Fondements axiomatiques de la théorie de la
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Fondements axiomatiques de la théorie de la
Microéconomie de l’incertain Delphine Boutin [email protected] Présentation du cours Cours d’outillage et de méthodes, appliqués aux décisions dans l’incertain Objectifs: Vous familiariser avec l’utilisation de modèles et méthodes de la microéconomie contemporaine Vous aider à construire des raisonnements à partir de ces modèles Pré-requis: Microéconomie L1 et L2 Notions de statistiques Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 2 Présentation du cours Méthodes de travail: Pendant le cours: Présentation des concepts + exercices Après le cours: lire les chapitres et documents indiqués + refaire les exos Slides et exo dispo: Sur l’ENT Sur mon site web (google: delphine boutin: https://delphineboutin.wordpress.com/) Contact: [email protected] Bureau 24 (5ème étage) Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 3 Introduction: De la microéconomie traditionnelle à la nouvelle microéconomie Delphine Boutin [email protected] Introduction Microéconomie traditionnelle Échange marchand entre des individus rationnels en situation de concurrence parfaite Smith (1776): la poursuite d’intérêts égoïstes conduit à la réalisation de l'intérêt général Les caractéristiques de la CPP (atomicité, homogénéité des produits, libre entrée, transparence). Cadre formalisé, utilisant des outils mathématiques. Focus sur la rationnalité: Rationalité individuelle : les individus agissent en utilisant au mieux les ressources dont ils disposent, compte tenu des contraintes qu'ils subissent. • L'individu (homo oeconomicus) est égoïste. • Il constitue une unité de décisions autonome : son comportement n'est pas déterminé par des habitudes sociales consciemment ou inconsciemment assimilées. • L'individu est maximisateur: il effectue des choix qui maximisent sa satisfaction. Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 5 Introduction Nouvelle micro-économie Critique certaines hypothèses de base de la micro-économie traditionnelle dans un univers plus complexe et plus riche. Objectif: étudier le comportement d'un individu rationnel, dans un monde où l'information n’est pas parfaitement disponible, et où les décisions individuelles ne sont pas coordonnées par un commissaire-priseur. Nouveaux outils d’analyse: la théorie des jeux (lorsque les décisions individuelles sont interdépendantes): cf cours de V. Diequiedt. l'économie de l'information (lorsque l’information n’est pas disponible, asymétrique ou coûteuse) • QUID de l’hypothèse de la rationalité lorsque les agents sont en situation risquée ou incertaine? • Théorie des contrats Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 6 Introduction Nouvelle micro-économie Les critiques spécifiques de l’économie des choix en incertain: L’homo-oeconomicus est trop extreme • Trop égoiste: qui maximise sa richesse? QUID altruisme, dons, bénévolat, etc.? – Économie du bohneur • Trop rationnel: qui utilise la règle de Bayes? QUID des biais cognitifs? – Économie psychologique/behavorial economics/ expérimentation Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 7 Plan du cours Partie 1 : Théorie de la décision en univers incertain Fondements axiomatiques de la théorie de la décision Le choix optimal Les critiques de la théorie de l’utilité espérée Partie 2 : Les attitudes par rapport au risque Aversion, neutralité et préférence pour le risque La mesure de l’aversion au risque La mesure du risque: notion de dominance stochastique Partie 3 : Introduction à l’assurance Asymétrie de l’information et assurance La demande d’assurance Assurances