Arc-en-ciel (juin-juillet-août 2012) - Institut de réadaptation Gingras

Transcription

Arc-en-ciel (juin-juillet-août 2012) - Institut de réadaptation Gingras
Le JOURNAL des BÉNÉVOLES
de l’Institut de réadaptation
Gingras-Lindsay-de-Montréal
VOL.19 N.2
JUIN - JUILLET - AOÛT 2012
Le Lâcher prise
Christine Gagnon et Caroline Picard
Neuropsychologues
Synthèse par Marie-Annik Murat
Face aux difficultés, aux situations imposées, aussi bien au quotidien que dans
notre bénévolat, quelle est notre attitude ? Je ne « lâche pas » ou je « laisse tomber » ?
Lors de notre soirée de formation du jeudi 8 mai, Christine Gagnon et Caroline Picard,
neuropsychologues, sont venues nous aider à alléger notre fardeau :
Sommaire
« Vous avez quelque chose qui pèse lourd sur vos épaules ?
Ensemble nous allons vous aider à réduire ce poids, jusqu’à le
matérialiser en un…. petit pois ! »
Au coin de la formation
Le Lâcher prise
Par Marie-Annik Murat
1
Sourires de Nicole
La fusion se concrétise
Par Nicole Daubois
3
Joyeux anniversaire
Les fêtés de juillet, août
et septembre
4
Coup d’œil sur les parutions
Le stress mis à nu
Par Jean Vegman
5
Cœur de bénévole
Bénévole de carrière : Robert Perrin
Par Raymonde Bayard
6
Bienvenue aux nouveaux arrivés
7
La chronique de Jos B
Jos B doit s’adapter au transport
Par Jean-Guy Thibaudeau
8
Au pays des Incas
Par Micheline Vermette
10
En guise de bienvenue, nos formatrices
diffusent une chanson dont les paroles,
propices à la réflexion, illustrent
parfaitement l’idée du lâcher-prise. Puis,
c’est la projection d’une superbe île
déserte qui nous invite au rêve… et au
partage des points de vue très diversifiés.
Chacun a sa sensibilité, ses priorités
personnelles puisqu’il voit le monde, les
événements à travers son propre filtre
mental. Pour vivre sur cette île, de rêve
certes mais déserte, que serions-nous
prêts à abandonner ? C’est ainsi que
commence notre exercice, inconscient,
de lâcher prise.
Le lâcher prise c’est donc, de toute
évidence, l’opposé du contrôle, aussi
bien sur les événements que sur autrui.
C’est aussi admettre que, dans telle ou
telle circonstance, il n’est, pour
l’instant, pas utile d’agir mais plutôt
de laisser « décanter » afin de réduire la
pression extérieure et intérieure. Le
but est de dédramatiser. Pour ce faire,
il est nécessaire de modifier notre
perception de la situation par une
analyse plus tolérante. Le lâcher prise
c’est adapter nos attentes à ce qui est
possible ; c’est accepter, chez l’autre,
la différence de point de vue, de
comportement, plutôt que de vouloir
le changer. C’est prendre notre place
en lui laissant la sienne, souffrir sa
désapprobation comme il tolère la nôtre.
Enfin lui accorder, aussi bien qu’à
soi-même, le baume de l’indulgence.
Le contraire du lâcher prise c’est
opposer, face à un événement ou à
quelqu’un, une résistance démesurée, et,
parfois, jusqu’à la confrontation toujours
dommageable. C’est aller jusqu’à
l’évitement, voire la négation de quelque
chose ou de quelqu’un. Si ce comportement rigide, faisant fi de la liberté de
l’autre et prompt à le blâmer, conduit
inévitablement à un combat stérile et
toujours source de tensions, le laisser
aller n’est pas non plus la panacée ; la
croyance en une solution magique à
tous ses problèmes reste une utopie.
Pourquoi lâcher prise ? Tout simplement
pour économiser son énergie, l’investir
autre part que dans une lutte jamais
exempte de séquelles, quel que soit
l’adversaire, et se concentrer sur le
présent. Avoir pour l’autre une attention
bienveillante et prêcher ainsi par l’exemple
est une composante du lâcher-prise. Il en
résulte une satisfaction qui éloigne tout
sentiment de culpabilité et permet de
retrouver la sérénité et la paix.
Le Lâcher prise (suite)
à pouvoir régler le problème. Il en est de
même lorsqu’on veut à tout prix s’en
sortir seul(e) par crainte de déranger les
autres. L’origine même est souvent la
peur : peur de manquer de quelque
chose, de perdre la face, d’être mal jugée,
de perdre le contrôle, ou tout simplement
d’accepter l’inconnu … d’où la tentation
de refuser ce qui n’est pas conforme à nos
désirs.
Caroline Picard (à droite) explique comment semer son « petit pois »!
Comment lâcher prise ? Il est nécessaire
de prendre un peu de recul pour une
réelle prise de conscience de la situation.
Se concentrer sur le présent et arrêter de
ressasser des souvenirs pénibles. Admettre
qu’il y a toujours des zones d’ombre,
des informations qui nous échappent,
que nous ne comprenons pas tout et
que nos craintes ne sont souvent qu’hypothétiques, en somme re-la-ti-vi-ser !
