projet pédagogique de la crèche gribouille

Transcription

projet pédagogique de la crèche gribouille
PROJET PÉDAGOGIQUE
DE LA
CRÈCHE GRIBOUILLE
SUIS PETIT MAIS IMPORTANT. J’AI LE DROIT D’ÊTRE RESPECTÉ, ET MES PARENTS AUSSI, DANS TOUS
LES LIEUX OÙ JE SUIS ACCUEILLI, AVEC OU SANS EUX. […] LES GENS QUI TRAVAILLENT DANS CES LIEUX OÙ
JE RESTE UN PEU, MAIS OÙ JE NE FAIS QUE PASSER, DEVRAIENT SAVOIR QUE J’AI UN NOM, QUE J’AI UNE
HISTOIRE, QUE J’AI UN AVENIR, QUE JE NE SUIS PAS UN PRIX DE JOURNÉE, ET QUE MES PARENTS NE SONT NI
DES VISITEURS, NI DES GENS QUI N’Y CONNAISSENT RIEN. »
JANUSZ KORCZAK
1
DROIT DE L’ENFANT AU RESPECT
« JE
Toute l’équipe éducative a participé à l’élaboration de ce projet pédagogique.
Ceci est une version résumée basée sur la version complète du 19 décembre 2011
1
Tiré du livre de Christine Schuhl « vivre en crèche »
1
PLAN
1. Introduction
p. 4
2. L’équipe éducative
p. 4
3. Composition et fonctionnement des groupes d’enfants
p. 4
4. Orientations pédagogiques
p. 4
4.1.
4.2.
4.3.
L’enfant au centre
Intégration progressive
Attitudes éducatives
4.3.1.
4.3.2.
4.3.3.
4.3.4.
4.3.5.
4.3.6.
4.4.
Généralités
La relation à l’enfant
Respect de l’individualité
Distance affective
Discipline et punitions
Douces violences
p. 5
p. 5
p. 5
p. 7
p. 7
p. 7
Déroulement de la journée
p. 8
4.4.1.
4.4.2.
4.4.3.
4.4.4.
4.4.5.
4.4.6.
4.4.7.
4.4.8.
4.5.
p. 4
p. 4
p. 5
Arrivées, départs, séparation avec le parent
Accueil de 9h00
Repas
Sommeil
Activités
Jeux libres
Moments transitoires
Rituels spéciaux et fêtes
But des acquisitions de l’enfant
4.5.1.
4.5.2.
4.5.3.
4.5.4.
4.5.5.
4.5.6.
4.5.7.
4.5.8.
Estime de soi
Autonomie
Sécurité affective
La vie avec l’autre
Intégration des règles
Transmission des codes sociaux
Respect d’autrui, du matériel
Respect de l’environnement
p. 8
p. 8
p. 8
p. 9
p. 10
p. 10
p. 10
p. 10
p. 11
p. 11
p. 11
p. 12
p. 12
p. 13
p. 13
p. 13
p. 14
4.6.
Suivi de l’enfant : observations et référence
p. 14
4.7.
Relations avec les parents
p. 14
2
4.8.
Considérations particulières
4.8.1.
4.8.2.
p. 15
L’enfant avec un handicap physique ou mental
L’inter culturalité
3
p. 15
p. 15
1. Introduction
Le projet pédagogique vise à ce que l’équipe éducative suive la même ligne directrice. Il
représente l’identité de la crèche. Il doit être considéré comme un outil de travail et ne pas être
oublié une fois terminé. Le projet pédagogique évolue avec l’équipe. Il est régulièrement retravaillé
afin de coller au mieux à la pratique.
2. L’équipe éducative
L’équipe éducative de la crèche est composée d’éducatrices2 ES, d’assistantes socio-éducative
(ASE) et d’auxiliaires. Elles sont nommées dans le présent document « éducatrices ». L’équipe
comprend également une apprentie et deux stagiaires.
L’ensemble de l’équipe éducative a pour rôle de garantir à l’enfant un accueil individualisé, de
favoriser son bien-être global, son développement et de l’accompagner dans son intégration et sa
socialisation3. Les éducatrices s’engagent auprès des auxiliaires et surtout auprès de l’apprentie
et des stagiaires pour les guider vers ces buts communs.
3. Composition et fonctionnement des groupes
d’enfants
Le groupe des petits est composé au maximum de 8 enfants de 0 à 2 ans. Celui des grands
peut compter jusqu’à 12 enfants de 2 à 5 ans (ou jusqu’à l’entrée à l’école enfantine). Le matin
jusqu’à 9h00, durant la sieste des grands et dès 17h00, les 2 groupes sont réunis dans la salle
des grands. Les groupes peuvent également se retrouver à d’autres moments de la journée pour
des ballades ou des échanges entre petits et grands.
