Comprendre et utiliser les étapes de changement
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Comprendre et utiliser les étapes de changement
Remerciements Rédaction: Stephen B. Holtz, Ph. D., C. Psych. Publication: Mona Wynn Révision: Janet Nevala, Centre de Formation et de Consultation Margo Silverman, Direction de la santé publique et des soins de longue durée de la Ville d’Ottawa Conception et mise en page: DesignCo Illustrations: Andy Brown Production: Mars 1995 Mise à jour: Mars 1996, Mars 2001 Il n’y a aucune restriction à photocopier le présent document. Si vous le reproduisez en partie, veuillez indiquer ce qui suit : « Reproduit avec l’autorisation du Centre de Formation et de Consultation (CFC). » L’InfoDossier Comprendre et utiliser les étapes de changement a été réalisé par le Centre de Formation et de Consultation [CFC], un centre de ressources de la Stratégie ontarienne de lutte contre le tabac, financé par le ministère de la Santé de l’Ontario et par Santé Canada. Le centre est une collaboration du Direction de la santé publique et des soins de longue durée de la Ville d’Ottawa, de RBJ Health Management Associates et du Centre for Applied Health Research, University of Waterloo. Le Centre de Formation et de Consultation a le mandat d’offrir des services de formation et de consultation, concernant les programmes de réduction de l’usage du tabac, aux services de santé publique, aux conseils inter-organismes locaux sur le tabac et la santé et aux centres de santé communautaire. Cet InfoDossier fait partie de la série de ressources constituées par le CFC sur la question de la réduction de l’usage du tabac, dans le cadre de son rôle de consultation. Les InfoDossiers visent à aider les collectivités à perfectionner leurs compétences pour créer, mettre en œuvre et maintenir un plan d’action personnalisé visant un aspect particulier de la lutte contre le tabac. Les opinions exprimées dans le présent document sont celles de l’auteur et ne sont pas nécessairement celles du ministère de la santé de L’Ontario et de Santé Canada. Vous pouvez communiquer avec le Centre de Formation et de Consultation en appelant gratuitement au 1-800-363-7822. Bureau d’Ottawa: a/s Direction de la santé publique et des soins de longue durée de la Ville d'Ottawa 495, chemin Richmond Ottawa [Ontario] K2A 4A4 Tél.: [613] 722-2242 Télécop.: [613] 724-4116 Bureau de Kitchener: a/s RBJ Health Management Associates 460, rue Frederick Kitchener [Ontario] N2H 2P5 Tél.: [519] 571-9870 Télécop.: [519] 571-9873 Table des matières Aperçu du modèle des étapes de changement 1 Comprendre comment la personne arrête de fumer 3 Les étapes de changement 5 Les processus de changement 10 L’équilibre décisionnel 13 L’auto-efficacité 15 Comment appliquer le modèle des étapes de changement aux programmes d’abandon du tabac 16 Repenser les objectifs des programmes d’abandon du tabac 17 Comment utiliser le modèle pour la planification et la mise en œuvre 19 Comment choisir et élaborer des interventions de réduction de l’usage du tabac 21 Procédures d’évaluation de suivi 25 Questions fréquemment posées 26 Bibliographie 30 Ressources 36 4 Aperçu du modèle des étapes de changement Cet InfoDossier vous donne un aperçu du modèle des étapes de changement [MEC]. Le modèle repose sur le prémisse suivant: lorsqu’une personne arrête de fumer, elle passe par une série de cinq étapes successives, c.-à-d. les étapes de changement. La façon dont les gens changent est dynamique; ils ne naviguent pas tous de la même manière d’une étape à l’autre. Les gens diffèrent énormément les uns des autres aux diverses étapes et nous devons absolument en tenir compte dans la façon de planifier, d’offrir et d’évaluer nos interventions antitabac. Pour expliquer comment les gens changent, le modèle décrit les trois facteurs qui caractérisent le fumeur ou la fumeuse à chaque étape de changement. Cet InfoDossier décrit et explique le modèle des «étapes de changement». Le modèle se compose des étapes et des processus de changement, et des concepts de l’équilibre décisionnel et de l’auto-efficacité. • les processus de changement – ce que le fumeur ou la fumeuse envisage et fait pour changer son habitude; • l’équilibre décisionnel du fumeur – comment le fumeur voit l’équilibre entre les avantages et les inconvénients de l’usage du tabac; et • l’auto-efficacité – la confiance du fumeur en sa capacité de quitter et de savoir résister à l’envie de fumer. Les groupes qui veulent améliorer les interventions antitabac dans leur collectivité doivent bien comprendre le modèle des étapes de changement car il reconnaît et observe une vérité importante fondamentale: aucun fumeur n’est pareil! À chaque étape, le fumeur a des besoins uniques, soit pour arrêter de fumer ou pour ne pas rechuter. Pour être efficace, une intervention visant la réduction de l’usage du tabac doit aider le fumeur à franchir les étapes de changement des trois manières suivantes: • aider le fumeur à employer le bon processus de changement au bon moment; • aider le fumeur à réévaluer son opinion au sujet des avantages et des inconvénients de la cigarette de façon qu’il soit plus motivé à arrêter; • aider le fumeur à devenir plus confiant dans sa capacité de résister à l’envie de fumer et de ne plus toucher à la cigarette. Pourquoi, en dépit d’années d’effort, ne sommes-nous pas parvenus à encourager les gens à arrêter de fumer? Ce sont les interventions antitabac intensives de nature clinique qui semblent être les plus efficaces, quoiqu’elles soient loin d’atteindre la majorité des fumeurs. En outre, on recrute d’ordinaire les participants à de tels programmes d’une façon très peu dynamique : on attend que les fumeurs qui sont prêts à renoncer au tabac (ce qui ne représente environ que 20 % de la population des fumeurs) viennent frapper à la porte du programme. Il s’agit là d’un grave problème, car en fait, nous n’offrons des interventions qu’à une relativement faible proportion de fumeurs et passons à côté d’un grand nombre d’autres que nous pourrions aider. Par exemple, 1 la recherche indique qu’environ la moitié des fumeurs seulement signalent qu’un professionnel de la santé leur a déjà conseillé d’arrêter de fumer. Les études portant sur les interventions antitabac mises en œuvre par des médecins montrent que ces derniers ont davantage tendance à offrir une intervention aux fumeurs qui sont prêts à cesser de fumer qu’à ceux qui en sont aux étapes antérieures. Même si cette situation est grave, elle n’est pas sans espoir. Certaines études ont montré qu’il suffit parfois de quelques conseils fondés sur les étapes du modèle de changement pour aider les fumeurs à franchir les étapes préliminaires du changement et à parvenir au point où ils sont prêts à essayer de renoncer au tabac. Les étapes du modèle de changement ne font pas de miracle, mais elles contribuent à accroître les chances de succès. Elles offrent un moyen d’élargir la portée des interventions antitabac en appuyant la mise en place de programmes brefs, hautement concentrés et plus puissants et en contribuant à faire en sorte que les interventions antitabac intéressent ceux et celles qui ne sont pas encore prêts à abandonner la cigarette. Cependant, l’exploitation de la puissance du modèle exige que nous nous détournions radicalement d’un mode de pensée et d’action axé sur l’idée du tout ou rien à propos du renoncement au tabac pour au contraire reconnaître que les fumeurs deviennent de plus en plus motivés et capables d’arrêter de fumer au fur et à mesure qu’ils franchissent les cinq étapes. Le modèle exige que l’on soit convaincu qu’il est possible d’aider les fumeurs qui ne sont pas encore prêts à arrêter ou qui sont ambivalents à ce sujet. Le modèle nous montre qu’en créant des interventions qui répondent aux besoins particuliers du fumeur à un stade de changement donné, nous pouvons augmenter l’efficacité de ces interventions et les rendre plus attrayantes à un plus grand nombre de fumeurs. Cet InfoDossier décrit le modèle et les mécanismes de l’abandon du tabac sur lesquels il repose. Il donne des idées sur la façon dont le modèle peut aider à créer ou modifier un programme d’abandon du tabac de façon qu’il soit plus efficace. On trouvera en annexe une bibliographie d’articles clés pour le lecteur qui veut connaître le résultat des recherches sur le sujet. Comme nous l’avons déjà mentionné, le MEC comprend plusieurs facteurs qui déterminent le renoncement au tabac. Nous pensons que le modèle peut aider à guider la planification de programmes et la mise sur pied et l’évaluation des interventions. 2 Comprendre comment la personne arrête de fumer Tous ceux qui ont déjà aidé une personne à arrêter de fumer savent combien cette tâche est difficile. À un moment donné, la plupar t d’entre nous, qui participons à la lutte antitabac, nous sommes sentis découragés lorsqu’en dépit de nos meilleurs efforts et de notre désir sincère d’aider, la personne que nous essayons d’aider ne semble pas changer. Nous pouvons nous demander si nos clients sont vraiment motivés. Nous pouvons penser qu’ils ne croient pas aux dangers du tabac ou qu’ils s’en font une raison. Nous pouvons nous sentir frustrés quand, après leur avoir fourni des renseignements détaillés et toute une gamme de stratégies d’aide, ils ne semblent pas plus décidés à arrêter. Le modèle des étapes de changement est un outil important pour améliorer les programmes d’abandon du tabac. Il nous aide à comprendre comment le fumeur change seul son comportement et nous montre comment appliquer cette indication aux programmes. Il existe beaucoup de programmes et de techniques pour arrêter de fumer, mais les meilleurs ont encore un grave défaut: beaucoup de leurs participants rechutent. Le modèle des étapes de changement (MEC) est un modèle relativement nouveau qui explique le processus de renoncement au tabac. Il est maintenant utilisé sur une vaste échelle pour aider les gens à planifier, à mettre en œuvre et à évaluer leurs interventions antitabac. Des chercheurs ont établi ce modèle en examinant comment certaines personnes renonçaient au tabac de façon naturelle, c’est-àdire sans le soutien d’un programme de traitement officiel. Leur raisonnement a été le suivant : si nous par venons à comprendre comment ces personnes ont arrêté de fumer seules, nous pourrons améliorer nos programmes pour appuyer le processus de changement naturel. Conçu à l’origine à la fin des années 70, début des années 80 par James Prochaska et Carlo DiClemente, à l’Université de Rhode Island, le MEC considère le changement comme un processus dynamique. L’hypothèse de base est que le changement a un cours naturel. Le modèle a été appliqué à une vaste gamme de comportements notamment arrêter de fumer, perdre du poids et prévenir les blessures. Le modèle comprend quatre facteurs de base qui sont interreliés: 1. On n’arrête pas de fumer en une seule étape – la personne passe par cinq étapes avant de réussir. 2. La personne progresse à chaque étape en utilisant des processus de changement distincts [pratiquement universels]. 3. Au cours des premières étapes, la progression dépend de modifications de l’équilibre décisionnel de la personne, c.-à-d. comment elle voit le pour et le contre entre fumer et arrêter de fumer. 