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Mesures de puissance audio Ce document définit le contexte de la mesure de puissance des amplificateurs et décrit comment les mesures correspondantes sont réalisées au laboratoire de SONO Mag. Par Jean-Pierre Landragin, SONO Mag. 1.- EN PRATIQUE La puissance d’un amplificateur détermine son aptitude à exciter des transducteurs et à fournir le volume sonore escompté (avec des transducteurs de rendement connus et un environnement acoustique connu). Pourquoi mesurer la puissance d’un amplificateur ? Pour un amplificateur, dans l’absolu, il n’y a pas de “ bon ” ou de “ mauvais ” chiffre de puissance. L’intérêt de qualifier un amplificateur par la mesure est essentiellement de savoir si le produit est “ sérieux ” en confrontant le résultat de la mesure avec celui des spécifications fournies par le constructeur. Il y a lieu, aussi, de vérifier que le taux de distorsion reste “ raisonnable ” lors de cette mesure (c’est-à-dire inférieure au seuil fixé par la Revue, soit 1 %, ou au-dessous lorsque l’écrêtage n’est pas symétrique). Cela permet de vérifier la conformité du produit, mais surtout de mesurer la puissance de tous les amplificateurs dans des conditions identiques. En effet, en poussant le niveau d’attaque, on peut obtenir une puissance supérieure mais le signal est déformé (écrêtage, forte distorsion). Tolérer une distorsion plus élevée favoriserait l’amplificateur concerné d’une manière quelque peu “ déloyale ”... Association amplis/enceintes La connaissance de la puissance permet d’associer harmonieusement les amplificateurs et les transducteurs. Dans la pratique, la puissance fournie en régime permanent à l’enceinte acoustique doit être suffisante mais ne doit pas excéder celle qu’elle est capable d’encaisser, dans les conditions réelles d’utilisation. Régime permanent, régime impulsionnel Mais les transducteurs peuvent, pendant un court instant, supporter des puissances beaucoup plus importantes (avec, éventuellement, des distorsions du son plus ou moins désagréables). Compte tenu de la nature du message sonore (facteur de crête), on peut utiliser des amplificateurs dont la puissance nominale excède celle des enceintes qu’ils alimentent, à condition de les faire travailler nettement au-dessous de cette puissance, en se ménageant une réserve de puissance pour transmettre les crêtes sans distorsion. On notera que certains amplificateurs possèdent une réserve d’énergie leur permettant, pendant des durées limitées, de fournir (en régime “ impulsionnel ”) une puissance sensiblement supérieure à leur puissance spécifiée en régime permanent, sans distorsion. Puissance insuffisante Si la puissance de l’amplificateur est insuffisante, les transducteurs ne sont pas utilisés de manière optimale. Le niveau acoustique est inférieur à celui qu’ont devrait obtenir. Par ailleurs, avec un amplificateur sous-dimensionné, on a tendance à pousser le volume pour obtenir un niveau sonore suffisant. Ce faisant, on fait travailler l’amplificateur au-delà de ses limites, avec plusieurs conséquences : - Distorsion importante, voire écrêtage du signal, d’où un son désagréable. - Déclenchement éventuel des sécurités de l’amplificateur, d’où interruptions désagréables et pénalisantes pour l’exploitation. - Apparition d’harmoniques de rang élevé et de grande amplitude (conséquence de l’écrêtage), avec risque de détérioration des transducteurs d’aigus. Mesures de puissance audio JPL SONO Mag 1 Puissance excessive On peut penser que le choix d’un amplificateur largement surdimensionné aboutit sans dommage à un niveau sonore supérieur, et ce, à peu de frais. Cette idée est partiellement fausse dans la mesure où les transducteurs manifestent un effet de compression : la résistance électrique des bobines