design imparfait - esad

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design imparfait - esad
DESIGN
IMPARFAIT
BRAINSTORMING
Listes de mots en relation avec mon thème
Observation
Erreur
defaut
imperfection
ratage
rature
accident
bizzarie
imparfait
déchet
desastre
fail
dysfonctionnement
bug
l’innatendu
le bricolage
hacker
surprise
irrégularité
inesthetique
hasard
anomalie
perturbation
faute
decalage
...
INTRODUCTION
Cette année, je me suis intéressée à la notion du détective et de la
trace (voulu et non voulu). Pour le sujet sur la modernité je suis parti à
la recherche de textes qui parlaient de ce sujet, je suis tombé sur un
article de la revue Terrain de Max caisson « L’Indien, le détective et
l’ethnologue». Dans cette article, max caisson parle de la notion du
détail,de l’indice, du bricolage, du dechet. Il parle à un moment donné
d’un article paru dans la revue «sewanee review» de 1946 de Marshall
mcluhan intitulé «Footprint in the sand of crimes» il établit une filiation
historique entre les méthodes de traque des Indiens et les méthodes
d’enquête de Dupin ou de Sherlock Holmes.
Je suis donc parti à la recherche de cette article, chose que je pensais
simple mais qui ne la pas été. Je m’explique suite à des recherches
sur internet cette article restait introuvable, j’ai donc commencée à
écrire à la revue Terrain pour avoir l’adresse de Max caisson, puis j’ai
ensuite écris à la Bnf qui m’ont répondu à coté, j’ai donc continué
mes recherches et par coïncidence j’ai pu remarqué qu’une ancienne
élève de Valence travaillait à la Bnf, je lui est donc écrit pour avoir plus
d’information sur cette article. Il sait trouvé que cette article est passer
en mode hors d’usage, c’est à dire que plus personne ne peut y avoir
accès... Encore une fausse piste... Cette expérience, m’a permis d’avoir
un autre regard sur la notion d’échec, d’erreurs. Car généralement nous
sommes agacé par des choses qui ne fonctionne pas. Mais se servir de
ces choses qui n’ont pas fonctionné m’a intéressée, car tous ces emails,
sont des traces de ces recherches et pour moi elle sont pour l’instant
aussi importante que l’article que je cherche, ces emails m’ont permis
de commencer une collecte, une trace autour de ce que je recherchais.
Cette à partir de ce moment là que la question ou plutôt la notion
d’erreur m’a intéressé. Dans ce pré-mémoire je vais tenter de définir
cette notion, et de répertorier les différents types d’erreurs existants.
Comment travailler avec l’erreur? L’erreur n’a t-elle pas une capacité
créative?
SÉRENDIPITÉ
« Il n’est pas possible à un homme de chercher ni ce qu’il sait ni ce
qu’il ne sait pas. Ce qu’il sait, le sachant déjà..., il n’a pas besoin
de le chercher. Ce qu’il ne sait pas, il ne peut pas non plus le chercher, ne sachant pas d’avance ce qu’il devra chercher.» ( Platon ,
Ménon )
«Les premières traces de la serendipité datent d’un conte persan de
1302 intitulé « Les pérégrinations des trois fils du roi de Serendip(1)».
L’écrivain britannique Horace Walpole reprend le terme en 1754 et lui
donne une définition : « faire des découvertes, par accident et sagacité,
de choses que l’on ne cherchait pas ».
«Chaque mot compte et l’on constate que la notion de sérendipité
dépasse largement le simple hasard. A l’accident déclencheur doit
s’associer la sagacité, c’est-à-dire le discernement ou le flair qui
permettent de détecter une anomalie, de la questionner, de l’interpréter,
de la comprendre et de l’exploiter. On est ainsi bien loin du pur coup de
chance. Les découvertes, même fortuites, ne se réalisent pas facilement
et ne sont pas à la portée de tout le monde.»
(Michel Alberganti, Science publique, France culture, février 2011)
Ce qui est intéressant dans la sérendipité c’est cette idée d’imprévu,
de hasard et d’imagination dans le processus de découverte. Elle peut
être du à l’erreur, à la chance, à la maladresse ou à des circonstances
inattendues. Mais ce qui reste important c’est la capacité de l’homme
à se repositionner, se questionner et faire des déductions face à ces
échecs.