4. Pour arrêter de fumer et ne pas rechuter, la personne doit avoir une cer taine confiance [l’auto-efficacité] en sa capacité de prendre effectivement les décisions nécessaires pour changer. Plusieurs études ont montré qu’avec le MEC, on arrive mieux à prédire le moment où une personne arrêtera de fumer qu’avec des facteurs 3 comme le nombre de cigarettes fumées, depuis combien de temps elle fume, les caractéristiques de sa personnalité, et les variables démographiques. C’est dire que si un programme de lutte contre le tabagisme peut influer sur ces facteurs de changement – les processus de changement, l’équilibre décisionnel et l’auto-efficacité – de la bonne façon et au bon moment, il a tout ce qu’il faut pour réussir à aider les gens à arrêter de fumer. Les quatre prochaines sections examinent chacun de ces facteurs en détail pour voir comment ils sont interreliés. 4 Les étapes de changement Selon le modèle, les changements de comportement en matière de santé ne sont pas des événements séparés. La personne change en passant par cinq étapes. À chacune de ces étapes, elle fait face à une série différente de questions et de tâches qui sont reliées à son tabagisme. Voici les cinq étapes: • • • • • Dans ses effor ts pour arrêter de fumer, le fumeur passe par 5 étapes de changement: d’abord il n’envisage pas d’arrêter, puis il y pense, puis il s’y prépare, puis il arrête vraiment, enfin il ne touche plus à la cigarette et il s’emploie à ne pas rechuter. précontemplation; contemplation; préparation; action; et entretien. Les documents récents sur la réduction du tabagisme décrivent ces étapes de façon plus simple: • La personne ne pense pas à arrêter de fumer dans un futur rapproché; • la personne y réfléchit, mais n’est pas encore prête; • La personne est décidée et elle se prépare à arrêter; • la personne arrête de fumer; et • la personne ne touche plus à la cigarette. Pour représenter visuellement les étapes de changement, les planificateurs de programmes ont utilisé l’image de la montagne à escalader en quatre sections, ou du cours d’eau à franchir en sautant sur quatre pierres. Quels que soient l’image ou les mots utilisés pour décrire les étapes, le fumeur prend plusieurs caractéristiques à chaque étape. Ces caractéristiques et les différences entre les fumeurs aux diverses étapes sont décrites ci-après. Précontemplation À l’étape préliminaire, dite de la préréflexion, la personne n’envisage pas sérieusement d’arrêter dans les six prochains mois et n’est intéressée par aucune intervention qui pourrait l’aider en ce sens. Elle reconnaît qu’il y a peut-être des gens qui s’inquiètent à propos de sa santé, mais elle sous-estime le risque qu’elle court. Elle peut se trouver à ce stade pour plusieurs raisons : les conséquences personnelles de l’usage du tabac ne semblent pas imminentes, elle est découragée après plusieurs tentatives qui ont échoué, elle n’est pas consciente des dangers du tabac, la cigarette est associée à des expériences positives et à des souvenirs agréables, elle aime son image de fumeuse ou elle croit qu’elle est trop accoutumée pour arrêter. Quelle que soit la raison, elle ne s’attarde pas à réfléchir à la question, elle n’a pas l’impression qu’il est suffisamment important de changer ses habitudes et elle a tendance à ne pas discuter de la question avec d’autres, à résister aux programmes et aux tentatives pour lui faire changer de comportement : À l’étape de la précontemplation, le fumeur ne réfléchit guère à son habitude et il ne la considère pas comme un problème. 5 bref, elle évite la question. Elle adoptera une attitude défensive vis-à-vis des personnes qui la poussent à arrêter. On aurait tort, cependant, de conclure que la personne n’est pas motivée; il est vrai qu’elle n’est pas prête à vouloir arrêter, car le renoncement n’est pas un but qui lui convient en ce moment. Aider les fumeurs à passer de l’étape de la préréflexion à celle de la réflexion, voilà le but à se fixer. Contemplation Au stade de la contemplation, la personne réfléchit à son comportement – elle peut même penser à arrêter de fumer – mais elle n’est pas très sûre de ce qu’elle va faire. Dans la contemplation, la personne envisage sérieusement d’arrêter dans un proche avenir [souvent dans les six mois]. À ce stade, elle est plus consciente des effets de la cigarette sur sa santé et il lui arrive plus souvent de penser que c’est un problème. Même si elle est consciente des bienfaits de cesser de fumer, elle n’est pas sûre que les avantages à long terme d’une vie sans tabac l’emporteront sur ce qu’il lui en coûte à court terme. Elle est donc ambivalente. Cette ambivalence risque facilement de faire dire aux professionnels de la santé les mieux intentionnés du monde que la personne devrait revenir lorsqu’elle se sentira prête! Il peut en résulter une situation où la personne risque d’être en «contemplation» pendant longtemps! Toutefois, à cette étape, le fumeur a besoin d’aide pour cesser de substituer la réflexion à l’action et pour accorder davantage d’importance à l’abandon du tabac d’une manière qui l’incite à s’engager réellement dans la voie du renoncement. Cependant il y a un aspect positif : c’est à ce stade que la personne commence à prendre conscience de ses forces et des obstacles à franchir sur les plans personnel et environnemental pour arrêter. Les clients, durant la période de réflexion, sont généralement plus réceptifs à l’information concernant la nécessité d’un changement, plus susceptibles de recourir aux interventions éducatives et de ressentir une pression émotive qui les incite à vouloir modifier leurs comportements risqués, et ils sont plus enclins à vouloir démêler leurs sentiments et leurs idées sur l’usage du tabac. Préparation Dans la préparation, la personne a décidé de ne plus fumer et elle prend effectivement des mesures pour se préparer à arrêter. 6 La préparation est caractérisée par la mise à l’essai de petits changements et la résolution de tenter sérieusement d’arrêter dans un avenir rapproché (habituellement au cours du mois suivant). La personne se rend compte qu’il y a plus d’inconvénients que d’avantages à fumer et elle est moins ambivalente quant au fait d’arrêter. Sa motivation pour arrêter apparaît dans des déclarations comme : « Je dois faire quelque chose : c’est rendu grave » « Il faut que ça change. Qu’est-ce que je peux faire? » Elle commence à entrevoir sa responsabilité personnelle face au changement d’une façon qui lui permet de se préparer à renoncer au tabac et elle commence à faire l’essai de différentes façons de modifier son comportement. À cette étape, les clients changeront légèrement leur comportement en diminuant, par exemple, de 10 % le nombre de cigarettes fumées quotidiennement ou en attendant plus longtemps avant de se permettre la première cigarette de la journée. L’ambivalence diminue, l’expérience acquise au cours des mises à l’essai renforce la détermination de la personne et sa capacité de résoudre des problèmes et l’encourage à élaborer un plan d’action pour arrêter de fumer. Action La personne a cessé de fumer et cherche sérieusement à prévenir la rechute à l’aide de différentes techniques de lutte contre le tabagisme. À cette étape, la personne qui réussit à abandonner le tabac va au-delà d’un effort de volonté et a recours à des techniques, au soutien d’autrui ou à des aides pharmacologiques. L’étape de l’action est évaluée à environ six mois, et c’est durant cette période que les clients sont le plus exposés à une rechute face aux difficultés de tous ordres qu’ils rencontrent jour après jour. Toutefois, ils ont tendance à accepter de l’aide, et dans la mesure où ils ont l’impression que leurs efforts sont couronnés de succès, ils développent une plus grande confiance dans leur capacité de changer. D’habitude, les clients à cette étape cherchent à persévérer et tendent à modifier leur environnement physique et interpersonnel pour l’adapter à leur tentative de changement. Sur le plan cognitif, ils demeurent conscients des raisons qui justifient leur effort et ils développent des stratégies d’adaptation pour faire face aux pressions ou aux situations qui mettent en péril leur fragile équilibre. La durée de l’étape de l’action varie d’une personne à l’autre, mais elle dure généralement environ six mois. Les personnes croient de plus en plus qu’elles ont suffisamment d’autonomie pour modifier leur comportement face au tabagisme. Mentalement, elles se répètent leur résolution et elles élaborent des plans pour faire face aux pressions tant personnelles qu’externes qui pourraient mener à des rechutes. Au stade de l’action, le fumeur tente vraiment d’arrêter. Il peut essayer plusieurs techniques différentes. C’est ici qu’il risque le plus de rechuter. Entretien L’entretien est la dernière étape, où la personne doit pouvoir résister avec succès à toute envie de fumer. Cette personne est bien armée et moins exposée aux rechutes. À cette étape, elle doit apprendre comment réagir aux grands ennemis de l’abstinence : les états émotifs négatifs et le stress. Le succès passe par le renforcement de la confiance en sa capacité d’éviter les situations qui mettent à l’épreuve son contrôle de soi, ou de composer avec elles, le moment venu. Les clients utilisent des techniques particulières à cette étape pour prévoir les situations présentant un risque élevé et ils préparent à l’avance des stratégies pour y faire face. Il se peut qu’ils doivent encore se convaincre de l’importance que représente à leurs yeux ce changement et ils réagissent aux faux pas en analysant les facteurs qui y ont mené et en reprenant le contrôle de la situation. Ils savent que leur objectif en vaut la peine et que le résultat de leur lutte représentera une victoire sur le À l’étape de l’entretien, le fumeur a appris à anticiper les envies de fumer et à y résister, et il sait utiliser de nouveaux moyens pour y faire face. De temps à autre, il lui arrive de faire un petit «écart» et de fumer une cigarette, mais il essaie de tirer la leçon de cet accident de parcours pour éviter qu’il se reproduise. 7 plan personnel. Elle s’arme de patience en reconnaissant que cela prend souvent beaucoup de temps pour se débarrasser de ses vieilles habitudes et en prendre de nouvelles. Si elle fait une exception et fume une cigarette, elle n’estime pas pour autant qu’elle a échoué. Elle considère plutôt ce faux pas comme l’indication qu’elle doit apprendre à faire face différemment et analyser pourquoi il s’est produit. Ceci lui donne le sentiment d’être plus capable de se contrôler et de pouvoir se remettre sur la bonne voie. Elle a tendance à se rappeler tous les progrès qu’elle a faits. Rechute La rechute est un événement normal sur la voie de la guérison. Il est important que la personne sache exactement pourquoi elle a rechuté afin de planifier comment faire face à une situation similaire à l’avenir. La majorité des personnes ne s’engagent pas sur une voie linéaire les conduisant avec succès à l’étape du maintien de leur résolution. Sur le chemin de l’abstinence totale, la plupart des fumeurs connaissent la rechute. La rechute s’accompagne souvent d’un sentiment de découragement et d’échec personnel. Plutôt qu’être le signe d’un échec, les épisodes de rechute témoignent de notre vulnérabilité et nous donnent l’occasion de reconnaître les situations à haut risque et d’apprendre comment y faire face, ce qui a pour effet d’accroître notre résistance. La clé pour guérir d’une rechute est de réutiliser les techniques employées jusqu’ici, et d’identifier nos faiblesses personnelles et les facteurs qui nous rendent vulnérables. Par conséquent, on considère, dans le modèle, la rechute comme un événement normal – les personnes retournent à une étape précédente tout en demeurant sur la voie du changement. La rechute peut être une occasion importante d’apprendre et de devenir plus fort, ou bien elle peut être une excuse pour abandonner la lutte. Il y a un danger réel que la personne ressente aussitôt un sentiment d’échec qui peut miner gravement sa confiance en soi. La clé pour aider la personne à guérir d’une rechute est de passer en revue les efforts déployés jusqu’ici, d’identifier ses forces et ses faiblesses personnelles et de dresser des plans pour corriger ses faiblesses afin de résoudre des problèmes similaires la prochaine fois qu’ils se présenteront. Il faut aider le client à reconnaître les progrès qu’il a réalisés et à analyser l’épisode de façon à prévoir des stratégies d’intervention plus efficaces. Mesurer les étapes Il est assez facile de mesurer les étapes de changement en se servant d’un algorithme en six points qui évalue les intentions et les comportements courants propres à chaque étape. Voici les six points: Question: Avez-vous cessé de fumer? Cochez une réponse. ❑ Je n’ai jamais fumé, ou je ne fume plus depuis au moins 5 ans [sauter la question]. ❑ Oui, depuis plus de 6 mois [étape d’entretien]. ❑ Oui, depuis moins de 6 mois [étape d’action]. 