Les composites en aérospatiale
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Les composites en aérospatiale
Les composites en aérospatiale par Jacques CINQUIN Docteur en Matériaux composites de l’Université Claude-Bernard LYON I Responsable du service Matériaux composites et organiques Centre Commun de Recherche EADS (European Aeronautic Defence and Space) France 1. 1.1 1.2 1.3 Principales motivations ......................................................................... Évolution des composites........................................................................... Intérêts et inconvénients pour le constructeur ......................................... Intérêts et inconvénients pour les utilisateurs finaux............................... AM 5 645 - 2 — 4 — 6 — 7 2. 2.1 2.2 2.3 Applications .............................................................................................. Avions et hélicoptères ................................................................................. Produits spatiaux (satellites)....................................................................... Produits militaires (missiles) ...................................................................... — — — — 8 8 12 13 3. Perspectives d’utilisation ...................................................................... — 14 4. Conclusion ................................................................................................. — 14 Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. AM 5 645 e choix des matériaux, quelle que soit l’industrie aérospatiale, automobile, ferroviaire, sports et loisirs, bâtiment, génie civil... est toujours un problème complexe où le compromis coût/performance règne en maître. Aujourd’hui en Europe, le marché aérospatial représente environ 120 000 tonnes annuelles de matériaux pour la fabrication des structures (avions, hélicoptères, satellites, missiles), ce qui est relativement modeste si l’on compare ces chiffres uniquement à l’industrie automobile qui représente un tonnage de matériaux utilisé environ 100 fois supérieur. Sur les avions commerciaux, les premiers appareils produits industriellement en grande série utilisaient essentiellement des alliages d’aluminium, de l’acier et du titane. Aujourd’hui, les avions commerciaux les plus récents utilisent en masse encore 54 % d’alliage d’aluminium, mais 20 % de matériaux composites ont été introduits dans la structure, 13 % d’acier, 6 % de titane et 7 % de matériaux divers. La qualité première des matériaux composites est de procurer un gain de masse sur la pièce de structure finale compris entre 25 % et 30 % par rapport à une solution alliage d’aluminium tout en conservant d’excellentes propriétés mécaniques. La notion de coûts comparés entre une solution composite et une solution métallique est quant-à-elle assez complexe et très délicate à maîtriser selon que l’on parle de coût d’achat des matières de base, où le prix des préimprégnés est plus de dix fois supérieur au prix de l’alliage d’aluminium, ou de prix de revient de la pièce élémentaire ou de sous-ensemble complets en intégrant ou non les coûts de maintenance sur la vie du produit. Les principaux matériaux utilisés pour les fibres sont le carbone, le verre et l’aramide. Les matrices sont principalement des matrices thermodurcissables époxydes pour les structures, des matrices thermodurcissables phénoliques pour les aménagements intérieurs. Les matrices thermoplastiques commencent à être introduites pour la réalisation de structures primaires. L Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Plastiques et Composites AM 5 645 − 1 LES COMPOSITES EN AÉROSPATIALE ______________________________________________________________________________________________________ Dans cet article, on se propose de présenter les avantages et inconvénients des matériaux composites pour la réalisation des pièces de structure d’avions, d’hélicoptères, de satellites et de missiles du point de vue du constructeur et du point de vue de l’utilisateur final. Dans le dernier paragraphe, on s’efforcera de présenter les tendances d’évolution d’utilisation des composites sur les structures aérospatiales. 1. Principales motivations La principale motivation d’utilisation des matériaux composites pour la réalisation de structures sur les produits aéronautiques est essentiellement le gain de masse apporté tout en conservant d’excellentes caractéristiques mécaniques. Les matériaux composites présentent aussi une quasi-insensibilité à la fatigue en comparaison des matériaux métalliques qui nécessitent en maintenance un suivi régulier de la propagation des fissures de fatigue dans les pièces de structure. De plus, les matériaux composites ne sont pas sujet à la corrosion. Cependant, ils nécessitent une bonne isolation électrique lors des assemblages avec des pièces en alliage léger entre le composite et le métal pour éviter la corrosion galvanique de l’aluminium si la fibre de renfort est en carbone. Les techniques de fabrication des matériaux composites permettent l’obtention de formes complexes directement par moulage avec possibilité de réaliser en une seule pièce un ensemble, qui en métal nécessiterait plusieurs sous-éléments. Cela permet de réduire les coûts d’assemblage de façon importante. De par la structure et les procédés de fabrication des composites, les concepteurs de pièces composites peuvent positionner dans une pièce la matière aux endroits où elle est nécessaire et aligner les fibres de renfort dans les directions des efforts de la pièce. Pour retirer tout le bénéfice de l’utilisation des composites sur une structure, il est donc impératif au niveau du bureau d’étude de disposer d’une filière complète composite pour concevoir les pièces en fonction du matériau et du procédé de mise en œuvre le plus adapté. Si le coût matière première des préimprégnés est relativement élevé par rapport aux alliages d’aluminium (facteur pouvant être supérieur à 10), cette différence de coût est en partie compensée par le fait que les chutes matériaux sont relativement limitées de par les procédés de fabrication utilisés (moulage). En comparaison, une pièce en alliage d’aluminium peut présenter des taux de chutes de matières (matière enlevée à l’usinage) pouvant atteindre 90 %. La majorité de la matière part donc en copeaux à l’usinage. Les matériaux composites présentent cependant un certain nombre de particularités qu’il faut prendre en compte. ■ Vieillissement. Si les composites sont insensibles à la corrosion, le vieillissement humide n’est pas à négliger car il induit une baisse des propriétés. Par contre, cette baisse des propriétés est limitée, et à partir d’un état de saturation n’évolue plus, ce qui permet de pouvoir prendre en compte cette chute de performance directement à la conception sans rencontrer de problèmes particuliers au cours de l’utilisation contrairement à la corrosion qui peut détruire petit à petit l’intégrité des structures métalliques si la protection n’est pas parfaitement réalisée. ■ Tenue à la foudre. Du fait de la conductivité électrique non suffisante des matériaux composites, une protection particulière doit être utilisée pour protéger les structures contre les foudroiements. Une solution a été trouvée en ajoutant à la surface des structures un grillage de bronze qui a pour rôle d’écouler les charges électriques AM 5 645 − 2 accumulées lors d’un foudroiement de la structure en vol. Pour une structure non protégée, un impact de foudre peut entraîner la perforation de la structure alors