Le moteur des dons - Un poisson dans le net

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Le moteur des dons - Un poisson dans le net
25 - LE
MOTEUR DES DONS SPIRITUELS
1 Corinthiens 13.1-7
Introduction
Question de motivation
En tout début de l’épître, Paul loue l’église de Corinthe pour plusieurs de ses qualités. Entre autre, parce qu’elle avait
été enrichie de toute connaissance et qu’il ne leur manquait aucun don. Des propos chaleureux (avec un tantinet
d’ironie ?) quant on voit la difficulté qu’avait Paul à réglementer l’utilisation des dons spirituels.
Le chapitre que nous lisons ce matin contient la description la plus puissante d’un amour authentique. C’est pourquoi
il est souvent lu lors des mariages. Mais Paul ne l’a pas inséré ici pour offrir à deux tourtereaux un poème à lire lors
de l’échange des alliances. C’est au milieu de deux chapitres sur les dons spirituels que Paul le place. C’est donc un
guide précieux sur ce qui doit motiver l’exercice des dons spirituels, tout comme leur expression.
Bien sûr, une si belle description de l’amour s’appliquera à bien d’autres situations (mariage, relations parents enfants,
etc.) mais c’est avant tout en vue de la vie communautaire, en vue de la capacité de chacun mise aux pieds de la
communauté, que cette poésie nous est donnée.
Lecture 1 Corinthiens 13.1-7
" 1 Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n´ai pas l´amour, je suis du bronze
qui résonne ou une cymbale qui retentit. 2 Et quand j´aurais (le don) de prophétie, la science de tous les
mystères et toute la connaissance, quand j´aurais même toute la foi jusqu´à transporter des montagnes,
si je n´ai pas l´amour, je ne suis rien. 3 Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture (des
pauvres), quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n´ai pas l´amour, cela ne me sert de
rien. 4 L´amour est patient, l´amour est serviable, il n´est pas envieux; l´amour ne se vante pas, il ne s
´enfle pas d´orgueil, 5 il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s´irrite pas, il ne
médite pas le mal, 6 il ne se réjouit pas de l´injustice, mais il se réjouit de la vérité; 7 il pardonne tout, il
croit tout, il espère tout, il supporte tout. (1 Corinthiens 13:1-7 SER) "
L’amour est supérieur à toute capacité (13.1-3)
Capacité des langues (13.1)
« 1 Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas l'amour, je suis du bronze qui
résonne ou une cymbale qui retentit. »
L’amour prime sur la compétence. C’est le point essentiel des versets 1 à 3. Car un homme ou une femme pourrait
avoir des compétences reconnues au-delà de leur exercice normal. Mais tout ceci serait inutile sans l’ingrédient
essentiel de l’amour.
Bien sûr, le verset 1 invite à une parenthèse. Quand je parlerais « les langues… des anges… » Ce verset impliqueraitil qu’il soit possible de parler des langues angéliques ? C’est ce que plusieurs avancent :
L’argument le plus simple : puisque Paul évoque cette possibilité, c’est probablement parce que c’est réaliste.
Probablement il parlait une telle langue.
I Corinthiens 13 recèle son propre mystère. Paul y mentionne les langues des hommes et des anges. Bien qu'il
soit évident que personne ne connaît les langues des anges, ce verset semble suggérer que certains pourraient
les parler. N'oublions pas que dans I Corinthiens le parler en langues est présenté comme un don du SaintEsprit. Il n'est donc pas exclu qu'il accorde à quelqu'un l'aptitude à parler une langue angélique.[1]
Billy Graham, Un Esprit qui rend fort, aimant, et réfléchi, p. 165.
