir qui, de nos élèves, de nos professeurs et de « nos parents » ont l’idée et la chance de lire le message du Pape adressé à tous les chrétiens au début du dernier Carême 2007. Ce texte est admirable et l’on peut craindre qu’il ait échappé au plus grand nombre. Au fond, peu importe qu’il vous parvienne bien après Pâques. Il est à lire, de toute façon. Le voici ! Jean-Bernard Plessy Message de sa Sainteté Benoît XVI pour le Carême 2007 Du Vatican, le 21 novembre 2006. « Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé. » (Jn 19,37) Chers frères et sœurs ! « Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé. » (Jn 19,37). C’est le thème biblique qui guidera cette année notre réflexion quadragésimale. Le Carême est une période propice pour apprendre à faire halte avec Marie et Jean, le disciple préféré, auprès de Celui qui, sur la Croix, offre pour l’Humanité entière le sacrifice de sa vie (cf. Jn 19, 25). Aussi, avec une participation plus fervente, nous tournons notre regard, en ce temps de pénitence et de prière, vers le Christ crucifié qui, en mourant sur le Calvaire, nous a révélé pleinement l’amour de Dieu. Je me suis penché sur le thème de l’amour dans l’encyclique Deus caritas est, en soulignant ses deux formes fondamentales : l’agape et l’eros. 20 L’amour de Dieu : agape et eros. Le terme agape, que l’on trouve très souvent dans le Nouveau Testament, indique l’amour désintéressé de celui qui recherche exclusivement le bien d’autrui ; le mot eros, quant à lui, désigne l’amour de celui qui désire posséder ce qui lui manque et aspire à l’union avec l’aimé. L’amour dont Dieu nous entoure est sans aucun doute agape. En effet, l’homme peut-il donner à Dieu quelque chose de bon qu’Il ne possède pas déjà ? Tout ce que la créature humaine est et a, est un don divin : aussi est-ce la créature qui a besoin de Dieu en tout. Mais l’amour de Dieu est aussi eros. Dans l’Ancien Testament, le Créateur de l’univers montre envers le peuple qu’il s’est choisi une prédilection qui transcende toute motivation humaine. Le prophète Osée exprime cette passion divine avec des images audacieuses comme celle de l’amour d’un homme pour une femme adultère (3,1-3) ; Ézéchiel, pour sa part, n’a pas peur d’utiliser un langage ardent et passionné pour parler du rapport de Dieu avec le peuple d’Israël (16,1-22). Ces textes bibliques indiquent que l’eros fait partie du cœur même de Dieu : le Tout-puissant attend le « oui » de sa créature comme un jeune marié celui de sa promise. Malheureusement, dès les origines, l’humanité, séduite par les mensonges du Malin, s’est fermée à l’amour de Dieu, dans l’illusion d’une impossible autosuffisance (Jn 3, 1-7). En se repliant sur lui-même, Adam s’est éloigné de cette source de la vie qu’est Dieu lui-même, et il est devenu le premier de « ceux qui, leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort » (Hb 2, 15). Dieu, cependant, ne s’est pas avoué vaincu, mais au contraire, le « non » de l’homme a été comme Benoît XVI nous adresse la parole. l’impulsion décisive qui l’a conduit à manifester son amour dans toute sa force rédemptrice. La Croix révèle la plénitude de l’amour de Dieu. C’est dans le mystère de la Croix que se révèle pleinement la puissance irrésistible de la miséricorde du Père céleste. Pour conquérir à nouveau l’amour de sa créature, Il a accepté de payer un très grand prix : le sang de son Fils Unique. La mort qui, pour le premier Adam, était un signe radical de solitude et d’impuissance, a été ainsi transformée dans l’acte suprême d’amour et de liberté du nouvel Adam. Aussi, nous pouvons bien affirmer, avec Maxime le Confesseur, que le Christ « mourut, s’il l’on peut dire, divinement parce que il mourut librement » (Ambigua, 91, 1956). Sur la Croix, l’eros de Dieu se manifeste à nous. Eros est effectivement - selon l’expression du Pseudo-Denys - cette force « qui ne permet pas à l’amant de demeurer en lui-même, mais le pousse à s’unir à l’aimé» (De divinis nominibus, IV, 13 : PG 3, 712). Existe-t-il plus « fol eros » (N. Cabasilas, Vita in Christo, 648) que celui qui a conduit le Fils de Dieu à s’unir à nous jusqu’à endurer comme siennes les conséquences de nos propres fautes ? « Celui qu’ils ont transpercé » Chers frères et sœurs, regardons le Christ transpercé sur la Croix ! Il est la révélation la plus bouleversante de l’amour de Dieu, un amour dans lequel eros et agape, loin de s’opposer, s’illuminent mutuellement. Sur la Croix c’est Dieu lui-même qui mendie l’amour de sa créature : Il a soif de l’amour de chacun de nous. L’apôtre Thomas reconnut Jésus comme « Seigneur et Dieu » quand il mit la main sur la blessure de son flanc. Il n’est pas surprenant que, à travers les saints, beaucoup aient trouvé dans le cœur de Jésus l’expression la plus émouvante de ce mystère de l’amour. On pourrait précisément dire que la révélation de l’eros de Dieu envers l’homme est, en réalité, l’expression suprême de son agape. En vérité, seul l’amour dans lequel s’unissent le don désintéressé de soi et le désir passionné de réciprocité, donne une ivresse qui rend légers les sacrifices les plus lourds. Jésus a dit : « Quand je serai élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » (Jn 12, 32). La réponse que le Seigneur désire ardemment de notre part est avant tout d’accueillir son amour et de se laisser attirer par lui. Accepter son amour, cependant, ne suffit pas. Il s’agit de correspondre à un tel amour pour ensuite s’engager à le communiquer aux autres : le Christ « m’attire à lui » pour s’unir à moi, pour que j’apprenne à aimer mes frères du même amour. Le sang et l’eau. « Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé ». Regardons avec confiance le côté transpercé de Jésus, d’où jaillissent « du sang et de l’eau » (Jn 19,34) ! Les Pères de l’Église ont considéré ces éléments comme les symboles des sacrements du Baptême et de l’Eucharistie. Avec l’eau du Baptême, grâce à l’action du Saint Esprit, se dévoile à nous l’intimité de l’amour trinitaire. Pendant le chemin du Carême, mémoire de notre Baptême, nous sommes exhortés à sortir de nous-mêmes pour nous ouvrir, dans un abandon confiant, à l’étreinte miséricordieuse du Père (cf. saint Jean Chrysostome, Catéchèses 3,14). Le sang, symbole de l’amour du Bon Pasteur, coule en nous tout spécialement dans le mystère eucharistique : « L’Eucharistie nous attire dans l’acte d’offrande de Jésus… nous sommes entraînés dans la dynamique de son offrande » (Encyclique Deus caritas est, 13). Nous vivons alors le Carême comme un temps « eucharistique », dans lequel, en accueillant l’amour de Jésus, nous apprenons à le répandre autour de nous dans chaque geste et dans chaque parole. Contempler « celui qu’ils ont transpercé » nous poussera de manière telle à ouvrir notre cœur aux autres en reconnaissant les blessures infligées à la dignité de l’être humain ; cela nous poussera, en particulier, à combattre chaque forme de mépris de la vie et d’exploitation des personnes, et à soulager les drames de la solitude et de l’abandon de tant de personnes. Le Carême est pour chaque chrétien une expérience renouvelée de l’amour de Dieu qui se donne à nous dans le Christ, amour que chaque jour nous devons à notre tour « redonner » au prochain, surtout à ceux qui souffrent le plus et sont dans le besoin. De cette façon seulement nous pourrons participer pleinement à la joie de Pâques. Marie, Mère du Bel Amour, tu nous guides dans ce chemin du Carême, chemin d’authentique conversion à l’amour du Christ. A vous, chers frères et sœurs, je souhaite un chemin du Carême profitable, et je vous adresse affectueusement à tous une spéciale Bénédiction Apostolique. 21 Association des Anciens Élèves C’est à l’issue de ce 1er cycle que ma vie a pris un tournant radical et que je suis entré en propédeutique (année de discernement et de fondation spirituels) au séminaire de Paray le Monial. Cette année doit permettre aux personnes souhaitant se consacrer à Dieu, de vérifier l’authenticité de l’appel qu’ils ont ressenti. Vous étiez déjà certain de devenir prêtre ? Entretien avec Guillaume Wehrlé Futur prêtre, s’il plaît à Dieu, en juin 2007 Ancien élève de l’Institution des Chartreux, promotion 1995 [email protected] En quelles années, avez-vous été élève de l’Institution des Chartreux ? Arrivant de Saône et Loire, de Cluny plus précisément, c’est de 1992 à 1995 que je suis venu effectuer mes années Lycée en internat. Trois années seulement qui m’ont permis de décrocher un Bac ES et, en véritable révélateur, ont influencé toute ma démarche et ma vie. Après vos études à l’Institution des Chartreux, qu’avez-vous fait ? A la rentrée 1995, après des études secondaires qui auraient pu être plus studieuses, j’en suis bien conscient, je décide de m’orienter sur la Faculté de droit – Lyon III où j’ai effectué mes deux années de DEUG. Assez rapidement, j’ai fait le choix de présenter l’école de Notariat où j’ai été admis sur dossier pour préparer le 1er cycle de clerc de notaire que j’ai validé. 22 Vous savez, cette étape initiale est essentielle dans la démarche et marque l’entrée dans un parcours personnel et institutionnel permettant de concrétiser son engagement dans la foi ; mais attention, cette étape n’est que la première d’un long cheminement justifié par l’importance de l’engagement. A l’issue de cette année, je suis resté à Paray-leMonial afin de suivre le 1er cycle du séminaire, en fait deux années de philosophie sous tous ses aspects, enseignement complété par une étude théologique, biblique, liturgique et des grands courants de spiritualité chrétienne. C’est ensuite que l’évêque m’a envoyé, durant deux années, étudier la théologie à Rome. Je résidais au séminaire français et suivais ma formation à l’Université pontificale grégorienne, une université jésuite. J’ai rejoint le diocèse de Lyon au terme de ces deux années, ma famille s’étant installée entre Rhône et Saône. J’ai été affecté dans une paroisse à SainteFoy-lès-Lyon et ai pu terminer mes études en 2006, à la Faculté catholique de Lyon en obtenant un Baccalauréat en théologie qui correspond en réalité à un diplôme de niveau Licence. Et c’est donc le jour de Pentecôte 2006 que j’ai été ordonné diacre et envoyé à la paroisse de la Nativité à Villeurbanne, sur la place Grandclément, afin d’effectuer mon stage diaconal. J’espère aujourd’hui, plaise à Dieu, être ordonné prêtre le 24 juin 2007 par le Cardinal Barbarin. Association des Anciens Élèves Pressentiez-vous ce parcours durant vos « années lycée » ? A priori, rien ne me prédisposait à ce choix. Je suis issu d’une famille protestante et ai été baptisé dans l’Eglise réformée. J’étais chrétien, mais sans pratique particulièrement affirmée. Au Collège, je pense même avoir connu la période de rébellion classique et traditionnelle de l’adolescence. C’est en intégrant l’Institution des Chartreux que progressivement la transformation s’est opérée. Objectivement, deux facteurs ont été essentiels. J’ai tout d’abord rencontré des amis dont la tradition de foi reflétait une joie véritable que je ne pouvais partager ni connaître. Parallèlement, les témoignages des prêtres de la société Saint Irénée, et plus spécifiquement les plus jeunes d’entre eux, en assurant une fonction de direction spirituelle, ont favorisé mon intégration ou ma « réintégration » dans la foi sans jamais chercher à m’inciter à la vocation sacerdotale. Progressivement, j’ai eu une pratique religieuse plus régulière et plus intense. Je me suis personnellement mis à la suite du Christ et ai essayé de vivre une relation d’intimité avec Lui. Mon investissement dans les activités de scoutisme a également contribué à cette démarche personnelle. Pour autant, à cette époque, loin de moi l’idée de vouloir devenir prêtre : je me projetais, très traditionnellement, établi dans une profession, avec une épouse, des enfants… Comment alors est née votre vocation ? L’idée a germé progressivement et s’est peu à peu transformée en désir. Il n’y a pas eu de révélation instantanée mais un lent cheminement où la volonté de me donner à Dieu et de servir les gens s’est approfondie. La démarche s’est imposée sans que je la recherche. J’ai le sentiment que le choix devient décision lorsque l’on ressent une paix intérieure et une joie profonde en ayant conscience qu’un signe fort vous est donné par Dieu et l’Esprit Saint. Vous venez de nous présenter votre cheminement. Comment le percevez-vous et ce parcours a-til été difficile ? Le parcours peut paraître long, mais il est primordial de traverser les épreuves qui le jalonnent. Nous traversons des tempêtes intérieures, à l’image d’un couple en devenir qui s’interroge sur la fiabilité des liens qui l’unissent. Il y a une expérience de purification de notre désir et un nécessaire ajustement entre notre volonté et celle de l’Eglise. A l’Institution des Chartreux, quels professeurs vous ont le plus marqué ? Naturellement, des prêtres ! Je suis de la « Génération Babolat » ! Le Père Billioud, en tant qu’aumônier, a contribué à me faire découvrir le Christ et aimer l’Eglise. A des jeunes qui aujourd’hui s’interrogeraient sur leur foi, quels conseils donneriez-vous ? Celui de pouvoir vivre cette interrogation sur la foi avec son intelligence. Le contenu de notre foi est raisonnable ! mais notre foi a pour objet une personne qui s’est livrée pour notre Salut. C’est dans l’étude de notre foi, la prière, la fréquentation de l’Ecriture sainte et la vie sacramentelle que nous pouvons établir une relation d’intimité avec le Christ. Et pour ceux qui se poseraient la question d’un appel à tout laisser pour suivre le Christ ? Je crois que la première des choses serait de rendre grâce pour l’appel que nous pouvons ressentir. Car Dieu appelle pour notre plus grand bonheur. Ce n’est pas pour les réduire en esclavage que Dieu appelle encore des jeunes hommes aujourd’hui ! Ensuite, il faut faire confiance et ne pas attendre d’être parfait pour répondre à l’appel de Dieu. Dieu nous aime et nous choisit tel que nous sommes. « 23 Association des Anciens Élèves N’ayez pas peur ! Ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! » disait Jean-Paul II dans les premières heures de son pontificat. Enfin, pouvoir s’en ouvrir à un prêtre avec lequel ils pourront avoir une relation privilégiée afin de tendre vers un véritable discernement spirituel. Quelle que soit l’issue – car il est tout à fait possible de quitter le séminaire si l’on découvre que là n’est pas notre vocation – l’année de propédeutique demeure une très belle année. Elle nous enracine dans une véritable relation avec le Christ et cela à travers la vie communautaire, la vie de prières et les études. Vous devriez être prochainement ordonné prêtre, un jeune prêtre ! Votre âge a-t-il une influence sur la pratique religieuse ? Nous sommes effectivement peu nombreux à choisir de nous consacrer à Dieu. En 2007, seulement quatre prêtres seront ordonnés sur le diocèse de Lyon. Ce chiffre révèle la carence des vocations et la problématique du renouvellement des prêtres. Je tiens à rappeler que les prêtres ont une mission essentielle dans la transmission de la foi, comme dans celle de l’éducation au sens noble du terme ou dans la consolidation du lien social… L’âge est un atout indéniable. Je le constate régulièrement en percevant une attente réelle des familles et des jeunes. Nous avons nos fragilités, nos faiblesses, mais cela nous rend plus accessible auprès des jeunes et facilite une compréhension mutuelle. PS : S’il plaît à Dieu que Guillaume Wehrlé soit ordonné prêtre le dimanche 24 juin 2007, sa première messe solennelle devrait se dérouler le lundi 25 juin 2007 à 18 heures 30 à la chapelle des Chartreux. 