Congo Indépendant (RDC) L`enfer oublié du Nord

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Congo Indépendant (RDC) L`enfer oublié du Nord
L'enfer oublié du Nord-Congo
Congo Indépendant (RDC)
Haut-Uele, RDC, 2010-11-19 (Congo Indépendant (RDC)) - Untitled 2
L'enfer oublié du Nord-Congo
Source: Congo Independant
Les médias se penchent enfin sur les différents conflits ravageant le
Congo depuis plus d'une décennie. Mais dans le nord du pays, la
terreur semée par une guérilla ougandaise passe encore trop inaperçue
Les bourgs et les villages du Haut-Uélé sont comme des îles au milieu
de l'immensité de la forêt. Vus du ciel, ils forment des petites tâches
rougeâtres rognées sur le vert, au centre desquelles scintillent les toits
en zinc des rares bâtiments en dur, entourés des petits ronds marron
des cases en paille et terre cuite. De minces lignes brunes, délicates
comme des fils d'araignée et tracées au cordeau, semblent relier ces
tâches entre elles, formant un archipel étalé dans la brousse. Mais les
apparences sont trompeuses : ces routes, tracées par les Belges voici
déjà cinquante ans ou plus, sont quasiment impraticables, les pluies,
les rares camions les ont labourées, retournées, défoncées, plus
personne, même l'Eglise, ne les entretient, et elles ne sont pour la
plupart quasiment plus passables qu'à moto ou à bicyclette. Pire
encore, les rares voyageurs qui s'y aventurent risquent leur vie : car la
brousse impénétrable, qui sépare les villages comme un océan sans
bateaux, est hantée de fantômes assassins. La disparition de l'Etat et la
lente dégradation des infrastructures ne sont pas le pire problème dont
souffrent les habitants du Haut-Uélé ; depuis deux ans déjà, ils sont
victimes des attaques quasi quotidiennes de „ l'ennemi LRA «, le
Lord's Resistance Army, l'Armée de résistance du seigneur.
Le LRA vient de l'Ouganda voisin et a le triste honneur d'être
aujourd'hui le plus ancien groupe rebelle encore actif d'Afrique. En
1989, après la défaite d'une première rébellion mystique, le Holy Spirit
Movement (HSM), par les troupes du président ougandais Yoweri
Museveni, un jeune homme du nord du pays, Joseph Kony, se vit
confier par les esprits la tâche de continuer le combat pour sauver son
peuple opprimé, les Acholis. Mais Kony n'adopta pas les tactiques
magiques - et suicidaires - de son infortunée prédécesseur, la
prophétesse Alice Lakwena ; même s'il affirmait tirer son autorité des
mêmes esprits qu'elle, le groupe qu'il mit sur pied à partir des débris
du HSM vaincu incluait des soldats aguerris, venus d'une autre
rébellion militaire, l'UPDA ; et alors qu'il n'avait lui-même aucune
expérience militaire, il parvint à mettre sur pied un commandement
structuré et discipliné, qui lui permit de survivre aux premiers
affrontements avec l'armée régulière de Museveni. Mais c'est la
stratégie radicale du LRA qui acheva de le distinguer tout à fait du
HSM : éviter le combat direct avec l'armée, et s'en prendre aux civils le terrorisme à l'état pur, au sens étymologique du terme.
