congres word - Union départementale FO 48

Transcription

congres word - Union départementale FO 48
Chers/ères collègues syndicalistes, chers/ères invités, je vous souhaite la
bienvenue au congrès de l’Union Départementale de Force Ouvrière de la
Lozère. Une des plus petite si ce n’est la plus petite union départementale
de France, comme le souligne régulièrement un fervent défenseur de la
ruralité et de sa Lozère Michel Guiral.
Tout comme notre secrétaire général Michel Guiral je représente FO
Communication je suis le responsable de la section courriers colis sur
l’ensemble de notre département. Je profite de cette occasion pour
remercier notre secrétaire régional de FO Communication Christine
Monell et le secrétaire de notre fédération Philippe Charry d’être présent
parmi nous à l’occasion de ce congrès.
Je me permets de revenir sur la ruralité, parce que la Lozère est un
département avec une faible densité d’habitants au kilomètre carré où
dominent l’agriculture et le pastoralisme. Qui dit une faible densité dit
une faible présence des services publics lesquels fondent à vu d’œil. Si
nous les habitants de la Lozère ne nous manifesterons pas à temps, d’ici
quelques années la Lozère deviendra un no man's land, dirigé par les
services publics établis dans les grandes villes de la Région Occitanie.
Ce qui compte de nos jours c’est la rentabilité, tout est vu par le prisme
des chiffres et si la courbe est en baisse on met la clef sous la porte. Peu
importe s’il s’agit d’une banque, d’un centre des impôts, de la fermeture
d’une ligne ferroviaire ou d’un hôpital. Peu importe la mise en danger de
la vie d’autrui, la paupérisation de la masse salariale ou la hausse de la
courbe du chômage dû au manque d’activités professionnelles.
Depuis son changement de statut la Poste est gérée comme une entreprise
avec la productivité mise en avant,
l’aspect humain figure dans les
enquêtes internes et dans des accords signés avec les organisations
syndicales afin que la Poste puisse se donner bonne conscience.
Malheureusement la réalité est tout autre et la plupart du temps ses
engagements ne sont pas tenues.
Depuis quelques années nous constatons une forte dégradation des
conditions de travail. Les réorganisations à outrance augmentant tout les
18 mois la charge du travail des postiers. Certes, avec le développement
de l’internet le trafic du courrier est en baisse mais cela ne justifie pas des
tournées dépassants 140km. De plus ce manque est compensé par la
distribution des imprimés publicitaires, des objets suivis et des colis qui
contrairement au courrier et grâce à l’internet bénéficie d’une croissance
favorable.
Une chose est sure, l’activité des facteurs est en constante évolution, des
nouveaux services sont proposée : relevage des compteurs, examen du
code de la route ou encore surveillances des personnes âgées ou en
difficulté. Il est fort regrettable que la relation avec les usages nécessite
une rémunération. Il y a pas si longtemps que ça, une visite chez une
personne âgée habitant dans une ferme isolée sur l’Aubrac, en Margeride,
sur le Causse ou au fin fond des Cévennes, surtout en hiver, se faisait tout
naturellement et sans aucune rémunération. Aujourd’hui chaque service
de la poste a son prix. Voici une manière innovante de la fidélisation de la
clientèle en milieu rural.
Et cela ne s’arrête pas là, le manque de moyen de remplacement se
termine bien souvent par la fermeture des bureaux de Poste, chez les
facteurs les tournées restent à découvert prenant en otage les usagers,
pénalisant ceux qui ont fait pleinement confiance à la Poste et à la
Banque Postale.
Si à cela on rajoute la pression que vivent au quotidien les agents, le
temps du travail chronométré à une minute prêt par les logiciels
spécialement conçu, la sécabilité toujours dans le soucis de l’optimisation
du temps de travail et de la rentabilité, nous arrivons à un triste constat ;
l’augmentation de la pénibilité, des TMS et des RPS, le burn-out - le
syndrome d’épuisement professionnel, les tentatives de suicides ou les
suicides que nous déplorons tous, et cela arrive chez les cadres tout
comme chez les salariés. Nous avons eu une tentative de suicide à la
Poste à Mende. La personne est déclarée inapte à vie et ne reprendra
jamais le travail.
Les Postiers ont perdu la fierté d’exercer leur métier, évoquant bien
souvent le manque de respect et d’estime pour l’homme.
Comme disait une grande alpiniste et himalayiste polonaise Wanda
Rudkiewicz ; « la montagne n’aime pas être piétiné », tout comme le
code du travail ni la dignité de la masse salariale.
Chaque non respect des droits des salariés est à l’origine d’un désaccord
qui n’est doit pas nous laisser indiffèrent.
Je voudrais profiter de l’occasion pour aborder un sujet d’actualité et qui
me tiens particulièrement à cœur de par de mes origines européennes.
Nous avons tous entendu parler des ouvriers détachés, des plombiers
polonais si chéris par monsieur Bolkestein et des intervenants en tout
genre venant de l’espace Schengen.
La migration économique ne s’arrête bien entendu pas là mais c’est un
sujet pour un autre débat qui est, comme je l’ai déjà dit, d’actualité.
La Lozère est depuis bien longtemps une terre d’accueil des étrangers,
parmi eux les travailleurs du bâtiment, notamment les maçons portugais.
Excellents travailleurs, très appréciés par leur employeur et qui forment
aujourd'hui une forte communauté dans notre département. Cependant
certain d’entre eux, abusés et impuissants ont frappé à la porte de notre
UD. Vivre loin de chez soi, de ses racines et de ses proches représente
déjà une difficulté du point de vu émotionnel et psychologique, si de plus
nous sommes confrontés à une barrière linguistique et à une continuelle
exploitation, le séjour dans l’« Eldorado » peut rapidement se transformer
en enfer.
Il est inadmissible de fermer les yeux devant une exploitation et une sous
valorisation de la rémunération pour le même travail des travailleurs
étrangers.
Que vous soyez Portugais, Espagnol, Tchèques, Slovaques, Lithuanien,
sachez que nous n’admettrons aucune forme de discrimination,
ni de
manquement à vos droits. Un ouvrier étranger n’est pas une calamité,
mais ceux qui abusent d’eux bien plus sûrement.
Je vous remercie pour votre attention et je vous souhait un bon congrès.

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