8 ❑ Non, mais j’ai l’intention d’arrêter dans les 30 prochains jours et ❑ ❑ j’ai essayé d’arrêter pendant au moins 24 heures au cours des douze derniers mois [étape de préparation]. Non, mais j’ai l’intention de le faire dans les six prochains mois [étape de contemplation]. Non, et je n’ai pas l’intention de le faire dans les six prochains mois [étape de précontemplation]. Ces questions laissent croire que les étapes sont indépendantes les unes des autres alors qu’en fait, elles ne le sont probablement pas. Il faut plutôt voir le cheminement comme un continuum, et les étapes comme des points utiles qui nous renseignent sur notre degré de préparation. Certains travaux de recherche ont fait une distinction entre différents sous-types de fumeurs à l’intérieur de chacune des étapes, surtout celles de la préréflexion et de la réflexion. Il faut donc utiliser les catégories à titre indicatif en se souvenant que les clients ne sont pas tous les mêmes à l’intérieur d’une étape donnée. Pour mesurer les facteurs applicables aux progrès réalisés à chacune des étapes du changement, il ne suffit pas de poser seulement une question. Ce sont là les facteurs dynamiques que les interventions antitabac devraient en fait tenter d’analyser. 9 Les processus de changement Les processus de changement sont les différents types d’activités que le fumeur utilise pour changer les éléments de son comportement, de ses émotions, de sa façon de penser et de ses relations qui sont rattachés à l’usage de la cigarette, à mesure qu’il progresse à travers les étapes de changement. Qu’est-ce qui fait progresser une personne à travers les étapes de changement? Pour distinguer les personnes selon qu’elles sont plus ou moins disposées à changer, le MEC indique qu’à chaque étape, une personne s’engage dans différentes activités pour arrêter de fumer à mesure qu’elle progresse. Toutes ces activités peuvent être regroupées en dix processus de changement. Plus précisément, tout ce qu’une personne fait pour modifier les éléments de son comportement, de ses émotions, de sa façon de penser ou de ses relations qui sont rattachés à l’usage de la cigarette est un exemple de processus de changement. Aux diverses étapes, les personnes n’utiliseront pas les processus à la même fréquence ou de façon aussi intensive. Par exemple, les fumeurs en précontemplation utilisent moins les processus de changement que ceux de toutes les autres étapes. C’est tout à fait logique: il n’y a pas de raison qu’une personne qui ne veut pas arrêter y pense même un instant! Le nombre de processus de changement utilisés par le fumeur augmente à mesure qu’il franchit les étapes de contemplation, de préparation et d’action et diminue lors d’une phase d’entretien réussie. Les processus expérientiels ont trait aux changements de la façon de penser ou des sentiments d’une personne. Les processus comportementaux ont trait aux changements de la façon d’agir d’une personne. Il y a deux principaux types de processus de changement: expérientiels et comportementaux. Les processus expérientiels sont ceux qui concernent les changements dans la façon de penser ou les sentiments d’une personne au sujet de son usage du tabac – ils se rappor tent à ses raisons personnelles de fumer ou d’arrêter de fumer. Les processus comportementaux sont ceux qui ont trait au changement, par la personne, de certains aspects de son comportement de fumeur. En général, les processus de changement utilisés dans les premières phases sont expérientiels alors que ceux employés dans les dernières étapes sont comportementaux. En d’autres mots, avant que la personne ne passe à l’action pour arrêter de fumer, elle change beaucoup sa façon de penser, ses sentiments et son attitude à l’égard de l’usage du tabac. Puis, elle atteint un point où elle commence à se comporter différemment. Les processus décrits ci-après décrivent les différents éléments du cheminement critique du fumeur jusqu’à la réussite: cesser de fumer pour de bon. Processus expérientiels Parmi les processus expérientiels figurent une plus grande prise de conscience des effets du tabac par le fumeur, des réactions émotives à des événements liés à l’usage du tabac, l’observation de comportements autres que le tabagisme, la réflexion au sujet des effets personnels du tabac, et le fait de comprendre comment l’habitude d’une personne peut affecter son entourage. 10 1. Prise de conscience – se rapporte à ce que la personne fait pour mieux saisir que le tabagisme est un problème, ce qui réduit sa résistance au changement. Exemple: Passer du temps à réfléchir aux conseils pour arrêter de fumer que donne la presse écrite ou la télévision. 2. Épisode dramatique – se produit quand une personne éprouve une vive émotion en réaction à des événements liés à son usage du tabac, émotions qui vont dans le sens de son désir d’arrêter de fumer. Exemple : Elle est contrariée quand elle apprend qu’un ami a contracté une maladie causée par l’usage du tabac. 3. Libération sociale – prise de conscience de situations dans son entourage qui fournissent un incitatif, un soutien ou un modèle de comportement prédisposant à l’abandon du tabac. Exemple : constatation du genre « Il y a moins de monde dans la salle des fumeurs au bureau ». 4. Auto-réévaluation – réévaluation des raisons personnelles pour arrêter de fumer et des coûts associés au maintien de cette habitude. Exemple : constatation du genre « Je ne suis plus satisfait de mon image en tant que fumeur. » 5. Réévaluation environnementale – prise de conscience des effets de notre habitude sur les autres et des bienfaits qui résulteraient pour eux de notre abandon du tabac. Exemple : constatation du genre « J’ai remarqué que l’asthme de ma fille s’aggrave parce que je fume ». Processus comportementaux 6. Auto-libération – concerne des activités qui soutiennent la détermination d’une personne à ne plus fumer et la planification du moment et de la façon de le faire. Exemple : dire à ses amis et aux membres de sa famille que l’on s’apprête à cesser de fumer, fixer une date et utiliser un guide personnel pour planifier sa démarche. Processus comportementaux: participer à des activités sans fumée, remplacer l’usage du tabac par de nouveaux compor tements, supprimer de son environnement les facteurs qui donnent envie de fumer, se donner une récompense pour n’avoir pas fumé et rechercher le soutien des autres. 7. Contre-conditionnement – a trait au fait de substituer un autre comportement à l’usage de la cigarette. Exemple : sculpter de la pâte à modeler, faire un exercice de relaxation, faire une promenade, mâcher de la gomme à la nicotine. 8. Contrôle du stimulus – supprimer les facteurs qui incitent à fumer ou éviter les situations qui en donnent l’envie. Exemple: Mettre bien en évidence des rappels de ne pas fumer et se débarrasser des choses qui font penser à la cigarette. 9. Gestion du renforcement – comment la personne établit des buts pour arrêter de fumer et se récompense (ou se fait récompenser par d’autres) pour n’avoir pas fumé. 10. Relations d’aide – faire confiance aux autres et accepter leur aide pour arrêter de fumer ou demander l’aide de professionnels. 11 Figure 1: Étapes de changement dans lesquelles certains processus sont utilisés Précontemplation Contemplation Préparation Action Entretien Prise de conscience Épisode dramatique Réévaluation environnementale Auto-réévaluation Auto-libération Gestion du renforcement Relations d’aide Contre-conditionnement Contrôle du stimulus Prochaska et al. 1992 La figure 1 montre les processus de changement qui sont utilisés dans chacune des cinq étapes de changement. Il est important de comprendre que le fumeur utilise certains processus à certaines étapes. Ceci permet d’évaluer les besoins en promotion de la santé d’un individu ou d’une collectivité et d’adapter les interventions antitabac en aidant les personnes à utiliser des processus de changement correspondant à l’étape où ils se trouvent. Pour leur part, les fournisseurs de programmes sauront le type de processus qu’un client a besoin d’utiliser lorsqu’on leur dira l’étape où il se trouve. Ainsi, nous pourrons créer des interventions plus efficaces en faisant correspondre leur contenu à l’étape où se trouve le client – en d’autres mots, nous donnerons à ces personnes le type d’aide dont elles ont besoin et au moment où elles en ont besoin. 12 L’équilibre décisionnel La motivation à changer désigne les raisons pour lesquelles un fumeur veut changer ses habitudes et la force de sa détermination. La motivation est évaluée au moyen d’un mécanisme du MEC appelé équilibre décisionnel. Par définition, l’équilibre décisionnel est l’importance qu’une personne donne aux avantages [pour] et aux inconvénients [contre] du comportement visé, dans notre cas, arrêter de fumer. L’équilibre décisionnel varie selon l’étape de changement et, pour la plupart des comportements étudiés à ce jour, la variation est remarquablement prévisible. La motivation à changer d’une personne dépend de son équilibre décisionnel. Il s’agit de l’importance que le fumeur donne aux avantages et inconvénients perçus de son habitude – le pour et le contre. Dans la précontemplation, les inconvénients du changement l’emportent sur les avantages – le fumeur voit plus d’éléments négatifs que positifs s’il arrête de fumer. Il en résulte qu’il n’est pas très motivé à changer même s’il sait que le tabac est dangereux pour la santé. Par exemple, le risque de se sentir en état de manque et la nécessité de modifier considérablement son style de vie peuvent être perçus par le fumeur comme plus éprouvants dans l’immédiat que les problèmes de santé qu’il pourrait avoir plus tard dans sa vie. Pendant la contemplation, les avantages prennent beaucoup d’importance. Le fumeur voit maintenant autant de bonnes raisons d’arrêter que de continuer. Ceci provoque chez lui une certaine ambivalence à cette étape [«J’aimerais m’arrêter, mais je ne pense pas que ce soit le bon moment. De plus, ce n’est probablement pas un gros problème. Peut-être que je fume trop pour mon bien, mais pas plus que la