Certains charismatiques utilisent ce verset pour se justifier. Si les linguistes ne trouvent pas trace d’intelligence
(de langage, de structure) dans leur parler en langues, c’est parce que leur langue est angélique
Une autre soeur disait : « Tout ce que je peux faire, c'est glousser. »
—Alléluia ! lui dis-je. Continuez à glousser. C'est la seule chose qu'une maman poule puisse faire pour élever
ses poussins, et ils grandissent plein de santé. Ne vous lamentez pas de ce que vous avez, utilisez-le. Si Dieu
vous trouve fidèle dans cette petite chose, peut-être vous en donnera-t-Il beaucoup d'autres.[2]
Hill, H., Suprême victoire, (Miami (FL) : Editions Vida, 1979), p. 124.
Des érudits citent un écrit apocryphe pour montrer que l’idée de langues « angéliques » était répandue. Le
Testament de Job montre qu'en mettant une ceinture spéciale, les filles de Job pouvaient s'exprimer dans le
dialecte des anges.
Cependant, plusieurs choses militent contre cette idée :
Ecartons d’emblée la citation apocryphe — elle est intéressante, mais insuffisante : on trouve plein de
conceptions intéressantes mais erronées dans les apocryphes, comme la prière pour les morts.
La venue des langages : un jugement pour les hommes — pas sur les anges.
Les anges ont communiqué dans des langues compréhensibles par ceux qui les ont entendu, même entre eux.
Paul élève ici le don des langues à un échelon irréaliste, pour montrer que même à cette hauteur hypothétique, ce
don est nul s’il n’y a pas d’amour. D’ailleurs son argument puise dans les coutumes de l’époque, avec les processions
de Cybèle :
Plus probable est l'importation de pratiques païennes : les prêtres et prêtresses honorant Cybèle
traversaient Corinthe en procession, balbutiant des paroles incohérentes en état de transe, ce qui était
compris comme les oracles des dieux, le tout accompagné de tambours, de cymbales et de trompettes.[3]
(Edith Hamilton, La Mythologie, (Verviers : Editions Marabout, 1978), p. 403.)
Les Corinthiens ne pouvaient mieux comprendre les paroles de Paul : même s'ils parvenaient aux
prétendues hauteurs des pratiques de leurs contemporains (être des oracles de Dieu et des anges), sans
l'amour qui cherche à bâtir le frère, ils ne feraient que du bruit !
Le bronze qui résonne et la cymbale qui retentit en sont des rappels. Paul souligne que même avec la prétendue
excellence corinthienne dans le domaine du don des langues (célestes, à l’image des adorateurs de Cybèle) on ne fait
que du bruit.
Ne faire que du bruit — même du meilleur jazz avec les cymbales — c’est précisément cela… ne faire que du bruit.
Incompatible avec l’excellence du don de l’Esprit que Paul veut encadrer.
Capacité de la connaissance (13.2)
« 2 Et quand j'aurais (le don) de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j'aurais
même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien. »
Paul cite alors ce qui faisait la fierté des Corinthiens :
Le don de prophétie — voir chapitres 12 et 14 et notes.
Un « mystère » dans la Bible, c’est quelque chose de nouvellement dévoilé par la révélation qu’apporte la Bible.
Dans l’antiquité grecque, le mystère, c’était le but recherché de nombreuses philosophies et spiritualités. Ces
dernières proposaient des initiations sensées donner accès aux trésors de la connaissance céleste.
Paul cite même la promesse de Jésus pour ceux qui auraient foi en son nom. Savoir déplacer des montagnes —
excuser du peux — serait insignifiant sans amour.
On a la même exagération que dans le verset précédent. Personne ne peut tout connaître, car alors il mangerait à la
table de l’omniscience — où seuls les membres de la trinité sont invités !
Posséder toute la connaissance — même celle de la physique quantique — c’est précisément cela… ne pas être grandchose devant l’amour qui donne. Incompatible avec l’excellence du don de l’Esprit que Paul veut encadrer.
Capacités sociales (13.3)
« 3 Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture (des pauvres), quand je livrerais même
mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas l'amour, cela ne me sert de rien. »
Paul évoque même le sacrifice suprême : celui de sa propre vie. Sans amour, un tel sacrifice est totalement inutile. Il
n’offre rien ni à la personne qui le fait.