4. Orientations pédagogiques
4.1 L’enfant au centre
L’enfant est un être unique. Il doit être pris en compte et respecté dans chaque aspect de son
individualité. Même si dans une collectivité il est difficile de mettre l’individu au centre à chaque
moment de la journée, l’enfant doit toujours être au centre de nos réflexions et nous devons
trouver les meilleures alternatives pour lui. Les moments où l’organisation du groupe passe avant
l’enfant doivent être réduits au maximum.
4.2 Intégration progressive
Avant le premier jour de crèche, l’enfant vient environ trois fois pour des adaptations. Le
nombre d’adaptations varie en fonction des besoins de l’enfant et des parents. En général, a
première adaptation est de 2h et les suivantes d’un demi-jour, puis d’un jour. Cette intégration
progressive permet à l’enfant et au parent de gérer la séparation en douceur. L’enfant s’habitue
2
3
Le féminin est ici à entendre au sens de neutre, s’appliquant aux deux genres
Plan d’étude cadre PEC, éducatrice de l’enfance ES, 2007, p.4
4
progressivement à ce nouveau lieu de vie, aux nouvelles personnes qui vont prendre soin de lui et
aux enfants qui vont l’entourer.
4.3 Attitudes éducatives
4.3.1 Généralités
Les notions de plaisir et d’humour nous paraissent primordiales et nous sommes attentives à
garder ses notions en tête dans toutes nos attitudes éducatives. Nous souhaitons que l’enfant
puisse vivre des expériences positives, qu’il prenne du plaisir à évoluer au sein de la crèche, à
échanger avec ses pairs et avec les adultes qui l’entourent. Il est important également pour
l’éducatrice de trouver de l’épanouissement dans son travail afin que celui-ci ne devienne pas un
automatisme ce qui nuirait à sa qualité de présence auprès des enfants.
4.3.2 La relation à l’enfant
L’équipe est très proche des concepts défendus par Carl Rogers. Ce dernier envisageait
l’éducateur (ou l’enseignant) comme celui qui facilite les apprentissages de l’enfant au travers
d’une relation de respect. Il considère l’authenticité, l’empathie et la considération positive
inconditionnelle comme essentielles à une bonne relation. L’authenticité demande de la part de
l’adulte d’être en accord avec ses émotions et de pouvoir les communiquer. Offrir une écoute
empathique à l’enfant et se mettre à sa place, lui permet de se sentir considéré et respecté. Cela
permet à l’éducatrice de comprendre ce que ressent l’enfant. La considération positive
inconditionnelle signifie que peu importent les actes de l’enfant, l’éducatrice doit garder une
attitude de non-jugement. On peut ne pas accepter les actes de l’enfant tout en comprenant les
raisons de son comportement4.
Dans la relation éducative, l’adulte doit être un repère, une valeur sûre, un garant de la réalité.
Nous respectons l’intégrité de l’enfant. Nous établissons une relation saine, où nous ne profitons
pas de notre position d’autorité pour le rabaisser. Dans les relations avec l’enfant, l’éducatrice doit
penser à la qualité de présence, à être en contact et à être calme.
Nous voulons créer un climat propice au dialogue, dans lequel l’enfant a la possibilité de
s’exprimer librement, sans jugement et d’être écouté. Nous lui parlons de manière vraie (le
« parler vrai » comme le préconisait Françoise Dolto). Nous sommes sincères et ne bêtifions pas
le langage. Nous utilisons un vocabulaire approprié (pas de gros mots…). Nous veillons à être
cohérentes en faisant appliquer ce que l’on demande. Si l’éducatrice doit parfois hausser la voix,
elle ne crie pas car cela démontrerait une mauvaise manière de communiquer. Nous parlons en
phrases positives.
4.3.3 Respect de l’individualité
Chaque enfant possède des particularités individuelles. L’équipe en est consciente et fait tout
pour les respecter dans ses interventions auprès des enfants. Voici, selon l’étude de Chess et
Thomas, les différences individuelles observables :
 Le niveau d’activité (plus ou moins actif) ;
 Le rythme des fonctions biologiques (routine plus ou moins réglée) ;
 La capacité d’adaptation (temps pour s’habituer à une nouvelle situation) ;
4
ROGERS C. Liberté pour apprendre, p.105-112
5






La réaction devant un nouveau stimulus (attiré ou méfiant) ;
Le seuil de réaction (intensité nécessaire d’un stimulus pour provoquer une réaction) ;
L’intensité des réactions émotionnelle (démonstration manifeste ou discrète) ;
La qualité générale de l’humeur (comportement prédominant) ;
La tendance à la distraction (intensité nécessaire d’un stimulus pour distraire l’enfant) ;
La capacité d’attention et de persistance.5
Le fait de considérer chaque enfant comme unique permet à l’éducatrice d’adopter un
comportement qui correspond à cet enfant-là. Ainsi, une relation individuelle peut se construire.
« La relation privilégiée d’éducation s’inscrit dans la durée, au travers d’une foule d’actes et
d’interactions, de relations et d’échanges quotidiens »6.