plupart de mes amis et aucun d’entre eux n’a jamais attrapé le cancer. Je sais que je peux diminuer quand je veux, mais je suis trop occupé en ce moment pour essayer.»] L’ambivalence est un élément normal du processus de changement et elle a un caractère conflictuel : la personne veut adopter le comportement et en même temps, elle résiste au changement. Aider le fumeur à résoudre son ambivalence est un objectif d’intervention important. Tant que la balance du pour et du contre ne penche pas en faveur du changement, un fumeur ne peut pas prendre la décision d’arrêter. À l’étape de la préparation, les avantages qui favorisent le changement l’emportent sur les inconvénients, ce qui renforce la motivation nécessaire pour planifier l’action. Pendant l’étape de l’action, les inconvénients du changement diminuent tandis que les avantages restent pratiquement au même niveau. Il est important de comprendre que le pour et le contre sont des justifications rationnelles – elles ont un sens pour le client et non par rapport aux données sur lesquelles s’appuie le praticien. C’est pourquoi le fait de fournir aux clients une foule de bonnes raisons pour arrêter de fumer a rarement un effet positif. Les gens s’appuient sur leur propre expérience et sur l’expérience des gens qu’ils connaissent pour déterminer les avantages et les inconvénients de la cigarette – c’est à ce niveau-là que ça se joue! En outre, on pèse le pour et le contre en fonction de 13 leur importance plus ou moins grande, et c’est la valeur relative de cette importance qui détermine l’équilibre décisionnel. Qu’est-ce qui contribue au changement? L’équilibre décisionnel est un facteur clé. Le facteur de prédiction le plus puissant est la perception accrue des avantages de cesser de fumer, spécialement lorsqu’on passe de l’étape de la préréflexion à celle de la réflexion. La perception des inconvénients doit, elle, s’amenuiser entre l’étape de la réflexion et celle de l’action. Des deux, il semble plus important que la perception des avantages augmente – il vaut donc mieux passer du temps à agir par rapport aux avantages qu’argumenter avec les clients au sujet des inconvénients. Comment savoir où en sont les clients par rapport à l’équilibre décisionnel entre le pour et le contre? Il suffit de le leur demander! Les questions comme « Dites-moi ce que vous rapporte le fait de fumer » ou « Pour vous, qu’est-ce qui est négatif dans le fait de fumer ou de positif dans le fait d’arrêter? » représentent des façons efficaces d’obtenir cette information essentielle. Pour que les interventions antitabac aident les fumeurs qui ne sont pas encore résolus à cesser de fumer, il faut encourager les clients à voir comme plus important le fait d’arrêter que de continuer à fumer. C’est seulement lorsque les avantages de cesser de fumer l’emportent sur les inconvénients que les fumeurs commencent à se convaincre et à faire des plans pour arrêter de fumer. 14 L’auto-efficacité On a établi que l’efficacité d’une intervention antitabac dépendait de la confiance – en particulier de la confiance qu’a la personne en sa capacité d’arrêter, par exemple de s’abstenir de fumer et d’avoir moins envie de succomber en présence de fumeurs. Ce facteur, l’auto-efficacité, nous vient de la théorie sociale-cognitive de Bandura. L’envie et la confiance ont une forte corrélation inverse, c.-à-d. que si l’envie diminue, la confiance augmente. La différence entre l’envie et la confiance diminue à mesure que la personne franchit les étapes de changement. Elles tendent à s’équilibrer à l’étape de l’action. Dans l’entretien, l’envie diminue tandis que la confiance atteint ses plus hauts niveaux. L’auto-efficacité est la confiance d’une personne en sa capacité d’arrêter et de résister à l’envie. Comme on l’a observé pour les processus de changement et l’équilibre décisionnel, l’auto-efficacité varie avec l’étape. Elle est à son plus bas dans la précontemplation et à son plus haut dans l’entretien. L’autoefficacité semble être un indicateur de succès plus sûr dans l’action et l’entretien que dans les étapes antérieures. C’est peut-être parce que le fumeur fait de petits progrès en apportant des changements à ses habitudes de fumeur à long terme. .Ces succès peuvent l’amener à se juger vraiment capable d’arrêter. L’auto-efficacité atteint ses plus hauts niveaux seulement après que l’abstinence est bien établie. Une méthode simple mais efficace pour évaluer l’auto-efficacité consiste à simplement demander à votre client de nommer quatre ou cinq situations dans lesquelles il trouverait difficile de résister à la tentation ou de ne pas fumer. Puis demandez-lui d’évaluer, sur une échelle de 1 à 5, son degré de confiance dans chaque cas en sa capacité de ne pas fumer. Si la situation est évaluée à moins de 4, votre client vous indique qu’il n’a pas grand confiance en sa capacité de renoncer à la cigarette et qu’il est temps de l’aider à développer une technique pour affronter cette situation. 15 Comment appliquer le modèle des étapes de changement aux programmes d’abandon du tabac Si nous voulons que les interventions antitabac soient vraiment efficaces, nous devons tenir compte des différentes étapes où se trouvent les fumeurs. Les inter ventions doivent reposer sur des objectifs propres à chacune des étapes de changement. La plupart des fumeurs – peut-être jusqu’à 80 % – se trouvent aux étapes de changement qui précèdent l’action. Pour tant, la majorité des programmes d’abandon du tabac sont conçus pour des fumeurs qui sont prêts à agir. Il en résulte que nos interventions ne répondent pas aux besoins de 8 fumeurs sur 10. Il n’est donc pas surprenant qu’il soit si difficile de recruter des fumeurs «difficiles à rejoindre» ou «décidés» dans les programmes d’intervention. La raison en est que les fumeurs ne sont pas très intéressés quand ils en sont aux étapes préalables à l’action. Il n’est pas non plus surprenant qu’il y ait tant de gens qui ne suivent pas les programmes jusqu’au bout ou que les taux d’abandon du tabagisme soient si peu élevés. C’est parce que les programmes ne répondent pas aux besoins des personnes qui ne sont pas encore prêtes à agir – ils fixent des normes trop élevées. De toute évidence, pour accroître l’efficacité des interventions communautaires, nous devons augmenter la volonté de changement des fumeurs et établir des approches adaptées aux différentes étapes. D’après le modèle des étapes de changement, le groupe des fumeurs peut être divisé en plusieurs sous-groupes identifiables. Sur le plan pratique, cela signifie qu’il faut apprendre à identifier et à recruter les fumeurs aux différentes étapes en utilisant des stratégies adaptées aux caractéristiques des étapes en question. Comprendre comment un fumeur arrête de fumer et utiliser cette connaissance pour mettre sur pied des interventions est le défi le plus important – et le plus stimulant – que doivent relever les professionnels qui aident les fumeurs à arrêter. En décrivant le processus d’abandon du tabac, le MEC précise les facteurs qui interagissent pour permettre le changement. En d’autres mots, il décrit les aspects de l’expérience psychologique et du comportement du fumeur qui doivent changer s’il veut arrêter pour de bon. Par conséquent, le modèle peut servir de guide pour plusieurs secteurs clés de la planification et de l’évaluation des programmes antitabac qui se rapportent aux interventions s’adressant à des membres de la collectivité. Les sections suivantes décrivent comment utiliser le MEC pour établir les objectifs des programmes antitabac, contribuer à l’évaluation des besoins de la collectivité, guider l’élaboration d’interventions en matière d’éducation sanitaire et de changement du comportement et pour réaliser des évaluations de programmes. L’information fournie par le modèle peut aider les professionnels à changer la façon dont les programmes antitabac sont conçus et mis en œuvre, en vue de fournir aux divers types de fumeur l’aide particulière dont ils ont besoin pour arrêter. On peut aussi améliorer d’autres modèles de planification de la promotion de la santé qui traitent de l’influence des facteurs sociaux, économiques et environnementaux sur l’abandon du tabac, en tenant bien compte des importants facteurs du comportement de l’individu. 16 Repenser les objectifs des programmes d’abandon du tabac L’élément clé de la prestation d’interventions antitabac est de les faire correspondre exactement aux besoins des fumeurs. Ceci est important car il n’y a pas de fumeur «moyen». Les fumeurs sont différents les uns des autres au niveau des facteurs de prédisposition et socio-démographiques, et, en ce qui a trait à l’aspect comportement du renoncement au tabac, au niveau de leurs caractéristiques personnelles concernant leur volonté d’arrêter. Si nous ne tenons pas compte de ces différences clés, nos interventions ne gagneront pas beaucoup en efficacité. Si notre but est d’amener le plus grand nombre possible à arrêter de fumer, nous devons atteindre deux objectifs : 1) nos inter ventions doivent être très efficaces – c’est-à-dire capables de produire les résultats escomptés chez les participants; et 2) l’intervention doit avoir une très grande portée – c’est-à-dire rejoindre effectivement beaucoup de fumeurs. Nous pouvons contribuer à atteindre ces objectifs en appliquant les étapes de changement. L’efficacité d’une intervention antitabac dépend beaucoup de la mesure dans laquelle ses éléments correspondent aux besoins des clients. Le modèle des étapes de changement est très utile ici pour deux raisons. Tout d’abord, on adopte une approche qui classe les clients selon l’étape où ils en sont dans leur détermination à cesser de fumer et on propose ce qu’il est nécessaire de faire pour les influencer à cette étape. Par conséquent, les objectifs des programmes sont adaptés le plus possible aux besoins des clients. Deuxièmement, le modèle est capable de décrire les différences significatives qui existent entre les fumeurs pour ce qui est d’être prêt à arrêter. On peut donc orienter les stratégies de recrutement en suggérant le type d’informations auxquelles les fumeurs pourraient être réceptifs aux différents stades. Par exemple, un grand nombre de fumeurs en précontemplation ne répondront pas aux stratégies de recrutement qui leur demandent de choisir eux-mêmes le type d’intervention. Ils sont plus susceptibles de répondre aux invitations à participer aux programmes où on ne leur demande pas avec insistance de s’engager à arrêter. Par contre, les fumeurs à l’étape de l’action répondront volontiers aux promotions visant à renforcer la capacité d’arrêter. Essentiellement, les buts des programmes antitabac doivent être plus précis et saisir l’éventail des étapes de transition par lesquelles passent les fumeurs avant de renoncer définitivement au tabac. 