24 Soirée à l’Assemblée nationale de Lassay et à l’Hôtel Rodolphe Voiron, Président de l’Amicale des anciens élèves des Chartreux Incroyable dynamisme de l’antenne parisienne des anciens des Chartreux ! Après le succès de la précédente rencontre au Procope, l’Amicale des Anciens Elèves de l’Institution souhaitait proposer une nouvelle rencontre aux anciens de toutes générations de la Région Ile-deFrance. Grâce au travail tenace et organisé de Florence Pelardy, responsable de l’antenne parisienne de l’association, et de Jean-Paul Bonnet, vice-président des Anciens des Chartreux, que je tiens tous deux à remercier chaleureusement pour leur implication et leur investissement, un programme attractif était proposé, le mercredi 7 février 2007 sur le site de l’Assemblée nationale. Ainsi, une trentaine d’anciens ont eu le privilège de visiter l’Hôtel de Lassay, ce palais construit en 1772 qui jouxte le Palais Bourbon, héberge la résidence du Président de l’Assemblée nationale. La présentation réalisée par notre guide nous a permis de découvrir et appréhender le fonctionnement d’une telle institution de la représentation nationale et de comprendre la vie quotidienne d’un tel palais de la République. La visite commentée achevée, nous avons pu nous restaurer et échanger autour de nos souvenirs respectifs des années passées à l’Institution ou en évoquant nos activités professionnelles ou ludiques. Ce temps de convivialité a été l’occasion de mettre en exergue la joie que nous pouvons éprouver en nous retrouvant. Les valeurs communes partagées dans cet attachement aux Chartreux transcendent rapidement les différences de générations, d’activités. Par ailleurs, ce fut, une fois encore, l’occasion d’apprécier la grande diversité des parcours de chacun et le creuset que constitue ce réseau d’anciens pour toute la communauté des Chartreux. A l’issue du repas, nous avons pu regagner l’hémicycle et assister au travail parlementaire lors d’une séance de nuit. Loin de l’agitation médiatique de la séance d’actualité, les rapports entre députés sont plus respectueux et productifs entre les groupes parlementaires. Bien que les textes débattus ne soient pas toujours d’un accès aisé, le formalisme a permis de sensibiliser tous les participants à certains aspects de notre vie législative. A un peu plus de minuit, après un savant « cocktail» de près de 5 heures de convivialité, culture et civisme, les participants se sont engagés à se retrouver prochainement pour une nouvelle rencontre de l’Antenne des anciens de la région parisienne. En effet, l’Antenne parisienne a cette admirable particularité de savoir se mobiliser lors de chaque événement proposé. A très bientôt pour de nouvelles découvertes parisiennes. 25 Association des Parents d’Élèves Internet : « ça déchire » ou « ça craint » ? NDLR : Manne ou plaie pour nos enfants ? 26 Internet nous passionne, par ses services rendus, cette somme d’informations disponibles instantanément, cette facilité de communication d’une région du monde à l’autre. Même les plus récalcitrants s’y mettent dès qu’un enfant quitte le nid familial, surtout pour des contrées lointaines. Mais nous sommes tous également sensibles à la fascination qu’Internet exerce sur nos enfants et sur le caractère intrusif de cette technologie. Non seulement nous pouvons aller chercher n’importe quelle information, mais aussi n’importe quelle information peut nous atteindre. Nous comprenons bien que ce n’est pas Internet qui est en faute, car une technologie n’est ni bonne ni mauvaise en soi, mais son utilisation peut être mauvaise à cause d’individus mal intentionnés et les enfants sont les premières victimes. Comment promouvoir l’essor d’Internet en sécurité ? Comment sensibiliser les plus jeunes Internautes sans créer un climat de méfiance ? Comment informer les adultes des risques liés au fait de laisser un enfant « surfer » sur l’Internet sans surveillance ? Pour répondre à ces questions, pour nous aider à protéger nos enfants, à leur apprendre à gérer cet outil, l’Association des parents d’élèves a sollicité, en novembre dernier, l’intervention de l’ADEIR, Action pour la défense des enfants sur l’Internet et les réseaux. Les responsables de l’ADEIR ont rencontré par petits groupes tous les élèves des classes de Troisième, Quatrième et Cinquième de l’Institution. A partir d’une présentation, ils ont débattu avec nos enfants sur les avantages et les dangers d’Internet. A l’issue de ces journées, ce sont les parents qui ont pu exprimer leurs interrogations et inquiétudes, voire leur ignorance, lors d’une soirée-débat riche d’enseignements et de pistes éducatives. Cette intervention de l’ADEIR a eu un triple mérite : Les élèves ont apprécié le message clair de mise en garde concernant un outil trop familier. Les parents ont ouvert les yeux sur des réalités qui souvent leur échappent. Les propos de l’ADEIR auront sûrement provoqué de salutaires débats en famille. Un support-papier reprenant les idées fortes des interventions de l’ADEIR a été distribué à l’issue de la conférence. Avec l’autorisation de l’ADEIR, nous le publions ci-dessous. Pour plus d’information sur l’ADEIR, nous vous invitons à consulter le site : www.adeir.net. L’ADEIR, constituée juridiquement en mai 2004, est née de la rencontre professionnelle d’une avocate spécialisée en technologie et de M. Alexandre Dort, gendarme spécialisé en cybercriminalité. L‘un et l’autre sont vice-présidents de l’association, présidée par M. Daniel Champsaur qui a mené sa carrière professionnelle dans un centre informatique bancaire. L’association compte également parmi ses membres actifs, M. Krempf, professeur de sciences physiques à l’Institution des Chartreux. Catherine Chaniot, Présidente de l’APEL « Internet, c’est comme dans le monde réel. Il ne faut pas se croire en sécurité, il faut RESTER OBJECTIF et VIGILANT. Il faut RESPECTER LES LOIS. Il faut ETRE RESPONSABLE DE SES ACTES. RESTER OBJECTIF et VIGILANT L’ordinateur connecté à Internet comporte des portes connues (WEB, Messagerie, P2P…), mais d’autres portes peuvent être ouvertes : les failles de protection (virus, chevaux de Troie). On ferme les portes de sa maison : alors on équipe son ordinateur contre les intrusions (antivirus, firewall, antispam). Les jeunes « tchatent » entre eux sur les forums. Mais, sous le pseudo « Greg-14 ans », peut se cacher un pédophile dont le but est de recueillir des coordonnées précises, des photos et de fixer un rendezvous. Des réseaux (prostitution, prélèvement d’organes, films pornos…) sont spécialisés dans la recherche de « matière première» : les enfants. On se méfie d’un inconnu dans la rue : alors on Association des Parents d’Élèves ne donne pas d’informations sensibles (nom, adresse, n° de téléphone, club de sport, école de musique, collège) lors des « chats » sur les forums. On est confronté à une menace : on en parle à ses parents, on contacte rapidement la police ou la gendarmerie (en conservant les preuves), notamment la brigade des mineurs au sein du Commissariat de Lyon 2ème. Sur Internet, de nombreux sites pornographiques, pédophiles (dont les images ne sont pas du 3D, mais filmées en direct avec de vrais enfants et adultes !) ont des noms « accrocheurs » (titre de film, de série télé, ou tube musical). On est choqué par des images : on en parle et on signale le site illicite sur www.mineurs. gouv.fr ou www.pointdeecontaclt.net. On protège son ordinateur avec un logiciel de contrôle parental ou de filtrage pour limiter l’accès à certains sites ou mots-dés et verrouiller l’envoi des coordonnées (pour bien choisir, consulter : www.droitdunet.fr/parents, www. mineurs.fr, www.cnil.fr, www.60millionsmag. com). RESPECTER LES LOIS Le téléchargement sur des sites illégaux et l’échange de fichiers (musique, films) : c’est du piratage, c’est interdit. On risque en plus de télécharger des fichiers choquants. Liste des sites légaux de téléchargement sur : www. promusicfrance.com. L’intrusion sur un serveur ou un autre ordinateur : c’est interdit. La diffusion de fausses informations (exemple : transférer un courriel dont on n’a pas vérifié l’exactitude) : c’est interdit. La diffusion de photos sans l’accord des intéressés : c’est interdit, le droit à l’image s’applique. Ceci est valable aussi avec les téléphones mobiles. Ecrire des propos insultants, diffamatoires (sur un Blog par exemple) : c’est interdit. ETRE RESPONSABLE DE SES ACTES Comme dans la vie, on est aussi responsable de ses actes sur Intemet. Un enfant qui ne respecte pas la loi peut être jugé dès l’âge de 13 ans. Les parents sont responsables des actes de leur enfant. Toutes les actions sur Internet laissent des traces (même une simple connexion à un site). On fait donc attention à ce qu’on fait ! ROLE DES PARENTS Ne pas bannir mais expliquer. Installer l’ordinateur dans une pièce où l’enfant n’est pas isolé, surtout si l’ordinateur est équipé d’une Webcam - le surveiller même de loin sans empiéter sur son jardin secret. Dialoguer, éduquer sur les dangers, la vigilance, les lois à respecter. S’intéresser aux recherches, aux contacts de l’enfant. Responsabiliser l’enfant : qu’il applique les règles comme dans le réel. Lui faire confiance. Protéger son ordinateur : filtrage / contrôle parental ; Antivirus (veiller à la mise à jour régulière !) ; Antispam. Se tenir informé pour mieux connaître Internet et l’évolution des technologies. L’équilibre est nécessaire entre le virtuel et le réel. On ne passe pas trop de temps sur le Net ; on privilégie la « vraie vie » : les copains, le sport, la culture… » Les 10 règles pour la sécurité des enfants : 1 Sois prudent, tu ne sais pas qui est derrière l’écran. 2 Ne donne ni ton nom, ni ton âge. 3 Ne donne pas ton mot de passe. 4 Quand tu “tchates”, méfie-toi. 5 Ne donne jamais les adresses qui te concernent (maison, école, club de sport…). 6 N’envoie aucune photo. 7 N’accepte jamais un rendez-vous sans informer un proche. 8 Ne crois pas toutes les infos que tu reçois. 9 Ne réponds pas aux e-mails et autres courriels qui te choquent. 10 Si une image te dérange, quitte le site et avertis un parent 27 Carte blanche L’Europe a 50 ans Bruno Benoît, Professeur d’histoire-géographie en prépa économique et commerciale Le 25 mars 2007, l’Europe va fêter les 50 ans des traités de Rome. Cette Europe est l’Europe communautaire ou Communauté économique européenne (CEE), devenue Union européenne (DE) le 1er novembre 1993. Cette Europe s’est construite à l’époque de la guerre froide à partir du creuset de la Communauté du charbon et de l’acier (CECA) comprenant six États et mise en place après la déclaration Schuman du 9 mai 1950, jour anniversaire, trop peu célébré, de la fête de l’Europe. L’Europe, dès le départ, s’est dite ouverte à tous les pays européens démocratiques acceptant les grands objectifs de la CEE qui sont vivre en paix, œuvrer pour le progrès, établir des politiques communes, faire tomber les barrières de tous types existant entre les États membres, établir des institutions communes permettant d’avancer vers plus d’intégration, établir une solidarité financière entre les États et participer à l’aide aux pays en développement. L’Europe communautaire a fait du chemin, mais elle n’a toujours pas réformé ses institutions après le rejet par les Français du traité constitutionnelle le 29 mai 2005. Or, les six membres fondateurs sont aujourd’hui vingtsept et la marche au fédéralisme européen voulu par les pères fondateurs de l’Europe, seule voie pour un approfondissement supranational, n’a toujours pas eu lieu ! En effet, la dynamique communautaire européenne amorcée par la CECA, ancrée par les traités de Rome en 1957, n’a cessé de s’exprimer par les nombreux élargissements. Après l’épisode gaulliste de refus de voir entrer le Royaume Uni dans la 28 CEE, car trop proche des États-Unis, les six du départ sont devenus neuf en 1973 (Royaume Uni, Danemark et République d’Irlande), dix en 1981 (Grèce), douze en 1986 (Espagne et Portugal), quinze en 1995 (Autriche, Finlande et Suède), vingt-cinq en 2004 (Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Slovaquie, Slovénie, République tchèque) et vingt-sept en 2007 (Bulgarie et Roumanie). Les Norvégiens par deux fois (1973 et 1995) ont refusé l’adhésion. La Suisse n’y tient pas, de même pour l’Islande qui veut préserver ses zones de pêche. En revanche, de nombreux États frappent à la porte de l’UE, tels que la Turquie, les pays balkaniques, voire l’Ukraine. Il se pose aujourd’hui à l’Union européenne la question du « jusqu’où l’Europe » ? Cette Europe communautaire qui a 50 ans, à la suite du refus par la France de la Communauté européenne de défense (CED) en 1954, s’est faite à «petits pas», pour reprendre une formule de Robert Schuman, et surtout dans le domaine économique. De ce fait, ses grandes réalisations ont été la Politique agricole commune (PAC) en 1962, la suppression des barrières douanières en 1968, la politique régionale en 1975, la politique d’aide au développement amorcée en 1975 avec la Convention de Lomé, le Système monétaire européen en 1979, des réalisations communes dans le domaine des transports, le Marché unique en 1993 et l’euro en 2002. Ce choix du tout économique, même s’il ne concerne pas tous les secteurs (énergie, industrie), a donc laissé de côté, pendant longtemps, la dimension sociale et politique, ce qui a rendu les citoyens européens peu sensibles à ce nouveau cadre institutionnel qu’est l’Europe communautaire. Il a fallu attendre l’après gaullisme et surtout les effets de la crise économique des années 1970 pour voir apparaître un Parlement européen élu au suffrage universel en 1979, une citoyenneté européenne lors du traité de Maastricht en 1992, des échanges étudiants et professoraux entre les différentes universités et écoles des États membres dans le cadre d’Erasmus, une politique commune de surveillance des frontières avec les accords de Schengen en 1995, une amorce de politique commune de protection de l’environnement après Kyoto. Au-delà de ces réalisations, rien n’a été encore fait dans le domaine de la fiscalité, chasse gardée de chaque État et qui est une source de disparité de croissance entre les membres. Aucune politique commune face à l’immigration pour dire ce que veut l’UE quant à l’accueil et à l’intégration de migrants nécessaires, mais aussi sources de multiples tensions. L’UE ne parle toujours pas d’une seule voix sur le plan international, comme la crise irakienne l’a révélé. Pas d’armée commune, ce qui permettrait à l’UE de s’émanciper de la tutelle de l’OTAN et de pouvoir jouer un rôle de premier plan dans les conflits qui pourraient se déclencher à ses frontières. Aujourd’hui, l’UE qui a 50 ans peut être fière de ce qu’elle a réalisé, au premier chef, la paix si rare dans un monde où les violences n’ont jamais cessé depuis 1945. Cependant, quelle identité a l’UE ? Quel est le citoyen qui se déclare européen avant d’être national ? Comment faire pour donner à l’UE une identité qui puisse la légitimer auprès des 500 millions d’habitants d’un espace qui va, pour parodier une formule du général de Gaulle, de l’Atlantique aux Carpates. N’est-il pas possible de faire du 9 mai un jour férié en Europe, ce qui permettrait d’amorcer cette démarche identitaire sans laquelle l’UE ne sera qu’un marché et non un espace de vie et de culture communes où les vingt-sept membres, voire plus, se reconnaîtront, au-delà de leurs spécificités et cultures originales. 