Voici quelques exemples d’attitudes à avoir afin de considérer l’unicité de chaque enfant :
 Accorder des moments privilégiés et montrer de l‘intérêt pour ce qu’est l’enfant dans son
entier (famille, culture, langue) ;
 Être attentif à offrir dans la journée à chaque enfant un temps de parole et une écoute
respectueuse ;
 S’exprimer en français avec les enfants, mais parfois dire quelques mots dans une autre
langue (celle parlée par l’enfant) si nous le jugeons bon ou nécessaire : par exemple pour
l’encourager s’il est un peu timide, pour le rassurer ou vérifier qu’il a bien compris une
consigne importante ;
 Respecter les différents rythmes de l’enfant (biologique, apprentissages). Maria Montessori
dit d’ailleurs : « le rythme fait partie intégrale de l’individu ; c’est un caractère qui lui est
propre, au même titre que la forme de son corps. Si le rythme est en harmonie avec le
corps, l’individu ne peut en changer sans souffrance »7 ;
 Avoir plus de moments libres que de moments dirigés ;
 Discuter en colloque de l’évolution, des difficultés et des ressources des enfants ;
 Diminuer les temps d’attente au maximum ;
 Tenir compte des souhaits et propositions des enfants durant la journée.
Chez les petits : nous ne mettons pas l’enfant dans une position qu’il n’a pas encore acquise,
sinon l’enfant n’est pas à l’aise dans ses mouvements car il n’est pas prêt. Il n’est pas non plus en
confiance. La position couchée sur le dos est la position initiale car de là l’enfant peut partir
explorer ce qui l’entoure. L’enfant est plus indépendant ainsi, que dans un relax dans lequel il est
coincé. Ainsi, on n’entoure pas l’enfant de coussins pour qu’il tienne assis ou encore on ne met
pas l’enfant debout nous-mêmes mais on l’aide lorsqu’il essaie de se lever.
Emmi Pikler se basait sur l’idée qu’un bébé est un « être capable d’exprimer ses besoins, de se
faire comprendre et d’interagir avec son entourage, s’il rencontrait des adultes prêts à l’écouter et
à prêter de l’attention à ses manifestations » 8 . Le bébé est donc acteur de son propre
développement. L’adulte a pour rôle de créer des conditions favorables en aménageant un espace
adapté à l’enfant, en étant à son écoute, en respectant son rythme, en créant un climat
5
FERLAND F :, Le développement de l’enfant au quotidien, p.156-163
AUZOU-RIANDEY D.MOUSSY B. Les enjeux du métier d’éducateur de jeunes enfants, p.59-60
7
MONTESSORI M. L’enfant, p.84
6
8
http://www.pikler.fr
6
harmonieux, en portant de l’intérêt à ses activités et en partageant son plaisir de découvrir le
monde.
4.3.4 Distance affective
On accepte les bisous des enfants et leur donnons s’ils nous en demandent. Nous n’en
donnons pas nous-mêmes car cela ne répond pas à un besoin de l’enfant et il n’en a peut-être pas
envie. On n’en demande pas non plus car c’est une envie de l’éducatrice. Même si elle a plus
d’affinités avec certains enfants, l’éducatrice doit adopter la même attitude avec tous. Elle doit
conserver son rôle de relais et rester avec l’enfant dans une relation éducative.
4.3.5 Respect des consignes
Lorsque nous donnons des consignes, nous ne nous contentons pas d’exiger des enfants qu’ils
obéissent, mais nous leur expliquons pourquoi nous leur imposons cette consigne. Nous
maintenons jusqu’au bout ce que nous demandons aux enfants. Afin de bien nous faire
comprendre des enfants, nous adoptons une attitude convaincue lorsque nous donnons des
consignes et utilisons la communication non verbale (ton, mimiques, position du corps).
Les punitions doivent être réparatrices ou d’isolement et être liées à la bêtise faite. Elles sont
une solution de dernier recours.
L’équipe se montre ferme sur certains points comme pour la sécurité. En cas de comportement
agressif, nous disons clairement à l’enfant notre désaccord mais veillons à ne pas tomber dans le
cercle vicieux des punitions. Nous analysons la situation, essayons de déterminer la raison du
comportement (s’il est fréquent) et mettons en place un accompagnement de l’enfant pour éviter
et anticiper ces comportements au maximum.
Lorsque l’enfant a des difficultés à respecter certaines consignes, nous estimons si le sujet
permet une certaine souplesse ou pas, mais dans tous les cas, nous verbalisons et expliquons à
l’enfant notre décision. Une journée en crèche peut être fatigante pour l’enfant, nous nous
montrons donc compréhensives et tolérantes.
4.3.6 Douces violences
Dans son livre « Vivre en crèche », Christine Schuhl décrit les douces violences ainsi : « Ce
sont des instants éphémères où le professionnel n’est plus dans la relation à l’enfant. Brefs
instants où l’adulte se laisse emporter par un jugement, un à priori, une étiquette, un geste
brusque.[…] Sans préméditation, ni volonté de faire mal à l’enfant, ces gestes, ces paroles, ces
regards, placeront de manière répétée l’enfant en situation d’insécurité affective »9.
