et aussi… - Cité de la Musique

Transcription

et aussi… - Cité de la Musique
et aussi…
> CONCeRTS
> MUSée
> SaLLe PLeYeL
JeUdi 17 févRieR, 20H
JeUdi 17 eT 24 févRieR,
de 15H À 17H
diMaNCHe 22 Mai, 20H
Superman Ciné-mix
Julien Lourau, saxophone et piano
Fender Rhodes
Jef Sharel, programmation
électronique et bruitages
Dj Oil, programmation électronique et
platines
Karl The Voice, voix
Fred Ladoué, théâtre d’objets ilmés
et Vjing
Bruno Corsini, lumières
Roch-Olivier Maistre,
Président du Conseil d’administration
Laurent Bayle,
Directeur général
De Billie Holiday à Édith Piaf
Live Music
Visite-atelier au Musée pour les jeunes
de 10 à 14 ans
Wynton Marsalis Quintet
Richard Galliano
dU 15 MaRS aU 21 aOÛT 2011
Brassens ou la liberté
Exposition temporaire au Musée
de la musique
MaRdi 8 févRieR – 20H
MeRCRedi 9 févRieR – 20H
Amphithéâtre
JeUdi 3 MaRS, 20H
Bel Canto Orquestra
Pascal Comelade, piano, toy piano
Gérard Meloux, vibraphone, toy piano
Pep Pascual, saxophone, clarinette
Oriol Luna, batterie
Roger Fortea, guitare basse
Ivan Martinez, guitare
> COLLèGe
MaRdi 19 avRiL, 20H
Barbara Carlotti
Nébuleuse Dandy, une promenade littéraire et musicale dans l’univers des dandys
LES MARDIS DU 1ER MARS AU 21 JUIN,
Andy Warhol
DE 15H30 À 17H30
Première partie :
La musique contemporaine
Warhol’s Surfaces
dU 16 aU 19 MaRS
Dans le cadre de l’exposition Brassens
ou la liberté, la Cité de la musique
présente un cycle de concerts, avec
Joann Sfar, Olivier Daviaud, Emily
Loizeau, Les Wampas et La Pompe
Moderne, Loïc Lantoine, La Campagnie
des Musiques à Ouïr, et Rodolphe
Rafalli Quartet.
Deuxième partie :
13 Most Beautiful… Songs for Andy
Warhol’s Screen Tests
Dean & Britta
Dean Wareham, chant, guitare
Britta Phillips, chant, basse, claviers
Matt Sumrow, claviers, guitare
Edward Lee Waters, basse, guitare,
samples, batterie
LUNdi 11 avRiL, 20H
Imprimeur FRANCE REPRO | Licences no 1041550-1041546-1041547
Scanner
Barbara Carlotti, chant, lecture
Cécile Paris, image vidéo
Benjamin Esdrafo, piano, claviers
Jean-Pierre Petit, guitare acoustique
Laurent Saligault, basse, guitare électrique
Grégory Jacques, batterie
Katerine, Francis et ses peintres : les
reprises en concert
Philippe Katerine
Francis et ses peintres
fin du concert vers 21h30.
Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert,
à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr
Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Maquette : Ariane Fermont | Stagiaires : Camille Girard et Delphine Anquetil
Nébuleuse Dandy, une promenade littéraire et musicale dans l’univers des dandys
Barbara Carlotti n’est pas dandy. « De toute façon, on ne choisit pas d’être dandy », dit-elle.
C’est peut-être pour cela, aussi, qu’elle explore avec passion l’univers et l’histoire du dandysme.
Un courant de pensée ? Une école artistique ? Une fratrie ? « Si le dandysme s’exerce en groupe,
c’est un snobisme. Le dandysme n’a pas de règle. Ce n’est pas parce que l’on s’habille bien et que
l’on parle bien que l’on est un dandy. La cape ne fait pas le dandy. »
Le dandysme est une nébuleuse. Une nébuleuse aux contours forcément imprécis mais
à la clarté aveuglante. Une nébuleuse vaste et toufue, mais piquée çà et là d’étoiles
imposantes… Dans Nébuleuse Dandy, Barbara Carlotti chante, lit et joue l’univers de
ces artistes mus par « le désir de faire de soi-même une œuvre d’art ».