climatiques Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 8 Première partie: La théorie de la décision en environnement incertain Delphine Boutin [email protected] Chapitre 1: Les fondements axiomatiques de la théorie de la décision Delphine Boutin [email protected] Section 1 Choix en univers certain (Rappels) 1. Choix en univers certain (Rappels) La maximisation sous contrainte (1/2) Quelques éléments de la théorie traditionnelle des choix du consommateur: Chaque individu effectue un ensemble de choix sous contraintes. De manière formelle: un ensemble d’alternatives X s’offre à chaque individu. Parmi l’ensemble des choix sous contrainte X qui s’offre à lui, l’individu a certaines préférences: >= est une préférence faible, > une préférence stricte, ∼ une indifférence. Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 12 1. Choix en univers certain (Rappels) La maximisation sous contrainte (1/2) Cela suppose que: • L’ind. est capable d’exprimer des préférences sur des paniers de biens. • Les préférences des individus sont égoïstes (selfish) ou encore individualistes (= non affectées par la consommation d’autrui ou autre facteur). • • Chaque type de bien est supposé être disponible en n’importe quelle quantité, positive ou nulle (=un bien est un nombre réel positif ou nul). Les « paniers de biens » sont représentés par des vecteurs. Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 13 1. Choix en univers certain (Rappels) Axiomes des préférences Les préférences des agents sont supposées respecter un certain nombre de propriétés (axiomes): • Complétude des préférences (des classements): l’individu peut classer les biens selon la satisfaction qu’ils lui procurent. Ce classement a une cohérence interne. → Ordre complet sur les préférences (X≻Y, Y≺X ou X≈Y) • • • • Transitivité: X est préférée à Y, et si Y est préférée à Z, alors X est préférée à Z. Cette propriété signifie que les individus font preuve de cohérence dans leurs préférences. La désirabilité ou saturation (les individus préfèrent « avoir plus que moins ») La continuité (des variations infinitésimales de la composition des paniers de biens ne bouleversent pas l’ordre des préférences ) La convexité des préférences (préférences pour les moyennes plutôt que les extrêmes) Si l’ensemble des axiomes de préférences sont vérifiés, alors il existe une fonction d’utilité mesurable qui représente ces préférences. Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 14 Section 2 Choix en univers risqué et incertain 2. Choix en univers risqué ou incertain Risque et incertitude (1/3) En univers certain, toutes les décisions sont faciles à prendre, puisque leurs conséquences sont connues. Or, l’incertain est partout: Tout acte humain a des conséquences imprévisibles. Même une décision banale comporte un risque d’incertitude. Knight (1921) et Keynes (1923, 1936) ont ouvert la voie à un débat essentiel: peut-on donner une représentation de l’incertitude dans la vie économique? Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 16 2. Choix en univers risqué ou incertain Risque et incertitude (2/3) Le risque: situation où on peut probabiliser les évènements possibles, de manière objective L’incertitude: non probabilisable. • La Nature décide de tout ce qui n’est pas sous le contrôle de l’individu • Les conséquences des décisions dépendent à la fois des décisions de l’individu et des décisions de la Nature (« états de la Nature » ou « scénarios »). « La différence pratique entre les deux catégories, le risque et l’incertitude, est que, s’agissant de la première, la distribution du résultat parmi un ensemble de cas est connue (soit par le calcul a priori, soit par des statistiques fondées sur les fréquences observées), tandis que ceci n’est pas vrai de l’incertitude en raison de l’impossibilité de regrouper les cas, parce que la situation à traiter présente un degré élevé de singularité » . Knight (1921)- Risk, Uncertainty and Profit, p.233. Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 17 2. Choix en univers risqué ou incertain Risque et incertitude (3/3) Une situation est risquée quand la prévision peut se faire à partir de: probabilité mathématiques (nombre de cas favorables/nombre de cas total) probabilités fréquentistes (à partir d’un grand nombre d’observations d’un évènement qui se répète avec une certaine fréquence). Ce sont dans les deux cas des probabilités objectives. Une situation incertaine est considérée comme unique, donc non probabilisable. La prévision repose alors sur un double exercice de jugement: D’abord formuler une estimation subjective (expérience, croyance). Puis mesurer la validité du jugement effectué (degré de confiance): Ce sont des probabilités épistémiques. Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 18 2. Choix en univers risqué ou incertain Concepts de base La théorie des choix en situation d’incertitude (ou risquée) est un raffinement de la théorie des choix: • Les préférences des individus s’expriment par une relation binaire >= sur un ensemble donné d’alternatives X. • Il existe une fonction d’utilité u telle que : L’approche du problème change: • X n’est plus un ensemble d’objets « certains » • Les éléments x ϵ X ne seront plus des « paniers de biens certains » les éléments x ϵ X devront représenter des perspectives incertaines (ou risquées). Comment représenter de manière mathématique les perspectives incertaines? Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 19 2. Choix en univers risqué ou incertain Un exemple (tiré de Cayette, 2004- 1/3) Soit un producteur avec une fonction de production 𝑞 = 2 𝑙, q désigne la quantité produite l la quantité de travail utilisée w le taux de salaire est certain, mais pas le prix de vente p. Supposons que l’opinion du producteur sur ce prix soit représentable par la loi de probabilité suivante: 10 12 16 𝑝= 0,4 0,5 0,1 Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 20 2. Choix en univers risqué ou incertain Un exemple (2/3) En univers certain, la demande de travail serait: 𝑝 𝑙 𝑑 = (𝑤)2 , où p serait le prix au certain. En posant par exemple, w=2, on peut déterminer les quantités demandées 𝑙 𝑑 et le profit maximal Π ∗ d’univers certain pour chacun des prix possibles: • Si p=10, alors 𝑙 𝑑 =25 et Π ∗ =50 • Si p=12, alors 𝑙 𝑑 =36 et Π ∗ =72 • Si p=16, alors 𝑙 𝑑 =64 et Π ∗ =128 Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 21 2. Choix en univers risqué ou incertain Un exemple (3/3) En univers incertain: il ne suffit plus de choisir un niveau de salaire pour avoir un profit donné. • A chaque niveau de salaire retenu correspondent trois profits possibles. • La matrice d’information: – Colonnes: toutes les valeurs possibles du prix de vente p – Lignes: toutes les valeurs possibles de la demande de travail l Microéconomie de l’incertain e1 e2 e3 p=10 p=12 p=16 … … … … l=25 50 70 110 … … … … l=36 48 72 120 … … … … l=64 32 64 128 Théorie de la decision en environnement incertain 22 2. Choix en univers risqué ou incertain A retenir de l’exemple précédent 1. 