Voici quelques douces violences auxquelles nous sommes attentives : les temps d’attente
imposés aux enfants, de dénigrer l’enfant ou ses parents devant lui, de coincer la bavette de
l’enfant de sorte qu’il ne puisse plus bouger, de parler avec sa collègue pendant un change, de
prendre un enfant sans le prévenir, etc.
Nous ne donnons pas de surnoms ni de petits noms aux enfants (« mon cœur »…etc.). Le
prénom de l’enfant fait parti intégrante de son identité et nous devons la respecter. De plus, un
enfant à qui l’on ne donnerait jamais de petit nom pourrait se sentir négligé. On évite ainsi les
préférences. Cela fait parti de la distance affective à avoir.
9
SCHUHL C., Vivre en crèche : remédier aux douces violences, p.13
7
4.4 Déroulement de la journée :
4.4.1 Arrivées, départs, séparation avec le parent
Le moment de la séparation d’avec le parent est à considérer avec beaucoup d’importance. Il
faut garder à l’esprit que pour un certain nombre d’enfants, l’entrée en crèche est la première
séparation que vit l’enfant. Si dès le début, l’éducatrice arrive à collaborer avec le parent afin que
ce moment se passe le mieux possible, cela sera profitable à l’enfant pour son intégration. Si le
parent est en confiance, l’enfant le ressentira. Donner la place aux émotions, verbaliser la
séparation avec des explications claires, rassurer physiquement ou accompagner par un rituel
(faire au revoir par la fenêtre, montrer à l’horloge l’heure de retour du parent, etc.) sont des choses
qui peuvent aider l’enfant.
4.4.2 Accueil de 9h00
Tous les jours, nous chantons une chanson rituelle du « bonjour ». Puis, par un jeu, les photos
des enfants présents durant la journée sont affichées. Cela favorise le sentiment d’appartenance
au groupe chez l’enfant. On lui démontre qu’il est considéré comme un individu dans le groupe.
L’accueil doit être un moment d’échange entre les enfants et avec l’éducatrice. A travers les
histoires ou animations proposées (humeur du jour, météo…etc.), l’éducatrice offre à l’enfant
l’occasion de s’exprimer.
Chez les petits : selon les enfants présents et leur intérêt, l’éducatrice peut proposer un « mini
accueil » mais ce n’est ni automatique, ni obligatoire.
4.4.3 Repas
Les grands prennent les repas de la crèche sauf cas particuliers (allergies, particularités
religieuses…etc.).
Le déjeuner :
Les enfants arrivent normalement à la crèche en ayant déjeuné. Si ce n’est pas le cas, le parent
peut amener le déjeuner. Nous demandons alors à l’enfant de se mettre à table pour le prendre.
Ceci est possible jusqu’à 8h30. Après, l’organisation de la journée ne nous le permet plus. Aux
9h00, l’enfant ne peut pas reprendre son déjeuner par égard pour les autres.
Les goûters :
A 9h30 nous proposons aux enfants des fruits. Pour le goûter de l’après-midi à 15h30, il y a
également une assiette de fruits puis une collation variant chaque jour, préparée par les
éducatrices et les enfants (dans la mesure du possible).
Le dîner :
A la salle à manger, les tables sont séparées pour avoir 3 petites tables de 4 enfants, cela est
plus convivial et permet aussi à l’éducatrice de mieux savoir comment les enfants à sa table ont
mangé. Nous posons sur chaque table de petits plats de service. Cela permet d’éviter les va-etvient à la cuisine. L’ambiance est ainsi plus sereine et les éducatrices plus présentes avec les
enfants. Tout est mis en œuvre pour permettre à l’enfant de faire au maximum par lui-même. Il
met sa bavette lui-même, se sert et débarrasse lui-même. On fait confiance à l’enfant.
8
Dès le premier service, les enfants se servent à leur volonté. On ne force pas les enfants à
goûter mais nous les y encourageons. L’enfant est libre de gérer son assiette et sa faim. L’unique
règle à table est que l’enfant termine son assiette avant de se resservir. L’autonomie et la
confiance en soi de l’enfant sont favorisées : « je suis capable de me servir seul ». Les enfants
apprennent petit à petit à doser les quantités selon leur faim. Nous les rendons attentifs aux doses
qu’ils se servent afin de ne pas gaspiller la nourriture.
De cette manière, nous pensons offrir à l’enfant un moment à table agréable sans conflit. Cela
doit être un plaisir pour l’enfant. Si l’adulte y met une quelconque forme d’obligation ou utilise le
chantage, l’enfant peut l’utiliser à son tour. Il peut refuser de manger par affirmation de soi.
« L’enfant sait qu’il détient là un outil d’affirmation par excellence. Il faut à tout prix faire diminuer
la pression que nous mettons sur l’enfant. Cette pression ne produira pas d’ouverture véritable
face aux goûts »10.