Avec les nouveaux médias, la sérendipité à pris une autre dimension.
Qui n’a jamais «surfer sur la toile» en errer de lien en lien. Nous sommes
souvent à naviguer, voire à se perdre au sein des liens hypertextes
pour trouver au hasard d’une page, au détour d’un lien, une information
utile… que l’on ne cherchait pas vraiment.. Google à instaurer et mis à
disposition un outils de recherches qui se rapproche de la sérendipité
«J’ai de la chance». Cet outil permet à l’utilisateur de chercher un mot et
de tomber peut être par chance, accident ou hasard sur une information
qu’il ne pensait pas avoir.
La serendipité peut nous permettre d’explorer l’erreur de façons
créatives et peut donner lieu à de nouvelles recherches.
définitions du terme de 1754 à nos jours. (Wikipédia)
* Walpole (1754) : Le fait de découvrir quelque chose par accident et sagacité
alors que l’on est à la recherche de quelque chose d’autre. Des découvertes
inattendues, faites grâce au hasard et à l’intelligence
1
Les Trois Princes
de Serendip raconte
l’histoire de trois hommes partis en mission,
qui, sur leur chemin, ne
cessent de trouver des
indices en apparence
sans rapport avec leur
objectif, mais en réalité
nécessaires.
* Merton (1945) : La découverte par chance ou sagacité de résultats pertinents
que l’on ne cherchait pas. La sérendipité se rapporte au fait assez courant
d’observer une donnée inattendue, aberrante et capitale qui donne l’occasion
de développer une nouvelle théorie ou d’étendre une théorie existante.
* Merton (1949) : Le processus par lequel une découverte inattendue et
aberrante éveille la curiosité d’un chercheur et le conduit à un raccourci
imprévu qui mène à une nouvelle hypothèse.
* Charles Darwin (1953) : Qualité qui consiste à chercher quelque chose et,
ayant trouvé autre chose, à reconnaître que ce qu’on a trouvé a plus d’importance
que ce qu’on cherchait.
* Philippe Quéau (1986) : L’art de trouver ce que l’on ne cherche pas en
cherchant ce que l’on ne trouve pas.
* Yves-Michel Marti (circa. 1995) : L’art de trouver la bonne information par
hasard.
* Pek Van Andel & Danièle Bourcier (2001) : La capacité à découvrir, inventer,
créer ou imaginer quelque chose de nouveau sans l’avoir cherché, à l’occasion
d’une observation surprenante qui a été expliquée correctement.
* Mark Raison (2002) : L’art de faire des découvertes heureuses, inattendues
et utiles par hasard.
* Pek van Andel (2005) : L’art de faire des trouvailles.
* Christian Vanden Berghen (2005) : Art de se mettre en condition de découvrir
quelque chose (une information, un médicament, une technique) alors que l’on ne
travaille pas directement sur ce sujet.
* Lionel Bellenger (2005) : Capacité, à la suite d’un concours de circonstances
particulier, à trouver quelque chose que l’on ne cherchait pas, d’en comprendre
l’intérêt et de décider de l’exploiter immédiatement.
L’ERREUR ET LA MACHINE
Le terme «erreur», de son côté, est étymologiquement lié au verbe
«errer», c’est-à-dire «marcher à l’aventure», «faire fausse route»,
commettre une erreur, c’est aussi «se tromper».
L’évolution technologique et l’arrivé de l’informatique à permis
de découvrir un nouveau terrain d’exploration graphique.
/Le Bug
Le bug informatique est un défaut de conception d’un programme
informatique à l’origine d’un dysfonctionnement .Ils existent tous types
de bug qui peuvent n’avoir pas de conséquence importante, mais il
arrive parfois que le bug peut être la causes de grosses catasthophes
(crash..). Il peut être fatale et faire des dégats considérables. Le bug
peut être du à un défaut de fabrication ou d’assemblage qui entraine
un dysfonctionnement de la machine, mais il peut être aussi lié à une
mauvaise manipulation de notre part. (retirer une clé usb alors qu’elle
était en train de copier un fichier crée des bugs au niveau de l’image
(fichier imcomplet voir tronquée).