29 Actualités Cérémonie de départ à la retraite de M. Jean-Paul Rollet, directeur desème classes ème de 6 - 5 et professeur de lettres, et remise des insignes d’officier des Palmes académiques, le 22 décembre 2006 parce que depuis de longs mois, vous appliquez ce que vous enseignez avec patience à vos élèves : l’anticipation. Si votre retraite n’est pas anticipée, vous l’avez par contre fort bien anticipée : les plannings, les circulaires, les synthèses, les supports de cours, et même des idées de prière, tout est si bien préparé que nous envisageons les années à venir en toute sérénité. Aujourd’hui Monsieur Rollet, soyez heureux de tout ce que vous avez semé. Et demain, après un repos certes bien mérité, vous partirez semer sur d’autres chemins. Monsieur Rollet, au nom de tous les catéchistes, merci pour ces belles années. » Allocution prononcée au nom des catéchistes de 6ème et 5ème « Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, chers amis, cher Monsieur le directeur des classes de 6ème - 5ème , Très cher Jean-Paul, « Monsieur Rollet, Au terme de cette messe d’actions de grâces, l’équipe des catéchistes est heureuse de vous adresser toute sa gratitude. Au fil des années, vous nous avez guidés, professeurs et parents, tel le berger mène ses brebis, nous laissant pleinement autonomes, tout en nous donnant les conseils adaptés pour les élèves de 6ème comme pour ceux de 5ème. La discipline n’est pas toujours facile pour celles d’entre nous qui n’ont pas la stature du professeur, mais votre appui discret, et ô combien efficace, nous a été bien précieux. Et vous nous avez offert cet appui discret en permanence, entre autres, lorsque vous vous faisiez notre médiateur, tout comme lorsque vous guidiez les élèves, en leur commentant inlassablement chacune des messes auxquelles ils ont participé. Maintenant, nous savons que vous ne nous laissez pas orphelins, bien sûr parce que le Père Pillot continue à veiller au bon grain, mais aussi 30 Intervention du Père Jean-Bernard Plessy Je ne crois pas m’exposer aux foudres divines en prolongeant la méditation de l’ecclésiaste qui rappelle aux hommes que sous le soleil, il y a un temps pour tout : un temps pour semer, un temps pour récolter, un temps pour pleurer, un temps pour chanter. Je prolonge l’ecclésiaste : il y a un temps pour l’école, et un temps pour les vacances. Il y a un temps pour le travail et un temps pour vivre une heureuse retraite. C’est ce passage que nous sommes en train de vivre Jean-Paul, autour de vous. Il est beau ce passage, il est très beau parce qu’il est celui d’une conscience sereine devant le travail accompli, celui d’un esprit paisible regardant derrière lui les heures, les longues heures consenties à la tâche éducative. Il est magnifique ce moment qui a commencé tout à l’heure avec 400 enfants de 6ème - 5ème dont les témoignages d’affection pour leur maître et directeur nous ont touchés au plus haut point, vous Jean-Paul en tout premier lieu. Il est merveilleux ce moment après cette messe d’action de grâces à laquelle plusieurs d’entre vous ont participé. Et voilà qu’il se prolonge au soir de ce jour, avant que chacun ne parte en vacances, et qui rassemble la communauté éducative des Chartreux, ses amis, ceux qui en furent, au premier rang desquels les maîtres d’externat qui ont servi les uns après les autres durant trente ans. En ouvrant cette cérémonie à la fois académique et néanmoins très cordiale et fraternelle, cérémonie au cours de laquelle Jean-Paul Rollet sera promu au grade d’officier dans l’ordre des Palmes académiques (au nom du gouvernement), je voudrais simplement dire que ma mission ce soir est à la fois simple et compliquée. Il faut en effet que je donne de la voix pour 4 : deux corps et deux hommes. Deux corps : l’Eglise, l’Etat, deux hommes : le Père Babolat et moi. Jean-Paul, c’est d’abord l’Eglise dont vous êtes un fils dévoué et fidèle qui vous adresse ce soir sa maternelle reconnaissance. Le cardinal Philippe Barbarin, l’archevêque de Lyon a souhaité par téléphone qu’en son nom, je vous exprime la profonde reconnaissance de l’Enseignement catholique pour le dévouement, l’attention et la conviction avec lesquels vous avez été un véritable éducateur. Laissez-moi vous dire JeanPaul l’admiration que je vous ai portée chaque année au moment de la Profession de foi des élèves de 5ème. Le jour de la cérémonie de ces trois messes consécutives, ils sont 140 chaque année, n’est que la face visible et éclatante de ce long temps de préparation les samedis matin, avec le Père Colomb, puis le Père Billioud, puis le Père Pillot, le temps de la retraite de Profession de foi. Mais j’ai beaucoup aimé à vous voir au milieu de « vos » enfants vêtus de leur robe de baptême, ces aubes qu’ils n’avaient pas l’habitude de porter, vous les précédiez, les conduisant des bâtiments de 6ème - 5ème jusqu’à la chapelle, tirant sur l’aube de l’un d’eux, arrangeant le cordon d’un deuxième, faisant signe au troisième de se recoiffer. Un vrai père. Et puis toujours ce même mot, arrivant à ma hauteur, d’un air entendu, calme et serein malgré la foule des parents qui nous pressait un peu : « Voilà, c’est bon, on peut y aller ». Mais il y a eu toutes ces préparations de baptême, ces messes de 6ème, de 5ème au long du temps liturgique, ces cours d’instruction religieuse. Bref, on lit souvent dans des plaquettes de l’Enseignement catholique : « promouvoir un sens de la personne humaine, animé par l’Evangile » En votre personne, et dans vos responsabilités, je l’ai vu en œuvre. La deuxième voix, c’est celle de la Nation, plus particulièrement le Ministère de l’Education nationale, trente-cinq ans de métier ici aux Chartreux, comme professeur de lettres (j’apprends et je comprends, ou je comprends et j’apprends, je ne sais plus), et puis trente ans comme directeur de division chargé des élèves de 6ème - 5ème. Il est juste que la Nation vous honore ce soir, Jean-Paul, à travers cette promotion dans l’ordre des Palmes académiques. Vous étiez déjà chevalier, vous allez devenir officier. Les deux autres voix, ce sont celles du Père Babolat et la mienne. Mais à bien y réfléchir, elles ne font qu’une. La preuve : pour cette décoration de ce soir, le Père Babolat était venu me voir, avec son allure habituelle de proconsul en campagne... (je ne vais pas vous l’imiter) me disant : « Pour Rollet, débrouillez-vous pour qu’il soit fait officier »... « J’y ai pensé mon Père, j’y ai pensé ». C’est sa reconnaissance, parce que vous l’avez servi 24 ans, que je joins à la mienne, plus courte, puisqu’il n’y a que 6 ans que nous travaillons ensemble, cette reconnaissance que je vous exprime ce soir Jean-Paul. 31 Actualités Au début de notre collaboration, je ne comprenais pas toujours, lors des longs conseils de direction, vos silences, vos sourires... je vous voyais tel Archimède ou le Christ, tracer des traits, non sur le sol, mais sur les feuilles, alors qu’à certains moments, j’avais besoin de votre point de vue, sur tel ou tel problème ou question. C’était de ma part, une marque d’impatience, parce que la réponse ou le point de vue venait toujours, et parce qu’il venait à maturité du débat, il venait naturellement le clore : bénéfice de l’expérience. Si bien que je m’en suis fait un adage personnel me disant en moi-même : « Tant que Rollet n’aura pas parlé, la question n’est pas mûre ». Jean-Paul, je vous remercie, au nom de mes prédécesseurs, au nom des prêtres de SaintIrénée qui est la tutelle de cette Maison, d’avoir aimé ces derniers, de les avoir aidés, de les avoir servis. Tous ceux qui ont pu se libérer ce soir tiennent par leur présence à vous exprimer leur reconnaissance. Jean-Paul, je vous remercie du fond du cœur, d’avoir aimé les enfants qui vous ont été confiés, sans démagogie aucune, sans préoccupation de plaire, sans concession. Je vous ai vu en colère avec eux, et je vous ai vus rire avec eux. Lorsque mon bureau était plus proche du vôtre (au premier étage, on ne sait plus grand chose, et pourtant peut-être que l’on devrait), je vous ai vus les sermonner, parfois les uns après les autres. Ils attendaient sur les chaises rouges, ne pensant pas trop à regarder par la fenêtre. Et je vous ai vu les consoler, les aider à redresser la tête. Vous leur mettiez naturellement la main sur l’épaule, comme un père, leur indiquant d’aller de l’avant. Je voudrais vous dire que j’ai appris de vous et de cela aussi, je vous sais gré. Souvent j’ai pensé que ce soir finirait bien par arriver et qu’un jour vous viendriez me dire : voilà, j’arrête. Inconsciemment, je repoussais cette échéance. Vous nous avez aidés à nous y préparer, et vous avez admirablement accueilli 32 et préparé Sophie que j’ai choisie pour vous succéder. Elle-même l’a dit tout à l’heure devant nos 400 enfants de 6ème - 5ème et vos paires, les professeurs. Elle vous a donné le beau nom de bâtisseur. Oui Jean-Paul, le matériau qui vous a été confié pendant 30 ans est le plus beau qui soit : des enfants. Avec tous les éducateurs et professeurs de cette Maison, vous avez fait croître en liberté et en vérité. C’est bien, bon et fidèle serviteur, entre dans une heureuse retraite. Madame, vous ne me donnerez pas tout à fait tort, si je vous dis que nous vous rendons JeanPaul : nous l’avons bien occupé, mais miracle de ce métier où l’on est tout le jour avec des enfants, je vous assure, Madame, nous vous le rendons en bon état, nous vous le rendons jeune d’esprit et de corps. A vous bien sûr, s’adresse aussi notre reconnaissance pour toutes les absences consenties, et pour la façon discrète dont vous avez su être auprès de votre époux dans les moments difficiles qu’a pu connaître cette Maison. Oserais-je vous demander, Madame, si JeanPaul avait de temps à autre quelque désir de passer faire un tour aux Chartreux, de ne pas le retenir ? Jean-Paul, cette Maison, vous en avez bâti une bonne partie de vos propres mains. Soyez fier et heureux Jean-Paul, cette Maison, c’est votre Maison. Vous le savez. Elle vous attend. Elle vous attendra toujours, car toujours dure longtemps. » Intervention de M. Bruno Dupré, directeur des classes de 2nde et 1ère « Je suis assez impressionné de devoir m’exprimer devant une aussi grande et noble assemblée et surtout d’avoir le redoutable privilège de parler après le Père Plessy. Je suis cependant très heureux et très honoré de prendre la parole pour le départ à la retraite de Jean-Paul. Souvent à cette occasion, les propos sont si flatteurs qu’ils font penser à un éloge funèbre au cours duquel vous vous demandez si la personne dont on parle est bien celle que vous avez connue. Mais soyez rassurés, je ne citerai pas les petits défauts de Jean-Paul, ce serait particulièrement inconvenant en pareille circonstance et, de plus, on m’a demandé d’être bref ! Pendant 20 ans, nous avons veillé ensemble aux destinées du collège des Chartreux. Que de souvenirs ! Combien de fois avons-nous traversé le couloir séparant nos deux bureaux pour nous donner des informations, nous conseiller mutuellement, nous réconforter, organiser des réunions, penser l’avenir. Bien sûr, nous eûmes des orages, les murs s’en souviennent encore, mais nous avons toujours gardé confiance l’un dans l’autre et de l’estime l’un pour l’autre. Des réunions pédagogiques, et pas uniquement celle du vendredi soir dans le bureau de Robert, à l’organisation de visites ou de voyages, comme tu le dis souvent : « on en aura fait des bêtises ensemble ». Je me souviens du jour où en te croisant dans le couloir, je te répondais inconsciemment à une question mal comprise : « tu sais bien que je te suivrai n’importe où ». Trois semaines plus tard, je me retrouvais à tes côtés descendant la passerelle d’un avion, des kalachnikovs syriennes pointés sur nous ! Début d’une longue aventure… Toutes ces activités communes, cette complicité, nous valurent d’ailleurs d’être comparés à des personnages de BD : des deux Dupont à Plic et Ploc. Je ne sais si tu es Plic ou si tu es Ploc, mais ce que j’ai appris de toi pendant toutes ces années, c’est que tu es d’abord : • Un organisateur hors pair. Dans ce domaine, sans conteste le meilleur d’entre nous. Le stylo à la main, de ta grosse écriture et avec ta rigueur de prof de maths raté, en quelques instants, tu savais définir toutes les tâches à accomplir, préciser les personnes à contacter, rassurer les inquiétudes naissantes. • Tu es également un homme plein d’enthousiasme, au sens éthymologique du mot, capable de s’engager pleinement pour une cause dans la mesure où tu la juge juste. • Cet enthousiasme est accompagné d’un sens du travail bien fait. La première chose qui m’avait frappé en te côtoyant, c’est le temps passé dans ton bureau. Combien d’heures d’attente pour Josette ! Un travail intense pour régler les problèmes du quotidien : rencontre avec les parents, conseils aux élèves, organisation de réunions, conseils de classe, etc… 33 Actualités Travail obscur des sans-grades qui permet à d’autres de pouvoir dire : « De minimis non curat praetor » (« Le magistrat ne s’occupe pas d’affaires insignifiantes »). • Tu es également un éducateur passionné, passionné par tes élèves de 6ème - 5ème que tu protégeais comme un père protège ses enfants. Passionné par la pédagogie, pas celle, virtuelle, qui s’expriment par des « y a qu’à…», « faut qu’on… », mais celle, concrète, qui permet aux élèves de surmonter leurs difficultés. La plupart des lycéens dans le livre d’or qui te sera remis parlent de tes cours de méthodologie qui les ont visiblement marqués. • Tu es enfin un homme de conviction, non pas comme ces horloges qui indiquent une heure et en sonnent une autre, mais chrétien convaincu, tu as choisi l’enseignement catholique bien sûr pour développer l’intelligence de tes élèves, mais également pour ouvrir les cœurs et élever leurs âmes. En cette période de Noël, on peut dire que tu as toujours eu le souci de montrer à tes élèves cette étoile qui nous mène jusqu’à l’enfant de la crèche. Dès ma nomination comme directeur des études, le Père Babolat m’a fait confiance en me donnant la responsabilité des classes mixtes, puis des classes de 6ème - 5ème. Il savait bien qu’il ne choisissait pas un « intellectuel », mais un petit prof, venu de Mâcon 5 ans plus tôt grâce à Christiane, tout dévoué à l’éducation des élèves et au développement des Chartreux. 