Chez les petits :
A table, les petits découvrent la nourriture par tous leurs sens, le goût bien sûr mais aussi la
vue, le toucher et l’odorat. Nous laissons donc les plus petits manger avec les doigts et leur
montrons petit à petit comment se servir des services. Nous aidons les petits à manger
uniquement s’ils en ont besoin. Nous n’imposons pas de temps d’attente pour sortir de table.
Lorsqu’un petit a terminé et qu’une éducatrice est disponible pour l’accompagner à la salle de
bains, l’enfant peut se lever. Si l’attente devait être trop longue, les éducatrices s’occupant
d’autres enfants, nous « débarbouillons » l’enfant afin qu’il puisse se lever de table.
4.4.4 Sommeil
Une éducatrice reste dans la salle de sieste jusqu'à ce que tous les enfants dorment. Si des
enfants ne dorment pas après environ 30 minutes, ils sortent de la salle avec l’éducatrice. La
sieste doit être quelque chose d’agréable et positif pour l’enfant. On n’emploie donc pas des
formulations comme « tu dois dormir », mais on explique à l’enfant en quoi le sommeil est bon
pour lui. Chacun a son propre rythme d’endormissement et ses rituels. Certains ont besoin de
bouger dans leur lit, certains gardent les yeux ouverts, d’autres manipulent leur doudou.
L’éducatrice doit respecter ces différences tant que cela ne gêne pas le sommeil des autres. En
entrant dans la salle de sieste, une petite chanson ou histoire peut poser l’ambiance sans que
l’éducatrice ait à hausser la voix en disant « maintenant c’est la sieste ». Les plus grands ne
faisant plus de sieste ne sont pas obligés d’aller se coucher mais ils font le « repos », c’est-à-dire
un moment de calme.
La quantité de sommeil nécessaire est propre à chacun. Certains bébés font des siestes de 30
minutes et d’autres de 3 heures. Les éducatrices respectent ces différences individuelles. Par
exemple, on ne force pas un enfant à faire la sieste simplement parce qu’on estime qu’il en a
besoin alors que son attitude durant la journée n’a pas démontré un manque de sommeil. Nous
laissons les enfants se réveiller petit à petit, à leur rythme. Cela dit, à la demande des parents et
après discussion, nous pouvons limiter la durée de sieste d’un enfant qui a de la peine à dormir le
soir. En effet, un enfant ne trouvant pas le sommeil avant 22h00 et devant se lever le matin à
6h00 sera fatigué. Il risque de passer une mauvaise matinée et aura besoin d’une longue sieste
ce qui aura un effet boule de neige.
10
LOUISE LAMBERT-LAGACÉ La sage-bouffe
9
Chez les petits, nous essayons de reproduire les mêmes conditions d’endormissement qu’à la
maison. Par exemple si l’enfant dort dans une gigoteuse, nous proposons aux parents d’en
amener une. Nous veillons à respecter totalement le rythme de sommeil du bébé. Nous le
couchons lorsqu’il montre des signes de fatigue ou selon son rythme qui nous a été communiqué
par les parents. Nous ne laissons pas pleurer un enfant dans son lit plus de quelques minutes. Un
bébé qui pleure est un bébé qui exprime un besoin. Nous connaissons chaque enfant et
réagissons en conséquence. Nous savons apprécier si un enfant a l’habitude de pleurer quelques
minutes avant de s’endormir ou s’il a besoin qu’on reste près de lui un instant. Il n’y a pas de
règles à suivre, nous devons nous adapter à chaque enfant.
4.4.5 Activités
Les enfants sont libres de participer ou non à une activité. Ils peuvent également en proposer
une. Nous ne « sur occupons » pas les enfants, il doit y avoir plus de jeux libres que de temps
d’activités. Les activités sont l’occasion d’observer l’évolution de l’enfant mais en aucun cas il n’y a
d’attente envers l’enfant. C’est dans le jeu libre que les enfants de cet âge apprennent le plus, ils
appréhendent les relations avec leurs pairs, rejouent des scènes du quotidien…etc.
4.4.6 Jeux libres
Durant les jeux libres, le rôle de l’adulte est d’être le garant de la réalité, il ne doit pas entrer
complètement dans le jeu imaginaire. L’adulte ne mène pas le jeu mais propose des solutions
quand il observe que les enfants n’arrivent plus à gérer le déroulement du jeu. Grâce au jeu
symbolique, l’enfant appréhende le monde des adultes en les imitant (selon Piaget).
L’équipe respecte également le droit à l’enfant de ne rien faire.
Les enfants amenant des jouets à la crèche ont la possibilité de les garder avec un moment
sans obligation de partager. C’est un objet de la maison qui les aide à faire le lien entre la maison
et la crèche. Si l’objet génère des conflits et que l’enfant refuse de le partager, on lui propose de le
ranger dans son casier. Les jouets qui imitent des armes ne sont pas admis.