qu’après protection par un grillage de bronze les charges électriques s’écoulent sur la structure sans endommagement prépondérant de cette dernière. ■ Comportement aux chocs. C’est un paramètre important à prendre en compte dans le dimensionnement d’une structure en composite. En effet, des chocs comme la chute des outils lors des opérations d’assemblage ou de maintenance peuvent entraîner des délaminages qui peuvent réduire les performances mécaniques de façon non négligeable (jusqu’à 50 %). Des précautions particulières doivent être prises pour éviter ce type de désagrément (protection de certaines zones de pièce avec de la mousse pendant les phases d’assemblage par exemple). ■ Sensibilité aux trous. Les structures composites sont assemblées généralement par boulonnage et rivetage. Le fait de percer les structures composites peut entraîner des chutes de performance de 50 % sur certains matériaux. Cette particularité de comportement est primordiale à prendre en compte lors de la conception des pièces. Sur la figure 1 est présentée une rapide comparaison des performances obtenues entre un composite à drapage isotrope et un alliage d’aluminium. Sur éprouvette initiale non fatiguée, la résistance en traction est identique. Le fait de fatiguer l’éprouvette de 107 cycles ne modifie pas de façon significative la résistance résiduelle en traction du composite (− 11 %) tandis que pour l’alliage d’aluminium la résistance résiduelle de traction est diminuée de plus de 60 %. Le fait de percer un trou dans l’éprouvette (les trous sont nécessaires pour l’assemblage des pièces) ne provoque pas de chute de résistance résiduelle en traction pour l’alliage d’aluminium tandis que sur un composite isotrope la chute de résistance résiduelle est de l’ordre de 45 %. Si l’on applique 107 cycles de fatigue sur une éprouvette trouée on constate sur le composite une chute de résistance résiduelle de l’ordre de 55 % tandis que sur l’alliage d’aluminium la chute de résistance peut atteindre 80 %. Les principales fibres de renfort utilisées pour les matériaux composites structuraux aéronautiques sont les fibres de carbone (haute résistance HR, module intermédiaire IM, haut module HM), les fibres d’aramide, et les fibres de verre. Les principales matrices utilisées pour les pièces de structure sont : — pour les matrices thermodurcissables, les résines époxydes (polymérisation à 180 ˚C et à 120 ˚C), les résines phénoliques (pour les aménagements intérieurs) ; — pour les matrices thermoplastiques, les résines en polyétherimide (PEI), les résines en polysulfure de phénylène (PPS), les résines en polyétheréthercétone (PEEK). Quelques caractéristiques sont données sur les différents matériaux utilisés en aéronautique au niveau des fibres de renfort, des matrices et des composites finaux dans les tableaux 1, 2 et 3. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Plastiques et Composites ______________________________________________________________________________________________________ LES COMPOSITES EN AÉROSPATIALE Résistance en traction d ’une plaque percée Tenue en fatigue après 107 cycles d ’une plaque percée Résistance en traction Tenue en fatigue après 107 cycles (MPa) (MPa) (MPa) (MPa) Composite carbone isotrope 450 ~400 ~250 ~200 Alliage aluminium 45 ~170 50 ~90 Figure 1 – Comparaison des performances résiduelles en traction et en fatigue d’éprouvettes en composite à fibres de carbone et en alliage d’aluminium (0) Tableau 1 – Propriétés des principales fibres de renfort utilisées dans les composites pour l’aérospatiale Contrainte rupture en traction (MPa) Module de traction (GPa) Allongement à rupture (%) Densité Coefficient de dilatation sens fibre (10−6/K) Carbone HR 3 900 230 1,6 1,77 − 0,1 à − 0,3 Carbone IM 5 300 300 1,8 1,78 − 0,3 à − 0,8 Carbone HM 3 900 540 0,7 1,93 − 0,8 à − 1,5 Bore 3 600 400 0,9 2,5 Aramide 3 600 125 2,9 1,44 − 5,2 Verre S 4 500 73 5 2,5 2 Type de fibres (0) Tableau 2 – Propriétés des principales matrices utilisées dans les composites pour l’aérospatiale Type de matrice Époxyde 180 ˚C Contrainte rupture en traction (MPa) Module de traction (MPa) Allongement à rupture (%) Densité 80 3 600 2,5 1,3 Température transition vitreuse (˚C) Température fusion 180 Sans objet Phénolique (˚C) Sans objet Bismaléimide 100 4 100 2,4 1,3 260 Polyimide Sans objet Sans objet Thermoplastique Polysulfure de phénylène (PPS) 65 3 800 1,6 1,35 90 283 Thermoplastique Polyétheréthercétone (PEEK) 100 3 600 4,9 1,3 143 334 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Plastiques et Composites AM 5 645 − 3 LES COMPOSITES EN AÉROSPATIALE ______________________________________________________________________________________________________ (0) Tableau 3 – Comparaison des caractéristiques des principaux matériaux composites utilisés en aérospatiale Matériaux Module d’Young E en traction UD 0˚ Résistance à la rupture en traction UD 0˚ (GPa) (MPa) Densité d E/d Époxyde/carbone HR 1,6 143 2 000 89 Époxyde/carbone IM 1,6 174 2 400 108 Époxyde/carbone HM 1,7 320 2 000 188 2 25 350 12,5 Époxyde/aramide 1,35 70 1 500 52 Alliage aluminium 2,7 70 300 à 650 26 1 100 27 Époxyde/verre 55 % fibre en volume Acier 7,8 210 Titane 4,5 120 27 UD 0˚ : unidirectionnelle dans le sens des fibres. 1.1 Évolution des composites 1.1.1 Avions et hélicoptères Présents depuis le début des années 1960 sur les structures d’avions civils, les composites fibres de verre/résine organique ont été introduits en quantité sans cesse croissante par tous les constructeurs d’avions au fur et à mesure du lancement des nouveaux programmes ou du développement d’avions existants. Les applications restent toutefois limitées, en raison du manque de rigidité de la fibre de verre, aux aménagements intérieurs comme les planchers et aux structures secondaires comme les carénages et capotages. L’utilisation des composites renforcés par des fibres de verre a atteint un plafond avec les avions civils gros porteurs de type Airbus A300 B2/B4 et les premiers Boeing 747 au début des années 1970. Par exemple sur Airbus A300 B2/B4, les composites à base de fibres de verre sont introduits à hauteur de 3,3 t ce qui représente 6 % de la masse de la structure de l’avion. Les premières applications des composites renforcés avec des fibres de carbone sont apparues au début des années 1970 avec des pièces secondaires comme les portes de nacelles sur le Vautour, ou des parties mobiles de voilure sur Concorde. L’utilisation intensive du carbone comme fibre de renfort sur les composites pour avions civils débute dans la fin des années 1970 avec les aérofreins et les bielles de support plancher sur Airbus A310. À la fin des années 1980, les composites à base de fibres de carbone ont été introduits pour la première fois en production sur une voilure d’avions civils ATR72, avion de transport d’une capacité de 70 personnes. À la fin des années 1970, les fibres d’aramide font leur introduction comme matériau de renforcement des composites. Les premières utilisations se trouvent sur des carénages réalisés principalement en conception sandwich avec une âme nid d’abeille. La figure 2 présente les différentes introductions de pièces composites sur les avions Airbus. + Ailerons + Caisson externe plan horizontal + Volets + Spoilers + Aérofreins Capot Radôme 1970-1980 A 300-B2 + Caisson interne plan horizontal + Trappes train d'atterrissage + Ailerons + Élevons + Caisson dérive 1980-1990 A 310-200 + Nacelles monolithiques + Poutre ventrale + Fond arrière étanche fuselage 1990-2000 A 320-200 A 340-300 A 310-300 2000-2010 