/Hacker
Hacker est à l’origine un mot anglais signifiant bricoleur, bidouilleur,
utilisé pour désigner en informatique les programmeurs astucieux
et débrouillards. Plus généralement il désigne le possesseur d’une
connaissance technique lui permettant de modifier un objet ou un
mécanisme pour lui faire faire autre chose que ce qui était initialement
prévu (Wikipedia)
/LeNet Art
Peut à peut beaucoup d’artistes ce sont mis à s’intéresser, à se servir
de ces erreurs informatiques pour les questionner et en créer des
formes visuels. Ces artistes utilisent l’erreur pour la rendre signifiante.
Ils la détournent et de plus en plus on va voir l’élaboration de bugs
volontaire. Par exemples Jodi est un collectif de deux net-artistes
qui aime travailler avec l’erreur. Entre leurs mains l’ordinateur devient
possédé, les interfaces deviennent des paysages criards, fait de ligne
de code, de signes indéchiffrables,et de messages d’erreurs.
Ils travaillent sur l’esthétique du code, ils mettent en scène se qui
révèle de l’illisible, ils miment le désordre de l’ordinateur
«Le but n’est pas de faire peur aux gens, mais c’est souvent la
réaction qu’ils ont lorsqu’ils sont confrontés à des événements
inattendus » Jodi
/Le Glitch
Le terme «Glitch» caractérise un glissement,une défaillance, une
irrégularité ou encore un défaut de fonctionnement issue de
l’informatique. Ces sortent de bug ont suscité l’intérêt de plusieurs
informaticiens, passionnés par l’art, le glitch va devenir petit à petit
un mouvement artistique dans les années 90. Le glitch art est né,
le coté aléatoire et imprévisible de ce mouvement à suscité l’envie
de créer à partir de dysfonctionnement informatiques et électroniques.
Pouvoir exploiter ces bugs et en composer des formes abstraites pour
inventer un nouveau visuel. L’image n’est plus la même, du à des
déformations visuels qui s’apparente à des bugs de compression,
images coupés, formations de pixels.. Ce qui m’intéressant dans
le glitch art c’est ce coté aléatoire et infini. Etre surpris d’un résultat,
et de pouvoir ce questionner et d’analyser ces bugs de l’image.
Quel est l’intérêt de ces images?, comment ces bugs peuvent t-il
servir? y’ a t-il des formes intéressantes?La plupart des glitch sont
involontaires, mais il existe des logiciels permettant de provoquer ces
bugs graphiques.Par exemple, glitchNES est un logiciel open source
pour la NES de nintendo. Le logiciel permet de générer des bugs
graphiques. Peut à peut on se sert des bugs qui sont inattendu pour
pouvoir les provoquer. Comment provoquer une erreur?
ASSUMER L’ERREUR
CONCLUSION
Le brouillon est un premier jet d’un texte, d’un schéma, d’une idée.
C’est très souvent là ou se trouve nos erreurs, nos ratures. Le brouillon
est souvent désorganisé. Moi-même en écrivant ce texte sur papier
je raye, je me trompe. Le premier jet de brouillon sur ordinateur n’est
pas le même que sur papier, la rature n’existe plus, nous avons des
touches «pomme Z» ou «ctrl Z» qui permettent d’effacer ce que l’on ne
veut plus, l’erreur devient alors éphémère et s’efface et devient invisible.
Cela me fait penser à une anecdote, quand j’était au lycée j’avais un
professeur de Mathématique qui ne voulais pas que l’on gomme, il lui
arrivait même de jeter nos gommes par la fenêtre. Pour lui il était
important de voir le processus et même les erreurs que l’on pouvait
commettre. Garder , conserver l’erreur. Mais comme je le disait juste
avant avec l’informatique, l’erreur de notre écriture, nos hésitations
ne sont plus là, nous jetons tous qui ne nous convient plus. Loredana
Bontempi diplômée de Politecnico di Milano (IT) en Visual Communication Design à développé «Ddump», il s’agit d’ un projet de recyclage
numérique basé sur le partage de fichiers jetés et qui en offre
différentes perspectives visuelles. Il est basé sur le développement
d’un logiciel qui permet aux utilisateurs de partager facilement le
contenu de leurs propres corbeilles d’ordinateur et qui les encourage
à partager des fichiers habituellement jetés. Ce qui me plaît dans ce
projet c’est la seconde vie d’un fichier que l’on pourrait jeté car il ne
nous convient plus et qui devient autre chose, même avec ces défauts
le fichier va pouvoir resservir et peut être contourner, détourner de son
usage initialement prévu. Pourquoi rejeté t-on quelque chose?