mobile augmente sous l’effet de l’élévation de chaleur due au courant trop important et les aimants peuvent perdre partiellement de leur aimantation sous l’effet de la chaleur. L’augmentation du niveau acoustique n’est donc pas proportionnelle au surcroît de puissance électrique fournie par l’amplificateur. Avec un amplificateur surdimensionné, les risques sont de faire travailler les transducteurs au-delà de leur zone de linéarité, d’où apparition de distorsions. Mais surtout, la conséquence à moyen ou long terme est la détérioration des transducteurs : - détérioration électrique : rupture de bobines sous l’effet de l’échauffement excessif, - détériorations mécaniques : décollement des bobines, avec frottement dans l’entrefer, décentrage des bobines, détérioration des membranes (chambres de compression), rupture des suspensions... Selon les combinaisons de transducteurs, la rupture d’une bobine peut se traduire par une puissance appliquée plus importante sur les transducteurs qui restent intacts et leur détérioration plus rapide. Dans les combinaisons complexes, les détériorations partielles (décentrage, décollement de bobines) sont assez insidieuses car elles ne sont décelables qu’à l’oreille, il faut rechercher minutieusement les transducteurs incriminés pour les remplacer ou les réparer. Cela peut être fastidieux. Mesures de puissance audio JPL SONO Mag 2 2.- THEORIE L'énergie Difficile à définir de manière générale, l’énergie est une grandeur physique qui se manifeste sous diverses formes. Elle est reliée à la notion de travail (d’où le symbole W [comme “ Work ”] qui lui est souvent affectée) qui est purement mécanique (le travail résulte du déplacement d’une force). L’énergie a pour dimension (i) ml2t-2. Elle s’exprime en Joule, J (seule unité légale). Le Joule peut se définir mécaniquement comme le résultat d’une force de 1 Newton dont le point d’application se déplace de 1 m dans la direction de la force. Selon les sens relatifs du déplacement et de la force, l’énergie peut être positive (énergie fournie) ou négative (énergie absorbée). La chaleur est également une forme d’énergie. Par conséquent, elle peut aussi s’exprimer en Joule, même si la calorie est encore très utilisée (1 calorie ≈ 4,18 J). On rencontre différentes sortes d’énergie : mécanique, électrique, thermique, chimique, électromagnétique, etc. Dans un système fermé isolé de l’extérieur, l’énergie peut changer de nature et se transformer d’une forme à l’autre, mais globalement, elle se conserve. La puissance. La puissance se définit comme le débit d'énergie. C'est l'énergie fournie (ou absorbée) par unité de temps. La puissance a pour dimension ( i ) ml2t-3. L'unité légale de puissance est le Watt (W), avec les multiples et sous-multiples classiques : kilowatt (kW), mégawatt (MW), gigawatt (GW), térawatt (TW), milliwatt (mW), microwatt (µW), nanowatt (nW), picowatt (pW).... Différentes puissances - Puissance instantanée i(t) Lorsque la puissance est variable, on peut déterminer à chaque instant la puissance fournie par la source par la formule p(t) = dW/dt. Comme elle change sans arrêt, chaque valeur numérique ne s'applique qu'à un instant donné. On la note avec une minuscule (p) et on l'appelle puissance instantanée. En électricité, la puissance instantanée qui circule dans un dipôle parcouru par un courant instantané i(t), aux bornes duquel existe une différence de potentiel (tension électrique) instantanée u(t) est p(t) = u(t).i(t). Si le dipôle en question est purement résistif (résistance de valeur R), la loi de Joule donne la puissance instantanée absorbée (et intégralement transformée en chaleur) : p(t) = u2(t)/R = R i2(t) Mesures de puissance audio i(t) + + X u(t) X u(t) - - (a) (b) Figure 1. : Puissance électrique absorbée et puissance fournie. Selon