A 340-600/500 A 330-300 Figure 2 – Introduction des pièces composites de structure sur avions Airbus AM 5 645 − 4 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Plastiques et Composites ______________________________________________________________________________________________________ LES COMPOSITES EN AÉROSPATIALE (0) Tableau 4 – Principales pièces composites introduites sur les avions militaires Gain de masse Appareil Élément Matériau Date F111 Déflecteur d’air Bore/résine 1966 24 F14 Empennage horizontal Bore/résine 1970 19 F15 Empennage vertical Bore/résine 1971 25 (%) F15 Empennage horizontal Bore/résine 1971 22 Mirage III Gouvernail de direction Carbone/résine 1975 20 Mirage F1 Empennage horizontal Bore/résine 1976 15 Mirage F1 Aileron Carbone/résine 1976 26 F16 Empennage horizontal Carbone/résine 1976 ≈ 20 F16 Empennage vertical Carbone/résine 1976 ≈ 20 Mirage 2000 Elevons Carbone/résine 1977 ≈ 20 Mirage 2000 Empennage vertical Carbone/résine 1978 ≈ 20 B1 Empennages Bore-carbone/résine 1978 19 Mirage 4000 Empennage vertical Carbone/résine 1978 ≈ 20 F18 Revêtement voilure Carbone/résine 1978 ≈ 20 AV8B Voilure Carbone/résine 1978 ≈ 20 Alpha jet Empennage horizontal Carbone/résine 1980 ≈ 20 Rafale Voilure et zone fuselage Carbone/résine 1994 ≈ 20 Eurofighter Voilure et zone fuselage Carbone/résine 1995 ≈ 20 Le rapide développement des composites sur les avions militaires est né des exigences des concepteurs qui reposaient sur la rigidité et la charge de rupture maximale pour une densité minimale de la structure. Les premières pièces ont utilisé les fibres de verre mais les applications se sont limitées aux zones non critiques du fait de la rigidité insuffisante de la fibre de verre. L’apparition des fibres de bore dans les années 1960 a permis d’introduire des pièces composites à matrice organique comme les déflecteurs d’air sur le F111 ou les empennages horizontaux et verticaux des F14 et F15. Du fait du coût prohibitif de la fibre de bore, cette dernière a été progressivement remplacée par la fibre de carbone avec une première application au milieu des années 1970 sur le gouvernail de direction du Mirage III. Le tableau 4 présente les principales pièces introduites en composite sur les avions militaires. Pour les hélicoptères, dès les années 1950 les composites verre/ polyester puis les composites fibres de verre/résine époxyde ont été utilisés sur des pièces secondaires telles que des capots ou des carénages. À la fin des années 1960, les premières pales composites réalisées en fibres de verre/résine époxyde et nid d’abeille sont introduites sur les hélicoptères. Au milieu des années 1970, des moyeux rotor intégralement en composite bobiné fibres de verre/ résine époxyde sont introduits sur les hélicoptères Écureuil et Dauphin. Au milieu des années 1980, la dérive avec fenestron intégré ainsi que des parties de fuselage d’hélicoptère sont réalisées en composite. À la fin des années 1990, les premiers hélicoptères avec un fuselage tout composite font leur apparition avec le NH90 et le Tigre. Il faut noter que l’introduction sans cesse croissante des matériaux composites dans les structures d’avions et d’hélicoptères se fait au détriment des alliages d’aluminium. Les aciers, essentiellement utilisés dans les trains d’atterrissage, restent à environ 13 % d’utilisation en masse sur les avions civils tandis que le titane principalement utilisé dans les pièces de fixation des réacteurs à la cellule reste environ à 6 % d’utilisation en masse. 1.1.2 Produits spatiaux (satellites) Les premières pièces composites sont introduites sur les satellites dans la fin des années 1970. Les matériaux utilisés sont essentiellement des fibres de carbone haut module avec résine époxyde. Des fibres de carbone classiques haute résistance sont aussi utilisées pour certaines pièces. 1.1.3 Produits militaires (missiles) Les premiers matériaux composites ont été introduits sur les missiles balistiques dans le milieu des années 1960 par l’utilisation de structures bobinées fibres de verre/résine époxyde. Les structures bobinées fibres d’aramide/résine époxyde ont été introduites dans la fin des années 1970. Les fibres de carbone pour la réalisation de structures bobinées ont été introduites dans le milieu des années 1970. Pour les missiles tactiques, les premières utilisations de composite sont apparues vers la fin des années 1960 avec la réalisation de tubes lance-missiles bobinés en fibres de verre/résine époxyde ainsi que la réalisation de réservoirs à poudre de propulsion avec les divergents bobinés en fibres de verre/résine phénolique. Les fibres d’aramide ont été introduites vers la fin des années 1970 sur les tubes lance-missiles et sur les réservoirs de gaz haute pression. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Plastiques et Composites AM 5 645 − 5 LES COMPOSITES EN AÉROSPATIALE ______________________________________________________________________________________________________ (0) Tableau 5 – Comparaison du coût et du nombre de pièces pour des éléments réalisés en composite et en métal Dérive hélicoptère Dauphin Alliage léger Composite Moyeu rotor Dauphin Alliage léger Composite Dérive Airbus Alliage léger Composite Nombre de pièces 231 88 293 92 ~ 2 000 ~ 100 Assemblage 5 940 rivets Collage 2 phases Rivetage Bobinage + assemblage ~ 50 000 rivets Cocuisson + assemblage Coût relatif fabrication (%) 100 66 100 35 100 Valeur non disponible 1.2 Intérêts et inconvénients pour le constructeur métallique (couramment en bronze) sur le dernier pli des pièces (sous la couche de peinture) facilite l’écoulement des charges électriques à la surface des pièces pouvant être exposées aux impacts de foudre. 1.2.1 Avions et hélicoptères La sensibilité aux chocs de faible énergie, comme la chute d’outils lors des opérations d’assemblage ou de maintenance des appareils, est un point particulier qui nécessite de prendre des actions de protection. Le constructeur pour rester compétitif par rapport aux produits des concurrents doit proposer les produits les plus performants à un prix acceptable. Pour les avions et hélicoptères, tout gain de masse sur une structure se répercute immédiatement soit par : — des systèmes supplémentaires embarqués d’aide à la navigation ou au pilotage de l’appareil ; — soit par une masse embarquée de carburant plus importante, ce qui permet d’augmenter le rayon d’action ; — soit par une masse de fret ou un nombre de passagers plus élevé, ce qui augmente la rentabilité de l’appareil. D’une façon générale, pour un grand nombre d’exemples de pièces secondaires et même primaires, le coût d’acquisition des pièces composites est équivalent à celui des pièces métalliques, mais dans certains cas, le constructeur peut être amené à accepter un coût sensiblement plus élevé, à condition que le gain de masse apporté par les composites soit suffisant. C’est là qu’intervient la notion de « taux d’échange » ou de prix à payer au kilogramme gagné dont la valeur peut varier suivant la pièce pour un avion ou un hélicoptère entre 250 € et 500 € par kilogramme gagné. Parmi les avantages des matériaux composites, un certain nombre d’entre eux concerne un facteur important dans le transport aérien : la sécurité. Par leur caractère organique, les matériaux composites sont insensibles à la corrosion. Ils ont un excellent comportement en fatigue et leur structure fibreuse fait qu’une rupture brutale de pièce en service est quasiment impossible. Pour les avions, le niveau de sollicitation en fatigue étant faible, il n’y a pas propagation