Chez les petits : pour les bébés, c’est l’éveil sensoriel qui prime (objets de différentes couleurs,
textures…etc.). En mettant des objets autour d’eux, nous pensons les encourager au mouvement,
à la découverte. Pour les 1-2 ans, nous mettons à leur disposition des objets qu’ils peuvent faire
rouler ou emboîter. Une piscine à boules et des tapis de motricité les aident à développer leur
motricité.
L’éducatrice peut parfois initier une activité. L’enfant peut alors y adhérer ou pas ou la
transformer selon son intérêt.
4.4.7 Moments transitoires
Nous essayons d’écourter au maximum les temps d’attente. Ainsi, les enfants déjà prêts en vue
d’une promenade peuvent être amenés par une éducatrice sur la terrasse en attendant les autres.
Nous avons mis en place des rituels propres à chaque moment transitoire afin que l’enfant
puisse se repérer.
4.4.8 Rituels spéciaux et fêtes
Nous pensons important de marquer les évènements de la vie de l’enfant, c’est pourquoi nous
avons mis en place certains rituels. Pour le départ d’un enfant, par exemple, sa photo est affichée
10
au mur à côté d’un panneau dans lequel l’enfant s’avance sur un chemin qui le mène vers le
prochain lieu qu’il fréquentera. Chaque jour on l’avance d’une case. Nous offrons également à
l’enfant une photo souvenir.
Pour les anniversaires, les parents peuvent amener un gâteau. Nous gonflons des ballons,
décorons la salle… Une photo souvenir est donnée aux parents.
Les principales fêtes (Noël, Pâques, carnaval…etc.) sont souvent attendues avec impatience
par les enfants. Il est important de les marquer par des activités ou des bricolages. C’est
également l’occasion pour les enfants d’autres horizons de découvrir notre culture.
4.5 But des acquisitions de l’enfant
Nous avons déterminé des objectifs/compétences que nous souhaitons, à travers nos attitudes
éducatives, permettre à l’enfant de développer.
4.5.1 Estime de soi
Objectif : l’enfant durant son passage en crèche aura développé son estime de soi.
Attitudes éducatives :
Nous valorisons l’enfant au travers de nos gestes et paroles. Nous avons confiance en les
capacités de l’enfant et lui montrons qu’il a des ressources en lui laissant faire les choses par luimême. Nous donnons des responsabilités aux enfants afin qu’ils prennent conscience de leurs
capacités. Au travers de différents jeux, nous leur apprenons à accepter l’échec et ressentir
différents rôles sociaux.
Nous pensons important d’accorder à chaque enfant des moments privilégiés et de montrer de
l’intérêt pour ce qu’il est.
Nous utilisons le renforcement positif, c’est-à-dire d’encourager l’enfant au lieu de le
réprimander. Par exemple, au lieu de gronder un enfant qui ne mange pas correctement avec sa
fourchette, nous lui montrons comment la tenir. Nous encourageons les enfants lorsqu’ils font
quelque chose de positif en les félicitant. Nous ne disons pas à l’enfant des choses blessantes qui
pourraient entraver le développement de sa confiance en lui (par ex : « tu comprends jamais
rien », « tu n’en loupe pas une », etc.). Nous ne nous moquons pas des enfants et ne profitons
pas de notre autorité.
Nous leur proposons des activités adaptées à leur stade de développement. Par exemple, on
ne propose pas un puzzle de 100 pièces à un enfant de 2 ans mais nous l’encourageons à se
dépasser sans le confronter à une difficulté trop ardue. Nous adaptons nos interventions à l’âge
de l’enfant. Nous ne lui demandons pas des choses qu’il n’est pas en âge de comprendre.
4.5.2 Autonomie
Objectif : l’enfant est petit à petit capable non seulement d’accomplir les tâches du quotidien
seul mais aussi de gérer ses relations aux autres sans l’intervention de l’adulte.
Attitudes éducatives :
L’autonomie et l’estime de soi sont liées. C’est pourquoi en valorisant l’enfant en l’encourageant
au lieu de le réprimander et en optant pour un renforcement positif, nous pensons favoriser son
autonomie. Nous accompagnons l’enfant, le soutenons, lui montrons les gestes à faire mais nous
ne faisons pas à sa place (par exemple pour s’habiller).
11
Pour être autonome et partir explorer son environnement, l’enfant doit se sentir en sécurité
affective. Comme le dit Winnicott, l’enfant construit son autonomie affective sous le regard
rassurant et empathique de l’adulte.
Nous considérons que l’enfant est acteur de son développement. Le rôle de l’éducatrice est
donc de mettre à sa disposition du matériel adapté qui lui permette d’agir de manière autonome.
Un système de pictogrammes permet également à l’enfant de reconnaître ses affaires donc
d’être plus autonome.
4.5.3 Sécurité affective
Objectif : L’enfant se sent en sécurité au sein de la crèche.
Attitudes éducatives :
Lorsqu’un enfant s’adresse à nous, nous essayons dans la mesure du possible de lui prêter
une oreille attentive et de répondre à ses besoins. L’adulte doit être rassurant pour l’enfant.