D’où l’intérêt d’apprendre à laisser tomber
certaines choses et adapter nos attentes
avec des objectifs réalistes.
(suite p. 9)
Quand lâcher prise ? L’exemple retenu
est le suivant : votre appareil photo se
brise ce qui engendre la colère et la
frustration. Faut-il, pour cela, gâcher ses
vacances ? Une solution : acheter de jolies
cartes postales et se réjouir de ne pas être
encombré tout en se promettant de
voyager désormais avec une seconde
caméra.
Dès qu’on réalise qu’on n’a plus le
contrôle, que l’on n’y peut rien, que des
émotions telles que la haine, la rancune,
le ressentiment, la soif de vengeance,
nous envahissent ; lorsqu’on répète des
comportements stériles dont l’issue est
fatalement négative ; lorsqu’on a tant
de choses à faire qu’on souhaiterait des
journées de 36 h ou l’aide d’un clone….
alors, il est temps de lâcher prise.
Les obstacles au lâcher prise s’expriment
dans des croyances injustifiées : « je dois…
il faut … » comme si on était le ou la seule
2
Les bénévoles sont attentifs lors de la présentation de Caroline Picard et Christine Gagnon.
ARC-EN-CIEL - JUIN - JUILLET - AOÛT
Les sourires de Nicole
La fusion
se concrétise…
Par Nicole Daubois
Depuis maintenant quatre ans l’Institut
de réadaptation a été fusionné à l’Hôpital
Lindsay pour devenir l’Institut de
réadaptation Gingras-Lindsay-deMontréal. Les premières années ont
été consacrées à des processus
administratifs liés notamment aux
corporations propriétaires des immeubles,
à des regroupements syndicaux, à
des révisions de postes et de structures.
Tout cela s’est fait sans que l’on voit
trop concrètement les impacts de ce
nouvel hôpital dans notre quotidien.
Pourtant, de grandes étapes ont été
franchies et, lors de la dernière soirée
de formation des bénévoles, Mme Kateri
Leclair, directrice du programme des
services clientèles, est venue nous
brosser un portrait des changements
qui ont eu lieu récemment et de ceux
qui vont se concrétiser dans un proche
avenir.
multidisciplinaires étaient offerts aux
clientèles orthopédiques, sub-aigues,
neurologiques et amputées. Depuis la
fusion, la nouvelle direction des Services
clientèles compte encore quatre
programmes (incluant les deux sites) qui
sont toutefois un peu différents, soit :
uniformisation des services. Étant donné
que l’on retrouvait, au Pavillon Lindsay et
au Pavillon Gingras, des patients des
programmes neurologie et amputations un
choix a dû être fait. À l’automne prochain,
voici comment seront réparties les clientèles
des différents programmes:
• Le programme amputations et blessures
orthopédiques graves (BOG) ;
• Le programme lésions médullaires ;
• Le programme neurologie (qui regroupe
le programme accident vasculaire
cérébral (AVC) et le programme des
traumatisés crâno-cérébraux (TCC) et
autres troubles neurologiques) ;
• Le programme santé physique (clientèle
qui était déjà traitée au Lindsay et qui est
composée majoritairement de personnes
âgées ayant des problèmes
orthopédiques tels que prothèse totale
du genou ou de la hanche par exemple.)
Pavillon Lindsay
• le premier ouest et une partie du 2e ouest
pour la clientèle du programme
amputations (31 lits) ;
• les 2e, 3e et 4e ouest pour la clientèle du
programme santé physique (63 lits).
Mentionnons d’abord que, avant la fusion,
la structure de dispensation des services à la
clientèle comptait quatre programmes au
Gingras soit :
Avec la fusion et les modifications de
clientèle, est venu aussi un processus
de réflexion qui nous amène aux
changements physiques que l’on voit
aujourd’hui. En effet, de multiples études
ont démontré que les résultats aux
traitements étaient plus probants si les
thérapeutes qui traitent les mêmes
clientèles étaient physiquement regroupés.
Ainsi, les échanges entre cliniciens sont plus
efficients et ce sont les patients qui y
gagnent. Cette constatation engendre
cependant de « grands chambardements ».
C’est ce qu’on a appelé l’opération
« Rubik » car tel un cube, jouet bien connu
du même nom, il faut enligner les couleurs,
soit les programmes, pour assurer une
• Le programme amputations et blessures
orthopédiques graves (BOG) ;
• Le programme lésions médullaires ;
• Le programme accident vasculaire
cérébral (AVC) ;
• Le programme des traumatisés
crânio-cérébraux (TCC).
Chacun de ces programmes-clientèles
comprend des équipes composées de
cliniciens qui se spécialisent auprès de
ces patients. Au Lindsay, des services
Pavillon Gingras
• les 1er et 3e étages : Programme
neurologie (57 lits) ;
• le 2e étage : Programme lésions
médullaires (25 lits).
Le grand déménagement est prévu pour la
fin août mais auparavant, il a fallu réévaluer
l’espace requis, la distribution des locaux,
des gymnases, des bureaux fermés pour les
travailleurs sociaux, psychologues et
orthophonistes, bref, TOUT TOUT repenser.
