Galloyer aux fournils de Pékin

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Galloyer aux fournils de Pékin
Date : 29 JUIL 15
Pays : France
Périodicité : Quotidien
OJD : 92431
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Galloyer aux fournils de Pékin
La boulangerie-pâtisserie angevine va investir la Chine. Michel Galloyer vient d'y trouver
des partenaires pour ouvrir des dizaines d'enseignes dans l'Empire du Milieu.
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Angers, lundi 27 juillet. De gauche à droite, Pei Jun Cheng, investisseur chinois, Bobby Lo, restaurateur à Pékin, Stéphane Martinez, de la CCI d'Angers,
Michel Galloyer, Shan Shan Hu, coordinatrice du projet, et les deux partenaires chinois dè l'opération, Chun Jing Jln et Lu Xln Zhang.
L
'empire Galloyer va décidément
croissant. Parti d'un seul magasin dans la cité du Roi René, le
boulanger-pâtissier angevin a montre une belle bosse des affaires pour
se hisser, en deux décennies, à la
tête d'un groupe de 300 personnes.
Une trentaine de boutiques portent
haut, en France comme à l'étranger, les couleurs du Grenier à pain.
Trois nouvelles enseignes viennent
d'ouvrir à Angers, Laval et Orléans,
en attendant celle de Saumur dans
quèlques jours.
Seulement un début ? Possible. Michel Galloyer était lundi de passage à
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la Chambre de commerce et dindustrie d'Angers, avec des invités très
remarqués : des partenaires chinois
prêts à miser gros sur les produits du
maître. Et vite.
Boulangers et pâtissiers
seront formes sur place
« En six mois, toutes les pièces de cette
joint-venture ont été finalisées -, explique Michel Galloyer. - Et dans six
mois, la première boutique ouvrira ses
portes -. À la dimension d'un Empire
du milieu qui compte ses habitants
en centaines de millions, le projet est
ambitieux, affirme Lu Xin Zhang, le
partenaire pékinois qui évoque « au
moins 160 boutiques pour commencer, dans toute la Chine mais aussi à
Hong-Kong, Taïwan et Macao ». Lui
et ses partenaires entendent bien
concurrencer et dépasser « Paris Baguette ", un groupe... coréen qui fait
ses choux gras du bon pain français
dans I57 enseignes chinoises.
À l'évidence, Michel Galloyer n'y voit
pas qu'une belle affaire. Qualifié par
ses partenaires chinois « d'ambassadeur », il se pourléche les babines de
voir s'exporter un pan de notre qualité de la vie, directement lié à nos
papilles. Voilà pourquoi l'aventure
s'accompagne cle toute la formation
qui va de pair : Galloyer formera à
Pékin ses centaines de futurs boulangers et pâtissiers, « parce que la qualité nous intéresse bien davantage que
la quantité ", renchérit Lu Xin Zhang.
L'affaire est à peine ficelée qu'on lit
dans le regard de Michel Galloyer
quèlques raisons de voir plus loin :
« Le potentiel chinois est énorme. Je suis
certain que des boutiques proposant
une vraie variété de produits gastronomiques typiquement francais, comme
le vin et le fromage, y connaîtraient le
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Date : 29 JUIL 15
Pays : France
Périodicité : Quotidien
OJD : 92431
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« À Tokyo, plus de croissants que de baguettes
Imposer I eclair au chocolat au pays
du bol de riz, une gageure ' Lom s en
faut « Les goûts des Chinois évoluent »,
raconte Shan Shan Hu, la jeune et
multilingue coordinatnce du projet.
* li y a vingt ans, on ne consommait
pas de lait en Chine. Aujourd hui, on le
boit comme de l'eau » A ses côtes, Lu
Xin Zhang acquiesce, «i/ y a fort a pa
ner que dans cinq ans, tres nombreux
seront les Chinois qui consommeront
des viennoiseries comme les Français
au petit-déjeuner »
Michel Canayer a droite, n a pas besoin de parler le Chinois pour convaincre ses
partenaires la réputation de la gastronomie française I a précède
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Exotisme et papilles
Pour autant, rien n est gagne
d avance Car il faudra sans cesse
faire mieux Du reste, la boulangerie et la pâtisserie existent déjà en
Chine, elles ne cessent même de
prendre de l'ampleur, « on y vend
du pam dans 30 000 boutiques, dont
W 000 rien qu'a Pekin ». Maîs Galloyer
et consorts visent un autre marche,
« celui de moyenne et haute gamme •
Autant que sur les produits euxmêmes, ils misent sur le goût « Les
Chinois adorent la France », explique
le jeune investisseur Pei Jun Cheng,
« maîs d abord pour le style de vie. Et
dans cette attente de qualite, il y a bien
sûr la gastronomie et la pâtisserie »
Autrement dit, I avenir dè Galloyer
en Chine passe autant par I image
que par les produits eux-mêmes
« On vend a Tokyo deux fois plus de
croissants que de baguettes », raconte
I intéressé Simplement parce que le
croissant a l'avantage de cumuler
deux atouts non seulement il vehicule I image de la France, maîs en
plus il flatte les papilles
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