«S`il suffisait que la femme accouche pour devenir mère…»

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«S`il suffisait que la femme accouche pour devenir mère…»
MERCREDI 7 MAI 2008
24 HEURES
35
VOUS
«S’il suffisait que la femme
accouche pour devenir mère…»
FÊTE DES MÈRES
Avec Naissance d’une mère,
Eline Edden tente d’apporter
une réponse à une question
universelle: quand devient-on
maman? Avant, pendant,
après la naissance? La
réponse avec 118 témoignages
à découvrir avec sa propre
maman dimanche.
ANNICK CHEVILLOT
E
«Elle attend
un enfant, mais
est-elle déjà mère?»
ELINE EDDEN
PHOTOS ELINE EDDEN/DR
line Edden s’est occupée
de «gros chantiers» ferroviaires en France durant vingt-six ans. Domiciliée à
Brive, en Corrèze, depuis vingt
ans, elle n’a jamais touché à la
photographie professionnelle ni
à l’édition ni à l’écriture à des
fins de publication.
Pourtant, ces jours sort son
«bébé» dans les librairies suisses
et françaises: Naissance d’une
mère. «J’habite entre deux maternités, sourit-elle. Je vois des
femmes enceintes tous les jours.
Inlassablement, je me fais la
même réflexion: elle attend un
enfant, mais est-elle déjà mère?»
C’est pour répondre à cette
question, banale au demeurant
et si complexe en fait, qu’Eline
Edden s’est mise à interroger ces
femmes au «gros bidon» comme
elle aime à les nommer. «J’ai
rencontré 400 futures mamans.
Je n’en ai retenu que 118. Je
désirais des femmes attendant
leur premier bébé et qui acceptent de me recevoir avant, pendant et après l’accouchement.»
Deux ans de travail auront été
nécessaires pour récolter tous
ces témoignages, immortaliser
ces ventres rebondis, ces poupons, ces cicatrices aussi! «J’ai
réalisé que tout ce qui entoure la
naissance relève encore du tabou. On montre facilement les
jolis ventres ronds, mais le placenta, les cicatrices de césariennes, les vergetures, les marques
corporelles sont tenus cachés.
Toutes ces traces sont autant de
sourires. Toutes ont été fières de
me montrer leur corps marqué.»
Passage obligé lié à la mise au
monde, ce corps bouleversé ne
dit pas si l’enfant né a également
permis de faire naître une mère.
«C’est tellement intime, relève
Eline Edden. Malgré mon travail,
je n’arrive toujours pas à tirer de
conclusion. Chaque mère le devient à son moment à elle.»
NAÎTRE
En suivant 118 femmes enceintes, Eline Edden a voulu «documenter le passage de la jeune
femme à la mère, son changement de statut, son changement d’état». Selon l’auteur, son regard
«a bousculé l’image bien-pensante de la grossesse».
L’observatrice attentive relate
ce passage de l’état de fille à celui
de parent sans détours, sans
faux-semblants, sans réponses à
l’emporte-pièce. Reste que la
question demeure. Devient-on
mère avant ou après avoir enfanté? «Ce processus se déclenche dès le désir d’enfant – réalisé
ou non –, se poursuit pendant la
grossesse, bat son plein pendant
l’accouchement et perdure envi-
ron une année après la naissance. Pendant tous ces mois,
l’identité de la maman vacille»,
explique Catherine BergeretAmselek,
psychanalyste
et
auteur du Mystère des mères.
Elle vacille au point que le corps
médical dans son ensemble explique depuis plusieurs décennies que «cette transition brutale correspond à la naissance
d’une famille. On passe du cou-
ple au «trouple», suggère Catherine Bergeret-Amselek.
Reste que même si la famille
naît ainsi, on ne sait toujours pas
quand naît une maman. A quel
moment se déclenche ce parcours de la «maternalité». Une
piste peut-être, lâchée par la psychanalyste: «Naître mère impose une séparation psychique
d’avec sa propre mère.» Pour
Eline, la conclusion est aussi
simple qu’empreinte de naïveté:
«Il n’y a pas de réponse claire.
S’il suffisait que la femme accouche de son enfance pour devenir
mère… Devenir mère, ce serait
quitter son innocence et son insouciance en la donnant à son
enfant.» £
Naissance d’une mère,
Eline Edden, Ed. Amnour,
51 fr. à la FNAC.
Une veilleuse pour que Junior reste au lit Le soleil, sans les coups
Kid’Sleep présente deux images. Quand celle du bas est illuminée,
il faut rester au lit. Dans le cas contraire, l’heure est propice au réveil.
même impact sur tous les lèvetôt en bas âge. «L’objet permet
de donner une notion du temps
aux petits, explique un jeune
papa de quatre garnements.
Clarisse, ma fille de 5 ans, n’est
jamais restée au lit plus longtemps pour autant!»
Le Kid’Sleep propose trois
réglages différents. Les deux
parties éclairées en même
temps le transforment en simple veilleuse. En le programmant sur une heure, la lumière
bascule, sans bruit, d’une image
à l’autre. En mode réveil, un
léger gazouillis suivi du chant
du coq se déclenche en même
temps que le lapin passe de
sommeil à éveil.
Y. T.
née peut commencer. «Ce n’est
pas un objet miracle, explique
Vincent Claessens. C’est un outil
éducatif. Pour que ça marche, il
faut bien l’expliquer à l’enfant.
L’heure programmée doit être
Kid’Sleep: 69 fr., à la pharmacie
Sun Store de la gare de
Lausanne, notamment,
et dans la plupart des magasins
spécialisés en puériculture.
www.kid-sleep.com
RÉVEIL
Difficile de faire comprendre à
un petit lève-tôt qui ne sait pas
lire l’heure, s’il est temps – ou
pas – de se lever. Pour résoudre
ce problème commun à la plupart des parents, Vincent Claessens a mis au point un gadget
intelligent. Mi-veilleuse, mi-réveil, son Kid’Sleep se compose
de deux images. Le boîtier coloré illumine l’une ou l’autre en
fonction de l’heure programmée par les parents. Le lapin
endormi est lumineux: il est
trop tôt pour aller jouer. Le
lapin trotteur s’illumine: la jour-
DR
En éclairant un lapin dormant
ou en éveil, le Kid’Sleep
indique aux enfants
s’ils doivent se lever ou pas.
Un gadget rigolo inventé
par un Vaudois, papa
de cinq enfants.
raisonnable et tenir compte de
ses heures de sommeil.»
Le Kid’Sleep a tout de suite
opéré sur les cinq enfants de cet
inventeur de Villars-sous-Yens,
mais il n’a pas forcément le
CRÈME SOLAIRE
Un soin qui surprotège
la peau? Un luxe apprécié
des plus sensibles.
Toutes les marques cosmétiques sont capables aujourd’hui
de concevoir des produits protégeant des rayons UVB et UVA.
Rien de nouveau sous le soleil
en l’occurrence. En revanche,
Biotherm innove avec son Sun
Sensitive, parce qu’il s’adresse
aux peaux les plus sensibles (les
rousses vont aimer) avec un
SPF de 50 + et une formule hydratante. Ainsi, on évite les
coups de soleil tout en nourrissant sa peau. De plus, le packaging est parfait pour être emmené dans l’avion en bagage à
main. Un must de l’été, un peu
cher tout de même.
A. C.
Biotherm Sun Sensitive,
fluide peaux réactives, SPF
50 + UVA/UVB, 30 ml, dès 43 fr.
VC3

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