1977 à 2006 : près de 30 ans… Quelle longue route… avec le souci constant de la formation des élèves et de leur épanouissement, la joie du travail bien fait, les réussites, mais aussi avec les difficultés, les tensions, les conflits, les peines et les deuils. Longue route qui se termine pour moi ce soir ! Mais cela n’a pas été le travail d’un seul ou de quelques-uns, mais de toute une équipe autour du Père Babolat dont le projet était clair et précis : • Epanouissement spirituel, • Epanouissement humain, • Epanouissement culturel de chacun. Bref, tout ceci pour dire que, si les Chartreux sont devenus ce qu’ils sont, ta contribution est loin d’être négligeable, et j’ose même dire prépondérante ! Maintenant, ta mission se termine. Une page se tourne. Sophie écrira d’autres lignes. Tu auras été notre collègue, mais surtout tu resteras… notre ami ! » Intervention de M. Jean-Paul Rollet 34 « Merci Annie, toi qui as été témoin de toutes mes années aux Chartreux, merci d’avoir accepté de me remettre les insignes d’officier des Palmes académiques, toi qui as eu la joie de les recevoir du Père Babolat, lui qui tenait tant à me les remettre, ces insignes d’officier… Mr Rollet Pendant cette période, tous ensemble nous avons oeuvré sans ménager ni notre peine, ni notre temps (que de soirées et de week-ends écourtés : n’est-ce pas Josette et Ludovic !) pour faire des Chartreux ce qu’ils sont aujourd’hui. Oui, la génération Babolat peut être fière du travail accompli. C’est pour cette raison que j’ai demandé au Père Plessy (et je le remercie vivement d’avoir accepté) d’inviter ce soir pour fêter mon départ toutes celles et tous ceux qui ont travaillé avec moi : • Les prêtres de Saint Irénée : Père Billioud, Père Pillot et vous, Père Collomb, vous qui étiez venu aux Chartreux pour enseigner le latin et le grec, et qui avez assuré pendant plusieurs années 18h de catéchèse par semaine et formé tant de catéchistes, moi le premier ! • Les membres du Conseil de direction, les nouveaux et les anciens, ceux qui sont restés fidèles aux Chartreux, fidèles parmi les fidèles (Alain,Robert, Bruno), et les autres qui ont émigré vers d’autres cieux (Sylvie) ou qui sont maintenant chefs d’établissements (MarieFrance, Didier !) ; • Les professeurs, et plus particulièrement ceux de 6ème - 5ème : jeunes et vieilles gloires qui ont donné de leur temps et de leur énergie, en plus de leur cours, pour la catéchèse, les conseils de classe, les réunions pédagogiques, les soutiens, les clubs, les réunions de parents, les portes ouvertes, les visites de locaux, les activités exceptionnelles, l’opération « Mokattam », les soirées Liban, les voyages à l’étranger, les échanges, les sorties à Paris, à Solutré, les randonnées pédestres au Grand Som ou à St Vérand, mais aussi pour l’organisation des soirées festives ; • Les maîtres d’internat, d’externat et les surveillants avec Joël Gérard, Philippe, et Roland qui ont consacré leur jeunesse à encadrer les élèves et à les aider... mais aussi à assurer l’animation des rencontres entre enseignants... c’est ainsi que de nombreux couples se sont formés ! (merci les Chartreux : agence matrimoniale !) ; • Les comptables et l’administration avec les secrétaires, le personnel de l’accueil et leur « chef » Alain : cheville ouvrière indispensable dans ce monde de textes, de notes, de rapports, de compte rendus, de calendriers, de circulaires à talon ou à coupon réponses ! (n’est-ce pas les professeurs principaux de 6ème - 5ème) ; • Le personnel d’entretien avec Serge, Philippe, Emmanuel qui nettoie, balaie, range, répare... et qui permet à tous de vivre dans des locaux agréables, propres et entretenus. • Personnel des cuisines dont nous pourrons apprécier la qualité du service et des mets dans quelques instants ; • Les architectes Yves Boucharlat et Thierry Binachon qui ont rénové et embelli les Chartreux, construit des bâtiments : le bâtiment terrasse, le bâtiment des élèves de 4ème - 3ème, la grande chapelle, la maternelle, les laboratoires et enfin la salle de sport, toujours dans les délais et dans les budgets ou presque ! Heureuse époque où la capacité d’autofinancement était importante ! • Les parents qui ont cru aux Chartreux et qui ont participé activement à l’association de parents d’élèves, au comité de gestion, à l’association jumelage les Chartreux / Saint Georges et qui ont permis de lancer le parrainage des élèves libanais ; • Les nombreux parents qui ont investi en 6ème- 5ème dans l’animation des clubs et des activités, à la bibliothèque autour de Madame 35 Actualités Manet, dans la catéchèse : cette année, 32 personnes animent des groupes d’instruction religieuse pour 14 classes ; • Les anciens élèves qui sont devenus à leur tour professeurs : Agnès, Pierre-Albéric, Caroline et Anne, Anne qui va assurer les cours de français à ma place, en 6ème A et en 6ème C ; • Les élèves que j’ai accompagnés au Liban et qui ont renforcés l’amitié entre nos deux collèges : les Chartreux et St Georges. A tous et à chacun, un grand merci ; grâce à vous j’ai vécu des moments inoubliables. Bon courage à toi Sophie qui va prendre la direction des 6ème - 5ème. Je te souhaite d’être entourée et soutenue autant que je l’ai été. Père Plessy, je vous remercie de m’avoir gardé dans votre conseil de direction. J’ai pu ainsi poursuivre ma mission jusqu’à aujourd’hui. A vous maintenant et à toute votre équipe de continuer à faire grandir les Chartreux pour que, dans quelques années, on puisse vanter les mérites de la génération « Plessy». » 36 Témoignage de Paul Sugy, élève de 6ème C, au nom de tous les élèves de 6ème Comme vous le savez, le 22 décembre au soir, les élèves de 6ème et 5ème faisaient leurs adieux à leur directeur de division, M. Rollet. Faisons un petit « zoom » sur cette soirée d’adieux émouvante. 16 heures, salle Hyvrier : M. Rollet entre et surprise ! les élèves de 6ème - 5ème et leurs professeurs sont tous installés là pour l’accueillir à pleins poumons. Au bord des larmes, l’invité d’honneur s’installe devant la scène. Les festivités commencent avec « Le Poète disparu » interprété par plusieurs élèves de 6ème. Ensuite, vient un moment musical de piano joué par un « artiste » de 5ème. Puis, des élèves de 5ème interprètent des sketches qui mélangent la réalité et le comique. Ainsi, M. Rollet pourra assister à son propre procès, ou alors à une imitation de lui en tant que professeur. Aussi, une démonstration de chaque sport pratiqué sous sa direction, ou même une sanction lui étant destinée. Enfin, c’est le moment de la remise des cadeaux. Au total, on lui a donné ce soir-là : des cravates, des sachets de thé ou infusions de tisane (tous recouverts de mots gentils de la part des élèves de 6ème - 5ème) et un voyage ! Pour le bouquet final, plusieurs autres élèves de 6ème - 5ème, tout de vert et de rouge vêtu, éclatent d’une seule voix pour interpréter « Vois sur ton chemin » des Choristes. C’est ainsi que s’est clôturée la « carrière » de M. Rollet, mais qui restera à jamais dans nos cœurs. Frank Riboud, PDG du groupe Danone Jean Marie, Antoine, Théophile et Claire, étudiants en prépa HEC 3 Mercredi 7 mars 2007, nous avons accueilli M. Frank Riboud, président-directeur général du groupe Danone, avec un mélange d’excitation et d’anxiété, rapidement domptée par une poignée de main chaleureuse et quelques plaisanteries sur le trajet qui nous séparait du bureau du Supérieur, le père Plessy, où l’accueil devait se poursuivre. Lorsque la fin de la récréation sonna, il fit son entrée dans la salle François Hyvrier remplie par les étudiants des classes de BTS, de DPECF, de prépas et les élèves de Terminale. Après une brève introduction du Père Plessy, M. Riboud a entamé une présentation très claire de l’entreprise dont on retiendra ces quelques points. Tout d’abord, il a présenté l’historique de l’entreprise Danone et la spécialisation du groupe autour de trois axes centraux : les produits laitiers frais, les boissons et les biscuits, le tout conté avec l’assurance d’un père. Ensuite, la double ambition économique et sociale du groupe a été abordée. Celleci repose sur la justification des profits nécessaires à la survie d’une société, toutefois combinée à une politique sociale rassurante, engageant la responsabilité des salariés et insistant sur la formation afin de prévenir d’éventuels licenciements. Cette gestion est l’héritage social de son père et reflète d’ailleurs la reconnaissance qu’il lui porte. Cet humanisme est aussi présent dans l’action de Danone au Bangladesh où une gamme de yaourts bon marché est développée sur place afin de stimuler l’emploi, tout en satisfaisant les besoins alimentaires et nutritionnels de cette région. A cet égard, M. Riboud a également présenté la stratégie mondiale du groupe et son adaptation aux différentes cultures. Il a témoigné d’une grande disponibilité en répondant à nos nombreuses questions, à l’aide de concepts clés facilement assimilables (« l’apprentissage par frottement», au contact de la réalité, ou « la théorie des legos » appliquée au monde de l’entreprise qui consiste à utiliser les « bonnes pièces » afin de bâtir quelque chose de solide). En définissant objectivement le rôle d’un chef d’entreprise de cette envergure (ainsi dé-diabolisé), il est allé à l’encontre des clichés concernant la Chine et la mondialisation. Autant d’éclairages dont nous devons nous souvenir dans les années futures. 37 Actualités De l’autre côté du bureau Grégoire Croidieu, ancien élève (promo 1998 en prépa, promo Bac 1996), assistant de pédagogie et de recherche à l’EM Lyon Pour un ancien élève, retourner dans l’école qui l’a formé équivaut à un pèlerinage sur les champs de bataille de l’adolescence, chaque couloir ranimant des souvenirs devenus de hauts faits d’armes. Cette opportunité me fut gracieusement offerte par le Père Plessy et par Gilles Crespin sous la forme d’une rencontre avec leurs étudiants de classe préparatoire. En mes qualités d’ancien élève et de doctorant à l’EM Lyon, il s’agissait d’échanger, pendant une heure, autour d’une trajectoire individuelle depuis la « prépa » et de présenter l’EM Lyon, son concours et les parcours proposés. Neuf années sont passées entre les bancs des Chartreux et les salles de classes de l’EM. En conséquence, la seule généralité qui me semblait bonne à dire était de témoigner qu’il y avait une vie après la « prépa » et beaucoup trop de choix, que les modèles de vie que l’on projette et les stéréotypes que l’on adopte n’épuisaient pas le champ du possible et qu’il fallait s’en réjouir plutôt que d’en avoir peur. Une fois cette banalité illustrée, l’échange porta sur des préoccupations immédiates, telles que le concours et le grand oral. Tant bien que mal, j’apportais des réponses factuelles et, face à l’inquiétude qu’elles provoquaient, je m’empressais de compléter par des « recettes » personnelles, qui avaient pour tort principal d’avoir été formulées une fois les concours passés. Une heure, cela passe vite, et il est difficile de dire dans quelle mesure mon intervention leur 38 fut profitable. En revanche, il est certain que de partager ce moment me replongea avec plaisir dans une époque déjà oubliée, et que ce plaisir fut prolongé par la rencontre d’anciens professeurs. Il fut également très plaisant de se chercher dans le regard des étudiants et de se dire « tiens, je devais être un peu comme lui ». Des anciens parmi nous ! Kenza, Sara, Margaux, Chloé, Aude, Clément, Olivier membres de la « junior entreprise » des prépas, Le samedi 10 mars 2007, le comité des anciens des Chartreux a reçu les élèves préparationnaires qui se sont succédés à l’Institution depuis 1973. Six élèves de première année de prépa HEC, option scientifique, ont réservé leur journée pour s’adonner aux préparatifs, aussi bien matériels que culinaires. En effet, le “mythe” de la classe prépa s’effondre quand on apprend leurs talents cachés, dévoilés dans la réalisation d’un punch délicieux et au franc succès ! La rencontre a commencé en fin d’après-midi par l’accueil chaleureux dans le couloir de la maison des Missionnaires, suivi du traditionnel discours à la chapelle. Parmi les convives, l’éminent Père Breysse, ancien professeur de culture générale aux Chartreux, qui avait introduit à HEC la contraction de texte. A ce rendez-vous, aussi bien les plus jeunes que les moins jeunes se sont regroupés autour d’un cocktail et d’un concert qui couronnait le tout. Enfin, le mérite revient à la direction qui, suite à cette prise d’initiatives, a réussi à rassembler de nombreuses promotions pour se remémorer des années passionnantes. Internat des classes préparatoires : le fruit caché de l’étude Olivier Hautier, préfet des internes des classes préparatoires « Monsieur Hautier, serait-il possible que je participe à l’étude du mardi ? » Cette demande apparemment anodine, exprimée par un étudiant externe, me surprend fortement. Alors que les internes de deuxième année me suppliaient de les libérer de ce qu’ils considéraient désormais être un fardeau, lui voulait y participer. Les trois heures d’étude hebdomadaire auraient-elles donc une vertu que l’habitude avait finie par voiler au regard de ceux qui n’en voulaient plus ? L’étude du mardi soir est un symbole fort de l’état d’esprit dans lequel l’internat des classes préparatoires veut jouer son rôle aux Chartreux. Trois heures de concentration, dans le grand silence de la nuit qui enveloppe et remplit l’immense bâtisse abritant les chambres des plus jeunes. Trois heures pour veiller et apprendre, en l’expérimentant, l’ascèse que demande le travail intellectuel, la solitude face à ses livres et à sa feuille. Trois heures enfin pour grandir dans cette faculté de l’attention que Simone Weil définissait comme « le but véritable et presque l’unique intérêt des études(1) » . Quand je présente l’internat aux familles des futurs préparationnaires, je parle de l’étude comme d’une nécessité dans l’apprentissage de l’accomplissement d’un travail personnel dans la durée. Apprentissage souvent nécessaire (1) Simone Weil, Attente de Dieu, Fayard, Paris, 1998, p. 85. pour des élèves qui n’ont pas eu jusque-là à beaucoup travailler pour réussir… Mais audelà de la formation purement intellectuelle, une autre dimension, plus cachée, se développe dans cet apprentissage de l’ascèse du travail personnel. Quand je vois ces jeunes de 18 à 20 ans concentrés sur leur petite table, je ne peux m’empêcher de comparer l’internat à un laboratoire dans lequel on expérimente les bienfaits de la formation intellectuelle sur la maturation de la personne humaine. L’habitus pris par l’étudiant dans ces études nocturnes n’agit-il pas au niveau de l’âme comme agirait l’entraînement de gymnastique sur la souplesse du corps ? La finalité de ces longues heures passées seul devant son travail, à l’étude ou en chambre les autres soirs de la semaine, c’est