CR Les écrans 170316_final

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CR Les écrans 170316_final
Conférence Les Ecrans & nos enfants Michel DESMURGET Chercheur CNRS Lyon, Docteur en neurosciences cognitives Ecrivain et Conférencier Jeudi 17 mars 2016 Cours Perrier Quelques chiffres : L’exposition hebdomaire aux écrans se répartit comme suit :
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Chez les 1‐6 ans o Télé* : 7h20 en moyenne par semaine o Contenus web : 3h10 en moyenne par semaine o Jeux vidéo : 2h40 en moyenne par semaine Chez les 7‐12 ans o Télé* : 9h50 en moyenne par semaine o Contenus web : 5h en moyenne par semaine o Jeux vidéo : 4h50 en moyenne par semaine Chez les 13‐19 ans o Télé* : 10h25 en moyenne par semaine o Contenus web : 11h45 en moyenne par semaine * Ne tient pas compte des expositions télé avec DVD Les enfants en grandissant passent plus d’heures devant les écrans que devant leurs instituteurs Conséquences : ‐
Résultats scolaires : o
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Entrave à la réussite scolaire : lien entre le nombre d’heures d’exposition et la performance scolaire. Les effets de la télévision chez les jeunes enfants se retrouvent plus tard. Un enfant dans sa 1ère année, qui est exposé 1 h par jour devant la télé, aura une baisse de ses résultats scolaires (ex. chute de 40% en CM2 en mathématiques) Entrave le développement des aptitudes langagières chez le jeune enfant Le temps volé : o
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Même en regardant un bon programme les effets seront là Le temps des devoirs est inversement proportionnel au temps passé devant les écrans La lecture : ils n’ont plus le temps de lire 40 %des gens allument la télé en arrivant chez eux, donc il y a mécaniquement beaucoup moins d’interactions entre les membres de la famille : pendant que nous regardons la télé nous ne nous parlons plus Le langage : comme nous ne nous parlons plus, les enfants entendent moins de mots et de fait, leur langage s’appauvrit En écoutant la télé, l’enfant n’apprend pas de mots car pour apprendre des mots, il faut une interaction et orienter l’axe du regard de l’enfant pour que notre cerveau o
retienne (fausse idée de l’apprentissage d’une langue étrangère en regardant des films en VO) Le développement intellectuel des enfants est affecté par la consommation d’écrans avec un effet d’autant plus fort que la consommation s’effectue très jeune ‐
Temps de sommeil : o
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Menace la santé : o
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La télé dans une chambre empêche l’endormissement (la lumière des écrans empêche la production de mélatonine) La vision d’images inadaptées entraîne des troubles du sommeil chez l’enfant (cauchemar, terreur nocturne…). Obésité lié à une exposition répétée aux publicités pour les produits alimentaires Faire de nos enfants des fumeurs : les industries du tabac inondent les films de « scènes tabagiques » où les personnages principaux donnent une image positive de la cigarette à nos adolescents (recrudescence après une baisse dans les années 90). Une augmentation des accidents vasculaires cérébraux chez les jeunes adultes (rétrécissement du diamètre et durcissement de la paroi des vaisseaux) Implication sur la sexualité : o
Représentations stéréotypées des femmes et de la sexualité à travers les films et les clips (sans parler des sites ou vidéos à caractère pornographique, voir le lien vers le clip d’un rappeur bien « national » très connu : Clip Booba) https://youtu.be/IWftfp5cLCk ‐
Entraine de la violence : o
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La consommation important de jeux vidéos peut entrainer une lésion du cerveau au niveau de la partie qui nous permet de retenir nos comportement, pulsions Les jeux vidéo à ciblages ados/adultes (‐10/‐16/‐18) se retrouvent trop souvent entre les mains des plus jeunes (cible marketing, attrait de l’interdit) ; ci‐joint un lien avec un extrait « extrêmement violent » d’un des plus célèbres jeux officiellement interdit aux moins de 18 ans, mais auquel un grand nombre d’enfants ont déjà joué : Extrait GTA (attention image choquante) https://youtu.be/QDSGBYs8f‐A ‐
L’effort : o
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Pour bien apprendre, le cerveau a besoin d’être confronté à des difficultés. Par exemple, face à 2 textes identiques mais écrits soit en gras soit en très pâle, nous arriverons mieux à retenir le plus pâle car il aura demandé plus d’effort pour assimiler le message Les écrans nous enlèvent se goût de l’effort car nous sommes dans l’instantanéité, le plaisir immédiat. Dès lors il est relativement difficile de retenir des choses en visionnant uniquement un documentaire ou un film… idem pour le surf sur internet… Des pistes de Solutions ‐Zéro télé, Zéros Tablette, Zéro Ordi, Zéro Smartphone …. Bien qu’utopique ou relativement inadapté à la vie actuelle, on peut retenir que si nous n’avons pas ce type d’appareil à la maison, loin de léser notre / nos enfant(s), nous leur donnerions des chances de développer leurs capacités intellectuelles et sociales….Leur mettre à disposition ce genre d’appareils n’est pas leur rendre service comme l’on pourrait s’y attendre. A défaut, il faut absolument rester dans la mesure, voir s’abstenir carrément de certains points : ‐
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pas de télé dans la chambre à coucher exposition à la télévision limitée et totalement encadrée pendant les 5‐6 premières années de la vie dans tous les cas pas plus de 3‐4h par semaines pour les écoliers et adolescents La clé, c’est l’ennui ! En supprimant ou limitant les écrans, tenez bon et laisser vos enfants s’ennuyer car ils ne le supporteront pas très longtemps. Très vite, ils retourneront vers leurs jouets, un livre ou s’amuseront ensemble…et n’oubliez pas que même s’ils se disputent cela crée de l’interaction et c’est mieux qu’une passivité devant la télé, certes reposante pour les parents…. Enfin, il faut « raison‐garder » et noter que l’utilisation des tablettes ou ordinateurs en classe sous le contrôle d'enseignants formés s’avère pertinente afin de ne pas fermer complètement la recherche des élèves en informatique ou sur Internet, car il y a un excellent travail à réaliser avec les enfants dans la validation des compétences du socle commun par exemple… A vous de vous positionner et bon courage ! On termine par un peu d’humour :