17 Exemples d’intervention adaptée à l’étape de changement Il peut être utile à tous les fumeurs, quelle que soit l’étape, de comprendre que le renoncement au tabac est l’aboutissement d’un cycle qui comprend plusieurs changements. De cette façon, le fumeur en vient à considérer les rechutes inévitables comme un élément du cycle et non la fin de leur chance de pouvoir arrêter un jour. Le MEC donne des indications très claires à tous ceux qui élaborent ou perfectionnent les interventions antitabac. Nous présentons ci-dessous des exemples d’objectifs d’inter vention inspirés du modèle qui sont établis en fonction de l’étape de changement du fumeur. Préréflexion : • semer le doute quant aux bienfaits pour le client de maintenir son point de vue actuel sur l’usage du tabac; • sensibiliser davantage le fumeur aux dangers de son comportement; • l’encourager à adopter une vision équilibrée des avantages et des inconvénients. Réflexion : • montrer qu’il existe des stratégies efficaces pour neutraliser les inconvénients; • lutter contre la démoralisation ou la peur en aidant le client à se centrer sur ses capacités et à entrevoir la possibilité d’un changement; • combler ses lacunes sur le plan de l’information ou des connaissances. Préparation : • aider le client à cerner ce à quoi il devra faire face pour parvenir à cesser de fumer; • faire un remue-méninges pour trouver diverses stratégies d’adaptation; • choisir les stratégies les plus susceptibles 1) d’être utilisées, 2) d’être utiles; • encourager le client à être précis quant à la date à laquelle il compte arrêter et établir un programme d’aide; • diriger le client vers des services de soutien ou vers d’autres professionnels. Action : • enseigner au client des méthodes « concrètes » de changement de comportement; • l’aider à ne pas trop se fier à sa seule volonté; • lui présenter les étapes de mise en œuvre, et prévoir les obstacles. Maintien de la résolution : • aider le client à reconnaître les situations à haut risque; • le sensibiliser aux conséquences des faux pas sur le plan cognitif et émotif; • lui enseigner des stratégies de prévention de la rechute. Rechute : • aider le client à reprendre le processus de changement sans être démoralisé à cause de la rechute. 18 Comment utiliser le modèle pour la planification et la mise en œuvre Bien que les données socio-démographiques soient essentielles pour identifier la répartition et les caractéristiques des fumeurs dans une population, ce type de données a peu de rapport avec les facteurs qui régissent le véritable comportement du fumeur. Pour cette raison, toute information qui nous permet de répar tir les fumeurs en fonction de variables rattachées au renoncement au tabac nous aidera à planifier et à mettre en œuvre des interventions. La principale variable pour la répartition est l’étape de changement, que l’on peut déterminer à l’aide de l’algorithme en page six. Le modèle des étapes de changement nous donne de précieuses indications qui nous permettent de planifier et de mettre en œuvre des programmes qui fournissent des messages appropriés aux fumeurs des cinq étapes et non à ceux de l’étape d’action seulement. Planification La planification consiste à identifier un groupe cible, ses besoins particuliers et la nature des interventions à offrir. Une fois que l’on connaît la proportion des fumeurs d’une population à chaque étape de changement, on a tout de suite une idée de l’importance et de la composition des groupes cibles qui devront être rejoints par l’intervention. En outre, ça nous permet de mieux saisir les buts en matière d’intervention et les types d’intervention qui devront être offerts pour maximaliser leur efficacité. Bien entendu, adapter l’intervention à l’étape ne représente qu’un aspect de la planification; d’autres facteurs doivent également être pris en considération. Nous savons qu’il faut tenir compte d’autres traits communs que l’étape dans le cas de groupes cibles comme les femmes enceintes, les jeunes femmes, les adolescents, les détenus, etc. Pour réellement adapter le programme, on doit intégrer les facteurs correspondant aux besoins plus vastes de ces groupes à notre connaissance des étapes. Mise en œuvre La mise en œuvre consiste à faire connaître aux groupes cibles les interventions offertes, à les recruter, et à appliquer les programmes des interventions. Les recherches basées sur le MEC ont montré que les fumeurs aux étapes de précontemplation et de contemplation tendent à refuser de participer aux programmes qui leur sont offerts. En termes pratiques, cela signifie que notre façon habituelle de promouvoir les interventions auprès de la plupart des fumeurs ne fonctionne pas, même s’il y a des incitatifs pour participer! Le problème est qu’avec cette approche, nous attendons que les fumeurs nous contactent après qu’ils ont vu une publicité quelconque. Une telle approche est valable pour les fumeurs qui sont prêts à agir. Or, ces derniers ne représentent que 20 % des fumeurs. Pour les autres, soit 80 %, nous devons devenir plus proactifs – nous devons aller à eux pour les recruter et leur fournir des programmes. Ici, le principe de base est que plus nous parviendrons à recruter de fumeurs, plus nous aurons 19 d’impact sur la réduction du tabagisme. En outre, les inter ventions basées sur les étapes vont probablement faire diminuer le nombre de fumeurs qui abandonnent les programmes, ce qui en augmentera l’impact. On essaie de plus en plus, dans les programmes de santé de la population, de recruter des fumeurs et d’être plus proactifs dans notre approche. Pourquoi attendre que le petit nombre de fumeurs qui sont prêts à renoncer au tabac viennent vers nous? Soyons plutôt dynamiques, établissons des critères de sélection, déterminons les étapes puis offrons des programmes en conséquence. Les méthodes dynamiques prennent tout leur sens lorsque le modèle des étapes de changement est utilisé pour nous guider dans nos interventions, parce que nous risquons beaucoup moins d’aliéner les personnes qui ne sont pas prêtes à cesser de fumer et que nous risquons moins aussi de rater l’occasion d’aider des gens à progresser d’une étape à l’autre. Nous voulons aussi garder davantage les clients dans nos programmes et moins voir de gens quitter en cours de route. Pourquoi les gens s’en vont-ils? Ils quittent le programme lorsque l’intervention ne répond pas à leurs besoins. D’après le modèle, si le contenu du programme n’est pas adapté à l’étape à laquelle se trouvent les clients, ceux-ci résisteront au changement – surtout si on leur impose des exigences qu’ils sont incapables de satisfaire – car on leur en demande trop! Souvenezvous des buts de l’intervention à chaque étape et assurez-vous, lorsque vous recrutez les fumeurs, de les « placer » selon leur étape et de leur imposer des exigences raisonnables de changement. 20 Comment choisir et élaborer des interventions de réduction de l’usage du tabac De tout temps, les campagnes de santé publique pour réduire l’usage du tabac ont traité les fumeurs comme s’ils étaient tous pareils. Quelles nouvelles orientations le modèle offre-t-il sur le plan du choix et de l’élaboration d’interventions? Les interventions antitabac vont de l’éducation sanitaire et de la promotion de la santé dans les médias aux programmes pour s’aider soi-même peu coûteux et largement répandus, en passant par les groupes de soutien et les services cliniques dispensés aux groupes et aux individus. Quel que soit le niveau d’intervention, tant que l’objectif général est d’influencer le comportement des fumeurs dans la population, le MEC offre des lignes directrices pour en accroître l’efficacité. Considérons par exemple les interventions des médias. Le modèle permettrait de faire plusieurs innovations. Premièrement, vu que la majorité des fumeurs se trouvent aux étapes préalables à l’action et qu’ils ne sont pas susceptibles de vouloir participer aux interventions qui les feraient progresser, on pourrait faire des stratégies des médias le mode d’intervention le plus efficace en les utilisant judicieusement. Plus précisément, ces stratégies doivent diffuser le type d’information dont ce groupe cible a besoin d’une façon qui ne les rebutera pas. Deuxièmement, pour les programmes pour s’aider soi-même, on a utilisé le modèle pour établir du matériel spécialement adapté aux fumeurs à chaque étape. Un troisième exemple a trait aux interventions antitabac offertes à la collectivité par des professionnels de la santé de toutes disciplines. Il est largement reconnu que ces derniers pourraient être plus efficaces dans leurs efforts antitabac du fait des nombreux contacts qu’ils ont avec les fumeurs et de leur capacité à influencer le compor tement. Cependant, beaucoup de médecins auraient besoin d’un modèle pratique de mise en œuvre. Le MEC peut servir de complément aux programmes d’enseignement médical en vue d’accroître les compétences des médecins communautaires dans ce domaine, pour qu’ils puissent aider un plus grand nombre de leurs patients à cesser de fumer. Enfin, l’application du modèle qui porte peut-être le plus à conséquence quand vient le moment de donner forme à l’intervention est celle qui consiste à peaufiner les buts des programmes et à accroître leur efficience et leur efficacité. Il est certain que le modèle des étapes de changement (MEC) nous a un peu éloignés de notre ambition de vouloir à tout prix que tout le monde cesse de fumer pour plutôt chercher à aider le plus de fumeurs possibles à franchir convenablement chacune des étapes – aider ceux qui ne pensent pas à arrêter de fumer à y songer, ceux qui y songent à se préparer à arrêter, ainsi de suite. Les suggestions générales suivantes offrent une gamme de stratégies de rechange. Il va de soi que chacune des interventions mentionnées est compatible avec les besoins des fumeurs à qui elle s’adresse. 21 Que pouvons-nous faire pour aider les fumeurs à passer de l’étape de la préréflexion à celle de la réflexion? Les fumeurs en précontemplation ont besoin d’être rassurés: il faut leur dire qu’on n’exercera pas de pressions pour qu’ils arrêtent de fumer et leur demander d’identifier les avantages et les inconvénients de leurs habitudes. Essentiellement, il s’agit de concevoir des stratégies d’intervention qui vont améliorer, aux yeux des fumeurs, la pertinence de l’information reçue. La liste ci-après montre qu’il y a beaucoup de moyens d’y parvenir. Le principal objectif consiste à accentuer les avantages du renoncement au tabac en même temps que les inconvénients du tabagisme. • Politiques de santé publique [interdiction de fumer, taxes] qui sont des facteurs directs de dissuasion ou d’incitation. • Programmes intégrés d’action sociale et de mobilisation de la collectivité qui encouragent les fumeurs à reconsidérer l’impact social ou environnemental de leur habitude. • Formation accrue en intervention antitabac pour les professionnels de la santé susceptibles d’offrir des services aux fumeurs afin de diminuer le risque qu’ils n’augmentent par inadvertance la résistance aux interventions en insistant trop sur le changement. • Éducation en matière de santé agréable tout en étant provocante afin de sensibiliser les fumeurs à la question et de stimuler la réflexion, la discussion et l’introspection à propos des avantages et des inconvénients de l’abandon de la cigarette. • Campagnes médiatiques bien ciblées sur les fumeurs – par exemple qui augmentent leur niveau de prise de conscience émotive de la façon dont ils évitent de parler de leur accoutumance au tabac, mais sans chercher à leur faire peur. Que pouvons-nous faire pour aider les fumeurs à passer de l’étape de la réflexion à celle de la préparation? Les fumeurs en contemplation sont «entre le marteau et l’enclume». Ils veulent qu’on comprenne qu’ils sont partagés entre le désir d’arrêter et le désir de continuer. On peut ensuite les encourager à évaluer de façon réaliste les avantages et les inconvénients de la cigarette sur le plan personnel. Pour franchir cette étape, les fumeurs doivent réévaluer la façon dont ils perçoivent les risques personnels liés à leur habitude. On y parviendra grâce à des interventions qui aideront les fumeurs à comprendre que leur image d’eux-mêmes et les buts qu’ils se sont fixés dans leur vie personnelle ne sont pas compatibles avec l’usage du tabac. Dans un sens, il s’agira de leur faire percevoir l’écart entre ce qu’ils veulent réellement et ce à quoi les confine le tabagisme. • Campagnes des médias décrivant comment les modèles de comportement font face à l’ambivalence et la règlent. • Stratégies communautaires qui sont axées sur la définition ou la modification de normes de santé. • Services élémentaires de counseling offerts par téléphone pour aider les gens à prendre une décision. • Perfectionnement des compétences pour aider les professionnels de la santé susceptibles de rencontrer des fumeurs à aborder la question de l’ambivalence. 