Il est important de donner des repères aux enfants, la routine les rassure. La journée doit être
structurée et prévisible. Ils savent ce qu’ils ont à faire et le moment de le faire. Nous utilisons
également l’anticipation qui est aussi importante pour faire respecter les consignes et pour la
sécurité.
Objet transitionnel : Le but est que l’enfant arrive petit à petit à ne plus en avoir besoin. Pour
que l’enfant puisse s’en séparer sereinement il doit avoir la certitude que le doudou est à
disposition s’il en a besoin. Il a donc un panier à doudou à disposition. Nous encourageons
l’enfant à y déposer son doudou avant l’accueil et à l’y laisser jusqu’à la sieste. Lors d’activités
peinture, cuisine, etc., il n’est pas possible qu’il ait son doudou ; l’enfant doit alors faire un choix.
Chez les petits, la présence du doudou est encore plus importante. Lorsqu’il est difficile pour
l’enfant de s’en séparer, il nous appartient de trouver des alternatives comme le poser sur la
chaise d’à côté pendant le repas.
Chez les petits :
L’équipe est attentive à donner à l’enfant des visages de référence. Dans la mesure du
possible, l’éducatrice qui commence les soins d’un enfant continue à s’en occuper par exemple
pour le repas, le change, l’endormissement, etc. Il ne passe pas de bras en bras à tout moment.
4.5.4 La vie avec l’autre
Objectif : l’enfant a des comportements appropriés dans ses relations sociales.
Attitudes éducatives :
Lorsqu’un enfant a des comportements agressifs, nous essayons d’abord d’analyser la
situation. Parfois, c’est simplement que l’enfant ne sait pas comment entrer en contact avec ses
pairs. En ce cas, nous lui montrons comment s’y prendre.
Nous laissons essayer aux enfants de résoudre les conflits par eux-mêmes et leur apportons
des pistes de solutions au besoin. Si un enfant se fait embêter, nous l’invitons à se défendre
verbalement. Nous accompagnons l’enfant dans la gestion des conflits.
Nous encourageons les enfants à s’exprimer lorsque quelque chose ne va pas. Nous les aidons
à mettre des mots sur leurs émotions.
Nous sensibilisons les enfants au partage tout en prenant en compte qu’ils ont encore une
vision égocentrique des choses. L’enfant en collectivité doit à tout moment faire des concessions,
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il a droit de jouer seul et de ne pas vouloir partager un jouet à certains moments. Nous essayons
d’avoir les jouets en plusieurs exemplaires afin d’éviter des tensions inutiles.
Nous voulons faire intégrer aux enfants la notion d’intimité. Il y a certains gestes qu’ils doivent
ou ont le droit de faire seuls. Leur corps leur appartient.
Gros mots : nous distinguons les « gros mots d’adultes » et les « gros mots d’enfants ». Pour le
premier cas, nous sommes très fermes sur leur interdiction. On peut discuter avec l’enfant en lui
demandant où il l’a entendu et pourquoi il ne doit pas le répéter. Quant au deuxième cas (par
exemple « cacaboutchi »), on peut les tolérer dans une certaine mesure. Lorsque cela devient trop
envahissant, nous avons une boîte à gros mots où l’enfant peut se décharger.
4.5.5 Intégration des règles
Objectif : l’enfant intègre petit à petit les règles de vie en crèche et à l’extérieur.
Attitudes éducatives :
Nous veillons à ce que certaines règles soient respectées : ne pas taper, ne pas pousser, ne
pas crier, respecter les livres, ranger un jeu après avoir fini (sauf pour le jeu symbolique), les jeux
tels que puzzles se font à table. A l’extérieur : ne pas faire d’auto-tamponneuse, ne pas remonter
le toboggan à l’envers, respecter les autres, parler correctement, etc.
Les règles sont répétées et symbolisées à l’aide de pictogrammes. On fait réfléchir l’enfant sur
le sens de la règle. Lorsque c’est possible, on établit les règles avec les enfants.
4.5.6 Transmission des codes sociaux
Objectif : Les enfants réussissent petit à petit à intégrer les codes et les usages de notre
société afin d’entretenir de bons rapports sociaux avec leurs camarades, leurs familles et les
adultes en général.
Attitudes éducatives :
Nous expliquons aux enfants l’importance de dire « merci, au revoir, s’il vous plait, bon appétit »
et nous veillons à ce qu’ils emploient ces formules de politesse (chez les grands).
Nous apprenons aux enfants à avoir un comportement adéquat dans tous les lieux (crèche,
place de jeux, toilettes, salle à manger, etc.). Par exemple, « on se déshabille à la salle de bains »
ou « on mange avec ses services ».
4.5.7 Respect d’autrui et du matériel
Objectif : l’enfant arrive petit à petit à comprendre l’impact qu’il a sur les autres, le bien et le mal
en développant son empathie et en intégrant les interdits.