les sens respectifs de la tension et du courant dans un circuit à deux bornes (dipôle) X, celui-ci absorbe ou fournit de l’énergie (ou de la puissance). Dans le cas (a), la puissance est absorbée (le courant entre dans la borne au potentiel le plus positif). Dans le cas (b), le dipôle fournit de la puissance et se comporte donc comme un générateur. Le courant sort par sa borne positive. JPL SONO Mag 3 - Puissance crête, efficace, moyenne, “ RMS ” Qu'il s'agisse du secteur, d'applications audio ou d'électronique en général, tout le problème de la définition et de la mesure de la puissance vient du fait que la puissance instantanée varie en permanence, et ce, rarement de manière prévisible. On définit donc des paramètres de puissance mesurable, de nature statistique. Par exemple, si on considère le cas d'école d'un signal sinusoïdal pur d'amplitude V et de fréquence F = ω/2π, appliqué à une résistance pure de valeur R, l'expression de la tension instantanée est u(t) = V cos(ωt), l'expression de la puissance instantanée est : p(t) = u2(t)/R = (V2/R) cos2(ωt). La figure 3 laisse apparaître qu’elle varie entre 0 et une certaine valeur maximale. Cette valeur maximale est égale à V2/R et appelée puissance crête. La puissance possède aussi une valeur moyenne égale à V2/2R. C'est la puissance qui est transformée en chaleur par la résistance, car celle-ci est incapable de s'échauffer et de refroidir à la vitesse imposée par la variation de la puissance (si F = 1 kHz, la résistance devrait “ brûler ” puis “ geler ” deux fois tous les millièmes de seconde, ce que son inertie thermique ne permet pas). Dans le cas général d’une tension de forme quelconque, la puissance moyenne s’écrit : P= 1 Δt ou le courant variable sur la résistance R. u(t) +V 0 I=V/R 0 T Figure 2. : tension sinusoïdale u(t) et courant i(t) aux bornes d’une résistance pure R. u(t) V 0 T 1 temps -V Δt p(t) V 2 1 R u 2 (t)dt = i (t)dt ∫ ∫ RΔt Δt Δt Δt Le calcul doit s’effectuer sur un intervalle de temps Δt assez long ou dans le cas d’un signal périodique (période T= 1/f) sur une ou un nombre entier de périodes (Δt= NT). La puissance moyenne P est aussi dite puissance efficace. Elle est définie par rapport à la dissipation thermique d’une résistance. Pour un signal variable, on définit, de même, la tension efficace, ou le courant efficace, par référence à la chaleur que dissiperait une résistance R parcourue par le courant i(t) ou aux bornes de laquelle régnerait la tension u(t). La tension (ou le courant) efficace est donc la valeur d’une tension ou d’un courant continu qui aurait le même effet que la tension Mesures de puissance audio temps -V/R Lorsque la charge est une résistance pure, on peut aussi écrire : P= temps -V ∫ p(t)dt = Δt ∫ u(t)i(t)dt Δt T 2 2 V /2 0 T temps Figure 3. : tension u(t) et puissance dissipée dans une résistance pure de valeur R. On notera que la puissance instantanée p(t) varie de manière sinusoïdale à la fréquence double de celle de la tension (ou du courant). La valeur moyenne de la puissance, qui doit être retenue comme la “ vraie ” puissance, est dite puissance efficace. JPL SONO Mag 4 On peut donc définir la tension efficace Ueff par la puissance P = U2eff/R. Celle-ci correspond à la puissance moyenne du signal u(t) : P= 1 u 2 (t)dt RΔt Δ∫t On en déduit immédiatement que 2 U eff = 1 u 2 (t)dt ∫ Δt Δt soit encore : U eff = 1 u 2 (t)dt ∫ Δt Δt De la même manière, on déduit la valeur du courant efficace Ieff associé à un courant variable i(t) : I eff = 1 i 2 (t)dt ∫ Δt Δt On notera aussi que la puissance moyenne est égale au produit des valeurs efficaces P = Ueff Ieff , qu’on peut parfaitement assimiler à des valeurs de tension et courant continu (mais cela ne s’applique que dans le cas d’une charge purement résistive) Le calcul complet de la