Se sacrifier — même pour la plus noble des causes — c’est précisément cela… être un tas de cendre poussé par les
vents. Incompatible avec l’excellence du don de l’Esprit que Paul veut encadrer.
Aucune compétence dans l’église ne doit être mise en avant sans qu’il y ait à la base un amour pour Dieu et un amour
pour le prochain. C’est Dieu qui doit être mis en avant. C’est le bien des autres qui doit être mis en avant.
L’évangéliste talentueux qui sait enclencher les conversations spirituelles comme personne — c’est son amour
pour Dieu et pour les autres qui doit le motiver.
Le prédicateur qui sait bien prêcher — même celui qui ne sait pas bien prêcher ! C’est l’amour pour Dieu et pour
le prochain qui est le premier qualifiant.
L’enseignant à l’école du dimanche — c’est son amour des gosses et du Seigneur qui est le premier élément.
L’amour accompagne toute capacité (13.4-6)
Après avoir posé cette base fondamentale, Paul décrit les caractéristiques essentielles de l’amour selon Dieu. Je dois
avouer que je n’aime pas trop ce texte. Non qu’il ne soit pas magnifique — non qu’il serait moins inspiré. Mais il est
tellement élevé, tellement exigeant, qu’il me déprime un peu quand j’évalue la qualité de mon amour. Que Dieu nous
aide à le vivre, du moins en partie, et surtout petit à petit. Je ferai quelques remarques avant d’en faire l’analyse plus
complète :
C’est une action : tous les mots qui décrivent l’amour dans cette section sont des verbes. C’est donc qu’aimer
n’est pas un état sentimental, mais une action décisive, issue de la volonté, manifestée concrètement.
C’est souvent une réaction : Pour la plupart, les qualificatifs évoquent des situations où l’amour est mis à mal.
C’est la façon de réagir dans l’adversité qui distingue une personne aimante d’une autre.
C’est une expression quotidienne. On pense à l’amour ‘façon Hollywood’, avec les grands moments de tendresse
et d’élan amoureux. Ou bien au sacrifice de quelqu’un pour un ami. Mais l’amour est une expression quotidienne
de petites attentions…
Le mot amour qu’utilise Paul était rarement employé dans la littérature classique car il était considéré comme
trop élevé. C’est un amour qui ne cherche pas on intérêt. Qui est désintéressé et se procuppe de l’autre. En
priorité.
Regard sur l’autre (13.4a)
« 4 L'amour est patient, l'amour est serviable, il n'est pas envieux; »
La « patience » comporte dans l’original l’idée d’endurance dans la souffrance et la difficulté. C’est un mot composé
qui décrit la longueur dans les pensées. Une acceptation joyeuse de la souveraineté de Dieu dans les situations de vie
que l’on peut rencontrer.
Dès que deux personnes passent du temps ensemble, la patience devient nécessaire. C’est donc
particulièrement vrai d’une église ou d’une communauté.
Une vertu que l’on trouve normale aujourd’hui mais qui était méprisée par les grands de l’époque. Selon
Aristote, "la plus grande vertu est de refuser de tolérer l'insulte et de rendre la pareille."
Le mot traduit par « serviable » possède aussi l’idée de gentillesse. C’est la capacité de répondre avec bonté dans des
situations où l’on doit se donner pour le bien des autres.
Il ne prend pas des responsabilités en grommelant
Il ne répond pas avec irritation à ceux qui lui demandent de l’aide.
En sorte que les dons spirituels donnent du bien-être à ceux qui en bénéficient.
L’amour ne sait pas envier — ou s’il le sait, sait ne pas le faire. C’est-à-dire qu’il n’a rien de plus formidable que de
porter les autres à leur zénith. Quelqu’un qui est rempli de l’Esprit et qui possède de grands talents n’est jamais plus
heureux que de voir ‘ses poulains’ le dépasser et exceller dans leurs tâches. Et s’ils voient quelqu’un qui les dépasse,
il ne met de couvercle sur leurs dons, ni ne les place sur un siège éjectable. Au contraire, il place lui-même leur pied à
l’étrier, pour qu’il chevauche le mieux et le plus loin possible.