Attitudes éducatives :
Nous apprenons aux enfants à respecter l’espace de chacun (leur sphère intime et celle des
autres) et à s’adapter aux camarades (comme aux plus petits). Nous souhaitons leur faire prendre
conscience de l’évolution des âges. Mélanger les âges stimule les grands comme les petits. Nous
les sensibilisons aux différences individuelles, culturelles, physiques, religieuses…etc. Nous
encourageons les enfants à s’exprimer verbalement sans agression et dans le respect de l’autre.
Pour que l’enfant intègre la notion de respect, on doit l’aider à développer son empathie en le
rendant attentif aux réactions d’autrui.
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Pour le respect du matériel, nous sensibilisons les enfants aux conséquences d’un non respect,
en leur expliquant par exemple que s’ils cassent un jouet ils ne pourront plus l’utiliser.
4.5.8 Respect de l’environnement :
Objectif : l’enfant prend conscience de la nature qui l’entoure et de son importance.
Attitudes éducatives :
Nous sensibilisons l’enfant au recyclage, à l’économie d’eau, d’énergie (lumière), de papier
toilette, d’essuie-mains et de savon.
Nous leur expliquons de ne pas arracher les fleurs, de ne pas écraser les insectes, de ne pas
jeter les papiers par terre.
Nous utilisons des produits de ménage avec un impact écologique moindre.
4.6 Suivi de l’enfant : observations et référence
L’observation est un point très important du travail de l’éducatrice. C’est le point de départ pour
connaître et s’adapter à chaque enfant.
L’éducatrice de référence a pour rôle de porter l’enfant en tête, elle est responsable de suivre
l’évolution de l’enfant au travers d’observations régulières en collaboration avec ses collègues.
Elle accueille les parents et mène l’entretien lors de la première adaptation. Elle organise
également par la suite les éventuels entretiens à la demande des parents ou à celle de l’équipe.
Pour toutes questions, les parents se tournent vers l’éducatrice de référence. L’accompagnement
de l’enfant au quotidien reste du ressort de toute l’équipe car la relation avec l’enfant ne doit pas
être exclusive. L’enfant aura toujours une éducatrice de référence mais celle-ci peut changer en
fonction des changements d’horaires.
4.7 Relations avec les parents
Nous veillons à maintenir un dialogue ouvert avec les parents et sommes à leur écoute. Nous
voyons les parents comme des partenaires. Ils sont les premiers éducateurs de l’enfant. Leurs
observations et leur avis sont donc précieux. Nous demandons aux parents de nous faire part
également de l’évolution de leur enfant (nouveaux aliments, mise au pot, etc.).
Nous pensons que notre rôle est d’accompagner les parents dans leur rôle parental, pour
autant qu’ils le désirent. Nous souhaitons échanger à propos de l’enfant avec les parents dans le
cadre d’entretiens au moins une fois par année.
Lors des retours, l’éducatrice explique la journée de manière réelle, descriptive. On n’utilise pas
d’adverbes comme « toujours, jamais ». Les éducatrices essayent de transmettre des anecdotes
de la journée, les relations de l’enfant avec les autres, les difficultés et les progrès.
Si une journée a été difficile, on ne se contente pas de dire que c’était difficile mais on explique
en quoi avec des exemples concrets. En aucun cas on ne porte des jugements de valeur comme
« votre enfant est agressif », mais on décrit les comportements qu’il peut avoir. Lorsqu’il y a eu
conflit ou bagarre, on ne donne pas le nom de l’autre enfant pour ne pas le stigmatiser.
Si nous observons des difficultés sérieuses, nous décrivons nos observations sans jamais
poser de diagnostic. Nous en discutons avec les parents lors d’un entretien et non sur le pas de la
porte.
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4.8 Considérations particulières
4.8.1 L’enfant avec un handicap physique ou mental
Nous souhaitons accueillir les enfants indépendamment de leurs différences. Cela dit, la
décision d’accepter le placement d’un enfant avec des besoins spécifiques devra être prise selon
le type de handicap, selon les capacités d’encadrement dont nous disposons et après consultation
du SEJ (Service de l’Enfance et de la Jeunesse du canton de Fribourg) et du comité de
l’association.
4.8.2 L’inter culturalité
Nous pensons important de faire découvrir aux enfants d’autres cultures. Cela peut se faire au
travers d’activités proposées par une éducatrice (découverte culinaire, contes…etc.) ou grâce à
un parent. Cela dit, nous souhaitons que l’inter culturalité fasse partie du quotidien. Nous avons
par exemple une poupée noire, nous nous intéressons à la langue parlée à la maison par les
enfants et si un enfant ne mange pas de porc, nous expliquons pourquoi aux autres, etc.
La différence est la norme, c’est ce que nous aimerions que les enfants intègrent. Nous
sommes tous différents, cela peut être dans notre personnalité, notre culture, nos difficultés. Nous
aimerions que l’enfant ne voit pas ce qui est différent de lui comme étrange.
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