Paradoxalement, la cible principale du LRA fut les gens mêmes que
Kony prétendait vouloir protéger, les Acholis du nord, déjà fortement
opprimés par les soldats natifs du sud et de l'ouest du pays. Massacres
de masse et mutilations sélectives devinrent la „ marque de fabrique «
du LRA, et par-dessus tout les enlèvements d'enfants, enlèvements
souvent pratiqués en masse dans les écoles ou les internats. Le LRA
remplissait de cette manière ses rangs : les fillettes enlevées étaient
distribuées aux commandants et aux hommes pour leur servir de
„ femmes « et leur faire des bébés, et les garçons, pris parfois dès l'âge
de 5 ans, étaient endoctrinés et formés pour devenir la nouvelle
génération de combattants. Ce sont ces pratiques extrêmes, menées de
manière systématique, qui ont permis au LRA de survivre plus de
deux décennies. Dans les années 90, avec le soutien de Khartoum,
Kony implanta des bases au Sud-Soudan, et servit à l'armée
soudanaise de supplétifs dans sa lutte contre la guérilla séparatiste du
SPLA. Mais en 2002, une offensive ougandaise le délogea et l'obligea
à se replier petit à petit vers la République démocratique du Congo,
plus à l'ouest. A partir de 2005, menacé en outre par un mandat d'arrêt
du TPI pour crimes contre l'humanité, Kony parvint à établir de
nouvelles bases au Congo, dans le district du Haut-Uélé, au sein de
l'immense parc naturel de la Garamba, à quelques kilomètres
seulement des frontières ougandaises et soudanaises. Mais les attaques
des UPDF (l'armée ougandaise), aidés par le SPLA, avaient fortement
affaibli son mouvement, et il devait gagner du temps pour reconstituer
ses forces. Il s'engagea ainsi dans un processus de paix, parrainé par le
gouvernement autonome du Sud-Soudan, dont la plupart des
observateurs s'accordent maintenant pour penser qu'il ne fut jamais
autre chose qu'un prétexte. Après d'âpres négociations, un accord de
paix final fut approuvé par le gouvernement ougandais, qui
comprenait parmi d'autres clauses très généreuses une amnistie
presque totale pour tous les combattants LRA, sauf ceux sous mandat
du TPI. La paix semblait à portée de main, mais à la cérémonie de
signature, en avril 2008, Kony ne se présenta pas. Les tractations pour
le pousser à signer durèrent encore six mois. Mi-décembre, le
gouvernement ougandais, excédé, lança une vaste offensive conjointe
avec les forces armées congolaises (FARDC) et le SPLA
sud-soudanais pour résoudre par la force le problème du LRA.
L'opération, déclenchée prématurément une journée de brouillard,
échoua, et le LRA se dispersa à travers le Haut-Uélé. A son habitude,
Kony riposta contre la population, que les militaires avaient
entièrement négligé de protéger. Déjà, depuis septembre, ses hommes
avaient attaqué plusieurs villages congolais, pillant, tuant et enlevant
un grand nombre d'enfants de l'ethnie locale, les Zande. Le jour de
Noël 2008, une semaine après l'offensive ougandaise, le LRA lança
une série d'attaques contre trois bourgades du Haut-Uélé, Faradje,
Duru et Doruma. D'après l'organisation des droits de l'homme Human
Rights Watch, qui mena une enquête approfondie sur ces massacres,
plus de 865 civils furent tués en quelques jours, la plupart à coups de
gourdins ou de haches, et au moins 160 enfants furent enlevés et
emportés dans la brousse. A l'échelle des conflits effroyables qui
ravagent l'est du Congo depuis 1996, c'est peu, mais cela suffit pour
entièrement déstabiliser cette région deux fois grande comme la
Suisse, jusque-là relativement épargnée. Les UPDF avaient donné un
coup de pied dans la fourmilière, et les fourmis, dispersées et folles de
rage, ravageaient tout ce qui se trouvait sur leur chemin. Kony
lui-même, avec quelques-uns de ses lieutenants principaux, traversa le
Haut-Uélé et passa en République centrafricaine, où un important
dispositif UPDF continue à le traquer. Mais plusieurs groupes LRA
restèrent en RDC, dirigés par son second, Dominic Ongwen. Ongwen,
recherché lui aussi par le TPI, est connu comme un des plus féroces
commandants du LRA ; Betty Bigombe, une ancienne ministre
ougandaise qui mena de longues et difficiles négociations de paix avec
le LRA, m'a cité à Kampala une phrase qu'Ongwen lui avait un jour
lancée : „ Oui, nous tuons juste pour tuer. Ça humilie le gouvernement,
cela nous suffit. « Durant toute l'année 2009, ses hommes continuèrent
à harceler les villages du Haut et du Bas-Uélé, tuant, kidnappant et
pillant ; en décembre 2009, répétant à une moindre échelle les
„ massacres de Noël «, Ongwen entama une „ marche de la mort «
autour de la ville de Niangara, assassinant encore des centaines de
civils. Ni les FARDC, mal entraînées et équipées, ni les Casques bleus
des Nations unies (Monuc), cantonnés dans leurs bases et limités par
leur mandat, ne purent grand-chose pour protéger les civils, qui
abandonnèrent en masse leurs villages pour se regrouper dans les
bourgades un peu plus sécurisées, tel Doruma, Ngilima, ou Dungu, le
„ hub « humanitaire du Haut-Uélé où sont basées non seulement les
troupes de la Monusco (la Mission des Nations unies pour la
stabilisation du Congo, le nouveau nom, depuis mai 2010, de la
Monuc) mais aussi les principales agences humanitaires des Nations
unies et les ONG actives dans la région, tels Médecins sans frontières
ou Solidarité.