Le regard sur les autres est simple : eux d’abord.
Regard sur soi (13.4b-5a)
« l'amour ne se vante pas, il ne s'enfle pas d'orgueil, 5 il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son
intérêt, »
Le verbe utilisé en premier, décrit quelqu’un qui se flatte, qui aime se valoriser et attirer l’attention sui lui-même.
Proverbes 27:2 dit : « Qu'un autre te loue, et non ta bouche, Un étranger, et non tes lèvres. » L’amour a pour
principe de ne pas se mettre en avant — mais de chercher à mettre les autres en avant.
L’orgueil — le compagnon de la vantardise — est incompatible avec l’amour selon Dieu. Littéralement, c’est une
inflation, un gonflement de la personne. Son contraire, l’humilité, était méprisée des Grecs qui la trouvaient une
manifestation de faiblesse. Lori me racontait une histoire de sa jeunesse. Sa famille s’était arrêtée pour déjeuner sur
l’autoroute quand arriva une grande limousine blanche prit sa place (ses places) sur le parking. Il en sortit deux
couples, d’âge moyen. Les cheveux blancs, huilés pour les hommes, plissés pour les femmes, avaient fait rire Lori
alors enfant. Assis à la table d’à côté, ils se mirent à parler bruyamment de leurs conquêtes spirituelles — c’était en
fait des télévangélistes ! La réalité de leur foi est sujette à question. En autre par la vantardise et la gloriole qu’ils
étalaient à ceux qui voulaient bien les entendre.
Ne rien faire de malhonnête est un verbe rigolo puisqu’il décrit quelqu’un qui est chauve. C’est dans l’idée d’avoir un
comportement déplacé — une femme chauve par exemple, cf. les prédications sur ces questions… L’amour sait ne pas
se mettre dans une situation d’exhibition, quelque chose qui ferait honte. Il sait tenir certaines formes… Il sait ne pas
embarrasser les autres… Il sait dans quel contexte certaines choses peuvent se faire et dans quelles autres elles ne
peuvent se faire…
Il ne cherche pas son intérêt — bien sûr puisque l’amour, c’est chercher l’intérêt de l’autre. L’amour ne connaît pas
l’expression : ‘C'est mon droit, je fais ce que je veux’. Au contraire, il cherche à donner, en sachant que c’est une
source profonde de satisfaction : « il y a plus de joie à donner qu’à recevoir. » Lenski a écrit : ‘guérissez l'égoïsme et
vous avez replanté le jardin d'Eden.’ Cette recherche incessante de son propre intérêt est la marque de nos sociétés.
Une société dont la Bible dit qu’elle connaîtra de moins en moins d’amour alors qu’elle se rapprochera de la fin du
monde.
Regard sur le monde (13.5b-6)
« il ne s'irrite pas, il ne médite pas le mal, 6 il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il se réjouit de la
vérité; »
S’il y a une marque de l’amour qu’il est facile de reconnaître, c’est l’absence d’irritation. De voir un couple ou une
famille dans lequel il n’y a pas d’irritation, c’est l’expérience la plus apaisante et la plus impressionnante qui soit.
L’amour sait éviter les répliques ascerbes, et favorise la douceur, le calme. A l’origine, ce mot avait l’idée d’aiguiser.
L’amour n’aiguise pas chez l’autre le moindre venin. Il ne se laisse pas non plus faire monter la moutarde au nez.
Il ne médite pas le mal, ou mieux, il ne comptabilise pas le mal ! L’amour ne garde pas l’enregistrement des fautes
des autres. Il sait les évacuer, les mettre de côté — le pardon étant la « chasse » à déclancher quand on a cette
tendance à compter le mal des autres. Voir exemple en Romains 4:8 et 2 Corinthiens 5:19.