22 • Pour les gros fumeurs, des programmes cliniques intensifs et accessibles qui renforcent la motivation au moyen de techniques de restructuration de l’expérience et des connaissances. Que pouvons-nous faire pour aider les fumeurs à passer de l’étape de la préparation et celle de l’action? Les éléments qui aident les fumeurs à décider de s’arrêter sont les plus utiles ici. Stratégies précises pour encourager la réflexion sur les raisons de renoncer au tabac, établissement d’un contrat visant à modifier le comportement, encouragement à se joindre à un groupe de soutien, programmes éducatifs décrivant des techniques pour arrêter de fumer et interventions par rapport au comportement qui visent à promouvoir un changement d’habitude par petites étapes successives. On peut encourager les fumeurs en préparation à expérimenter diverses façons de changer leurs habitudes. En même temps, ils peuvent «jouer au détective» en notant avec soin le moment où ils fument et pourquoi ils fument. • Campagnes médiatiques montrant comment les gens en viennent à avoir de plus en plus confiance en leur capacité d’arrêter de fumer, apprennent à connaître leurs habitudes au moyen de techniques d’auto-surveillance, se fixent une date pour arrêter et commencent à réduire leur consommation de nicotine. • Large diffusion de matériel pour s’aider soi-même qui renforce la confiance dans la capacité d’arrêter. Il s’agit d’aider les fumeurs à identifier plusieurs choix pour commencer à changer leurs habitudes [p. ex. diminuer le nombre de cigarettes fumées de 10 %, retarder la première cigarette de la journée, arrêter toute une journée] ou de leur faire utiliser un protocole officiel de prise de décisions. • Perfectionnement des compétences en réduction de l’usage du tabac pour les professionnels de la santé susceptibles de donner des soins à des fumeurs. • Programmes de services cliniques qui visent le renforcement de l’engagement au moyen de la fixation d’objectifs, de la passation de contrats en matière de comportement ou de techniques d’imagerie, et d’approches de restructuration des connaissances destinées à accroître l’auto-efficacité. • Services élémentaires de counselling offerts par téléphone. 23 Que pouvons-nous faire pour aider les fumeurs à passer de l’étape de l’action à celle du maintien de la détermination? Les fumeurs en action ont besoin d’être appuyés et rassurés alors qu’ils s’aventurent dans le terrain inconnu des non-fumeurs. Ils doivent savoir qu’il est normal de faire de petits écarts et qu’il existe des moyens d’en tirer parti. Pour cette transition, il faut recourir le plus possible aux stratégies du comportement que l’on trouve généralement dans la plupart des programmes des services cliniques et dans le matériel pour s’aider soi-même des services de santé publique. • Service élémentaire de counseling par téléphone, axé sur les techniques de renoncement au tabac. • Perfectionnement des compétences en intervention pour les professionnels de la santé susceptibles d’offrir des services à des fumeurs afin d’aider ces derniers à cesser de fumer et à prévenir les rechutes. • Prestation d’une aide aux clients: leur apprendre des habiletés particulières pour ne pas rechuter et renoncer au tabac pour de bon. Ce type d’aide est décrit ci-dessous. • Restructuration de l’environnement: aider les clients à identifier les situations qui leur donnent envie de fumer, puis à les éviter ou les modifier. • Contre-conditionnement: aider les clients à adopter des comportements pour remplacer la cigarette, p. ex. la relaxation, l’affirmation de soi, l’affirmation positive, l’exercice. Les fumeurs en entretien sont toujours vulnérables en présence de situations qui leur donnent envie de fumer. Ils peuvent utiliser les nouvelles habiletés qu’ils ont acquises pour résister à la tentation. • Gestion du renforcement: on aide les clients à apprendre comment se récompenser de façon efficace et valable lorsqu’on a atteint des objectifs, ce qui peut être une promesse de récompense liée à une performance, une récompense concrète ou une satisfaction personnelle. • Accès à des relations de soutien: aider les clients à identifier des sources de soutien ou à y accéder, dans le cadre de relations interpersonnelles ou professionnelles ou de groupes d’entraide. • Prévention de la rechute: formation en affirmation de soi, habiletés pour faire face à la situation, contrôle du poids, gestion du stress pour faire face aux émotions stressantes. 24 Procédures d’évaluation de suivi La question clé en matière de suivi est: «Quel type de résultats montre que le programme a réussi ? » Par le passé, nous avions tendance à évaluer les interventions antitabac en relevant le taux de renoncement au tabac – en d’autres termes, le nombre de fumeurs qui avaient effectivement arrêté. D’après le MEC, cette mesure n’est pas précise car cet objectif est seulement pertinent pour ceux qui se trouvent à l’étape d’action. Si nous nous limitons au taux de renoncement, nous n’aurons aucune idée de la progression des fumeurs aux autres étapes – par exemple, combien sont passés de la précontemplation à la contemplation et ainsi de suite. Lorsqu’on évalue l’impact de l’application du MEC, on se préoccupe plus de savoir le nombre de fumeurs qui ont franchi des étapes que le nombre de ceux qui ont arrêté de fumer. Faute d’un suivi des fumeurs visant à évaluer leur progression, nous n’avons aucune idée claire de l’efficacité réelle de l’intervention. Ceci est par ticulièrement impor tant pour les inter ventions qui étaient adaptées aux étapes. Par conséquent, si l’on veut assurer un suivi des clients d’un programme, il faudra effectuer une évaluation de base de l’étape, puis des évaluations de suivi à des dates pertinentes. Exemples de questions pertinentes de suivi dans le contexte du MEC: 1. Quelle proportion de clients à chaque étape a réussi à passer à l’étape suivante? 2. Quelle proportion de clients a continué de progresser? 3. Quels ont été les taux de rechute pour les clients aux différentes étapes? 4. Quels éléments de programmes semblent le plus/le moins acceptables aux clients dans les diverses étapes? 5. Quel a été l’impact global de l’intervention? 6. Les stratégies de recrutement en fonction des étapes ont-elles bien fonctionné? 7. Combien de clients les interventions ont-elles permis de conserver? 8. Quels facteurs le programme a-t-il changé : l’équilibre décisionnel, l’auto-efficacité? Les réponses à des questions de ce genre sont essentielles au développement et à l’amélioration des programmes de réduction de l’usage du tabac. 25 Questions fréquemment posées Lors de notre récente série d’ateliers tenus en Ontario, les participants de chaque région ont soulevé une foule de questions importantes. Voici ces questions et quelques-unes des réponses données. En quoi ce modèle agit-il comme prévention du tabagisme auprès des jeunes enfants? Nous avons fait une recherche et nous n’avons trouvé aucune étude appliquant le modèle de cette façon. Le modèle semble répondre surtout aux besoins des adultes chez qui le tabagisme est un comportement établi. Les modèles les plus susceptibles de prévenir l’usage du tabac chez les jeunes sont ceux qui réclament des changements aux politiques et règlements gouvernementaux, qui offrent des services éducatifs de promotion de la santé et qui soulèvent la question de l’influence des pairs et de l’estime de soi. Certains chercheurs ont conçu des échelles de mesure de l’auto-efficacité en ce qui concerne la résistance à la pression de fumer et l’équilibre décisionnel par rapport au fait de commencer à fumer, mais personne n’a encore mis à l’essai le modèle complet. Est-il possible d’utiliser le modèle dans un groupe de lutte contre le tabagisme et que faire s’il y a des gens qui en sont à différentes étapes dans le groupe? Oui, on peut l’utiliser dans des interventions de groupe! Le MEC a une résonance dans l’esprit des fumeurs à toutes les étapes, et c’est un outil puissant pour guider les activités d’autochangement chez les gens dans les groupes de même qu’une façon utile d’organiser le contenu des séances. On peut commencer par expliquer le concept des étapes ou du degré de préparation et demander aux membres du groupe d’évaluer à quelle étape ils en sont. On peut ensuite animer une discussion de groupe sur les caractéristiques des différentes étapes, ce qui fait que les gens risquent de figer quelque part et ce qui les aide à progresser. Certains animateurs forment des sous-groupes représentatifs de chacune des étapes et demandent à chaque groupe d’établir son profil et d’en faire part à l’ensemble des participants. Un animateur a même demandé à ses sous-groupes de créer un sketch illustrant ce qu’est la vie à cette étape et durant la période de transition qui s’ensuit! On peut demander aux gens de dresser une liste des avantages et des inconvénients de l’abandon du tabac, de décrire les situations qui mettent à l’épreuve leur auto-efficacité et de faire un remue-méninges sur les techniques antitabac, de créer des scénarios de soutien social à mettre en scène et d’échanger des renseignements. Il existe différents genres de groupes; il faut donc expliquer clairement aux participants quels sont les objectifs du groupe et quelles sont les règles régissant le processus employé. Ces explications rendent l’expérience plus sécurisante. Dans certains cas, il se peut même que vous puissiez présélectionner les participants éventuels en fonction de critères d’exclusion afin de répondre aux besoins d’un groupe donné. 