C’est ainsi que vous avez pu remarquer que
des murs ont été abattus dans certains salles
de traitements, des déménagements et
réaménagements ont eu lieu et vont se
poursuivre au cours des prochaines
semaines. Au final, les ergothérapeutes et
physiothérapeutes de chaque programme
vont travailler dans les mêmes gymnases
auprès des mêmes clientèles, tandis que les
autres cliniciens de chaque programme
seront également à proximité, de sorte que,
autant pour les patients que pour les
thérapeutes, les déplacements seront
3
Les sourires de Nicole (suite)
minimisés et les échanges maximisés.
Une nouvelle couleur s’ajoute à la
palette des codes d’urgence
Couleur
tendance
de l’été
À l’endos de votre carte d’identité, vous
avez la liste des codes d’urgence ainsi que
les couleurs qui y sont associées. Nous
aurons prochainement de nouvelles cartes
d’identité et à ces codes s’ajoute désormais
une nouvelle couleur : le code mauve.
Le code mauve concerne les situations
d’urgence médicales requérant une
évaluation ou une intervention immédiate.
Il se distingue du code bleu qui dorénavant
concernera strictement les situations
d’inconscience vérifiée et d’arrêt cardiorespiratoire établi ou imminent. Les
brigades d’urgence ont toutes reçues les
formations appropriées concernant ces
changements. En ce qui concerne les
bénévoles, les consignes sont inchangées.
Joyeux anniversaire
9 juillet
9 juillet
16 juillet
16 juillet
23 juillet
24 juillet
25 juillet
29 juillet
4
Septembre
Août
Juillet
Siméon Panov
Sylviane Noël
Andreea Matei
Sirmatie (Gladys) Mangal
Raymonde Bayard
Paulette Vermette
Adriana Correa
Ginette Fortin
1er août
3 août
9 août
15 août
18 août
22 août
28 août
ARC-EN-CIEL - JUIN - JUILLET - AOÛT
Ghislaine Favreau
Volodymyr Koshel
Vicky Hursereault
Thérèse Desjardins
André Ribotti
Mariana Dinu
Joan Kelly
2 septembre
3 septembre
16 septembre
18 septembre
23 septembre
Isabelle Kliber
Elsa R.Brunet
Steven Nguyen
Patricia Turcotte
Erlinda Cartagena
Coup d’œil sur les parutions
Le stress mis à nu
Par Jean Vegman
Lorsque j’ai sorti de son enveloppe
le livre de Sonia Lupien, paru aux
éditions « E2 », et que j’ai vu
son titre « Par amour du stress », j’ai
été surpris. Je croyais que le stress
était détesté. Sonia Lupien est
attachée à lui depuis plus de vingt
ans et l’apprécie pour d’excellentes
raisons.
Elle nous ouvre les yeux en nous
expliquant comment il prend
naissance, comment il grandit, peut
nous rendre malade et comment
chacun d’entre nous possède sa
manière propre de s’associer éventuellement à lui, lutter contre lui et le
vaincre momentanément car, même
vaincu il ne peut disparaître : il est le
compagnon de notre vie. Il n’y a,
dit-elle, pas de méthode invincible
prouvée scientifiquement pour le
contrôler mais en le connaissant, on
peut en faire notre allié.
Dans la vie de tous les jours, le stress
n’est pas la conséquence de la pression
du temps, au contraire de la croyance
populaire. Nous vivons des contrariétés, mais la cause du stress est d’ordre
physique. Elle est liée à la production
d’hormones de stress produites par
notre cerveau, en réaction à une
situation menaçante. Ces hormones
nous permettent deux solutions :
combattre ou fuir.
Avec esprit, Sonia Lupien nous explique
quant et comment combattre selon les
situations et les bienfaits de la fuite !
Ce que nous prouve la survie de
l’homme préhistorique devant les
mammouths qui l’effrayaient.
Combats ou déguerpis ! Une logique
bien humaine nous guide à travers le
livre, démontrant l’action des hormones
de stress sur le corps et le cerveau.
Cette action étant la base de différents
désordres physiques et mentaux.
Au cours du dernier siècle, les chercheurs ont trouvé qu’au moins une des
quatre caractéristiques suivantes est
nécessaire pour induire une réponse de
stress qui peut nous être nocive à long
terme :
• Le contrôle : on doit avoir l’impression
que nous ne contrôlons pas la
situation ;
• L’imprévisibilité : la situation doit être
imprévue ou imprévisible pour nous ;
• La nouveauté : la situation doit être
nouvelle ;
• L’égo menacé : la situation doit être
menaçante pour notre égo, notre moi.
Ces quatre caractéristiques sont
appelées CINE et seraient des clés pour
la compréhension. Exemple : la
pression du temps est-elle la cause du
stress ? Non, c’est l’impression de perte
de contrôle sur notre temps qui en est
la cause. D’après Sonia Lupien, le
cerveau est un détecteur de menaces
qui assure notre survie en imprégnant
notre mémoire. Une des questions
soulevées par l’auteur est : « Pourquoi
sommes-nous si stressés de nos jours ? »
Réponse : « C’est parce que la
NOUVEAUTÉ et l’IMPRÉVISIBILITÉ sont
des constantes de la vie. Nous devons
maîtriser de nouvelles technologies,
avons des emplois plus précaires, des
situations maritales instables. Les
médias nous submergent aussi de
situations sur lesquelles nous n’avons
pas le CONTRÔLE (violences, guerres,
séismes, crise économique…) ».