valeur efficace (courant ou tension) à partir de la valeur instantanée impliquent trois opérations : la racine carrée ( ), la moyenne( 1 ...dt ) et l’élévation au carré. Δt Δ∫t Pour cette raison, les Anglo-saxons appellent ces valeurs “ RMS voltage ” et “ RMS current ”, l’acronyme RMS signifiant en l’occurrence “ Root Mean Square ” (racine de la moyenne du carré). Par extension, ils qualifient aussi souvent la valeur de la puissance moyenne de “ RMS ”, bien que, comme on l’a noté, le calcul de cette valeur n’implique pas la racine carrée mais seulement la moyenne du carré. Malheureusement, la littérature francophone parfois peu soucieuse de vocabulaire précis et de linguistique se passe trop souvent de traduire le terme et emploie abusivement le terme RMS pour les valeurs efficaces de tension et de courant et, par extension, de puissance moyenne, ce qui est incorrect. Si on reprend l’exemple de la sinusoïde, où u(t) = V cos(ωt), la puissance crête est V2/R, la puissance efficace est P = V2/2R = Veff2/R. On en déduit que Veff = V/√2 ≈ 0,707 V. De la même manière Ieff = I//√2 ≈ 0,707 I (où I = V/R) Mesures de puissance audio JPL SONO Mag 5 - Facteur de crête Le facteur de crête est défini comme le rapport entre la valeur crête et la valeur efficace d’un signal. Il peut se calculer sur des tensions, des courants ou des puissances et s’exprime le plus souvent en décibels (dB). Si on reprend l’exemple du signal sinusoïdal, le rapport entre la puissance efficace et la puissance crête est de 1/2, ce qui donne un facteur de crête de 3 dB. Les signaux audio peuvent avoir un facteur de crête élevé, de 8 à 20 dB selon les styles de musique. Cela explique la nécessité d’avoir des amplificateurs de très forte puissance pour diffuser des signaux audio de bonne qualité sans distorsion : un facteur de crête de 20 dB signifie un rapport de 100 entre la puissance moyenne et la puissance crête du signal, ce qui signifie qu’un signal audio dont la puissance moyenne (appliquée aux enceintes acoustiques) est de 5 W peut comporter des crêtes de 500 W. Type de signal FC FC (dB) 1 Continu 1 0 2 Sinusoïde 1,414 3 3 Sinusoïde redressée (double alternance) 1,414 3 4 Sinusoïde redressée (simple alternance) 2,828 9 5 Carré 1 0 2 Tension sinusoïdale 6 Triangle 2 6 4 Tension sinusoïdale redressée (simple alternance) 7 Bruit blanc gaussien 10 8 Musique De 8 à 20 Tension (V) Temps 1 Tension continue 3 Tension sinusoïdale redressée (double alternance) Tableau 1. : Facteur de crête de signaux classiques. Mesures de puissance audio 5 Tension carrée symétrique 6 Tension triangulaire Figure 4. Formes d’ondes des signaux du tableau 1. JPL SONO Mag 6 3. LES MESURES DE SONO MAG Principes : Il n’est guère faisable de mesurer la puissance fournie par des amplificateurs audio de puissance dans les conditions réelles d’utilisation, surtout si on cherche à pousser les amplificateurs dans leurs derniers retranchements. Cela aboutirait à surcharger les transducteurs et à se détruire les oreilles, sachant que la mesure se fait dans des laboratoires fermés et de superficie modeste. Pour cela on se place dans des conditions relativement standardisées, de manière à pouvoir comparer tous les produits testés dans un référentiel commun. - Les signaux utilisés ne sont pas des signaux audio véritables mais des signaux sinusoïdaux entretenus. - Les charges ne sont pas des haut-parleurs mais des résistances, ou des charges actives (c’est-à-dire composées de transistors et de résistances, de manière à pouvoir en faire varier facilement la valeur), équivalentes à des résistances, capables d’encaisser la puissance maximale attendue (et plus si affinités). - Les deux canaux sont chargés et excités simultanément, de manière à solliciter complètement l’alimentation (et, éventuellement, les