26 Tout ce counseling ne prend-il pas beaucoup de temps? Ça prend le temps dont vous disposez. Souvenez-vous que le MEC est conçu pour donner de brèves interventions adaptées aux besoins de chacun. C’est dire que si vous avez peu de temps devant vous, le modèle vous aidera à choisir un objectif raisonnable – peut-être n’aider la personne qu’à considérer une transition entre deux étapes mais en ayant à l’esprit le rapport entre les étapes. Si vous n’avez que quinze minutes pour travailler avec quelqu’un qui en est à l’étape de la préréflexion, vous feriez mieux de mettre en marche les processus pertinents de changement plutôt que d’essayer de persuader la personne que l’usage du tabac est un problème grave et qu’elle devrait arrêter de fumer. De la même manière, si le client est en période de réflexion, la seule chose que vous réussirez peut-être à faire est de l’aider à percevoir son ambivalence et à en parler. Mais il faut bien comprendre que ce sont là des choses réellement importantes à faire qui ont le potentiel de motiver la personne et qui augmentent ses chances de continuer à progresser d’elle-même. Que faites-vous avec quelqu’un qui prétend être immunisé contre les effets du tabac ou quelqu’un qui fume depuis longtemps et dont la santé est déjà menacée, ce qui rend inutile le fait d’arrêter de fumer – à quelle étape en est-il? Ce client en est probablement à l’étape de la préréflexion ou même de la réflexion. L’étape où il en est n’est pas ce qui compte le plus. De tels arguments illustrent plutôt sa réticence ou sa résistance au changement et c’est ce qu’il faut résoudre avant d’en revenir au travail sur la transition entre les étapes. Il est important d’éviter de créer davantage de résistance en argumentant avec le client. Reprenez plutôt les propos que vous entendez et essayez de découvrir pourquoi il résiste : vous perdez de vue la question des étapes, vous êtes trop ou trop peu directif; le client craint d’être amené à traiter d’une question particulière, il a peur de l’échec ou a peu confiance en lui? De la façon dont le programme fonctionne, il est peu probable que je voie le même client deux fois. Est-ce que ça vaut la peine d’aborder la question de l’usage du tabac dans ce cas? Oui, le jeu en vaut toujours la chandelle. Outre la réponse à la question 3 (ci-dessus), songez qu’il y aura d’autres professionnels dans votre programme ou service qui entreront peut-être en contact avec le même client. Vous pouvez annexer une feuille au dossier du client sur laquelle vous aurez noté l’étape où il en est, ce sur quoi vous avez tenté de travailler et une recommandation concernant le suivi que le prochain professionnel pourrait assurer. Un geste aussi simple que celui-là peut réellement accroître la probabilité que la question du tabagisme soit soulevée à nouveau – c’est la continuité des soins. La prochaine fois que le client se présentera, quelqu’un d’autre pourra utiliser la même feuille pour y noter l’étape et poursuivre l’intervention à partir de là. 27 Je fais beaucoup de présentations aux élèves des écoles secondaires : le MEC fonctionne-t-il avec eux? On ne le sait pas vraiment. Il y a actuellement pas mal de recherches qui s’effectuent à ce sujet. La recherche que nous connaissons semble indiquer que la plupart des principes régissant le changement s’appliquent – que l’adaptation de l’intervention en fonction du degré de préparation est utile. On a tenté jusqu’à un certain point d’élaborer et d’évaluer des interventions en tenant compte des étapes des adolescents. Toutefois, bon nombre d’adolescents sont des fumeurs d’occasion, leur tabagisme n’est pas encore bien ancré. Ils peuvent arrêter de fumer et recommencer à différents moments de l’année et effectuer des transitions rapides d’une étape à l’autre. Certains chercheurs estiment qu’il se peut qu’il y ait un nombre différent d’étapes pour les fumeurs adolescents. Il y a lieu de croire que les fumeurs adolescents utilisent des processus cognitifs et comportementaux simultanément en passant d’une étape à l’autre, et que l’équilibre décisionnel et l’auto-efficacité doivent être analysés par rapport aux enjeux auxquels fait face cette population. Je vois beaucoup de clients qui fument, mais qui ont beaucoup d’autres problèmes plus importants. L’usage du tabac n’est pas réellement une priorité, n’est-ce pas? Être prêt à arrêter de fumer dépend en partie du contexte dans lequel se situe le client. Il se peut bien qu’il ne soit pas prêt à agir. Toutefois, cela ne veut pas dire qu’on doive mettre la question de côté. Certains clients estiment que l’usage du tabac leur permet d’exercer un contrôle sur au moins un aspect négatif de leur vie. La façon de procéder dans ce cas consiste à offrir du soutien et du réconfort et à ne pas chercher à aller plus loin s’ils ne sont pas capables d’accorder à l’usage du tabac l’attention qu’il mérite. En outre, il se peut que le client soit en train d’apprendre des techniques d’adaptation pour lutter contre d’autres problèmes – la lutte contre l’alcool ou la drogue, ou la gestion du stress, par exemple – et qu’il pourra plus tard les appliquer à la lutte contre le tabagisme. Les clients dans mon programme ne s’attendent pas à ce que je parle de l’usage du tabac; comment est-ce que je peux aborder la question? Lorsque vous prenez contact au départ avec un client, vous avez la possibilité de définir la façon dont vous comptez travailler avec lui. Cette introduction vous permet de vous présenter et de définir votre rôle, et de lui dire que vous allez parler de choses qui concernent son bien-être en général. Faites-lui savoir que vous allez lui poser des questions à propos de différentes choses qui touchent à sa santé et aussi que vous aimeriez discuter des questions qui le préoccupent. Il est légitime que vous abordiez la question du tabagisme si, par exemple, la principale raison de sa visite a trait à son rôle parental. Lorsque le moment est venu d’aborder la question de l’usage du tabac, commencez par une 28 question ouverte – le client pourra alors en parler de son point de vue. Vous pourrez ensuite lui poser des questions sur les étapes, voir quels sont les avantages et les inconvénients de l’usage du tabac à ses yeux et jusqu’à quel point il a confiance en lui. Nous allons faire des affiches pour annoncer notre programme de lutte contre le tabagisme; en quoi le MEC peut-il nous servir de guide? La réponse est bien simple : servez-vous du modèle de la même façon que vous le feriez en séance de counseling, mais adaptez-le au mode de communication que vous utilisez. Les affiches sont une excellente façon d’atteindre un grand nombre de gens, mais les messages qu’elles contiennent produisent-elles un effet? Si les affiches essaient d’enseigner, de prêcher ou de faire peur, elles n’y parviennent sans doute pas. Songez à créer des affiches qui portent sur les thèmes qui sont pertinents pour les gens à chaque étape, et utilisez-les pour mettre en branle le processus de changement relatif à ces étapes. Utilisez les buts de l’intervention à chaque étape pour vous guider dans le choix des thèmes à aborder sur vos affiches. À moins que votre programme s’adresse spécifiquement aux fumeurs qui en sont à une étape précise (par exemple, la réflexion), il vous faudra probablement faire plus d’une affiche ou en faire une grande comportant différentes sections. Ce qui est important, c’est de formuler le message de façon à capter l’attention des gens qui en sont à une étape particulière. Les programmes et le matériel à usage personnel sont-ils réellement utiles, ou faut-il toujours offrir du counseling? Plus nous travaillons dans le domaine, plus nous en venons à croire que le matériel et les programmes adaptés aux besoins individuels, et que les gens utilisent d’eux-mêmes, constituent une partie essentielle d’une stratégie globale d’intervention en matière de tabagisme. Les fumeurs diffèrent dans la quantité d’aide structurée dont ils ont besoin, et c’est pourquoi une approche par étapes est si importante – certains ont besoin de programmes intensifs de counseling et de modification du comportement. Pourtant, le fait est que la plupart des gens cessent de fumer d’eux-mêmes, avec peu d’aide structurée. Et si on leur en donne le choix, la plupart aimeraient y parvenir seuls. Le problème jusqu’à présent tient à ce que nous avons distribué du matériel de lutte contre le tabagisme générique, peu puissant et à incidence minimale. La situation change, il y a maintenant du matériel adapté que les personnes peuvent utiliser elles-mêmes et qui est fondé sur les principes du MEC; certaines ressources sont imprimées et d’autres sont informatisées. La raison pour laquelle elles fonctionnent, c’est qu’elles aident le client à voir où il se situe comme fumeur et lui donnent l’occasion de travailler dans le cadre d’étapes bien précises. Dans certaines évaluations faites récemment, on a découvert que l’ajout d’un conseiller humain aux aspects autonomes du programme peut en fait nuire aux résultats. 29 Bibliographie Abrams, D.B., Biener, L. Motivational characteristics of smokers at the workplace: A public health challenge. Preventive Medicine. 1992; 21: 679–687. Ahijevych, K., Wewers, M.E. Processes of change across five stages of smoking cessation. Addictive Behaviour. 1992; 17: 17–25. Baranowski, T. Beliefs as motivational influences at stages in behavior change. International Quarterly of Community Health Education. 1992; 13: 3–29. Biener, L., Abrams, D.B. The contemplation ladder: Validation of a measure of readiness to consider smoking cessation. Health Psychology. 1991; 10: 360–365. Boudreaux, E., Carmack, C.L., Scarinci, I.C., Brantley, P. J. 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On indique également comment y avoir accès. Malheureusement, certaines des ressources sont presque épuisées ou risquent de l’être dans un avenir rapproché. Nous vous invitons donc à les commander le plus tôt possible. Adresses où commander les ouvrages Question d’écoute Association canadienne de santé publique Centre de documentation sur la santé 1565, avenue Carling, bureau 400 Ottawa (Ontario) K1Z 8R1 Une vidéo et un carnet de ressources ayant pour fonction la formation des intervenantes auprès des femmes enceintes et des femmes en période post-natale et de leur famille. La ressource est fondée sur la méthode de counseling « Ask, Advise, Assist » (demander, conseiller, aider) et sur les étapes du modèle de changement qui reconnaît qu’il y a chez les femmes enceintes différents niveaux de détermination à cesser de fumer. Le carnet est une ressource autodidactique qui accroît les compétences en counseling de l’utilisatrice et qui fournit des feuilles faciles à copier et à utiliser avec les clientes. Tél. : (613) 725-3769 Téléc. : (613) 725-9826 Courriel : hrc/[email protected] : L’Association canadienne de santé publique. : 19,95 $ plus TPS et frais de port et de manutention. DISPONIBLE AUPRÈS DE COÛT Close Up : A Resource Package for Nurses Who Smoke or Have Recently Become Smoke Free Manitoba Nursing Research Institute Faculty of Nursing University of Manitoba Winnipeg (Manitoba) R3T 2N2 Tél. : 204-474-9080 Téléc. : 204-275-5464 Site Web : www.umanitoba.ca/ faculties/nursing/mnri/closeup Ce guide à usage personnel est destiné à répondre aux besoins spéciaux des infirmières qui fument ou qui essaient d’arrêter de fumer. Le matériel de chacune des cinq étapes de changement est inclus dans un ouvrage compact et est également présenté sur un site Web d’usage facile. Un questionnaire d’introduction aide la lectrice à savoir à quelle étape elle se situe et la renvoie à l’endroit approprié de l’ouvrage ou du site Web. Le matériel de chaque section va de l’information factuelle à des questionnaires, des exercices et des activités, le tout étant conçu de manière à aider la lectrice à progresser d’une étape à l’autre. DISPONIBLE AUPRÈS DU 36 : Manitoba Nursing Research Institute. Get on Track Get on Track est une brochure à usage personnel pour arrêter de fumer, fondée sur les diverses étapes de préparation. Elle comporte des sections sur les avantages de l’abandon du tabagisme, sur les raisons qui font que l’on continue à fumer, ainsi que sur les mesures à prendre pour arrêter, demeurer sur la bonne voie et éviter les rechutes. Elle est utile pour encourager les fumeurs en période de réflexion à songer aux avantages et aux inconvénients que représente le fait de fumer. Elle renferme aussi du matériel relatif aux