des dommages. Pour les cas où les sollicitations en fatigue sont plus élevées comme pour les hélicoptères, il est souvent possible, au niveau du dimensionnement, de choisir le mode d’endommagement qui ne remet pas en cause la fonction essentielle de la pièce, au moins pendant la durée qui sépare deux inspections de maintenance. Un autre type d’avantage concerne les performances. Outre la possibilité d’obtenir des surfaces plus lisses par l’absence de rivets, les composites permettent d’obtenir des formes complexes, donnant ainsi toute liberté aux concepteurs des pièces d’adapter la géométrie externe de ces dernières pour optimiser le rendement aérodynamique et de ce fait augmenter les performances des appareils. Pour le constructeur, l’utilisation des matériaux composites permet lors de la conception et de la fabrication des pièces, de réaliser des ensembles élémentaires intégrant plusieurs fonctions, ce qui permet de diminuer le nombre de pièces élémentaires réduisant de fait les opérations d’assemblage intermédiaire. Des exemples sont donnés tableau 5. La conductivité électrique des composites à matrice organique étant relativement faible même lors de l’utilisation de fibres de carbone, des précautions particulières ont dû être prises pour remédier au problème de foudroiement. Par exemple, l’ajout d’un grillage AM 5 645 − 6 1.2.2 Produits spatiaux (satellites) Pour les satellites, la chasse au kilogramme gagné est encore plus vitale que pour les avions ou hélicoptères, et le taux d’échange qui était compris entre 250 € et 500 € par kilogramme gagné sur avion ou hélicoptère peut atteindre pour certaines pièces de satellite des valeurs de l’ordre de 40 000 € par kilogramme gagné. Un des principaux problèmes pour les satellites de télécommunication ou d’observation est la stabilité géométrique de la structure des antennes d’émission et de réception. La moindre variation géométrique des antennes induit une perte de qualité du signal transmis et fait donc chuter les performances du satellite. Même si l’on peut ajouter des correcteurs de positionnement de structure pour maintenir la qualité des signaux transmis, ces systèmes ont une certaine masse qu’il convient de réduire le plus possible pour embarquer le maximum de masse « utile » de canaux de transmission d’informations. Les déformations de la structure peuvent avoir une origine thermique avec des expositions en température pouvant varier entre − 180 ˚C lorsque le satellite est dans l’ombre et + 160 ˚C lorsque le satellite est exposé au soleil. De plus, sur la même structure, entre la face éclairée par le soleil et la face à l’ombre, le gradient de température peut être important. Les structures en matériaux composites à matrice organique, de par la valeur négative du coefficient de dilatation thermique des fibres de carbone et la valeur positive du coefficient de dilatation thermique de la matrice, peuvent, avec une orientation optimisée des différentes couches constituant la structure, présenter globalement un coefficient de dilatation thermique proche de zéro pour l’ensemble de la structure. La stabilité géométrique de la structure est aussi apportée par la raideur globale de la structure. L’utilisation de fibres de carbone très haut module sur les composites permet de répondre à cette préoccupation. Le principal inconvénient des composites à matrice organique pour les applications satellites est sans aucun doute la reprise d’humidité. Pendant les opérations d’assemblage et pendant le stockage avant lancement, la structure d’un satellite est soumise à des ambiances extérieures pouvant contenir plus de 90 % d’humidité relative. Les matrices organiques absorbent l’humidité de l’air. Cette absorption d’humidité sur les matrices utilisées pour les applications spatiales peut représenter des prises de poids pouvant atteindre des valeurs de l’ordre de 1 % en masse sur composite. Cette reprise d’humidité engendre deux inconvénients qui sont : Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Plastiques et Composites ______________________________________________________________________________________________________ LES COMPOSITES EN AÉROSPATIALE — une variation de volume de la structure, ce qui entraîne une déformation de cette dernière avec tous les inconvénients listés précédemment ; — une désorption de l’humidité après largage du satellite dans l’espace avec pollution possible de la surface des miroirs d’antenne entraînant une atténuation des signaux de transmission. C’est pour ces raisons que les satellites une fois fabriqués sont stockés en ambiance sèche et même parfois sous vide avant d’être lancés pour éviter les reprises d’humidité dans la structure composite. 1.2.3 Produits militaires (missiles) Pour les missiles, le principal avantage pour le constructeur d’utiliser des matériaux composites est de pouvoir proposer à ses clients des produits plus performants. Nous ne parlerons pas ici du gain de masse dont les avantages sont présentés dans le paragraphe 1.3.3. Par contre, l’utilisation des composites sur les ailettes de guidage des missiles permet de garder une bonne maîtrise de la trajectoire jusqu’à la cible finale. À cause de l’échauffement cinétique provoqué par le frottement de l’air sur la structure des ailettes de missile en fin de trajectoire, les ailettes en alliage d’aluminium peuvent fondre dans certaines conditions et le missile poursuit sa trajectoire sans contrôle, ce qui entraîne une perte de précision du tir. L’utilisation de matériaux composites sur les ailettes de par une plus faible conductivité thermique fait qu’en fin de mission, les ailettes conservent une certaine intégrité de forme, ce qui permet de maintenir la trajectoire du missile sans perte de précision. 1.3 Intérêts et inconvénients pour les utilisateurs finaux 1.3.1 Avions et hélicoptères L’utilisateur final, dans le cas des avions et hélicoptères la compagnie aérienne ou l’opérateur, ne voit dans l’utilisation de composite pour la réalisation de pièces de structure que l’augmentation de performance proposée sur le produit final et les opérations de maintenance associées. Le paragraphe 1.3.4 présente l’aspect maintenance de façon plus précise. Sur le plan de la performance, pour un avion civil, environ 30 % de la masse totale de l’appareil en état de vol provient de la masse de la structure, environ 20 % provient des moteurs et des systèmes et environ 50 % provient de la charge marchande et du carburant. Exemple : sur un Airbus A320, la structure représente environ 22 500 kg. Sur ces 22 500 kg, on a environ 20 % de composite soit environ 4 500 kg. Si l’on considère que le composite permet de gagner en moyenne 25 % de masse, le gain de masse sur la structure représente environ 1 100 kg. Ce gain de masse, environ 5 % par rapport à une structure équivalente entièrement métallique, se traduit par une augmentation de la charge marchande de l’avion et par une diminution de consommation non négligeable par rapport à la charge marchande transportée. Sur la vie de l’avion, l’économie de carburant représente plusieurs milliers de tonnes de kérosène. 