D'après OCHA, le bureau des Nations unies pour la coordination
humanitaire, il y aurait encore plus de 200?000 personnes déplacées
dans le Haut-Uélé. Le Programme alimentaire mondial (PAM) leur
fournit, dans la mesure de ses moyens - limités par les budgets et l'état
des routes - une aide alimentaire irrégulière : les 20?000 déplacés
regroupés dans la petite bourgade de Ngilima, au nord-ouest de
Dungu, ont par exemple reçu cette année seulement deux
distributions, une en mars et l'autre en septembre. Mais même ce peu
génère des ressentiments : les habitants de la ville, en effet, ne
comprennent pas pourquoi eux ne reçoivent rien, alors que leur
situation est quasiment identique à celle des déplacés. Ces derniers
ont, depuis leur fuite, pu défricher des champs et semer : et au
contraire, les habitants locaux souffrent des pénuries causées par la
brutale augmentation de la population. Malgré les efforts des FARDC
pour protéger des convois de commerçants (sur la route entre Doruma
et Diagbe, au nord, je croiserai ainsi une longue colonne d'hommes
poussant des vélos chargés de marchandises, escortés par une dizaine
de soldats), le commerce avec le Soudan, d'où viennent la plupart des
marchandises, est presque entièrement interrompu par les attaques
incessantes du LRA. Et sa stratégie de harcèlement des civils empêche
surtout ceux-ci d'aller aux champs recueillir leurs récoltes. „ On n'a
pas accès à nos champs, m'explique à Ngilima Rigobert Kangodiwi, le
chef traditionnel du groupement. On a l'habitude de travailler loin du
centre, à 5, 10 km. Mais les gens ont peur et ne vont pas aux champs.
Ils vont travailler un peu mais ça ne suffit pas. « Comme le meurtre le
28 septembre, jour de mon arrivée au Congo, de deux femmes à
Nabiongo, au nord de Dungu, la plupart des assassinats et des
enlèvements ont lieu sur le chemin des champs. Au bord des routes
entre les villages, j'ai pu constater lors de mon passage à moto, début
octobre, que le riz était mûr, mais il n'y avait personne pour le récolter.