2. En univers certain: 1. Dire que le producteur maximise son profit a un sens parce que parmi tous les profits possibles, il y en a généralement un qui est le plus élevé. En univers incertain: • A une demande de travail donnée correspondent plusieurs montants possibles de profit= l’expression maximiser son profit perd de sons sens. • Pour savoir le comportement du producteur, il faut connaître ses préférences sur l’ensemble des actions possibles connaître sa fonction d’utilité Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 23 Partie 3 En univers risqué 3. Choix en univers risqué La notion de loterie Pour simplifier l’analyse: on suppose que les individus sont en mesure d’affecter une probabilité aux différents événements possibles : incendie de leur maison, hausse de 10% du cours des actions, probabilité de mourir avant 40 ans, etc… permet d’interpréter toute situation risquée en termes de loterie Définition loterie: Une loterie représente l’ensemble des gains possibles, caractérisés par une probabilité d’occurrence. Plus précisément, une loterie assimile aux événements des probabilités « objectives » correspondantes, sur lesquelles s’accordent les agents. En univers risqué, les probabilités précèdent donc les préférences. Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 25 3. Choix en univers risqué Exemple de loterie Si vous possédez une action qui a une chance équiprobable de générer une plus-value de 100 ou une moins-value de 50 Alors tout se passe comme si vous étiez tenu de jouer à un « jeu », une loterie, où vous pouvez gagner 100 € ou perdre 50€. Si l’on possède une maison non assurée d’une valeur de 500 000 € qui a une chance sur 10 000 de brûler: loterie dans laquelle on a une chance sur 10 000 de perdre 500 000 €. Achat d’une action qui a 15% de chances d’augmenter de 100€ et 85% de chances de ne pas augmenter: Achat d’un billet de loterie où l’on a 15% de chances de gagner 100€. Prendre l’avion, c’est jouer à une loterie où vous avez petite chance (par exemple une chance sur 100 000) de mourir. Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 26 3. Choix en univers risqué Mesure de la loterie Les loteries définies en termes monétaires (comme les 3 premiers exemples) illustrent de très nombreuses situations économiques. Statistiquement, une loterie correspond à une variable aléatoire définie: • par l’ensemble des gains ou des pertes possibles en € • par les probabilités correspondantes. Supposons qu’il y ait n événements élémentaires possibles, on notera ainsi : 𝑥 = (𝑥1 , 𝑥2 … ; 𝑝1 , 𝑝2 , … ) Avec 𝑥𝑖 désignant le gain ou la perte associée à l’état de nature i et 𝑝𝑖 la probabilité d’occurrence de l’état de nature i ( 𝑖 𝑝𝑖 = 1). Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 27 3. Choix en univers risqué Mesure de la loterie-Notation On notera de manière traditionnelle: Espérance de 𝑥 (ou valeur espérée de la loterie): Variance de 𝑥 : Ecart-type de 𝑥 : 𝐸 𝑥 = 𝑉 𝑥 = 𝑖 𝑝𝑖 𝑥𝑖 𝑖 𝑝𝑖 (𝑥𝑖 − 𝐸 𝑥 𝜎𝑥 = 2 𝑉 𝑥 Les deux derniers indicateurs sont des mesures du risque de la loterie. L’écart-type est parfois préféré à la variance parce qu’il a l’avantage d’être mesuré dans la même unité que le gain ou la perte (ici en €). Exemple: La possession d’une action qui a une chance équiprobable de générer une plus-value de 100 ou une moins-value de 50 équivaut à la loterie : 1 1 𝑥 = (100, −50; , ) 2 2 𝐸 𝑥 = (0,5 × 100€) + (0,5 × −50€) = 25 € 𝑉 𝑥 = 0,5 (100-75)² + 0,5×-50-75)² = 75 𝜎𝑥 = 75 = 8, 66€ Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 28 3. Choix en univers risqué Mesure de la loterie-Généralisation mathématique On peut représenter les données d’un problème simple par une matrice d’information qui contient les quatre éléments suivants : les états de la nature, leurs probabilités, les actions et les conséquences des actions selon l’état de la nature qui se réalise. Exemple avec trois états de la nature E = {e1, e2, e3} et trois actions A = {a1, a2, a3}. Les probabilités sont attachées aux états de la nature, on pose donc pj = Pr [e = ej] et 𝑗 𝑝𝑗 = 1 a1 a2 a3 e1 p1 x11 x12 x13 e2 p2 x21 x22 x23 e3 p3 x31 x32 x33 Choisir une action ai revient à choisir des gains xij quand l’état de la nature ej se réalise, sachant que cet évènement aura lieu avec une probabilité pj. Dans la mesure où l’on possède des informations sur les conséquences xij et les probabilités des états de la nature, on n’a pas besoin de la liste explicite des états de la nature=on interprète chaque ligne comme une loterie. Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 29 3. Choix en univers risqué Mesure de la loterie-Exemples Décision bancaire: Défaillant Non défaillant Accepter … … Refuser … … Accepter sous garanti … … Quels sont les états de la nature? Quels sont les actions possibles? Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 30 3. Choix en univers risqué Mesure de la loterie-Généralisation mathématique (suite) Par exemple pour la première ligne, on notera : 𝑥11 𝑥12 𝑥13 𝑎1 𝑝 𝑝 𝑝 11 12 13 ce qui signifie que l’action a1 apportera le gain x11 avec probabilité p1, le gain x12 avec probabilité p2 et le gain x13 avec probabilité p3. Ces informations sont a priori suffisantes pour prendre des décisions dans l’incertain. Prenons un cas particulier de l’exemple précédent: a1 a2 a3 e1 0,1 z1 z2 z3 e2 0,4 z2 z1 z3 e3 0,5 z3 z1 z3 Cette matrice d’information définit les trois loteries suivantes : • • • 𝑧1 𝑧2 𝑧3 𝑎1 = 0,1 0,4 0,5 𝑧2 𝑧1 𝑎2 = 0,1 0,9 𝑧 𝑎3 = 3 (loterie certaine) 1 Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 31 3. Choix en univers risqué Mesure de la loterie-Généralisation mathématique (cas continu) On utilise alors une fonction de répartition, ou une densité, à la place des probabilités. Dans ce cas, il n’est pas nécessaire d’utiliser la notation précédente puisque la fonction de répartition contient toute l’information nécessaire. On aura simplement : 𝐹𝑎 𝑧 , 𝑧 ∈ 𝐴 où A est l’ensemble des réalisations possibles z de la variable aléatoire Z, qui dépend de la loterie, et : 𝐹𝑎 𝑥 = Pr 𝑍 ≤ 𝑧 Si l’on utilise une densité fa(z) , on aura : 𝐹𝑎 𝑧 = Microéconomie de l’incertain 𝑧 𝑓𝑎 𝑥 𝑑𝑥 −∞ Théorie de la decision en environnement incertain 32 3. Choix en univers risqué Mesure de la loterie-Applications Exemple 1 (Assurance partielle): Un ménage veut assurer sa voiture de valeur v sachant que la probabilité d’accident est p. Le ménage s’assure pour un montant z ≤ v et doit payer une prime d’assurance égale à βz, avec β ∈ ]0, 1[ . En cas d’accident, son capital sera égal au montant remboursé z moins la prime d’assurance βz. S’il n’y a pas d’accident, son capital sera de v moins la prime d’assurance. Ceci correspond à la loterie : 𝑎 𝑧 = 1−𝛽 𝑧 𝑝 𝑣 − 𝛽𝑧 1−𝑝 on note la loterie a = a (z) afin de montrer que le résultat de la loterie dépend de la décision z prise par le ménage. Exemple 2 (Jeu d’argent): Une personne achète un jeu à gratter d’un montant m. Il peut gagner le montant x ≥ m avec une probabilité p = 0, 25. La loterie correspondant à ce jeu est donnée par : 𝑥−𝑚 −𝑚 𝑎 𝑧 = 0,25 0,75 Exemple 3 (Risque de chômage): Une personne peut être au chômage avec probabilité p. Si elle travaille son salaire est w, sinon il est égal à γw, avec 0 ≤ γ < 1. La cotisation chômage est égale à τw, 0 < τ < 1. La loterie correspondante est donnée par : γw 1−τ w 𝑎= 𝑝 1−𝑝 Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 33 Partie 4 En univers incertain 4. Choix en univers incertain Exemple: confection d’une omelette A={Saladier, Poubelle, Bol} E={Bon, Mauvais} c Bon Mauvais Saladier O. de 6 Pas d'O. Poubelle O. de 5 O. de 5 Bon O. de 6+ un bol à laver O. de 5 + un bol à laver Remarques: Pas de probabilités Goûts et croyances Possibilité d’acquérir de l’information (expérimentation) Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 