Voilà trois caractéristiques sur quatre
que Sonia Lupien a mentionnées.
Elle continue en exposant des analyses
précises et précieuses pour notre
entendement. Chaque chapitre
suscite de l’intérêt. Il y en a un sur
lequel nous terminerons cette chronique : « Deux sexes, deux stress ».
Question : « Qui de l’homme ou de la
femme produit plus d’hormones de
stress lorsque confronté à une situation
stressante ? ». Réponse : la majorité des
personnes présentes à la conférence de
Sonia Lupien a rétorqué « les femmes ».
Elle mentionne que ce n’est pas la
bonne réponse. Les études des deux
dernières décennies prouvent que ce
sont les hommes dit-elle. Elle ajoute :
« du moins quand c’est moi qui les
stresse !! » Une blague et un merveilleux sens de l’humour. Vous découvrirez les vraies raisons si vous courez à la
bibliothèque pour emprunter le livre*.
Bonne et captivante lecture !
* Le livre de Sonia Lupien est
disponible au Centre de
documentation de l’Institut.
5
Cœur de bénévole
Bénévole de carrière :
Robert Perrin
Par Raymonde Bayard
Nicole m’avait dit « aucune difficulté à le
faire parler, il a de la jasette ». C’était peu
dire ! Sous des dehors modestes, le
monsieur que j’ai rencontré pour cette
chronique et qui s’étonne de cette
attention en a long à raconter. Rien ne
semblait destiner cet authentique
montréalais de souche − son père est
montréalais et lui-même est né et a
toujours vécu à Montréal − rien donc ne
le destinait à une longue carrière de
bénévole.
La vie ne lui a pas dressé un lit de roses,
très tôt il s’est heurté à des difficultés.
Victime d’un grave accident, il a néanmoins
commencé à travailler jeune : chauffeur
de camion pour plusieurs compagnies
desservant sa ville natale dont il connaît
ainsi tous les quartiers. Mauvais coup du
sort, le voilà contraint, pour des raisons
impératives de santé, à quitter le marché
du travail. À 27 ans il devient « retraité »
comme il dit. Trois ans à se refaire une
santé, à ronger son frein et à réfléchir à son
avenir. C’est alors qu’il s’oriente vers le
bénévolat tout en travaillant à temps partiel
pour les taxis de la compagnie Lasalle.
Dès lors, il enchaîne les activités bénévoles
comme un pdg des rendez-vous d’affaires.
C’est parti !
Successivement ou simultanément il
« bénévole » pour diverses associations et
organismes.
• Le CSSS regroupant les centres de santé
de de services sociaux Émilie Gamelin,
Jeanne-Mance, St-Charles Borromée.
• Les associations de sclérose en plaques,
de paralysie cérébrale, de dystrophie
6
Robert reçoit sa médaille attestant de ses 250 heures de bénévolat du directeur général
Jean-Philippe Cotton.
musculaire, le « gang des malades », le
CPM (Comité Provincial des Malades)
• Autre volet, celui-ci sportif et/ou festif :
Vélo Québec, le tour de l’Île (annuel), le
tour de nuit et le prochain, celui de
Beloeil.
• Et puis il y a les parades du Père Noël, les
fêtes champêtres, familiales et autres fêtes
d’enfants. Pour ces dernières, il est clown.
Pas de cabrioles, de farces et autres
numéros comiques, sa santé ne le lui
permet pas. Il s’occupe, plus
paisiblement, des multiples ballons,
accessoires indispensables de ces festivités
qu’il faut gonfler (à l’hélium) et distribuer
à petits et grands.
ARC-EN-CIEL - JUIN - JUILLET - AOÛT
Robert Perrin n’est ni l’organisateur, ni le
responsable, ni le répondant de l’une ou
l’autre des associations et événements
précités. Ces activités rassembleuses, ne
pourraient être réalisées ni fonctionner
sans une équipe. À différentes niveaux et
étapes il faut des collaborateurs présents,
fiables, Robert Perrin est un de ceux-là. À
titre de chauffeur, d’accompagnateur, de
préposé, d’agent etc… il a participé et
participe encore à différentes tâches de
circonstance, tâches indispensables au
fonctionnement de ces associations et à la
réalisation de ces événements ponctuels.
Il n’en n’est pas peu fier et montre les
épinglettes qu’il a récoltées.
Et ce n’est pas tout. Notre bénévole
Cœur de bénévole (suite)
infatigable s’adonne − à temps perdu ! −
à l’artisanat : fabrication d’objets utilitaires ou
décoratifs réalisés, entre autres, en carton
plastifié. Nicole a dans son bureau une de ses
œuvres. Et puis, contre rémunération, il fait
de la peinture (bâtiment), de l’ajustage ou
montage d’ameublement et un peu de
menuiserie, toutes tâches apprises sur le tas
puisqu’il n’a pas de formation professionnelle.
Mais c’est le bénévolat relié à la santé
semble-t-il qui « l’accroche ». À preuve en
dehors de ses activités « officielles » il a pris
en charge − et à cœur − une ancienne
patiente de l’Institut, maintenant en
résidence. C’est son bénévolat particulier.