diverses sécurités et le système de refroidissement). La charge active PAL200 de Powersoft permet de tester les amplificateurs et d’encaisser une puissance de 2 x 5 kW en régime permanent. - Un oscilloscope de contrôle est branché en permanence en parallèle sur l’instrument de mesure, de manière à vérifier que la forme d’onde reste correcte. La mesure de puissance maximale est effectuée à la limite de l’écrêtage (s’il est asymétrique), ce que confirment à la fois l’aspect de la forme d’onde observée visuellement à l’oscilloscope et la mesure de distorsion harmonique réalisée par l’instrument de mesure. En cas d’écrêtage “ normal ” (symétrique), le taux de distorsion harmonique de référence pour la mesure de puissance max est de 1 %. - Le signal étant purement sinusoïdal et surtout, la charge étant purement résistive, la puissance peut être directement déduite de la mesure de tension de sortie (P=V2/2RL si V est la valeur crête de la tension et RL la valeur de la charge connectée à la sortie). L’instrument de mesure effectue lui-même le calcul et donne directement le résultat en W, avec le taux de distorsion harmonique. L’analyseur dSCOPE III et l’oscilloscope Tektronix permettent d’exciter les amplificateurs et d’effectuer les mesures tout en contrôlant visuellement les formes d’ondes. - Idéalement, il faudrait disposer d’une alimentation secteur ajustable (autotransformateur réglable ou variac®) pour mettre les amplificateurs dans les mêmes conditions d’alimentation et s’affranchir Mesures de puissance audio JPL SONO Mag 7 d’éventuelles variations de la tension du secteur. Cela est malheureusement difficile en raison des grandes puissances que nous devons prendre en compte. On se contente donc de mesurer la tension secteur et d’en adjoindre l’indication à celle de la puissance. Mentionnons tout de même que pour les amplificateurs qui incluent des alimentations à découpage avec des fonctions de régulation et/ou de compensation du facteur de puissance (PFC), les variations de la tension secteur, même de relativement grande ampleur, n’influent pas sur la puissance maximale disponible en sortie. Oscilloscope Tektronix PC sous Windows avec logiciel dScope Charge active double Powersoft PAL 200 USB Analyseur audio DScope III Multimètre Secteur Amplificateur sous test Condensateurs (pour mesures sur charge réactive) Figure 5. : montage de test pour la mesure de puissance Mesure de puissance en régime permanent Le signal est une sinusoïde entretenue à 1 kHz, appliquée simultanément aux deux canaux. La charge est une résistance identique sur les deux canaux : 8 Ohms et 4 Ohms (pour la mesure sur les deux canaux attaqués indépendamment) et 8 Ohms pour la mesure sur l’amplificateur configuré en pont. Mesures de puissance audio JPL SONO Mag 8 Mesure de puissance en régime impulsionnel La plupart des amplificateurs sont capables de fournir, pendant un court instant, une puissance supérieure à celle qui est obtenue en régime permanent. Cela est, en particulier, dû à l’existence d’une réserve d’énergie présente dans l’alimentation, mais qui s’épuise rapidement si la forte demande de puissance persiste. Ce supplément de puissance permet de faire face aux transitoires présents dans le signal musical (lié à son facteur de crête important). La mesure est faite dans les mêmes conditions d’attaque et de charge que la puissance en régime permanent. Le signal est constitué d’une période de sinusoïde à la limite de l’écrêtage suivie de quatre périodes d’amplitude moitié moindre et on relève la tension crête à crête sur la première période. Tension (V) VMAX V MAX/2 0 5 Temps (ms) - VMAX/2 - V MAX Figure 6. : Signal pour la mesure de puissance impulsionnelle, le facteur de crête est environ de 8 dB. Mesure de puissance sur charge réactive Pour les mesures