A Doruma, près de la frontière soudanaise, la situation est tout aussi
mauvaise qu'à Ngilima. Comme me l'explique l'abbé Valentin
Mbolimgba, curé de la paroisse, les villages-greniers entourant la ville
ont été, lors des massacres de décembre 2008, „ saccagés, vidés de
leurs habitants. La population reprend la vie au point zéro. « En effet,
sur la route au nord de Doruma, que je prendrais, en compagnie d'une
forte escorte FARDC, le lendemain de ma conversation avec l'abbé,
les villages, après la première vingtaine de kilomètres, sont vides,
abandonnés ; seules, ici ou là, les ruines d'une église en dur
témoignent encore de l'existence d'une communauté. Et tous les
déplacés ne sont pas regroupés dans des villages, loin de là. Au
lieu-dit Nebiapai, à quelques kilomètres des „ trois frontières « où se
rencontrent Congo, Soudan et Centrafrique, je découvre avec Paolo
Woods, le photographe qui m'accompagne, un vaste camp sauvage,
des huttes en branchages dispersées entre des petits lopins cultivés de
manière anarchique. Renseignements pris, les déplacés seraient plus
de 3000, et certains vivent ici depuis le début du conflit ; alors que les
camions du PAM en provenance du Soudan, transportant des aliments
pour les déplacés du Uélé, passent régulièrement juste devant le camp,
ils n'ont jamais reçu la moindre distribution. Ils boivent l'eau des
rivières, et il n'y a pas la moindre latrine ; à certains endroits, une
infecte odeur de diarrhée plane entre les huttes. Il n'y a aucune
structure sanitaire et les enfants, m'affirme dans un anglais hésitant
John-Bosco, un jeune enseignant et „ secrétaire général « du camp,
meurent régulièrement de malaria et d'autres maladies. Les adultes
sont maigres, on voit leurs os et leurs côtes à travers leurs haillons ;
les enfants, eux, ont le ventre ballonné et les yeux gonflés
caractéristiques de la malnutrition aiguë. Avec l'élastique servant à
attacher les bagages aux motos et mon carnet réglé, j'improvise un test
MUAC, mesurant les biceps des enfants, une technique assez fiable de
mesure de la malnutrition : les résultats se situent entre 12,5 et 14 cm,
un signe d'alarme en principe largement suffisant pour déclencher une
intervention humanitaire d'urgence. Tous les jours, m'explique
John-Bosco, des gens continuent à arriver ; ces derniers temps, ils
viennent du côté de Bokoyo, au Bas-Uélé, vers la RCA. Pourquoi ne
passent-ils pas au Soudan, où ils auraient le statut de réfugiés et
pourraient bénéficier de l'aide du HCR ? Ils ont peur, répond-il, le
LRA circule librement au Soudan et tue des gens ; ici, au moins, ils se
sentent protégés par la base FARDC, un peu plus au sud. Et pourquoi
ne rentrent-ils pas chez eux ? „ Nous avons envoyé des gens dans nos
villages, m'explique-t-il dans son anglais fracturé. Ils sont revenus dire
qu'il vaut mieux rester ici. C'est dangereux au village. Les LRA sont là. «
La Monusco et les FARDC tentent timidement de résoudre, grâce à un
système d'escorte, le problème de l'accès de la population aux
cultures : à Diagbe, par exemple, au sud de Doruma, le chef du
groupement, Pierre Yahidie, m'affirme que les FARDC accompagnent
les gens aux champs. Quand on circule entre les villages, sur les routes
presque désertes, les militaires sont omniprésents : tous les 3 ou 5
kilomètres, on passe un de leurs postes, et ils ont des bases dans
chaque bourgade. Mais même eux ne sont pas toujours en sécurité ; en
mai, sur la route de Nebiapai, à quelques dizaines de mètres à peine
d'un poste de contrôle, le capitaine adjoint du chargé des opérations a
été tué par le LRA, avec son garde du corps. Deux semaines avant mon
arrivée, un autre commandant adjoint tombait dans une embuscade
près de Limai, au nord de Dungu : son chauffeur a été tué, mais lui est
parvenu à s'enfuir. En outre, les FARDC posent presque autant de
problèmes à la population qu'elles en résolvent : comme disent les
Congolais, elles „ tracassent « les gens, elles les pillent, les battent, et
violent les femmes. Le nouveau commandant de l'opération anti-LRA,
le colonel Bruno Mandevu, aurait, d'après les témoignages, commencé
à remettre de l'ordre parmi ses troupes notoirement indisciplinés :
depuis son arrivée voici quatre mois, les cas de crimes commis par les
militaires se font plus rares, et les soldats coupables d'exactions contre
la population sont parfois traduits en justice. „ Il pèse sur ses hommes,
m'explique avec un petit sourire un humanitaire occidental qui travaille
régulièrement avec les FARDC. C'est comme une cour de récré : si tu
as un surveillant qui cadre, ça va à peu près. « Pour un des prêtres que
j'ai rencontrés, c'est au gouvernement de faire le nécessaire pour que
les troupes se tiennent correctement : „ Nous demandons au
gouvernement d'avoir un regard attentif pour l'armée. Un militaire
affamé est dangereux pour la population. « La solde des soldats n'est
que de 50 dollars par mois, et elle est rarement payée ; sans la
Monusco, qui transporte les fonds et fournit aussi vivres et
équipements aux FARDC, les soldats ne pourraient pas survivre sans
prédation. Le gouvernement de Laurent Kabila, qui rêve de pousser la
Monusco au départ, néglige son armée, et refuse aux paysans le droit
de s'armer pour se défendre eux-mêmes, de peur de voir se former de
nouvelles milices rebelles, ne semble pas se préoccuper outre mesure
du sort de la population du Haut-Uélé. „ Il y a combien de morts, ici ?