Robert Perrin est étonnamment alerte et
n’accuse pas son âge, il a pourtant encaissé
de terribles coups qui en terrasseraient plus
d’un ! Après un grave accident à
l’adolescence, il a successivement subi au fil
des ans trois opérations majeures : vésicule
biliaire, estomac, pancréas (amputé de
moitié), deux AVC, trois pontages, deux
comas diabétiques ! C’est à peu près tout…
ou presque avec bien sûr des séquelles dont
il ne parle pas si ce n’est un nombre effarant
de pilules quotidiennes à absorber. En
dépit − ou à cause − de tous ces revers,
Robert Perrin demeure affable, souriant,
un brin enjoué même. Sa panacée : être
actif, occupé. Debout dès 5h, il a toujours
quelque chose à faire ou à planifier.
C’est en lisant le « Bel Âge » qu’il a pris
connaissance de la demande de bénévoles
à l’Institut qu’il connaissait déjà. À
l’entrevue d’embauche, il n'a pas eu
d’hésitation : c’était d’emblée l’escorte
médicale. Cela fera bientôt deux ans. Il
est très fier de sa citation au palmarès des
250 heures de service bénévole à l’Institut.
Robert Perrin jouit de la vie tout simplement, au jour le jour, heureux d’avoir
survécu à ses malheurs dont ceux de santé
ne sont pas les seuls et peut-être pas les
moindres. Il espère, autant qu’il le pourra,
poursuivre ses activités. Dans l’immédiat,
il est tout joyeux de se procurer bientôt
une bicyclette motorisée pour ses
déplacements utilitaires et des randonnées.
Et comme tout bon travailleur, il compte
prendre deux semaines de vacances pour
visiter des parents à Québec et à TroisRivières.
L’escorte médicale lui procure la satisfaction
d’être utile, d’être en ces moments la
personne ressource du patient ; lorsque
celui-ci réclame sa présence pour un ou
des déplacements futurs, c’est pour lui
un insigne honneur. Et puis il y a Nicole
dont il est un fervent inconditionnel…
Bonnes vacances Monsieur Perrin !
Et ce n’est pas tout. Notre
bénévole infatigable s’adonne
– à temps perdu ! – à l’artisanat :
fabrication d’objets utilitaires
ou décoratifs réalisés, entre
autres, en carton plastifié.
Bienvenue aux nouveaux arrivés
•
Aux activités de loisirs
Faiza-Hana Hennous
Elaina Klukowski
Clement Leclerc
Jia Lin Liu
Virgine Proulx-Tremblay
Patricia Turcotte
Anh-Tien Ton
Elise Yim
Vicky Hursereault
Charles Malenfant
Stephen Masciotra
Kim Yen Nguyen
Rickyenson Similien
LiFeng Xie
•
Escorte aux repas
Benson Bui
Athmane Doukar
•
•
Vidéothèque
Alain Trempe
•
Bibliothèque roulante
Rajae Zahnouni
Boutique du cadeau
Anita Yim
7
Jos B.
Jos B. s’instruit sur
le transport adapté
Par Jean-Guy Thibaudeau
Jos B. veut en savoir plus sur le système
du transport adapté. Pour se faire, il
questionne des usagers qui ont adopté
ce genre de transport tout en répondant
aux appréhensions des futurs adeptes.
Jos B. - Bonsoir Nicole !
Nicole - Bonsoir M. Jos ! Ce soir c’est
tranquille sur les étages et j’ai tout mon
monde.
Jos B. - Parfait ! Je vais « fouiner » comme
on dit.
Jos B. monte à l’étage et rencontre
M. Havard près du poste de garde.
marchette ou des cannes ? Ça fait partie de
votre dossier.
Jos B. - Bonsoir M. Havard comment ça va
ce soir ?
M. Havard - Mon ergothérapeute m’a
dit qu’il faut réserver quelques jours à
l'avance.
M. Havard - Très bien, M. Jos. Ça tombe
bien, je voulais discuter avec vous et d’autres
collègues du système du transport adapté.
Jos B. - Je vois que vous avez un document.
M. Havard - Oui, mon ergothérapeute l’a
rempli avec moi cet après-midi et je dois
l’envoyer avant de partir d’ici.
Jos B. - Avant de partir, c’est une bonne
idée, car ça prend un certain temps pour
avoir la réponse officielle du STM.
M. Havard - STM ?
Nicole - Commencez donc par les gens qui Jos B. - STM-transport adapté. Vous pouvez
ont subi une amputation, vous en connaissez le prendre pour certains motifs : comme
rendez-vous médical, comparution en cour,
déjà plusieurs.
présence à un spectacle, aéroport, etc...
Jos B. - À tantôt ! Je monte à l’étage.
Mme Boileau - Oui, je connais ça, je suis
inscrite depuis quelques années…
Nicole - Vous trouverez certainement
quelque chose à venir me raconter…
M. Havard - Il paraît que ce n’est pas
drôle… les attentes…
Jos B. - Pas de racontars, ce n’est pas
mon fort…
Mme Boileau - Ce n’est pas si terrible
mais il faut planifier…
Nicole - Non, mais je sais que nos bénéficiaires ont des discussions intéressantes
Jos B. - Planifier ?
entr’eux.