évidemment une belle réussite aux concours, récompense des efforts fournis. C’est d’ailleurs aussi la finalité de l’internat. Mais doit-on restreindre le travail du préparationnaire interne à cette seule utilité immédiate ? Le but de l’internat n’est-il pas que ce succès académique s’enracine dans une autre réussite, n’apparaissant pas, elle, sur le diplôme ? Cette réussite, c’est d’abord la victoire de celui qui a appris que la fidélité à son devoir était porteuse d’une joie humble et forte, ainsi que d’une légitime fierté. Réussite qui lui apprend que le véritable fruit du travail n’est peut-être pas celui qui est le plus visible. Qui lui apprend aussi qu’il y a là une vérité universelle, qu’il peut partager avec ses camarades. Parmi les liens qui se tissent entre ces étudiants venus d’horizons divers, je retiendrai celui qui se fonde sur cette expérience commune de la fidélité à son travail, expérience qui les mène à faire humblement la lumière sur leurs forces et leurs faiblesses, sur ce long chemin de la connaissance de soi. Reprenant à son compte une parabole évangélique, Simone Weil affirmait encore que « les études scolaires sont un de ces 39 Actualités champs qui enferment une perle pour laquelle cela vaut la peine de vendre tous ses biens, sans rien garder à soi, afin de pouvoir l’acheter. (2) » . Le rôle caché de l’internat des classes préparatoires n’est-il pas de favoriser au mieux l’accès des étudiants à ce trésor, plus précieux peut-être que tous les trésors visibles ? Favoriser le développement de la faculté d’attention par l’ascèse humble et joyeuse du travail régulier, n’est-ce pas offrir à ces jeunes la possibilité d’une expérience humaine et spirituelle authentique, gage d’une richesse dont profiteront les écoles et les entreprises qui leur ouvriront leurs portes ? Palmarès 2006 des classes préparatoires économiques et commerciales Jean-Bernard Plessy, supérieur, Gilles Crespin, Directeur des classes préparatoires L’heure est à la publication des résultats des classes préparatoires aux épreuves des concours 2006. Pour ce qui regarde les concours aux écoles de commerce, les Chartreux peuvent se féliciter d’avoir réalisé le double objectif qu’ils s’étaient fixés. Le premier consistait à maintenir l’option économique (Terminale ES > HEC voie économique) au niveau où elle se tenait depuis quelques années. Entre 50 % et 70 % d’intégration dans les six grandes écoles de commerce : score confirmé en 2006 puisque 16 étudiants sur 32 ont intégré HEC et Nantes (Top 6), soit 50 %. La position nationale des Chartreux est en 17ème place sur 76 classes préparatoires, en progression de 4 places. 40 (2) Ibidem, p.97. Le deuxième objectif consistait à ramener la voie scientifique (Terminale S > HEC voie scientifique) à un niveau plus lisible sur le plan national. Opération réussie et magnifiquement, puisque 12 élèves sur 23 ont intégré une des six grandes écoles (dont 2 à HEC), soit 52 % d’intégration. La position nationale des Chartreux dans cette voie est donc la 26ème place sur 86 classes préparatoires. Tous nos remerciements à l’équipe des enseignants de classe préparatoire qui a su donner toutes leurs chances à nos étudiants qui ont donc remarquablement réussi. Tous nos remerciements aux professeurs du lycée - et souvent du collège aussi - qui ont su finement orienter nos élèves vers nos classes préparatoires. Il se trouve d’ailleurs que Jérôme Bonnot, entré aux Chartreux en 6ème, bachelier promo 2004, a remarquablement intégré HEC. Nul doute que cela influencera forcément les candidats à ces classes-là que nous avons déjà pu visiter dans leurs établissements ou rencontrer sur les forums étudiants de ces dernières semaines. A l’heure de l’impression de ces lignes, le nombre de candidats à l’entrée en classes préparatoires économiques et commerciales est en forte croissance et dépasse les 1 000 unités pour quelques 90 places disponibles. L’internat n’est pas à plaindre avec plus de 600 demandes pour la cinquantaine de places libérées par la promotion sortante. Nous attendons avec impatience les résultats des étudiants de la promotion 2007 qui, en ce moment, affrontent les épreuves des concours. Puissions-nous continuer dans le même sens, les uns et les autres conscients que les classes préparatoires apportent au lycée, et que le lycée apporte aux classes préparatoires. Merci de poursuivre l’œuvre entreprise. L’expertise comptable aux Chartreux, dans le cadre de la réforme LMD Jean-François Bréchet, directeur des classes de BTS et DCG À la rentrée 2007, la formation aux métiers de l’expertise comptable va connaître une réforme importante. En effet, tous ceux qui étaient familiarisés avec les sigles DPECF - DECF - DESCF vont devoir prendre l’habitude de parler de DCG (Diplôme de comptabilité et gestion) et DSCG (Diplôme supérieur de comptabilité et gestion). Mais la réforme va au-delà du changement de sigles. Elle porte les quatre années qui précédaient le stage d’expertise comptable (trois ans dont deux obligatoirement en cabinet) à cinq ans ; cela permet l’alignement de la formation sur le parcours LMD, standard européen auquel se range l’ensemble des formations universitaires. Le DCG, grade licence, remplace le DPECF et le DECF ; il permet l’accès à différents masters comme le Master CCA (Comptabilité, Contrôle, Audit) et au DSCG qui remplace le DESCF. Les étudiants obtiennent leur DCG après avoir réussi 13 UE (Unités d’Enseignement) en trois ans, à raison de quatre en fin de L1 et de L2 et cinq en fin de L3. Ils obtiennent leur DSCG après avoir passé 7 UE sur les deux années de formation (M1 et M2). Les points forts de cette réforme rendent la formation plus adaptée au monde professionnel qui a beaucoup évolué ces dernières années. Quels sont-ils ? D’abord, huit semaines de stage minimum en DCG, en deux périodes : quatre semaines en fin de L1 et quatre autres semaines avant la fin du deuxième trimestre de L3. De plus, ce stage fait l’objet d’un rapport d’une quarantaine de pages soutenu au cours de l’épreuve de Relations professionnelles (épreuve orale d’une heure) en fin de L3. Cette volonté de professionnalisation se poursuit en DSCG où les étudiants doivent suivre un stage de douze semaines minimum, avec élaboration d’un rapport de stage d’une cinquantaine de pages soutenu au cours d’un oral d’une heure en M2. Ensuite, l’accent est mis sur la maîtrise des langues vivantes. L’anglais est obligatoire tout au long de la formation : une épreuve écrite de 3h en L1 atteste du niveau de langue ; ensuite en L2 et L3, une heure de cours en classe dédoublée assurent le maintien du niveau acquis. Ajoutons que les Chartreux qui avaient institué des cours d’anglais obligatoires en DECF poursuivront, dans ce cadre, la préparation du TOEIC (Test of english for international communication) qui permet d’attester, de façon lisible pour les entreprises, de la maîtrise de l’anglais pour les candidats à un poste. Le DSCG, avec une épreuve d’économie se déroulant partiellement en anglais, exige des étudiants une maîtrise solide de la langue. Cette épreuve de master marque la volonté de faire des futurs cadres des métiers de l’expertise comptable des hommes et des femmes ouverts sur le monde de l’entreprise, dans sa dimension internationale. Enfin, la réforme, pour la première fois dans cette formation, rend possible la préparation d’une épreuve écrite de LV2 (allemand, espagnol, italien) au niveau licence et au niveau master. Dans leur souci de répondre au mieux aux attentes du monde professionnel et des étudiants qui leur font confiance, les Chartreux vont réfléchir à la mise en place d’une préparation à l’épreuve de LV2 pour ceux qui le souhaitent. Cette mise en valeur des langues vivantes ne peut que rendre cette filière encore plus attractive pour de jeunes bacheliers issus de l’enseignement général. 41 Actualités L’ensemble de la formation représente un total de 2 100 heures en DCG et de 1 000 heures en DSCG. Il convient de préciser que la formation, grade master, suivie à l’Université catholique peut l’être en contrat de professionnalisation ; cela permet aux étudiants de faire financer leurs études par les entreprises ou les cabinets, tout en acquérant une expérience professionnelle valorisante au moment de leur insertion dans la vie active. Les Chartreux, fidèle à leur mission, vont appliquer complètement cette réforme en gardant et en valorisant ce qui fait leur spécificité : contrôle continu des connaissances, encadrement pédagogique similaire à celui d’une classe préparatoire pour conduire les étudiants à la réussite. Notre souci est d’assurer une formation complète de la personne tant au niveau humain, qu’intellectuel et spirituel. Notre objectif est de faire passer, grâce à ces trois ans de formation, les jeunes bacheliers qui nous feront confiance du statut de lycéen à celui d’étudiant pleinement acteur de sa formation, de leur donner le goût d’apprendre et de s’ouvrir au monde qui les entoure, pour en faire de futurs cadres exerçant pleinement leurs responsabilités avec le souci de l’excellence pour l’entreprise et eux-mêmes. Tel est le projet qui anime l’ensemble des professeurs qui m’entourent. Il convient de rappeler que cette filière reste ouverte aux étudiants titulaires d’un BTS CGO (Comptabilité et gestion des organisations) ou d’un DUT GEA ; ces deux diplômes leur donnent des équivalences leur permettant de rentrer en L2. Le choix du BTS CGO, assuré aux Chartreux avec quatre classes (deux en première année et deux en deuxième année) est pertinent pour un jeune lycéen pas très sûr de son avenir professionnel. En effet, cette organisation (une classe pour les bacheliers ES et S ; une, pour les bacheliers STG et 42 professionnels) donne un enseignement bien adapté à chacun qui permet à chaque étudiant d’aller le plus loin possible et d’affiner son orientation professionnelle. En effet, les étudiants titulaires du BTS CGO ont plusieurs possibilités : rejoindre la formation DCG en L2 ; entrer, après concours, en L3 pour suivre une formation conduisant à différents masters ; entrer dans une école de commerce, après avoir passer les concours Passerelle, Profil ou Tremplin ouverts aux étudiants titulaires d’un BAC + 2. 2007 est donc une année importante pour la formation à l’expertise comptable, mais aussi pour la filière tertiaire dans son ensemble. En effet, les neuf classes seront installées dans un bâtiment neuf qui permettra d’offrir à tous les étudiants un CDI, une salle de détente (foyer) ; le bureau du directeur de la formation sera au cœur des classes. Cette nouvelle année s’ouvrira donc sous d’heureux auspices pour toute la communauté éducative, enseignants et étudiants. Remise des diplômes aux étudiants de DPECFDECF (session 2006) Jean-François Bréchet, directeur des classes de BTS et DCG Cette année, la promotion des DPECF et DECF a connu une réussite significative avec un taux de 84,25 % pour les premiers et de 92,85 % pour les seconds. Pour marquer cet événement, nous avons choisi comme marraine de promotion Madame Veiga-Planels, directrice Europe dans le groupe Bridgestone. Il nous paraissait important de demander à une femme exerçant de hautes responsabilités après une formation qui l’avait conduite au Diplôme d‘Expert comptable, de remettre leur diplômes aux lauréats. En effet, nous poursuivions deux objectifs : tout d’abord, montrer aux jeunes diplômés la pertinence de leur choix qui leur permet d’acquérir une compétence d’expert dans d’autres domaines que la finance ou la comptabilité ; le second, de montrer aux étudiantes qu’avec une organisation rigoureuse et une bonne formation, elles ne devaient pas s’interdire d’ambitionner des postes à hautes responsabilités si elles s’en sentaient capables. Après le mot d’accueil du Supérieur, Madame Veiga-Plannels a déroulé à l’aide d’un Powerpoint sa formation et sa carrière professionnelle ; merci à Damien Cartel qui a su « dominer » un vidéo-projecteur capricieux. Son témoignage fut passionnant comme le prouvaient le silence et l’attention de l’assemblée : étudiants, parents et professeurs. La vice-présidente et la présidente de l’Association nationale des experts comptables stagiaires Rhône-Alpes, deux anciennes étudiantes de cette formation DECF après un BTS CGO (comptabilité et gestion des organisations), prirent ensuite la parole pour expliquer le rôle et l’importance de cette association pour les futurs diplômés. Après ces deux interventions, l’assemblée s’est retrouvée autour d’un lunch qui permit de prolonger, dans une ambiance conviviale, les discussions. On pouvait noter chez certains jeunes diplômés un petit pincement au cœur à l’idée de quitter l’Institution pour poursuivre leur formation en DESCF après deux ou quatre ans passés aux Chartreux ; beaucoup plus pour une jeune diplômée puisqu’elle y avait effectué sa scolarité primaire et secondaire. Mais le plus grand nombre allait se retrouver la semaine suivante à l’ESDES pour la cérémonie de rentrée du DESCF où sous le magister, ferme mais bienveillant, de Monsieur Bailly-Masson ils allaient achever leur formation avant le stage d’expertise comptable. Je tiens à remercier l’ensemble de l’équipe professorale qui intervient dans ces formations, que ce soit en DCG, nouvelle appellation du DPECF -DECF, qu’en BTS CGO pour l’excellence du travail qu’elle fournit. L’excellence des résultats, même si on peut regretter l’échec de quelques étudiants, en est la preuve et sa récompense. Que tous ceux qui nous font confiance, parents et étudiants, sachent que notre objectif est de conduire à la réussite tous les étudiants ; mais cela n’est possible que s’ils acceptent les exigence de ces formations, que s’ils s’y investissent pleinement en tant qu’acteur et pas en consommateur. Que les parents des futurs étudiants soient totalement rassurés face aux profondes modifications qu’entraîne la réforme des études menant à l’expertise comptable. Les Chartreux mettront en place les moyens qui leur permettront de s’adapter à un monde en profonde mutation dans l’esprit de « tradition, culture et modernité » qui est le sien et de mener, sur la voie de l’excellence, les futures promotions. 43 Actualités L’internat des classes secondaires Jean-Christian Dhavernas Préfet de l’internat des classes secondaires Réfléchissant sur la liberté, une élève de 2nde arrivée à l’internat en septembre a joliment écrit : « Il n’est pas nécessaire de rejoindre Tombouctou pour voir le territoire de la Liberté. Il est parfois suffisant d’ouvrir une fenêtre et de contempler Fourvière pour se sentir libre. Alors se dévoile à nos yeux le territoire sublimé d’une ville qu’on a rêvée, Liberté ! » Interne aux Chartreux, finie la liberté ? C’est bien ainsi que des adolescents normalement constitués peuvent considérer ce temps qui s’étend pour la plupart du dimanche soir au vendredi. Voir l’établissement se vider en quelques minutes chaque soir, et les camarades franchir avec délectation la double grille de l’allée des Marronniers : quel supplice ! L’internat : internement interminable ? Et pourtant les internats ont le vent en poupe. Celui des Chartreux ne fait pas exception, accueillant cette année encore près de 260 élèves (une soixantaine de collégiens et deux cent lycéens). Il est peu probable que cet engouement soit un effet de mode, auquel contribuerait telle émission de téléréalité ou la nostalgie des Choristes. Le statut d’interne répond surtout à des attentes multiples. Il y a d’abord les facilités offertes par l’internat et l’encadrement qui va avec, mais à bien y regarder, ce ne sont là en fait que des atouts extérieurs, rendus certes plus avantageux encore du fait du rythme de vie de certains parents. Plus profondément, l’internat favorise des processus de maturation déterminants dans la vie des adolescents. 