s'exclame Richard Domba, l'évêque de Dungu. Un ministre est venu, il
est resté deux heures et il est parti. Le président n'est jamais venu.
D'après son porte-parole, il ne reste plus du LRA que des „ groupes
résiduels «. Ils tuent des gens, ces groupes résiduels. Pourquoi les
FARDC n'arrivent-elles pas à résoudre le problème ? Nous sommes
loin de la capitale de ce pays, ajoute-t-il. C'est une région abandonnée.
Nous sommes à 2000 km de Kinshasa. Mbomou (une région de la
RCA où sévit aussi le LRA) est loin de Bangui, Yambio (Sud-Soudan)
est loin de Khartoum. Les pouvoirs en place ne sont pas menacés.
Est-ce que ça les intéresse beaucoup ? Nous sommes abandonnés,
livrés à nous-mêmes «, conclut-il tristement.
C'est qu'en effet, officiellement, il n'y a plus de problème. Le colonel
Mandevu, lorsqu'il me reçoit à son PC juste en dehors de Dungu, dans
une cahute en pisé avec un portrait de Kabila au mur, une toile cirée
au sol, et des fauteuils défoncés en velours rouge le long des murs,
m'affirme avec force - après une longue discussion en lingala, au
téléphone satellite, avec son général à Kisangani - que „ la situation est
sous contrôle. La population reconstruit, il ne reste plus que quelques
bandits locaux que nous neutralisons. Il n'y a plus de LRA, Kony est
au Darfour, non ? Il reste juste des Congolais déguisés en LRA, des
enfants du milieu. « Les rapports des Nations unies et des ONG sur les
exactions continues du LRA ? „ Il faut diaboliser. Ils veulent dire qu'il
n'y a pas la paix au Congo, pour pouvoir rester. « Cette langue de bois
fait grincer des dents l'évêque de Dungu : „ C'est un discours
politique. A vous il peut dire ça. A moi il ne peut pas me dire ça. J'en
connais plus que lui. « Le gouverneur de la province Orientale, venu à
Dungu en février pour présenter le nouvel administrateur du territoire,
Dieudonné Rwabona, avait tenté de tenir à la population un discours
semblable à celui du colonel Mandevu : hué, sifflé, il avait finalement
été obligé de présenter ses excuses et de reconnaître que le LRA
restait un grave problème. Mais les efforts officiels pour minimiser le
problème sont constants : d'après la responsable d'une ONG
occidentale très active dans le Haut-Uélé, les FARDC et même les
autorités civiles font des „ tracasseries « aux déplacés pour les pousser
à rentrer chez eux, parfois dans des zones encore très dangereuses.
Selon elle, le ministre des Affaires sociales du Congo aurait même
récemment déclaré : „ Si les ONG aident les déplacés, elles vont
contre le gouvernement. « Vu de Kampala, de Kinshasa, ou de
Bangui, le LRA est tout au plus une nuisance. Vu de Dungu, de
Ngilima, de Doruma, c'est un cauchemar qui dure deux ans déjà, et qui
ne montre pas signe de prendre fin.
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