précédentes, nous avons idéalisé la charge présentée à la sortie des amplificateurs par des résistances pures. Mais dans la réalité, les enceintes acoustiques ne présentent pas une impédance purement résistive à toutes les fréquences. Cela pour de multiples raisons : - l’équipage mobile des haut-parleurs inclut un bobinage - le câble de liaison, s’il est long, présente une impédance parasite - Il peut y avoir des composants réactifs en parallèle ou en série avec les transducteurs (notamment dans le cas d’un filtre répartiteur passif) - Un haut-parleur électrodynamique se comporte comme un récepteur d’énergie et comme un générateur. Il renvoie donc aussi de l’énergie dans l’amplificateur. De ce fait, en régime sinusoïdal, il se comporte comme un composant réactif, qui renvoie de l’énergie dans la source et présente une nature capacitive ou inductive selon la relation temporelle (en retard ou en avance) entre l’énergie renvoyée et l’énergie absorbée. Les rotations de phase sont en particulier importantes sur les caissons de basses, du fait, notamment, des phénomènes de résonances et plus généralement avec les haut-parleurs de grave. - enfin, certains transducteurs sont purement réactifs. C’est en particulier le cas des hautparleurs électrostatiques (très rares dans le domaine professionnel) et des tweeters piézoélectriques, qui se présentent comme des capacités pures. Rares sont les amplificateurs qui ont, sur charge réactive, un comportement rigoureusement identique à celui qu’ils ont sur charge résistive. Dans les cas les moins graves, la tension de sortie diminue, sans autre symptôme, lorsque la charge devient réactive. Certains présentent des instabilités, c’est-à-dire que la réponse qu’ils fournissent à un signal carré (riche en harmoniques) est agrémentée de suroscillations. Dans les cas les plus graves, l’amplificateur est totalement instable, c’est-à-dire qu’il oscille en permanence. L’oscillation est souvent à fréquence élevée et de très grande amplitude, Ces batteries de condensateurs haute tension et aboutit soit au déclenchement des sécurités sont utilisées pour le test des amplificateurs (dans le meilleur des cas), ou à la destruction sur charge réactive en basse fréquence. rapide de l’amplificateur. Le test sur charge réactive permet de déceler ces tendances pernicieuses. Pour mettre en Mesures de puissance audio JPL SONO Mag 9 exergue d’éventuelles instabilités, on effectue un relevé à l’oscilloscope de la réponse temporelle avec un signal carré à 1 kHz, l’amplificateur étant chargé par une résistance de 8 ohms avec une capacité de 1 μF en parallèle. La mesure de la puissance sur charge réactive en basse fréquence consiste à déterminer le niveau maximum (à 1 % de distorsion) fourni par l’amplificateur. La charge simule un transducteur de grave dont l’impédance présente une composante capacitive telle que le déphasage entre la tension et le courant est de 60° à 250 Hz, c’est-à-dire en gros dans la vallée suivant son pic de résonance sur sa courbe d’impédance. Cette charge est réalisée par une batterie de condensateurs haute tension (132 μF au total) à film plastique connectée en parallèle sur la charge résistive de 8 ohms. La mesure, à 250 Hz, est effectuée les deux canaux excités simultanément, un seul voyant la charge réactive. i Note : la dimension d’une grandeur physique exprime sa nature et sa relation avec les grandeurs fondamentale : la masse (m), la longueur ou la distance (l), le temps (t). Par exemple, la puissance, qui a comme dimension ml2t-3 est équivalente à une masse multipliée par une distance élevée au carré et divisée par un temps élevé au cube. La dimension facilite la compréhension des unités et permet de vérifier la cohérence (homogénéité) des formules. Mesures de puissance audio JPL SONO Mag 10