44 Un cadre privilégié de socialisation Si l’institution scolaire est à la fois une partie et un miroir de la société dont elle éduque les jeunes membres, elle constitue aussi un groupe en soi, une société en miniature. Comme toute société, cette micro-collectivité place ses membres dans divers réseaux de relations et face à des lois et des modes de fonctionnement qui lui sont propres. De ce point de vue, la vie à l’internat s’apparente à un stage accéléré de socialisation dans sa dimension du rapport à la loi car elle présente des contraintes différentes de celles de la structure familiale. L’éloignement de la famille est vécu de manière très différente par les élèves : certains n’arrivent jamais vraiment à couper le cordon, d’autres ne semblent pas le vivre douloureusement, au contraire, surtout quand les tensions inévitables propres à l’adolescence ou à des situations familiales complexes se font plus vives. Quoiqu’il en soit, ce détachement implique pour tous une plus grande autonomie. Autonomie non seulement dans le travail, mais dans tous les domaines de la vie personnelle (alimentation, sommeil, hygiène…) et collective (solidarité, gestion des conflits). L’internat, un cadre avec des règles ? C’est entendu. Encore faut-il s’approprier ce cadre et apprendre à voir en lui le tremplin de la liberté intérieure authentique. C’est tout le défi de l’éducation à l’internat. « Ce n’est pas la règle qui nous garde, c’est nous qui gardons la règle », fait dire Bernanos dans le Dialogue des Carmélites à la supérieure du Carmel qui accueille la jeune postulante Blanche. Tant qu’un interne n’a pas compris que c’est lui qui garde le règlement intérieur, le travail n’est pas achevé. Une école d’ouverture et de confiance L’internat n’est appelé ni à reproduire ni à prolonger le cadre familial. Pour autant, les amitiés qui s’y nouent sont souvent solides. Après les cours, dans le cadre plus restreint des chambres, les masques tombent : on a fait son métier d’élève pendant la journée, c’est un peu un autre visage qu’on offre à l’internat, où on est plus soi-même et un peu moins ce qu’on croit devoir être aux yeux des enseignants et de la classe. Au fil des semaines, on lie des liens, on fait des confidences, on partage des expériences. Les préjugés des débuts tombent aussi. Riche en amitiés, ce temps de l’internat est un temps d’ouverture aux autres, à d’autres qu’on n’a pas choisis. Une ouverture permanente car un interne n’a pas une minute à soi. Du matin au soir, du soir au matin, l’homo sapiens internens vit avec ses semblables. Pas une minute où il puisse vivre un temps plus solitaire. Ce décentrement est en général bien supporté par des jeunes qui la plupart du temps fonctionnent de manière privilégiée en extraversion, mais il peut avoir ses pesanteurs pour des tempéraments qui apprécient les bienfaits d’un isolement temporaire. D’où l’importance de ces espaces de liberté intérieure que peut offrir par exemple la pratique régulière d’un instrument de musique. Un cheminement intérieur Dans un contexte qui survalorise la réussite personnelle et sociale, l’expérience de l’internat est souvent un révélateur a contrario des limites personnelles. Un espace restreint, un quotidien qui se répète, les mêmes personnes que l’on croise, des résultats scolaires parfois en-dessous de ses espérances… autant de raisons qui exigent de puiser à l’intérieur de soi les ressources qui permettent de tenir jour après jour. D’autant que les échappatoires sont peu nombreuses. Oh, on peut bien s’évader le temps d’un chat sur Internet ou d’un texto, mais la réalité est là, qui s’impose. A mesure qu’on découvre les autres, on se découvre soi-même, avec ses talents et ses faiblesses, ses réussites et ses échecs. On a tellement vite fait de repérer ses défauts et d’oublier ses qualités qu’une approche positive mêlée d’un brin d’empathie suffit parfois à remettre en selle un jeune déprimé. Aider les jeunes à poser sur le monde qui les entoure et sur eux-mêmes un regard bienveillant est une des urgences de l’éducation dans un monde qui se complaît dans la sinistrose. Garder ce cap de l’espérance n’est pas toujours évident au regard de certaines trajectoires individuelles : blessures personnelles, contextes familiaux difficiles, aspérités du tempérament… multiples peuvent être les raisons du mal-être adolescent. L’internat est aussi une caisse de résonance de ces difficultés. La tâche n’est donc pas simple pour les maîtres et maîtresses d’internat qui les accompagnent et se trouvent devant des situations relevant parfois davantage d’un authentique travail psychologique que d’une approche éducative. Partageant souvent de près les peines et les joies de ces derniers, il est essentiel qu’ils puissent trouver à leur disposition un minimum d’outils qui les aident à gérer ces situations au quotidien et à garder une distance salutaire. Même si en définitive, quelle que soit cette distance, tout éducateur sait qu’il n’y a pas d’authentique éducation sans engagement, ni d’engagement sans aventure intérieure. 45 Actualités Sortie au château de Vizille Aurélie Ballandras, élève de 4ème C Vendredi 2 mars 2007, vers 8 h 30, les élèves de 4ème C sont partis des Chartreux pour aller au château de Vizille, en Isère. Après environ 1 h 30 de route en car, nous sommes enfin arrivés. Durant cette journée, nous avons eu l’occasion de faire plusieurs activités. Le matin, une visite du musée, commentée par Madame Harat. Nous avons pu pique-niquer dans le parc du château le midi. L’après-midi, notre classe s’est divisée en deux groupes : un atelier gravure (où nous avons pu graver un dessin révolutionnaire) et nous avons de nouveau visité le musée en remplissant un questionnaire. Le château de Vizille est aussi le musée de la Révolution Française. Ce monument est classé historique. Il fut aménagé au XVIIe siècle par le duc de Lesdiguières (dernier connétable de France). Acquis par Claude Perrier, le château a accueilli le 21 juillet 1788 l’assemblée des Trois Ordres du Dauphiné qui réclama la convocation des Etats Généraux du royaume, donnant ainsi naissance au processus révolutionnaire. En 1984, le musée de la Révolution française ouvre ses portes au château de Vizille. Ce musée regroupe des salles entièrement réaménagées, les collections regroupent un fonds important d’œuvres d’art (peintures, sculptures, estampes), d’art décoratif (céramiques anglaises et françaises ; tapisseries, tissus, mobilier) et d’objets historiques (sabre de Kellerman, épée de Sièyès). Le musée est constitué de 13 salles. La salle des faïences avec des céramiques anglaises et hollandaises, des statuettes... 46 On remarque que sur les faïences, ils exprimaient l’idée de la liberté. La salle de l’été 1789 avec l’évocation de la prise de la Bastille et de la garde nationale (avec une maquette, des médailles, des sabres des tableaux, deux bustes représentant Mirabeau (porteparole des Etats Généraux) et Bailly (1er maire de Paris et guillotiné en 1791). On remarque que les peintres relèvent les informations avec leurs peintures. La salle de la République où sont exposés de tableaux de grand format. Il y a des tableaux allégoriques et de tableaux de représentation d’événements historiques). La salle d’art : tableaux, sculptures et arts décoratifs de l’époque révolutionnaire, dont le buste de Robespierre. La bibliothèque : médailler, cabinet de cire représentant les trois pères de la Révolution (Franklin, Voltaire et Rousseau) aux Champs Elysées. La salle Perier : évocation des familles Perier, Casimir-Perier… Et d’autres encore... A plusieurs reprises, au cours de la visite, on remarquera que Marie-Antoinette, Marat… sont souvent représentés… Cette sortie nous a beaucoup plu. Elle nous a aidé à mieux comprendre la Révolution. Pèlerinage à Ars 2007 Lisa Bardou, Julie Bazard et Hélène Hector, élèves de 3ème F En ce vendredi 2 mars, nous avons commencé notre journée, après une courte prière à la chapelle, par la projection d’un extrait du film de Mel Gibson : La passion du Christ. En effet, le thème de ces deux jours était le mal et la souffrance. Cette première approche nous a profondément marqués notamment en raison de la dureté des images. Nous avons ensuite pris le car. Quelques kilomètres avant Ars, nous sommes descendus des cars et les huit différents groupes se sont séparés. Chacun a emprunté un chemin différent et a réfléchi indépendamment des autres sur les questions du mal et de la souffrance : pourquoi le mal ? Quelle est la différence entre le mal et la souffrance ? Quelle est la place de Dieu au sujet du mal ? Après trois heures de marche, nous sommes arrivés au lieu de rendez-vous prévu pour le pique-nique à Reyrieux où nous avons été chaleureusement accueillis par M. de Monterno. Ensuite, nous avons poursuivi notre marche pour arriver à la petite église de Toussieux. Notre prière achevée, nous avons entamé une marche silencieuse, instant de réflexion pour chacun. Peu avant notre arrivée à Ars, nous nous sommes arrêtés devant la statue qui représente la venue à Ars de Jean Marie Vianney : « Tu m’as montré le chemin d’Ars, je te montrerai le chemin du ciel. » Pendant que les filles s’installaient à la Providence, les garçons se confessaient et visitaient la maison du curé d’Ars, et inversement. Puis, nous avons assisté à une intervention sur le mal, Satan… de M. Hautier, professeur de philosophie. Après le dîner, les Travailleuses missionnaires de l’Immaculée nous ont présenté leur action et ont chanté avec nous (Ave Maria, Bâtir sa maison sur le roc). Pendant la veillée, le frère Jean Bosco de la Communauté de Saint Jean, nous a présentés des diaporamas sur son séjour d’un an à Calcutta. Le lendemain, nous avons visionné une cassette sur la vie du Saint curé d’Ars qui a réussi, par sa foi et son humilité, à convertir sa paroisse. Nous avons célébré la messe dans la basilique d’Ars. Ensuite, nous sommes retournés à Lyon vers midi. Ce pèlerinage destiné à nous préparer à la confirmation nous a permis de nous remettre sur le chemin de Dieu en ce temps de Carême. Nous aimerions remercier les frères Jean Bosco et Léopold, ainsi que tous les professeurs qui nous ont accompagnés durant ces deux séjours. 47 Actualités Des élèves de 6ème- 5ème inspirés… Rêveries Tristan du Puy, élève de 5ème B Rédaction rédigée après le moment musical proposé aux élèves de 6ème - 5ème, qui s’est déroulé à la chapelle des Chartreux. 48 En arrivant dans la chapelle, je remarquais que l’orgue situé au-dessus de la porte d’entrée brillait de mille feux. Les statues des anges telles des gardiens étaient sculptées sur les piliers du balcon. Les décors des vitraux ne laissaient passer que peu de lumière en cette fin de matinée. On nous demanda de nous installer sur les stalles dont les accoudoirs ornés de griffons et d’aigles paraissaient vivants. Les musiciennes entrèrent. Le fracas assourdissant des applaudissements les accueillit. Elles étaient quatre : deux violons, un alto et un violoncelle. La musique commença, m’entraînant dans une rêverie où je courrais sur des notes montantes ou descendantes, sautant au-dessus des silences. J’aperçus alors au loin un homme au manteau noir qui courait lui aussi. La musique s’accéléra, les notes défilèrent de plus en plus vite et plus fort, multipliant les croches, les staccatos et autres signes. Je commençais alors à peiner, tandis que l’homme gardait le même rythme. Et là, je la vis, une énorme note qui s’étalait, je bondis espérant l’attraper, mais le tonnerre d’applaudissements me fit trébucher et revenir à la réalité. La musique reprit, je restais les pieds sur terre pendant les morceaux qui suivirent. Je pris mon temps pour regarder les têtes d’hybrides sur les accoudoirs. Les musiciennes se mirent à parler de la musique, de la liberté que petit à petit, les compositeurs avaient ajoutée à leurs morceaux (c’est-à-dire de jouer avec la partie en bois de l’archet, en pinçant les cordes ou encore en retournant celui-ci). Elles nous montrèrent aussi les multiples possibilités de sons sur les instruments. Elles commencèrent un morceau de Chostakovitch qui avait révolutionné la musique. A ce moment, je vis un vieux bouton en forme de rose, en bois, avec un cœur en ivoire. Me coulant au bas de mon siège, j’appuyais dessus. Le panneau faisant face à la Vierge s’entrouvrit et m’aspira. Personne ne le remarqua, car l’assistance était trop occupée à écouter cette pièce. Je me retrouvais dans un escalier en spirale qui donnait l’impression de monter jusqu’au paradis ! L’homme en noir, que j’avais déjà vu, était toujours devant moi. Comme lui, le souffle de la musique me poussait vers le haut. Des pincements de cordes retentirent, et l’escalier entier en trembla. Des pépiements d’oiseaux parvinrent à mes oreilles, tantôt longs ou cours, tantôt stridents ou graves. C’était horrible ! J’entrevis une tâche blanche et lumineuse qui grossissait en haut. Je débouchais alors dans une volière où des notes pourvues d’ailes cognaient les parois pour sortir. L’homme en noir s’était arrêté au centre de la volière sur une sorte de podium. Il ouvrit les bras, rejeta son manteau et… stupeur, un magnifique faucon crécerelle jaillit et se précipita sur les portes qui s’ouvrirent. Les notes s’échappèrent dans un bruissement d’ailes étouffé. La musique s’arrêta, c’était fini. La guerre Shaan Thiaucourt, élève de 6ème B Une des poésies réalisées par les élèves de Béatrice Martini-Musa, professeur de lettres en 6ème La peur se lit sur les visages Des braves soldats de tous les ages Entraînés par l’hypocrisie Des grands chefs d’états en conflit Une tristesse m’assombrit Devant les villes meurtries Mon corps se remplit de rage Devant ce sombre paysage Je pars au combat En pensant tout bas Si c’est pour mourir Je ne veux pas partir Dans le cadre de leur cours de français, vous trouverez ci-après les textes rédigés par deux élèves de 6ème - 5ème Le mystère de l’enveloppe jaune Baptiste Bénet élève de 5ème B Le jour où l’enveloppe jaune arriva, il était encore difficile d’imaginer à quel point le détective Plancher allait tout mettre en œuvre pour démasquer le complot… Je vivais tranquillement avec mes parents lorsqu’un jour, je trouvai dans ma boîte aux lettres une épaisse enveloppe de couleur jaune. C’était pourtant un jour comme les autres : maman tricotait tandis que papa était à son travail et devait d’ailleurs bientôt rentrer. Mais mourir pour mourir Je préfère m’enfuir Ça ne vaut pas la peine De vivre dans la haine Et puis demain Avec nos mains Encore plus beaux Seront nos matins Ce que je lus dans cette enveloppe me plongea dans un tel désarroi que j’aurais voulu mourir : mais le pire était à venir, car il fallait que j’en parle à maman. Prenant mon courage à deux mains, j’affrontai ma peur et traversai la cuisine pour rejoindre le salon. Ma mère était là, dans son fauteuil devant le feu, tricotant patiemment. Je lui tendis la lettre qu’elle lut avec lenteur, puis elle me regarda : je vis dans ses yeux une tristesse que je ne connaissais pas. J’y vis aussi une peur grandissante à chaque seconde. 