1.3.2 Produits spatiaux (satellites) L’utilisateur final dans le cas des satellites sera défini comme l’opérateur du satellite. Sur la durée de vie d’un satellite, l’utilisateur final n’a en général pas d’opération de maintenance à effectuer sur la structure. Le principal avantage pour l’utilisateur final de l’intro- duction des composites sur les structures satellites est le gain de masse réalisé. Exemple : l’utilisation de matériaux composites sur la structure d’un satellite de télécommunication de type Intelsat 5 permet un gain de masse de l’ordre de 4 % sur l’ensemble du satellite équipé avec ses instruments de communication et ses moteurs. Ce gain de masse permet de gagner 9 kg qui sont mis à profit pour augmenter le nombre de circuits de communication. Sur une durée d’utilisation de 7 ans, la location de ces circuits de communication supplémentaires permet de rembourser le prix de mise en orbite du satellite. 1.3.3 Produits militaires (missiles) Pour l’utilisateur final des missiles qui est le militaire sur le champ de bataille, le principal avantage de l’utilisation des composites est encore le gain de masse obtenu. Pour les missiles portables ou lance-rockets, ce gain de masse permet une meilleure manœuvrabilité par le fantassin sur le terrain. Pour les missiles tactiques, le gain de masse permet soit d’augmenter le rayon d’action du missile, soit d’augmenter la puissance des systèmes d’aide à la navigation, soit d’augmenter la charge utile, ce qui se traduit dans tous les cas par une augmentation des performances du missile. Les matériaux composites offrent aussi la possibilité de proposer des structures globalement plus discrètes vis-à-vis de la détection radar. De plus, l’insensibilité à la corrosion des matériaux composites facilite la mise en place des conditions de stockage de longue durée des missiles. Par contre, du fait de la sensibilité aux chocs des matériaux composites, des précautions particulières de manutention doivent être prises pour éviter d’endommager les structures. 1.3.4 Maintenance en service Au niveau de la maintenance en service, les principales structures concernées sont les structures d’avions, les structures d’hélicoptères et dans une moindre mesure les structures de missiles. Les structures de satellites ne sont pratiquement pas concernées par les problèmes de maintenance. Pour les avions et hélicoptères, l’introduction des composites a obligé les compagnies aériennes à mettre en place de nouvelles méthodes de détection de dommages (contrôles ultrasons) et de réparation adaptées aux composites. Du fait de la grande diversité des matériaux composites utilisés sur les différents avions ou hélicoptères existant sur le marché, les ateliers de maintenance sont obligés d’avoir à disposition un nombre relativement important de kits de réparation adaptés à chaque nuance de composite utilisé. Ces kits de réparation ont en général des durées de vie limitées (environ 12 mois stockés à − 18 ˚C) et sont relativement onéreux du fait de leur approvisionnement en faible quantité. De plus, ces produits sont très souvent mis à la poubelle à cause de leur date de péremption qui arrive à échéance avant d’avoir trouvé une utilisation de réparation. Il faut tout de même signaler que les problèmes de réparation concernent pour l’instant essentiellement les composites sandwich qui sont relativement sensibles aux chocs et utilisés sur des pièces plus exposées aux dommages (radômes, trappes de trains d’atterrissage, pièces mobiles de voilure). Le principal inconvénient d’une structure sandwich légèrement endommagée est qu’elle peut laisser entrer de l’eau à l’intérieur des alvéoles du nid d’abeille. Cette eau emprisonnée diminue la durée de vie de la pièce, facilite le décollement de la peau du sandwich et alourdit considéra- Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Plastiques et Composites AM 5 645 − 7 LES COMPOSITES EN AÉROSPATIALE ______________________________________________________________________________________________________ blement la pièce de structure concernée. Sur les composites monolithiques, ce problème ne se pose pas. Exemple : le cas de la voilure extrême de l’ATR 72 est intéressant. Sur environ 300 avions en service, avec une première mise en service en 1987, aucun ennui majeur n’a été constaté sur les parties composites, avec un coût de maintenance réduit de 30 % par rapport au coût de maintenance d’une voilure équivalente en matériau métallique. Ce coût de maintenance est réduit essentiellement par l’absence de corrosion et l’absence de propagation de fissures de fatigue qu’il est nécessaire de répertorier et dont il faut suivre l’évolution. 2. Applications 2.1 Avions et hélicoptères 2.1.1 Pièces d’aménagement intérieur Les matériaux composites ont très vite trouvé leur place sur les pièces d’aménagement intérieur d’avions ou d’hélicoptères. Les principales caractéristiques demandées pour ces applications sont : — une mise en œuvre pouvant être réalisée de façon peu onéreuse sans utilisation de moyens lourds comme les autoclaves ; — des propriétés de feu/fumée/toxicité répondant aux normes en vigueur. Ce dernier point est très important car il représente le principal inconvénient pour l’utilisation des matériaux composites à matrice organique dans les aménagements intérieurs. De nombreuses victimes du transport aérien périssent non pas à cause du crash de l’avion mais asphyxiées par les fumées dégagées lors des incendies qui se déclarent à la suite du crash. Pour les aménagements intérieurs d’avions, les trois principales exigences concernent l’opacité des fumées, la toxicité de fumées et la quantité de chaleur dégagée par le matériau, pendant la combustion. Les pièces d’aménagement intérieur qui se situent dans la partie visible de la cabine sont les panneaux de revêtement et d’habillage du fuselage (figure 3), les pourtours de hublots, les coffres à bagages, les tablettes de sièges, les galets de service. Les planchers font aussi partie des aménagements intérieurs bien qu’un minimum de performances mécaniques soit requis pour ces pièces. Les planchers avions sont des structures sandwich avec âme nid d’abeille Nomex (résine phénolique sur fibres d’aramide) avec des peaux en fibres carbone ou de verre dans une résine époxyde. Pour les pièces non visibles, on trouve les conduites de conditionnement d’air (figure 4). Figure 4 – Pièce aménagement intérieur d’avion de conditionnement d’air en composite tissu de fibres de verre dans une résine phénolique Les pièces d’aménagement intérieur sont principalement réalisées en composites renforcés par des tissus en fibres de verre ou d’aramide dans une matrice phénolique. Les matrices phénoliques sont utilisées à cause de leurs bonnes propriétés en feu/fumée/toxicité malgré une mise en œuvre délicate avec dégagement de produit de réaction pendant la polymérisation qui nécessite des gammes de fabrication adaptées permettant d’évacuer le produit de réaction formé (eau). 