Jos B. - Bye !
8
Mme Boileau - Il faut qu’on sache si vous
vous déplacer en fauteuil roulant, avec une
ARC-EN-CIEL - JUIN - JUILLET - AOÛT
Mme Boileau - 48 heures à l’avance, tout
dépend du rendez-vous… Vous donnez
l’heure du rendez-vous et ils vous fixent
l’heure du départ avec un jeu de
30 minutes.
M. Havard - Ça coûte combien ?
Jos B. - Le prix d'un transport public avec la
carte ou en argent. C’est moins cher qu’un
taxi.
Mme Boileau - Moins cher pour l’usager
mais pour la société ça coûte beaucoup
de sous car pour votre course vous n’êtes
pas seul, il peut y avoir 2-3 personnes
avec vous et même plus si vous avez un
minibus.
M. Havard - Mais ces gens là ne viennent
pas tous de la même place ?
Mme Boileau - Et chacun va à des places
différentes… alors il faut prévoir les détours
à subir.
Jos B. (suite)
Jos B. - C’est tout un inconvénient !
Mais je crois que cela vaut le coup.
M. Havard - Ma fille va se charger de cela.
Elle est experte avec le pitonnage…
Mme Boileau - On s’y habitue… Le jour
d’un déplacement, je ne prends qu’un
rendez-vous.
Jos B. - Somme tout, c’est tout un système
bien organisé.
Mme Boileau - Moi, j’en profite.
M. Havard - Si je veux aller passer une
journée avec un ami, une connaissance,
est-ce possible ?
Jos B. - Moi, grâce à vous j’ai appris les
grandes lignes.
Mme Boileau - Oui, toujours en planifiant
le jour et les heures.
M. Havard - Dès demain, j’envoie ma
demande.
Jos B. - J’ai entendu dire que l’attente au
téléphone est longue parfois.
Jos B. - Je crois que cela varie un peu pour
chaque ville… Il faut se renseigner.
Mme Boileau - Oui, mais moi je me suis
inscrite au système internet pour mes
réservations, c’est merveilleux …
Jos B. content de ces renseignements
se sent mieux équipé pour discuter de
ce système de la STM-transport adapté.
Le Lâcher
prise (suite)
Synthèse par Marie-Annik Murat
Enfin, savoir assumer sa part de
responsabilité tout en acceptant les
limites inhérentes à chaque être humain.
Des solutions concrètes s’offrent à nous
pour décompresser ; un nouvel apprentissage, une activité physique, se rappeler
ses réussites. Enfin, s’accorder une plage,
certes de « chialage » mais aussi de rire !...
Pour terminer, savoir lâcher prise est un
apprentissage dont le cheminement passe
par la pré contemplation, la contemplation
suivie de l’action. Le plus difficile est
d’en faire une habitude parfois rompue
par des rechutes qui ne signifient nullement l’échec mais la difficulté d’un
parcours toujours semé d’embûches que
l’on peut, sinon abolir, au moins…..
contourner.
La soirée s’est terminée par le
semis de notre petit pois, symbole
de notre graine de lâcher prise qui
évoluera au gré de nos arrosages
respectifs ! Merci à Christine et
Caroline de nous avoir consacré,
bénévolement, leur temps, leur
savoir et leur expérience pour le
plus grand bénéfice de tous.
9
Au pays des Incas
Par Micheline Vermette
Le rêve
Avec ce projet de coopération avec CUSO
International, j’ai réalisé un rêve que je
caressais depuis plus de 20 ans.
Après un Baccalauréat en service social, et
durant ma carrière comme travailleuse
sociale à L’Institut de Réadaptation GingrasLindsay-de-Montréal, j’ai obtenu aussi une
Maîtrise de l’École d’Administration Publique
(ENAP) afin de diversifier davantage mes
connaissances en vue de ce projet futur.
Avec deux defensoras, Anita et Pascual.
contacté CUSO et ai été convoquée pour
une évaluation. Puis en décembre 2009 on
m’annonçait que j’étais acceptée. Je n’ai pas
eu à attendre longtemps ; le 3 janvier 2010,
Puis, un jour, je suis allée à Ottawa pour un
on m’offrait sur un plateau d’argent (c’est
colloque, organisé par CUSO, portant sur
ainsi que je l’ai reçu) ce poste à Cusco au
l’accès à la justice pour les femmes et les
Pérou pour oeuvrer avec les « defensorias »,
enfants. Après le colloque, alors que je parlais des bénévoles qui travaillent avec les
avec un des directeurs de l’organisme, ce
femmes et les enfants victimes de violence
dernier s’est adressé à une personne qui
familiale. La majorité ont été elles-mêmes
passait devant nous en lui disant que je
victimes de violence conjugale.
ferais une bonne candidate pour CUSO.
Je lui ai dit que ce n’était pas possible car,
Mon mari, que j’avais rencontré à Montréal,
leur projet étant de 2 ans, je ne pouvais
est d’origine Péruvienne. Nous avions fait
m’absenter du pays si longtemps à cause
quelques voyages au Pérou et aussi visité
de mes 8 petits enfants. Eh oui ! Entre
Cusco, mais le hic c’est que c’était un projet
temps mes 4 garçons devenus adultes et
de 2 ans. J’ai donc manifesté mon intérêt
autonomes m’avaient joué un bon tour
pour ce poste mais pour partir seulement
puisque les petits étaient arrivés.