35 4. Choix en univers incertain Axiomes des préférences (1/2) Capacité à exprimer les préférences entre plusieurs couples de loteries L* La relation binaire de préférence doit donc être complète. ∀ 𝐿, 𝐿′ 𝜖 L∗ 𝐿 ≿ 𝐿′ ou L′ ≿ 𝐿 Transitivité: Cohérence dans le classement des loteries ∀ 𝐿, 𝐿′ , 𝐿′′ 𝜖 L∗ Microéconomie de l’incertain 𝑠𝑖 𝐿 ≿ 𝐿′ et L′ ≿ 𝐿′′ 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝐿 ≿ 𝐿′′ Théorie de la decision en environnement incertain 36 4. Choix en univers incertain Axiomes des préférences (2/2) Continuité des préférences: L,L’ et L’’ sont des ensembles fermés (pas d’inversion brutale des préférences) 𝛼𝜖 0,1 : 𝛼𝐿 + 1 − 𝛼 𝐿′ ≿ 𝐿′′ ⊂ 0,1 , 𝛼𝜖 0,1 : 𝐿′′ ≿ 𝛼𝐿 + 1 − 𝛼 𝐿′ ⊂ 0,1 Indépendance (ou linéarité): si une loterie est préférée à une autre alors le fait de mélanger dans les mêmes proportions avec une troisième loterie ne change pas l’ordre initial des préférences; ∀𝐿, 𝐿′ , 𝐿′′ 𝜖𝐿 ∗ 𝑒𝑡 𝛼 0,1 𝐿 ≿ 𝐿′ ⇔ 𝛼𝐿 + 1 − 𝛼 𝐿′′ ≾ 𝑎𝐿′ + 1 − 𝛼 𝐿′′ Ne marche pas forcément pour les biens ordinaires! Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 37 4. Choix en univers incertain Axiomes des préférences-Justification de l’axiome d’indépendance Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 38 Exercices Exercice 1 Soit la matrice d’information suivante : e1 e2 e3 e4 p=0,1 p=0,25 p=0,4 p=0,25 a A C D B b A B D C a. Ecrivez- les deux actions possibles sous forme de loteries. b. Que pouvez-vous dire sur l’ordre de préférence sur ces deux actions ? Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 40 Exercice 2 Un étudiant hésite entre deux masters A et B, S’il choisit le master A, il a une chance sur deux d’obtenir un job en moins de 3 mois, avec un salaire de 2500 euros. S’il choisit le master B, il a 9 chances sur 10 d’obtenir un job en moins de 3 mois, avec un salaire de 1850 euros. a. Ecrivez l’action sur les salaires de choisir le master A et celle de choisir le master B. b. Supposons maintenant qu’il est certain au bout d’un an d’obtenir une augmentation de 200 euros avec le job issu du Master A, et de 400 euros avec le job issu du Master B. Ecrivez la nouvelle action de choisir A et celle de choisir B, e, intégrant un taux d’actualisation r. Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 41 Correction Exercice 1 Soit la matrice d’information suivante : e1 e2 e3 e4 p=0,1 p=0,25 p=0,4 p=0,25 a A C D B b A B D C a. Ecrivez- les deux actions possibles sous forme de loteries. 𝑎={ 𝐴 𝐵 0,1 0,25 𝐶 0,25 𝐷 0,4 et b= { 𝐴 𝐵 0,1 0,25 𝐶 0,25 𝐷 0,4 b. Que pouvez-vous dire sur l’ordre de préférence sur ces deux actions ? Les conséquences sont identiques et ont les mêmes probabilités. Donc, quelles que soient leurs préférences, tous les agents sont indifférents entre les deux actions. Microéconomie de l’incertain Théorie de la decision en environnement incertain 42 Exercice 2 Un étudiant hésite entre deux masters A et B, S’il choisit le master A, il a une chance sur deux d’obtenir un job en moins de 3 mois, avec un salaire de 2500 euros. S’il choisit le master B, il a 9 chances sur 10 d’obtenir un job en moins de 3 mois, avec un salaire de 1850 euros. a. Ecrivez l’action sur les salaires de choisir le master A et celle de choisir le master B. 0 2500 𝐴={ 0,5 0,5 0 1850 𝐵={ 0,1 0,9 b. Supposons maintenant qu’il est certain au bout d’un an d’obtenir une augmentation de 200 euros avec le job issu du Master A, et de 400 euros avec le job issu du Master B. Ecrivez la nouvelle action de choisir A et celle de choisir B, e, intégrant un taux d’actualisation r. 0 2500 + 2700/𝑟 𝐴={ 0,5 0,5 Microéconomie de l’incertain 0 1850 + 2250/𝑟 𝐵={ 0,1 0,9 Théorie de la decision en environnement incertain 43