2.1.2 Pièces de structure L’utilisation des matériaux composites sur les structures d’avions n’a cessé de croître au fil des années. Le tableau 6 présente les taux d’utilisation de composite par rapport à la masse totale de structure de l’appareil. (0) Tableau 6 – Taux de matériaux composites par rapport à la masse totale de structure Type Programme Année d’introduction Taux de composite (% en masse de la structure) Avions d’affaire AVTEK 400 1985 80 BEECH STARSHIP 1986 78 0,5 Avions civils Figure 3 – Pièce aménagement intérieur d’avion en composite tissu de fibres de verre dans une résine phénolique AM 5 645 − 8 DC9 1965 B747 1969 1,5 A300-600 1980 4,5 MD80 1981 1 A310 1982 8 B767 1983 3,5 B737-300 1984 1 A320 1988 20 B747-400 1990 2 A340 1991 18 MD11 1991 4,5 B777 1996 10 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Plastiques et Composites ______________________________________________________________________________________________________ LES COMPOSITES EN AÉROSPATIALE Tableau 6 – Taux de matériaux composites par rapport à la masse totale de structure (suite) Type Programme Année d’introduction Taux de composite (% en masse de la structure) Avions de transport, militaires et bombardiers B-1B 1984 6 C-17 1992 6 B2 1995 38 Avion de chasse F-111 1967 2 F-15 1972 5 F-16 1975 2 F-18C/D 1978 13 AV-8B 1982 28 RAFALE 1994 29 EUROFIGHTER 1994 38 F-22 1996 28 ■ Sur tous les avions civils, de type Airbus ou Boeing, l’appareil qui utilise le plus de composite en pourcentage est l’Airbus A320. Le taux de composite de la structure représente environ 20 % du total de la masse. Les pièces réalisées en composite sur l’Airbus A320 (figure 5) sont principalement : — les radômes fabriqués en structure sandwich avec âme nid d’abeille Nomex (résine phénolique sur papier en fibres d’aramide) et peaux en tissu de fibres de quartz dans une résine époxyde. Cette pièce a pour but principal de protéger les instruments de navigation de l’appareil (radars) des chocs pouvant intervenir comme par exemple les collisions avec les oiseaux pendant les phases de décollage et d’atterrissage. De par sa fonction, la qualité première demandée à cette pièce est la transparence aux ondes électromagnétiques. Pour respecter cette exigence, les fibres de carbone ne peuvent pas être utilisées. Les radômes doivent assurer le maintien du profil aérodynamique en résistant à la pression exercée par l’air en vol. De nombreuses opérations de réparation sont effectuées au cours de la vie de l’appareil sur les radômes ; — toutes les parties mobiles de la voilure en grande partie aussi réalisées en structure sandwich (ailerons, volets de profondeur, aérofreins) avec pour les zones les plus chargées mécaniquement l’utilisation de composite monolithique. Certaines de ces pièces suivant leur positionnement par rapport aux roues du train d’atterrissage sont aussi soumises à de nombreux endommagements provoqués pendant les phases de roulage sur piste au décollage et à l’atterrissage par projection d’éléments comme des gravillons. La figure 6 présente une partie mobile d’Airbus A320 ; — les carénages de protection du train d’atterrissage sous l’avion qui ont surtout un rôle aérodynamique vis-à-vis du train d’atterrissage en position rentrée pendant le vol de l’appareil. Ces pièces sont réalisées en structure sandwich avec âme Nomex et peaux en tissus de fibres de verre ou d’aramide dans une résine époxyde. Ces pièces sont aussi soumises aux dommages lors du roulement de l’appareil sur la piste et aussi aux collisions des engins de manutention lors des opérations de chargement et de déchargement des soutes de l’appareil ; — la dérive et les plans horizontaux arrières qui sont essentiellement réalisés en composite monolithique à partir de préimprégnés nappe unidirectionnelle ou tissu de fibres de carbone dans une résine époxyde. Pour les pièces monolithiques réalisées à partir de préimprégné nappe unidirectionnelle, l’utilisation de machines à draper automatiques (réalisation de l’empilement des différentes couches de préimprégné) a contribué très fortement à la réduction des coûts de fabrication des pièces de structure en composite. Dérive verticale Aileron Volet Caisson de dérive Carénage de guide de volet Mât réacteur Spoiler Plan horizontal arrière Porte d'accès Aérofreins Râdome Portes d'accès Trappe de train d'atterrissage Carénage de protection du train d'atterrissage Planchers passagers en composite à fibres de carbone Composite à fibres de carbone Composite à fibres de verre Composite à fibres d'aramide Composite à fibres de quartz Figure 5 – Pièces de structure en composite sur avion Airbus A320 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Plastiques et Composites AM 5 645 − 9 LES COMPOSITES EN AÉROSPATIALE ______________________________________________________________________________________________________ Figure 6 – Partie mobile de voiture Airbus A320 en composite sandwich âme nid d’abeille papier en fibres d’aramide/résine phénolique et peaux en tissu en fibres de carbone/résine époxyde (ferrures de liaison métalliques) Figure 9 – Fond arrière étanche de fuselage Airbus A340-500/600. Pièce en composite sandwich et monolithique tissu en fibres de carbone dans une résine époxyde Sur les derniers avions Airbus qui ont été conçus, l’usage des composites a encore progressé. Dans l’A340-500/600 on utilise des composites monolithiques pour : Figure 7 – Poutre ventrale composite sur avion Airbus A340-500/600. Pièce de 16 m de long en composite monolithique fibres de carbone dans une résine époxyde — la réalisation de deux poutres ventrales de 16 m de long environ (poutres situées en partie basse du fuselage au niveau de la voilure qui permettent de reprendre les efforts du train d’atterrissage). Pour ces deux poutres ventrales (figure 7), l’utilisation du composite a permis de gagner globalement 1 600 kg par rapport à une solution en alliage d’aluminium. Les matériaux utilisés sont des préimprégnés à base de nappes unidirectionnelle et de tissu en fibres de carbone dans une résine époxyde ; — les bords d’attaque de voilure (figure 8) fabriqués en composite monolithique avec des tissus de fibres de verre dans une matrice thermoplastique polysulfure de phénylène (PPS) ; — le fond arrière étanché du fuselage, pièce circulaire (figure 9) de grande dimension, qui permet de réaliser l’étanchéité du fuselage à l’arrière de l’appareil entre la zone pressurisée et la zone non pressurisée. Cette pièce est fabriquée en composite monolithique et sandwich à partir de préimprégnés tissu en fibres de carbone dans une résine époxyde. Sur un avion, la voilure fait partie des zones de structure qui sont mécaniquement les plus chargées. Le premier avion de série dédié au transport civil qui a intégré un caisson extrême de voilure réalisé en composite est l’ATR72 qui est sorti en 1989. La voilure est réalisée en composite monolithique à partir de préimprégné unidirectionnel en fibres de carbone dans une résine époxyde. Cette pièce (figure 10) est conçue à partir de panneaux plans de 7 m de long avec raidisseurs intégrés. Figure 8 – Bord d’attaque de voilure sur Airbus A340-500/600. Pièce en composite monolithique avec tissus en fibres de verre dans une résine thermoplastique PPS AM 5 645 − 10 Sur le futur gros porteur Airbus A380, par rapport aux programmes précédents, la grande innovation qui est une première mondiale sera l’introduction de la structure caisson central de voilure qui sera réalisée en composite. Cette pièce de 7 m par 7 m et de 3 m de haut (figure 11) est la pièce la plus chargée mécaniquement dans un avion. Les panneaux présenteront des zones courantes pouvant atteindre 44 mm d’épaisseur. Les matériaux utilisés seront des composites monolithiques réalisés avec des préimprégnés en fïbres de carbone haute résistance et module intermédiaire dans une résine époxyde. L’utilisation du composite sur cette structure permet un gain de masse de 3 000 kg environ par rapport à la même structure réalisée en alliage d’aluminium. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Plastiques et Composites ______________________________________________________________________________________________________ LES COMPOSITES EN AÉROSPATIALE Figure 10 – Caisson de voilure composite monolithique d’ATR72 en fibres de carbone/résine époxyde Figure 12 – Pales de rotor principal d’hélicoptère en composite pales qui est déjà atteinte avec les pales réalisées en matériaux métalliques. Pourtant, les composites vont rapidement s’imposer dans les années 1960 comme la solution incontournable pour la réalisation des pales (figure 12). Plusieurs raisons ont dicté ce choix : — les performances en fatigue des matériaux composites. Une pale métallique, à cause de la propagation des fissures en fatigue nécessite d’être remplacée toutes les 2 000 h de vol. Une pale composite, insensible aux problèmes de fatigue, présente une durée de vie supérieure à la durée de vie globale de l’hélicoptère. Le gain obtenu sur le coût d’exploitation de l’hélicoptère est très significatif (− 66 %) ; — la possibilité de réaliser par moulage des formes aérodynamiques optimisées (section cambrée et vrillée), ce qui permet par exemple sur un AS330 d’augmenter la masse au décollage de 400 kg (+ 6 %) et de diminuer la consommation de carburant en vol de croisière de 6 % environ ; — le prix de revient global d’une pale en matériau composite qui est diminué de plus de 20 % par rapport au prix de revient de la même pale réalisée en matériau métallique. Tous ces avantages permettent de proposer des hélicoptères avec une diminution de l’ordre de 13 % du coût de revient du kilogramme transporté par kilomètre. Les pales sont réalisées en structure sandwich avec des zones monolithiques à partir de composite contenant des fibres de verre, des fibres de carbone haute résistance et des fibres de carbone haut module dans une résine époxyde. Les matériaux d’âmes utilisés sont de la mousse et du nid d’abeille. Pour compenser le gain de masse procuré par le composite, les pales sont lestées avec des contrepoids en plomb. Les bords d’attaque, pour des problèmes d’érosion, sont en acier inoxydable. Figure 11 – Schéma du caisson central de voilure en composite de l’Airbus A380 ■ Sur les hélicoptères civils, les composites représentent entre 25 % et 30 % de la masse totale de structure. Si en règle générale, les composites sont introduits pour gagner entre 25 % et 30 % de masse par rapport à une solution métallique, il existe sur hélicoptère une exception à cette règle, les pales. En cas de panne turbine moteur, la réglementation impose qu’un hélicoptère puisse se poser en utilisant le phénomène d’autorotation des pales. La mise en autorotation n’est pas possible au-dessous d’une masse minimale des Le moyeu rotor (figure 13) est l’exemple typique de pièce qui réalisée en composite permet un gain de coût global obtenu essentiellement par la diminution du nombre de pièces élémentaires (tableau 7). Les moyeux de l’ancienne génération étaient entièrement métalliques, les articulations étaient assurées par des systèmes de roulement à aiguilles ou à billes chers, lourds et demandant une maintenance relativement importante (graissage, vérification et renouvellements périodiques). Les matériaux composites ont permis de remplacer avantageusement ces roulements par des zones souples et de simplifier les concepts par une bonne intégration des fonctions. Le moyeu du Dauphin en composite divise par trois le nombre de pièces, par trois le prix de revient et divise par deux la masse totale de l’ensemble. Les matériaux utilisés sont des fibres de verre dans une résine époxyde. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Plastiques et Composites AM 5 645 − 11 LES COMPOSITES EN AÉROSPATIALE ______________________________________________________________________________________________________ Figure 13 – Moyeu rotor principal hélicoptère en composite (0) Tableau 7 – Gain de masse et de coût de pièces d’hélicoptères composites par rapport à la même pièce métallique Pièce Matériau fibres/résine Variation de masse par rapport à une solution métallique (%) Variation de coût par rapport à une solution métallique (%) Carénages Aramide/époxyde − 55 − 80 Empennage horizontal Carbone/époxyde − 45 − 55 Moyeu rotor principal Verre/époxyde − 40 − 65 Portes Aramide/époxyde − 30 − 70 Siège pilote Aramide/époxyde − 20 − 80 Moyeu rotor fenestron Verre/époxyde − 20 − 60 Dérive fenestron Aramide-carbone/ époxyde − 20 − 35 Dérive empennage Carbone/époxyde − 20 + 10 Planchers Aramide-carbone/ époxyde − 20 + 70 % (pas rentable) Verrière Aramide-carbone/ époxyde − 15 − 50 Pales Verre-carbone/ époxyde 0 − 30 Les autres pièces d’hélicoptère qui sont réalisées en composite sont les carénages, la dérive avec fenestron intégré, l’armature de verrière... Dans le tableau 7 sont présentés pour quelques pièces type d’hélicoptères les gains de masse et de coût par rapport à une solution métallique. 2.1.3 Pièces de structures zones moteurs Pour les parties proches des moteurs, les composites à matrice organique peuvent encore trouver des applications dans les zones tièdes. Sur hélicoptère, les capots moteurs sont réalisés en composite, les températures d’utilisation sont de l’ordre de 150 ˚C en continu. Les matrices époxydes peuvent être utilisées, mais la température de service, relativement élevée pour ce type de matériau, provoque un vieillissement accéléré de la structure en accélérant les phénomènes de fïssuration, ce qui raccourcit la durée de vie de la AM 5 645 − 12 Figure 14 – Entrée d’air et nacelle du moteur pour Airbus A340-500/600 en composite pièce. Sur avions civils de type Airbus, les entrées d’air et les nacelles sont réalisées en composite (figure 14). Ces zones, bien que proches des moteurs, ne travaillent pas à des températures très élevées. Les principales caractéristiques demandées à ce type de pièce sont une atténuation du niveau sonore des réacteurs. Cette fonction est assurée par une structure sandwich adaptée qui absorbe une partie du bruit émis. Ces pièces, du fait de leur relativement faible température de service, utilisent des résines époxydes. À l’entrée du réacteur, les aubes de compresseur et les aubes de redressement de flux d’entrée d’air sont réalisées en composite. En fonction de la position de ces pièces dans le moteur et de leur température de service, les matériaux sont des tissus de carbone dans des résines époxyde ou bismaléimides. Les grilles et les volets d’inverseur de poussée sont réalisés en tissu de fibres de carbone dans une matrice bismaléimide. Les inverseurs de poussée sont des pièces situées à la périphérie du moteur qui lors de l’atterrissage de l’avion orientent le flux du réacteur dans le sens opposé au sens de roulement de l’avion afin de participer au freinage de l’appareil sur la piste. Ces pièces sont sollicitées pendant des temps relativement courts sur la durée de vie d’un avion mais sont soumises à un flux de chaleur important qui peut faire monter la température de la pièce au-delà de 200 ˚C. 2.2 Produits spatiaux (satellites) Les satellites utilisent les matériaux composites pour la réalisation des armatures des panneaux solaires (figure 15). Les avantages procurés par les composites sont une bonne rigidité de la structure pour une masse relativement faible. Les armatures sont en général constituées de composites monolithiques réalisés à partir de fibres de carbone haut module avec des matrices cyanates ou époxydes. Les matrices cyanates présentent l’avantage de réduire la quantité d’humidité absorbée au sol avant lancement. Le gain de masse de la structure en diminuant l’inertie des panneaux solaires se répercute aussi sur la masse des moteurs de déploiement et d’orientation de ces panneaux. Les composites sont aussi utilisés dans la structure des satellites qui peut se présenter sous forme tubulaire (figure 16) ou sous forme de tube central de plus gros diamètre (figure 17). Sur la structure proprement dite, le gain de masse par rapport à une solution métallique est de l’ordre de 50 %. Dans une structure tubulaire, les composites monolithiques sont fabriqués à partir de fibres de carbone haut module dans une résine époxyde ou bismaléimide. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Plastiques et Composites ______________________________________________________________________________________________________ LES COMPOSITES EN AÉROSPATIALE Figure 15 – Panneau solaire de satellite en composite Figure 17 – Structure centrale monotube de satellite en composite Figure 16 – Structure tubulaire de satellite en composite Les réflecteurs d’antenne sont des pièces d’une très haute technicité (figure 18). L’utilisation des matériaux composites permet de présenter un coefficient de dilation proche de zéro, ce qui limite les déformations dues aux écarts de températures entre la face exposée au rayonnement solaire et la face à l’ombre. Ces structures sont généralement des structures sandwich avec une âme en nid d’abeille aluminium et des peaux réalisées en fibres de carbone dans une matrice époxyde ou cyanate. Pour les réflecteurs les plus techniques, les contraintes de masse sont telles que la peau peut ne comporter qu’un seul pli de préimprégné réalisé à partir d’un tissu tri-axial d’une épaisseur de l’ordre de 100 µm (les fibres sont tissées dans trois directions du plan). 2.3 Produits militaires (missiles) Sur les missiles, les radômes sont les premières pièces qui ont été réalisées à partir de matériaux composites (figure 19) dont les principaux sont des fibres de verre ou de quartz dans une matrice époxyde. Ces matériaux permettent la transmission des ondes radar à travers la structure, ce qui permet le guidage du missile sur sa cible finale. Comme élément de structure, les corps de missile sont réalisés en composite. La technologie la plus employée reste le bobinage. Les matériaux utilisés sont des fibres de verre, d’aramide et de carbone dans des matrices époxydes. On trouve aussi comme application les Figure 18 – Réflecteur d’antenne en composite sandwich sur satellite corps de propulseur avec divergent intégré (figure 20). Cette dernière pièce se prête bien à l’utilisation des composites et plus spécialement à l’utilisation de la technologie de bobinage. Le gain de masse est le principal intérêt d’utilisation des composites pour ces applications. Dans les tubes lance-missile, les matériaux composites utilisés sont principalement les fibres de verre ou d’aramide dans des rési- Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Plastiques et Composites AM 5 645 − 13 LES COMPOSITES EN AÉROSPATIALE ______________________________________________________________________________________________________ composite seront vraisemblablement des carters de boîte de transmission si la capacité des techniques de préformes tissées 3D et d’injection de résine à obtenir ce type de pièce à un coût acceptable par rapport à la solution métallique est démontrée. Pour les satellites, les composites sont déjà très largement utilisés et leur légitimité ne fait pas de doute. De même pour les missiles, les composites sont très largement utilisés. Les pièces qui sont encore en matériau métallique le sont pour des problèmes de température d’utilisation où les composites à matrice organique ne peuvent pas être utilisés avec des coûts acceptables. 4. Conclusion Figure 19 – Radôme de missile en composite Figure 20 – Corps de propulseur de missile avec divergent intégré bobiné en fibres de verre dans une résine époxyde nes époxydes toujours avec la technologie de bobinage qui reste une des technologies les plus performantes en coût pour les structures de révolution. Les réservoirs générateurs de gaz pour la propulsion des missiles sont aussi en composite avec dans certains cas un bobinage réalisé directement sur les éléments pyrotechniques avec polymérisation de la structure bobinée. L’étape de polymérisation demande alors une maîtrise complète des températures pour éviter l’explosion de la structure lors de la fabrication. Aujourd’hui, les matériaux composites sont arrivés à un degré d’utilisation tel qu’il ne serait plus possible de se passer de cette famille de matériaux sur les applications aéronautiques. Leur introduction a été facilitée durant ces vingt dernières années par une réduction importante constante des coûts sur les matériaux de base. Les fibres de carbone haute résistance classiques, dans les années 1970, étaient proposées à des prix de l’ordre de 300 €/kg alors que dans les années 2000, ce même type de fibre de qualité aéronautique est proposé à des prix de l’ordre de 30 €/kg. Pour des fibres de carbone dites non aéronautique mais avec des propriétés voisines, le prix est même de l’ordre de 15 €/kg. Les progrès des procédés de fabrication ont aussi permis de réduire les coûts avec notamment l’introduction de moyens de mise en œuvre automatique comme les machines à draper ou les machines à bobiner ou à placement de fibres. L’introduction de méthodes de fabrication basées sur l’injection ou l’infiltration de résine dans des préformes fibreuses permettent également la réduction des coûts. Les matériaux composites sont une source constante d’amélioration des performances des structures aéronautiques dans un domaine où le gain de masse peut se traduire directement par une augmentation des performances que ce soit pour les avions civils ou militaires, les hélicoptères, les missiles ou les satellites. L’augmentation du taux de matériau composite sur les structures est limitée aujourd’hui par la difficulté et le coût de réalisation des pièces de grande taille (figure 21). Ce document n’aurait pas pu être réalisé sans l’apport d’informations et de photos de différentes filiales du groupe EADS comme Airbus, EADS Launch Vehicles, Eurocopter, EADS Missiles. 3. Perspectives d’utilisation = C1 x C0 f AM 5 645 − 14 1 Pour les hélicoptères, les principales pièces de structure sont aujourd’hui en composite : les pales, le fenestron (partie arrière qui comprend la dérive et les carénages de protection du rotor anti-couple de stabilisation et des parties de fuselage). Pour certaines zones encore en métal, le coût de production des pièces en composite serait trop élevé. Les prochaines pièces qui pourraient voir le jour en Augmentation coûtt matériau mat Métal = C0 Pour les avions civils, la prochaine étape importante sera l’introduction des composites sur les fuselages d’avions gros porteurs de type Airbus ou Boeing. Des travaux sont en cours pour définir les concepts structuraux les mieux adaptés et mettre en place les procédures de certification. Des premières tentatives ont abouti sur des avions d’affaire comme le Raytheon Premier de taille plus modeste qui présentent déjà un fuselage entièrement en structure composite sandwich. Toutes les bases techniques sont en place pour proposer des voilures entièrement en matériaux composites sur de futurs avions gros porteurs. Si toutes ces futures applications sont techniquement réalisables, leur réalisation effective dépendra principalement des coûts de développement et de production en comparaison des solutions métalliques existantes en prenant en compte la notion de prix à payer au kilogramme gagné. Coûts de fabrication Lignes de coût constant de pièces C Réduction coûts d'assemblage Composite aujourdhui Contrainte de taille Résolution de la contrainte de taille Objectif pour les composites Réduction coûtt matériau mat (plus faible prix, meilleur utilisation) Coût du matériau Figure 21 – Coût d’une pièce de structure en fonction du coût du matériau et du coût de fabrication Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Plastiques et Composites