49 Actualités Pour la première fois de ma vie, j’eus l’impression de la voir pleurer. Je me jetai alors dans ses bras et fondis en larmes. Nous restâmes ainsi un long moment. Papa n’était toujours pas rentré, mais maintenant j’en étais sûr. La lettre avait raison, papa ne reviendrait jamais. Il se trouvait déjà dans le ciel où il reposerait en paix à tout jamais. Le lendemain, j’allais un peu mieux. Maman m’avait acheté un jeu vidéo pour me faire oublier mes malheurs. Même distrait par ce loisir, je devais me résoudre à l’évidence, nous ne connaissions pas la cause du décès et la mort de papa était assez étrange. Maman et moi décidâmes d’engager un détective privé pour enquêter et répondre à nos multiples questions. Il vint le lendemain, vêtu bizarrement d’un chapeau-melon et d’une cape marron-gris. Son visage était à moitié caché dans l’ombre. On pouvait apercevoir un nez fin en trompette mettant en valeur ses joues granuleuses et pliées de minces fossettes quand il souriait. On distinguait un peu de sa bouche charnue et large. Plus bas, son épais menton donnait l’impression d’avoir été élargi à l’aide de pinces. Son torse couvert d’un gros manteau laissait deviner une forte musculature qui se distinguait quand on voyait ses bras. Ses jambes, cachées par un épais pantalon étaient tels deux gros bouts de bois. On aurait dit un Sherlock Holmes des temps modernes, en plus musclé. Il adressa un vague bonjour, puis me demanda des renseignements sur papa. Je lui répondis qu’il était rarement à la maison, qu’il était très discret sur son travail et que je ne le connaissais pas si ce n’est qu’il voyageait souvent. A vrai dire, je ne connaissais pas grand chose de la vie de papa. Ensuite, le prénommé détective Plancher me demanda s’il pouvait examiner la lettre. Je courus à travers toute la maison pour aller la chercher et revint aussi vite que possible. Notre Monsieur Plancher la prit d’une main 50 experte et arriva à une conclusion : l’écriture changeait par endroits laissant penser que la lettre avait été écrite par plusieurs personnes. Par ailleurs, aucune signature ne figurait au bas de la page. Un cliquetis de clés se fit entendre dans le hall. Maman rentrait des courses. Devinant que le détective Plancher allait l’interroger, elle posa tous ses sacs et m’ordonna d’aller rejoindre ma chambre. Curieux comme je l’étais, je me cachai discrètement derrière une porte. - Madame Bénet, dites-moi ce que vous savez sur le travail de votre mari ? - Pas grand chose, juste que le nom de son entreprise est SCORPIA. Mon mari travaillait dans la biologie sur les plantes pharmaceutiques. - N’avez-vous pas une adresse ou un numéro de téléphone, afin que je puisse commencer mes recherches ? - Certainement ! Sa société se trouve au 17 avenue Washington Monument, au 3ème étage, 14ème bureau sur votre gauche. Vous trouverez sa plaque sur la porte. J’allais oublier : voici le numéro de téléphone portable auquel il est possible de le joindre. Une heure plus tard, le détective et moi (j’avais insisté pour l’accompagner), étions chez SCORPIA. Scorpia était abritée par une grande tour de verre et d’acier, à la fois majestueuse avec ses 17 étages et inquiétante par son regard hautain sur les rues avoisinantes. Dans le bureau de mon père, nous entreprîmes des recherches sur tout ce qui pouvait avoir un lien avec sa mort présumée. Cherchant près du mur un quelconque album photos ou un document pouvant nous informer. Je trouvai un livre qui comportait un gros bouton rouge. M. Plancher s’en saisit et appuya dessus intrigué. Comme par magie, le mur se déroba, laissant apparaître un escalier plongeant dans les abysses. Nous descendîmes les marches et restâmes figés de stupeur devant un énorme entrepôt et cette inscription en lettres d’or sur le mur « SCORPIA ». En plus petit était inscrit, sous chaque initiale, les mots suivants : « Sabotages – CORuPtion – Intelligence – Assassinat ». SCORPIA n’était pas un centre pharmaceutique comme nous le croyons, mais une grande organisation du crime ou une mafia. Nous décidâmes d’y jeter un rapide coup d’œil, car nous n’étions pas très rassurés. Plusieurs conteneurs remplissaient la pièce. L’un n’étant pas scellé, nous découvrîmes des armes et leurs pays destinataire : la Chine. Par ailleurs, le détective Plancher tenait un chapeau abandonné dans un angle de l’entrepôt. Je reconnus immédiatement celui de papa. Papa travaillait-il pour SCORPIA ? Etait-il un otage ou pire un assassin ? Depuis quand nous cachait-il la vérité ? Toutes ces questions restaient sans réponse. Nous étions bien décidés à trouver la vérité. Inquiets, nous remontâmes dans le bureau de mon père. Dans ma hâte à vouloir quitter ce lieu, je trébuchai sur la dernière marche de l’escalier et, voulant me retenir, j’attrapai un tableau au vol ; celui-ci se décrocha par malheur et je m’écroulai avec fracas sur le sol. Lorsque le nuage de poussière se dissipa, je pus apercevoir la porte d’un énorme coffre que le tableau cachait. M. Plancher se précipita sur moi et se retourna, médusé, lorsque je lui montrai ma trouvaille. Grâce au prodigieux talent du détective, nous réussîmes, non sans effort, à ouvrir la porte du coffre-fort. Il contenait un peu d’argent et un téléphone. Cela nous intrigua. Qui, en effet, voudrait mettre un téléphone dans un coffre ? Nous remarquâmes alors une expression gravée au dos : SSF. Appelant le seul numéro du portable, la voix nous demanda qui nous étions et nous proposa de nous rendre rue des Secrets disparus, à l’autre bout de la ville. Là, nous apprîmes que mon père faisait partie des Services secrets français. On nous expliqua que SCORPIA était espionnée par mon père, car elle était soupçonnée de nombreux crimes. Mais, voulant arrêter, mon père avait fait croire qu’on lui avait tiré dessus, et qu’il était mort. Plus tard, il devait revenir en France, après un séjour à Tahiti, nous faisant croire à maman et à moi qu’il était parti pour affaire. Mais, SCORPIA l’avait découvert et l’avait fait assassiner dans un attentat à la bombe, durant un voyage au Brésil. Les SSF me proposèrent, en mémoire de mon père, de les rejoindre après la fin de mes études. Un mois plus tard, repensant à papa, assis sur une colline, je me demandais ce qu’il avait dû faire comme entraînement et toutes les opérations qu’il avait menées. Il fallait bien que je réfléchisse si je voulais mois aussi faire partie du SSF. Mais je savais déjà que cette vie serait difficile et je devrais risquer ma vie, mentir sur mon travail, voyager en permanence et, peut-être même, me faire tuer. 1 Actualités This matter is closed Do not read Myriam Bidard élève de ème B 2 3 Actualités 54 55 Actualités A l’école Atelier « Petit art » Magistrello Catherine, enseignante en CM1 / CM2, et ses élèves Cet atelier a été mis en place pour permettre aux élèves de connaître et comprendre les reproductions d’arbres et de paysage. Dans un premier temps, nous avons eu une approche de l’histoire de l’art à partir de tableaux permettant d’expliciter : • Les différents types d’arts : art histoire, art miroir, art émotion, art décoratif, art créatif… • Les notions de perspectives : hiérarchique, atmosphérique, linéaire… • La fabrication de la couleur, l’évolution de son conditionnement et son impact sur l’importance de la lumière dans les tableaux, • Les différentes techniques : gouache, aquarelle, pastelle, encre… ainsi que les différents supports. Un travail spécifique sur les séries d’arbres de Mondrian a été réalisé et, pour clore cette partie, les élèves ont photographié des paysages, des arbres dans le parc de l’Institution des Chartreux. Dans un second temps, les élèves ont pu faire une ré-interprétation des photographies qu’ils avaient prises en utilisant des techniques variables. Les productions ont abouti à deux œuvres très semblables à la photographie du départ ou complètement décalées, mais l’ensemble était très réussi et a permis aux élèves d’appréhender autrement des paysages connus. Autour du cacao Poèmes écrits par des élèves de CM1 A, dans le cadre du projet pédagogique sur le cacao et dans la perspective du Printemps des poètes 2007 Le cacaoyer Pierre Mauduy Le cacao, c’est du boulot ! Il faut aller à Mexico Pour trouver du cacao. Il faut grimper tout en haut du cacaoyer Pour le récolter. Puis il faut le faire sécher Pour pouvoir le trier. Et enfin, l’envoyer Chez le chocolatier Qui va le préparer Afin que l’on puisse se régaler ! Les pays producteurs de chocolat Titouan Charlot-Wauquier, Le Ghana Et le Nigéria Produisent du chocolat, Mais la Malaisie Et l’Indonésie aussi. Une fois cultivé Et fabriqué Il fut le déguster Il y a les producteurs Les consommateurs Et parmi eux, beaucoup d’amateurs. Un voyage au pays des jouets d’autrefois Solidarité - Défense Annie-Jeanne Buathier, enseignante en CP B Christine Cano, enseignante en CP A Pour Noël, nous avons échangé avec les soldats qui “maintiennent la Paix” dans différentes parties du Monde. Voici quelques réponses adressées à chaque enfant, empreintes d’affection, d’émotion et de reconnaissance. Suite à une erreur de la Poste, un vieil homme retrouve son ancienne malle de jouets aux Chartreux ! Florence Camus, Directrice de l’école A la stupeur des élèves de CP, il en sort : un bilboquet, un cheval de vois, des quilles et un train à vapeur dont on découvre le bruit particulier. Le dialogue s’installe entre générations sur les jouets d’autrefois ; chacun réalise qu’il n’y a pas tant de différences ! Roxane d’Espalungue d’Arros, Elève de CM2 B Amitié, douceur, Amitié chasse nos peurs. Amitié chérie, Aide-nous dans la vie. Un jour c’est sûr, Nous aurons besoin de toi. Alors que je sois sûre Que tu règneras en moi. De nos esprits obscurs, Amitié de vie, Mets-y un bleu azur Pour nous et nos amis. 57 Actualités Chartreux - Sainte Famille A la rencontre d’Harpagon Carole Ciraudon, professeur de français Etudier Molière ? Oui, bien sûr, mais le jouer, c’est encore mieux ! C’est donc le défi qu’ont dû relever les élèves de 3ème A et B du collège. Après le visionnage de différentes interprétations de L’Avare, dont bien sûr celle de Louis de Funès, mais aussi d’autres approches plus « originales » voire « fantasques », ils ont comparé les choix de mise en scène et donné leur avis. Ils en ont discuté afin de choisir celle qui leur paraissait la plus juste. A eux ensuite de présenter à leurs camarades leur propre interprétation et leur choix de mise en scène ! La consigne était de transposer à notre époque le conflit entre le vieil avare et son fils si coquet. Une dizaine d’Harpagon se sont donc succédés, provoquant l’enthousiasme de leurs camarades, chaque groupe ayant soigneusement gardé secrets costumes et accessoires. Les autres personnages n’étaient pas en reste. Comment oublier la métamorphose d’une charmante jeune fille en un gros Maître Jacques balourd et maladroit ? Quant aux différents La Flèche, ils ont provoqué bien des rires avec leurs multiples poches « propres à devenir les receleurs des choses qu’on dérobe ». Une partie des élèves s’était également rendue au théâtre pour assister à une interprétation inoubliable de L’Avare, joué par Michel Bouquet. Ils s’en sont souvenu lors de leur représentation, notamment pour la scène où 58 Harpagon se meurt sur scène en découvrant le vol de sa cassette, scène qui les a marqués par sa lenteur calculée et la dimension si humaine et « émouvante »que prend alors le personnage. Un soir au théâtre… Bénédicte Brun, élève de 3ème B Dans le cadre des cours de français portant sur le théâtre du XVIIème siècle, et particulièrement sur l’œuvre de Molière, nos professeurs ont emmené des élèves de 4ème et de 3ème à assister à une représentation de L’Avare, donnée à l’Esplanade, le 24 novembre 2006. Le comédien Michel Bouquet interprétait Harpagon. Les avis ont été unanimes : la pièce, superbement interprétée par une troupe débordante d’énergie, en a fait rire plus d’un. Même nous, élèves de 3ème, et connaissant par cœur tirades et répliques, n’avons pu réprimer nos éclats de rire ! Le décor était surprenant : jeux de lumière et jeux de son se succédaient à une vitesse époustouflante. Mais ce qu’y nous a, je pense, le plus agréablement étonné, fut le choix des costumes : grande tresse dans le dos et cape façon « Seigneur des Anneaux » pour le personnage de Cléante, jupons et bonnet de bergère pour Marianne… C’était très différent de ce que nous avions vu en classe jusqu’alors ! Malheureusement, toute bonne chose a une fin ! Après les salutations des acteurs, rappelés par une salle enthousiaste, chacun est rentré chez soi, avec d’excellents souvenirs et le sentiment d’avoir partagé avec les camarades et les professeurs, un moment où la convivialité régnait ! « Et moi, voir ma chère cassette. » Nos collégiens s’invitent à la radio ! Anne Mailal, Frédérique Chauchat et Carole Giraudon, Professeurs de français Au cours d’un projet pluridisciplinaire, alliant documentation, éducation civique et français, nous avons mis en place une séquence sur la découverte des Médias en classe de 4ème. Pendant cinq semaines, les élèves ont travaillé au CDI sur l’information. A l’issue de leurs recherches, ils ont réalisé la « Une » d’un journal. L’ensemble de ces « Unes » a ensuite fait l’objet d’une exposition au CDI. Puis, l’équipe enseignante s’est constituée en jury et a sélectionné les meilleures. En récompense, les gagnants ont enregistré une émission de radio : Le Journal des bonnes nouvelles (prévues pour 2017 !). Nous remercions très chaleureusement M. Christophe Sémez, écrivain travaillant entre autres pour Loire FM (100.9), pour sa disponibilité et sa gentillesse. Son travail nous a permis de partager un moment passionnant avec nos élèves. Valentin Lachand, élève de 4ème B Faire une émission de radio est vraiment une expérience très enrichissante. Le fait d’écrire nous-mêmes nos articles nous a permis d’améliorer notre créativité. Lorsque nous avons enregistré, nous sommes arrivés très stressés, mais la gentillesse de M.Sémez, qui a réalisé la maquette, nous a vite mis à l’aise. Cette expérience nous a appris à nous exprimer de façon simple. Je trouve que la radio est un moyen facile de faire passer nos idées et notre joie de vivre. Je pense aussi que si les gens écoutaient plus la radio, ils seraient encore plus ouverts au monde. Mohamed Benramdane, élève de 4ème B Après avoir travaillé sur la une d’un journal, j’ai eu la chance de pouvoir enregistrer pour la radio Loire FM avec Christophe Semez. Cette expérience m’a énormément plu. J’ai adoré pouvoir lire un de mes textes, plutôt original. Parler dans un micro était très amusant, cela m’a fait plaisir. J’ai aussi été surpris de voir qu’il ne fallait pas beaucoup de matériels pour un enregistrement radio. C’était très intéressant. Monsieur Sémez nous a tout de suite mis à l’aise. Il nous a dit que nous pouvions prendre notre temps, et que si l’on se trompait, ce n’était pas grave, car nous pouvions recommencer. Je remercie Monsieur Sémez et les enseignantes, qui nous ont accompagnés. J’ai vraiment adoré cette expérience. Hortense Cheynel, élève de 4ème A Lundi 11 mars 2007, nous avons eu la chance de pouvoir enregistrer une émission de radio. Nous avions préparé nos textes sur le thème des bonnes nouvelles, en imaginant que nous étions en 2017. Chacun avait rédigé un article différent : la découverte de l’Atlantide, la voiture écologique, la découverte d’un vaccin contre toutes les maladies,unmoyenpourarrêterleréchauffement climatique et, enfin, la découverte d’un nouveau pays ! Pendant plus d’une heure, nous avons enregistré l’émission, alors que, quand elle sera diffusée, elle durera environ dix minutes ! Nous avons aussi découvert comment se prépare une émission de radio, ce fut une expérience très intéressante et enrichissante. 