Nous connaissons parfois une joie malsaine à entendre les fautes des autres. On demande des détails
supplémentaires, et la souillure de ces racontards remplit nos pensées d’orgueil — on s’estime supérieur — ou de
voyeurisme. L’amour n’éprouve pas de joie devant les fautes des autres.
A l’inverse, l’amour se réjouit de ce qui est vrai. Il n’accepte pas les calomnies pour argent comptant. L’amour aime ce
qui est vrai. Ce que la Bible dit, ce que les gens disent de juste. Il aspire à une noblesse supérieure.
Le regard sur les autres est caractérisé par un optimisme, par une vérité qui va à l’encontre des élans naturels de
notre être.
L’amour optimise l’autre (13.7)
« 7 il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. »
Nous avons trois enfants. C’est difficile d’établir un équilibre entre les réprimandes / corrections et l’encouragement.
Parfois il faut reprendre, parfois il faut encourager et aller plus loin. Il en va de même des autres relations. Et puisque
l’amour est réaliste et ne s’attend pas à la perfection des autres, le disciple du Christ doit avoir le moyen d’évacuer
les injustices dont il est victime. Les difficultés relationnelles — à l’église, au bureau ou dans sa famille.
Ce que Paul délimite ici est véritablement surnaturel. L’amour pardonne — tout. L’amour croit — tout. Il espère et
supporte — tout. Nous sommes tellement limités dans ce que nous sommes capables d’endurer. Avec Dieu, son amour
en nous doit nous rendre capable de faire face à l’extrême.
Il y a pardon :
Parce que nous sommes tous des compagnons de difficulté sur la terre
Parce que Christ a montré le chemin du pardon.
Parce que l’amertume détruit. Sans pardon il y a beaucoup de douleurs. (cf. Matt 18)
Le « tout » a besoin d’être qualifié. Il ne veut pas dur qu’il n’y a pas de respsonsabilité ni de paiement possible devant
le mal qu’une personne a pu faire. Mais que l’amour, même lorsqu’il faut porter plainte, agit pour la gloire de Dieu,
dans l’intérêt de son prochain, sans s’encombrer d’amertume.
Et de toute façon il s’agit ici surtout de relations dans l’église. Toutes ces petites irritations ou jalousies qui existent
dans l’église.
Il croit & espère. C’est-à-dire qu’il n’a pas de cynisme, il est optimiste. Il a confiance dans l’œuvre de Dieu dans une
personne. Il compte sur Dieu pour la transformation des autres. Son heure viendra.
Il supporte tout. Un terme militaire voulant dire "soutenir le combat à tout prix. " Toute relation aimante connaît des
difficultés, mais l'amour supporte, soutient, endure et tient bon.
Conclusion
Voilà comment on organise l’exercice des dons spirituels. On veille à ce qu’ils soient motivés par l’amour de l’autre.
Dès que quelqu’un veut prendre une place prépondérante dans l’assemblée, dès qu’une personne souhaite exercer une
compétence, il faut valider son amour. Car s’il y a de l’amour réel et authentique, il y aussi de l’espoir.
Regardez Pierre, le grand apôtre Pierre. Après avoir trahi le Maître par trois fois, après le profond découragement qui
l’a envahi après la mort de Jésus, le voici parti pêcher avec quelques-uns des autres apôtres. Lorsque Jésus se
manifeste à lui, et veut le rétablir dans le ministère, il ne lui pose qu’une question : « Simon fils de Jonas, m’aimetu ? » (Jean 21.1-13.) Un peu interloqué, Jean utilise un mot moins fort que celui que Jésus utilise et que Paul utilise
en 1 Cor. 13. Il constate que son amour est faible, mais qu’il est là tout de même. Par trois Jésus pose sa question,
et l’accompagne d’un commandement : « prends soin de mes brebis… » C’est cette question qui doit être la réflexion
de tous ceux qui s’engagent à utiliser leurs dons spirituels : aimer.
Aimer. Pas briller, pas influencer, pas contrôler, pas dominer. Aimer.
Note : cette étude est issue de notes de travail...

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