6 mois ; ma proposition a été acceptée.
J’ai continué à recevoir les offres de CUSO en
les regardant distraitement jusqu’à ce que je
vois l’annonce d’un poste pour un support et
un accompagnement psychologique auprès
de bénévoles intervenant auprès de femmes
et d'enfants victimes de violence. Ce poste
paraissait correspondre à mes compétences
et à mon expérience ; j'avais travaillé
quelques années à la Direction de la Protection de la Jeunesse (DPJ) et auprès de
femmes victimes de violence. J’ai donc
10
En passant, j’ai choisi CUSO à cause de
leur philosophie : « Changer le monde, un
coopérant à la fois ».
Le pays
Le Pérou est le 3ème plus grand pays
d’Amérique du Sud, avec 3 zones bien
distinctes: la Côte le long du Pacifique, les
Andes constituées de très hautes montagnes
ainsi que de glaciers et la jungle située dans
ARC-EN-CIEL - JUIN - JUILLET - AOÛT
l’Amazonie. C’est un pays d’une grande
richesse, à plusieurs niveaux, qui justifie
l’expression bien connue « Ce n’est pas le
Pérou ». En effet, malgré cette richesse, le
taux de pauvreté est d’environ 40% et cette
population se rencontre surtout dans les
Andes et la jungle. Après quelques jours à
Lima, la capitale, je m’envolais vers Cusco
prête à commencer le travail.
Ce lieu m’a plu instantanément ; cette
ville a quelque chose de « spécial ». Cusco,
en quechua "Nombril du monde", a été
fondée par les Incas qui dominèrent une
grande partie de l’Amérique du Sud
pendant un siècle. C’est le passage obligé
pour les touristes qui visitent Machu
Pichu. Bien sûr au Pérou on parle castillan
(espagnol), c’est d’ailleurs dans cette
langue que j’ai donné les formations,
mais le quechua est encore parlé dans les
Andes par près de 70% de la population.
A l’arrivée, il fallait voir à toute l’organisation
matérielle, trouver un logement, le meubler,
etc... ce qui prend pas mal de temps.
Oubliez Ikea et Brault Martineau, tout se
passe au marché et tout se négocie pendant
un certain temps. Ensuite, il faut trouver le
taxi qui va accepter de transporter l’objet
sur le toit, ce qui peut prendre plusieurs
Au pays des Incas (suite)
tage familiers, alors que d’autres m’ont
demandé plus de recherche. Dans tous les
cas, j’ai usé de mon imagination pour tenter
d’adapter le contenu à leur culture et à leur
réalité. L’utilisation du photo langage, le
casse-tête sur les bases du travail d’équipe,
les sculptures, etc. sont quelques moyens
concrets utilisés.
Fortunato a modifié son vélo et fabriqué un instrument dont il joue pour gagner sa vie.
Je le rencontrais presque chaque jour, pour moi il est un modèle de courage.
heures. Il y a aussi l’acclimatation à l’altitude,
Cusco est située à environ 3 800 mètres
au-dessus du niveau de la mer. On doit y
aller doucement et ralentir le rythme. Je me
suis vite rendue à l’évidence que je ne
réussirais pas à apporter une contribution
satisfaisante dans un laps de temps si court,
j’ai donc proposé de rester un an, ce qui a
été accepté immédiatement. Par la suite, ma
supérieure m’a demandé de prolonger mon
contrat jusqu’à la fin du projet, soit en
décembre 2011, ce qui m’a semblé
pertinent pour terminer en même temps
que mes collègues. De 6 mois à l’origine
mon séjour a été finalement de... 22 mois.
Defensorias communitarias
Les « defensorias comunitarias », comme
je l’ai mentionné plus haut, se consacrent
à l' aide des victimes de violence familiale
et se sont dotées d’une organisation ayant
pour nom: « Coordinadora Departamental
de Defensorias Comunitarias del Cusco
(CODECC) ».
Le taux de violence est très élevé, plus
de 60 % des femmes ont déjà été victimes
de sévices.
Le pays a vécu la violence pendant une
vingtaine d’années. Ce sont surtout les
gens de la campagne qui ont été pris en
otages par le Sentier Lumineux ou les
paramilitaires. On note aussi le machisme
et l’alcoolisme comme causes de cette
violence. On parle de régions très éloignées,
oubliées complètement de l’État, où les
gens et les femmes en particulier ne
connaissent pas leur droits et sont discriminées par la justice d’Etat parce qu'elles sont
femmes, pauvres, peu instruites et ne
parlent que le quechua. Les « defensorias »
communiquent avec les victimes dans leur
langue, les instruisent de leurs droits, les
écoutent et les accompagnent devant la
justice communale ou d’État si telle est leur
décision. Elles effectuent le suivi tant qu’il
est nécessaire.