étapes de préparation, d’action et de maintien de sa résolution. On peut se procurer cette brochure à peu de frais (moins de 5 $, bien que le prix varie selon la province) auprès des bureaux provinciaux de l’Association pulmonaire. On peut en commander en téléphonant à l’Association pulmonaire ou sur le site Web. DISPONIBLE AUPRÈS DE Association pulmonaire de l’Ontario 573, rue King est, bureau 201 Toronto (Ontario) M5A 4L3 Tél. : (416) 864-9911 Site Web : www.lung.ca : L’Association pulmonaire de l’Ontario. Guider vos patients vers un avenir sans tabac Cette intervention est axée sur le modèle « Ask, Advise, Assist » (demander, conseiller, aider) que les médecins peuvent utiliser avec tous leurs patients qui fument. Le médecin pose au patient, à l’occasion d’une visite, plusieurs questions liées à l’usage du tabac et lui demande finalement s’il serait intéressé à arrêter de fumer avec son aide. Si le patient est prêt à arrêter, le médecin lui offre de la documentation en lui remettant par exemple un ouvrage intitulé « Votre guide vers un avenir sans tabac »(qui donne des conseils sur la manière d’arrêter, des stratégies de comportement à adopter, et qui traite de préoccupations courantes), lui fait part des préoccupations habituelles, lui conseille de choisir une date pour arrêter, lui parle de la thérapie de remplacement de la nicotine et lui offre son soutien continu au moyen de visites périodiques à son bureau. On peut commander le guide du médecin par courrier ou sur le site Web. Celui du patient est accessible en direct. DISPONIBLE AUPRÈS DU Conseil canadien pour le contrôle du tabac 170, avenue Laurier ouest, bureau 1000 Ottawa (Ontario) K1P 5V5 Tél. : 1 800 267-5234 Site Web : www.cctc.ca : Conseil canadien pour le contrôle du tabac. 37 Une étape à la fois Société canadienne du cancer 10, avenue Alcorn, bureau 200 Toronto (Ontario) M4V 3B1 Tél. : (416) 961-7223 Site Web : www.cancer.ca/tobacco Une étape à la fois est une ressource pour arrêter de fumer consistant en une série de cinq brochures distinctes, pour les femmes et les hommes âgés de 18 ans et plus. Conçue comme un programme à usage personnel, Une étape à la fois est basée sur les cinq étapes du changement. On y trouve des renseignements sur les avantages qu’il y a à cesser de fumer, sur la façon d’évaluer les avantages et les inconvénients de l’usage et de l’abandon du tabac, sur les étapes à suivre une fois qu’on a décidé d’arrêter de fumer et sur la façon d’éviter les rechutes et d’arrêter pour de bon. On peut se procurer une copie imprimée des documents auprès des bureaux provinciaux de la Société canadienne du cancer. On peut également trouver la ressource en entier sur le site Web de la Société canadienne du cancer. La version électronique permet de se trouver quelqu’un en direct avec qui arrêter de fumer, si on veut. DISPONIBLE AUPRÈS DE : La Société canadienne du cancer. One Step at a Time : A Stop Smoking Program for Teens Centre de formation et de consultation a/s du Direction de la santé publique et des soins de longue durée de la Ville d’Ottawa 495, chemin Richmond Ottawa (Ontario) K1A 4A4 Tél. : 1 800 363-7822 ou Tél. : (613) 722-2242 Téléc. : (613) 724-4116 Il s’agit d’un programme de lutte contre le tabagisme à usage personnel destiné aux jeunes. Trois brochures séparées sont destinées aux jeunes fumeurs, et trois autres aux jeunes fumeuses, qui i) ne prévoient pas arrêter de fumer pour l’instant, ii) veulent arrêter de fumer iii) ont déjà arrêté et ne veulent pas retomber dans leur habitude. Les brochures s’adressent à une clientèle du niveau de la sixième année et utilisent un langage qui convient à cette population. Le programme ne vise pas nécessairement à faire cesser les jeunes de fumer tout de suite, mais les encourage de tenter à plusieurs reprises d’y parvenir et à développer des techniques dont ils auront besoin pour arrêter définitivement. On peut utiliser les brochures pour animer une discussion de groupe. DISPONIBLE AUPRÈS DU : Centre de formation et de consultation. Les médecins et l’intervention clinique contre le tabagisme : Guide d’évaluation et de planification Section des publications Santé Canada Tél. : (613) 954-5995 Téléc. : (613) 941-5366 Ce guide est destiné à aider les médecins à reconnaître les forces et les faiblesses de leurs patients lorsqu’ils décident de leur recommander un programme d’abandon du tabac ou d’élaborer leur propre documentation. Les outils que renferme la brochure aident les médecins à comprendre les étapes du changement de chaque patient et leur donnent des conseils sur la façon de soutenir chacun d’eux dans sa démarche progressive d’une étape à l’autre. DISPONIBLE AUPRÈS DE 38 : La Section des publications de Santé Canada. Programme d’abandon du tabagisme sur le site Web L’Association pulmonaire canadienne a un programme d’abandon du tabagisme complet, fondé sur les étapes de changement, sur son site Web. La page d’introduction guide l’usager vers le matériel qui convient à l’étape à laquelle il se trouve en cliquant sur la souris. En plus des pages relatives à chacune des étapes, la page d’introduction indique la présence de sections portant sur le sevrage, les femmes enceintes et les amis des fumeurs. On peut utiliser le programme complet en direct ou en obtenir des copies imprimées par l’entremise du site Web auprès des bureaux provinciaux de l’Association pulmonaire. DISPONIBLE AUPRÈS DE Association pulmonaire du Canada 1900, promenade City Park, bureau 508 Parc commercial Blair Gloucester (Ontario) K1J 1A3 Tél. : (613) 747-6776 Téléc. : (613) 747-7430 Site Web : www.lung.ca : L’Association pulmonaire du Canada. Les interventions relatives au tabac pendant les périodes prénatales et post-natales Il s’agit de l’une des six brochures de Santé Canada intitulées « Brochures antitabagisme pour les dispensateurs de soins prénatals et post-natals ». Cette brochure renferme des renseignements et des directives sur la façon d’appliquer le modèle transthéorique aux interventions antitabac destinées aux femmes enceintes et qui viennent d’accoucher. La section sur l’adaptation des interventions à chacune des cinq étapes est particulièrement éclairante. DISPONIBLE AUPRÈS DE Section des publications Santé Canada Tél. : (613) 954-5995 Téléc. : (613) 941-5366 : La Section des publications de Santé Canada. Les étapes de changement Cette intervention en milieu de travail destinée aux fumeurs et aux anciens fumeurs (prévention des rechutes) est fondée sur le modèle transthéorique, présenté avec humour, et sur du counseling individuel adapté aux étapes de changement. Il s’agit d’un programme bilingue en trois étapes qui dure environ une demi-heure. Il comprend a) une séance de cinq à sept minutes au cours de laquelle le participant remplit un questionnaire à l’ordinateur et reçoit un imprimé sur lequel est inscrit un message adapté à l’étape où il se situe, b) une interaction de dix à quinze minutes avec une infirmière hygiéniste ou une infirmière spécialisée en hygiène du travail au cours de laquelle il discute de son comportement comme fumeur, des sentiments et des croyances qui y sont rattachés et des avantages et des inconvénients de l’usage du tabac, et c) un choix de ressources pertinentes, disposées sur une table, élaborées par le Service de la santé, la Société canadienne du cancer, la Fondation des maladies du cœur, etc. Les professionnels de la santé qui participent à la séance de formation reçoivent un guide de l’animateur contenant quatre disquettes d’installation et toute la documentation requise. Direction de la santé publique et des soins de longue durée de la Ville d’Ottawa 495, chemin Richmond Ottawa (Ontario) K2A 4A4 Tél. : (613) 724-4122, poste 3679 39 Centre de formation et de consultation a/s du Direction de la santé publique et des soins de longue durée de la Ville d’Ottawa 495, chemin Richmond Ottawa (Ontario) K1A 4A4 Tél. : 1 800 363-7822 ou Tél. : (613) 722-2242 Téléc. : (613) 724-4116 DISPONIBLE AUPRÈS DU : Direction de la santé publique et des soins de longue durée de la Ville d’Ottawa. Cesser de fumer une fois pour toutes Un programme de prévention des rechutes en période post-natale destiné à être utilisé par les couples durant la période prénatale. Il comprend deux brochures à usage personnel, une pour chaque membre du couple, qui doivent leur être distribuées après une brève séance de counseling offerte par un professionnel de la santé. La ressource actuelle a été élaborée dans le cadre d’un projet de recherche et a été mise à l’essai dans trois régions en 1996-1997. La ressource peut être utilisée par les femmes enceintes, qu’elles fassent ou non partie d’un couple. DISPONIBLE AUPRÈS DU Centre de formation et de consultation a/s du Direction de la santé publique et des soins de longue durée de la Ville d’Ottawa 495, chemin Richmond Ottawa (Ontario) K1A 4A4 Tél. : 1 800 363-7822 ou Tél. : (613) 722-2242 Téléc. : (613) 724-4116 Stopping When You’re Ready Stopping When You’re Ready est une trousse à usage personnel d’abandon du tabagisme destinée aux femmes enceintes, fondée sur l’approche des étapes de changement. La trousse renferme cinq brochures, chacune étant conçue pour une étape distincte du changement et écrite en fonction de la situation particulière dans laquelle se trouvent les femmes enceintes. Quatre des brochures contiennent des encarts additionnels. La trousse renferme de la documentation visant à encourager les femmes qui songent à arrêter de fumer, à soutenir celles qui sont prêtes à le faire et à renforcer dans leur décision celles qui ont déjà abandonné la cigarette. DISPONIBLE AUPRÈS DU Association canadienne de santé publique Centre de documentation sur la santé 1565, avenue Carling, bureau 400 Ottawa (Ontario) K1Z 8R1 Tél. : (613) 725-3769 Téléc. : (613) 725-9826 Courriel : hrc/[email protected] : Centre de formation et de consultation. Stop Smoking! A Program for Women Ce programme, qui se donne en groupe, traite des raisons fondamentales pour lesquelles les femmes fument et essaie de les aider à trouver des solutions de rechange au tabagisme. Le programme est prévu pour une durée de 15 à 17 séances et a fait l’objet d’une vaste évaluation à l’échelle nationale. La ressource est conçue comme un guide à l’intention des animatrices de groupes et renferme des renseignements et du matériel relatifs aux quatre étapes du programme : l’arrivée, la motivation, le renoncement au tabac et le soutien. : L’Association canadienne de santé publique. : 35 $ plus TPS et frais de port et de manutention. DISPONIBLE AUPRÈS DE COÛT 40 : Centre de formation et de consultation. Une Grossesse Sans Tabac Cette ressource est destinée à aider les femmes francophones à cesser de fumer durant la grossesse. Son contenu et sa conception sont semblables à ceux du programme Stopping When You’re Ready, sans en être toutefois une traduction fidèle. Le programme est fondé sur les cinq étapes du changement et il comprend toutes sortes d’idées et de suggestions relatives à chaque étape pour aider les femmes enceintes à réduire ou à abandonner l’usage du tabac. Il comporte cinq brochures distinctes, soit une par étape. DISPONIBLE AUPRÈS DU Centre de formation et de consultation a/s du Direction de la santé publique et des soins de longue durée de la Ville d’Ottawa 495, chemin Richmond Ottawa (Ontario) K1A 4A4 Tél. : 1 800 363-7822 ou Tél. : (613) 722-2242 Téléc. : (613) 724-4116 : Centre de formation et de consultation. 41 42