59 Actualités Association pour la restauration de la chapelle des Chartreux : appel de dons Le bureau de l’APCR L’Association des professeurs des Chartreux retraités (APCR) vous invite à aller à la rencontre du « nouveau retraité », une catégorie en voie de développement. Une fois échue la période professionnelle, comment peut-on être retraité ? Cela revient à dire : « Que faisons-nous ? Qui sommes-nous ? » Que fait le retraité de ses journées ? Il peut se replier sur lui-même, voire s’isoler, si ses relations sociales se confondaient avec les liens du travail. Il peut au contraire multiplier les occasions de rencontre et de partage et élargir le cercle familial et relationnel. Les associations ouvrent un espace d’enrichissement personnel. Dans chacun de ces cercles, il apprend à se resituer. Qui est plus heureux que le retraité de redécouvrir ses collègues ? Naguère, il les croisait distraitement dans les couloirs des Chartreux. Dans le creuset de l’APCR, vont joyeusement fusionner les math. et la musique, les langues vivantes et l’EPS, les sciences économiques et les sciences de la terre. Pouvoir apprécier la disponibilité d’un collègue, son ouverture d’esprit, ses valeurs humaines et spirituelles, voilà ce qu’offre la retraite. Le retraité apprend à se faire de nouveaux amis. Qui mieux que le retraité connaît l’importance de la santé ? Volontiers, il tient pour peu ses malaises et pour beaucoup ceux de son entourage. Il accepte avec humour le surnom de « TAMALOU » (de l’expression : « Tu as mal où ? », formule de salutation pratiquée, dit-on, après un certain âge). L’expérience E T X TE 0 de la maladie sensibilise à la souffrance des autres. Un apprentissage qui peut conduire à la compassion. Qui plus efficacement que le retraité fait vivre une association ? Il apporte son esprit d’initiative et son expérience. Nul plus que lui n’est disponible pour découvrir des centres d’intérêts communs et pour organiser de chaleureuses rencontres. Dans son association, il valorise les « trois C » qui nous sont si précieux, c’est-à-dire le CERVEAU par des activités culturelles, le CŒUR par la convivialité des rencontres et le CORPS en proposant les activités physiques et sportives qui retardent les effets du vieillissement. Sa participation est précieuse. Il apprend à animer bénévolement. Le retraité est donc tout simplement un APPRENTI,, lancé vers une vie nouvelle. La APPRENTI retraite est un second « métier » qui s’apprend sur le tas, jamais tout seul. R I N E V À Résultats Résultats aux examens 2006 DESCF (Diplôme d’études supérieures comptables et financières) préparé en partenariat avec l’Université Catholique de Lyon UNITÉS DE VALEURS DISCIPLINES ÉTUDIANTS ADMIS POURCENTAGE D’ADMIS 1 Synthèse Droit et Comptabilité 13/25 52,0% 2 Synthèse Economie et Comptabilité 11/25 44,0% 3 Grand Oral 8/13 61,5% 4 Stage d’initiation 1 100,0% 12 étudiants sur 24 ont obtenu le DESCF, soit 50 %. 61 Calendrier 2006-2007 et Rentrée 2007 PASTORALE • Première Communion : Samedi 16 juin à 17h (6ème) Dimanche 17 juin à 9h30 et 11h (école) Retraite pour le primaire : lundi 11 juin Retraite pour les élèves de 6ème : jeudi 14 juin • Profession de Foi : Samedi 12 mai à 14h30 (5ème) Dimanche 13 mai à 9h et 11h 3ème temps fort : vendredi 11 mai, de 9h à 17h Réunion de préparation : jeudi 3 mai à 20h Retraite : samedi 12 mai de 8h à 12h • Confirmation : Samedi 9 juin à 16h à la primatiale Saint Jean Réunion de parents : mercredi 9 mai à 20h Rencontre avec Mgr Giraud : mercredi 23 mai, de 17h30 à 19h, salle Hyvrier Retraite : du jeudi 7 juin au vendredi 8 juin à Viviers PELERINAGE A FOURVIÈRE •6ème : Mardi 22 mai de 8h à 14h MATINEE SPIRITUELLE •4 ème : Mardi 15 mai, de 8h à 12h MESSES DE FIN D’ANNEE •4ème à Terminale : Lundi 21 mai à 11h •5ème : Jeudi 21 juin à 8h •6ème : Mardi 19 juin à 8h •Ecole : Mercredi 27 juin à 9h30 STAGES DES ELEVES • BTS Compta 1 et 3 : du lundi 28 mai au vendredi 29 juin • BTS Info 1 : du lundi 28 mai au samedi 7 juillet • Seconde : 62 stage d’une semaine dans la période du 11 juin au 22 juin, puis soutenance des comptes rendus de stage du 20 juin au 28 juin • DPECF – DECF 1 : du lundi 18 juin au vendredi 13 juillet (dans le cadre de la réforme LMD) RETENUES Les samedis 26 mai, 2 juin et 16 juin PORTES OUVERTES • Accueil des nouveaux élèves et de leurs parents : Mercredi 20 juin, de 16h à 19h (visite des locaux et installations, rencontre avec les professeurs et les élèves) EXAMENS DE CAMBRIDGE • FCE (First Certificate in English) : Mardi 12 juin (3ème) Samedi 16 juin (2nde et 1ère) • CAE (Certificate in Advanced English) : Mercredi 13 juin EXAMENS COLLEGES • Français : DU BREVET DES Lundi 25 juin, de 8h30 à 11h45 • Histoire-géographie : Lundi 25 juin, de 14h à 16h • Mathématiques : Mardi 26 juin, de 8h30 à 10h30 EPREUVES ANTICIPEES DU BACCALAUREAT • Français (écrit) : Mardi 12 juin, de 8h à 12h • Français (oral) : Du vendredi 22 juin au vendredi 29 juin • Epreuves scientifiques : Lundi 11 juin, de 14h à 18h (1ère L) et de 14h à 15h30 (1ère ES) EXAMENS DU BACCALAUREAT • Oraux facultatifs : Du 23 au 28 avril (EPS) Les 21, 22 et 23 mai (musique, arts plastiques, théâtre) Les 29, 30, 31 et 1ère juin (langues vivantes facultatives) • Ecrits : Du lundi 11 juin au vendredi 15 juin • Oraux (épreuves obligatoires) : A partir du lundi 18 juin • Délibérations du 1 tour : er Lundi 2 juillet • Oraux et délibérations du 2ème tour : Mercredi 4 et jeudi 5 juillet EXAMENS DU BTS COMPTABILITE • Ecrits : Du lundi 14 mai au vendredi 18 mai • Oraux d’anglais : Du jeudi 3 au vendredi 4 mai et du mercredi 9 au vendredi 11 mai • Epreuve de synthèse : Du mardi 22 mai au jeudi 31 mai • Délibérations : Lundi 25 juin EXAMENS DU BTS INFORMATIQUE • Ecrits : Du lundi 14 mai au vendredi 18 mai • Soutenance de projet : Du mercredi 23 mai au vendredi 25 mai et du mardi 29 mai au vendredi 1er juin • Actions professionnelles : Du lundi 11 juin au lundi 18 juin (option développeur d’application) Du vendredi 15 juin au vendredi 22 juin (option administrateur de réseaux locaux) EXAMENS DU DPECF Du lundi 4 au jeudi 7 juin EXAMENS DU DECF Du mardi 4 septembre au mercredi 12 septembre REVISIONSDECF 2 Du lundi 25 juin au vendredi 29 juin THEATRE • Post-Bac : Espèces menacés de Ray Cooney Jeudi 24 et vendredi 25 mai à 20h30 • Théâtre 4ème/3ème : Vendredi 8 juin (Volpone de Jules Romain) et mercredi 20 juin (Le Bourru bienfaisant de Goldoni) • Théâtre 5ème : Mercredi 6 juin : Les Cancans de Goldoni • Théâtre 6ème : Mercredi 30 mai : Petites Scènes comiques • Petits Théâtreux 6ème/5ème : Mardi 19 juin à 20h30, salle Hyvrier : Les Mystères du Moyen-Age (en français, allemand et anglais) • Représentations de l’école : Club italien : vendredi 22 juin à 20h, en salle Hyvrier Théâtre : vendredi 29 juin à 20h, en salle Hyvrier • Concerts : Mai musical des Chartreux : mercredi 2 mai à 20h30, salle Hyvrier (chœur pop’ des élèves et chorale des professeurs Concert d’orgue de Louis Robillard, dans le cadre de l’exposition « Lyon 1800-1914 » Mardi 22 mai à 20h45, à la chapelle des Chartreux : 5ème symphonie de Charles-Marie Widor • Fête de l’école maternelle : Samedi 23 juin avec célébration à 11h à la chapelle • Courses de l’Europe : Mercredi 23 mai, le matin • Journées «Sport» : Classes de 6ème : lundi 25 juin Classes de 5ème : mardi 26 juin Classes de 4ème : vendredi 22 juin, le matin DEPARTS DES ELEVES • Ecole : Mercredi 4 juillet • 6ème : Jeudi 28 juin à 17h • 5ème : Mercredi 27 juin à 12h • 4ème : Vendredi 22 juin à 12h • 3ème : Mercredi 20 juin à 12h • 2nde – 1ère : Mercredi 6 juin à 12h (période de stage pour les élèves de 2nde : du 11 au 22 juin) 63 Calendrier 2006-2007 et Rentrée 2007 • Terminale : Mercredi 30 mai à 12h • HEC 1-3 : Vendredi 22 juin à 12h • Sciences-Po : Vendredi 15 juin à 12h • BTS C1-C3-I1 : Vendredi 25 mai à 12h • DPECF : Vendredi 25 mai à 12h • DECF 1-2 : Vendredi 15 juin à 12h • BTS 2ème année : Mardi 4 septembre à 14h • DCG 1 – DCG 2 : Lundi 10 septembre à 8h • DCG 3 : Lundi 17 septembre à 8h30 VACANCES SCOLAIRES 2006-2007 • Pont du 1er mai : du lundi 30 avril au mardi 1er mai (jour férié) • 6ème – 5ème :Lundi 3 septembre, de 17h à 19h Récupération des cours du lundi 30 avril : jeudi 26 octobre, toute la journée • Pont du 8 mai : du lundi 7 mai au mardi 8 mai (jour férié) Récupération des cours du lundi 7 mai :Samedi 12 mai, matin : cours du lundi matin Mercredi 9 mai, après-midi : cours du lundi aprèsmidi • Ascension : du jeudi 17 mai (jour férié) au lundi 21 mai au matin Récupération des cours du vendredi 18 mai : Samedi 23 juin, matin : demi-journée pédagogique Mercredi 16 mai, après-midi : cours du vendredi après-midi • Pentecôte : lundi 28 mai (pas de cours) Récupération de cette journée de solidarité : mercredi 15 novembre, après-midi (demi-journée pédagogique) RENTREE DES ELEVES 2007-2008 • Ecole : mardi 4 septembre à 10h30 (maternelle), à 10h (CP) et 9h (autre classes) • 6ème : Mardi 4 septembre à 10h30 • 5ème : Mercredi 5 septembre à 9h • 4ème : Mardi 4 septembre à 9h30 • 3ème : Mercredi 5 septembre à 9h30 • 2nde - 1ère - Terminale : Jeudi 6 septembre à 9h (2nde), 14h15 (1ère) et 14h45 (Terminale) • HEC 1ère année - Sciences-Po : Jeudi 6 septembre à 8h • HEC 2ème année : Mardi 4 septembre à 13h15 • BTS 1ère année : Jeudi 6 septembre à 15h30 64 ACCUEIL INDIVIDUEL DES ELEVES ET DE LEURS PARENTS • Ecole : Lundi 3 septembre, de 16h30 à 18h30 REUNIONS DE PARENTS • CP : Mercredi 12 septembre à 20h • 6ème :Mardi 18 septembre à 18h30 • 5ème : ?????????????????????????????????????? • 4ème : Mardi 3 octobre à 18h30 • 3ème : Vendredi 7 septembre à 18h • 2nde : Vendredi 21 septembre à 18h • 1ère : Vendredi 29 septembre à 18h • Terminale :Vendredi 14 septembre à 18h VACANCES SCOLAIRES 2007-2008 • Rentrée des élèves : Mardi 4 septembre 2007 • Toussaint : Du vendredi 26 octobre 2007 au jeudi 8 novembre 2007 • Noël : Du vendredi 21 décembre 2007 après les cours au lundi 7 janvier 2008 au matin • Hiver : Du vendredi 15 février 2008 après les cours au lundi 3 mars 2008 au matin • Printemps : Du vendredi 11 avril 2008 après les cours au lundi 28 avril 2008 au matin Carnet MARIAGES Se sont unis ou s’uniront par le mariage : • Céline Peyret (promo 2001) et Paul-Jacques Tanvez, le 27 mai 2006 • Mélody-Caroline Coutard (promo 1998) et Christian Esthor, le 9 décembre 2006 • Sophie Leydier (promo 1995) et Grégoire Croidieu, le 23 décembre 2006 • Alexis de Lattre (promo 1998) et Cécile Dubois, le 14 avril 2007 • Florimond Bruc et Bénédicte Poupon, fille de Jacques Poupon, ancien professeur de technologie, le 23 juin 2007 NAISSANCES Nous avons la joie d’annoncer la venue au monde de : • Arthur, au foyer de David et Laurence Blachère, née Benini, le 22 novembre 2006 • Vadim, au foyer de Johanne et Julien Devolfe (promo 1994), le 23 novembre 2006 • Margaux, au foyer de Caroline et Emmanuel Delaume, ancien professeur d’EPS, le 24 novembre 2006 • Paul, au foyer de Philippe et Bénédicte Victouron, née Wybourn (promo 1989), le 27 novembre 2006 • Jules, au foyer de Clémence et Claude Fouchérand (promo 1995), le 14 décembre 2006 • Hugo, au foyer d’Andréa et Grégory Fulchiron (promo 1997), le 4 janvier 2007 • Baptiste, au foyer de Florian et AnneFrançoise Piat, née Gondard (promo 1999), le 10 janvier 2007 • Benoît, 2ème enfant de Jean-Philippe et Guillemette Jarrin, née Clément (promo 1994), le 22 janvier 2007 • Clotilde, 2ème enfant de Florent et Nathalie Masson, née Nanterme (promo 1994), le 23 janvier 2007 • Victoria, au foyer d’Anthony et Philippine McDonald, née Reinach Hirtzbach (promo 1994), le 23 janvier 2007 • Timothé, au foyer d’Aline Guyot, professeur de sciences de la vie et de la terre, le 25 janvier 2007 • Albéric, au foyer de Frédéric et Catherine Finot, née Laurent-Atthalin (promo 1993), le 9 février 2007 • Victor, au foyer de Dominique et Emilie Defauchy, née Arsac (promo 1997), le 9 février 2007 • Candice, 2ème enfant d’Amélie-Gersende et Matthieu Vinceneux (promo 1995), le 10 février 2007 • Lucie, 2ème enfant de Julien Bertrand (promo 1994) et Ariane Legaut, le 11 février 2007 • Tom, 2ème enfant de Géraldine et Eddy Colin (promo 1994), le 17 février 2007 • Louis, petit frère d’Eugénie (8e B), JeanBaptiste (10ème B) et Hortense (Moyenne section de maternelle) Nayrand, le 18 février 2007 • Arthur, 4ème enfant de Raphaël et Raphaëlle Herbinet, née Arnaud (promo 1992), le 20 février 2007 • Diane, au foyer de Nicolas (ancien élève de 4ème - 3ème , 1997-1999) et Pascale Gondard, née Roux, le 18 mars 2007 • Ombeline, 3ème enfant de Guillaume et Marie-Cécile d’Humières, née de Murard (promo 1996), le 17 février 2007 • Sarah, au foyer d’Arnaud Deroubaix, maître nageur au primaire, le 3 mars 2007 DÉCÈS Nous ont quittés : • La mère de Jacques Lepelletier, professeur d’informatique, le 14 décembre 2006 65 Carnet • Le père de Danielle Ferra, professeur d’allemand, le 8 février 2007 • Le père de Laurent (promo 1992) et Jérôme Grivel (promo 1994), le 7 mars 2007 • La mère de Laëtitia Vanappelghem (élève de 1ère E2), le 21 mars 2007 ORDINATION • Guillaume Wehrlé (promo 1995) sera ordonné prêtre, s’il plaît à Dieu, le 24 juin 2007 Omission en page 30 du Chartreux Actualités n° 35 (décembre 2006) : Mlle Lacroix Marie-Louise a obtenu elle aussi le Baccalauréat (série L, session 2006). Tous les élèves de l’Institution des Chartreux (207) ont en effet obtenu leur diplôme l’an dernier (moyenne académique : 87,9 %). 66 n°36 . Mai 2007 58, rue Pierre Dupont 69283 Lyon Cedex 01 Tél : 04 72 00 75 50 Fax : 04 72 07 02 10 e-mail : [email protected] Pour plus d’informations, consultez notre site internet : www.leschartreux.com Les Chartreux Les Chartreux n°36 Actualités