Elle n’est pas là par hasard… Certes, elle n’est pas dandy mais son univers est limitrophe
de la nébuleuse de ces artistes sublimes et désespérés. De disque en disque (son troisième
est en préparation), elle explore un territoire d’introspection et de silences à la fois triste
et sensuel, hédoniste et aquoiboniste. Comme le Serge Gainsbourg de Vu de l’extérieur
ou le Leonard Cohen de New Skin for the Old Ceremony, Barbara Carlotti sait apprivoiser
le vertige sans en être dupe, tutoyer le vertige sans s’y perdre. Chanteuse singulière sur
la scène française contemporaine, elle n’aime rien tant que circuler aux frontières des
émotions, à l’exact point de rencontre de la larme et de la félicité, de la solitude et de l’amour
parfait, de l’isolement et de l’appartenance…
Les dandys ont un idéal du sublime très airmé. Le dandysme correspond à une ambition artistique
pour soi-même : tout ce que l’on porte, tout ce que l’on fait, tout ce que l’on vit est choisi pour
sa valeur esthétique ». Mais il ne s’agit pas d’un désir cosmétique et supericiel. Au contraire,
même, « le dandysme est une révolte contre la société qui contraint, une révolte par l’originalité.
Cette originalité, c’est le meilleur de soi, c’est ce que l’on est vraiment. C’est pourquoi
le dandy est isolé, unique, mortel ».
Et le dandysme, s’il est une invention d’écrivains comme Barbey d’Aurevilly, a suscité une masse
énorme d’images : élégances, poses, décors, tout doit être sublime, volontiers extravagant,
et doit ravir immédiatement dans le détail comme dans le dessin général, que ce ravissement
soit celui de l’œil, de l’oreille ou de la conscience tout entière. « Aujourd’hui, le dandysme
s’exprime plus dans la musique ou dans l’art contemporain que dans la littérature ou l’élégance
vestimentaire. » Elle va donc chanter « Andy Warhol » de David Bowie (« l’un et l’autre sont des
personnages importants du dandysme contemporain »), « Les Paradis perdus » de Christophe,
« Dandy » des Kinks, « L’Idéal », qui donnait son titre à son précédent album (« c’est ma chanson
dandy »)… Elle a aussi écrit une chanson sur Byron et promet des surprises.
Ce ne sont pas les dandysmes les plus noirs qui l’attirent le plus. « C’est quand ça brille
que ça me plaît, avoue-t-elle. Les destinées de dandys sont souvent marquées par la chute,
la déchéance, le suicide ; mais, avant, il y a eu le sublime. Et tous les dandys ont connu le sommet.
C’est à ce moment-là que je m’intéresse, quand le dandy atteint son but. »
Bertrand Dicale
Évidemment, elle a pris pour point de départ la déinition que Charles Baudelaire donnait
du dandysme, « dernier éclat d’héroïsme dans les décadences ». Sa cartographie englobe
Oscar Wilde ou Lord Byron, mais aussi Jean-Jacques Schuhl ou Alain Pacadis, le rock et
la poésie, une Italie rêvée et des faubourgs sublimes…
Au commencement de son exploration du dandysme, il y a eu la commande d’une lecture
pour le Festival Les Correspondances de Manosque, prolongée par un atelier de création
radiophonique pour France Culture puis un spectacle au festival Paris en Toutes Lettres.
Pour la Cité de la musique, elle a conçu Nébuleuse Dandy, qui n’est ni un concert, ni un
spectacle vidéo, ni une pièce de théâtre, ni une lecture, mais amalgame tout cela, tout comme
le dandysme agrège des intentions, des formes et des désirs épars.
Depuis qu’elle explore cet univers, Barbara Carlotti glane des images, des mots, des idées,
des bribes ici ou là. « Le dandysme est un nihilisme surmonté », lui dit l’un ; un autre lui indique
l’inattendu Dandy in the Underworld de T Rex, qu’elle transforme pour son spectacle en slow
années 50. Elle conçoit une création vidéo avec Cécile Paris, plasticienne qu’elle rencontre par
l’intermédiaire de Frank Lamy, chargé des expositions temporaires au Mac/Val. Elle confesse
« le plaisir de raconter quelque chose de concret : qu’est-ce que la vie et qu’est-ce qu’on en fait ?