Souvent nous abandonnons des projets car nous estimons qu’il ne
fonctionne pas ou qu’il sont inesthétique, qu’il ne réponde pas à
certains critères. Nous sommes souvent à vouloir toujours corriger une
imperfection, mais n’est ce pas dans l’imperfection que peut se trouver
des choses rares et potentiellement intéressante. Par exemple Charles
Mazé (projet Réservoir dog)ou bien le projet Penjet (Jaan Evart, Julian
Hagen and Daniël Maarleveld.) laissent et assument la possibilité de
l’erreur, de l’imperfection, du à la notion de bricolage. Le coté inachevé,
fragile de ces installations deviennent source de création et ne suivent
plus une certaine esthétique lisse et propre. Le processus devient alors
plus important que le resultat. L’erreur peut nous amener à questionner
les normes, les regles.
Comment travailler, analyser l’erreur? Je pense que l’erreur peut
permettre d’imaginer de nouvelles fonctions et situations.
Comprendre d’ou vient l’erreur et comment elle fonctionne.
Nous sommes très souvent confronté à celle ci sans pour autant
la questionner, et c’est bien la le problème car je pense que si nous
l’étudions de plus prêt nous trouverions des choses rares et pleine
de surprise qui pourrait être une source de création. Comment dans
le design graphique l’erreur peut elle etre perçu? Comment mettre en
valeur ce processus de création qui est souvent remplie de fausse piste,
d’echecs mais qui nous permet d’avancer? En analysant ces accidents,
ces défauts,et nos gestes n’aurait il pas un potentiel pour créer de
nouveaux outils?
Je souhaite travailler avec ces erreurs, et non plus les rejeter,
les effacer. Je pense que l’observation et la capacité d’analyse pourrait
permettre d’en faire un outil de création.Je souhaite durant l’été
appronfondir la notion d’esthétique, de normes, de regles , car je pense
que l’erreur ne va pas sans son contraire. Qu’est ce que le parfait?
Existe il vraiment? L’erreur ne peut elle pas devenir un moyen de
formuler ses propres méthodes, règles?
Ddump de Loredana Bontempi
Penjet In Action
Adrian Ward - Signwave Auto-illustrator
(Logiciel qui ressemble à Adobe illustrator sauf qu’il
génére des formes aléatoire. L’utilisateur ne contrôle
pas tout ce qu’il fait.)
« Ce qui m’intéresse dans une police c’est qu’elle ne soit pas
parfaite. Une police qui reflète plus le langage imparfait d’un
monde imparfait habité par des êtres imparfaits ».
Barry Deck
(créateur des polices de caractères Template et Arbitrary pour Emigre)
Charles Mazé - Réservoir Dog
BIBLIOGRAPHIE/WEBOGRAPHIE
-http://www.beflix.com/
-http://www.flickr.com/groups/
glitches/pool/
-http://www.formfiftyfive.com/
-http://dmtr.org/
-http://www.multimedialab.be/
cours/son/glitch.htm
-Pierre Saurisse, La mécanique
de l’imprévisible, Art et hasard
autour de 1960,édition l’Harmattan, 2007
-Milad Doueihi, La grande
conversation numérique, édition
du Seuil, 2008
-Carlo Ginzburg , «Mythes,
emblèmes, traces. Morphologie
et histoire.» Verdier Paris 2010
-wwwwwwwww.jodi.org/
-http://www.penjet.eu/
-http://www.salutpublic.
be/2ou3choses/
-Max Caisson, L’Indien, le détective et l’ethnologue, revue Terrain
N°25, 1995
-Marc Jimenez, Qu’est ce que
l’esthetique?, ed Gallimard, 1997
-France culture - Émission
Science publique, « La sérendipité : Quel rôle joue le hasard
dans la science ? »
-http://www.internetactu.
net/2010/12/20/la-serendipiteest-elle-un-mythe/
-Blondeau Olivier , «Des hackers
aux cyborgs : le bug simondonien» , Multitudes, 2004/4 no
18, p. 91-99.
-Paul Virilion, L’accident originel,
éditions Galilée, 2005
Adeline Givelet - Pré-memoire - Juin 2011