Le travail
Les « defensorias » ont reçu la formation
juridique et sociale de l’équipe de travail de
Cusco ; c’est avec mes collègues avocates,
(j’étais la seule sociale) que je suis
intervenue, concevant divers ateliers que j’ai
ensuite animés lors des rencontres avec la
CODECC. Certains sujets m’étaient davan-
Les thèmes abordés ont été : le travail
d’équipe, la communication, la prise de
décision, l’estime de soi et la confiance en
soi. Ce dernier point est très important étant
donné la discrimination dont ils ont été et
sont encore victimes dans la société. J’ai
aussi donné un atelier sur le deuil
comprenant sept rencontres pour des
« defensorias »ayant perdu un être cher.
Durant mon séjour, j’ai pu constater des
changements chez quelques participants en
terme d’affirmation ; tous et toutes ont
manifesté un grand désir d’apprendre, ce
qui est toujours très gratifiant pour un
formateur. Parmi les difficultés rencontrées,
je peux citer l’organisation du travail très
différente d’ici en ce qui a trait :
1. au fait d’avoir 2 chefs ;
2. à la hiérarchie ;
3. au manque d’accueil et de support ;
4. aux réunions.
J’ai eu 2 chefs, un à Lima et l’autre à Cusco ;
il y a eu un manque de concertation entre
eux, ce qui a compliqué ma tâche.
Ma supérieure à Cusco était en vacances
à mon arrivée, il y a donc eu un temps de
flottement mes collègues ne pouvant
m’aider car tout devait passer par la
supérieure. On ne peut pas poser de
questions au chef parce que c’est très mal
perçu, je l’ai appris à mes dépens. Personne
ne nous explique le fonctionnement du
bureau, il faut donc toujours demander à
quelqu’un, c’est gênant parce qu’elles sont
toujours très occupées. Les réunions sont
très longues, minimum une journée par
semaine où chacune énumère le contenu
de son agenda.
11
Au pays des Incas (suite)
Les loisirs
Cusco est une ville culturelle avec ses défilés,
ses danses, sa musique et autres évènements
gratuits. Nous avons profité des fins de
semaine pour visiter les sites Incas.
Avec l’argent amassé avant mon départ avec
la générosité des gens d’ici, j’ai pu offrir des
cadeaux de Noël à plus de 500 enfants
durant mes visites des communautés ; ce
sera probablement le seul présent de toute
leur vie.
J’ai aussi fourni aux « defensorias » le
nécessaire pour préparer le chocolat chaud
qui est pour eux une tradition de Noël.
Les avantages de cette expérience
en quelque sorte notre salaire. On
m’appelait l’ange de la CODECC.
La réintégration ici n’est pas toujours facile,
il est impossible d’oublier ces gens de cœur,
le dénuement dans lequel ils vivent et qui
malgré tout se dévouent de façon bénévole
pour que cesse la violence. Même s’ils
doivent en plus gagner leur vie et celles de
leurs enfants, ils apprécient la vie et ont le
rire facile.
qui me disaient avec des larmes dans les
yeux « Tu ne nous oublieras pas, n’est ce
pas ? ». Je suis reconnaissante tous les jours
à la Providence pour la chance que j’ai
d’être née dans ce pays, d’avoir la santé
pour pouvoir réaliser mes rêves et de
pouvoir faire certains choix.
Micheline Vermette
Coopérante CUSO
Retraitée de l’IRGLM
Et ce n'est pas fini !
Note
Les directeurs de la CODECC ont écrit et
signé une lettre qu’ils ont adressée à CUSO
pour que je puisse continuer mon travail
auprès d’eux. CUSO a donné suite et je
retourne à Cusco à l’automne pour une
période de 6 mois.
Les "defensorias" ont reçu une formation
en audiovisuel afin de pouvoir filmer et faire
des photos. On peut visionner quelques
vidéos sur youtube, voici l’adresse :
1. La créativité ;
2. La connaissance en profondeur d’une
autre culture et d’une grande civilisation ; J’ai été très touchée par les « defensorias »
3. Des relations humaines très intenses ;
4. Des apprentissages à plusieurs niveaux ;
5. Le constat de changements chez les gens.
www.youtube.com/user/quiscaproducciones.
voici aussi mon adresse courriel :
[email protected]
Pour les inconvénients
En plus de ceux mentionnés pour le travail, il
y a le manque de confort dans les communautés et le froid puisqu’il n’y a pas de
chauffage dans les maisons et les bureaux. Il
y a enfin la flexibilité et la tolérance dont j’ai
dû faire preuve face aux changements tout
au long du mandat.
En conclusion
C’est une expérience enrichissante,
d’ailleurs comme toutes les fois où l’on a
l’impression d’être là où l’on doit être et
de faire œuvre utile. Sentir cette reconnaissance qui nous va droit au cœur constitue
Le journal des bénévoles de
l’Institut de réadaptation
Gingras-Lindsay-de-Montréal
Distribution de cadeaux de Noël à Paru Paru.
Équipe de rédaction
Raymonde Bayard
Colette Clo
Nicole Daubois
Laurence Derennes
Marie-Annik Murat
Daniel Pourchot
Jean-Guy Thibaudeau
Jean Vegman
Collaboration spéciale
Micheline Vermette
Correction
Marie-Annik Murat
Coordination
Nicole Daubois
Cloé Rodrigue
Mise en page
Tabasko
Communications
Photos
Nicole Daubois
Micheline Vermette

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